Visite historique en Pologne du patriarche Cyrille de Moscou
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie se rendra du 16 au 19 août en Pologne, à l'invitation du métropolite Sabba de Varsovie, primat de l'Eglise orthodoxe locale. Ce sera la première visite d'un patriarche de Moscou dans ce pays. Au cours de celle-ci, le primat de l'Eglise orthodoxe russe rencontrera l'épiscopat, le clergé et des fidèles orthodoxes, mais aussi des représentants de l'Eglise catholique.

Lors de cette visite de quatre jours, la première jamais effectuée par un patriarche de Russie dans la très catholique Pologne, le chef de l'Eglise orthodoxe russe doit signer vendredi avec le chef de l'Eglise catholique polonaise, Mgr Jozef Michalik, un appel inédit à la réconciliation polono-russe. Invité officiellement par le chef de l'Eglise orthodoxe polonaise, Mgr Sabba, le patriarche Cyrille doit rencontrer le président Bronislaw Komorowski, les députés et les sénateurs.

Le 19 août, solennité de la Transfiguration du Seigneur selon le calendrier julien, le patriarche Cyrille concélébrera la divine liturgie au métropolite Sabba sur le mont Grabarka, principal lieu de pèlerinage orthodoxe en Pologne (est), le haut-lieu du culte orthodoxe en Pologne,( pays de 38,2 millions d'habitants dont un demi-million d'orthodoxes, selon les statistiques officielles). Les relations difficiles que la Pologne et la Russie ont entretenues tout au long de leur histoire, avec la domination russe sur une bonne partie de la Pologne au XIXe siècle et les 50 ans de communisme imposé par Moscou, comprennent également de nombreux conflits entre orthodoxes russes et catholiques polonais.

Le patriarche Cyrille signera un message commun avec le président de la Conférence des évêques catholiques de Pologne, l'archevêque Jozef Michalik, adressé aux chrétiens de Pologne et de Russie. Ce message doit donner un nouveau souffle au dialogue entre les catholiques polonais et les orthodoxes russes et encourager la réconciliation entre les deux nations.

Comme l'a souligné le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, ce message n'aura aucune dimension politique et sera fondé sur les valeurs évangéliques. "En tant que frères et chrétiens, nous devons aller à la rencontre les uns des autres avec un coeur ouvert", a affirmé Mgr Hilarion.

Программа

16 августа (четверг)

14.00 Молебен в Варшавском кафедральном соборе св. Марии Магдалины
Встреча с Президиумом Конференции католических епископов Польши
Встреча с Президентом Республики Польша Брониславом Коморовским

17 августа (пятница)

Встреча с Маршалом Сената Польши Богданом Борусевичем
12.00 Подписание Святейшим Патриархом Кириллом и Митрополитом Юзефом Михаликом Совместного послания народам России и Польши
Возложение венка к Могиле неизвестного солдата
Возложение венка к Мемориалу Советским воинам-освободителям

18 августа (суббота)

Посещение Никольского кафедрального собора г. Белостока
Посещение храма Святого Духа в г. Белостоке
Посещение Супрасльского мужского монастыря
Посещение Троицкого храма в г. Гайновке
18.00 Всенощное бдение в Марфо-Мариинском женском монастыре на Святой горе Грабарке

19 августа (воскресенье)

9.30 Божественная литургия в Марфо-Мариинском женском монастыре на Святой горе Грабарке

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Août 2012 à 09:15 | 4 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par V.G.- Les orthodoxes polonais, «Martiens» en terre catholique le 16/08/2012 10:13
REPORTAGE - Regroupée dans la région de Podlachie, à l'est du pays, la communauté orthodoxe cohabite tant bien que mal avec les catholiques, ultra-majoritaires en Pologne.

Envoyée spéciale à Bialystok

Il faut trois heures pour parcourir les quelque 200 km qui séparent Varsovie de Bialystok. Rescapé des années 1950, le petit train vert aux banquettes rouges semble sorti tout droit d'un album d'Hergé. Aux confins de l'Union européenne, il invite le voyageur à prendre son temps. Chef-lieu de la région de Podlachie, Bialystok, 300.000 habitants, se situe à une cinquantaine de kilomètres du Bug, la rivière qui marque la frontière avec la Biélorussie. Ses forêts, l'absence d'activités industrielles, son air pur valent à la Podlachie le surnom de «poumon vert» de la Pologne. Huit ans après l'adhésion à l'Union européenne, la manne bruxelloise a relooké ce bout du monde, pauvre et longtemps relégué «dans la catégorie B», déplore Piotr, le chauffeur de taxi qui n'est pas peu fier de slalomer sur des routes flambant neuves jouxtées de pistes cyclables. Même si elles ont sensiblement amélioré le sort des paysans locaux, les aides européennes n'ont pas suffi à enrayer l'exode des jeunes et la désertification des campagnes. À mi-chemin des lacs de Mazurie et des bisons sauvages de Bialowieza, la Podlachie mise donc sur l'écotourisme. Les cigognes investissent chaque été la région, les chanterelles foisonnent à l'abri des pins et il n'est pas rare, au détour d'un sentier, de croiser un élan.

Mais la Podlachie possède une autre curiosité, beaucoup plus exotique: elle concentre 70 % des Polonais de confession orthodoxe, la plupart d'origine biélorusse ou ukrainienne. Au total, une minorité estimée officiellement à 500.000 personnes, soit 1 % de la population. «Dans cette Pologne bastion du catholicisme, nous faisons figure de Martiens», reconnaît le journaliste Aleksander Wasyluk.

À une quinzaine de kilomètres de Bialystok, Suprasl abrite le plus grand monastère orthodoxe de Pologne. Fondé en 1498 par des moines de Kiev, il côtoie l'un des plus beaux musées d'icônes du pays. Bon nombre d'entre elles, avoue Aleksander, viennent de Russie, du temps où la contrebande - d'alcool, de cigarettes, d'œuvres d'art ou de n'importe quoi - faisait flores sur des frontières passoires. «Mais c'était bien avant l'adhésion à l'UE», assure le journaliste. Détruite en 1944 par les Allemands, l'église en briques de Suprasl a été reconstruite il y a une vingtaine d'années. Chaque dimanche, elle fait le plein. Le sermon est en polonais, la liturgie en langue slavonne et les chants en russe.
Un marqueur identitaire

L'Église orthodoxe polonaise, devenue autocéphale (indépendante) en 1924, est un effet collatéral de l'histoire de l'Europe centrale. Une histoire très compliquée, où les frontières et les populations n'ont cessé de se déplacer au gré des appétits de voisins prédateurs et des partages à répétition de la Pologne. «La région a été prussienne pendant 17 ans avant d'être russe pendant une centaine d'années, rappelle le diacre Jaroslaw. La plupart de nos concitoyens s'imaginent que nous sommes un reliquat de l'occupation tsariste. Mais c'est faux. La religion orthodoxe est apparue en Pologne dès le IXe siècle grâce aux moines Cyrille et Méthode.» N'empêche, dans cette Pologne où le catholicisme est un marqueur identitaire, la minorité orthodoxe traîne une odeur de soufre. Eugeniusz Czykwin est le seul député orthodoxe du pays. «Les stéréotypes ont la vie dure, constate-t-il. Pour la plupart des gens, être polonais, c'est être catholique. Inversement, la religion orthodoxe est automatiquement associée à la Russie. Du même coup, les orthodoxes polonais ont longtemps été perçus comme une cinquième colonne. Durant l'entre-deux-guerres, l'État polonais a fait pression pour que les évêques orthodoxes rompent avec le patriarcat de Moscou et une centaine d'églises orthodoxes ont été détruites.»

À en croire le diacre Jaroslaw, ces discriminations sont toujours d'actualité. Après la chute du communisme en 1989, la restitution du monastère de Suprasl à l'Église orthodoxe a donné lieu à une bataille mémorable. «Nous nous heurtons régulièrement à des résistances administratives. Je vous donne un exemple: l'UE nous a accordé une subvention pour rénover une aile du monastère, mais le Département des monuments historiques s'escrime à retarder le déblocage des fonds sous prétexte de sauvegarder des fresques. Quelles fresques? Tout a été détruit en 1944!» Catholiques et orthodoxes polonais cohabitent, mais ne se mélangent guère. Les vieilles rancunes sont loin de s'être dissipées. «Au lycée, on me traite souvent de “Popov”, raconte Kasia, 17 ans, membre de la Confrérie des jeunesses orthodoxes. Et c'est très humiliant.»

La Podlachie est un bastion du PIS, le parti conservateur et nationaliste dirigé par Jaroslaw Kaczynscki. Mais, selon Eugeniusz Czykwin, les orthodoxes «votent plutôt à gauche à cause des crimes commis pendant l'entre-deux-guerres par la droite polonaise. Ils ont aussi la nostalgie de la Pologne communiste parce que le mouvement Solidarité était très lié à l'Église catholique.» Czykwin qui se sent «d'abord orthodoxe, puis biélorusse et enfin citoyen polonais», confie que «ses vrais amis sont tous orthodoxes». Le Figaro

2.Posté par Vladimir le 16/08/2012 10:14
"LE FIGARO": Pologne : visite historique du patriarche russe Kirill

Le patriarche de l'Église orthodoxe russe se rend pour la première fois en Pologne. L'Église catholique polonaise se félicite de cette «porte entrouverte» sur une réconciliation.

L'événement peut être qualifié sans conteste d'«historique». La visite de quatre jours que le patriarche de l'Église orthodoxe russe Kirill commence jeudi en Pologne est en effet sans précédent. Elle répond à une invitation du métropolite Sawa, chef de l'Église orthodoxe polonaise, mais sera surtout l'occasion de renouer avec l'Église catholique polonaise. Il a fallu trois ans de négociation pour voir aboutir ce projet, qui sera couronné vendredi par une déclaration commune appelant à la réconciliation entre les deux peuples, lors d'une cérémonie au château royal de Varsovie. «Jean-Paul II en rêvait», rappelle l'ancien chef de la diplomatie Adam Rotfeld, qui copréside le «Groupe polono-russe pour les questions difficiles».

L'épiscopat polonais, qui espérait une réédition de la lettre des évêques polonais adressée en 1965 à leurs homologues allemands pour «pardonner et demander pardon», a dû néanmoins modérer ses ambitions. «La réconciliation suppose que l'on reconnaisse ses erreurs», remarque Adam Rotfeld. Or, ce ne semble pas être le cas cette fois. Reste à espérer, à l'instar du président de l'épiscopat polonais, Mgr Jozef Michalik, qu'«il suffi(se) parfois d'entrouvrir une porte»…

Ces retrouvailles seront-elles un prélude à un sommet au Vatican ou à Moscou? Selon Adam Rotfeld, le pape Benoît XVI en a émis le vœu. Face à l'érosion des valeurs chrétiennes, à la concurrence des sectes et à la montée en puissance de l'islamisme favorisée par le printemps arabe, les deux Églises - «poumons de la chrétienté», selon la formule de Jean-Paul II» - seraient tentées de faire front commun.
Front commun

L'enjeu religieux et éthique de cette visite se double d'une dimension politique que Roman Kuzniar, conseiller diplomatique du président Bronislaw Komorowski, peine en réalité à mesurer. Certes, l'Église orthodoxe russe n'est pas une institution autonome, et ce projet n'a pu se réaliser sans l'accord du Kremlin. Sauf que cette visite intervient alors que le processus de normalisation des relations polono-russes, engagé en avril 2010 à Katyn, est au point mort. Deux raisons à cela: l'ambiguïté de la Russie dans l'enquête sur le crash de Smolensk, qui, la même année, a coûté à la vie à l'ex-président Lech Kaczynski. Maladresse ou mauvaise volonté, Moscou refuse de rendre à la Pologne les débris de l'appareil.

Et puis il y a le durcissement politique à Moscou depuis la réélection de Vladimir Poutine et le mouvement de contestation qu'elle a suscitée. «J'ignore s'il faut interpréter la visite de Kirill comme un geste d'ouverture, avoue Roman Kuzniar. Varsovie attend, mais Moscou garde jusqu'ici le silence. Force est de constater que la diplomatie russe a changé d'orientation. Il y a trois ans, Poutine pariait sur l'Europe. Il semblait avoir compris que, pour entretenir de bonnes relations avec l'Union européenne, il ne pouvait plus contourner la Pologne. Depuis, il a fait un pas en arrière et regarde à présent vers l'est en rêvant d'une Union eurasiatique.»
«Un instrument du Kremlin»

À Varsovie, la visite du patriarche russe soulève autant d'intérêt que de polémiques. Désavouée par l'Église, son alliée jusqu'ici, la droite nationaliste de Jaroslaw Kaczynski (PIS) persiste à décliner la théorie du complot. Kirill, «un collaborateur du KGB», se voit réduit par les ténors du PIS à «un instrument du Kremlin». La gauche libérale remarque de son côté qu'un «pardon mutuel aurait plus d'éclat» si le patriarche «avait réagi différemment à l'égard des Pussy Riot», ces trois jeunes femmes emprisonnées pour une prière punk contre Poutine dans la cathédrale de Moscou.

Après une rencontre avec le présidium de la Conférence épiscopale, Kirill doit s'entretenir jeudi avec le chef de l'État Bronislaw Komorowski. Samedi et dimanche, il sera dans la région de Bialystok pour y rencontrer la communauté orthodoxe de Pologne.

3.Posté par Vladimir le 16/08/2012 22:18
"L'Église orthodoxe polonaise, devenue autocéphale (indépendante) en 1924, est un effet collatéral de l'histoire de l'Europe centrale." écrit "Le Figaro" (commentaire 1) et il continue dans la suite qui a été coupée «nous restons très liés au patriarcat de Moscou, admet le diacre Jaroslaw. Nous partageons une liturgie, des saints, un calendrier et les mêmes souffrances, ces dizaines de milliers de prêtres envoyés au goulag par les bolcheviques.» Précisons que les offices se font en slavon et les cours sont dispensés en russe au séminaire orthodoxe de Varsovie...

De fait, l'Eglise Orthodoxe de Pologne faisait partie du patriarcat de Moscou jusqu'en 1924. Après l'indépendance de la Pologne (1918) et la guerre russo-polonaise de 1919-1920, le gouvernement nationaliste Polonais fait tout son possible pour rompre ce lien canonique et obtient l’appui du patriarcat de Constantinople qui proclame l'autocéphalie de l'Eglise de Pologne contre la volonté de son Eglise-mère; le patriarcat de Moscou ne la reconnaitra qu'en 1948 – nouvelle décision politique évidement dictée par Staline après que la Pologne fut tombée sous influence soviétique. Mais, comme on le voit dans les citations ci-dessus, les liens avec l'Eglise-mère sont restés très forts malgré ces vicissitudes politiques.

4.Posté par Le patriarche de Russie Kirill à la rencontre des orthodoxes polonais le 19/08/2012 14:49

Plusieurs milliers d'orthodoxes polonais ont accueilli à Bialystok, dans l'est de la Pologne, le patriarche de l'Eglise russe Kirill au troisième jours de sa visite historique en Pologne.

"C'est un moment très important pour nous. Le patriarche est le chef de l'Eglise avec laquelle nous entretenons de bons contacts, et puis, humainement c'est un homme bien, qui a un grand coeur", a déclaré à l'AFP Anna Musiuk. Elle est venue à la rencontre du patriarche avec ses deux enfants et son mari dans l'imposante église du Saint-Esprit à Bialystok, la plus grande église orthodoxe du pays.

"Le patriarche y a prononcé une prière et appelé les fidèles à préserver les valeurs chrétiennes"

"Tous ces changements de la vie nous amènent à perdre de vue les véritables objectifs. Si on veut mener une existence complète, tout ce qui nous semble important n'a en effet que peu de valeur", a déclaré le patriarche avant un bain de foule au cours duquel il a béni et serré la main des fidèles.

L'est de la Pologne est le fief de la communauté orthodoxe, forte de quelque 500.000 fidèles.

"Nous sommes très heureux que les gens aient remarqué que nous, les orthodoxes, nous existons. En Pologne, on ne parle que très peu de l'Eglise orthodoxe. Nous sommes une minorité, un pour cent de tous les croyants, mais nous existons, avons des enfants, des organisations et nous sommes de vrais chrétiens", a déclaré Anna Musiuk.

Après Bialystok, le patriarche s'est rendu dans le cloître et le monastère orthodoxe de Suprasl, construit au XVIe siècle.

Dans l'après-midi, il s'est rendu à Hajnowka, puis sur le mont Grabarka, lieu saint des orthodoxes polonais où il a célébré, dans l'église située au sommet du mont, un office devant 15.000 fidèles venus de toute la Pologne, mais également du Bélarus, de la Russie et de l'Ukraine.

Grabarka est un des plus importants lieux de pèlerinage des orthodoxes polonais. Les 16 et 17 août de chaque année, pour la fête de Transfiguration, des milliers de fidèles arrivent sur Grabarka pour y passer la nuit à prier.

A l'arrivée, nombreux sont ceux qui font le tour de l'Eglise à genoux pour remercier Dieu. Les fidèles se rassemblent également auprès d'une source considérée comme miraculeuse. Ils boivent et remplissent des bouteilles pour ramener de l'eau à la maison.

Selon les croyances, l'eau de source de Grabarka avait permis de sauver la vie aux habitants du village voisin de Siemiatycze lors d'une épidémie du choléra en 1710. Après ce miracle, les fidèles ont édifié sur le mont une église, puis un couvent féminin. Après la prière, les fidèles recouvrent le mont d'une forêt de croix qu'ils ont apportées avec eux. Une dizaine de milliers de croix seraient aujourd'hui planté sur le mont.

Le patriarche de Russie doit célébrer encore un office dimanche matin à Grabarka avant son départ dans l'après-midi pour Moscou.

Vendredi, le patriarche Kirill et le chef de l'Eglise catholique de Pologne Mgr Jozef Michalik ont signé un appel historique à la réconciliation polono-russe et contre la laïcisation de l'Europe.
"Nous appelons nos fidèles à prier pour obtenir le pardon des torts, des injustices et de tous les maux infligés réciproquement", proclame ce texte signé en grande pompe dans l'historique château royal de Varsovie.

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