Une nouvelle église, don de la communauté catholique, a  été consacrée en France  non loin de Bordeaux
Le diocèse de Chersonèse annonce que le second dimanche de la Pentecôte, fête de Tous les Saints ayant illuminé la Terre de Russie, une église a été consacrée à Bruges, non loin de Bordeaux.

On a appris début 2015 que le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux, ainsi que la Congrégation Sainte Marthe ont décidé d’offrir une église catholique en don à la communauté orthodoxe russe.

La paroisse orthodoxe Saint Séraphin a été fondée en 2003. Jusqu’à présent elle ne possédait pas de local propre. Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, et les représentants de la Congrégation Sainte Marthe ont signé un accord en vertu duquel l’église Saint Germain devenait la propriété de la communauté orthodoxe locale.

Pendant un an les paroissiens ont uni leurs efforts pour aménager et orner l’église en conformité avec les canons et la tradition orthodoxes. A la mi-juin une iconostase y a été installée.
Une nouvelle église, don de la communauté catholique, a  été consacrée en France  non loin de Bordeaux

Une liturgie a été célébrée par Monseigneur Nestor. L’église a été consacrée au cours de l’office. Etaient présents le père Bertrand Lacombe, vicaire de l’évêque, ainsi des moniales membres de la Congrégation Sainte Marthe et des représentants des autorités municipales.
Une nouvelle église, don de la communauté catholique, a  été consacrée en France  non loin de Bordeaux

M. Alexandre Miller de la Cerda, consul honoraire de Russie était parmi les fidèles. Il y avait également des clercs et des pèlerins venus de diverses paroisses de Bordeaux, Toulouse, Paris ainsi que d’autres villes de France.

L’office a été célébré en slavon ainsi qu’en français.

Une nouvelle église, don de la communauté catholique, a  été consacrée en France  non loin de Bordeaux

Lien Interfax religion Traduction "PO"

PHOTOS Mospat.ru
Lire aussi en russe Совершено малое освящение нового храма Серафимовского прихода в Бордо
Une nouvelle église, don de la communauté catholique, a  été consacrée en France  non loin de Bordeaux

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Juillet 2016 à 14:10 | -1 commentaire | Permalien



1.Posté par Vladimir G: voilà un bel exemple des bonnes relations de l'Église catholique avec les Orthodoxes! le 08/07/2016 05:44
Voilà un bel exemple des bonnes relations de l'Église catholique avec les Orthodoxes!

Rappelons que, avant Vatican II (1962-65), la position était franchement hostile: "extirpez le schisme photien" lançait un évêque aux soldats de napoléon III partant combattre en Crimée... Des contacts existaient pourtant au niveau de théologiens et ils se développèrent beaucoup à partir des années 1920-30 grâce à l'apport des théologiens russes émigrés ("École de Paris") qui montrèrent qu'il y avait plus de choses en commun que de différents.

Mais Vatican II fut un changement de cap total (cf.http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Vatican-II-et-l-Eglise-orthodoxe_a3551.html?com#com_4048181): on parle des "Eglises sœurs" ("Unitatis Redintegratio"), puis ce sera les "deux poumons", l'accolade historique à Jérusalem entre Paul VI et Athénagoras en 1964 et la levée des anathèmes de 1054 en 1965... (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Differentes-positions-orthodoxes-sur-le-rapprochement-avec-les-Catholiques_a4634.html)

Et l'assistance sur le terrain devient une réalité comme le montre cet exemple. J'ai visité quatre paroisses orthodoxes en Sardaigne: toutes célèbrent dans d'anciennes églises catholiques aménagées pour les besoins des Orthodoxes. Et, autre exemple, sur les 8 paroisses orthodoxes canoniques de Lyon, 7 célèbrent dans des locaux mis à disposition par le diocèse catholique (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-paroisse-lyonnaise-de-la-Protection-de-la-Mere-de-Dieu-amenage-dans-de-nouveaux-locaux_a4581.html)

2.Posté par RL le 08/07/2016 15:17
On attend avec impatience une certaine réciprocité de la part de l'Eglise orthodoxe russe qui combat avec acharnement tout apostolat catholique en Russie.

3.Posté par Vladimir G: Réciprocité? le 09/07/2016 17:00
Bienvenu sur notre forum, bien cher RL; j'espère que vous allez enrichir nos échanges d'un point de vue bien différent de ce que vous avez pu voir...

Vous mettez là le doigt sur un aspect effectivement très important des relations entre l'Église Orthodoxe russe et l'Église catholique qui présentent un déséquilibre flagrant: si les Catholiques ont complètent changé leur relation à l'Orthodoxie depuis Vatican II (il y a plus de cinquante ans!), les Orthodoxes, dans leur majorité, n'en ont pas pris conscience et en sont resté à la position hostile antérieure...

L'Église russe est dans une position compliquée: j'avais récemment consacré un article à ce sujet (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LA-NEF-Ou-en-sont-les-rapports-entre-l-Eglise-catholique-et-l-Eglise-orthodoxe-russe-Vers-un-rapprochement_a4461.html) et en voici l'essentiel:

LA QUESTION UNIATE RESTE LA PRINCIPALE PIERRE D'ACHOPPEMENT: le patriarcat de Moscou est l'héritier de la chaire métropolitaine de Kiev, fondée par Constantinople en 988, qui fut transférée à Moscou après les invasions tatares du XIe siècle, quand Kiev et toute l'Ukraine occidentale actuelle étaient annexés au royaume lituano-polonais, catholique. Alors que Moscou avait rejeté l'Union de Florence en 1441, la majorité des évêques orthodoxes ukrainiens signèrent l'Union avec Rome (Brest-Litovsk, 1596) et les nombreux Orthodoxes récalcitrants subirent une répression sévère: ces persécutions devinrent un abcès permanent entre Rome et l'Église russe mais elles sont le plus souvent oubliées quand les media abordent ce sujet….

Après les partages de la Pologne (1773-1795) la majeure partie de l'Ukraine actuelle fut rattachée à la Russie où l'Eglise uniate déclina; mais, appelée "grecque-catholique"(1) elle fut favorisée dans les provinces occidentales rattachées à l'Autriche-Hongrie.
(1) L'Église fut dénommée ainsi pour distinguer ces Catholiques qui gardaient le rite grec-byzantin avec clergé marié, Credo sans "filioque", etc. des latins, majoritaires dans l'empire austro-hongrois. Des Eglises "grecques-catholiques" furent aussi fondées dans d'autres régions de l'empire austro-hongrois mais l'Église ukrainienne reste la plus importante.

Ces régions furent rattachées à la Pologne entre les deux guerres, et les Orthodoxes y furent à nouveau défavorisés, puis elles furent annexées à l'URSS en 1945. Accusée de collaboration avec les nazis, l’Eglise grecque-catholique fut alors dissoute par Staline; prêtres, évêques et édifices religieux furent incorporés à l'Eglises orthodoxe, 1500 clercs, des centaines de religieux, des milliers de laïcs furent arrêtés, déportés, exécutés. L’Eglise orthodoxe, elle-même persécutée, entérina la situation mais le Vatican soutint l'Église grecque-catholique en exil et dans la clandestinité, ce qui provoqua plusieurs crises entre l'Église russe et le Vatican.

L’Eglise grecque-catholique d’Ukraine pu renaitre en 1989 (visite du président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, à Jean Paul II) et, après l'indépendance de l'Ukraine (1991) les gréco-catholiques "ont carrément privé d'église les communautés orthodoxes dans certaines villes et villages (2), avec l'appuy des autorités, et, malheureusement, cette situation perdure…" souligne le représentant du patriarcat de Moscou (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Mgr-Hilarion-s-exprime-sur-l-actualite_a3279.html?com). Mais cette situation, de même que les persécutions de Orthodoxes aux XVII-XVIIIe siècles, sont généralement passées sous silence par les média occidentaux qui se concentrent sur la période stalinienne, en oubliant les persécutions que subissait alors aussi l'Église orthodoxe.
(2) Là où les églises orthodoxes avaient été détruites par le pouvoir soviétique

Le siège de l'Église a été transféré de Lviv à Kiev en 2005 et le titre du primat a évolué "d'Archevêque majeur de Lviv" à "Archevêque majeur de Kiev et de Galicie", provoquant la protestation de patriarcat de Moscou. Pour finir l'Église grecque-catholique a pris parti pendant le coup d'état de 2014 et la guerre civile, provoquant une nouvelle crispation de l'Église russe: le patriarche de Moscou Cyrille déclare que l'Église grecque-catholique se livre à des activités politiques directes, ce qui jette «une ombre très mauvaise» sur les relations entre l’Église russe et le Vatican (http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/le-patriarche-cyrille-de-moscou-s-en-prend-a-l-eglise-greco-catholique-02-06-2014-53591_16.php). "Malheureusement, nous sommes confrontés à une situation où il y a d’une part, disons, le Vatican officiel, qui est en dialogue avec nous. Ce dialogue se poursuit à différents niveaux : au niveau théologique, et au niveau de la discussion de problèmes, comme pendant le Synode des évêques. Mais nous voyons d’autre part que là où les orthodoxes coexistent avec les gréco-catholiques, une énorme tension existe toujours. Cela vient en grande partie de l’engagement politique des gréco-catholiques. Ils défendent une position politique concrète et soutiennent un parti en particulier dans le conflit civil," souligne le métropolite Hilarion de Volokolamsk (3).
(3) Le métropolite Hilarion de Volokolamsk est directeur du Département des Relations Ecclésiales Extérieures (DREE); il est le bras droit et le "ministre de affaires étrangères" du patriarche.

FERMETE THEOLOGIQUE: L'Église russe reste très ferme sur la conservation des traditions orthodoxes. Un premier exemple est donné par la question du calendrier: l'Église russe conserve le calendrier julien alors que la majorité des Églises orthodoxes est passée à un nouveau calendrier (4) qui avait été proposé par Constantinople comme premier pas de rapprochement avec les Chrétiens occidentaux dans l'encyclique patriarcale de 1920 citée plus haut. De même pour le dialogue théologique avec l'Église Catholique, l'Église russe a refusé le Document de Ravenne sur la primauté et la conciliarité dans l'Église, qui avait été adopté en «Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe» en 2007 alors que l'Église russe n'y participait pas (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Position-du-Patriarcat-de-Moscou-au-sujet-de-la-primaute-dans-l-Eglise-universelle_a3492.html).
(4) Rappelons que le "Calendrier julien", mis en place sous Jules César en -46, est basé sur une année de 365 jours ¼. Comme cette durée dépasse l’année astronomique de 11mn 14s, un jour de retard s'accumule en 128 ans et finit par décaler tout le calendrier, en particulier Noël et la date de l’équinoxe de printemps qui sert de base au calcul de la date de Pâques. Ce décalage atteignait 10 jours au XVIe siècle (l’équinoxe était donc observé le 11 mars alors que Pâques était calculée par rapport au 21) et le Pape Grégoire XIII introduisit le calendrier grégorien, que nous utilisons toujours comme calendrier civil: il supprimait 10 jours (le 5 octobre fut remplacé par le 15), ramenant l’équinoxe astronomique au 21 mars, et introduisait les années non bissextiles pour trois siècles sur quatre (ceux dont les 2 premiers chiffres ne sont pas divisibles par 4 : 1700, 1800, 1900… mais pas 2000). L’écart par rapport au calendrier julien continue donc à croitre, atteignant 13 jours actuellement, et il passera à 14 jours en 2100.

Le "Nouveau Calendrier" (appelé aussi julien réformé ou calendrier grec…) a été introduit au synode panorthodoxe de 1923 (auquel l'église russe ne participa pas); il s'agit d'un amalgame entre un calendrier grégorien "amélioré" pour les fêtes fixes (il supprimera 1 jour en 2800 qui ne sera pas une année bissextile contrairement au calendrier grégorien classique…) et le calendrier julien (voir ci-dessus) pour Pâques et les fêtes mobiles. Le saint patriarche Tikhon tenta d'instaurer ce Nouveau Calendrier dans l'Église russe mais fut obligé de reculer devant le refus de la majorité des croyants; des schismes " Vétéro-calendaristes" existent toujours dans les Églises des Balkans qui l'instaurèrent…

En fait les relations avec les Catholiques sont définies dans une véritable charte des relations avec les autres confessions chrétiennes adoptée par le concile épiscopal de l'Église russe en 2000 qui précise:
"Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations. En même temps il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne.

Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales. Les sujets les plus brûlants à l'heure actuelle demeurent la question du prosélytisme et le problème uniate. Actuellement et dans un futur proche, une des formes de collaboration les plus prometteuses avec l'Église catholique romaine est l'affermissement des liens régionaux existants avec les diocèses et les paroisses catholiques. Une autre forme de collaboration pourrait être la création ou le développement des liens existant déjà avec les Conférences épiscopales catholiques," (In. "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie", Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, Moscou, 2000. http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx).

Ce document est le véritable vade-mecum des relations entre les deux Églises, d'autant que le métropolite Cyrille de Smolensk, qui en fut le maître d'œuvre, a été élu patriarche de Moscou en 2009.

Et le patriarcat de Moscou a une position d'autant plus spécifique qu'il dispute à Constantinople la primauté en terme d'influence: l'Église russe est clairement la plus puissante des 14 Églises orthodoxes, avec prés de 150 millions de fidèles (soit plus de la moitié, voire les deux tiers, des orthodoxes du monde), essentiellement dans l'ex-URSS mais aussi dans la diaspora où elle est présente dans plus de cinquante pays sur les cinq continents (comme les Grecs du patriarcat de Constantinople)… Bénéficiant du soutien de l'état russe, elle dispose aussi d'importants moyens financiers et diplomatiques.

DIALOGUE APPROFONDIT AU PLUS HAUT NIVEAU après l'élection du patriarche Cyrille, et en particulier avec la nomination du métropolite Hilarion de Volokolamsk au poste de directeur du DREE où il secondait précédemment le métropolite Cyrille.

Très dynamique et polyglotte, le métropolite Hilarion multiplie rencontres, déplacements et déclarations en faveur du dialogue avec l'Église catholique. Dans une conférence en 2009 il souligne que les Églises orthodoxe et catholique "peuvent d’ores et déjà travailler ensemble dans de nombreux domaines. Leurs points de vue sont presque identiques dans les questions de doctrine sociale et d’éthique. Elles pourraient témoigner ensemble de ces valeurs dans la société sécularisée, aux niveaux national ou international, par exemple en ce qui concerne la conception de la famille, de l’environnement, de l’économie, de l’éducation etc. Orthodoxes et catholiques devraient trouver un langage commun et parler d’une seule voix pour défendre les valeurs qui découlent de leur foi. Ils pourraient également coopérer concrètement dans bien des domaines sociaux et caritatifs. Ce témoignage et cette collaboration, j’en suis sûr, nous permettraient de considérer autrement les questions théologiques qui nous divisent. Ils permettraient également d’intéresser à la question de l’unité un plus vaste public, peu concerné par les questions théologiques comme le Filioque ou la primauté, mais sensible à des thèmes qui le concernent quotidiennement" . Et il confirme en 2015: "Le dialogue avec l'Église catholique est le plus prometteur /des dialogues interchrétiens/ car le catholicisme reste attaché à la Tradition et l'amélioration des relations vient de l'accent mis sur ce qui réunit et non ce qui divise... C'est une "alliance stratégique." (Sic) Et le métropolite précise les deux axes de ces actions communes: la défense des Chrétiens en Afrique et au Moyen Orient qui subissent des persécutions inouïes, et la défense des valeurs chrétiennes et la lutte contre la discrimination des Chrétiens qui prend de plus en plus d'ampleur en Europe occidentale… "JE VEUX ESPERER QUE NOUS SAURONS SURMONTER NOS DESACCORDS INTERNES POUR AGIR ENSEMBLE LA OU SE POSE LA QUESTION DU PRESENT ET DE L'AVENIR DU CHRISTIANISME."

La réunion du Pape François et du patriarche Cyrille a couronné ce processus de rapprochement... Reste à voir si cette volonté de coopération au niveau supérieur de l'Église russe va s'étendre jusqu'au terrain et changer l’attitude dans les diocèses de Russie où, comme vous le soulignez, on est resté à une attitude plutôt hostile...

4.Posté par Vladimir G: une page Facebook régulièrement mise à jour, le 12/06/2019 16:03
La paroisse orthodoxe russe à Bordeaux, consacrée à St Séraphine, dispose d'une page Facebook régulièrement mise à jour, avec de nombreuses photos: https://www.facebook.com/pg/egliserusse.bordeaux/posts/?ref=page_internal

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