Youri Bondarenko: Vladimir Medinsky, ministre de la culture de la Fédération de Russie, à propos de la toponymie russe
Le 4 juin une rencontre a eu lieu entre Vladimir Medinsky le nouveau ministre de la culture, Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk et Youri Bondarenko, président de la fondation « Vozvraschtchenie (Retour) ». Le ministre a réitéré qu’il souhaitait octroyer à l’Eglise toute l’aide qui lui est indispensable. Mgr Hilarion a de son coté exprimé son soutien à la fondation présidée par Youri Bondarenko dont l’objectif est la restitution de leurs noms historiques à divers lieux dans les villes de l’ancienne Russie comme Rostov la Grande, Vladimir, Souzdal, Plioss.

Intervenant à la suite de cette rencontre lors de l’inauguration l’exposition consacrée à la Société Impériale de Palestine le ministre a confirmé qu’il soutient sans réserve le changement de nom des rues consacrées à la mémoire des bourreaux et des bandits révolutionnaires. C’est pour la première fois, autant que je m’en souvienne, qu’un haut responsable se prononce d’une manière aussi déterminée à propos des noms de lieux en Russie au cours de ces derniers 20 ans qui se sont écoulés depuis la renaissance de l’Etat russe.

Il y a dix huit mois des appels dans ce sens se sont fait entendre dans l’hémicycle de la Douma lorsqu’à la suite de l’intervention de Vladimir Medinsky, alors député, qui demandait de rayer du plan de Moscou les noms des révolutionnaires communistes. Les députés avaient alors approuvé cette demande adressée à la municipalité de la capitale. La déclaration faite en juin par le ministre de la culture en présence de nombreux journalistes a une toute autre portée.

La réaction des bureaucrates municipaux ne s’est pas fait attendre : ils ont fait appel à de prétendus experts, membres de la commission toponymique de Moscou, qui se sont mis à disserter sur l’impossibilité d’un tel changement de noms. La presse libérale a eu une réaction plus que réservée à cette proposition. Quelles seraient les raisons qui empêcheraient les libéraux de soutenir Medinsky ? L’esprit de club et la solidarité au sein du mouvement des « rubans blancs » (Oudaltsov) leur sont plus précieux que la vérité de l’histoire. Comment ne pas le regretter ?

Les députés du groupe communiste ont violemment critiqué la proposition Medinsky. Ils sont allés jusqu’à dire qu’il s’agissait d’une manifestation de « russophobie ». Cette approche absurde reviendrait à dire que la protection de la bonne renommée des bourreaux bolcheviks Voïkov, Volodarsky, Ouritzky, Goubelman serait une manifestation d’amour de la Russie. Ceux qui sont hostiles à ces personnages seraient des ennemis du pays ! Si les communistes se déclarent de nos jours fidèles aux valeurs qui étaient celles des tchékistes Ouritzky et Volodarsky de quel attachement au peuple russe saurait-il être question ? Qui trompe-t-on ?

L’intervention de Vladimir Medinsky est à mes yeux un acte de grand courage. Cela d’autant plus que lors d’un entretien télévisé avec Vladimir Pozner le premier ministre Medvedev a dit le plus grand bien de Medinsky et de ses initiatives, de son énergie. Medevedev avait précisé que cette nomination était le résultat de son choix personnel. Le nouveau ministre s’était à l’époque engagé à contribuer à l’achèvement de la construction d’une nouvelle cathédrale dans la ville de Kourgan. Bien que n’ayant pas été élu député dans cette circonscription il a réussi à faire achever la construction du premier niveau de l’édifice en engageant ses ressources personnelles. L’archiprêtre Nicolas Tchirkov a par la suite écrit que ces travaux ont été perçus d’une manière très positive par les citadins.

A la suite de « la campagne toponymique » à Saint Pétersbourg qui a été un échec complet et de la résistance du nouveau maire Poltavchenko qui a déçu les pétersbourgeois la nomination de Medinsky a apporté une bouffée d’air frais. On peut dire sans hésiter que les deux premières semaines qui ont suivi la nomination de Medinsky marquent le début d’un chapitre nouveau pour la culture russe. Le ministère ne va plus désormais subventionner le tournage de films confus, russophobes et antipatriotiques.

De longues années de travail attendent Vladimir Medynski dans ses nouvelles fonctions, espérons que l’image de la Russie sera grâce à lui plus positive que jamais. Avec le soutien du fonds « Vozvrachctchenie », de « Rousskaya linia », des intellectuels orthodoxes et des médias nous réussirons à faire enfin bouger la télègue toponymique léniniste rouillée, monstre idéologique communiste, et à contribuer à son démantèlement.

"Rousskaya liniya"
Traduction "Parlons d'orthodoxie"



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Juin 2012 à 19:42 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par "La Voix de la Russie": Le ministre de la Culture russe veut enterrer le corps de Lénine le 10/06/2012 14:10
Le ministre de la Culture russe Vladimir Medinsky a estimé que le corps du chef de la révolution soviétique, Vladimir Lénine devrait être enterré.

« Je crois que le corps doit être enterré. Je garderais les rituels nécessaires. Comme il s'agit d'un haut fonctionnaire, si une telle décision sera prise, la cérémonie doit être réalisée avec tous les rituels de l'état nécessaires, avec l'honneur, le salut militaire, et à un endroit décent » a déclaré Medinsky dans une interview.

Le Mausolée, selon le ministre de la Culture, devrait rester comme une partie de l'ensemble de la Place Rouge, et peut-être se transformer en un musée de l'histoire soviétique.

2.Posté par Les Russes chassent Robespierre de Saint-Pétersbourg le 28/12/2013 07:35
28/12/2013 – 06H00 Saint-Pétersbourg (Breizh-info.com) - Alors que la République refuse toujours de reconnaître ses crimes originels pendant la Révolution, les Russes mettent fin au culte des personnalités de la Terreur. Ainsi, la commission toponymique de la ville de Saint-Pétersbourg a décidé la fin d’un héritage soviétique : le quai Robespierre, qui longe la Neva en plein centre-ville, ne s’appellera plus ainsi. Il retrouvera son nom d’avant 1923, quai de la Résurrection, du nom d’une église qui s’y trouvait au début du XVIIIe siècle. Une façon d’exorciser un lourd passé qui mine tout particulièrement ce coin du centre-ville saint-pétersbourgeois.

Depuis la fin de l’URSS, de nombreuses rues, des villes entières même, qui se sont vues attribuer le nom de leaders révolutionnaires soviétiques ou étrangers (Danton, Marat et Robespierre principalement en ce qui concerne la France) se sont vu rendre leurs noms historiques. Ainsi, Leningrad s’appelle de nouveau Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, la 5e ville de Russie, ne se nomme plus Gorki (du nom de l’écrivain soviétique), tout comme Sverdlovsk est redevenu Ekaterinbourg, 4e ville de Russie et chef-lieu de la région de l’Oural.

Dans le même élan, de nombreuses églises ont été et continuent à être relevées et restaurées dans toute la Russie, où rejaillit la Foi orthodoxe après des décennies de persécutions antireligieuses. Aujourd’hui, le gouvernement russe se fait chantre des valeurs morales conservatrices, pour asseoir enfin sur des bases solides ce grand pays fragile, miné par vingt ans de chocs politiques, sociaux, moraux, boursiers, migratoires quasi-incessants.

Ironie de l’Histoire, le bientôt ci-devant quai Robespierre abrite le monument qui rend hommage aux victimes de toutes les répressions politiques : ses deux sphinx de bronzes coulés en 1995 ont deux visages : face aux immeubles du quai, ceux de jeunes femmes. Ce sont des crânes en revanche qui regardent la sinistre prison des Croix sur l’autre rive – qui tient son nom de ses deux bâtiments cruciformes en briques – où au plus fort des répressions staliniennes, jusqu’à 12.000 personnes s’entassaient à vingt dans des cellules de 8m² avant d’être mises à mort ou envoyées au goulag.
Le nouveau nom du quai sera là encore un clin d’œil de l’Histoire, car il connaîtra une forme de résurrection avec le départ courant 2014 de la prison, qui déménage en banlieue. Ses bâtiments accueilleront d’autres visiteurs, volontaires cette fois : ils devraient être transformés en hôtel, fablab et ateliers d’artistes.
Louis-Benoît Greffe
Photos : Breizh-info.com


3.Posté par Tchetnik le 28/12/2013 10:08

(2)

Quand on pense que, en France, non seulement on rend toujours hommage à ceux qui comptèrent parmi les plus grands assassins de l'histoire Française, mais que les rues "Lénine", "Georges Dimitrov" et autres "Rosa Luxembourg" ne sont toujours pas débaptisées.

La ville de Djerzinsk se nomme toujours ainsi, mais la place Djerzinski a été rebaptisée "Saint Nicolas".

4.Posté par Tamara Schakhovskoy le 28/12/2013 13:45
Cher Tchetnik, en pleine empathie avec vous sur ce sujet, je ne résiste pas au plaisir de vous demander si vous connaissez les livres de Reynald Sécher sur le génocide vendéen, dont le dernier traite aussi de ce qu'il appelle le "mémoricide" * - un concept qu'il est, je pense, inutile de traduire en langage courant, tant il est évident. Si vous ne l'avez pas lu, vraiment, achetez-le et faites connaître autour de vous...
L'auteur y rappelle notamment que c'est un grand chimiste français qui a imaginé, le premier, de gazer des populations. Il s'appelait Fourcroy et il a droit à une statue dans une niche de l'hôtel-de-ville, ainsi qu'à une élégante rue de Paris... Je suis bien heureuse de ne pas y résider et je suis sûre que ses habitants ignorent tout de cet exploit. Heureusement pour les Vendéens, l'expérience (sur des moutons) n'a pas marché et l'idée a été abandonnée. Mais ils ont quand même eu droit à tout le reste, y compris des tanneries de peau humaine (à Meudon et Angers), matériau dont la qualité est vantée par Saint-Just, lui aussi toujours révéré par la gauche française.

Pauvre France... les miasmes empoisonnés n'ont peut-être pas tué les moutons, mais ils prospèrent toujours dans les cerveaux d'une large partie de la population actuelle, sans oublier les dégâts qu'ils ont fait et continuent de faire en Russie, en Chine, au Cambodge et ailleurs.


Pour en revenir aux questions toponymiques en Russie, la disparition de ce quai Robespierre dans "ma" ville me donne une immense joie et je remercie PO (et les Bretons !) de nous en informer, même si cette joie reste fortement tempérée par l'ampleur du travail qui reste à accomplir, à Saint-Pétersbourg et partout dans le pays.

Robespierre, c'est magnifique, je ne boude pas mon plaisir, mais quid de Lénine, en effet.... Espérons que les commémorations de 1914 permettront de conduire progressivement à de nouveaux progrès dans la purification/guérison de la mémoire collective russe (et française ?), culminant, pourquoi pas, en 2018 avec la disparition du répugnant mausolée de la place Rouge... En voilà un beau voeu de fin d'année !

* "Vendée, du génocide au mémoricide", Reynald Sécher, éd. du Cerf, mars 2012

5.Posté par Tchetnik le 28/12/2013 14:33

@Tamara Schakhovskoy

Le livre de Reynald Seycher est en effet une référence en la matière, que l'on peut compléter par différentes biographies comme celle de Charrette par Françoise Kermina ou Anne Bernet. Bien .évidemment, les lectures de Gosselin Lenotre, La Varende ou Barbey d'Aurevilly (avec prudence pour ce dernier) ne sont pas superflues.

Ceux qui le souhaitent peuvent se faire une première idée et de ce qui s'est passé en Vendée ET du travail de Reynald Seycher ici:

http://www.musee-vendee-chouannerie.com/cariboost_files/GUERRES_20DE_20VENDEE_20livre_202_20tele.pdf

En l'occurrence, il convient de rendre un hommage appuyé à la Russie, en la personne d'Alexandre Soljenitsyne qui, lors de son fameux disours dee Lucs-sur-Boulognes du 25 Septembre 1993, a contribué à réveiller bin des consciences de ce pays.

Tant qu'à faire, on peut aussi recommander la vision du film "Cristiada" (For greater Glory, de Dean Wright) qui se déroule non pas en Vendée, mais au Mexique, pendant l'équivalent chez eux de notre Vendée, à savoir la guerre des Cristeros. Il n'est pas inutile de signaler que le Mexique fut, juste après l'Urss, le pays sur lequel la classe politique progressiste française fondait le plus d'espoirs...

On peut aussi faire un parallèle qui, pour le coup, rend vraiment hommage à la Russie, au meilleur de ses fils, un homme Saint qui peut servir d'exemple au monde entier.

Lorsque l'Empereur Nicolas II a eu connaissance de ce qui se tramait contre les populations Arméniennes, il a ordonné à ses généraux Youdenitch et Nikolaiev de se porter sur la ville de Van qui s'était révoltée et qui encerclée menacait de se rendre, et de laisser la ligne de front ouverte pour laisser passer les civils Arméniens. Décision sans précédent et sans équivalent encore de nos jours, pour un pays en guerre.
Van a été tenue par les Russes, qui se sont ensuite repliés, emmenant avec eux 200 000 civils, pour revenir ensuite jusqu'à la révolution.
Ajoutés aux 100 000 Arméniens sauvés sur Erzurum, cela fait 300 000 Arméniens sauvés par l'Armée Impériale Russe victorieuse dans le Caucase en 1915, 1916.

6.Posté par Alexandre de La Cerda le 29/12/2013 10:18
Hélas, il n'y a pas qu'en Vendée. Dans mes chroniques écrites ou mes émissions "historiques" à la radio, il m'arrive régulièrement de poser la question :
"Quand reconnaîtra-t-on la déportation des Basques ?"
en rappelant :
"Sous le porche de l’église de Sare se trouve une plaque rappelant le sacrifice de Madeleine Larralde. Ce témoignage s’inscrit dans le douloureux épisode de la déportation des Basques en février et mars 1794. Des communes entières furent vidées de leurs habitants en quelques heures, comme dans le Cambodge de Pol Pot où ont sévi les tortionnaires khmers rouges. Au Pays Basque, des dizaines de milliers d’habitants moururent dans d’atroces souffrances, on ne les a jamais comptés exactement, mais le rapport est énorme eu égard à la population du Labourd ; c’est la province qui fut essentiellement touchée par ce véritable nettoyage ethnique. Une tragédie qui s’explique par la radicalisation du pouvoir central à Paris alors qu’au Pays Basque l’opinion publique est plutôt modérée, en particulier à Bayonne, pôle marchand et libéral. Pour secouer cette torpeur, des commissaires envoyés de Paris vont constituer des « comités de surveillance », sorte de hiérarchie parallèle afin de surveiller les conseils municipaux : celui de St Jean de Luz prendra la décision fatale de cette déportation.
Voici le déroulé des événements :
22 février 1794 : un arrêté des « représentants du peuple » Pinet et Cavaignac décrétait « infâmes » les communes de Sare, Itxassou et Ascain, et ordonnait l'éloignement de tous leurs habitants à plus de vingt lieues. La mesure fut aussitôt exécutée : après avoir été entassés dans leur église, 2.400 habitants de Sare furent conduits dans 150 charrettes à Ciboure et à Saint-Jean-de-Luz rebaptisée « Chauvin-Dragon » où ils furent soumis aux quolibets, vexations et lapidations des membres de la « Société Révolutionnaire ».
Parqués dans les églises et d'autres bâtiments désaffectés, ils furent bientôt rejoints par des milliers d'autres compatriotes arrachés à leur maison à Saint-Pée, Itxassou, Espelette, Ascain, Cambo, Macaye, Mendionde, Louhossoa, Souraïde, Aïnhoa, Biriatou etc...
Saint-Jean-de-Luz et ses environs ne constituèrent qu'une première étape sur le chemin de croix des malheureux. Bientôt s’ébranla sur les routes le long cortège des déportés accompagné de charrettes où l'on avait jeté pêle-mêle ceux qui ne pouvaient marcher par eux-mêmes : vieillards, femmes en train d’accoucher, enfants en bas-âge et grabataires. L'itinéraire fut spécialement établi de manière à traverser des quartiers mal famés, notamment à Saint-Esprit, où une population trouble et famélique leur réserva le plus terrible des accueils...
L'hiver 1794 fut particulièrement rigoureux, les températures descendaient parfois à -15 et au-dessous ; les prisonniers mouraient en chemin comme des mouches ; les enfants qui réussissaient à survivre à ce cauchemar étaient livrés à eux-mêmes.
L'arrivée des survivants à destination - des églises et des bâtiments désaffectés des Landes, du Gers, du Lot-et-Garonne, des Hautes-Pyrénées et du Béarn, jusqu’au Cantal et en Lauraguais - ne signifia aucunement la fin de leur supplice, bien au contraire.
Le 24 mai 1794, les autorités révolutionnaires décidèrent que les déportés seraient soumis à des travaux forcés, publics ou chez les particuliers. Les Basques ne pouvaient quitter la commune à laquelle ils étaient assignés, sous peine d’être mis aux fers pendant six ans pour les hommes, ou six ans de prison pour les femmes, avec au préalable, une exposition d'une heure pendant trois jours « sur l'échafaud, au regard du peuple ».
Le supplice des déportés basques prit fin à partir du 28 septembre 1794, quand les survivants furent autorisés à rentrer chez eux. Les déportés trouvèrent leurs maisons dévastées, pillées et brûlées, la terre en friche ou les récoltes volées, les bourgs vidés de leur population. La ruine était totale. De timides mesures de répartition n'aboutirent pratiquement jamais, quelques responsables furent vaguement inquiétés. Il ne nous reste de cette terrible époque que des chants comme celui des fugitifs de Sare « Sarako iheslarien Kantua »."

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