1.
E. Popova
le 27/04/2009 02:22
Si 4 500 000 de russes ont participé aux célébrations de Pâques dans une église, il y a encore du travail à faire pour notre clergé orthodoxe... Cela constitue en effet à peine 4 % de la population russe ! C'est pire que dans les pays les plus déchristianisés d'Europe occidentale !
2.
T. Schakhovskoy
le 27/04/2009 10:52
J'ai moi aussi été consternée par ces chiffres... d'autant que nous savons bien que bon nombre d'orthodoxes proclamés ne jugent indispensable d'aller à l'église qu'au moment de Pâques... que faut-il en penser ? Rien de bon, hélas...
Cela souligne en tout cas la totale pertinence des paroles de notre nouveau Patriarche, sur la nécessité vitale d'un approfondissement "qualitatif" auprès des fidèles, après des années plus "quantitatives", bien nécessaires elles aussi après les décennies d'athéisme militant. Autre point à souligner : le quasi désert religieux des banlieues-dortoirs et plus encore de ces myriades de petites communes de "datchas", où des millions de personnes vont passer tous leurs week-ends après une dure semaine de travail.
3.
vladimir
le 27/04/2009 17:13
Je suis surpris de ces réactions: partant de quelques milliers il y a 20 ans et arrivant à plusieurs millions aujourd'hui, nous voyons une progression fantastique. N'oublions pas que, si 'aller à l'église' parait évident chez nous, il s'agit là bas d'une révolution mentale et matérielle: il faut ouvrir des églises (je peux témoigner que celles de Moscou et Saint-Pétersbourg sont combles: pour accueillir plus de gens il faut ouvrir plus d'églises!(1)), former des prêtres (il y avait plusieurs heures d'attente pour se confesser en début de carême: on manque de prêtres!) et apprendre aux fidèles ce que tout cela signifie. Cela ne se fait pas en un jour mais une partie du travail est faite si 90% des gens commémorent Pâques et 30% marquent le carême (j'insiste qu'ils étaient plus prés de 0% il y a 20 ans). J. F. Colosimo a souligné, dans sa conférence à Saint-Serge, que la foi des Russes s'arrêtait souvent au rituel: pour beaucoup, à Pâques, il faut manger koulich, paskha et œufs peints au cimetière (avec de la vodka de préférence...). Nombre de prêtres s'élèvent contre cela en montrant le chemin de l'église et le patriarche a évidement raison d'y insister. Il faut reconstruire les âmes, mais c'est bien parti.
Encore 2 remarques:
- en Russie, on part de 0 et on arrive à 4% (de la population totale) alors que chez nous la tendance est inverse. Là est l'important et là est la crise de l'Occident dont parle aussi le patriarche.
- D' après un sondage d'il y a quelques mois, dont je ne retrouve pas les sources, dans la population totale (140 millions), 50% se disent non religieux et 10% d'autres religions. Cela fait donc environ 40%, soit 56 millions de gens qui se considèrent comme orthodoxe. Parmi eux la moitié disent ne pas pratiquer, tandis que les autres font un minimum (écoutent les émissions religieuses, lisent, vont à l'église), dont moins de 10% (donc moins de 5,6 millions) pratiquent et vont régulièrement à l'église: nous retrouvons là nos chiffres de départ, aux erreurs statistiques prés, puisque la fréquentation des églises varie de 4,5 à 5 millions selon les années...
(1) Note: d'après le rapport au dernier concile des évêques, il y a 9 300 lieux de cultes en Russie, ce qui nous fait prés de 500 personnes par église: de quoi bien remplir une église moyenne!
4.
T. Schakhovskoy
le 27/04/2009 18:56
A Vladimir.
Merci pour ces précisions, qui mettent un peu de baume et m'aident à "positiver". Simplement, je pensais que pour Pâques, une partie des 56 millions se disant orthodoxes, sans pour autant pratiquer régulièrement, aurait tout de même pris le chemin de l'église, ne serait-ce qu'une fois dans l'année. .. Hé non. IL faut souligner aussi que les offices les plus importants, comme celui de Pâques justement, sont souvent diffusés en direct et en totalité à la télévision, ce qui permet notamment à des personnes fragiles, redoutant la foule et l'aspect "bain de vapeur" de nos églises en de telles circonstances, de participer à leur manière. C'est beaucoup mieux que rien...