Une interview exclusive  du père Georges Mitrofanov
Le père Georges Mitrofanov, professeur à l’Académie de théologie de saint Pétersbourg, historien connu de l’Eglise, a accordé une interview exclusive au Fonds « Vozvrachtchenie ». Il s’ y agit, entre autre, de la dénomination des lieux (toponymie) en « Russie post russe ».

Début de l'interview du père Georges:" Faut-il continuer le combat pour les noms toponymiques historiques?"
Réponse du père Georges (traduction V. Golovanow)

"Pour la plupart nos contemporains ne voient tout simplement aucun intérêt à avoir une conscience historique de soi même.
Notre pays aurait dû depuis longtemps choisir entre d'une part une Russie orthodoxe ayant 900 ans d'ancienneté, qui est loin d'être idéale et présente bien des défauts, mais qui a suivi pendent 900 ans des valeurs claires sur les plans spirituel, moral et culturel, et d'autre part 70 ans de "soviétie", "bolchévie", - appelez cela comme voulez - période durant laquelle on a tenté de faire quelque chose de complètement différent de notre pays. Et on a tenté d'en faire un autre pays de façon systématique et, en général, plutôt avec succès. On a opposé à 900 ans de création cette période de 70 ans de destructions culturelle et spirituelle.

Comme résultat, il s'avère que de toutes les nombreuses promesses faites à notre peuple par les dirigeants communistes et qu'en règle générale ils n'ont pas été tenues, ils en une qu'ils ont réellement accomplie : ils ont crée un homme NOUVEAU. Un homme qui ne se sent pas de liens avec l'histoire russe, celle qui a précédé la période soviétique. Il peut même s’intéresser à cette histoire, mais comme on s'intéresse à quelque chose de lointain et d'exotiques.

Le point de non retour a été dépassé durant ces 20 dernières années et, maintenant, nous avons compris le prix de ces énormes pertes démographiques subies par notre pays durant la période soviétique: sur une longue période on ne s'est pas contenté de supprimer un grand nombre de Russes, mais en plus c'était les MEILLEURS qui étaient éliminés, ceux qui sont les porteurs de la mémoire historique. J'entends par là ce qu'on appelle l'élite: des nobles aux paysans, des intellectuels aux ouvriers, cette couche qui forme l'élite a été anéantie dans toutes les catégories sociales. Et elle na pas été anéantie par des extraterrestres, mais par d'autres Russes, les plus mauvais. Ces meilleurs n'ont pas eu d'enfants, alors que ces plus mauvais en ont eu et ils les ont élevés dans LEUR conception de l'histoire, du pays, etc.

Et ainsi s'est crée un certain type d'homme, pour qui le problème de la rupture de la continuité historique semble sans importance, car il n'en voit pas l'intérêt; il s'agit par exemple de la question du jugement à porter sur la période soviétique du point de vue moral, légal. Dans un pays où il n'y a pas eu de loi d'épuration après ce qu'il a enduré pendant la période communiste, où le communisme, qui a détruit le pays, n'est pas considéré comme un régime criminel (bien qu'il y ait eu une tentative en ce sen), dans un tel pays la question de la redénomination toponymique ne peut être pertinente. Parce que si les gens ne se rendent pas compte de l'essentiel, ce qui est secondaire dans leurs vies n'aura pas de signification.

Je pense que ces tentatives étaient justifiées au début des années 1990 parce qu'il s'agissait en fait d'essayer de percevoir s'il existe chez nous une opinion publique, si l'opinion publique est capable d'évaluer correctement ce qui se passe, si les gens sont capables de se prendre en main. Alors les manifestations devant l'hôtel d'Angleterre, la Maison Delvig(1) pouvaient faire espérer que c'était le début d'un mouvement de fond. Mais nous voyons maintenant que la Maison Delvig est littéralement écrasée par un énorme immeuble neuf construit derrière elle place sur la place Vladimir. Et nous comprenons que la tentative de rassembler nos contemporains à la fin des années 80-début 90, sous la bannière de la restauration de la mémoire historique, a été, somme toute, un échec.

Pour finir de répondre à votre question, pourquoi le retour des noms toponymiques n'est pas adapté à notre société, je peux dire que notre société possède une mentalité de pays du Tiers-Monde. Qu'est-ce qu'un pays du tiers monde? C'est un pays qui soit n'a pas d'histoire, ou bien avait une histoire avec laquelle une société moderne ne peut faire le lien. Par exemple, le monde arabe moderne de l'Egypte est complètement étranger à l'Egypte ancienne, même s'il fait visiter les pyramides qui lui rapportent de l'argent. Car l'histoire ancienne n'a aucun lien avec la vie des Arabes actuels en Egypte.

Quelque chose de similaire s'est passé chez nous, et nous devons maintenant parler, à mon avis, non pas de "Russie postsoviétique», mais de RUSSIE POSTRUSSE. Un nouveau pays est en train de naître, qui ne connait pas son passé historique, ce qui fait que ces 70 ans ont duré bien plus longtemps (non du point de vue chronologique, mais du fait de la gravité de la dégénérescence de notre conscience sociale) que n'auraient du durer 70 années normales. C'est pour cela que, pour la majorité de notre société, les tentatives de rendre les noms historiques aux rues et aux places ne semble pas pertinente";

(1) 1ères manifestations de masse qui ont eu lieu à Saint Petersbourg (alors Leningrad) en 1985 pour défendre des immeubles historiques voués à la démolition

* * *
Suite il a dit : «La société russe véhicule jusqu’à présent les mentalités de l’époque soviétique. Ce n’est de « Russie post soviétique » qu’il nous parler aujourd’hui mais d’un nouveau pays, hélas aliéné de son passé historique. Il y a eu un moment, au tout début des années 90, où le combat pour conférer de nouveaux noms aux rues et autres lieux (toponymie) avait eu des chances de devenir un véritable facteur de progrès. Nous pouvions espérer alors rejeter le passé communiste et atteindre nous-mêmes une sorte de transfiguration. Cela ne s’est pas fait car aux yeux de certains cela n’avait aucune importance, d’autres ne voulaient pas donner leur assentiment alors que pour l’écrasante majorité le problème était totalement indifférent.

Le communisme s’est décomposé en Russie, il s’est déguisé mais, en fait, il s’est maintenu. Il s’agit, bien sûr, du communisme vidé de son idéologie, de celui qui existait dans les années Brejnev. Notre peuple a tenté de se SUICIDER. Mais il était tellement grand et fort qu’il s’est raté tout en s’automutilant. L’idéologie totalitaire a réussi pour l’essentiel, elle a formé des êtres humains privés de tout idéal et qui s’en contentent parfaitement. L’idéologie totalitaire a pour prémisse que les gens ne peuvent avoir de convictions propres.

Un nouveau pays est en gestation. Mais comme il est difficile d’aimer ce pays où les chrétiens ont été persécutés, Comment peut-on être fier d’un pays où tant de gens de qualité ont été assassinés ?

L’hymne national actuel avait été composé à la commande d’un séminariste (Staline) exclu de son écoles qui a été privé des sacrements en 1918 sur décision du Concile local de l’Eglise orthodoxe russe. L’auteur de la musique est le général Alexandrov, dernier maître de chorale de la cathédrale du Christ Sauveur à son époque rénovationniste.

La canonisation des Néo-Martyrs n’est-elle pas en réalité un moyen de le vouer à l’oubli ? En effet, si l’on appréhende les nouveaux martyrs comme de véritables saints, comment continuer la vie tranquille que nous menons et dont nombreux rêvent au sein même de l’Eglise ? C’est chaque jour qu’il nous faut à tous avoir à l’esprit que l’URSS n’a pas simplement annihilé une masse immense d’hommes mais que ces victimes étaient les meilleurs d’entre nous. L’élite de chacune des couches sociales a été exterminée, noblesse, paysans, intellectuels et ouvriers. Ces élites disparues étaient les porteurs de notre mémoire historique. Ce ne sont pas des extraterrestres qui les ont tués mais d’autres russes, les pires d’entre nous. Ces victimes n’ont pas laissé de descendance. Alors que les enfants des pires ont été formés dans leur propre conception de l’histoire.

Il nous faudrait de toute évidence un "Nuremberg russe" mais la majorité de la société n’en ressent pas le besoin. Voilà pourquoi le procès intenté en 1991-92 au parti communiste s’est déroulé dans les semi vérités et c’est dans cet état d’esprit que nous continuons à vivre et que nous nous en contentons".

Texte complet de l’interview sur Fonds « Vozvrachtchenie » et Interfax-religion

Traduction "PO"
................................
"PO"- Un nouveau livre de l’archiprêtre Gueorguy Mitrofanov « Les choix de l’Eglise orthodoxe russe au XX siècle »
Lettre des membres du synode de l’Eglise orthodoxe russe hors frontières à l’archiprêtre Georges Mitrofanov
Xenia Krivocheine Communisme et décommunisation: à propos du livre du père Georges Mitrofanov






Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 9 Novembre 2011 à 16:41 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 10/11/2011 10:50
Merci pour cette extraordinaire interview! Il faut la lire en entier: son analyse de la société russe est d'une justesse et d'une profondeur incroyables! Espérons une traduction pour ceux qui ne lisent pas le russe...

2.Posté par vladimir le 11/11/2011 23:33
Début de l'interview du père Georges: faut-il continuer le combat pour les noms toponymiques historiques?
Réponse du père Georges (traduction VG):

Pour la plupart nos contemporains ne voient tout simplement aucun intérêt à avoir une conscience historique de soi même.

Notre pays aurait dû depuis longtemps choisir entre d'une part une Russie orthodoxe ayant 900 ans d'ancienneté, qui est loin d'être idéale et présente bien des défauts, mais qui a suivi pendent 900 ans des valeurs claires sur les plans spirituel, moral et culturel, et d'autre part 70 ans de "soviétie", "bolchévie", - appelez cela comme voulez - période durant laquelle on a tenté de faire quelque chose de complètement différent de notre pays. Et on a tenté d'en faire un autre pays de façon systématique et, en général, plutôt avec succès. On a opposé à 900 ans de création cette période de 70 ans de destructions culturelle et spirituelle.

Comme résultat, il s'avère que de toutes les nombreuses promesses faites à notre peuple par les dirigeants communistes et qu'en règle générale ils n'ont pas été tenues, ils en une qu'ils ont réellement accomplie : ils ont crée un homme NOUVEAU. Un homme qui ne se sent pas de liens avec l'histoire russe, celle qui a précédé la période soviétique. Il peut même s’intéresser à cette histoire, mais comme on s'intéresse à quelque chose de lointain et d'exotiques.

Le point de non retour a été dépassé durant ces 20 dernières années et, maintenant, nous avons compris le prix de ces énormes pertes démographiques subies par notre pays durant la période soviétique: sur une longue période on ne s'est pas contenté de supprimer un grand nombre de Russes, mais en plus c'était les MEILLEURS qui étaient éliminés, ceux qui sont les porteurs de la mémoire historique. J'entends par là ce qu'on appelle l'élite: des nobles aux paysans, des intellectuels aux ouvriers, cette couche qui forme l'élite a été anéantie dans toutes les catégories sociales. Et elle na pas été anéantie par des extraterrestres, mais par d'autres Russes, les plus mauvais. Ces meilleurs n'ont pas eu d'enfants, alors que ces plus mauvais en ont eu et ils les ont élevés dans LEUR conception de l'histoire, du pays, etc.

Et ainsi s'est crée un certain type d'homme, pour qui le problème de la rupture de la continuité historique semble sans importance, car il n'en voit pas l'intérêt; il s'agit par exemple de la question du jugement à porter sur la période soviétique du point de vue moral, légal. Dans un pays où il n'y a pas eu de loi d'épuration après ce qu'il a enduré pendant la période communiste, où le communisme, qui a détruit le pays, n'est pas considéré comme un régime criminel (bien qu'il y ait eu une tentative en ce sen), dans un tel pays la question de la redénomination toponymique ne peut être pertinente. Parce que si les gens ne se rendent pas compte de l'essentiel, ce qui est secondaire dans leurs vies n'aura pas de signification.

Je pense que ces tentatives étaient justifiées au début des années 1990 parce qu'il s'agissait en fait d'essayer de percevoir s'il existe chez nous une opinion publique, si l'opinion publique est capable d'évaluer correctement ce qui se passe, si les gens sont capables de se prendre en main. Alors les manifestations devant l'hôtel d'Angleterre, la Maison Delvig(1) pouvaient faire espérer que c'était le début d'un mouvement de fond. Mais nous voyons maintenant que la Maison Delvig est littéralement écrasée par un énorme immeuble neuf construit derrière elle place sur la place Vladimir. Et nous comprenons que la tentative de rassembler nos contemporains à la fin des années 80-début 90, sous la bannière de la restauration de la mémoire historique, a été, somme toute, un échec.

Pour finir de répondre à votre question, pourquoi le retour des noms toponymiques n'est pas adapté à notre société, je peux dire que notre société possède une mentalité de pays du Tiers-Monde. Qu'est-ce qu'un pays du tiers monde? C'est un pays qui soit n'a pas d'histoire, ou bien avait une histoire avec laquelle une société moderne ne peut faire le lien. Par exemple, le monde arabe moderne de l'Egypte est complètement étranger à l'Egypte ancienne, même s'il fait visiter les pyramides qui lui rapportent de l'argent. Car l'histoire ancienne n'a aucun lien avec la vie des Arabes actuels en Egypte.

Quelque chose de similaire s'est passé chez nous, et nous devons maintenant parler, à mon avis, non pas de "Russie postsoviétique», mais de RUSSIE POSTRUSSE. Un nouveau pays est en train de naître, qui ne connait pas son passé historique, ce qui fait que ces 70 ans ont duré bien plus longtemps (non du point de vue chronologique, mais du fait de la gravité de la dégénérescence de notre conscience sociale) que n'auraient du durer 70 années normales. C'est pour cela que, pour la majorité de notre société, les tentatives de rendre les noms historiques aux rues et aux places ne semble pas pertinente.

(1) 1ères manifestations de masse qui ont eu lieu à Saint Petersbourg (alors Leningrad) en 1985 pour défendre des immeubles historiques voués à la démolition

3.Posté par Федор Аркадьевич le 12/11/2011 11:15
En Russie, la personne du p.George laisse peut de gens indifferant...d'ailleur celas prouve tout de meme une certaine pluralite des opinions dans le pays et qui est encore plus grande dans l'eglise russe ! Toutefois,je voudrais ajouter que les problemes d'une famille a Moscou ,Novosibirsk ,Kaliningrad,Belgorod et ailleurs son de surmonter les tres nombreuses difficulter de la vie de tous les jours...emplois stable, la creche pour les enfants,la nourriture convenable, les etudes, la peur du service militaire pour les parents...et j'en passe! Faire face a une corruption invraisemblable par son envergure qui touche tous les aspects de la vie civile et il faut l'admettre aussi la vie dans l'eglise russe ou le fosse ne cesse de grandir entres le haut clerger(metropolites,archeveques et eveques)et la population !!! le prix exorbitant des cierges, icones et autres bondieuserie...Je ne parle meme pas des services privee. Ce n'est que seulement quand ces vrai question seront resolus( dejas en partis...)que les profonde pensee du p.George pourront etre etudier avec justice et reconaissance...

4.Posté par Larissa le 16/11/2011 16:15
"nouveaux noms aux rues et autres lieux (toponymie) avait eu des chances de devenir un véritable facteur de progrès" p George Mitrofanov

Actualités: KHARKOV Ukraine
В Харькове 10 ноября 2011года площадь Карла Маркса переименовали в Благовещенскую

В 1923 году на заседании президиума исполкома Благовещенскую площадь переименовали в площадь Карла Маркса, сообщает в среду харьковский портал "Городской дозор".

5.Posté par vladimir le 18/11/2011 22:07
L'Eglise orthodoxe russe canonise plus de 1500 martyrs (*)

Témoins du Christ sous le communisme

ROME, jeudi 17 novembre 2011 (ZENIT.org) – « Les quelque1500 nouveaux martyrs et confesseurs élevés aux honneurs des autels de l’Eglise russe ne constituent qu’une petite partie du large cercle de saints orthodoxes qui ont permis le triomphe spirituel historique de l’Eglise au milieu des persécutions communistes sans précédents commises de manière cruelle et sacrilège », déclare le P. Georgij Mitrofanov, prêtre orthodoxe russe, professeur d’histoire à l’académie théologique orthodoxe de Saint-Pétersbourg.

Il a présenté ces nouveaux saints en Italie, lors d’un congrès international organisé à Milan et Seriate, du 28 au 30 octobre derniers, par la Fondation Russie chrétienne, sur le thème : « Crise de l’humain et désir de bonheur. Qu’est-ce que l’Eglise a à dire aujourd’hui ? ».

Georgij Mitrofanov est l’auteur du livre : « La Russie et le XXème siècle » publié par les éditions Agat de Saint-Pétersbourg.

Evoquant les persécutions du régime communiste contre l’Eglise orthodoxe, le professeur russe a expliqué qu’entre 1918 et 1921, le régime bolchévique, qui visait à la suppression physique de l’Eglise et de ses membres actifs, n’essayait d’habitude pas d’impliquer les prêtres dans les actions antireligieuses de ses organes répressifs ou de propagande.

Les persécutions de cette première période n’ont pratiquement laissé aucune trace dans les sources écrites car, à cette époque-là, il n’y avait pas d’enquêtes et les seuls témoignages écrits de ces répressions étaient les mandats d’arrêts (qui existent toujours) mais surtout les condamnations à être fusillé.

En revanche, par comparaison avec les périodes successives, où les répressions étaient plus intenses, dans les années 1922-1923, 1928-1934 et 1937-1941, la Commission synodale de l’Eglise orthodoxe russe disposait d’une grande quantité de sources écrites, qui permettent de préciser en détail les circonstances de la mort de milliers de victimes tant au sein du clergé que parmi les laïcs engagés.

Et ceci parce que les organes d’inquisition de la police secrète « GPU » ou « NKVD », enregistraient minutieusement les détails de chaque opération, de l’intervention opérationnelle jusqu’à l’émission de la sentence.

Selon le professeur Mitrofanov, « si l’on compare les persécutions subies par l’Eglise orthodoxe russe durant la période soviétique à celles subies par les chrétiens des premiers siècles, celles-ci se révèlent non seulement plus étendues mais également plus cruelles et raffinées dans leurs méthodes ».

« Toutefois, a-t-il ajouté, le seul fait d’être mort durant la persécution antireligieuse ne justifie pas à lui seul que toutes les victimes de cette période, laïcs mais aussi prêtres, soient considérées des martyrs ».

Le professeur russe a expliqué que les prêtres et laïcs arrêtés dans les années 20-30 étaient généralement accusés de délits politiques, et qu’il était très rare, durant l’enquête, que l’on exige d’eux qu’ils rejettent le Christ ou leur ministère.

L’objectif principal des enquêteurs était d’obliger leurs victimes, par de terribles tortures physiques ou morales aussi, à se reconnaître coupables des accusations lancées contre elles, tout en impliquant le plus de complices possibles.

Selon le prof. Mitrofanov, « le premier devoir moral devant le Christ, en cette période de persécution, n’était pas tant pour le chrétien arrêté d’avoir la capacité de professer le Christ de vive voix durant l’enquête, mais d’être capable de résister à la torture, de ne pas reconnaître les faux délits qu’on lui imputait ni la complicité de personnes innocentes ».

Et c’est sur ce critère de base que la Commission synodale pour la canonisation a jugé qu’il était possible de présenter comme matériels probants certains documents concernant la mort et les persécutions de prêtres et de laïcs.

En conclusion, le professeur Mitrofanov a déclaré : « Et si le peuple russe, qui a souffert d’incalculables pertes humaines, historiques et culturelles, sur le chemin qui l’a porté à surmonter la prétention d’un paradis sur terre, a révélé au monde entier le caractère utopiste et stérile du communisme, l’Eglise orthodoxe russe, qui a opposé aux persécuteurs du christianisme la multitude de ses nouveaux martyrs et confesseurs, a montré au monde le caractère invincible de l’Eglise dans son combat spirituel contre une des idéologies les plus terribles de l’histoire de l’humanité ».

Antonio Gaspari

Traduction : Isabelle Cousturié

(*) Ce titre peut faire croire qu'il s'agit de nouvelles canonisations alors qu'en fait elles ont principalement eu lieu dans les années. Or il s'agit d'un processus continue qui débute à la fin des années 1990: le concile épiscopal de 2000 a canonisé 1097 personnes et depuis le Synode proclame à chaque réunion de nouveaux noms de martyrs et confesseurs de la foi qui ont donné leur vie ou ont souffert pour leur attachement au Christ pendant les persécutions bolchéviques.

6.Posté par В Духовной академии прошел торжественный Акт вручения диплома Доктора Богословия профессору пр. Георгию Митрофанову le 17/10/2014 21:27
В этом году Актовый день был ознаменован важными событиями в научной жизни академии. Митрополит Варсонофий вручил диплом доктора богословия и докторский крест заведующему кафедрой церковно-исторических дисциплин, профессору протоиерею Георгию Митрофанову.

Ученая степень профессору Духовной академии была присуждена по решению Церковного Совета Русской Православной Церкви от 4 сентября 2013 года согласно ходатайству Учебного комитета РПЦ за диссертацию на тему: «Духовно-исторический феномен коммунизма как предмет критического исследования в русской религиозно-философской мысли первой половины XX века». Решение утверждено Святейшим Патриархом Московским и всея Руси Кириллом.

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