« Vision de Mgr Serge (Konovaloff) pour l’avenir de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale : projet d’une métropole locale à statut d’autonomie »
Le 12 décembre a eu lieu une soirée OLTR consacrée à la mémoire de Mgr l’archevêque Serge (Konovaloff). Au cours de celle-ci, le père Nicolas Rehbinder a évoqué, de manière circonstanciée, les travaux d’une commission, réunie par Mgr Serge en 2001 et 2002, chargée de discuter avec le Patriarcat de Moscou de l’avenir de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale.

Le père Nicolas Rehbinder était membre de cette commission. Orthodoxie.com publie également le projet de statuts (en trois parties), annoté par Mgr Serge, « quasi achevé » selon le père Nicolas fin 2002 (en russe): 1 - 2 - 3 qui est le résultat de ces discussions et à l’origine de la lettre du 1er avril 2003 du patriarche russe Alexis II Des documents pour l’histoire de l’Archevêché et de l’orthodoxie en Europe occidentale.

Père Nicolas Rehbinder: « Vision de Mgr Serge (Konovaloff) pour l’avenir de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale : projet d’une métropole locale à statut d’autonomie »

On m’a demandé d’intervenir ce soir sur un épisode peu connu de l’activité de Monseigneur Serge qui a eu lieu vers la fin de sa vie. Je le fais volontiers pour honorer sa mémoire et contribuer à approfondir le sens de son action en tant qu’archevêque dirigeant de l’Archevêché des Eglises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale.

« Vision de Mgr Serge (Konovaloff) pour l’avenir de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale : projet d’une métropole locale à statut d’autonomie »
A) Formation d’une commission

Le 13 novembre 2001 l’Archevêque Serge convoquait à l’administration diocésaine, rue Daru, quelques personnes qu’il considérait vraisemblablement comme très proches et dignes de confiance. Il s’agissait du secrétaire général du Conseil de l’Archevêché Basile de Tiesenhausen, le précédent secrétaire le prince Serge Obolensky, le trésorier de l’Archevêché Oleg Lavroff, le marguillier de la Cathédrale Vadim Tichonicky et moi-même. Monseigneur Serge demandait la confidentialité la plus complète sur cette réunion et les suivantes. Toutefois, douze années après la rencontre et dix ans après le décès de Monseigneur Serge, cette confidentialité n’a plus lieu d’être. Les autres participants en sont d’accord, nous sommes dorénavant dans le domaine de l’Histoire de notre Archevêché.
Je me sers de mes notes prises soigneusement au cours de la rencontre pour rapporter mon récit.

Monseigneur Serge exposait alors à ce petit groupe de travail sa vision de l’état dans lequel se trouvait l’Archevêché et les perspectives qu’il envisageait pour son avenir. Il considérait que cet avenir était incertain. Il fallait en élaborer une vision claire et prendre des décisions afin d’éviter les grandes difficultés qu’il pressentait.

Le premier thème de l’exposé de Monseigneur Serge fut consacré à l’examen de nos relations avec « Constantinople ». C’est de cette manière que l’on appelait notre centre de canonicité situé à Istanbul en Turquie, personnalisé par le Patriarche Bartholomée et le saint Synode dont le siège est au Phanar. Ses observations étaient les suivantes :
1. Rien de nouveau ne se profilait sur le plan des relations entre les Eglises : l’antagonisme entre les centres patriarcaux de Moscou et de Constantinople était à son paroxysme. Le différent portait sur l’organisation ecclésiale en Ukraine et faisait suite au grave conflit vécu en Estonie quelques années auparavant.
2. Notre Archevêché dans ce contexte avait une position difficile : il était issu de l’Eglise russe, c’est-à-dire du patriarcat de Moscou mais se trouvait dans l’obédience du patriarcat de Constantinople. Sa position était donc inconfortable, entre les deux patriarcats en conflit.
3. Une troisième constatation, d’ordre ecclésiologique, compliquait les éventuelles relations entre l’Archevêché et le patriarcat de Constantinople : celui-ci considérait qu’il avait des droits canoniques supérieurs aux autres patriarcats. Il avait donc des prétentions juridictionnelles immédiates sur les pays dans lesquels nous vivons.

Sa conclusion était des plus directes : « Le plus simple est le retour dans l’Eglise russe » !
Mais cette solution, à son avis, demandait la plus grande prudence. L’exemple donné par l’Eglise Russe Hors Frontières à cette époque, qui commençait à renouer des contacts avec l’Eglise de Russie, n’était pas très rassurant. Elle souffrait des prémices d’un schisme interne, heureusement de petite proportion : les « lavristes », tenants de Monseigneur Lavr ; partisan du rétablissement du

lien canonique avec le patriarcat de Moscou et les « vitalistes », tenants de Monseigneur Vitaly qui avait toujours été hostile à cette solution.
Allant plus loin dans son analyse de l’état de l’Archevêché, Il distinguait 3 tendances qui se développaient alors en son sein :

1. La volonté de retourner rapidement au sein de l’Eglise russe ;
2. La volonté de perpétuer le statu quo canonique de l’Archevêché dans le Patriarcat de Constantinople ;
3. Le refus de l’un et de l’autre et la tenue d’un combat pour une Eglise locale.

Sur ce dernier point, il nous expliquait qu’à son avis, établir une Eglise locale dès maintenant était une illusion, car elle ne pouvait se former qu’avec tous les orthodoxes de nos pays. L’Archevêché n’était qu’une composante de l’ensemble du « conglomérat d’églises juridictionnelles » (c’est son expression). L’Archevêché ne pouvait jouer au mieux que le rôle d’un embryon de la future Eglise.
D’autre part, l’Archevêché se réduisait en nombre, alors que les autres juridictions se renforçaient avec l’arrivée de nouveaux émigrés des pays de l’Est. Les générations issues de l’ancienne émigration russe diminuaient et les nouveaux venus n’étaient pas si nombreux dans l’Archevêché et consolidaient plutôt le diocèse de l’Eglise russe. Finalement l’Archevêché allait lentement vers son implosion. Au mieux, on risquait un éclatement de ses différentes composantes lentement absorbées par les autres juridictions.
Or, il disait que son engagement personnel était de garder l’intégrité du corps ecclésial qui lui avait été confié, « цельность нашего церковного удела».

Avec cette introduction, Monseigneur Serge voulait nous amener à une réflexion qui devait aboutir à un engagement et une action.
Finalement, après discussion, les conclusions de Monseigneur Serge étaient celles-ci :

1. Il fallait absolument garder notre identité : la provenance russe (notre héritage…) et notre ouverture sur la réalité locale, notre mission, tout ce qui fait notre « spécificité ». Or, il ajoutait : « нас так мало, своими силами не удержаться» (« nous sommes si peu et nos forces ne nous permettent pas de résister »). Il fallait avoir l’aide de nos patriarcats, tout en gardant l’autonomie que nous avions.
2. Sur ce plan, obtenir quelque chose de Constantinople, plus que ce que nous avions déjà, n’était pas réaliste. Nous n’avons rien à recevoir de ce centre, si ce n’est la couverture canonique.
3. S’adresser à Moscou ? Si l’on y arrivait, il fallait tenter de négocier deux choses :
a. Une autonomie ;
b. Des forces nouvelles.

On comprend de ce qui précède que Monseigneur Serge n’était pas du tout partisan d’un retour pur et simple à l’Eglise russe, mais voulait, à l’occasion de cette nouvelle étape de la vie de l’Archevêché, obtenir :

1. le maintien de ses acquis auprès du patriarcat de Constantinople : reconnaissance canonique allant de pair avec une large indépendance de la vie interne de l’Archevêché ;
2. une augmentation des forces par la réunion des paroisses de l’Archevêché et celles du patriarcat de Moscou ;
3. l’accession à l’autonomie.

La réunion se termina sur deux décisions :
1. Prévenir le Patriarche Bartholomée. Ce qui fut fait. M. de Tiesenhausen en a parlé.
2. Commencer les négociations avec l’Eglise russe.

B) Discussions avec l’Eglise russe

Les discussions commencèrent donc avec l’Eglise russe. Celle-ci demanda à Monseigneur Serge de définir ce qu’il souhaitait pour l’Archevêché. Après quoi, viendrait le moment de négocier, si besoin.
Monseigneur Serge entreprit de réunir plusieurs fois la commission citée plus haut pour définir les objectifs à atteindre lors des discussions

Pour cela, Monseigneur Serge se servit des conclusions d’une autre commission qu’il avait formée auparavant : la commission nommée « Avenir de l’Archevêché ». Elle rassemblait des représentants de toutes les tendances et sensibilités qui existaient dans l’Archevêché et était composée de quinze personnes. Elle a travaillé intensément, si ma mémoire ne fait pas défaut, de mars 2001 à janvier 2003 et a rédigé un rapport qui exprime bien les tendances qui existaient en son sein. Deux propositions se détachaient :

1. Une partie de la commission préconisait de laisser l’Archevêché, telle qu’il était, au sein du patriarcat de Constantinople.
2. L’autre partie prônait le rétablissement des relations canoniques avec son Eglise Mère, l'Eglise russe, rendu possible par la disparition du régime communiste et les nouvelles conditions de vie de l'Eglise en Russie.
Il était en effet envisageable de rechercher avec l'Eglise russe une solution commune pour toutes les paroisses d'origine russe qui tiendrait compte de la spécificité territoriale, statutaire, liturgique, théologique et humaine de notre Archevêché. Elle pourrait renforcer son caractère indépendant en établissant, par exemple, un « Exarchat autonome ». Cette solution, l’autre voie de la commission « Avenir de l’Archevêché », devait honorer les règles actuelles de la vie liturgique, pastorale, canonique et spirituelle de l’Archevêché, c'est-à-dire garder :
1. Une conformité au rite orthodoxe oriental gréco-russe (Vostotchnoié Greco-Rossiïskoié Pravoslavié), s’inspirant des écrits des saints apôtres, des saints conciles oecuméniques et locaux, des Pères de l'Eglise, et en particulier des actes et décisions du concile de Moscou de 1917-18 ;

2. Son unité, et son implantation géographique en Europe occidentale, sa pluriethnicité et l’usage des langues locales ;
3. Son autonomie d’administration et de gestion et notamment, l’élection de son « primat» et des autres évêques, par une Assemblée générale clérico-laïque ;
4. L'inaliénabilité de son patrimoine en Europe occidentale.

Ceci en recherchant la réalisation des points suivants qui caractérisent une Eglise autonome :
1. Elévation de l’archevêché au rang de métropole ;
2. Création, en la métropole, de véritables diocèses territoriaux ayant à leur tête des évêques diocésains élus par l’assemblée générale de la métropole ; les diocèses devant respecter la diversité culturelle et linguistique de leurs paroisses dans un authentique souci pastoral d’unité et de mission ;
3. Constitution d'un saint synode d'évêques de la métropole ;
4. Election de son primat par l’assemblée générale métropolitaine, confirmée par le Saint Synode patriarcal
5. La métropole ainsi constituée serait la personne morale propriétaire indiscutable des biens appartenant aux diverses parties qui la composent ;
6. Les évêques diocésains établis sur le territoire français participent naturellement aux travaux de l’AEOF dont le président serait élu ou tournant.

Bien entendu, cette solution ne pouvait être acceptable que si les discussions, entreprises avec l'Eglise russe, aboutissaient à un accord en bonne et due forme garantissant l’indépendance et des statuts témoignant d’améliorations significatives par rapport à la situation actuelle.
Monseigneur Serge nous demanda alors d’élaborer avec lui les statuts d’une telle métropole à statut d’autonomie. Il fallait, nous disait-il, construire sur ce qui existe déjà dans l’Archevêché et prendre exemple sur les statuts d’une église à statut d’autonomie existant au sein du patriarcat de Moscou.

Le travail de la rédaction des statuts fut entrepris et des négociations commencèrent par messages électroniques, par des contacts directs de Monseigneur Serge avec le patriarcat de Moscou et par l’envoi d’émissaires.

C) Statuts de la métropole
Le point de départ était donc, pour Monseigneur Serge, les statuts de l’Archevêché tels qu’ils étaient en vigueur en 2001. A la fin de 2002, après de nombreuses réunions, d’aller-retour des textes entre Paris et Moscou, un texte quasi achevé apparut. Il a été publié plus tard, mais n’a pas eu, à mon avis, l’examen et la résonnance qu’il mérite.

Je vais m’efforcer d’en mettre en évidence les points essentiels en me servant des statuts annotés de la main de Monseigneur Serge lui-même.

I. Généralités

1. Origine.
Les statuts ont été rédigés à partir de ceux de l’Archevêché des Eglises Russes en Europe Occidentale. Ils gardent donc leur empreinte, particulièrement parce qu’ils s’inspirent, comme il est convenu de le dire, du concile de Moscou de 1917-18, surtout en ce qui concerne la représentativité des laïques dans les rassemblements de l’Eglise.

2. Fondation
Ils prévoient la création d’une métropole qui serait la réunion des paroisses de l’Archevêché et du Patriarcat de Moscou présentes en Europe Occidentale.

Article 1. La Métropole
La nouvelle entité ecclésiale créée est la Métropole des Eglises Orthodoxes de Tradition Russe en Europe Occidentale, issue de la réunion de l’Archevêché des Eglises Russes en Europe Occidentale avec les diocèses et paroisses du Patriarcat de Moscou en Europe Occidentale.
Chacune de ces entités était reconnue et enregistrée officiellement tant par les autorités ecclésiales que civiles et avait des statuts qui sont annexés à ceux-ci.

La réunion et l’intégration canonique ont été adoptées :
1.1 Par l’Archevêché lors de l’Assemblée Générale du ………200.,
1.2 Par le Patriarcat de Moscou lors du Concile épiscopal ……. 200..

Article 3. Situation canonique

3.1 La Métropole se trouve canoniquement dans l’Eglise de Russie et bénéficie du statut d’une Eglise autogérée avec les droits de l’autonomie.

3.2 Son primat a la dignité de Métropolite exarque du Patriarche de Moscou et de toute la Russie.
3.3 Le Métropolite reçoit le saint Chrême du Patriarche de Moscou et de toute le Russie.

3. Nom de la métropole

Article 2. Dénomination
La métropole ainsi définie porte le nom de « Métropole russe en Europe Occidentale » (plus loin, « Métropole »).

4. Territoire de la métropole

Article 5. Limites et fondements
La Métropole inclut les paroisses orthodoxes, communautés et autres organismes ecclésiaux situés en Europe Occidentale qui ont décidé de l’intégrer.
La Métropole réalise son activité en accord avec la législation de chaque pays en se fondant sur :
5.1 L’Ecriture Sainte et la Sainte Tradition.
5.2 Les constitutions apostoliques, les règles des conciles oecuméniques et locaux, les règles des saints Pères, les décisions des conciles locaux et épiscopaux de l’Eglise Russe, en particulier, du concile de l’Eglise russe de 1917-1918.
5.3 Des Traditions de l’Orthodoxie gréco-russe.
5.4 Des présents statuts.

5. Composition - membres :

Article 7. Composition
Les Membres de la Métropole sont les diocèses, paroisses, organismes synodaux, monastères, fraternités, communautés de soeurs, séminaires, missions, représentations et dépendances. Chacun d’eux possède son statut juridique conforme au pays dans lequel il se trouve et dépend canoniquement de la Métropole.

6. Structure hiérarchique :
Article 8. Structure hiérarchique
La Métropole possède un système hiérarchisé d’administration. Les organes d’administration les plus élevés sont :
8.1 L’assemblée générale de la Métropole (ci-après « Le Concile »).
8.2 Le concile épiscopal.
8.3 Le conseil de la Métropole (ci-après « Le Synode »).
8.4 Le tribunal ecclésiastique en deux instances :
8.4.1 Tribunal diocésain.
8.4.2 Tribunal du concile épiscopal

7. Lieu juridique que Mr Serge avait prévu.
Article 13. Lieu de l’administrationМесто Управления
L’administration de la Métropole se situe à Paris, auprès de la cathédrale Saint Alexandre Nevsky (12, rue Daru – 75008 Paris, France).

8. Relation avec les autorités civiles
Article 14. Situation vis-à-vis de la société civile
Sur le territoire français, la Métropole est gérée conformément à la législation civile et les présents statuts, enregistrés par les autorités françaises. Les autres organisations membres de la Métropole, situées en dehors de la République Française, se conforment à la législation du pays dans lequel elles se trouvent.

9. Enfin, statut du Métropolite :
Article 15. Le Primat
La Métropole et ses membres se trouvent sous l’autorité spirituelle, administrative et morale du Primat qui a le rang de métropolite portant le titre : .............-........................................................... Le métropolite a une relation directe avec le Patriarche.
Le métropolite est le président de la personne juridique de la Métropole.

* * *
II. Structure de la métropole

La métropole composée de ses membres adopte différents niveaux hiérarchiques de représentation et d’administration.

1. Le Concile
Le « Concile » est la même chose que L’Assemblée Générale » dans l’Archevêché.
Article 18. Le Concile
Dans la Métropole, l’autorité la plus élevée dans le domaine légal, administratif, judiciaire et de contrôle appartient au Concile. Le Concile ordinaire se réunit tous les trois ans. Dans les cas extraordinaires, un Concile extraordinaire peut être convoqué à tout moment par le métropolite et le synode.

Le Concile exprime la plénitude des membres de la Métropole. Après confirmation par le métropolite, ses décisions s’imposent à chacun dans la limite de la légalité et des présents statuts.
Article 19. Participants au Concile

Participent au Concile :

19.1 Tous les membres du clergé (métropolite, archevêques, évêques, prêtres, diacres), incardinés ou non, en exercice ou à la retraite mais appartenant obligatoirement canoniquement à la Métropole. Tous les prêtres et les diacres doivent être rattachés à une paroisse ou une communauté par un document officiel mentionnant ce rattachement.
19.2 Tous les psalmistes nommés à cette fonction par un document de leur évêque.
19.3 Les membres du synode.
19.4 Les délégués laïques de tous les membres qui composent la Métropole. Les délégués sont élus par les assemblées générales des paroisses et des communautés pour trois ans. Le nombre des délégués laïques dans chaque paroisse est égal au nombre de délégués du clergé augmenté du nombre de psalmistes officiellement rattachés à la paroisse.
19.5 Un représentant de l’Institut de Théologie Saint-Serge. Ce délégué est choisi parmi le corps professoral et doit dépendre de la Métropole.
19.6 Deux délégués de chaque communauté monastique officiellement rattachée à la Métropole et qui compte en son sein plus de dix moines ou moniales et un délégué de chaque communauté monastique qui compte en son sein entre trois et dix moines ou moniales.
19.7 Un délégué de chaque organisation orthodoxe se situant spirituellement dans la Métropole et dont la liste est établie par le Synode.
19.8 Un délégué de chaque église privée (par exemple auprès de maisons de retraite) rattachée à une paroisse et desservie par le clergé de la Métropole. La liste de ces églises est définie par le Synode.
Le concile ordinaire traite de la vie de la métropole.

Article 29. Exposés et rapports

Le concile ordinaire auditionne :
29.1 Le rapport moral du métropolite sur la vie de la Métropole durant la période écoulée.
29.2 Le rapport moral des évêques diocésains.
29.3 Le rapport du secrétaire général de la Métropole.
29.4 Le rapport financier du trésorier sur les comptes, le budget et les questions financières.
29.5 Le rapport de la commission d’audit.
29.6 Le rapport des commissions spécialisées et autres responsables nommés par le métropolite.
Il élit les participants au Synode :
Article 33. Candidature au Synode
33.1 Les candidats au synode sont élus uniquement parmi les présents au Concile ordinaire, sauf absence reconnue exceptionnelle par le présidium.
Il élit les candidats à l’épiscopat :
Article 36. Election des évêques
Le concile ordinaire élit à bulletin secret nominal les candidats à l’épiscopat sur proposition du Métropolite. Pour cela le Métropolite reçoit préalablement les opinions sur les candidats du Saint Synode des évêques et du synode et reçoit la bénédiction de Sa Sainteté sur les candidatures.
Chaque candidat doit avoir résidé au moins une année sur le territoire de la Métropole.

Le concile extraordinaire élit le Métropolite :
Article 37. Convocation du Concile extraordinaire
Réuni avec toutes les procédures prévues pour cela, le Concile Extraordinaire possède les pouvoirs pour :
37.1 Elire le Métropolite.
37.2 Modifier les statuts sur proposition du synode et avec l’accord préalable du Patriarche.

2. Le métropolite
Article 40. Définition

Le métropolite est le primat de la Métropole qu’il dirige avec la participation des évêques diocésains, des prêtres et des laïques, conformément aux principes de conciliarité de l’ecclésiologie orthodoxe. Le métropolite préside ex officio le Concile, le Saint Synode et le synode. Le métropolite, avec la participation du Saint Synode et du synode jouit des droits d’autorité dans les domaines de l’enseignement doctrinal et éthique, de la vie liturgique et du service pastoral. Le nom du métropolite est mentionné dans toutes les églises de la Métropole, après celui du Patriarche de Moscou et de toute la Russie.

Article 43. Candidature à la dignité de Métropolite
La procédure de recherche des candidats pour l’élection par le Concile extraordinaire est déterminée par le synode et les noms des candidats sont collectés auprès des paroisses avant la première session du Concile.
Article 45. Confirmation par le Patriarche
Le résultat de l’élection par le Concile extraordinaire attesté de par écrit par le présidium du Concile est transmis par le Lucum Tenens pour confirmation par le Patriarche.
3. Le Saint Synode
Article 56. Composition
Le Saint Synode est composé du métropolite, des évêques diocésains, des évêques vicaires (s’il y a lieu) et des évêques en retraite. Il est présidé par le métropolite

Article 57. Convocation et périodicité
Le Saint Synode se réunit sur convocation du métropolite ou du Locum Tenens en fonction des besoins et pas moins de deux fois par an.
4. Le Synode
Article 62. Composition
Le Synode est composé :
- du métropolite – président du synode ;
- des évêques diocésains et évêques vicaires ;
- de six membres du clergé ;
- de six laïques.

Les membres du clergé doivent résider de façon permanente sur le territoire de la Métropole et sont élus pour six ans. Leur mandat peut être renouvelé deux fois. Tous les trois ans la moitié de chaque collège est renouvelée.
5. Eparchies ou Diocèses
Il est prévu que les diocèses de la Métropole possèdent la même structure que la Métropole elle-même, mais au niveau inférieur : le Concile devient l’assemblée générale. Le synode conseil du diocèse, etc…

* * *
D) Conclusion et destin du projet

1. Conclusion
Nous sommes donc en présence d’une volonté de concevoir une Eglise Locale :
1. Le projet de Monseigneur Serge comporte l’établissement d’une Métropole territoriale. Les évêques diocésains sont des évêques de territoires bien définis.
2. La Métropole est autogérée, c’est-à-dire qu’elle possède le statut d’autonomie :
a. Toutes les instances sont élues sur place par une assemblée clérico-laïque, appelée Concile, qui élit le métropolite, les évêques et les membres du synode.
b. Le Patriarche ne confirme que le primat : le métropolite. Dans cette perspective, les candidats à l’épiscopat doivent recevoir préalablement sa bénédiction pour être élus par le Concile. Ces candidats doivent avoir résidé sur le territoire de la Métropole au moins un an.
c. La métropole possède un Saint Synode, composé par tous les évêques qui existent en son sein

Cependant, il s’agit d’un document inachevé qui demandait à être mûri. Il a montré néanmoins qu’il était possible, avec de la bonne volonté, de réaliser un travail commun avec le Patriarcat de Moscou, arriver à une convergence de vues et à un accord.
Malheureusement, il est le résultat du travail personnel de Monseigneur Serge qu’il n’a pas eu le temps de présenter ni au Conseil de l’Archevêché ni à son Assemblée Générale.
Il reste cependant dans le domaine de ce que l’on a appelé, une « structure d’attente ». En effet, chaque diocèse territorial de la Métropole ne comprenait, dans ce projet, que les paroisses et communautés issues de l’Eglise russe. Le processus d’union avec les paroisses et communautés issues des autres Eglises locales, présentes sur le même territoire que la Métropole, est reconnu comme beaucoup plus long, bien que fort espéré et indispensable, pour former une vraie Eglise locale qui rassemblerait les orthodoxes de toutes origines.

2. Destin de ce projet
Monseigneur Serge comptait probablement sur son autorité et sa conviction pour faire adopter par le Conseil et l’Assemblée Générale de l’Archevêché cette nouvelle évolution de son statut.

On ne peut aujourd’hui qu’imaginer ce qui se serait passé après la mise en place de cette métropole :

1. Tout conflit canonique entre le Patriarcat de Moscou et l’Archevêché aurait pris fin dès sa promulgation. Par conséquent, les paroisses auraient reçu, sans réserve de leur part, le renfort des nouveaux arrivants de Russie. Ceci a toujours fait partie de la mission de ces paroisses.
2. La nécessité d’un nouveau séminaire pour l’Eglise russe aurait disparue et l’Institut Saint-Serge aurait vu son personnel enseignant renforcé, ses étudiants plus nombreux et son influence affermie et élargie.
3. L’Eglise russe n’aurait pas eu besoin de construire une nouvelle cathédrale : celle qui existe aurait suffi.

Monseigneur Serge s’éteignit dans le Seigneur quelques semaines après l’élaboration de ces statuts.
Le patriarcat de Moscou ne savait alors plus quoi en faire.


1. Fallait-il enterrer ce qui venait, avec beaucoup de difficultés et de négociations, d’être mené à son terme ?
2. Fallait-il ouvrir immédiatement à la plénitude de l’Archevêché le travail accompli en confidentialité et proposer sans préambule la métropole ?
3. Fallait-il attendre et recommencer les discussions avec le successeur de Monseigneur Serge ?

Personnellement, je préconisais cette dernière solution. Le Patriarcat choisit la seconde en publiant la lettre du Patriarche Alexis II, arrivée à Paris le 1er avril 2003.

Cette lettre, avec une grande compréhension de la situation, proposait ce que Monseigneur Serge avait négocié : l’établissement de la Métropole autonome avec à sa tête le Métropolite Antoine (Bloom).
On connait la suite : Monseigneur Gabriel, élu successeur au siège de Monseigneur Serge, n’était manifestement pas bien informé de ce que ce dernier avait négocié. La même ignorance était valable pour les membres du Conseil diocésain. Celui-ci n’a pas suivi l’avis de plusieurs de ses membres de sursoir à l’élection du nouvel Archevêque pour prendre le temps d’examiner en détail la situation déclenchée par la lettre du Patriarche Alexis.

On connait la suite.
Archiprêtre Nicolas Rehbinder 12/12/2012

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Rédigé par Orthodoxie.com le 29 Novembre 2017 à 19:21 | 136 commentaires | Permalien


Commentaires
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1.Posté par Gueorguy le 17/12/2012 15:12
Juste un point de détail. Le site orthodoxie.com diffuse le texte, repris ci-dessus, de la conférence donnée par le Père Nicolas Rehbinder, lors de la soirée en mémoire de Mgr Serge (Konovaloff) , organisée par l'OLTR. Curieusement, le lien vers le texte de la Lettre du Patriarche Alexis II n'est pas le lien vers le site OLTR sur lequel ce texte est, aussi, proposé.

En soit, c'est tout à fait une question secondaire, il s'agit bien du même texte et il n'y a aucune préoccupation de marketing ou de "droits d'auteurs". Mais en visitant le site de l'OLTR où se trouve également ce texte, le lecteur pourra vérifier que l'OLTR avait proposé, sur ce thème, des éléments d'informations que beaucoup lui avait contesté.

2.Posté par ПАВЕЛ le 17/12/2012 18:21
"selon le père Nicolas fin 2002 (en russe): 1 - 2 - 3 " - ИНТЕРЕСНО!
ТАКОГО СЮРПРИЗА Я НЕ ОЖИДАЛ. А КТО ЕЩЕ СОСТОЯЛ В ГРУППЕ ПОДГОТОВКИ ЭТИХ ДОКУМЕНТОВ ИЗ АРХИЕПИСКОПИИ?
ПОЧЕМУ ЭТО НЕ БЫЛО ИЗВЕСТНО И ТОЛЬКО СЕЙЧАС ВЫПЛЫЛО НА ПОВЕРХНОСТЬ?

3.Posté par Tchertkoff Alexis le 17/12/2012 20:35
Oui, en effet c'est un document exceptionnel et émouvant prouvant bien à ceux qui ne l'ont jamais cru, que Mgr Serge voyait bien l'avenir de l'exarchat dans son Eglise mère : l'Eglise russe, en toute indépendance et en toute autonomie. C'était la seule issue possible et cela l'est toujours aujourd'hui.

Mais contrairement à l'époque présente, Mgr Serge grâce à sa personnalité réfléchie et à son caractère ferme, cherchait à tout prix à préserver l'unité de l'archevêché, unité qui vola en éclat de part l'aveuglement de certains à imposer à d'autres, un esprit et des idées de vue partisannes et bien éloignée de l'Orthodoxie russe dont l'archevêché porte toujours le nom : "Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale" et non "de tradition russe" !

L'exposé de père Nicolas prouve et montre aussi toute la sagesse de Mgr Serge et des prélats du patriarcat de Moscou dans l'élaboration de ce document, dans le respect des hommes et des convictions de chacun où toute espèce de susceptibilité déplacée n'avait pas de place.

Une émouvante publication, un très beau témoignage d'amour et surtout un document toujours d'actualité, qui je l'espère, servira un jour de base à une métropole orthodoxe russe unifiée en Europe occidentale !



4.Posté par Irénée le 17/12/2012 21:42
Excusez-moi de revenir encore sur cette question. Mais en réponse au message 3, il me semble nécessaire de rappeler que l'Eglise n'a pas de nationalité. Elle peut suivre une tradition particulière, propre à une région où des chrétiens ont vécu et témoigné, elle peut donc être "dans la tradition russe" ou slave ou autre, mais elle ne devrait pas s'identifier à une nation ou à un état, quels que soient par ailleurs sa richesse spirituelle, culturelle ou historique.
L'argument selon lequel on utilise depuis longtemps ces termes n'est pas une bonne excuse selon moi, cela ne fait que brouiller une vision juste et orthodoxe de ce qu'est, ou devrait être l'Eglise....

5.Posté par Vladimir le 18/12/2012 16:02
Oui vraiment, quelle vision prophétique! Et quel dommages que le successeur de Mgr Serge n'ait pas suivi sa voie... Si ces documents avaient été publiés dès 2003, que de déchirements, de violence, de procès auraient pu être évités!

Mais peut être n'est-il pas trop tard: pourquoi ne serait-il pas possible de reprendre là où cela s'était arrête?

6.Posté par Philippe le 18/12/2012 18:57
Tout ceci est fort intéressant, voir "Irénique", et je suis d'accord avec Irénée lorsqu'il insiste sur la question de nationalité. Cependant, ce qui m'inquiète, c'est précisément le fait que l'Eglise Russe est fortement "adossée", malgré ses dénégations, à l'Etat Russe, ce qui est aujourd'hui étranger à la mentalité française, voir Européenne. On peut le regretter lorsque l'on voit les dérives de l'Etat sur les questions de Société, mais c'est ce même Etat qui autorise la présence de l'Orthodoxie en France, sans restriction avec garantie d'exercer son culte librement. Le fait de lire par exemple dans un ouvrage "Sermons Orthodoxes" sous la plume de l'Archiprêtre B. Joukoff "l'Etat russe tout au long de son existence de 1000 ans n'a jamais été pensé en dehors de la foi orthodoxe" est certes très émouvant mais n'est pas un point très positif pour la France qui a à ce sujet une Histoire encore bien plus longue, parsemée de troubles politico-religieux à travers ses différents régimes. Enfin, on a vu les troubles causés par l'extraordinaire "souplesse" avec laquelle certains hiéraques de l'Eglise Russe se sont comportés en Angleterre récemment......
Tout cela est intéressant, mais nécessite d'avantage de garantie de réelle autonomie par rapport à certains aspects de la vision russe de l'Eglise actuellement.

7.Posté par Vladimir le 19/12/2012 06:00
Les commentaires 4 et 6 participent soit d’un procès d’intention soit, ce que je pense s’agissant de Chrétiens parlant de leurs frères, d’un manque total d’information sur la réalité de l’Eglise russe. Je voudrais d’abord souligner que ni les documents présentés par le père Nicolas ni le commentaire 3 ne mentionnent aucunement le principe de nationalité, introduit dans ce débat par les commentaires 4 et 6. Pourquoi ? A cause de la dénomination "Eglise russe" ? Il s’agirait alors d’un complet faux sens: "Eglise russe" est une dénomination simplifiée courante pour "le Patriarcat de Moscou et de toutes les Russies".

Et pour la question de fond, "l’Église Russe est la communauté orthodoxe la plus multinationale du monde et elle s’efforce de développer ce caractère multinational" comme disait récemment le patriarche Cyrille : "Lors du dernier Concile de notre Église, on a eu le plaisir d’entendre les organisateurs et les participants parler entre eux en japonais, en allemand, en anglais, en français, en ukrainien et en moldave…" (1) Et de fait les nationaux de la Fédération de Russie constituent une minorité dans le patriarcat comme l’a montré le dernier concile local auquel le patriarche fait référence (2009) ; plus de la moitié des délégués n’y venaient pas de Russie.

"Le fait que l'Eglise Russe est fortement "adossée" à l'Etat Russe" est une autre "tarte à la crème" qui ne correspond à rien et les "Sermons Orthodoxes" de l'Archiprêtre B. Joukoff ne sont pas pertinents pour juger de la situation actuelle (ils compilent essentiellement des œuvres de prédicateurs russes de la seconde moitié du XIXe siècle ainsi que des sermons du père Benjamin quand il n’était pas en communion avec l’Eglise russe)… L’Eglise russe est clairement plus indépendantes que ne le sont les Eglises de Grèce ou de Chypre, dont les prêtres sont payé par l’état, sans parler du patriarcat de Constantinople, qui est clairement soumis au gouvernement turc même pour la désignation du primat et la nationalité de ses évêques. En fait le rôle de l’Eglise orthodoxe en Russie est très comparable à celui de l’Eglise locale en Serbie, Géorgie, Bulgarie, Roumanie et de l’Eglise catholique en Italie ou… en France jusque dans les années 1950 : rappelons que la démocratie chrétienne, traditionnellement proche de l’Eglise, y a longtemps exercé le pouvoir et que la plupart des édifices religieux sont, chez nous, la propriété de l’état ou des communes (ce qui n’est pas le cas en Russie). Plusieurs de nos présidents, en particulier de Gaulle et Chirac röcement, n’hésitaient pas plus que les présidents russes à s’afficher à la messe et ils ont, jusqu’à Nicolas Sarkozy, revendiqué leur titre de «premier et unique chanoine honoraire de l’archibasilique majeure de Saint-Jean-de-Latran» à Rome. Rien de tout cela ne semble donc " aujourd'hui étranger à la mentalité française"… mais la "Pensée Unique" laïcarde, qui donne actuellement le ton chez nous, fait oublier toutes ces réalités alors que personne n’a honte de les affirmer en Russie.

Et voici ce qu'écrivait le père Alexandre Schmemann sur ce sujet (2): "Pour éviter tout malentendu, ajoutons ici de la manière la plus catégorique que la dimension nationale au sein du christianisme ne constitue pas un mal en soi. Et avant tout le remplacement de l’Empire chrétien unique par une multitude de nations chrétiennes est une donnée de l’histoire dans la même mesure que la conversion de l’empereur Constantin. Dans la mesure où l’Eglise n’accorde de valeur absolue à aucune forme d’existence historique du monde dans lequel elle vit, elle peut tout aussi bien s’adapter au projet gréco-romain d’empire universel qu’aux formes politiques nationales. L’Eglise est toujours pleinement « dans ce monde » tout en n’étant pas en même temps « de ce monde », si bien que sa nature, sa vie ne dépendent pas des formes de ce monde. Plus encore, de même que la paix conclue par l’Empire avec le christianisme après trois siècles de conflit a donné de grands et saints fruits tels que l’idéal d’un État chrétien ou d’une culture chrétienne, de même l’éducation de nations chrétiennes qui se sont mises au service de la vérité chrétienne, la consécration de leurs dons propres à Dieu, comme but et sens de leur être national, restent un titre de gloire éternel pour l’Eglise. Tel est l’idéal de la Sainte Russie et de la grande culture russe, inséparables de l’orthodoxie qui les a nourries. L’Église, qui avait béni l’Empire et son projet universel, a aussi béni et sanctifié le service national de cette même vérité."

(1) Discoure -programme du Patriarche Cyrille ouvrant la "3ème Assemblée du Monde Russe" (novembre 2009)
(2) In " Église et organisation ecclésiale". Ch.5, Paris 1949, Traduction : D.S (2007)

8.Posté par Irénée le 19/12/2012 09:32
Cet exposé du Père Nicolas est en effet bien intéressant...
Mais en même temps, un certain nombre de points restent discutables, d'autant plus que le contexte des relations entre Eglises orthodoxes n'est plus celui de 2001.
Mais à la lecture complète de ce texte, il me semble que ces statuts permettraient aussi une évolution de la situation de l'archevêché, tout en restant sous l'omophore du patriarcat oecuménique.
L'essentiel du contenu de cette proposition est finalement une évolution vers plus d'autonomie, et la constitution d'une Eglise locale "autogérée avec les droits de l'autonomie".
Si, dans l'ensemble du texte, vous remplacez Moscou par Constantinople, cette évolution reste une possibilité d'évolution statutaire !
Il n'est pas inutile de relire le texte du Tomos patriarcal de 1999 accordé suite aux démarches de Mgr Serge :
http://www.exarchat.org/spip.php?article507
On y trouve un certain nombre de points donnant un début d'autonomie à l'archevêché.
Ce qui importe c'est bien la capacité de l'archevêché à assurer l'oeuvre pastorale qui est sa raison d'être.
Que cette "autonomie" soit accordée et ensuite vécue en relation avec Moscou ou avec Constantinople, je ne vois pas bien la différence, à partir du moment où l'archevêché conserve sa tradition liturgique, ses usages, sa spécificité....
Il est important aussi, comme l'écrit Philippe, que les éventuelles interférences entre le pouvoir politique et l'Eglise, que ce soit en Russie ou en Turquie, ne perturbent pas la vie de nos communautés en France et en Europe.

9.Posté par Irénée le 19/12/2012 09:46
Merci Vladimir pour ce commentaire et les citations.
Il n'y a pas de ma part de procès d'intention, mais un souhait de clarification. Je suis d'accord avec le fait que "l’Église Russe est la communauté orthodoxe la plus multinationale du monde et elle s’efforce de développer ce caractère multinational". Dans ce cas, efforçons nous d'utiliser le terme adéquat ! et parlons de PMTR pour désigner "le Patriarcat de Moscou et de toutes les Russies".
Ne taxez pas trop vos interlocuteurs d'ignorance ou de manque total d'informations sur la réalité russe ! cette réalité est très contrastée comme vous le savez. On y découvre des choses merveilleuses, mais aussi d'autres qui sont un peu plus sombres ! ne faisons pas d'angélisme non plus !
Attention aussi aux citations. On peut trouver chez le père Alexandre des phrases très dures et critiques vis à vis des russes ou de l'Eglise de Russie...

10.Posté par Mania MOURAIT le 20/12/2012 14:08
J'ai parcouru les textes sans trop m'attarder aux détails mais un problème essentiel me chiffonne.

On parle de la vision de Mgr Serge mais elle a varié ! Dans un texte publié dans un des derniers numéros du bulletin du diocèse que dirigeait à l'époque Père André Fortunnato et que malheureusement je n'ai pas le temps de rechercher maintenant il y avait un texte de Mgr Serge (je crois que c'était la reproduction de ce qu'il avait dit à je ne sais quelle réunion diocésaine (donc un texte officiel) où il disait s'être totalement trompé en voulant se rapprocher du patriarcat de Moscou et remettait en cause toutes ses positions passées sur le sujet (le tout argumenté bien sûr).

Il est pour moi malhonnête de tirer des conclusions post-mortem de ce qui a été "un moment" de la vie d'un homme.

Je ne suis pas allée à la réunion OLTR car je voyais bien ce qui allait se passer : on dit des choses vraies à un moment donné en omettant de préciser qu'elles ne l'étaient plus à un autre. Et les auditeurs d'en tirer des impressions fausses et définitives.

Mania Mourait

11.Posté par Bartimée le 20/12/2012 21:26
Aucun Français ni personne n'est obligé de devenir orthodoxe ni dans l'Eglise russe ni dans une autre Eglise. Et en France il y en a pour tous les goûts, pour ceux qui veulent des "garanties" (?) et pour ceux qui n'en veulent pas. Les sectes pseudo-orthodoxes qu'elles soient rénovationnistes-créativisantes, néo ou paléo-gallicano-bretonnantes et autres, pullulent dans l'hexagone et les brebis peuvent aller où elles veulent, en partir quand elles veulent. Elles ont l'embarras du choix.

Il y en a même qui aiment l'Eglise russe canonique, étrangère aux idoles contemporaines, aux modes, aux innovations inutiles et aux fantaisies liturgiques. Ils y trouvent à se nourrir et à se désaltérer comme nulle part ailleurs. Grâce au génie de ceux qui ont bâti principalement en Grèce au fil du premier millénaire ce monument irrésistible. Qui est resté inaltéré ensuite par la fidélité de ceux qui, telle l'Eglise russe, le transmettèrent au millénaire suivant. Respectez-la, respectez-les.

"Goûtez tous au festin de la foi", "Goûtez combien le Seigneur est bon", y compris les tout-petits comme l'a recommandé le Christ. Il y a mieux à faire qu'à se complaire dans des critiques permanentes à l'encontre de l'Eglise russe, de l'Etat russe. Tant mieux d'ailleurs s'ils s'entendent.

12.Posté par Vladimir le 21/12/2012 08:23
Bien cher Irénée,

Je sais bien que VOUS ne faites pas de procès d‘intention, mais d’autres en font en agitant à tort et à travers le chiffon rouge du nationalisme ou du phylétisme…

Vous n’avez pas tort sur le nom des Eglises locales. Mais "Eglise orthodoxe russe" est le nom officiel et juridique du patriarcat et "Eglise russe" son nom abrégé le plus couramment utilisé. Il en d’ailleurs de même pour les 10 autres Eglises locales qui ne sont pas des patriarcats anciens (je penses aux Eglises bulgare, roumaine, chypriotes, polonaise, etc.)…

Je pense que vous ne tenez pas suffisamment compte de cette composante essentielle de l’Orthodoxie que sont les Eglises locales. En effet, contrairement aux Catholiques ou Protestants, nos Eglises locales ne sont pas de simples divisions administratives ; elles ont leur charisme propres et cette diversité dans l’unité, icône de la Trinité dans l’Eglise comme l’écrit Mgr Kallistos de Diokleia (1), participe à notre voie du Salut. En effet, on ne peut pas entrer dans l’Orthodoxie tout court : on entre dans l’une des Eglises locales dont la communion entre elles forme l’Orthodoxie.

Pour les Orthodoxes c’est notre appartenance à notre Eglise locale, dont nous commémorons le primat, qui nous fait membre de l’Eglise du Christ. Et cela est vrai pour les membres de l’Eglise russe malgré les vicissitudes historiques qui en ont obligé certains à chercher PROVISOIREMENT refuge sous l’omophore du patriarche de Constantinople (au vu "d'une situation si difficile et dangereuse" précise le tomos de 1931 et le tomos de 1999 y fait expressément référence (2)). C’est donc la fin de cette séparation douloureuse et anti-canonique (un diocèse ne peut se séparer de son primat sans son accord) que voulaient terminer les statuts mis au point par Mgr Serge. L’autonomie en était une condition, et non une fin en soi, et la relation avec Constantinople était à mettre au point dans le cadre de ce retour au statu quo ante canonique.

J’ai cité le père Alexandre parce que ce passage explique parfaitement la relation entre l’Orthodoxie et les états-nations et en donne la justification canonique. On pourrait remplacer "Sainte Russie" par n’importe quel nom d’état orthodoxe dans ce texte sans en changer le sens ! Par contre votre souhait "que les éventuelles interférences entre le pouvoir politique et l'Eglise, que ce soit en Russie ou en Turquie, ne perturbent pas la vie de nos communautés" est clairement problématique pour Constantinople puisque le traité de Sèvre et les différentes lois turques fixent des règles très précises au fonctionnement du patriarcat (3)

(1) cf. Mgr Kallistos Ware, évêque de Diokleia, "L'Orthodoxie. L'Eglise des sept Conciles", Cerf Paris 2002,
(2) http://www.exarchat.org/spip.php?article507
(3) Le traité de Lausanne, en 1923, définit et garantit le Patriarcat comme un établissement religieux demeurant à Constantinople et s'occupant des affaires purement spirituelles de la minorité de nationalité turque et "de religion grecque-orthodoxe". Le tezkeré (arrêté) de la préfecture de Constantinople du 6 décembre de la même année stipule que "lors des élections spirituelles et religieuses qui auront lieu en Turquie, les électeurs seront des ressortissants turcs et exerceront des charges spirituelles à l'intérieur de la Turquie lors de l'élection, et que la personne qui sera élue aura les mêmes qualifications". Ainsi les laïcs, qui participaient nombreux à l'élection du patriarche, en sont désormais exclus, ainsi que les métropolites et évêques résidant hors de la Turquie. In Olivier Clément http://www.orthodoxa.org/FR/patriarcat/documents/constantinople.htm

13.Posté par Vladimir le 21/12/2012 19:32
Bien chère Mania,

Vous avez tout à fait raison de souligner que la position de Mgr Serge a évolué dans les dernières années de sa vie et qu’il est donc important de la suivre dans le temps.

Comme vous je n’ai pas tous les jalons précis mais ce que j’ai pu rassembler me semble suffisamment précis pour y voir claire et j’espère que d’autres apporterons les précisions manquantes. Je vois trois étapes principales dans l’évolution de sa relation à l’Eglise russe (EOR):

- Dès son élection en 1993 Mgr Serge a cherché à restaurer les relations avec l'EOR et y parvenait : "en 1995 Dieu m’a permis de rencontrer le patriarche Alexis II et de concélébrer avec lui la Divine Liturgie dans la cathédrale de la Dormition au Kremlin. Ainsi a été restaurée la communion eucharistique normale avec l’EOR, bien que nous demeurions dans la juridiction du Patriarcat de Constantinople. En effet, nous sommes à la fois russes et non russes ; « sous les grecs », mais en Europe occidentale..." disait Mgr Serge dans une interview parue dans "La Pensée Russe" en 1999 (1)

- Un changement s'est produit en 2000 à cause de l'affaire de la paroisse Saint Nicolas de Rome: son recteur, le père Michel Ossorguine, décida de rejoindre l'EOR avec sa paroisse sans l'accord de son archevêque, Mgr Serge, et le patriarcat l'accepta sans lettre de congé canonique. Mgr Serge en fut profondément affecté; il frappa le père Michel d'une suspense "a divinis" et interrompit ses contacts avec l'EOR. C'est à ce moment, je crois, que fut publié le texte auquel vous faites référence.

- Mais cette position ne dura que quelques mois car, comme le montre l'exposé du père Nicolas, dès mars 2001 il lançait le travail de la commission "Avenir de l'Archevêché" et en novembre le groupe de travail confidentiel qui mettait au point un projet de statuts…

On voit donc bien que c'est l'orientation sur un nouveau statut de l'Archevêché dans l'EOR, la grande Métropole autonome que devait reprendre la lettre du patriarche Alexis 2, qui constitue la constante de son action, la "rupture de rythme" de 2000 n'étant qu'un accident de parcours du à l'affaire de Rome.

Notons que sa vision de la construction d'une Eglise locale apparait comme particulièrement juste: "établir une Eglise locale dès maintenant était une illusion, car elle ne pouvait se former qu’avec tous les orthodoxes de nos pays. L'Archevêché n’était qu’une composante de l’ensemble du « conglomérat d’églises juridictionnelles » (c’est son expression). L’Archevêché ne pouvait jouer au mieux que le rôle d’un embryon de la future Eglise." Le choses en sont toujours au même point et pourtant c'est uniquement ce projet là que propose toujours la direction actuelle de l'Archevêché…(2)

(1) "La Pensée Russe" N° 4265, Paris, le 15 avril 1999. Cf. http://www.exarchat.org/spip.php?article417
(2) Voir l'article que j'avais écrit sur ce sujet en 2010: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Deux-projets-pour-l-Orthodoxie-en-Occident-PROJET-1-REVE-D-AUTOCEPHALIE_a728.html?com

14.Posté par Mania MOURAIT le 03/01/2013 21:58
Merci à "Vladimir" du ton amical de sa réponse du 21/12.

Bien sûr, je peux me tromper puisque l'erreur est le propre de la nature humaine et que je me sens très humaine, cependant mes souvenirs continuent de différer des vôtres.

Après les fêtes, je m'occuperai de rechercher mes sources . .. et ne manquerai pas de vous en donner le résultat, même s'il prouve que j'avais tort !

Vous souhaite un joyeux Noël.

15.Posté par Gueorguy le 04/01/2013 12:38
@ 14 - Mania Mourait.

Pourquoi, diantre, pensez-vous qu'il pouvait y avoir un autre ton qu'amical, dans la réponse de Vladimir et de tant d'autres (je pense à Marie)? Pourquoi introduisez-vous ce genre de scepticisme ou d'intonation lorsque vous évoquez les raisons pour lesquels vous n'êtes pas venus à la réunion de l'OLTR. Que des contraintes d'horaires ou de disponibilités vous en aient empêchée, cela serait regrettable. Mais ne pas venir pour les raisons que vous invoquez me parait étrange (je n'élude pas ce que vous ne devez pas être la seule dans ce cas). Aussi, je vous pose les questions (en toute amitié) suivantes:

Si vous jugez que l'on risquait de dire des choses fausses, trouvez-vous charitable de laisser les orateurs et leurs auditeurs dans l'erreur et dans l'égarement ?
Si, malgré vos à-priori, les choses qui s'y disaient n'étaient pas si fausses et même mettaient à jour des informations que beaucoup de personnes a nié, voulez-vous à votre tour rester avec des "impressions fausses et définitives"?

Je vous assure, chère Madame, que l'idée est tout autre. Comme dans ce blog, il y a un débat qui respecte les personnes mais qui confronte les idées. Il ne faut pas le craindre. Et je dirais qu'il nous est très important de comprendre votre opinion, comment elle est établie, sur quoi elle se base.

16.Posté par Marie Genko le 04/01/2013 19:21
Cher Guéorguy,

Merci pour votre réponse à Mania, vous avez merveilleusement bien exprimé ce que nous ressentons tous!

J'ajouterai à tout ce que je viens de lire ci-dessus, qu'un des aspects essentiels de l'Orthodoxie est l'attachement des fidèles à leur identité patriarcale.

Cette identité patriarcale russe elle est présente non seulement en Ukraine, berceau de l'Orthodoxie russe, mais aussi dans le reste du monde comme l'écrit si justement Vladimir.
Et même ceux qui ne veulent pas entendre parler d'une omophore sous le Patriarcat de Moscou, sont profondément attachés au rite russe dans lequel il ont grandi dans la Foi.

Comme l'écrit aussi très justement Bartimée, personne ne peut obliger les fidèles à prier dans une église plutôt que dans une autre!
Mania Mourait a suffisamment d'intelligence et de coeur pour venir prier dans l'église, dont son propre père a longtemps été le recteur, je veux parler de l'église de Meudon qui se trouve dans la juridiction de l'Eglise russe Hors Frontières sous l'omophore du Patriarche de Moscou.

Ce qui m'angoisse, c'est l'avenir de tous ces orthodoxes qui rejettent leur Eglise mère!
Croient-ils vraiment qu'ils pourront conserver la pureté de leur identité patriarcale russe en s'obstinant à rester sous l'omophore d'un patriarche grec?

Ces dernières années ont été crucifiantes pour l'image de l'Orthodoxie en France !
Combien de procès, d'excommunications...! Combien de souffrances surtout!

Et tout cela orchestré par une véritable propagande contre l'Eglise russe!
Et il ne s'agit pas de la propagande habituelle en grandes lettres dans nos journaux français athées.
Non il s'agit hélas d'une propagande générée par des orthodoxes eux-mêmes....

Comme nous devrions avoir honte!
Et combien terrible sera notre responsabilité devant le redoutable tribunal de Dieu!








17.Posté par Marie Genko le 05/01/2013 10:39
Cher Irénée, votre commentaire N° 9

Je n'adhère pas au terme de "Partriarcat de Moscou et de toutes les Russies" que vous proposez.

Chaque chrétien orthodoxe à un devoir de témoignage et, en cela, chaque patriarcat orthodoxe apporte son témoignage par la présence de sa diaspora en dehors de son territoire canonique traditionnel.

Lorsque des orthodoxes roumains, en France ou ailleurs, donnent un exemple chrétien suffisammnent vigoureux pour attirer des incroyants à la Foi, ils contribuent à l'édification de l'Eglise du Christ.

Et il en va de même pour tous les fidèles en dispersion des différents partriarcats orthodoxes.

Il ne vous viendrait pas à l'idée d'appeler pour cette raison le Patriarcat roumain,
"Patriarcat de Roumanie et de toutes les Roumanies"....!!!!

Le témoignage des orthodoxes en diaspora reste fidèle au rite de l'Eglise mère et ceux qui veulent se convertir à ce rite plutôt qu'à un autre, n'ont que l'embarras du choix.
Se convertir au rite serbe, ou géorgien, ou à tout autre, ne veut pas du tout dire abandonner sa nationalité ou sa propre culture, il s'agit simplement du choix d'une porte particulière pour entrer dans l'Eglise du Christ.

Ce que chaque orthodoxe doit espérer c'est le retour des chrétiens latins à la vérité orthodoxe, dans quel cas l'Eglise latine sera l'Eglise Locale d'Occident, elle conservera ses rites et ses usages et continuera l'immense travail de mission qui a toujours été le propre de cette Eglise.
Cela n'empêchera pas les fidèles en diaspora de rester fidèles au rite qui est le leur, même s'ils seront amenés à commémorer le patriarche de Rome

Pour ce qui est de la réalité russe, je ne la crois pas plus contrastée qu'ailleurs!
Nos journaux, furieusement atlantistes nous désinforment quotidiennement...

Enfin votre remarque à propos du Père Alexandre Schmemmann.
Oui le Père Alexandre a été critique de l'Eglise de Russie qui, de son vivant, était sous la botte du régime communiste!

Mais le Père Alexandre Schmemman a surtout été critique envers le monachisme, le Mont Athos...et il a même été critique envers le patriarche de Constantinople car Sa Sainteté le Patriarche Athénagoras n'a jamais voulu reconnaître l'autocépahlie de l'OCA.
OCA, qui a été la création du Père Alexandre et du Père Jean Meyendorf.

Cher Irénée, ne croyez pas que je fasse de l'angélisme, ce que je souhaite plus que tout est que les orthodoxes qui se réclament de la traditon russe deviennent positifs envers la réalité de la Russie et de l'Eglise russe.

Ce n'est qu'en nous aimant les uns les autres que nous oeuvrerons à l'Unité des Eglises et au triomphe de l'Orthodoxie.

Avec toute mon amitié Marie




18.Posté par Vladimir le 05/01/2013 13:00
Bien Chère Marie,
Votre commentaire 17 me surprend: "Partriarcat de Moscou et de toutes les Russies" me semble bien être la traduction exacte de "Патриархат Московский и всея Руси" qui correspond au titre officiel du patriarche. Pour la Roumanie le titre officiel est bien "Patriarche de Bucarest et de toute la Roumanie". Je ne vois donc pas où est le problème.

Pour ma citation du père Alexandre, elle ne dit rien de l'Eglise russe mais parle, à mon sens, de l'Eglise universelle. Sa dernière phrase en particulier, "L’Église, qui avait béni l’Empire et son projet universel, a aussi béni et sanctifié le service national de cette même vérité" fait clairement référence à l'Eglise ancienne et au "projet universel" de l'empire romain…

Biens chers Mania et Gueorguy,

Je pense en effet que c'est en faisant preuve d'ouverture et d'honnêteté les uns vis-à-vis des autres que nous avons quelques chances de trouver la vérité. L'effort de Mania qui veut "rechercher ses sources" est tout à fait exemplaire de la bonne démarche mais ce qu'écrit Gueorguy est juste aussi: il y avait là les témoins de première main qui pouvaient répondre directement. Le colloque de l'OLTR était en effet totalement ouvert et tous ceux qui voulaient s'exprimer ont pu le faire. Il a fait apparaitre des éléments qui avaient été occultés il y a dix ans par la volonté de Mgr Serge lui-même, qui avait demandé de les garder confidentiels ainsi que le père Nicolas l'a précisé. Cela explique des choses et pourrait peut-être amener certains à reconsidérer leur jugement. Cela éclaire le passé… mais l'essentiel me semble maintenant de voir comment nous pouvons aller vers l'avenir.

Bonne avant-fête et Joyeux Noël à tous!

19.Posté par Marie Genko le 05/01/2013 15:00
Cher Vladimir,

Je me trompe peut-être, mais j'ai compris la phrase d'Irénée comme ayant un sens "nationaliste" russe lorsqu'il écrit "Patriarcat de Moscou et de toutes les Russies"
Pour nous russophones, il est clair que cette appellation désigne le territoire patriarcal canonique de l'Eglise russe.

J'ai écrit exprès Patriarcat de Roumanie et de TOUTES "LES" ROUMANIES afin de souligner l'absurdité de la mise en exergue de la mention "toutes les Russies"

Dans ma compréhension des choses, tous les fidèles appartenant à cette Eglise de Russie ne sont pas nécessairement russes loin de là!

J'adhère complètement à ce que vous avez écrit dans votre message N°7.

Pour ce qui est de la citation du Père Alexandre Schmemman, je suis toujours un peu sur la défensive en lisant ce que ce prêtre a écrit. Il lui tenait tant à coeur d'émanciper les paroisses russes en Amérique de la tutelle de la Moscou bolchevique, qu'il a vraiment cherché parfois des arguments superflus pour justifier sa démarche.

Quelle que soit notre juridiction, ou notre nationalité nous, les Orthodoxes, sommes les ouvriers bâtisseurs de l'Eglise du Christ.

Simplement cette Eglise est plurielle et elle doit le rester afin de mieux permettre aux fidèles de vivre leur Foi au travers de leurs propres rites et coutumes!
Chacun d'entre nous a le droit de choisir le rite dans lequel notre foi s'épanouit davantage.

Voilà pourquoi chaque Orthodoxe devrait être solidaire de tous les autres Orthodoxes, quelle que soit leur appartenance juridique!
Lorsque nous aurons donné l'exemple de l'Amour entre les Orthodoxes, nous aurons contribué à la force de notre témoignage.
Ce n'est qu'en observant cette Paix entre les juridictions que nous verrons un jour la Paix du Christ régner sur le Monde



20.Posté par Vladimir le 05/01/2013 17:25
Oui, je pense qu'Irénée a simplement repris le titre officiel que je citais dans mon commentaire précédent. Il est très gêné en fait par la dénomination "Eglise russe", qui lui fait penser bien à tort, que c'est l'Eglise DES RUSSES...

Quand à la citation du père Alexandre elle me parait surtout intéressante parce qu'elle donne une explication théologique au fait national dans l'Eglise: "L’Église, qui avait béni l’Empire et son projet universel, a aussi béni et sanctifié le service national de cette même vérité".

21.Posté par Irénée le 05/01/2013 19:28
Chère Marie,
Ces "appellations " ne sont pas de moi, mais elles correspondent simplement au titre officiel des Eglises en question !
Il faut rappeler comme vous le faites l'Unité de l'Eglise, au delà des questions culturelles ou linguistiques. C'est un point extrêmement important.
Par contre, je ne vous suis toujours pas sur cette question d'Eglise mère

Chacun a sans doute reçu la foi, et cette foi a été nourrie dans une tradition particulière. Pour autant, l'Eglise est là où des chrétiens se réunissent autour de leur évêque pour célébrer l'eucharistie. Et il ne peut s'agir ni de l'Eglise russe ou grecque ou roumaine, mais simplement de l'Eglise du Christ réunie en un lieu. Peu importe la nationalité ou la culture des personnes qui composent l'assemblée eucharistique !

Par conséquent, dans une paroisse de Marseille, de Rome ou de Bruxelles, des chrétiens orthodoxes réunis autour de leur évêque (ou du prêtre qui le représente) constituent l'Eglise réunie localement. Le fait que la majorité des personnes présentes soient de culture russe ne change rien à l'affaire...

On peut très bien accepter le lien fort qui peut exister entre des chrétiens et leur communauté d'origine, mais pour autant l'ecclésiologie orthodoxe me semble bien claire : l'Eglise réunie en un lieu est bien l'Eglise locale.

Comme je l'ai écrit ici, il n'y a guère que Jérusalem (ou Antioche) qui puissent être appelés 'Mère des Eglises"...

22.Posté par Marie Genko le 05/01/2013 22:15
Cher Irénée,

Là où les chrétiens se réunissent autour de leur évêque pour célébrer l'Euchariste, ils le font selon une Tradition particulière, celle de l'Eglise Serbe, ou celle de l'Eglise russe, ou celle de l'Eglise géorgienne.

Partout l'évêque commémore son métropolite et son patriarche.

Pour l'Eglise russe hors Frontières, les prêtres commémorent le métropolite Hilarion, qui est américain et qui demeure aux USA et le Patriarche Kyrill qui est russe et réside à Moscou.

Les prêtres de l'Eglise russe hors Frontières, tout comme les prêtres de l'archevêché, sont issus de l'exil des Russes Blancs en France.
Alors pourquoi certains membres de l'archevêché s'obstinnent-ils à rejeter leur filiation avec leur Eglise mère? Pourquoi ne veulent-ils pas d'une unité avec l'Eglise russe Hors Frontières ?
Cela ne serait-il pas la réconcilitation logique de Frères issus d'une seule et même Eglise ?

Pourquoi cette propagande incroyable sur le site de l'ACER contre l'Eglise de Russie?
Propagande aussi virulente que celle que nous pouvons lire dans les journaux athées et atlantistes de notre pauvre France ?

Comprennez combien cela peut être blessant pour nous, fidèles orthodoxes, de voir des dissentions à l'intérieur de l'archevêché entre les fidèles entre eux, et même entre les fidèles et leur évêque, comme cela s'est produit dernièrement?
Que de souffrances, cher Irénée ! Et tout cela pour quoi???
Pour défendre l'idée d'une Eglise que vous semblez souhaiter aussi désincarnée que possible lorsque vous écrivez:

"Pour autant, l'Eglise est là où des chrétiens se réunissent autour de leur évêque pour célébrer l'eucharistie. Et il ne peut s'agir ni de l'Eglise russe ou grecque ou roumaine, mais simplement de l'Eglise du Christ réunie en un lieu. Peu importe la nationalité ou la culture des personnes qui composent l'assemblée eucharistique !"

Cher Irénée, savez vous seulement combien d'entre nous ont abandonné leurs paroisses pour rejoindre l'Eglise Hors Frontières ou celle des Trois Hiérarques qui dépendent de Moscou?
Imaginez-vous quel est le déchirement de ceux qui doivent se résoudre à partir ?

Vous ne convaincrez pas ceux qui sont attachés à la Tradition transmise par leur famille, tout comme je ne convaincrai pas ceux qui s'obstinent à voir le mal incarné dans l'Eglise de Russie!
Si seulement Mgr Serge avait pu mener à bien son projet, toutes ces souffances auraient été évitées!

Nous continuerons hélas à voir des procès pour la possession des églises et des excommunications de fidèles et cela pour la plus grande honte de notre malheureuse Orthodoxie...

Puisse le Seigneur nous venir en aide!

Avec toute mon amitié Marie

23.Posté par Vladimir le 06/01/2013 11:31
Bon "Sochelnik" à tous!

En fait, bien cher Irénée, vous oubliez cette composante essentielle de l’Orthodoxie que sont les Eglises locales. Il s'agit pourtant d'un point théologique fondamental: les Eglises locales, par leur "unité dans la diversité", participent à la voie du Salut. En effet, contrairement aux Catholiques ou Protestants, nos Eglises locales ne sont pas de simples divisions administratives; elles ont leur charisme propre et forment une "icône de la Trinité" dans l’Eglise comme l’écrit Mgr Kallistos de Diokleia (cf. "L’Orthodoxie. L'Eglise des sept Conciles", Cerf Paris 2002, p. 311). C'est par l'intermédiaire de son Primat que chaque évêque communie à l'ensemble de l'Eglise, et chaque croyant participe ainsi à la communion de toute l'Eglise qui constitue le Corps du Christ; c'est fondamentalement différent du principe romain où les évêques sont tous en lien direct avec le Pape et, en insistant outre mesure sur le rôle de l'évêque au cœur de la "petite Eglise locale" (местная церковь: je cite le russe car il différencie les deux concepts, contrairement au français) comme si le lien avec le Primat et la participation à la "grande Eglise locale" (ПОместная церковь) n'existaient pas, les représentants de cette approche tombent en fait dans une vision très "romaine" de l'Eglise. Contrairement à ce que vous semblez pensez, les Orthodoxes, de l’évêque au paroissien, ne sont pas directement membres d'une Orthodoxie abstraite; ils appartiennent très concrètement à une Eglise locale (ПОместная церковь), dont ils commémorent le primat comme le rappelle Marie, et sont unis à l'Eglise, corps du Christ par son intermédiaire.




24.Posté par Tchetnik le 06/01/2013 11:42
Il convient de se souvenir que la première mission de l’Église est de transmettre le Salut aux hommes et de leur annoncer l’Évangile.

La première identité de ceux qui viennent à l’Église, nimporte quelle église, doit d,abord être celle de Chrétien. Dans cette perspective, les héritages culturels ou linguistiques ont leur place mais seulement en tant que vecteurs et illustrateurs de l’Évangile.
Et toute Russe ougrecque que soit une paroisse, elle n’est pas dispensée de remplir cette mission.

Or une église Russe ou Grecque en France ou en Allemagne ou en Angleterre reste une Église Orthodoxe qui doit annoncer l’Évangile aux gens qui se trouvent autour d’elle et qui ne sont pas tous Russes ou Grecs, il s’en faut de beaucoup. Elle ne peut se permettre par conséquent de maintenir un monopole ethnique ou culturel (ce qui est antiévangélique et d’un point de vue du gros bon sens, complètement contre-productif pour sa mission), mais doit adapter ses moyens d’action aux paramètres dans lesquels elle est présente. Pour évangéliser les gens, il convient de leur parler la langue qu’ils comprennent , dans le contxte culturel qui est le leur. Tenir compte du contexte local relève donc du gros bon sens autant que de la mission de l’Église.

Cela ne revient pas à supprimer de l’Église un sentiment national qui reste légitime (car on aime sa nation comme on aime son père et sa mère), ni à amener les fidèles à renier leur attachements et leurs racines, mais il faut comprendre que les Français, Allemands, Anglais et autres ont aussi le droit d’avoir cet attachement national, qu’ils ne sont pas Slaves et que les obliger à apprendre le Slavon n’est ni la tradition de l’Église, ni ce qu’il convient légitimement de faire pour leur apporter le Christ.
Il est un peu dommage que certains « Orthodoxes » fassent un tel distingo sans comprendre que les pays dans lesquels ils sont ne sont pas la Russie ou la Grèce et que le Salut n’est pas réservé à une ethnie (nous ne sommes pas des talmudistes).

Qu’une église ait été autrefois, 120 ans avant, construite pour « les Russes qui venaient sur la côte d’Azur » est une chos,e la mission de l’Église en est une autre, confirmée par le fait que bien de ces églises sont aujourd’hui désertées par les enfants et petit-enfants de leurs communautés d’origine. Un lieu trop « russe » et pas assez » Chrétien », trop « russe » à la manière d’une boutique de souvenirs ou d’une brocante, a fini par les desintéresser.

La démarche d’un Saint Nicolas Kassiatkine ou d’un Saint Innocent Veniaminov reste infiniment plus conforme à l’Évangile, à la mission fondamentale de l’Église.
Qu chacun vienne à l’église avec sa nationalité et son héritage, qu’il en soit fier, mais qu’il ne l’impose pas à égalité avec l’Évangile, dans un pays qui n’est pas tributaire de cet héritage.


25.Posté par Marie Genko le 06/01/2013 15:57
Cher Irénée,

Je vais ajouter à ce que vous a écrit Vladimir en revenant à l'appellation
"Patriarcat de Moscou et de toutes les Russies".

Pourquoi "Toutes les Russies" simplement parce que le territoire canonique du Patriarche de Moscou se compose de la grande Russie, de la petite Russie et de la Bélorussie.
La Petite Russie est aujourd'hui l'Ukraine, berceau de l'Orthodoxie sur la terre russe
La Bélorussie est aujourd'hui l'Etat Bieloruss et enfin la Grande Russie est celle qui a toujours traditonnellement été le centre de l'Etat russe depuis le commencement de son existence.

Vous voyez bien que le territoire canonique est une chose et que la Diaspora issue de ce territoire est la fille d'un Patriarcat canonique précis.

Dans le monde pluriculturel, et surtout déchristianisé, dans lequel nous vivons, notre fidélité à notre identité patriarcale nous protège contre l'Athéisme ambiant.

Pourquoi? parce que comme l'explique infiniment mieux que moi le patriarche Elie de Géorgie, (que vous pouvez écouter sur Orthodoxie.com), cette fidélité identitaire renforce notre fidélité au Christ.

Enfin, l'Eglise mère se préoccupe de ses enfants en dispersion, elle ne les laisse pas s'égarer.

Cette autonomie dont se réclament tant et tant de membres de l'archevêché est-elle une si bonne chose?

Au vu des évènements de ces dernières années, je ne le crois pas!

J'aimerais que celui qui est le Pasteur se préoccupe davantage de son troupeau et qu'il ne le laisse pas s'embourber dans de sempiternelles querelles....

Avec toute mon amitié Marie







26.Posté par Marie Genko le 06/01/2013 16:10
Cher Tchetnik,

Vous habitez, je crois l'Amérique du Nord, et je me souviens avoir lu plusieurs de vos messages, dans lesquels vous vous plaigniez amèrement du chauvinisme des paroisses grèques aux USA!
Lorsque vous écrivez:

"Qu chacun vienne à l’église avec sa nationalité et son héritage, qu’il en soit fier, mais qu’il ne l’impose pas à égalité avec l’Évangile, dans un pays qui n’est pas tributaire de cet héritage."

En France, les fidèles ont le choix, dans Paris même, et en Province aussi, entre plusieurs juridictions différentes.
Si une paroisse de tradition russe célébrant en Slavon, ne leur convient pas ils peuvent en changer selon leur bon plaisir!
Nous avons des paroisses francophones autant dans la juriction du Patriarcat de Moscou que dans celles de l'Archevêché dépendant de Constantinople.
Il y a certainement des paroisse roumaines, ou grèques célébrant en français...? Il est probable que dans la paroisses serbes ou bulgares il doit en aller de même?

Comme Vladimir l'explique très bien dans son message 23, je le cite:

"C'est par l'intermédiaire de son Primat que chaque évêque communie à l'ensemble de l'Eglise, et chaque croyant participe ainsi à la communion de toute l'Eglise qui constitue le Corps du Christ; c'est fondamentalement différent du principe romain où les évêques sont tous en lien direct avec le Pape et, en insistant outre mesure sur le rôle de l'évêque au cœur de la "petite Eglise locale" (местная церковь: je cite le russe car il différencie les deux concepts, contrairement au français) comme si le lien avec le Primat et la participation à la "grande Eglise locale" (ПОместная церковь) n'existaient pas, les représentants de cette approche tombent en fait dans une vision très "romaine" de l'Eglise. Contrairement à ce que vous semblez pensez, les Orthodoxes, de l’évêque au paroissien, ne sont pas directement membres d'une Orthodoxie abstraite; ils appartiennent très concrètement à une Eglise locale (ПОместная церковь),

Bon Noël à vous avec toute mon amitié Marie

27.Posté par Daniel FABRE le 07/01/2013 09:49
oui mais comment parler d'Eglise locale lorsque en Liturgie on se retrouve en territoire russe, roumain, grec......et cessons de faire semblant que ceci n'est pas vrai d'autant que j'entends ici ou là que l'Eglise orthodoxe ne veut pas faire de prosélytisme ; bon d'accord, alors taisons-nous sur les défauts des autres religions (m^me si le Christianisme n'est pas une religion) et balayons chez nous, il y a tant à faire et aussi ,je croyais que que l'Evêque chez nous n'était pas " ad personam " comme les catholique mais territorial....ce qui n'est pas le cas en diaspora....euh il me semble !?

28.Posté par Irénée le 07/01/2013 09:52
Chers Marie et Vladimir,
Je ne sais pas si j'ai des problèmes pour expliquer ma position, ou si vous faites semblant de ne pas comprendre ce que je m'efforce de dire !
Marie me parle de scandales, d'excommunications, d'exclusions, de propos anti-Moscou sur le site de l'ACER...personnellement je ne lis pas tout ce qui se publie, en tout cas jamais je ne visite le blog en question...pour le reste, comme je l'ai déjà dit tout cela me semble très "parisien" et ne guère franchir les 2 ou 3 arrondissements concernés !

Mais plus sérieusement, quand Marie nous dit qu'à Paris on a le choix entre plusieurs juridictions, c'est précisément là qu'il y a problème ! Dans une ville, il ne devrait y avoir qu'un évêque, et une Eglise. Même si on peut bien entendu accepter l'existence pour des questions pastorales de paroisses utilisant des langues liturgiques différentes ou suivant des usages particuliers...

L'argument selon lequel un patriarcat devrait avoir des "filiales" partout où des fidèles originaires de l'Eglise d'origine n'est pas sérieux, et c'est même contraire aux canons de l'Eglise qui demandent l'unité de l'Eglise sur un territoire donné...Cette approche en "filiales" ne peut générer que tensions, rivalités, concurrence, et il faut par conséquent travailler à l'unité de l'Eglise du Christ localement.

Vous parlez aussi des prêtres de l'archevêché qui se devraient de commémorer leur Eglise-mère.
Il me semble que vous n'avez pas remarqué que dans ce diocèse, comme dans les autres d'ailleurs, une grande partie des prêtres et des diacres ne sont plus les descendants d'aucune émigration !

Je ne souhaite pas une Eglise "désincarnée" ! bien au contraire ! mais il me semble qu'il est temps de songer à une Eglise Ici et maintenant, conservant toute la richesse des apports des différentes immigrations, mais qui se préoccupe aussi d'apporter le message de l'Evangile au monde ! Il ne faudrait plus que l'orthodoxie soit vue exclusivement comme une communauté d'immigrés !

Merci à Vladimir pour son rappel sur les Eglises locales. Je partage bien entendu sa position, mais pas la mise en œuvre proposée...

Il faut à la fois revenir à l'histoire de l'Eglise, et se rappeler, comme nous le dit Tchetnik, de la raison d'être de l'Eglise, et de son caractère missionnaire. L'Eglise se doit d'annoncer l'Evangile aux nations, et ce n'est pas un conservatoire de traditions locales ou nationales. Si les émigrés en Europe occidentale depuis plus d'un siècle avaient consacré autant d'énergie à témoigner de leur foi qu'à se chamailler pour défendre leurs particularismes, il y aurait peut-être plusieurs millions d'orthodoxes en Europe de l'ouest !

Je ne reviendrais pas une fois de plus sur les origines de l'évangélisation des slaves, mais, grâce à Dieu, nos amis byzantins n'ont pas empêché la traduction de l'Evangile et des offices dans les langues des peuples nouvellement convertis ! et l'Eglise a pu se développer à Kiev, puis à Moscou, générer des saints et sanctifier le monde librement tout en restant pendant un certain temps sous l'omophore de l'Eglise de Constantinople.

29.Posté par Nikolas le 07/01/2013 13:44
Pour ce permettre le luxe de choisir sa juridiction, il faut habiter dans une grande ville ou en périphérie, ce qui est très loin d’être le cas de beaucoup d'orthodoxe en province.
Ce que les citadins, et surtout les parisiens semble oublier....

30.Posté par Marie Genko le 07/01/2013 17:07
Cher Irénée, et Cher Daniel Fabre,

Oui, l'évêque est TERRITORIAL, il s'appelle l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt Trois....

Il est simplement désolant qu'il ne soit pas orthodoxe....!

Mais tant que les Patriarches des Eglises territoriales canoniques orthodoxes RECONNAISSENT la TERRITORIALITE DE L'EGLISE LATINE, il est impossible de créer une Eglise terrtoriale Orthodoxe en Occident!

C'est aussi simple que cela!

Et, ni vous, ni moi, n'y pouvons rien....!!!

En orthodoxie les pasteurs sont attentifs aux attentes des fidèles, c'est la raison pour laquelle, dans beaucoup de paroisses en dehors de Paris, les prêtres font réciter les prières principales durant la Liturgie en plusieurs langues différentes.
Dans la plus part des paroisses, mêmes celles qui célébrent en Slavon, aussi bien les Epitres que les Evangiles sont lus en Français également.

Je crois que les prêtres font au mieux, en toute bonne foi, pour répondre aux attentes de leurs fidèles.

Mais si les arguments du Père Alexandre Schmemman concernant la territorialité de l'Eglise ont pu permettre d'imposer l'autocéphalie d'un synode d'évêques aux USA, ces arguments ne peuvent certainement pas s'adapter au territoire canonique de l'Evêque de Rome!

Cet évêque de Rome qui, à l'heure choisie par le Seigneur, redeviendra orthodoxe!

Nous ne devons pas oublier que L'AEOF est composée d'évêques fidèles à leurs patriarcats respectifs.
En conséquence, je ne vois pas comment, malgré ses souhaits, Sa Sainteté Bartholomé pourrait bénir une Eglise Locale orthodoxe de la toute la diaspora sous son omophore ??

Il ne reste aux orthodoxes de souche occidentale qu'à se contenter de l'église qui est pour eux la plus proche géographiquement.
Qu'ils prennent en patience les particularités de chaque paroisse, car l'Unité de l'Eglise du Christ est proche.
Lorsque notre pays la France est déchiré entre l'athéisme et l'Islam, l'Unité des Chrétiens devient une urgente nécessité!
Et bientôt ce seront les cloches des églises de nos villages qui les appelleront aux offices en Latin ou en Français!

Oui, cher Irénée, vous avez raison la plus efficace des missions est l'exemple de notre piété!
Convertissons-nous et nous convertirons les Nations!

Avec toute mon amitié Marie
.

31.Posté par Daniel le 08/01/2013 11:00
@ Marie Genko et les autres

Nous tournons en rond car Irénée et moi-même allons vous répondre que le siège de Rome est vacant, qu'il n'y a pas d'évêque territorial à Paris etc. D'ailleurs, j'ai une petite question si on suit votre logique. Quel est l'évêque territorial de Londres : l'évêque anglican ou l'évêque catholique?

Il va de soi que si l'Eglise catholique revient à l'orthodoxie (vaste question car cela pourrait se faire par petits morceaux, un évêque par ici, un éveque par là; de même que ce sont en général des personnes individuelles qui rejoignent l'orthodoxie et pas des groupes en bloc), il y aurait des questions administratives à régler.

Mais en attendant, la situation n'est pas satisfaisante et et elle va le demeurer pour longtemps. L'idéal serait que dans un pays ou un territoire comme l'Europe occidentale, l'Australie, l'Amérique, les églises autocéphales s'accordent simultanément pour donner une autocéphalie à leur diverses entités présente, quand on estimerait que la fusion de ces entités donnerait naissance à une nouvelle église autocéphale suffisamment mature.

La maturité se voit par exemple au nombre de fidèles, à la possession des paroisses en propre, au nombre de monastères, nombre de paroisses célébrant en langues locales etc. Il y a énormément de critères à prendre en compte. Pour l'instant, cette maturité n'existe pas en Europe occidentale mais il convient à chacun d'y travailler. En attendant, on continue comme maintenant, mais le but n'est pas de stagner mais de favoriser cette maturité... Or paradoxalement, le culte des origines nuit à cette maturité, car l'orthodoxie doit s'enraciner localement (traductions, monastères locaux étant quelques uns de ces aspects) mais le désir d'aller vers cette autocéphalie trop vite nuit aussi à l'enracinement car il faut bâtir sur des bases solides de façon posée, et non comme un adolescent qui se croit grand et mature parce qu'il a des boutons d'acnée.

32.Posté par Irénée le 08/01/2013 12:03
Chère Marie,
Vous ne pouvez pas en même temps rejeter les innovations de "l'école de Paris" et dire que le seul évêque légitime serait Mgr 23 !
Et comment expliquez-vous que le métropolite Emmanuel soit "métropolite de France" ?
et Mgr Lukas "diocèse de France"
et la métropole roumaine d'europe occidentale et c'est également vrai pour le diocèse géorgien "éparchie d'europe occidentale" ou même du diocèse ERHF de Genève...
regardez de près la liste des évêques présents en France !
http://www.aeof.fr/uploads/files/AnnuaireRegroupe-AEOF.pdf?PHPSESSID=18a798702b109b0ac6d6fa0fbaf0bcd8

33.Posté par Nikolas le 08/01/2013 13:29
Conseillons simplement a Marie d'étudier plus en profondeur l’ecclésiologie orthodoxe, qui ne correspond pas vraiment a la politique diplomatique ecclesiale moscovite en Occident, et pour cela Marie vous pouvez commencer par étudier l'ouvrage du docteur J.C Larchet, "l'Eglise Corps de Christ", qui vous éclairera grandement.

34.Posté par Marie Genko le 08/01/2013 19:38
Cher Irénée, cher Daniel, cher Nikolas,

Je ne prétends pas être infaillible, ni même avoir raison...
Mon niveau de connaissances est proche de Zéro, je l'admets volontiers....
Je demande simplement un minimum de cohérence!

Deux aspects importants sont à prendre en compte:

1/Voulons-nous essayer de revenir à l'unité de l'Eglise du premier millénaire, ou pas?

Si oui, nous devons respecter le territoire canonique de l'Eglise latine et nous y comporter en diaspora!

Si nous ne voulons pas respecter le territoire canonique Latin, qui a tout de même eu mille ans d'orthodoxie, et si nous voulons organiser l'Eglise Orthodoxe Locale sans prendre en compte les Catholiques, à mon sens cela revient à les considérer comme une "NON-EGLISE"!

Dans ce cas, il serait plus franc de le leur dire et d'en finir avec les simagrées oecuméniques, le dialogue inter religieux et toutes les courbettes réciproques.....!!!

2/Les orthodoxes en Occident sont, autant que je puisse le comprendre, attachés à leurs différents rites.

Un flux constant de nouveaux arrivants retarde une acculturation, qui avait été timidement esquissée du temps du rideau de Fer, je pense plus particulièrement à l'enseignement du Père Alexandre Schmemman!
Ces nouveaux arrivants, et ils sont nombreux, n'ont aucune envie d'une acculturation ni, pour la plus part d'entre eux, d'une rupture avec l'Eglise dans laquelle ils ont grandi...

Donc, Daniel a parfaitement raison lorsqu'il écrit:

"mais le désir d'aller vers cette autocéphalie trop vite nuit aussi à l'enracinement car il faut bâtir sur des bases solides de façon posée, et non comme un adolescent qui se croit grand et mature parce qu'il a des boutons d'acnée."

Je crois, comme Daniel, qu'il est maladroit de brusquer les choses!

Donc je n'adhère pas du tout à l'idée d'une Eglise Locale sous l'omophore de Sa Sainteté Batholomé.

Par voie de conséquence il me semble normal que chaque paroisse se rattache à l'Eglise dont elle tire son origine....!

Enfin, pour répondre à Nikolas, je ne doute pas que l'ecclésiologie orthodoxe ne soit tout à fait claire en ce qui concerne les relations avec les hétérodoxes!

Des hérésies suffisamment effrayantes ont seccoué les premiers siècles de l'Eglise pour que les Pères des conciles aient écrit des Canons condamnant sans appel toute prière avec les hétérodoxes!

Cher Nikolas, n'avez-vous pas, vous aussi, parmi votre entourage des Catholiques qui vous sont chers?
Cette terrible blessure infligée à l'Eglise du Christ par notre division avec un milliard deux cents millions de Catholiques ne vous fait-elle pas souffrir?

N'êtes-vous pas profondément triste en voyant nos frères catholiques se débattre au sein de la terrible laïcisation de notre malheureux pays la France?
Combien de nos frères catholiques, se sont éloignés du Christ...!

Pour ma part, je crois de mon devoir de témoigner la Joie, la Lumière et la Vérité de notre Foi orthodoxe!

Je souhaite que l'Unité de l'Eglise du Christ se fasse à nouveau grâce aux efforts de chacun d'entre nous!

Voilà pourquoi toutes les juridictions orthodoxes doivent donner l'exemple d'un profond attachement fraternel réciproque!

Et voilà pourquoi, cher Irénée, je souhaite rester membre de la diaspora orthodoxe russe.

Avec toute mon amitié à vous tous. Marie

35.Posté par Tchetnik le 09/01/2013 10:56
Les "nouveaux arrivants" doivent simplement comprendre que ce ne sont pas leurs "envies" qui fondent les Canons, la mission et la raison d'être de l'Église et qu'ils ne sont pas à priori chez eux.

Le contexte cutlurel Français, Allemand, Anglais...est différent du contexte culturel Russe ou Grec, ce nest pas la Russie ou la Grèce et l'Église doit adapter ses moyens d'action et d'expression à ces contextes et aux gens qui y vivent.

Ou alors, ce serait condamner l'Église Orthodoxe à ne rester que des "communautés d'immigrés" ad Vitam Aeternam, ce qui est fondamentalement opposé à cette mission.

De plus, les "nouveaux arrivants n'ont pas nécessairement comme vocation de rester pour toujours en France ou ailleurs, ils conservent leur nationalité et leurs attaches dans leur pays d'origine. De plus, même quand ils se marient, il faut savoir que leurs enfants n'ont déjà plus avec la Russie le lien que leurs parents avaient, ledit lien se distend forcément et ces enfants parlent en général plus la langue du pays d'accueil que celle de leurs parents.

Est il alors plus important de les maintenir dans le Christianisme ou dans la "culture Russe", laquelle sera d'ailleurs folklorisée, superficialiseé?

Ce phénomène s'est produit avec les descendants des émigrations précédentes, en particulier celle des années 20. De plusieurs centaines de milliers de Russes, on est passé à des églises pour certaines désertes, pour d'autres avec au maximum 30 pour cent de descendants. Sans les "nouveaux arrivants" ces paroisses serainet mortes. La même chose arrivera de nos jours si les différentes juridictions maintiennent cet aspect "ethnique" et "folklorique".

36.Posté par Marie Genko le 09/01/2013 14:00
Cher Tchetnik,

La plus part des personnes qui sont devenues orthodoxes, le sont devenues parce qu'elles ont épousé un ou une orthdoxe, lequel appartient à une diaspora donnée russe, serbe etc...
Cette personne s'est intégrée dans une communauté existante appartemant à l'une ou l'autre des juridictions présentes.
Les conversions de l'extérieur sont tout de même une infinie minorité, même si elles s'opèrent grâce au charisme personnel et de ou tel autre prêtre appartenant lui aussi à une juridiction particulière...

Pourquoi faut-il boulverser tout cela sur le territoire traditionnel de l'Eglise latine?

Que ceux qui souhaitent absolument rester sous l'omophore de Sa Sainteté le Patriarche Bartholomé, le restent surtout, personne ne leur en fera grief, mais que l'archevêché retrouve son unité naturelle avec l'Eglise russe Hors Frontières me semble le chemin le plus droit pour éteindre toutes les querelles...

Avec toute mon amitié Marie



37.Posté par nikolas le 09/01/2013 14:07
Cher Marie,

En vous repondant, je commencerais moi aussi comme vous en disant : demandons simplement un minimum de cohérence ce qui n'est hélas pas toujours le cas de tout le monde dans " les simagrées oecuméniques, le dialogue inter religieux et toutes les courbettes réciproques.....!!!" comme vous l'écrivez.

Pour cela je ne peux que recommander a nouveau l'ouvrage de JC LArchet, "L'Eglise corps du christ",
qui fais une mise au point sur certaines déviations ecclesiologique actuelle, quelle soit de Moscou ou de Constantinople, il y aborde également les notions de primauté et de diaspora.

Pour répondre a vos question, il n'y a qu'un "oui", c'est évident, quelle chrétien peut ne pas désirer l'unité de foi, l'unité en Christ, avec son prochain quel qu'il soit.
Ce n'est pas une réponse de principe, mais une sentiment vécu au quotidien, en effet je suis Français de souche, poitevin, fils de paysan et paysan moi-même, je suis donc un produit on ne peut plus local. Et ce qui m'afflige autant, sinon plus, que de constater que des proches ou des voisins confessent une foi hérétique et que nous ne sommes pas en communion ; c'est constater que l'Eglise du Christ, l'Eglise qui se réclame fièrement orthodoxe, passe sont temps (bien sur je ne fais pas de generalisation, juste un constat de ce qu'on peut lire dans les débat ici ou là) dans d'éternel débat entre tenant de telle ou telle tradition local, culturel ou juridictionnel, au lieu d'oeuvrer "d'une seule voix et d'un seul coeur" au témoignage du Christ, au témoignage de la sainte foi orthodoxe sur cette terre qui hélas a disparu depuis un millénaire, et que seul un témoignage authentiquement chrétien, autenthiquement orthodoxe ramenera l'unité, ou plutot ramenera ceux qui s'en sont écarté au sein de l'Eglise.
Aussi l'Eglise n'a pas a reconnaitre un territoire canonique latin en occident, puisque pour avoir un territoire canonique il faut deja faire partie de l'Eglise canonique, pour mémoire le pape Benoit XVI a renoncé a son titre de "patriarche d'occident", mais pas a celui de "vicaire du christ" ou de "souverain pontife de l'eglise universelle"!!!?! (peut etre prefere t-il préservé son territoire canonique universel?)

38.Posté par Vladimir le 09/01/2013 15:42
Ce passionnant débat mérite un grand développement que je m'efforcerai de rédiger dans un peu de temps.

Mais juste quelques mises au point en attendant:
- D'après la seule étude que je connaisse sur l'Europe occidentale, celle du père Serge Model (1), les "convertis" représentent environ 1% des Orthodoxes dans nos pays. Leur très louable activisme ne doit pas cacher cette réalité des chiffres.
- Les "nouveaux arrivants" représentent actuellement entre 30 et 50% de la fréquentation de nos paroisses et ce sont eux qui justifient l'ouverture des nouveaux lieux de cultes. Cela me semble vérifié dans toutes nos juridictions. Ils apportent des pratiques plus traditionnelles, moins teintées d'occidentalisme et de parisianisme, et leur attachement à leur Eglise d'origine correspond bien au lien qu'ils veulent garder avec leur patrie. Il en était d'ailleurs de même des émigrés du XXe siècle (il en eut plusieurs vagues successives!) qui créèrent la plus grande partie de nos paroisses.

- Les descendants des ces émigrés sont toujours là et ce sont eux qui assurent en général le maintien et le fonctionnement régulier des paroisses. Leur attachement à leur Eglise d'origine est en général aussi fort que celui des nouveaux arrivants… à l'exception notable de Daru où l'arrachement peu canonique de l'Eglise Russe provoque des crises successives. Mais ce groupe très actif qui tient Daru reste largement ignoré dans les autre juridictions et semble totalement absent hors de France…

Maintenant concernant Rome, l'Eglise russe l'affirme (2) et les autres Eglises ne s'en désolidarisent pas, les Orthodoxes reconnaissent la succession apostolique des ordinations romaine et donc les titulaires des sièges diocésains. La liste donnée par Irénée (32) est d'ailleurs très caractéristique: il n'y pas d'évêque catholique "de France", "d'Europe occidentale" ou même "de Genève" …

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Orthodoxie-occidentale-la-lecon-belge_a1208.html
(2) http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx

39.Posté par Tchetnik le 09/01/2013 16:20
@Marie

Saint Nicolas Kassiatkine en 10 ans de présence au japon n,a converti qu,une seule personne.

Ils sont environ 40 000 de nos jours, ce qui compte tenu de la mentalité Japonaise, est un beua résultat.

Le travail de mission de l'Église reste sa vocation fondamentale. Le nombre de conversions ne fait rien à l'affaire (l'Église n'est pas une démocratie, fort heureusement) et, comme Irénée le rappelait à fort juste titre, si les Chrétiens Orthodoxes avaient mis dans l'effort de mission et d'évangélisation des pays d'accueil autant de force que dans l'affirmation de leur particularismes juridictionnels ou folkloriques, la France compterait 2 millions d'Orthodoxes aujourd'hui.

Par ailleurs, votre appréciation sur les conversions est un peu simplificatrice, les raisons de conversions étant largement plus vastes que cela et dépassant le simple mariage, il s'en faut de beaucoup.

Et un Français en france reste chez lui, tout comme un Allemand en Allemagne ou un Anglais dans le Kent. Le Christ et l'Évangile doivent lui être apportés dans la langue qu'il comprend et ce n'est pas à lui de s'"intégrer"/ à une communauté qui n,est pas sur son terrain historique et qui n'a pas comme vocation de constituer une réserve indienne.

L'Église Latine, il faut le rappeler, est sortie hélas de la communion des Églises Orthodoxes. Une église Latine aujourd'hui serait à la rigueur une église Orthodoxe réhabilitant sérieusement l'héritage liturgique, agiographique, spirituel du monde Latin Orthodoxe, comme en Amérique on le fait en partie.
Commencer par exemple à lire les Évangiles en langues locales (certaines paroisses se demandent encore s'il est pertinent de le faire, plus de 90 ans après leur fondation en France...) et citer les saint locaux lors de cette très longue prière qui clôt le Polyeleos serait un bon début.
Mis comme le rappelait Irénée encore, on peut difficilement refuser (à juste titre) les innovations dangereuses de l'"école de Paris" et continuer à considérer les évèques catholiques comme légitimes représentants de l'Église (surtout quand on sait qu'ils le sont déjà difficilement du Catholicisme que, la plupart du temps, ils cherchent à relativiser et à moderniser).


40.Posté par Daniel le 09/01/2013 16:57
@ Vladimir (message 38)

Sur les convertis, peut-on m'expliquer ce qu'est un converti? Ne faudrait-il pas parlé d'autochtones? Par ailleurs, autochtone ne veut pas dire converti forcément, vu qu'il y a des générations de familles françaises où les parents étaient déjà orthodoxes dans les années 60. Leurs enfants ne sont pas des convertis. Leur nombre doit varier en fonction des diocèses. Pour l'Eglise de Serbie en France, le gros des effectifs est dans les paroisses du sud de la France composées de convertis (comme dit). Pour les autochtones d'ailleurs, je pense que le rattachement à tel ou tel patriarcat importe peu; ce qui compte est surtout une question de langue employée.

Les nouveaux arrivants ont des profils très variés : entre ceux qui n'avaient pas de vie ecclésiale au pays d'origine et ceux qui en avaient une, il y a de gros écarts... J'ai noté qu'à quelques exceptions, beaucoup venaient au final de sociétés très déchristianisées, avec une pratique religieuse à la française, exception faite de la Géorgie et de la Roumanie. Paradoxalement, aux Etats-Unis, l'Eglise la plus occidentalisée est celle qui a très peu de convertis, à savoir les Grecs (orgues, chaises etc).

Les descendants des émigrés : il y a plusieurs profils... Certains ont perdu un véritable lien avec le pays d'origine et leur descendance est en fait autochtone. Pour eux, l'essentiel est souvent de célébrer en français, car ils ne comprennent pas la langue des ancêtres, et ils retombent sur la même problématique linguistique des autochtones.

Au sujet de l'attachement aux églises-mères, le principe de l'ecclésiologie orthodoxe est la territorialité, il devra bien s'imposer un jour.

Ce que dit Moscou sur Rome n'engage que Moscou... Cet avis n'est absolument pas partagé à Rome, à Jérusalem, en Géorgie, en Serbie... et d'ailleurs même dans l'Eglise de Russie où on dit ce qu'on dit mais ne dit pas tout ce qu'on pense, et où on adapte son discours en fonction du destinataire... Mais ma question est restée sans réponse : quel est l'évêque légitime de Londres : l'évêque catholique ou l'évêque anglican. Et celui de Berlin? L'évêque catholique, celui qui semble être l'évêque luthérien? Et quid de la Suisse, car c'est un pays protestant historiquement. D'ailleurs pourquoi l'évêque légitime en France ne serait-il pas un évêque vieux-catholique ou gallican? Parce que ces derniers ne mettent pas gracieusement leurs églises à disposition des orthodoxes?

En revanche, j'ai bien trouvé un évêque de Genève, de prénom Michel et qui est russe hors frontière... J'ai aussi trouvé un Marc de Berlin, un Agapit de Stuttgart...

41.Posté par Daniel le 09/01/2013 17:09
@ Marie

Vous dites : "La plus part des personnes qui sont devenues orthodoxes, le sont devenues parce qu'elles ont épousé un ou une orthodoxe, lequel appartient à une diaspora donnée russe, serbe etc..."

Je suis un rien sceptique avec cette affirmation, sans statistiques. Il y a aussi des gens en recherche qui n'ont pas découvert l'orthodoxie via un charmant conjoint. Un nombre non considérable de français a transité par l'ex-ECOF qui typiquement accueillait des gens en recherche... Les paroisses "serbes" du sud de la France sont globalement 100% françaises ethniquement; je les soupçonne d'avoir les plus gros effectifs d'autochtones orthodoxes en France... Il y a eu aussi des paroisses francophones dans l'Eglise Russe Hors Frontière qui sont aujourd'hui avec un synode grec vieux calendériste.

On ne peut nier le fait que des gens soient en recherche et découvrent l'orthodoxie par la lecture (sans besoin de mariage) et ce d'autant plus qu'internet existe de nos jours; votre affirmation, je pense était peut-être davantage vérifiée dans les années 50, 60, 70...

42.Posté par Marie Genko le 09/01/2013 19:01
Cher Vladimir,

Je vous souhaite beaucoup de courage pour parvenir à faire une synthèse de toutes les informations données ici....!

Pour ma part, je vais essayer de faire court!

Il n'y a pas eu de mission de la part de ce qu'il est admis d'appeler la première vague des exilés russes de 1920, pour la raison essentielle qu'il leur fallait essayer de survivre dans un environnement qui leur était totalement étranger!
Par ailleurs,
1/ ils étaient convaincus qu'ils allaient rentrer en Russie...
2/ ils n'étaient pas tous, loin de là, des orthodoxes confits en dévotions...

Pour ce qui est du témoignage orthodoxe aujourd'hui, pour qu'il puisse avoir un impact quelconque, il doit nécessairement être exemplaire! Et hélas cela n'a pas été le cas ces dernières années...
Il faut donc trouver le moyen de faire cesser les procès entre orthodoxes pour la possession des églises, et les critiques envers les autres juridictions!
Comment?
C'est à nos évêques de le déccider dans un esprit de justice et de prière.
Nous pouvons simplement répéter que nous les fidèles avont besoin d'un pasteur qui soit attentif à nos attentes et qui nous guide sur les sentiers ardus qui nous mènent au Salut

Pour ce qui est des Catholiques, je veux rappeler que certains d'entre eux sont des personnes admirables et qui d'entre nous peut connaître le jugement du Seigneur en ce qui les concerne...?
Est-ce aux Orthodoxes de décerner des brevets de Sainteté..?
Beaucoup de chrétiens autant Catholiques qu'Orthodoxes ou Protestants souhaitent sincèrement revenir à l'unité de l'Eglise. Espérons que notre prière sera agrée par le Seigneur et que l'Esprit Sainnt voudra bien nous éclairer tous.





43.Posté par Vladimir le 09/01/2013 19:41
Bien cher Daniel,

Comme toujours vos arguments (40) sont excellents. Permettez-moi d'aller plus loin.

La définition de "converti", dont je laisse volontairement les "", est à prendre dans l'étude du père Serge dont je donne les références (1). Je ne suis pas certain que son évaluation soit exacte, mais je n'ai rien trouvé de mieux sur le sujet... Je vous suis totalement sur le doyenné de l'Eglise de Serbie dans le Sud-ouest de la France et on pourrait en dire autant du doyenné de Daru en Grande Bretagne: deux exceptions pour confirmer la règle?

Je suis d'accord sur le profil varié des nouveaux arrivants. Je parle de ceux que je connais, qui remplissent les paroisses orthodoxes de Lyon, Paris. Toulouse, Lectour, Biarritz... Ils viennent de l'ex-URSS (Russie, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Kazakhstan), de Serbie, Roumanie, Bulgarie... (je n'en connais ni de Grèce ni du Moyen Orient) et ils correspondent assez bien à ce qu'on écrit à propos des Orthodoxes dans ces pays: une piété simple et traditionnelle, un grand attachement à son patriarcat, une méfiance de tout ce qui est œcuménisme, parisianisme...

Je pense que la majorité des descendants d'immigrés reste attachée à la langue liturgique traditionnelle: il y eut un vote dans ma paroisse de Lyon en 2007 et la majorité a voulu changer de patriarcat essentiellement pour cette raison. Je sais aussi que la majorité des paroisses lyonnaises officie en langues traditionnelles (7 pour le slavon, grec ancien, roumain, 2 francophones)… Mais là encore je ne dispose pas de données objectives.

L'application du principe de territorialité dans le cas de la diaspora reste à clarifier. Il y à deux thèses en présence: celle de Moscou, "la majorité des fidèles des Eglises sur ces territoires ne sont pas des indigènes mais des représentants de peuples traditionnellement orthodoxes avec leurs traditions religieuses qu'ils souhaitent conserver"(2), et celle de Constantinople, "entrent dans le domaine de responsabilité du Patriarche œcuménique l’Europe occidentale et toutes les terres nouvellement découvertes d'Amérique et d'Australie" (ibid.). En appliquant ce dernier principe Constantinople a brisé l'unité de juridiction orthodoxe en Amériques et en Europe occidentale pour aboutir au résultat que nous connaissons: "En dépit des Saints Canons, les Orthodoxes, en particulier ceux qui vivent dans les pays occidentaux, sont divisés en groupes ethnico-raciaux. Les Eglises ont à leur tête des évêques choisis pour des considérations ethnico-raciales. Souvent ces derniers ne sont pas seuls dans chaque ville et parfois n'entretiennent pas de bonnes relations et se combattent ", ce qui "est une honte pour toute l'orthodoxie et la cause de réactions défavorables qui se retournent contre elle" (ibid). Le sujet est à l'ordre du jour du Concile Panorthodoxe mais il n'y a pas consensus (3)

"Pour ce qui est de l’appartenance juridictionnelle des territoires canoniques appartenant à l’Eglise de Rome avant le schisme de l’an 1054, aucune décision ayant autorité panorthodoxe n'a été prise par l’Eglise" écrit le patriarche Alexis II (ibid.) Il y a toutefois ce consensus non-écrit qui fait que, comme le démontre votre liste, aucune Eglise orthodoxe n'a désigné d'évêque sur un siège romain… La réciproque est d'ailleurs vraie en Russie, il n'y a pas d'évêque catholique de Moscou, St Petersbourg ou autres sièges épiscopaux. Elle ne l'est par contre pas historiquement et les Orthodoxes reprochent assez aux Catholiques d'avoir implanté des hiérarchies parallèles, en particulier en Terre Sainte (Patriarche latin de Jérusalem…), pour ne pas faire la même chose!

Notes
(1) "Occidentaux « de souche » devenus orthodoxes" (In http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Orthodoxie-occidentale-la-lecon-belge_a1208.html)
(2) http://oltr.france-orthodoxe.net/html/patriarches2002fr.html
(3) Voir aussi la "Conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk au sujet du saint et grand concile de l’Eglise orthodoxe" (http://www.mospat.ru/fr/2011/11/03/news50923/); § 12.

44.Posté par Tchetnik le 09/01/2013 20:46
La Suisse est autant Catholique que Protestante historiquement.

45.Posté par Marie Genko le 09/01/2013 21:46
Cher Vladimir,

Merci pour cet excellent état des lieux!
Il me semble me souvenir que les Français de l'ECOF se sont en grande majorité tourné vers le Patriarcat de Roumanie...
Il est essentiel de parvenir à des relations fraternelles entre les juridictions orthodoxes présentes dans le monde, autant en Europe occidentale qu'ailleurs.
Bouleverser le statu quo de l'assemblée des évêques sur une terre non traditionnellement orthodoxe, au nom d'une nouvelle structure appelée Eglise Locale, me semble augmenter les difficultés au lieu de les réduire....!

Il nous reste à prier pour que l'Esprit Saint éclaire les théologiens qui ont la lourde responsabilité de préparer ce futur grand concile orthodoxe.

46.Posté par Tchetnik le 09/01/2013 23:09
@Marie

""Pour ce qui est des Catholiques, je veux rappeler que certains d'entre eux sont des personnes admirables et qui d'entre nous peut connaître le jugement du Seigneur en ce qui les concerne...?
Est-ce aux Orthodoxes de décerner des brevets de Sainteté..?
Beaucoup de chrétiens autant Catholiques qu'Orthodoxes ou Protestants souhaitent sincèrement revenir à l'unité de l'Eglise. Espérons que notre prière sera agrée par le Seigneur et que l'Esprit Sainnt voudra bien nous éclairer tous.""

-Tout à fait, mais la réalité de la foi et des vertus ersonnelles de bien des Catholiques ne signifie pas que l'Église Catholique possède la permanence de la grace et de la Vérité. Il existe aussi des Protestants qui furent d'authentiques Chrétiens (Robert E Lee), des gens souhaitant l'unitns (Philip Schaff), mais cela ne signifie pas que le protestantisme soit porteur de Vérité en tant qu'ecclésiologie et enseignement.

Il ne s'agit pas de "délivrer des brevets de sainteté" lesquels concerneraient d'ailleurs les individus, mais de reconnaitre la valeur d'une ecclésiologie et d'un enseignement spirituel.

47.Posté par Marie Genko le 10/01/2013 08:21
Cher Tchetnik,

Il n'est pas question de reconnaître des enseignements qui ne sont pas orthodoxes!
Mais où commence notre témoignage et où s'arrête-t-il?
Et il en va de même pour notre Charité....

48.Posté par Marie Genko le 10/01/2013 08:29
Cher Nikolas,

Merci pour votre message 37, votre sincérité me va droit au coeur!
Je pense que les orthodoxes autochtones sont certainement une composante nouuvelle et essentielle en Europe occidentale.
Je crois aussi que les boulversements internes que nous vivons ne sont qu'une ébullition passagère due à la nouveauté des situations auxquelles nous sommes confrontés.

Il me semble que chacun d'entre nous doit prendre son mal en patience et s'efforcer à son petit niveau de faire rayonner notre Foi Orthodoxe.

Avec tout mon amitié Marie

49.Posté par Irénée le 10/01/2013 09:48
Il y a un peu trop de sujets abordés dans cette suite de messages. Mais je voudrais réagir sur un point seulement ici, c'est cette question de chiffres concernant les convertis etc.
Nous avons déjà eu des échanges ici sur cette question qui n'a, en fait, jamais été étudiée d'une manière sérieuse. Nous n'avons pas ici les moyens de la faire...
Mais il faut cependant prendre cette question très au sérieux. Le chiffre de 1% proposé par le père Serge ne me semble correspondre à rien. Si ce 'n'est peut être le pourcentage de convertis par rapport au nombre total de chrétiens orthodoxes issus des émigrations. Mais comme environ 5% d'entre eux fréquente régulièrement une paroisse, cela impliquerait que 20 % des personnes actives et présentes régulièrement dans les paroisses seraient converties. Ce chiffre me semble plus conforme à ce l'on peut observer.
Il y a ensuite différentes catégories, pas très facile à identifier...
Tout d'abord toutes les personnes qui sont entrées dans la communion de l'Eglise à la suite d'une démarche personnelle de recherche. Parfois ces personnes ont rencontrées dans une paroisse une personne issue de l'émigration, et il y a eu mariage...
Il y a aussi des personnes à l'origine catholiques romaines (ou protestantes, ou athées...) et qui ont épousé des orthodoxes. Le passage à l'Eglise a pu se faire avant ou bien des années après le mariage.
N'oublions pas aussi de très nombreux inclassables, comme des jeunes qui ont entre 15 et 30 ans et dont les parents (ou grands parents !), français d'origine, avaient rejoint l'orthodoxie il y a entre 10 et 40 ans...à quelle catégorie appartiennent-ils ?
J'avais également ici l'an dernier fait part du fait que les clergé (prêtres, diacres, ou les moines et moniales dans les monastères) doit être composé à plus de 30% de personnes converties. Cela donne à réfléchir à la fois sur le sérieux de l'engagement dans l'Eglise de ces personnes, et sur le manque d'engagement des hommes et femmes adultes issues des différentes immigrations.
Je voudrais enfin vous faire part d'une observation. Dans les paroisses de province, les émigrants récents venant de Géorgie, d'Ukraine, de Roumanie ou d'ailleurs semblent tellement heureux de trouver une communauté paroissiale qui les reçoit, qui pourra les marier, baptiser leurs enfants etc. que la question de nationalité me semble pour eus extrêmement secondaire. Ils cherchent (et trouvent !) une paroisse orthodoxe, canoniquement sûre, dans laquelle ils rencontrent des croyants de toutes origines nationales ou culturelles et les choses se passent au mieux !
Je suis même persuadé que dans de nombreuses paroisses, beaucoup de paroissiens ne savent même pas très précisément dans quelle juridiction ils sont ! Ils ont la certitude d'être dans une église orthodoxe et cela leur suffit...

50.Posté par Irénée le 10/01/2013 12:00
Je voudrais aussi réagir brièvement au dernier paragraphe du message 43 de Vladimir selon lequel "aucune Eglise orthodoxe n'a désigné d'évêque sur un siège romain"
à moins d'être "Jésuite" ou de mauvaise foi, on ne peut pas affirmer cela !
Nous avons au sein de l'AEOF :
Mgr Emmanuel, métropolite de France,
Un Archevêché grec-orthodoxe d’Antioche de l’Europe Occidentale et Centrale,
un Archevêché des Eglises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale,
une Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale,
une Eparchie d'Europe Occidentale du Patriarcat de Géorgie,
un Diocèse de France du Patriarcat de Serbie,
un Diocèse de Genève et d’Europe Occidentale de l’Eglise Russe Hors Frontières
et un Marc de Berlin qui n'est pas si loin !
Aux USA, nous avons des évêques de Détroit, Washington, San Francisco...
Dans tous ces territoires il y a bien des évêques catholiques romains il me semble ! et le fait que les titres ne soient pas identiques ne change rien à la réalité, ne soyons pas trop hypocrites !
Il y a bien une réalité pour toutes les Eglises orthodoxes de la présence d'un épiscopat canonique sur les territoires d" l'Eglise romaine. Et les habiletés diplomatiques de Moscou ne changent rien à la réalité avec un évêque à Paris titulaire du siège de Chersonnèse, mais qui administre des paroisses en France, y ordonne des prêtres etc. tout ceci est contraire aux règles si on considère la présence romaine comme étant canonique...

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