A propos de la situation au sein de l'Archevêché: "Ne pas répudier le patrimoine"

Parlons D'orthodoxie

A propos de la situation au sein de l'Archevêché:
Moscou (Mensuel KIFA , avril 2013)

Le 15 janvier 2013 Mgr Gabriel (de Vylder), archevêque de Comane, qui a pendant 10 ans été à la tête de l’ Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale a dû quitter sa chaire pour de graves raisons de santé. Le Métropolite Emmanuel, de France, Président de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France a été nommé locum tenens de l’Archevêché. Conformément aux statuts il doit faire procéder aux élections d’un nouvel archevêque dans un délai de quatre mois, c’est-à-dire avant le début de mai. C’est l’Assemblée de l’archevêché constituée de représentants du clergé et des laïcs qui procède statutairement à cette élection. Cependant, et c’est pour la première fois depuis que cette entité existe, que la liste des candidats établie le 13 février par le Conseil de l’archevêché n’a pas a été approuvée. Dans une lettre datée du 4 mars le patriarche Bartholomé a proposé au locum tenens d’assumer ses responsabilités à titre provisoire en tant qu’exarque du patriarche. Par conséquent l’Assemblée générale qui devait se tenir les 29 et 30 mars pour procéder à l’élection a été remplacée par une Assemblée extraordinaire sans pouvoir décisionnel. La rédaction de KIFA a sollicité à ce sujet les commentaires de M. D.Struve en russe et du père Georges Kotchetkov

A propos de la situation au sein de l'Archevêché:
KIFA : - L’archevêché est menacé de disparition. N’y a-t-il pas eu des erreurs commises peut-être dans le passé qui ont conduit à une cette situation ?

Le père Georges : - Cette situation est l’aboutissement d’une longue période, d’un chapitre important qui est sur le point de se fermer. Une étape nouvelle a commencé dans la vie de l’Eglise russe et de tout ce qui lui est lié.La tradition dite « Eulogienne » et l’exarchat russe en Europe occidentale ont une très grande importance pour toute l’Orthodoxie, pour l’Eglise russe et pour la Russie. Tout ceci ne saurait être ignoré ou sous-estimé. La juridiction « Eulogienne » a réuni les meilleurs esprits, nombre de grands hommes, a donné des saints à la diaspora russe. Ces personnalités attirent jusqu’à présent ceux, partout dans le monde, qui veulent aller de l’avant sans revenir sur le passé.

Jamais cette entité n’a été d’apparence forte ou grande, elle a toujours vécu au bord de la misère mais a maintenu sa liberté. L’archevêché a toujours été lié avec la Russie, avec son histoire. Son souhait était de retourner dans le pays et de acquitter de ses dettes à l'égard de la Patrie. Comment ne pas admirer ceux dans l’émigration russe qui ont quitté leur pays malgré eux et qui s’estimaient toujours être les débiteurs de la Russie, de l’Eglise russe et de son peuple. Ils savaient que le cataclysme qui avait frappé la Russie et qui avait détruit ce grand pays, sa grande culture et son grand peuple ne pouvait s’éterniser et devait tôt ou tard disparaître. On espérait d’abord que ce serait bientôt et l’on y travaillait d’arrache-pied et dans l’abnégation. C’était un véritable élan créateur. Mais certains de ces émigrés étaient porteurs des défauts, voire des péchés, de l’ancienne société russe. Souvent ils étaient divisés, ils n’aspiraient pas à l’unité, ne percevaient pas leur vocation à tous et à chacun. Souvent ils ne voulaient pas et ne pouvaient pas se comprendre les uns les autres ; il leur arrivait d’idéaliser à la fois l’ancienne et la nouvelle Russie. Ils voulaient voir la Russie dans toute sa beauté ce qui les conduisait à préconiser la vocation messianique mondiale du peuple russe. C’était, certes, une grave erreur. Parfois le mal auquel ils ne pouvaient efficacement résister à cause de l’absence d’unité parmi eux pénétrait dans leur propre milieu. Je ne pense pas en l’occurrence aux divisions au sein de l’Eglise, c’est un sujet à part.

Et voilà que cette grande histoire touche à sa fin.
Il nous faut établir le bilan du XX siècle. Malheureusement cette tâche n’est toujours pas accomplie en Russie où il fallait tout d’abord accepter la portée spirituelle de l’exploit des Nouveaux martyrs et confesseurs et s’imprégner de leur expérience. Elle ne l’est pas non plus hors de la Russie où il fallait adopter la même démarche à l’ égard des grands ancêtres de l’émigration. Il y là inaboutissement et approche erronée. La Russie reste l’otage d’une idéologie omniprésente, otage de ses préjugés et de ses contradictions. Nous ne nous sommes pas libéré de la confusion que les décennies communistes ont semées dans les âmes. Décennies de crimes terribles et d’admirables exploits de sainteté. Les Russes de la diaspora n’ont pas eu la sagesse indispensable pour comprendre qu’en préservant sa liberté et son patrimoine spirituel il fallait faire plus pour sauvegarder la langue du pays et se sentir encore plus responsable à l’égard de la Russie et de sa culture. Le seul qui pendant de longues années a été d’une manière quasi surnaturelle et admirable à la hauteur de cette mission est Nikita Alexeevitch Struve. Mais personne, je le crains, n’est conscient de nos jours de ce que l’archevêché se trouve aujourd’hui au bord du dépérissement, voire de la disparition.

Quelles sont donc les erreurs commises ?
Je crois que les mauvais choix ont été faits à la fin des années 80 et au début des années 90 du siècle dernier. C’est alors que l’archevêché n’a plus voulu se considérer russe et à s’est même senti gêné de sa russité. A la suite de plusieurs générations d’immersion dans la société occidentale l’archevêché a souhaité une vie confortable et sans ennuis dans ce bas monde, il ne s’est que trop bien adapté à des conditions de vie qui ne laissent rien désirer. Ses paroissiens ont oublié la langue et ne sont plus conscients de ce qui a été accompli par leurs ancêtres, ces grands prédécesseurs au sein de l’archevêché. Cette entité n’a pas pris conscience de la nécessité de changer en profondeur pour que l’admirable expérience de cette église régie par les dispositions du grand Concile de Moscou 1917-1918 puisse être transmise à la Russie ainsi qu’au plérome de l’orthodoxie. Cette expérience est unique, seule l’Eglise autocéphale d’Amérique (OCA), branche de l’Eglise orthodoxe russe la connaît. La vocation de l’archevêché consistait à témoigner des résultats du Concile afin de les préserver de l’influence des forces marginales et rétrogrades en Russie et dans le monde, Grèce y compris. Il était indispensable de diffuser l’expérience du père Serge Boulgakov, de Nicolas Berdiaev, de ne pas les abjurer, de ne pas se laisser prendre aux provocations de ceux qui les faisaient passer presque comme des hérétiques s’étant écarté de l’orthodoxie.

Pendant toutes ces décennies l’Archevêché a su garder son identité russe car il était conscient de sa personnalité particulière, de sa spécificité au sein de l’orthodoxie universelle. Mais dès que l’on s’est mis à se dire que l’Аrchevêché était la semence de l’orthodoxie locale en France ainsi qu’en Europe occidentale, que c’était l’avenir de tous et de tout il ne fallait pas ce faisant oublier ses propres limites, ses racines, sa responsabilité et son destin qui n’était en rien universel mais tout à fait concret et tangible. Destin d’une voie étroite, celle du service de la Russie et de l’Eglise russe. Comment ne pas être conscient que seule cette voie, celle du patrimoine et de la russité qu’il était envisageable, fût-ce vêtu à l’européenne, de rester fidèle à sa vocation et de mieux servir le plérôme orthodoxe, Grèce, Europe occidentale, Amérique, etc. Comment ignorer, ne fût-ce que pour un instant, cette manifeste volonté Divine, son devoir à l’égard de la Russie et de son Église, ce legs des ancêtres, de tous ceux qui ont été actifs au sein de l’émigration russe. Les aïeux de ceux qui, grâce à eux, appartiennent à l’orthodoxie, ont hérité d’une expérience unique, d’une vision particulière du monde et de l’homme, de l’Eucharistie, de la vie, de l’amour, de la liberté, de la création et de la personnalité. Si tout cela est d’ores et déjà perdu, comment s’étonner qu’il y ait tant de mécontents : au sein de l’archevêché, à Constantinople ainsi qu’à Moscou ?

Je ne peux que regretter le cours des évènements.
J’ai été le témoin de cette évolution. Au début des années 90 j’ai essayé, maladroitement peut-être et sans finesse, d’expliquer lorsque me trouvant en France qu’il est indispensable, et cela en toute urgence, de dire les offices en russe, de catéchiser les adultes, de contribuer à la création de communautés et de fraternités sans, en aucun cas, renoncer à ses racines russes et à la langue russe. Tout cela en continuant à vivre le plus pleinement possible en Occident, au sein de ses familles, dans un autre environnement linguistique, parmi des gens dont les origines n’ont absolument rien de russe. Je n’ai été ni entendu, ni compris. On ne faisait que me répondre : « nous avons tout l’indispensable et nous n’avons besoin de rien ». Ce qui signifiait : c’est en Russie que tout va mal, nous,au contraire, nous n’avons pas de problèmes.

Bien plus tard, déjà après le décès de l’archevêque Serge (Konovaloff) lorsque Mgr Gabriel (de Vylder) qui jouissait de toute mon estime s’est un peu brutalement orienté exclusivement sur Constantinople et, en même temps, sur tout ce qui n’était pas russe (surtout pas russe à relent soviétique)je disais qu’il ne faut pas s’en laisser conter, d’où que viennent les provocations. Il fallait préserver et faire croître son talent. Son talent propre, et non des qualités abstraites quelles qu’elles soient car cela est pratiquement impossible. Là aussi je n’ai pas été entendu ! D’une manière un peu provinciale tout ce qui était russe était considéré comme soviétique… Cela à tous les niveaux, gens d’église et laïcs. Quelle amertume, quelle tristesse que de voir cela, surtout pendant ces dernières années. Mais il était inconcevable d’adopter cette vision.
Il est aujourd’hui impossible de faire marche arrière et j’en suis parfaitement conscient. L’archevêché n’en aurait d’ailleurs pas l’énergie. Il y a en son sein des personnalités admirables mais des changements radicaux me paraissent inconcevables. Quelle pitié! Je déplore non seulement la dissolution du patrimoine russe, l’échec que subissent l’Eglise et le peuple russe. Voilà une œuvre divine vouée à la stérilité. Mais Dieu est miséricordieux et je continue à garder espoir. D’une manière ou d’une autre le Seigneur fera de sorte à ce que son Eglise, à ce que l’Eglise russe, à ce que notre pays trouvent une issue à cette impasse. Nous viendrons à une véritable renaissance ecclésiale, indispensable pour nous tous, que ce soit en Russie ou en Occident, à Paris, à Bruxelles, en Amérique ou où que ce soit ailleurs.

KIFA, N°5 (159), avril 2013
Traduction P.O.


A propos de la situation au sein de l'Archevêché:


Commentaires (120)
1. Daniel le 08/05/2013 08:41
Aujourd'hui, le métropolite Emmanuel cesse d'être locum tenens en vertu de l'article suivant des statuts:

Article 54. Convocation de l’AGE.

Le locum tenens organise dans les meilleurs délais, entre quarante jours après le décès de l’Archevêque au minimum et quatre mois au maximum, l’AGE chargée de désigner le nouvel Archevêque. Si l’AGE n’est pas réunie dans les délais, le locum tenens perd ses droits et le CA demande au Saint-Synode la désignation d’un nouveau locum tenens qui agira conformément aux dispositions de cet article.
2. Mischa le 08/05/2013 15:54
Интереснейший текст! Но как я понял о. Г. Кочетков давно призывал Архиепископию вернуться в лоно Церкви Матери и всячески поддерживать русскую традицию. Почему же его друзья в Париже к нему не прислушались?
3. Gueorguy le 08/05/2013 15:57
Il convient de préciser à Daniel quelques régles élémentaires du droit.

En cas de conflit ou contradiction entre deux articles (dans un contrat, dans des statuts), c'est le premier cité qui s'applique.

Mais il n'y pas pas de contradiction et, au contraire, un suivi. Puisque les dispositions de l'article 54 ne peuvent s'appliquer, ce sont celles de l'article 55 qui le sont entierement (qui pallie à une difficulté de mise en oeuvre de l'article précédent).

Article 55. Cas d’empêchement exceptionnel.

La convocation de l’AGE chargée de désigner le nouvel Archevêque ne peut être reportée que dans des circonstances exceptionnelles ne dépendant pas de la volonté du locum tenens, tels que des actes de guerre ou toutes autres situations analogues. Dans ce cas, le locum tenens et le CA gardent leurs fonctions et ils ont l’obligation de convoquer l’AGE à la première occasion. Durant cette période, le locum tenens jouit de tous les droits et prérogatives de l’Archevêque diocésain. Si, en raison des circonstances décrites ci-dessus, il est impossible d’entrer en communication avec le Patriarcat, le plus ancien des évêques auxiliaires en ordination et en activité assume ipso facto les fonctions de locum tenens.
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Je concède à Daniel que le cas de circonstances exceptionnelles s'appliquent avec des considérations larges mais que la notion de "analogues à des cas de guerre" n'est cité que comme un exemple ("telles que"). Reste que l'on peut aisément appliquer cet article à la situation actuelle, parce qu'elle est :
- Exceptionnelle, puisque c'est la première fois qu'elle se produit
- indépendante de la volonté du Locum Tenens. (C'est bien le Patriarche qui n'a pas validé la liste).

Et force est de constater que c'est bien cet article qui est appliqué ! Seule une action en justice pour le contester - si elle est couronnée de succès - pourrait remettre cela en question. Daniel envisage-t-il de l'entreprendre car le contester, ici, ne sert à rien.

Dans cette article 55, il est, d'ailleurs, expressement écrit que:
"Durant cette période, le locum tenens jouit de tous les droits et prérogatives de l’Archevêque diocésain."

Comprendre que ses prérogatives (celle du Locum Tenens) se trouvent être étendues à celle de l'Archevêque diocésain.Ceci à partir de la fin des 4 mois (Daniel se trompe d'une semaine! Décidément, il n'a pas de chance !), c'est à dire le 16 mai. Quant à ces nouvelles prérogatives, elles sont bien plus larges que celle de seulement organiser les élections. Les statuts les définissent précisément.
4. Daniel le 08/05/2013 16:30
@ Gueorguy

Aussi bien dans la lettre envoyée au Patriarche que dans le CR de la réunion, je n'ai vu de mention à l'article 55... Donc je m'interroge. Je ne conteste rien, je constate simplement, mais je me dis que si les choses tournaient mal pour un des 3 camps en présence, il pourrait largement contester les choses devant les Tribunaux en s'appuyant sur l'article 54... et 55.
Je suis simplement la chose avec intérêt, attendant les prochains épisodes.
5. Gueorguy le 08/05/2013 16:46
Au demeurant, je présente mes excuses aux lecteurs de ce blog. J'ai pris la peine d'apporter une réponse précise à la remarque "juridique" de "Daniel" mais je n'avais pas prêté attention que c'était la file de discussion concernant l'entretien du père Georges Kotchetkov qui aborde des sujets bien différents et plus étendus que les questions juridiques que soulève Daniel.

On pourrait avoir la malicieuse perception que c'était une manoeuvre classique pour détourner l'attention du contenu de cet important entretien. Cela dit, cela me fait bien penser à la méthode régulièrement employée par l'un des mes détracteurs qui sévit, avec de telles méthodes, sur d'autres sites. Que l'on me pardonne ces pensées !
6. Boris le 08/05/2013 16:49
Et toi aussi, Brutus? Les meilleurs amis de l’Archevêché fuient la galère!

Ami intime et coreligionnaire de la FRAT, objet des plaidoiries d'une certaine dynastie + "et Fils", défenseurs ardents de la Fraternité Saint Philarète dans le récent conflit Arkhangelsk, voilà que le père Kotchetkov se joint subitement aux conjurés et se met à sonner le glas de Daru...

Sa défense n'a-t-elle pas été la Pomme de discorde avec l’Église russe et son primat il y a très longtemps.

Concluons en que le diagnostic Archevêché n'est pas des meilleurs!!!
7. Daniel le 08/05/2013 19:38
@ Guerguy

La perception est une chose, la réalité en est une autre. Si vous n'avez pas encore remarqué sur ce blog et d'autres forums que Daniel et M Maraite ne sont pas la même personne, c'est que votre sagacité n'est guère très affutée.

Pour en revenir à l'article, si j'ai bien compris, ce père Georges proposait à Daru de demeurer "une réserve indienne" ou une sorte de "ghetto russe" pour reprendre les expressions chères à Tchetnik. Mauvaise stratégie, comme bien d'exemples le montrent.
8. jean-marie lotte le 08/05/2013 21:43
Cher Boris! Le p.George est de nos jours très actif pour le Patriarcat. C'est une personne proche du primat actuelle, depuis toujours c'est en plus l'un des prêtres qui œuvre le plus pour l'introduction du russe a la place du slavon...mais c'est déjà un autres sujet !
9. Victorov le 09/05/2013 10:49
1. Je puis comprendre Gueorgy, qui n'évoquait pas - je pense - M. Maraite, mais un autre forumiste acharné, un certain "D.S." (prénom complet : "Daniel") qui avance parfois des arguments proches de ceux de "notre" Daniel. La confusion est donc possible ...

2. Encore une fois, si Daru cesse de se référer à la tradition russe, on ne voit pas pourquoi cet archevêché doit être maintenu, au sein du même patriarcat, en parallèle aux archevêchés grecs existants dans les différents pays européens (et qui ont déjà des paroisses francophones, germanophones, anglophones, etc.).
10. Daniel le 09/05/2013 16:38
@ Victorov

Mais ne savez-vous pas que le prénom Daniel est porté en France par plus d'une personne? Il faut vraiment ne pas avoir lu ce que j'écris et ce qu'écrit Daniel Struve pour nous confondre. Surtout ne tentez de devenir détective, vous feriez faillite.
11. Mischa le 09/05/2013 22:00
@ Daniel - Commentaire № 4
Объясните мне почему вы думаете что сейчас возникла ситуация, когда Архиепископия может подавать в суд о несоблюдении Уставов?
12. Gueorguy le 10/05/2013 20:52
D'abord. @7 - Daniel.

Laisosns tomber cette histoire de perception très conditionnelle. Peu importe.
Ce n'est pas le sujet de cette file et j'ai eu tort de l'aborder.

Ensuite @4 - Daniel.

Comme je l'ai écrit, c'est à peine plus le sujet de cette file de discussion. Mais je vais répondre une dernière fois sur cette question.
Il n'y avait nullement besoin de citer tel ou tel article dans les documents dont vous parlez. Dès lors qu'il se réfère aux statuts, ces articles en font partie. Cela dit, je pense que le Patriarche Bartholomée se place strictement ecclésial et ne fait référence qu'au Tomos. Et pour lui, l'alinéa 7 du TOMOS répond tout à fait aux questions posées par la situation actuelle.
Le reste relève de l'appréciation des uns et des autres. Enfin, en dehors de cette situation, quiconque "pourrait largement contester les choses devant les Tribunaux en s'appuyant sur l'article 54... et 55." ou de n'importe quel autre... Je vous le confirme... Que cela soit motivé ou fantaisiste. L'important est le résultat de la démarche et pas du tout le fait de l'entreprendre.

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Je ne souhaite plus prolonger, ici, de développement sur les questions juridiques. La file de discussion est consacrée à l'opinion et au regard que porte le père Georges Kotchetkov sur la destinée de l'Archevêché en laquelle, lui, ne se berce pas d'illusion. Et surtout, cette file est consacrée à l'exposition de ses arguments.

Et je ne crois pas un instant que lui, pas plus, par exemple, que le Métropolite Antoire Bloom - cité en exergue sur le site de l'OLTR (voir lien ci-dessous) n'entrevoyaient, par le maintien du lien avec la Russie, la constitution d'une "réserve indienne".

Reprenons cette phrase du père Georges Kotchetkov:

"L’archevêché a toujours été lié avec la Russie, avec son histoire. Son souhait était de retourner dans le pays et de acquitter de ses dettes à l'égard de la Patrie. Comment ne pas admirer ceux dans l’émigration russe qui ont quitté leur pays malgré eux et qui s’estimaient toujours être les débiteurs de la Russie, de l’Eglise russe et de son peuple. "

Et plus loin:

"Quelles sont donc les erreurs commises ?
Je crois que les mauvais choix ont été faits à la fin des années 80 et au début des années 90 du siècle dernier. C’est alors que l’archevêché n’a plus voulu se considérer russe et à s’est même senti gêné de sa russité. "

Bref. Plutôt que de citer des bouts d'articles, il convient de relire avec attention cet entretien d'un père Georges que certains - parmi lesquels il y en a à qui l'on y tresse de belles couronnes - ont voulu soutenir comme l'une des rares consciences de l'Eglise russe et qui n'ont pas entendu les conseils que, semblent-ils, le père Georges leur avait prodigué.
13. Vladimir: Il est bien dommage qu'il n'ait pas été entendu le 12/05/2013 10:58
Le débat concernant l'application des articles 44 et 45 des statuts est vraiment très secondaire (pour Misha, on pourrait attaquer par voie judiciaire cette application de l'article 45 en contestant le caractère exceptionnel de la situation autorisant l'application de l'article 45 et demander la nomination d'un administrateur judiciaire... Mais une telle démarche me semble vraiment improbable!); par contre, comme le souligne Gueorguy, l'analyse du père Georges est remarquablement clairvoyante et juste.

Le père Georges est considéré comme "moderniste" par les milieux conservateurs de l'Eglise russe pour son action en faveur de l’introduction de textes en russes dans les offices et d'un catéchuménat pour les adultes voulant se faire baptiser ou revenant à l'Eglise sans bases catéchétiques. Il connait bien Daru, ayant soutenu son master de théologie à St Serge il y a vingt ans (1993) puis gardant des liens étroits avec l'ACER et intervenant régulièrement comme conférencier. Il est clair qu'il a bien compris les enjeux,
"COMMENT NE PAS ÊTRE CONSCIENT QUE SEULE CETTE VOIE, CELLE DU PATRIMOINE ET DE LA RUSSITÉ QU’IL ÉTAIT ENVISAGEABLE, FÛT-CE VÊTU À L’EUROPÉENNE, DE RESTER FIDÈLE À SA VOCATION ET DE MIEUX SERVIR LE PLÉRÔME ORTHODOXE, GRÈCE, EUROPE OCCIDENTALE, AMÉRIQUE, ETC. COMMENT IGNORER, NE FÛT-CE QUE POUR UN INSTANT, CETTE MANIFESTE VOLONTÉ DIVINE, SON DEVOIR À L’ÉGARD DE LA RUSSIE ET DE SON ÉGLISE, CE LEGS DES ANCÊTRES, DE TOUS CEUX QUI ONT ÉTÉ ACTIFS AU SEIN DE L’ÉMIGRATION RUSSE",

bien diagnostiqué l’erreur de "S'ÊTRE (UN PEU) BRUTALEMENT ORIENTÉ EXCLUSIVEMENT SUR CONSTANTINOPLE ET, EN MÊME TEMPS, SUR TOUT CE QUI N’ÉTAIT PAS RUSSE..." et le triste échec qui en découle: "QUELLE PITIÉ! JE DÉPLORE NON SEULEMENT LA DISSOLUTION DU PATRIMOINE RUSSE, L’ÉCHEC QUE SUBISSENT L’EGLISE ET LE PEUPLE RUSSE. VOILÀ UNE ŒUVRE DIVINE VOUÉE À LA STÉRILITÉ."

Il est bien dommage qu'il n'ait pas été entendu… comme nombre de personnes, aussi bienveillantes que lui envers Daru et qui partagent son analyse, mais dont les voix ont été systématiquement étouffées (je pense en particulier à l'OLTR et à tous ceux qui en sont proches…)
14. Gueorguy: Juste, un point en marge le 12/05/2013 18:35
@ 13 - Vladimir

Juste, un point en marge. Il s'agit des articles 54 et 55 (et non 44 et 45). Car il convient d'être précis même si je suis d'accord avec vous, cette question est secondaire; en tout cas, elle n'est pas liée à cette file de discussion.

Sur l'action du père Georges Kotchetkov. J'ai peu d'informations sur ses pratiques catéchétiques et par quelles formes elles s'exprimaient. Peut-être, celles-ci étaient jugées trop "avant-gardistes" et soulevaient quelques réprobations de milieux plus traditionalistes. On ne peut pas, non plus, reprocher les prudences exprimées. Il ne faut pas oublier que toutes les années où l'Eglise se trouvaient sous le contrôle de l'URSS, elle s'est justement préservé de toutes influences extérieures et de toutes tentatives de se faire déstabiliser en conserver très rigoureusement un rite qui pouvait paraitre très figé. C’est aussi grâce à cela que l’Eglise a survécu à ces années du communisme.

Et dans ce contexte, l’introduction de la pratique de la langue russe moderne apparaissait, déjà, comme une innovation justement perçue comme dangereuse. Mais, en plus, il y avait un contexte particulier qui n’a pas arrangé les choses.

Il faut comprendre que cette tentative d’introduction de la langue russe moderne se réalisait au moment de la libération de l’Eglise russe du Joug du communisme mais, aussi, car c’était, justement à la même période, au moment de l’éclatement de l’URSS (Le début des années quatre-vingt-dix !). Et l’introduction du russe moderne donnait la perception de cautionner les séparatismes nationaux (*) qui introduirait, à leur tour, leur langue nationale. Le slavon étant lui perçu comme la garantie d’une langue unique pour toute l’Eglise dans les pays de l’ex-URSS d’alors et, donc, de l’unité de l’Eglise.
Mais, il n’y a pas qu’en Russie et dans l’ex-URSS que la résistance à l’introduction du russe moderne s’est opérée, au sein de l’Eglise russe.

En marge de ses observations sur la situation de l’Archevêché, on peut noter un reproche qui n’est pas sans fondement, dans les propos du père Georges K. (qu’il s’adresse, aussi, à lui-même).

Celui-ci écrit, en effet :
« Je ne peux que regretter le cours des évènements.
J’ai été le témoin de cette évolution. Au début des années 90, j’ai essayé, maladroitement peut-être et sans finesse, d’expliquer lorsque me trouvant en France qu’il est indispensable, et cela en toute urgence, de dire les offices en russe, de catéchiser les adultes, de contribuer à la création de communautés et de fraternités sans, en aucun cas, renoncer à ses racines russes et à la langue russe. »

Pour avoir été le témoin de quelques très timides tentatives, au demeurant, assez infructueuses, je peux confirmer que la résistance à l’introduction du russe moderne a largement touché notre Eglise russe en France. Tout juste puis-je citer les efforts, malheureusement, aujourd’hui, oubliés d’un père Georges Sérikoff. Un parent qui m’était des plus proches exprimait, avec regret, cette observation : le russe est, à peu près, la seule langue moderne qui n’est pas reconnue comme une langue liturgique. Il est inutile d’entretenir ces regrets quand bien même c’est à partir de ce type de constats que le père George Kotchetkov établit son diagnostic de la situation actuelle.

Il se trouve que j’ai assisté à la présentation, à Paris, du recueil « La doctrine sociale de l’Eglise russe » et j’ai eu l’opportunité de poser au métropolite Cyrille (plus tard, il devenait le Patriarche de Moscou) la question de savoir si l’introduction de la langue russe ne faciliterait pas une meilleure relation entre l’Eglise et la société, puisque c’était la préoccupation de cet ouvrage rédigé sous sa conduite. Mgr Cyrille n’a absolument pas rejeté cette idée et, plus, même, a insisté sur le caractère pédagogique qui serait contenu dans une telle démarche. Il a, bien sûr, marqué la nécessaire prudence quant à la qualité des traductions et a invité, aussi, à ne pas se leurrer exagérément en pensant que cela serait la solution à tous les problèmes pour atteindre des populations non (ou plus) ecclésialisées ; prenant l’exemple, devant un public au sein d’une institution catholique, de l’abandon excessif du latin au profit des langues modernes qui n’avait pas résolu de problème.

(*) Exemple douloureux de l’Ukraine ; avec le problème du schisme du dit « patriarcat d’Ukraine » ; fomenté par le candidat malheureux à l’élection, un an auparavant, au patriarcat de Moscou, Philarète Denisenko qui se lançait, alors, dans une aventure personnelle mais, un temps, soutenu par les autorités politiques.
15. Galina le 12/05/2013 19:35
@ Gueorguy

Le métropolite Hilarion
"Il a d'abord rappelé que l'Église Russe n'avait pas arrêté de position sur la question de la traduction des textes liturgiques du slavon en russe; les avis y sont partagés et la question doit être abordée sous plusieurs aspes."
16. Tchetnik le 12/05/2013 21:55
Il conviendrait de les traduire du grec au russe de plus, le slavon n'étant lui-même qu'une traduction que l'Histoire a prouvée ne pas être parfaite.
17. Vladimir: L’archevêché n’en aurait d’ailleurs pas l’énergie le 12/05/2013 23:16
"Le slavon constitue une partie intégrante de la tradition liturgique de l'Eglise russe. Il a absorbé de nombreux traits du grec ancien, la langue du Nouveau Testament et des saints Pères, et les particularités de la langue vernaculaire des anciens slaves, et l'expérience des saints ascètes qui s'adressaient à Dieu avec les mots des prières slavonnes.

Le slavon est la langue liturgique utilisée par tous dans l'Eglise russe. Il n'est pas seulement la richesse de notre Eglise locale, mais aussi un trésor culturel de l'humanité qu'il faut garder et conserver."

"Projet de document sur le slavon dans la vie de l'Église russe du XXIe siècle" de la Commission Inteconcilliaire de l'Eglise russe (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Projet-de-document-de-la-Conference-Interconciliaire-CI-sur-le-slavon-dans-la-vie-de-l-Eglise-russe-du-XXIe-siecle_a2800.html).

Mais ce n'est pas l'objet du fil, qui est bien l'analyse très pertinente de la situation de Daru: peut être qu'un sursaut peur encore permettre de déjouer le pessimisme de la conclusion "Il est aujourd’hui impossible de faire marche arrière et j’en suis parfaitement conscient. L’archevêché n’en aurait d’ailleurs pas l’énergie" et permettra à Daru de prendre la place qui lui reviendrait dans la "véritable renaissance ecclésiale, indispensable pour nous tous, que ce soit en Russie ou en Occident, à Paris, à Bruxelles, en Amérique ou où que ce soit ailleurs. "
18. Mischa : Страница Архиепископии перевернулась навсегда. le 13/05/2013 09:47
Теперь Архиепископия пожинает свои плоды. За 10 лет правления вл. Гавриила, они полностью стали глухими и слепыми, но зато очень хорошо руководили своим Епископом. Теперь он отправлен далеко...отдыхать. Настали времена тяжелые.

Но так как они все эти годы совершенно сознательно шли по пути слепцов, то и сами ослепли и оглохли. Их теперь возьмут за руку и поведут в нужном направлении. Радоваться можно только тому что пришел митр.Эммануил, который наведет порядок в этом хаосе, судах и отлучениях.

Страница Архиепископии перевернулась навсегда.
19. Irénée le 13/05/2013 10:29
Pour revenir au sujet de ce fil, je trouve l'analyse du Père Georges assez dure et en partie injuste.
Il est très excessif de parler de "répudier le patrimoine". Il y a certainement eu des erreurs de commises, des décisions inappropriées, mais aussi beaucoup de choses positives !
Regardez les dix dernières années de l'archevêché, regardez le nombre de créations de paroisses, l'accroissement des monastères, les ordinations de diacres et prêtres... ce sont des indicateurs plus objectifs du dynamisme de ce diocèse que les impressions d'un abandon du caractère "russe" ! et ce sont des éléments conformes à la mission de l'Eglise !
Autre point à propos de patrimoine : le travail effectué par l'archiprêtre André Fortounatto sur la Liturgie en 2011, et sur les Vigiles l'année précédente. Il s'agit bien là, explicitement, de préserver l'héritage liturgique reçu de l'émigration russe en Europe occidentale, en mettant par écrit les rubriques et les usages observés pendant cinquante ans dans les paroisses de l'archevêché !
Ces commentaires extrêmement pessimistes ne devraient pas avoir leur place dans des échanges sur la vie de l'Eglise. L'Eglise et son avenir sont entre les mains de Dieu, et il ne devrait pas y avoir de place pour des analyses qui semblent oublier ce qui tient le plus de place dans nos vies : l'Amour et la miséricorde du Seigneur Ressuscité et sa sollicitude pour son Eglise !
20. Daniel le 13/05/2013 19:20
Je suis partiellement d'accord avec Irénée. Il faut voir le positif aussi. Mais il faut aussi des critiques sinon l'on tombe dans l'autocongratulation chères à certains orthodoxes.
21. Tchetnik le 13/05/2013 22:10
@Irénée

En effet, on peut dire que de ce point de vue l'existence de l'archéveché fut positive, avec de nombreuses paroie leurs fidèles et qui parviennent à susciter leurs propres prêtres, diacres, choeurs et autres pour beaucoup d'entre elles. Cela doit être reconnu même si les choix théologiques peuvent être pour certains plus discutables.

En fin de compte le choix de Daru pour des paroisses d'expression française a certainement été plus positif et fructueux que celui du "tout russeE de L'EORHF de Genève.

Cependant, si l'Église est entre les mains de Dieu, Il n'est pas exclusif quant au choix de Ses instruments pour la gérer correctement et quand lesdits instruments font défaut, il est bon de le signaler et de le corriger.
22. Irénée le 14/05/2013 09:26
Merci à Daniel et Tchetnik pour ces commentaires. Et bien entendu je ne conteste pas la nécessité de rester critique... mais c'est l'approche systématiquement négative et pessimiste que je trouve un peu lassante...
Il ne convient pas non plus de parler de ce diocèse au passé, c'est encore le groupe le plus dynamique et sans doute le plus important en France par le nombre de paroisses !
23. Mischa le 14/05/2013 12:19
@Irénée " c'est encore le groupe le plus dynamique et sans doute le plus important en France par le nombre de paroisses ! "

Ну и ну! Действительно есть ещё "динамичная группа". Она состоит из таких людей как большинство членов Совета архиепископии и ещё кое-кто, которые активно на протяжении 10 лет вели активную политику отвержения Русской Церкви, внедрения в архиепископию людей далеких от традиции русской эмиграции. Более того эта динамичная группа - руководила вл. Гавриилом и привела к тому что ОН открыл приходики по Франции и Англии, которые состоят из 10-12 прихожан, служат там 3 раза в месяц - вот вам уважаемый Иреней "par le nombre de paroisses ! ".
Зачем это было делать? Ответ простой- чтобы голосовали эти французские приходики за политику проводимую " динамичной группой".
ПОЛНЫЙ ТУПИК! О полном крахе Архиепископии очень хорошо пишет отец Георгий Кочетков.
Надежды на будущее "возрождение" из пепла - НЕТ НИКАКОЙ.

Да, если придет отец Иов Гейча - ОН наведет порядок в рядах этой "динамичной группы", поставит её на место, но какие отношения будут с РПЦ и РПЦЗ - здесь полный туман.
24. Irénée le 14/05/2013 14:19
Je répondrai volontiers à Misha qui semble s'adresser à moi, si quelqu'un pouvait me préciser sa question... mon russe est trop médiocre, et je crains un contresens ! j'ai parlé de groupe dynamique, mais pas de dynamique de groupe !
25. Gueorguy le 17/05/2013 10:41
Juste une exception à la règle qui voulait délaisser le traitement de l'application de l'article 55 des statuts (principalement les messages, ici, n°3, 4 et 12 plus quelques entrefilets dans d'autres messages) pour signaler que l'application de cet article est largement contestée par D.S. mais l'hypothèse de ce dernier semble s'appuyer, entre autres, sur une interprétation tronquée des statuts et sur une importante erreur de traduction comme je l'indique dans ce même forum (voir lien ci-dessous).

Et le texte anglais écrit explicitement :

" Secondly, the Patriarchal proposal invites you, to the extent that the statutes permit, to renew your confidence in me ..”

Qui aurait dû être traduit de la sorte:

« Deuxièmement, la proposition patriarcale vous invite, dans la mesure où les statuts le permettent, de renouveler votre confiance en moi .. »

C’est-à-dire, exactement le contraire de la teneur de la phrase diffusée en français et il apparait que c’est justement parce que les statuts le permettent (et, pour le coup, à quel autre article que l’article 55 non explicitement invoqué, il pourrait être fait référence ?) que le patriarche « invite » à renouveler la confiance au Locum Tenens qui, à partir de ce moment voit, en plus, ses prérogatives étendues. L’article 55 est, là aussi, d’une clarté limpide : « le locum tenens jouit de tous les droits et prérogatives de l’Archevêque diocésain ». SUITE ICI
26. Vladimir le 17/05/2013 14:46
Christ est ressuscité!
Bravo Gueorguy pour votre magistrale analyse.

Et je suis d'accord avec vous: arrêtons le droit civil, somme toute secondaire pour nous, et revenons à l’ecclésiologie orthodoxe, donc à la situation canonique de l'Archevêché et au(x) tomos: quelle analyse proposeriez-vous là?
27. Daniel le 17/05/2013 16:51
@ Vladimir et Gueorguy

De qui vous moquez-vous? Dans les affaires orthodoxes, le droit civil prime car c'est celui des tribunaux et en cas de conflits, les orthodoxes sont experts pour aller devant les tribunaux. Si l'ecclésiologie orthoodoxe était respectée, il n'y aurait pas 5 évêques orthodoxes dans la même ville avec des titres exotiques, les prêtres et paroisses ne quitteraient pas leurs diocèses sans congé canonique, il n'y aurait pas de superposition de diocèses etc. L'ecclésiologie est le cadet des soucis de biens de têtes mîtrées, sauf quand elle les arrange, seul compte pouvoir et influence... Telles sont les règles du jeu.
28. Vladimir le 17/05/2013 22:33
Christ est ressuscité!
Bien cher Daniel,

Votre constat est bien celui d'une triste réalité. Mais ce n'est pas parce que d'autres se vautrent dans l'erreur que nous sommes obligés d'en faire autant! Avant de disséquer leurs pailles, essayons déjà de nous débarrasser de nos poutres: élevons le débat parmi nous! Qu'auriez-vous à dire sur la situation ecclésiologique de l'Archevêché?
29. Daniel FABRE le 18/05/2013 08:03
je partage l'analyse de Daniel ! de toute façon, voulu ou non les règles du droit civil s'appliquent de façon obligatoire, et pour l'ecclésiologie, en effet cela nous fait rire, elle est selon les cas importante, peu importante, ignorée quand cela arrange......
30. Gueorguy le 18/05/2013 19:13
Les bras m'en tombent !!!

Est-ce de la provocation ou de l'incompétence (ou les deux réunies?) mais je ne voudrais pas que l'on croit que je me moque de qui que ce soit.
Je voudrais simplement invoquer un peu de bon sens.. Et contenir quelques dérives:

Si, lors de l'AGE ou l'AGO de son association cultuelle, ayant soigneusement indiqué ce point à l'ordre du jour, ayant correctement fait voté ses membres réguliers, le tout en respectant scrupuleusement ses statuts, une paroisse « orthodoxe » adopte une disposition selon laquelle elle ne reconnait plus la Résurrection du Christ, cette résolution « primera » devant les tribunaux civils !!! Quant à rester orthodoxe… cela sera une autre affaire!

Vous vous égarez, chers amis.
31. OLTR WEB-MASTER le 18/05/2013 20:29
Un texte a été proposé par notre site sur la distinction entre le droit canonique et le droit civil,

Voir le lien ci-dessous :
32. Daniel le 18/05/2013 22:30
@ Gueorguy

Rien n'empêche une association cultuelle de changer ses statuts pour devenir "association de l'adoration de la carotte sacrée et du chat ganté". Les membres ne seront plus considérés comme orthodoxes par l'église mais cela ne voudra pas dire automatiquement que l'association perdra les biens qui sont les siens devant un tribunal civil. Tout dépend des statuts; s'ils sont modifiables et que la majorité requise est atteinte, le tour est joué. C'est ainsi que les associations passent d'un diocèse à un autre.
33. Daniel le 19/05/2013 00:02
"Seuls les Canons de celle-ci constituent pour elle des règles de conduite que personne ne peut changer." Extrait du texte publié par Séraphin Rehbinder

Vu le nombre de fois où des patriarches de Constantinople ont prié avec des hérétiques au mépris des canons, cette phrase m'a bien fait rire. Je m'en tiens les côtes...
34. Daniel FABRE le 19/05/2013 07:25
les tribunaux civils sont là pour dire le droit et non pour faire de la Théologie ou déterminer des Dogmes, ils n'en n'ont strictement rien à faire ! et effectivement ils font simplement appliquer le droit essentiellement civil. (non canonique ou autre )
et encore heureux qu'ils n’interfèrent pas dans la conscience des gens....! là ils se déclarrent eux-même " incompétents " . (en terme de droit ) alors non, cher Gueorguy, il n'est pas d'égarement.
35. Marie Genko: il nous faudrait effectivement nous mobiliser et aller devant les tribunaux civils le 19/05/2013 08:45
Gueorguy a raison.

Si une paroisse orthodoxe tombait dans l'hérésie, comme il l'indique ci-dessous:

"une paroisse « orthodoxe » adopte une disposition selon laquelle elle ne reconnait plus la Résurrection du Christ,..."

A ce moment là, il nous faudrait effectivement nous mobiliser et aller devant les tribunaux civils pour empêcher une église orthodoxe de rester aux mains d'hérétiques.
Mais tant qu'il ne s'agit que de querelles internes, il convient d'éviter de tout son pouvoir de recourir aux tribunaux....
36. Vladimir: En fait Daru est dans la pire des situations anticanoniques que souligne Daniel (27) le 19/05/2013 15:08
Christ est ressuscité!

Je suis surpris que tant d'Orthodoxe donnent au droit civil la prééminence sur le droit canonique alors même que je crois me souvenir d'un canon, voire même d'une épitre, dont je ne retrouve pas les références, prescrivant aux Chrétiens de ne pas en appeler aux tribunaux civils... Je pense personnellement que, si le droit civil peut s'appliquer aux murs, comme l’écrit Marie, c'est l’ecclésiologie qui devrait seule gouverner les âmes. Et c'est bien un problème ecclésiologique qui se pose à Daru, dont l'absence d'évêque est le signe le plus évident.

En fait Daru est dans la pire des situations anticanoniques que souligne Daniel (27): un évêché qui a quitté son Eglise sans congé canonique, cette séparation n'étant pas reconnue par le Saint synode et justifiant la création du diocèse de Chersonèse, qui revendique la continuité canonique avec l'Administration des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale et l'exarchat du patriarcat de Moscou en Europe occidentale dont se réclame aussi Daru. Ce cas exceptionnel se justifiait à l'origine par les circonstances exceptionnelles (asservissement et persécutions soviétiques) et son côté provisoire; il devait donc cesser avec la disparition des "circonstances exceptionnelles", comme cela a bien été souligné par Mgr Euloge, lorsqu'il décida de retourner à l'Eglise russe en 1945-46, et par le patriarche Athenagoras lorsqu'il annula sa juridiction sur Daru et l'appela à retourner sous l'omophore du Patriarcat de Moscou en 1965. On peut évidement considérer que ces décisions là étaient prématurées, l'Eglise russe étant encore captive alors, mais sa libération claire et évidente après 1991 a complètement changé la donne et plus rien ne justifie l’existence de cet "OVNI" ecclésiologique.

Je pense que là se trouve la véritable origine du problème existentiel de Daru et il me semble très caractéristique du déni psychologique où vivent ses dirigeants le fait que ce point essentiel est toujours soigneusement occulté.
37. Daniel FABRE le 19/05/2013 17:33
on ne donne pas la prééminence sur le droit canonique ! pourquoi encore une fois dénaturer les propos des autres ? non mais " rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu " dire la loi c'est dire la loi dans le cadre de la loi qui régit les associations cultuelles ! et pour le reste je redis : alors les tribunaux se déclarent incompétents !
quant aux droits canoniques qui est assez vieux dans l'Eglise sait combien des " responsables " de l' Eglise même sans le prétexte de : " l'économie " s'assoient dessus !
38. Clovis: Vladimir , Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse le 19/05/2013 19:11
@ Vladimir 36

Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse brillante et clairvoyante.
L'autre problème que celui de l'ecclésiologie est foncier, nous l'avons vu à Biarritz, à Nice, un jour où l'autre la question se posera pour Daru. J'ai peur que leur amour du "foncier" ne finisse comme à Lesna. L'Eglise n'est pas une association de petits propriétaires, ni un syndic' immobilier.
39. Marie Genko: l'ambassadeur de Russie avait-il le droit de faire cadeau de l'église de la rue Daru à une association cultuelle? le 21/05/2013 04:25
Je voudrais reprendre la phrase de Victorov ( 9) ci-dessus:

"Encore une fois, si Daru cesse de se référer à la tradition russe, on ne voit pas pourquoi cet archevêché doit être maintenu, au sein du même patriarcat, en parallèle aux archevêchés grecs existants dans les différents pays européens (et qui ont déjà des paroisses francophones, germanophones, anglophones, etc.)."

Je pense que là est le fond de la question.

L'autre fond de la question est, l'ambassadeur de Russie avait-il le droit de faire cadeau de l'église de la rue Daru à une association cultuelle?
Car nous voyons bien aujourd'hui que les statuts, qui étaient sensés obliger cette église à revenir dans le giron du Patriarcat de Moscou, ne remplissent pas aujourd'hui leur obligation initiale.
40. Irénée le 21/05/2013 09:37
Marie, vous confondez les questions de propriété foncière et celles concernant la vie de l'Eglise.
Même si la cathédrale de la rue Daru retournait à Moscou, cela n'empêcherait pas la centaine de paroisses de vivre, et je préfère une cathédrale qui déménagerait dans un garage de banlieue qui annonce l'évangile et reste fidèle à l'Eglise des Apôtres et des Pères, plutôt qu'une église vénérable qui reste un club ethnique fermé
Je m'intéresse peu aux questions de patrimoine immobilier... même si je suis profondément peiné par toutes les agitations autour de ces problèmes ces dernières années.
41. Irénée le 21/05/2013 10:54
@Daniel, message 33

Soyez juste s'il vous plaît : SS Bartholomés et ses prédécesseurs n'ont pas plus prié avec des catholiques-romains ou des protestants que SS Cyrille de Moscou ou le Métropolite Hilarion, ou tant d'autres... comme vous le savez, toutes les Eglises orthodoxes sont membres du Conseil oecuménique des Eglises, à l'exception de l'Eglise de Géorgie et de celle de Bulgarie. Par conséquentt, les délégués de toutes les Eglises orthodoxes ont l'occasion lors de diverses réunions de prier avec des "hérétiques"...
42. Vladimir : Comme je l'écrivais précédemment, les "circonstances exceptionnelles" justifiant le "règlement canonique provisoire " le 21/05/2013 11:16
Bien cher Daniel Fabre,

Les faits sont têtus et il suffit de les regarder en face: voyez le nombre de commentaires sur ce sujet (dans des pétitions et des lettres ouvertes, sur ce blog et sur d'autres...) qui parlent statuts et immobilier, donc droit civil. Combien en voyez-vous, en dehors du mien, qui parlent d'ecclésiologie? C'est cette situation de fait là que j’appelle "donner au droit civil la prééminence sur le droit canonique" et votre dernier commentaire n'y fait pas exception: vous ne dites rien de la situation canonique de cette "centaine de paroisses".

Car là est la question: ces paroisses ont été crées dans l'Eglise russes par des membres de l'Eglise russes et dépendaient canoniquement du métropolite de St Petersbourg. Leur administration a été confiée à Mgr Euloge par décret du saint patriarche Tikhon du 8 avril 1921 et par une lettre du métropolite Benjamin de Petrograd lui transmettant sa juridiction sur ces paroisses (http://www.exarchat.org/spip.php?article89). Dans la continuité canonique c'est le diocèse de Chersonèse qui en assure actuellement la suite (http://www.egliserusse.eu/Quelques-mots-sur-le-diocese-de-Chersonese_a15.html).

Le tomos de 1931 en fait "un Exarchat unique et spécial du Très saint Trône patriarcal Œcuménique dépendant directement de celui-ci", les plaçant ainsi directement sous l'autorité du patriarche de Constantinople, qui délègue ses prérogatives à son exarque, en précisant qu'il s'agit là "d’un règlement canonique provisoire de la situation ecclésiale des paroisses orthodoxe russes en Europe..." (http://www.exarchat.org/spip.php?article857)

Le tomos de 1999 reprend explicitement les termes du précédent: "Cet Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, dirigé par l’Archevêque d’Eucarpie Serge, constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931, soumis directement au Patriarche Œcuménique et à son Saint et Sacré Synode, constitue un organisme ecclésial unifié, dépendant canoniquement et de manière immédiate du Trône Œcuménique."

Comme je l'écrivais précédemment, les "circonstances exceptionnelles" justifiant le "règlement canonique provisoire " de ce groupe de paroisses ayant disparu, le respect des canons demande le retour à la situation canonique normale dans la juridiction de l'Eglise qui les a fondé. Cela me semble être la seule analyse ecclésiologique acceptable (je ne l'ai du moins jamais vu réfuter au plan canonique) et refuser d'en tenir compte c'est bien refuser de considérer le droit canonique.
43. Daniel le 21/05/2013 15:00
@ Irénée (message 41)

Vous avez bien évidemment raison. Les bastions de l'antioecuménisme se font rares.
44. Daniel FABRE le 21/05/2013 18:43
Cher Vladimir, je ne conteste pas que pour l'Eglise ce sont les canons qui devraient prévaloir, je dis seulement le droit qui régit les associations cultuelles et je déplore d'ailleurs que en ceci César soit concerné en loi par l'Eglise....! toutefois, encore une fois revendiquer les canons ici et passer pardessus là ne rend pas crédible l'église institution aux yeux des enfants de César; la dispora, pas canonique, l'assemblée des Evêques en France, pas canonique, les Evêques auxiliaires, pas canonique etc.....et après on peut tricher comme vous relatez, créer des " canons provisoires " là je suis plié de rire.....tristement.
45. Vladimir le 22/05/2013 11:38
Bien cher Daniel Fabre,
Votre message 44 m’attriste beaucoup: d'une part vous confirmez que "on (la direction de l'Archevêché?) peut tricher comme je le relate", mais par ailleurs vous semblez justifier que nous trichions tous parce que d'autres trichent...

Mais n'est-ce pas à chacun de nous de faire effort, à son niveau, pour au moins ne pas tricher entre nous? Pourquoi ne pas analyser sérieusement les aspects ecclésiaux et moraux de cette situation au lieu de se voiler pudiquement la face en se cachant derrière les règles juridiques?
46. Daniel FABRE le 22/05/2013 16:41
Cher Vladimir j'ai écrit des faits comme :
Séraphim Rehbinder, membre de l’Archevéché Russe, fondateur de l’OLTR :

« De même, personne ne peut « décider » que « l’assemblée des évêques orthodoxes de France », telle que nous la connaissons, constitue le vrai « synode » (5) de l’Eglise territoriale de France, car cette assemblée ne l’est pas. Personne ne peut « décider » que la seule apparence donnée à quelque chose constitue l’essence de cette chose. En l’occurrence, on a donné le nom de « assemblée des évêques » à un comité inter épiscopal, sans que la nature de ce dernier ait changé d’un iota. Et ce fut sans doute une erreur, car tricher avec la réalité n’a aucun sens en matière ecclésiale. L’AEOF est en réalité, et par sa nature, une association (6) réunissant des évêques appartenant à des Eglises territoriales différentes, dont le diocèse comprend la France. Soit dit en passant, ils sont donc différents évêques du même diocèse ce qui est tout à fait contraire aux Saints Canons et cela constitue le nœud du problème. Cet organisme n’a donc aucune autorité ecclésiale véritable et entretenir l’ambiguïté à son sujet, volontairement ou non, ne peut qu’augmenter la confusion et compliquer les choses. »"
j'ai d'autres analyse sur la non canonicité de plusieurs Evêques dans une même ville...etc...
mais bien sûr la triche des uns ni n'implique ni n' incite, ni ne saurait excuser la triche des autres.
soyons rassurés, l'Eglise Est et ESt bien plus que des dérives ponctuelles d'un aspect institutionnel.
l'Eglise Est Sainte parceque son Chef Est le Christ !
47. Vladimir le 22/05/2013 18:10
Bien cher Daniel Fabre,

Vous avez parfaitement raison; ce point a été débattu en conférence panorthodoxe et mis à l'ordre du jour du saint Concile...

Mais quel rapport avec la situation anticanonique de Daru? Aucun de ces évêques n'a quitté son Eglise ... Pourquoi gloser sur cette paille panorthodoxe et ne pas parler de la poutre de l'Archidiocèse?
48. Daniel FABRE le 22/05/2013 19:45
@Vladimir
oui, je ne répondais qu'à votre message pour revenir aux droits canoniques et civils; pour ma part, je trouve que ce système d'association cultuelle est inapproprié pour l'Eglise d'autant qu'il permet justement ce chevauchement des lois.....et l'immixtion du privé, laïc agnostique souvent et pourquoi pas même athée.....Dans les règles de l'Eglise.
49. OLTR WEB-MASTER le 22/05/2013 20:31
L'OLTR est tout à fait heureuse que des citations s'inspirent librement des textes proposés sur son site officiel www.oltr.fr mais demande aux auteurs qui font librement un tel usage d'avoir l'élégance de donner la lien.

Ici, le texte -in extenso - évoqué par DANIEL FABRE se trouve sur le lien indiqué ci-dessous:
50. Daniel FABRE le 23/05/2013 07:25
cher OLTR vous avez sûrement d'autant plus raison que ce n'est pas sur ce lien que j'ai la citation mais sur celui-ci : " http://orthodoxie-libre.actifforum.com/t103-rue-daru-siege-ejectable "dans son dernier tiers, voilà, bonne journée !
51. Vladimir le 23/05/2013 11:38
L'extrait cité avait aussi été publié sur "Parlons" (lien). Ce sujet avait été débattu ensuite en IVème Conférence Panorthodoxe (juin 2009) et donné lieu à un accord consensuel. Dans le document final de la conférence, il est constaté que, «au stade actuel est impossible… un passage immédiat à l’ordre canonique strict de l’Église concernant cette question, à savoir la présence d’un seul évêque dans le même lieu. Pour cette raison, la décision est prise de proposer la création d’une certaine situation transitoire, qui prépare aussi la base d’une solution strictement canonique du problème». En conformité avec la décision susmentionnée, dans les différentes régions de la diaspora, des conférences épiscopales ont été instituées, réunissant tous les évêques orthodoxes canoniques de l’une ou l’autre région... (Conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk au sujet du saint et grand concile de l’Eglise orthodoxe . http://www.mospat.ru/fr/2011/11/03/news50923/).

Mais cela n'a toujours rien à voir avec la situation ecclésiale de Daru!
52. OLTR WEB-MASTER le 23/05/2013 16:10
@51 - Vladimir

Vous ne nous tiendrez pas rigueur, Vladimir, nous l'espérons, de veiller à l'authenticité et à la citation de nos sources.

Vous indiquez que le texte de Séraphin dont il est question, dans le débat actuel, avait été publié sur Parlons d'Orthodoxie et vous citez le message.

Si vous lisez l'introduction de ce message, il est clairement écrit que :

" Voici un extrait de l'intéressant discours de Séraphin Rehbinder, membre de l'exarchat des églises russes d'Europe occidentale du patriarcat de Constantinople, portant sur l'ambiguïté de l'organisation actuelle des contacts interorthodoxes en France: .."

La séquence "intéressant discours" est un lien hyper-texte qui renvoyait, à l'époque, au texte de Séraphin Rehbinder qui était disponible sur l'ancien site de l'OLTR.

Ce texte est maintenant repris sur le nouveau site de l'OLTR dont nous indiquons le lien, ci-dessous.

Et qu'il est correct de se référrer lorsque une citation de l'OLTR est proposée.

Merci pour votre compréhension.
53. OLTR WEB-MASTER le 23/05/2013 16:14
@ 50 - Daniel Fabre

Ce forum nous est inconnu et nous n'y avons pas accès (nous ne sommes pas inscrit). On ne trouve pas élégant d'y laisser faire des citations sans indiquer la source. Si vous êtes abonné, merci de leur répercuter notre observation.
54. Marie Genko le 26/05/2013 06:19
Cher Irenee,

Vous ecrivez :

...et je préfère une cathédrale qui déménagerait dans un garage de banlieue qui annonce l'évangile et reste fidèle à l'Eglise des Apôtres et des Pères, plutôt qu'une église vénérable qui reste un club ethnique fermé...

Comment pouvez vous accuser toutes les Eglises Orthodoxes d etre des clubs ethniques?

A vous lire on pourrait croire que seul l Archeveche est dans la Verite.....
C est tout de meme incroyable!
Il serait temps de vous poser quelques questions !!!!

Desolee pour les accents, j ecris depuis l Asie centrale....
55. Irénée le 26/05/2013 11:56
Chère Marie,
Permettez-moi de vous faire part de ma surprise suite à votre message.
Je n'ai jamais pensé que "seul l'archevêché ..." je crois que le Christ est la Vérité, que l'Eglise nous permet de participer à la vie divine... et je disais que si pour cela nous devions abandonner nos monuments historiques et vénérables pour des garages de banlieue, ce serait moins grave que de ne plus être fidèles à l'Evangile... et c'est vrai pour la rue Daru comme pour la rue Petel ou une autre... Le reste n'est qu'interprétation de votre part !
56. Tchetnik le 26/05/2013 12:44
Irénée ne fait que décrire la RÉALITÉ des faits, c'est tout.

Qu'elle dérange ne l'empêche pas de demeurer la réalité, laquelle n'est, d'un point de vue de la mission de l'Église, pas très positive.

Il serait effectivement temps de se poser bien des questions sur la raison d'être réelle de l'Église Orthodoxe en Europe Occidentale, car, au vu des résultats en termes de fréquentation et de formation catéchétique, ce n'est franchement pas terrible...
57. Irénée le 26/05/2013 18:40
Merci Tchetnik pour votre soutien !
Je vous trouve cependant un peu sévère dans votre évaluation de la situation de l'Eglise orthodoxe en Europe occidentale. Il y a, c'est vrai, des communautés "historiques" qui se sont repliées sur elles-mêmes et qui pour certaines sont en voie d'extinction, mais il y a aussi de nombreux lieux où la catéchèse, tant pour les adultes que pour les enfants, a lieu régulièrement...
Regardez aussi un annuaire des paroisses, vous verrez en France par exemple près de 250 paroisses, une vingtaine de communautés monastiques et plus de 300 clercs ordonnés !
Il ne s'agit pas là de miettes restant des paroisses issues de l'émigration, mais bien, je le crois, des germes d'une véritable implantation locale de l'Eglise.... Si certains n'employaient pas autant d'énergie à vouloir enfermer certaines communautés en "réserves indiennes", et s'il ne fallait pas sans cesse se battre contre cette vision restrictive et étriquée de l'Eglise, nous pourrions aller de l'avant !
Mais ne soyez pas trop dur, la situation est difficile, mais loin d'être désespérée ! et c'est le Seigneur qui bâtit la maison !
58. Tchetnik le 26/05/2013 22:17
@Irénée

En effet, je suis bien d'accord, mais la plupart des "monastères" ne comptent souvent pas plus de trois-quatre personnes (souvent encore moins...) et les paroisses mentionnées sont souvent au bord du gouffre, comme Menton qui ne compte plus que 4 personnes et Pau qui tombe en ruine (tout juste si les célébrants ne doivent pas porter un casque de chantier...).

La plupart de ces paroisses ont été sauvées in-extremis par cette fameuse nouvelle vague d'immigration que personne ne pouvait prévoir. En Suisse, sur plusieurs dizaines de paroisses, on ne compte que 5 ou 6 francophones et germanophones. Le reste ne vit que sur cette perfusion immigrationiste. CaD qu'elles n'ont pas su créer leur propre dynamique spirituelle.
59. Marie Genko le 27/05/2013 05:56
Cher Irenee,

Merci pour votre message 55.
Je suis contente de m'etre trompee en ce qui concerne votre vision des choses.
Voyez-vous, je crois que tous les patriarcats orthodoxes ont pris conscience de leur devoir de temoignage!
Je crois que la vision de clubs etniques, entretenue par de certains est deja depassee, et nous pouvons nous en rejouir!
Reste que certains pretres et certains fideles sont plus attachés aux traditions que d'autres, mais cela ne devrait en tous cas pas generer de conflits entre nous!

Reste la question de la propriete des eglises et en cela il me semble que les eglises construites par l'Eglise de Russie devraient en toute justice redevenir la propriete de l'Eglise de Russie.

Avec toute mon amitie Marie
60. Irénée:....Mais c'est le fait de se renfermer en club ethnique le 27/05/2013 08:46
@Tchetnik 58
Vous avez sans doute raison pour la plupart des monastères, mais en ce qui concerne les paroisses, je n'ai pas le même avis. C'est vrai que certaines paroisses "historiques" sont au bord de l'asphyxie, mais il y a aussi toutes celles crées ces dix dernières années en province, en particulier dans l'archevêché, et qui regroupent chaque dimanche de 30 à 50 personnes, toutes origines "ethniques" confondues... on en parle peu, car il n'y a rien de bien spectaculaire à signaler, si ce n'est l'existence simple et discrète de communautés eucharistiques orthodoxes ! l'Eglise !

@Marie 59
Je ne conteste pas l'importance de l'attachement aux traditions, elles font partie de l'héritage que nous avons reçu ! Mais c'est le fait de se renfermer en club ethnique, en oubliant presque complètement le rôle et la mission de l'Eglise qui est critiquable. Bon séjour en Asie !
61. Tchetnik le 27/05/2013 09:07
@Irénée

Il est vrai que ce type de paroisse se développe, en effet.

Hélas encore bien timidement et sans un vrai soutien épiscopal (ce qui est parfois mieux d'ailleurs).

A Genève, la paroisse Sainte Catherine de chambésy offre effectivement ce visage et elle est certainement la plus dynamique du canton. Bien avant certaines églises plus "anciennes".
62. Tchetnik le 27/05/2013 09:09
@Marie

Le fait d'être "attaché aux traditions" n'a rien à voir avec le fait de transformer une paroisse en réserve indienne. Car cela ne fait pas partie de la "tradition" de l'Église.

Vous avez le tort de confondre les deux.
63. Mischa: 60. Irénée - Mais c'est le fait de se renfermer en club ethnique le 27/05/2013 09:57
60. Irénée : "Je ne conteste pas l'importance de l'attachement aux traditions, elles font partie de l'héritage que nous avons reçu ! Mais c'est le fait de se renfermer en club ethnique, en oubliant presque complètement le rôle et la mission de l'Eglise qui est critiquable".

Давно хочу понять навязчивую неприязнь к «этническому/национальному православию». Почему это вызывает у людей Архиепископии такую ненависть?

1. Старое, ещё с 30 годов желание внедрить Православие во Французскую среду? Перекрестить французов и иноверцев – в Православие ? По принципу « бедные католики, агностики, иудеи и мусульмане» не знают о нашем прекрасном Православии!

2. Или потому что все упирается в язык богослужения?

3. Православие не может стать тем чем стал Католицизм! Он без границ, без наций, он говорит на всех языках и едет на поклонение к Папе Римскому.

4. Если следовать логике Irénée, и если сделать Православие как Католицизм, то куда, в какой центр Мира нужно ехать? В Москву или в Париж? Где будет Патриарх? В Иерусалиме или в Истамбуле?

В годы больших качаний, после Ватикана 2, - многие католики отвернулись от католицизма. Искали замену, МАЛЕНЬКАЯ ЧАСТЬ французов нашла ее в православии. Но сейчас времена изменились. Массовые крещения людей у католиков. Те кто «ищет» - будут всегда, да только на этом нельзя строить и рушить. А результат Архиепископии -печальный. Маленкьие приходики /во Франции и Англии/ - и никакой массовости переходов в православие французского и английского населения. При этом полная потеря традиции и полное обновленчество!

В статье о.Г.Кочеткова очень хорошо об этом написано. Жаль что в Архиепископии этого до сих пор не понимают.
64. Alexandre de Miller de La Cerda le 27/05/2013 11:24
"et Pau qui tombe en ruine (tout juste si les célébrants ne doivent pas porter un casque de chantier...)"

Cher Tchetnik,
D'ordinaire, je vous suis dans certains de vos commentaires pourfendant le "polit'correct", mais là, vous vous "égarez"
Mon épouse et moi étant paroissiens de Pau, je puis vous assurer que loin de nous enfermer sur quelque "égoïsme ethnique", nous accueillons non seulement des fidèles de traditions autres que la russe, mais sommes, de plus, redevables à un groupe de chrétiens catholiques de Pau et des environs qui forme la majorité de notre chœur (et participe, de ce fait, à nos liturgies et, souvent, aux agapes qui suivent).

Par ailleurs, s'il est bien vrai que le bâtiment de l'église, construit il y a près de 150 ans, a besoin d'une solide réfection, notre archevêque Michel a pris le problème à bras-le-corps, les travaux ont commencé et, je vous rassure, nous n'avons aucunement besoin (pas plus que l'archevêque Michel, quand il vient célébrer ou superviser les travaux) de "porter un casque de chantier"... En revanche, vos prières nous seront très utiles, ainsi que vos dons pour accélérer les travaux !
Alexandre de Miller de La Cerda
65. Irénée le 27/05/2013 14:08
@Tchetnik
Vous avez raison pour la paroisse de Chambésy, encore que la présence dans un rayon de quelques centaines de mètres de paroisses de tradition grecque, russe, antiochienne, roumaine... laisse à Ste Catherine une majorité de convertis provenant d'églises réformées ou catholiques-romaines.
Je pense plus à des villes de province en France, qui étant loin de toute Eglise "nationale" regroupent tous les orthodoxes dans un rayon d'une centaine de kilomètres... Il me semble que c'est dans ces communautés paroissiales que l'on voit le mieux poindre ces lueurs d'espérance pour l'avenir, loin des ghettos ethniques !

@ Encore une fois, je répondrai volontiers à Misha, mais mon russe est trop médiocre....
66. Daniel le 27/05/2013 15:19
@ Alexandre Miller de la Cerda

Voud dites: "mais sommes, de plus, redevables à un groupe de chrétiens catholiques de Pau et des environs qui forme la majorité de notre chœur'.

Mes chaussures sont fabriquéses en Chine, mes chemises au Bangladesh, mon ordinateur au Vietnam et mes offices orthodoxes sont chantés par des catholiques... Décidément, la sous-traitance devient générélisée de nos jours. Peut-être faut-il plus sérieusement s'interroger sur cette pratique car le choeur chante de la théologie orthodoxe et là voici chantée par des catholiques qui n'y adhèrent pas pleinement, et qui ne semblent pas cathécumènes... Personne ne voit l'incohérence ni eux, ni vous?
67. Irénée le 27/05/2013 21:32
Merci Daniel pour ce commentaire...
Permettez-moi d'aller dans votre sens et de citer Jean-Claude Larchet :
"Il est en tout cas absolument exclu qu'un chantre, s'il n'est pas orthodoxe, puisse chanter les services liturgiques. Une telle impossibilité se fonde sur les canons... mais aussi sur le anon 45 des apôtres et le canon 33 de Laodicée" (L'Eglise corps du Christ, tome 1 page 218)
68. Tchetnik le 27/05/2013 22:03
@Alexandre Miller de la Cerda

En effet, je comprends bien ce que vous dites, mais le fait que la chorale d'une église Orthodoxe soit prise en main par un groupe de Catholiques 9au demeurant sympathiques et de bonne volonté) en dit long sur la santé de cette paroisse.

L'état desastreux du bâtiment ne doit cependant pas tout à l'âge. Il est naturellement très humide et l'ensemble des solutions qui avaient été mises en oeuvre jusqu'à présent tiennent hélas de la cautère sur la jambe de bois (on peut monter une fabrique de munitions rien qu'en grattant les murs...). Je termine en disant que l'actuelle famille qui tient cette église ne brille pas par son esprit d'ouverture et que certaines paroisses genre ECOF juste aux alentours font bien plus de score 9ce qui a le don de mettre Mgr Michel mal à l'aise d'ailleurs...). Au fait, pour que ce soit lui qui vienne aussi fréquement célébrer les offices, faut-il que son évéché soit vraiment en manque de personnel.
69. Alexandre de Miller de La Cerda le 28/05/2013 08:39
@ 66 Daniel
C'est votre point de vue et vous le partagez, sans doute, comme Joseph Prudhomme, mais je trouve assez incongrue votre comparaison avec les espadrilles chinoises, et tutti quanti...
D'autant plus qu'il s'agit d'une ancienne tradition des églises de Biarritz et de Pau (autrefois unies), tradition remontant à leur création (1867 pour Pau et 1892 pour Biarritz) dans la mesure où pendant longtemps il n'y avait pas assez de paroissiens en résidence permanente pour constituer un chœur. Je me souviens qu'à Biarritz, dans mon enfance, il y avait un chœur de paroissiens et d’estivants au temps de la famille Rehbinder, mais à la fin des années 80, la communauté s'était beaucoup réduite. Actuellement, à Pau, il y a un nouvel apport d’orthodoxes (russes, biélorusses, ukrainiens, géorgiens, etc.) qui, progressivement, renforcent et demain, assureront peut-être la relève des chanteurs palois en prise à la marche inexorable du temps, mais à qui, je le répète, nous sommes tous tellement redevables pour avoir assuré pendant des années - avec ferveur et assiduité - le chant pendant nos liturgies. Chacun sait (sauf peut-être vous, mais je vous engage à venir les entendre) la qualité des voix basques et béarnaises...
Alexandre de Miller de La Cerda
70. Irénée le 28/05/2013 10:58
@Alexandre de Miller de La Cerda
Cher Monsieur,
Je ne doute pas un instant de la qualité des voix des béarnais et des basques, pas plus que du riche héritage orthodoxe de la famille Rehbinder. Mais ni les basques, ni les béarnais, ni les Rehbinder ne sont au dessus des canons de l'Eglise ! Et ce n'est pas parce que depuis des décennies on a pris de mauvaises habitudes qu'il faut les justifier et les considérer comme de nouvelles normes.
Je vous conseille de lire la page consacrée aux chantres et lecteurs dans le livre de JC Larchet que j'ai cité dans mon message précédent.
71. Vladimir: J'en suis aussi heureux que quand j'installe notre église à Lyon dans la chapelle mise à disposition par la diocèse catholique... le 28/05/2013 13:07
Je vais évidement horrifier Daniel, mais je n'y vois pas plus d'incohérence que lorsque les séminaristes du Séminaire orthodoxe russe d'Épinay-sous-Sénart participent à la traditionnelle rencontre des séminaristes d’Île-de-France avec les séminaires du diocèse de Paris, des Carmes, d’Issy-les-Moulineaux et de Versailles (http://www.seminaria.fr/Rencontre-des-seminaristes-d-Ile-de-France-a-Saint-Sulpice-d-Issy-les-Moulineaux-Notre-seminaire-y-participe-pour-la_a566.html).

J'en suis aussi heureux que quand j'installe notre église à Lyon dans la chapelle mise à disposition par la diocèse catholique...
(http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Lyon-une-eglise-pretee-par-les-catholiques-pour-2-paroisses-orthodoxes-de-deux-juridictions-differentes-Caen-le-rite_a3102.html)
72. Tchetnik le 28/05/2013 14:38
Effectuer des rencontres et collaborer dans certains domaines, dans le respect et la reconnaissance est une chose, l'économie pastorale aussi peut être une chose, mais faire participer aux liturgies et sacrements des gens qui, d'aussi bonne volonté soient-ils, ne partagenet pas la totalité de la foi impliquée en est une autre.

le tort vient encore de ce que certains ne savent manifestement pas faire la différence.
73. Tchetnik le 28/05/2013 14:39
Cette complaisance à l'égard des éléments pourtant assez constitutifs de Tradition et d'exigence de fidélité peut d'ailleurs étonner chez des personnes si promptes à défendre comme "traditionnelles" des modes d'expression linguistiques pourtant bien plus superficiels.
74. Daniel : hospitalité eucharistique à droite, prières communes à gauche, mariages le samedi, baptêmes sans triple immersion strictes, femmes non voilées.. le 28/05/2013 14:57
@ Vladimir

Non, rassurez-vous, un vieux routier comme moi n'est pas horrifié pour si peu! Au début je l'étais, quand je vis l'écart entre la lettre et la pratique, mais avec l'âge et des enfants, on devient cynique et désabusé... Il faudrait être aveugle pour ne pas avoir remarqué qu'en France particulièrement l'exactitude n'est pas le point forts des orthodoxes: hospitalité eucharistique à droite, prières communes à gauche, mariages le samedi, baptêmes sans triple immersion strictes, femmes non voilées... Le plus inquiétant dans cette situation française est que les gens, du fait de leur habitude à un fonctionnement anormal (en dehors de la norme) ne comprennent pas que cela sort de l'ordinaire et constitue une erreur. On arrive à une situation où l'économie (quand elle pouvait être justifiée et d'ailleurs ce n'est pas le cas systématiquement) devient la règle, ce qui contrevient au principe de l'économie qui est sensée être exceptionnelle... Par bonheur, nous sommes des églises canoniques malgré tout!

Cela dit, je ne vois aucun point commun entre les deux choses! La rencontre entre les séminaristes c'est un moment d'échange entre futurs prêtres... C'est autre chose qu'un choeur composé de catholiques chantant des offices orthodoxes pour des fidèles orthodoxes... dans une église orthodoxe et ce, depuis la fin du 19e siècle.
75. L'archiprêtre Vsevolod Tchapline félicite l'institut Saint Philarète et son recteur le père Georges Kotchetkov le 28/05/2013 16:11
L'archiprêtre Vsevolod Tchapline félicite l'institut Saint Philarète et son recteur le père Georges Kotchetkov à l'occasion de l'anniversaire de l'anniversaire de l'institut

Отец Всеволод Чаплин поздравил Свято-Филаретовский институт и его ректора Георгия Кочеткова с юбилеем

Председатель Отдела Московского патриархата по взаимоотношениям Церкви и общества (ОВЦО) протоиерей Всеволод Чаплин, принявший в минувший понедельник участие в праздничном вечере, посвященном 25-летию Свято-Филаретовского православно-христианского института (СФИ) - старейшего в нашей стране духовного учебного заведения для мирян, призвал всех верующих привносить евангельские ценности в политику, нравственность и культуру, сообщает пресс-служба Преображенского содружества малых православных братств.

Представитель Московского патриархата отметил, что 25 лет существования СФИ совпали с 25 годами возрождения церковной жизни: именно дату празднования 1000-летия крещения Руси в 1988 году принято считать началом возрождения Русской православной церкви. По его словам, в том, что сделано за эти 25 лет, "немалая заслуга тех, кто сегодня присутствует в этом зале". Как глава Синодального отдела, он засвидетельствовал, что "многие люди, причастные к Свято-Филаретовскому институту, достойно участвуют в церковно-общественной деятельности, в поддержании взаимоотношений Церкви с некоторыми общественными кругами". Учредитель СФИ - Региональная общественная организация "Сретение" - является членом Совета православных общественных объединений при ОВЦО.

Сравнив напряженную ситуацию в 1980-е годы XX века, когда возник СФИ, с ситуацией, в которой находится в наше время русская приходская община в Грозном, где протоиерей накануне совершил воскресное богослужение, Всеволод Чаплин призвал всех присутствующих не соглашаться с теми, кто говорит "не высовывайтесь, сидите у себя в храмах, в своих верующих семьях, в своем мире, не выходите за его рамки". Он напомнил слова патриарха Кирилла, что нужно вкладываться в то, чтобы "каждый человек, принимающий крещение, каждый человек, считающий себя православным, каждый человек, интересующийся духовной жизнью, вечными вопросами, получил представление о христианстве, о православии". Ведь православие - это "не только внутренняя жизнь церковной общины или того или иного сообщества людей, это вся жизнь - как личная, так и общественная, это возможность принести евангельские ценности во все - в политику, общественную жизнь, нравственность, культуру".

В завершение своего выступления глава ОВЦО поздравил ректора СФИ священника Георгия Кочеткова и всех присутствующих с юбилеем, подчеркнув, что "изменить окружающий мир, преобразить его любовью нам Господь позволит только тогда, когда мы все в Церкви будем вместе", не отвлекаясь на "внутренние дискуссии, которые нам часто подбрасывают видимые недруги и невидимые враги".

О Свято-Филаретовском православно-христианском институте

Свято-Филаретовский православно-христианский институт (СФИ) - негосударственное образовательное учреждение высшего профессионального образования. СФИ осуществляет образовательную деятельность в сфере высшего профессионального образования начиная с 1988 года. Имеет свидетельство о государственной аккредитации и лицензию Федеральной службы по надзору в сфере образования и науки, а также лицензию Отдела религиозного образования и катехизации Московского патриархата.

В СФИ работают два факультета. Основным является богословский (теологический) факультет, образование на котором осуществляется по направлению "бакалавр теологии". Второй факультет - религиоведение - предоставляет дополнительное высшее образование. С момента основания институт возглавляет магистр (кандидат) богословия, профессор священник Георгий Кочетков.

За прошедшие 25 лет, включая текущий год, в институте обучались и обучаются 2133 человека. В этом году на всех образовательных программах СФИ учатся 448 человек.
76. Vladimir: le programme de la rencontre: tous nos séminaristes ensemble à vêpres et complies. le 28/05/2013 19:45
A cher Daniel! Votre rigueur va à l'encontre d'une économie bien particulière, celle qui veut occidentaliser à tous crins et rapprocher au maximum l'Orthodoxie du Chrétien occidental...

Je pense que vous avez vu le programme de la rencontre: tous nos séminaristes ensemble à vêpres et complies. Un très bel exemple!
77. Daniel le 28/05/2013 22:09
@ Vladimir

La seule occidentalisation à tout crin que j'admets est l'usage en fonction de l'assistance de langues locales occidentales dans des traductions de qualité non entachées par le politiquement correct... Pour le reste j'ai toujours défendu les pratiques traditionnelles (tant qu'on ne montre pas qu'elles sont peut-être erronées), le sérieux canonique et la rectitude dogmatique... et critiqué le confusionnisme auquel conduit l'oecuménisme.

En revanche, je suis étonné du traditionnalisme à géométrie variable, intransigeant sur certains points, mais très flexible dès qu'il s'agit des dogmes et de l'ecclésiologie, qui se préoccupe plus de savoir si c'est Moscou ou Constantinople plutôt que de se demander où la foi orthodoxe est le plus exactement confessée...
78. Daniel FABRE le 29/05/2013 07:55
@ Alexandre Miller de la Cerda
exposé dans l'excellent ouvrage de Jean-Claude Larchet L'Eglise Corps du Christ, Tome 1, Nature et structure, ed. Cerf, au chapitre 6 : La Hiérarchie ecclésiastique, IV Les ordres mineurs, 2. Les ordres actifs, c. Les chantres, p.217-220, les fondements théologique et canonique qui font que des non orthodoxes ne sont pas autoriséS à chanter durant les services liturgiques.
ceci dit, perso ça m'est devenu égal quand nous aurons vu nos hiérarques faire le contraire de ce que nous enseigne l'orthodoxie d'une part et quand souvent les choeurs fustigent au moins du regard même le peuple orthodoxe qui pourrait dans sa joie se mettre aussi à chanter ! alors le reste hein !
79. nikolas le 29/05/2013 14:52
@ Daniel Fabre 78
Passans par là et n'étant au courant du sujet de départ de ce fil, je vois que Daniel, fidèle lecteur du forum orthodoxe francophone, me cite dans un message posté sur le forum susmentionné sur la possibilité ou non des non orthodoxes de chanter au choeur durant les services liturgiques.
merci à Daniel de reproduire ici les références du livre de JC Larchet.
80. Daniel FABRE le 29/05/2013 17:35
@Nikolas le 29/05/2013 14:52
merci à vous de votre mansuétude et de ne pas m'en vouloir de vous avoir cité sans vous référencé; pardon et merci : Daniel F.
81. Galina: "Eglise sans évêque" explication de situation à l'Archevêché le 01/06/2013 09:48
Suis tombée samedi matin sur cette explication de situation à l'Archevêché qui, me semble-t-il, complète utilement le débat en cours:

Posté le: Ven 31 Mai 2013 Forum ACER
par D.S.

"Eglise sans évêque"

On a beaucoup parlé ces derniers temps des statuts de l'Archevêché, qui définissent son identité canonique et déterminent son fonctionnement. Confirmées par le Patriarcat de Constantinople, ces règles s'imposent à toutes les autorités ecclésiastiques, et en premier lieu au locum tenens, aux membres du Conseil et à ceux de l'Assemblée, dont le rôle est de les défendre et de les mettre en oeuvre.
Mais ces statuts ne sont qu'un élement d'un ensemble plus vaste, qui est la tradition canonique, sur laquelle ils s'appuient. Il est donc utile de savoir ce que disent les canons à propos de la situation d'un diocèse privé d'évêque ou, comme on dit, d'un "diocèse veuf". Deux textes retiennent l'attention.

Le premier est le canon 25 du 4e Concile oecuménique (553) :

Citation:
Qu'une Eglise ne doit pas être privée d'évêque au-delà de trois mois.
Ayant appris que plusieurs métropolitains négligent leur troupeau et diffèrent l'élection des évêques, le saint concile a décidé que l'élection des évêques doit être faite dans les trois mois, à moins qu'il n'y eût une nécessité absolue de différer plus longtemps ; si le métropolitain n'agit pas ainsi, il sera soumis aux peines ecclésiastiques. Les revenus de l'Eglise privée de pasteur doivent être conservés intégralement par l'économe de cette Eglise.


Le second est le canon 85 du Concile de Carthage (418) (je retraduis du russe, n'ayant pas trouvé le texte en français) :

Citation:
Il a aussi été décidé qu'il ne sera permis à aucun évêque administrant provisoirement un diocèse de garder pour lui la chaire qui lui a été confiée à titre d'administrateur provisoire en raison de dissensions ou de querelles dans le peuple, mais qu'il s'efforce de lui choisir un évêque dans un délai d'un an. Mais s'il néglige de le faire, qu'un autre administrateur provisoire soit choisi au bout d'un an.


Voici une version anglaise du même canon (avec un autre numéro):

Citation:
That no bishop who is an intercessor is to hold the see where he is intercessor

Item, it has been decreed that it is not lawful to any intercessor to retain the see to which he has been appointed as intercessor, by any popular movements and seditions; but let him take care that within a year he provide them with a bishop: but if he shall neglect to do so, when the year is done, another intercessor shall be appointed.


On le voit, les dispositions qui figurent dans nos Statuts n'ont rien d'arbitraire ou de nouveau, mais s'appuient sur une très ancienne tradition, qui elle même a cherché à répondre à un problème sans doute récurrent.

Le délai de 4 mois est supérieur d'un mois à la norme de 3 mois fixée par le Concile oecuménique, mais inférieur à l'extension d'un an prévue par le concile de Cathage. Le canon du Concile oecuménique précise qu'une extension n'est possible qu'en cas de "nécessité absolue".

Quoi qu'il en soit, les pouvoirs du locum tenens ont été prolongés au-delà du délai statutaire. On ne peut qu'espérer que le processus reprendra au plus vite. En attendant, nous sommes toujours un "diocèse privé d'évêque", administré à titre provisoire. C'est pour cela qu'il est étonnant et inquiétant de voir se multiplier des gestes qui tendent à faire accroire que tout se passe normalement. Le père André Svynariov a été élevé à la dignité d'archiprêtre le jour de Pâques. Je l'en félicite de tout coeur et je suis persuadé qu'il s'agit d'une promotion méritée, mais enfin présentait-elle un caractère d'urgence absolue? Ne pouvait-elle attendre quelques semaines ou quelques mois jusqu'à l'élection du nouvel archevêque?

Je dirais la même chose du jubilée du recteur de la paroisse de la Présentation au Temple, célébré en grande pompe en présence de deux évêques...alors que le siège épiscopal est toujours vacant. Ne serait-il pas plus judicieux de remettre à plus tard ce genre de célébrations étant donné les circonstances exceptionnelles que nous traversons ? Et à tout le moins de ne prendre que les décisions qui ne peuvent en aucun cas être différées.
Une très grande confusion a régné depuis la démission de Mgr Gabriel. Ne peut-on pas demander à nos autorités ecclésiastiques d'éviter de créer des situations équivoques, d'envoyer des signaux brouillés ? Ne sommes-nous pas fondés à attendre d'elles qu'elles nous donnent des indications claires sur leurs intentions et qu'elles accordent une priorité absolue à la résolution de la crise que nous traversons ?

NB Bien entendu, il s'agit de considérations personnelles. Je ne suis pas un spécialiste. Toute précision ou correction seront les bienvenues.
82. Vladimir: L'EXARCHAT N'EST PAS ET N'A JAMAIS ÉTÉ UN DIOCÈSE !!! le 01/06/2013 12:35
DS cite très justement les canons... en oubliant l'essentiel:

L'EXARCHAT N'EST PAS ET N'A JAMAIS ÉTÉ UN DIOCÈSE !!!
Même si l'archevêque-exarque qui le dirige a les prérogatives d'un évêque diocésain (et c'est bien cela que fait actuellement Mgr Emmanuel malgré qu'en ait DS...).

Comme le précisent aussi bien le décret fondateur du saint patriarche Tikhon (8 avril 1921) que les deux tomos de 1931 et 1999, il s'agit "des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale" placées sous l'administration du métropolite Euloge au départ, remplacé par le métropolite Eleuthère de Vilnius en 1931, puis constituant "un organisme ecclésial unifié, dépendant canoniquement et de manière immédiate du Trône Œcuménique" (tomos de 1999). Il faudrait donc trouver des canons régissant les exarchats...
83. Marie Genko le 01/06/2013 14:49
Cher Vladimir,

Merci pour votre intéressante remarque.
Il me semble en effet que le terme "diocèse" ne convient pas à l'Archevêché puisque ses paroisses sont dispersées en Europe occidentale.
84. Daniel le 01/06/2013 17:44
Après une recherche poar mot-clef dans le pédalion, je n'ai trouvé aucune disposition spécifique remplacement des évêques à la tête des exarchats. Je n'ai trouvé non plus dans le pédalion, aucune explication précise de ce qu'est un exarchat, un exarque même si ce mot est cité. Mais il existe d'autres recueils de canons, non traduit en français et anglais...
85. Irénée le 01/06/2013 22:57
Chère Marie,
Je ne vous suis pas très bien dans votre message 83...
Un patriarcat ou un diocèse peut parfaitement être organisé avec des frontières différentes des états... regardez tous les anciennes Eglises, à part Chypre...
Vladimir, pourriez-vous me donner une définition correcte d'un diocèse, et qui s'appiquerait aux évêques présents en France ?
86. Marie Genko:des incompréhensions et des difficultés le 02/06/2013 09:37
Cher Irénée,

Oui, vous avez raison, un Patriarcat n'est absolument pas enfermé dans des frontières politiques, puisque celles-ci se modifient dans le temps.

Par contre un diocèse est un territoire précis.

Si mes souvenirs sont bons, le diocèse était une administration romaine, qui correspondrait à nos préfectures actuelles en France.

Nous savons tous que la situation des orthodoxes en Europe occidentale est une situation hors normes...qui génère des incompréhensions et des difficultés.

Mais à mon humble avis les difficultés viennent surtout de la volonte de certains fidèles d'accélerer un processus de création d'une Eglise locale (Franco-française?)
Eglise, qui prendrait sous sa houlette tous les orthodoxes de France, et même pour certains, tous les fidèles d'Europe occidentale....
Cette volonté se heurte aux fidèles qui se veulent intégrés à leurs Eglises mères respectives.
De plus comme vous le savez, et comme la chose est si bien décrite dans le livre
"Mais où se cache l'Eglise Orthodoxe"
Une approche de l'Orthodoxie, adaptée aux Occidentaux, et inspirée, entre autres pas les écrits du Père Alexandre Schmemann, est la règle pour tous ceux qui souhaitent se dégager des Eglises mères.
Mais tout le monde est loin d'être d'accord....
Voilà comment je comprends les choses...
Avec toute mon amitié Marie
87. Vladimir: Toutes les juridictions orthodoxes présentes en France répondent à cette définition... sauf Daru le 02/06/2013 12:44
CHRIST EST RESSUSCITE!
Bien cher Irénée
Les statuts de l'Eglise russe (ch. XV §1-3, http://www.patriarchia.ru/db/text/133139.html, traduction VG) définissent le diocèse (éparchie) comme "1. ... une église locale dirigée par un hiérarque et regroupant des organisations diocésaines, des doyennés, paroisses, monastères... 2. Les diocèses sont fondés par une décision du Saint Synode confirmée par le concile épiscopal. 3. Les frontières des diocèse sont définies par le Saint Synode".

Toutes les juridictions orthodoxes présentes en France répondent à cette définition... sauf Daru. En effet, ni "l'organisme ecclésial unifié" ni ses limites n'ont jamais été définies par aucun Synode ou concile local comme étant un diocèse. Ce n'est donc pas la dispersion des paroisses qui pose problème (la Métropole roumaine étend aussi sa juridiction sur l'Europe Occidentale et Méridionale, "l'Évêché de l'Europe centrale et occidentale" de l'Eglise de Bulgarie recouvre toute l'Europe... ) mais bien le fait qu'aucun synode ne l'a jamais érigé en diocèse...

Voici la définition la plus complète que j'ai trouvée pour exarque :
Haut dignitaire civil ou ecclésiastique.

A.− Dignitaire qui représentait l'empereur d'Orient en Afrique et en Italie, du vieau viiiesiècle de notre ère. Les Exarques apportèrent à Ravenne la décadence de leur empire (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 407).

B.− Dignitaire ecclésiastique des premiers siècles de l'Église; dignitaire inférieur au patriarche dans les Églises orientales, existant encore de nos jours; chef actuel de l'Église nationale bulgare. La dignité d'exarque répond à celle de légat (Ac.1835, 1878)...

Ce serait donc bien le représentant du patriarche exécutant les fonctions que celui-ci lui confie... Ni + ni - :)
88. Marie Genko le 02/06/2013 14:15
Cher Irénée,

Je m'aperçois que je n'ai pas mentionné le nom de Jean Louis Palièrne, l'auteur de "Où se cache l'Eglise orthodoxe"
A titre personnel, je pense que chaque patriarcat orthodoxe est tenu à annoncer l'Evangile, là où se trouvent ses fidèles.
L'Eglise de Russie a été particulièrement missionaire durant tout le XIXème siècle.
D'autre patriarcats l'on été avant elle et le seront certainement dans l'avenir.
L'esprit missionnaire et notre témoignage orthodoxe doit être encouragé dans tous les patriarcats.
Surtout à l'heure actuelle, où la guerre s'étend au Proche Orient, et où elle risque de venir jusqu'à nos portes.

Dans ce monde terrible, où tant de gens meurent chaque jour, nous devons laisser de côté des querelles inutiles entre modernistes et traditionalistes, nous devons faire confiance à nos évêques et surtout prier pour la Paix.
89. Bruce W. le 02/06/2013 15:04
@ Galina 81
l'Archevêché = LE NAVIRE AVEUGLE !
90. Vladimir: Voici la définition la plus complète que j'ai trouvée pour exarque le 02/06/2013 17:49
Bien cher Irénée
Les statuts de l'Eglise russe (ch. XV §1-3, http://www.patriarchia.ru/db/text/133139.html, traduction VG) définissent le diocèse (éparchie) comme "1. ... une église locale dirigée par un hiérarque et regroupant des organisations diocésaines, des doyennés, paroisses, monastères... 2. Les diocèses sont fondés par une décision du Saint Synode confirmée par le concile épiscopal. 3. Les frontières des diocèse sont définies par le Saint Synode".

Toutes les juridictions orthodoxes présentes en France répondent à cette définition... sauf Daru. En effet, ni "l'organisme ecclésial unifié" ni ses limites n'ont jamais été définies par aucun Synode ou concile local comme étant un diocèse. Ce n'est donc pas la dispersion des paroisses qui pose problème (la Métropole roumaine étend aussi sa juridiction sur l'Europe Occidentale et Méridionale, "l'Évêché de l'Europe centrale et occidentale" de l'Eglise de Bulgarie recouvre toute l'Europe... ) mais bien le fait qu'aucun synode ne l'a jamais érigé en diocèse...

Voici la définition la plus complète que j'ai trouvée pour exarque :
Haut dignitaire civil ou ecclésiastique.
A.− Dignitaire qui représentait l'empereur d'Orient en Afrique et en Italie, du VIe au VIIIe siècle de notre ère. "Les Exarques apportèrent à Ravenne la décadence de leur empire" (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 407).
B.− Dignitaire ecclésiastique des premiers siècles de l'Église; dignitaire inférieur au patriarche dans les Églises orientales, existant encore de nos jours; chef actuel de l'Église nationale bulgare. La dignité d'exarque répond à celle de légat (Ac.1835, 1878)...

Ce serait donc bien le représentant du patriarche exécutant les fonctions que celui-ci lui confie... Ni + ni - :)
91. Irénée le 02/06/2013 21:38
Merci Vladimir.
Voici ce qu'en dit la 9è édition du dictionnaire de l'académie :
Dans l'Église d'Orient. Anciennt. Dignitaire de l'Église primitive, soumis à la juridiction d'un patriarche, mais d'un rang supérieur aux métropolitains. La dignité d'exarque correspondait à celle de primat dans l'Église latine. Par ext. Titre concédé à certains évêques ou métropolitains exempts de toute juridiction patriarcale. L'exarque de Bulgarie. Auj. Prélat revêtu de la dignité épiscopale, qui tient d'un patriarche la juridiction qu'il exerce en son nom sur un territoire situé hors des limites du patriarcat. Un exarque du patriarcat de Constantinople.
92. Vladimir le 02/06/2013 23:24
Merci Irénée. Meilleure définition, mais toutes sortes de variantes semblent en fait possibles...
93. Irénée le 03/06/2013 11:24
Je ne sais pas si cela peut faire avancer les échanges sur ce post déjà bien chargé, mais permettez-moi de reprendre quelques brefs extrais de ce que déclarait Mgr Serge en 1999 à Nathalie Bolchakov pour La Pensée Russe :

"Le diocèse qui m’a été confié fut créé au début des années 20, quand le patriarche Tikhon a chargé l’archevêque Euloge (Guéorguievsky) de superviser toutes les paroisses de la diaspora russe en Europe Occidentale. Le diocèse de Mgr Euloge était très étendu : y entraient les paroisses orthodoxes des pays scandinaves, de l’Angleterre, de la Finlande, de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Suisse, de la Belgique, de la Hollande, du Luxembourg, de France, ainsi que des possessions françaises d’Afrique du Nord : le Maroc et la Tunisie. Pendant un temps il eut même une mission en Inde, qui ensuite périclita. J’ai donc hérité des restes de cet immense diocèse.
Notre diocèse dépend du trône de Constantinople. Je dois dire que c’est un « sur-diocèse » assez unique dans l’histoire de l’Eglise, qui a des paroisses en France, en Italie, en Hollande, en Suède, en Norvège et en Allemagne. Par son origine il est russe et ses usages liturgiques sont russes, mais avec le temps de plus en plus de Russes perdent leur caractéristiques nationales...
Je pense que nous devenons l’embryon d’une Eglise locale orthodoxe d’Europe Occidentale à venir, multinationale, célébrant en de nombreuses langues, mais qui apparemment aura tout de même une pratique liturgique russe.
Il est intéressant de noter que c’est l’office russe et non pas le grec qui est le plus compréhensible et le plus naturel pour un Européen. Aussi n’avons-nous pas de craintes à avoir à propos de notre avenir. Le fait qu’avec le temps, dans deux ou trois générations, nous aurons perdu notre « russité » est, à mon sens, inévitable. Mais l’essentiel n’est pas d’être russe, mais d’être orthodoxe. Ce n’est pas la nationalité qui compte, mais la foi.
94. Marie Genko : je respecte et je partage le souhait de ceux qui souhaitent revenir avec leurs paroisses dans le giron de notre Eglise mère le 03/06/2013 15:00
Cher Irénée,

Merci pour votre dernier message.
Il correspond bien à ce qu'espèrent entendre les tenants de l'Eglise Locale.

Je ne vais pas contester qu'en 1999 Mgr Serge se soit exprimé de cette façon.
Simplement je pense qu'il a du changer, au gré des évènements, sa façon de voir les choses dans les mois qui ont suivi.

Vous avez certainement pu lire sur ce forum les témoignages du Père Nicolas Rehbinder et de l'ancien secrétaire de l'Archevêché, Monsieur Basile de Tiesenhausen, qui relatent les pourparlers avec le patriarcat de Moscou qu'ils ont menés ultérieurement au nom de Mgr Serge.

Mais tout ceci n'a d'importance que dans la mesure où cela nous divise.

A titre personnel je respecte le choix de ceux qui souhaitent rester un vicariat de tradition russe au sein de la métropole grècque.
Mais je respecte et je partage le souhait de ceux qui souhaitent revenir avec leurs paroisses dans le giron de notre Eglise mère.

Je ne vois pas là un motif de dispute dans la mesure où nous sommes tous frères en Orthodoxie.

Je trouve aussi normal que les églises construites par les Russes reviennent au Patriarcat de Moscou.
C'est certainement ce que mes parents et la plus part de la génération des Russes blancs qui ont entretenues ces églises auraient souhaité.

Avec toute mon amitié

Marie
95. Daniel FABRE le 03/06/2013 15:50
Irénée a écrit : " Il est intéressant de noter que c’est l’office russe et non pas le grec qui est le plus compréhensible et le plus naturel pour un Européen. ";
et bien qu'originaire du sud de la France, j'adhère tout à fait à cela !
96. Daniel le 03/06/2013 17:11
Je lis ce commentaire : "Il est intéressant de noter que c’est l’office russe et non pas le grec qui est le plus compréhensible et le plus naturel pour un Européen."

J'avoue ne pas comprendre! L'Européen est aussi étranger au typikon grec que russe, ne comprend pas mieux le grec que le russe...
97. Daniel FABRE le 03/06/2013 18:11
la musique et la musique des mots déjà; le ton byzantin fait un peu trop Islam enfin pour moi qui étais réveillé tous les matins en un monastère en Israël entendait le Muezzin appeler à la prière......et les liturgies de Saint Jean Chrysostome en arabe...........je pas aime !
98. Marie Genko le 03/06/2013 19:57
Cher Daniel,

Je suppose qu'il s'agit de musique et non de langue utilisée.
Les Grecs peuvent parfaitement célébrer en Français selon leur rite et leur musique traditionnels de Grèce.
De même que les paroisses francophones de l'Archevêché se servent de la musique et des paroles (traduites en langue française) qui sont utilisées au cours des célébrations en Slavon.
99. Irénée le 03/06/2013 21:40
Précision : seule les trois premières lignes viennent de mon clavier. Le reste constitue un extrait d'une déclaration de Mgr Serge...

@Marie : de quel "vicariat de tradition russe au sein de la métropole grècque" parlez-vous ? je n'ai pas encore été informé de sa création... et il n'y a aucune dispute, simplement puisque Vladimir disait que selon lui l'archevêché n'était pas un diocèse, il me semblait intéressant de partager ce que disait Mgr Serge...
100. Daniel le 04/06/2013 07:45
@ tous

Merci pour l'explication mais pour être musicalement rigoureux, la musique russe a plusieurs formes dont le znamenié, version russe du byzantin, qui était la version originelle du chant religieux russe. Celle que vous entendez le plus souvent actuellement dans vos paroisses est en fait une musique d'inspiration italo-polonaise qui a été introduite dès Pierre le Grand. Il est donc logique que l'européen s'y retrouve car sa culture musicale inclut plus ou moins bien les musiques baroques, classiques et romantiques mais étrangement pas les musiques de la renaissance, du moyen-âge ou tout simplement les musiques populaires, complètement oubliées.

Ce n'est pas la musique byzantine qui fait islam mais la psalmodie musulmane qui a probablement emprunté à la musique byzantine. L'orthodoxie précède l'islam dans le temps.
101. Marie Genko le 04/06/2013 09:12
Cher Irénée,

Un archevêque est normalement à la tête d'un diocèse et c'est visiblement la raison qui a poussé Mgr Serge à s'exprimer comme il l'a fait dans votre citation.

Mais l'essence de l''Archevêché à son oriigine est bien, comme l'écrit Vladimir, un ensemble de paroisses créées en Occident par l'Eglise russe pour les besoins de Russes qui y résidaient.

Un ensemble de paroissses disséminées dans plusieurs Nations européennes.

Aujourd'hui avec cette U.E. qui s'efforce péniblement de voir le jour, envers et contre les difficultés économiques etc. certains orthodoxes aimeraient voir naître un Eglise Locale d'Occident....

Nos différents Patriarcats orthodoxes ne partagent visiblement pas cette approche.
Voilà la raison pour laquelle Mrg Emmanuel a récemment proposé l'élection d'un évêque vicaire à l'ensemble de l'Archevêché, proposition qui a immédiatement été rejetée par les tenants de la création de l'Eglise Locale.

Simplement, il faut nous souvenir que si les Patriarcats ne souhaitent pas la création de l'Eglise Locale, c'est parce qu'ils ont de bonnes raison pour cela et qu'il serait sage de leur faire confiance.

Voilà aussi pourquoi je regrette tant que l'Appel du Patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire n'ait pas été écouté.
Nous aurions franchi une étape dans le témoignage de l'Orthodoxie en Occident.

Mais comme le dit avec Sagesse un vieux dicton russe:
"Le train est parti"
Et nous pleurons sur nos propres décombres....
102. Vladimir:Merci pour le rappel de cet interview de Mgr Serge (93) le 04/06/2013 11:00
Christ est ressuscité!
Bien cher Irénée
Merci pour le rappel de cet interview de Mgr Serge (93). Il y a plusieurs choses très intéressantes en regardant de près:

- "Diocèse" est évidement une simplification de langage: Mgr Serge n'allait pas se lancer dans des explications de droit canon pour la PR, d'autant qu'il était alors en discussion avec Constantinople sur les termes du tomos de juin 1999 qui ne parle pas de diocèse mais précise (pt 3) "L’Exarchat Patriarcal est gouverné par un seul Evêque dirigeant, ayant le rang et le titre d’Archevêque-Exarque Patriarcal des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale et qui assure le lien canonique immédiat entre le Trône Œcuménique et les communautés composant cet Exarchat Patriarcal. " La dépendance d Constantinople n'est pas une primauté d'honneur, comme entre un évêque diocésain et son primat (voir la très intéressante analyse du père Saba, lien), mais bien la dépendance directe de Constantinople qui délègue les prérogatives épiscopales à son exarque.

- "J’ai donc hérité des restes de cet immense diocèse" confirme l'analyse du père Georges dans l'article commenté: "Et voilà que cette grande histoire touche à sa fin... dépérissement, voire disparition."

- "Je pense que nous devenons l’embryon d’une Eglise locale orthodoxe d’Europe Occidentale à venir, multinationale, célébrant en de nombreuses langues, mais qui apparemment aura tout de même une pratique liturgique russe" se retrouve dans la proposition prophétique du patriarche Alexis II: "la Nouvelle Métropole autonome, qui réunira tous les fidèles de tradition orthodoxe russe des pays d’Europe Occidentale, servira au moment choisi par Dieu, de creuset à l’organisation de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale, construite dans un esprit de conciliarité par tous les fidèles orthodoxes se trouvant dans ces pays." La proximité de ces deux idées ne m'avait jamais frappée et cela me parait démontrer l'influence de Mgr Serge sur l'élaboration du concept de cette "Nouvelle Métropole" (cf. exposé du père Nicolas dont parle aussi Marie: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Vision-de-Mgr-Serge-Konovaloff-pour-l-avenir-de-l-Archeveche-des-eglises-orthodoxes-russes-en-Europe-occidentale-projet_a2811.html).


http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-interview-de-l-archimandrite-Sabba-Toutounov-a-l-hebdomadaire-Expert_a3113.html
103. Tchetnik le 04/06/2013 11:13
L'Église en Occident a existé largement avant l'Euroland et largement avant celle de Russie du reste.

L'Église locale n'est pas une chimère de théologiens effectivements discutables mais une réalité historique et une nécessité évangélique. Les autres juridictions ont été créées pour faciliter l'évangélisation des peuples dans leurs espaces culturels et historiques traditionnels mais sont HS en dehors desdits espaces. La France n'est pas la Russie. Gros bon sens.
104. Tchetnik le 04/06/2013 11:16
La politique menée depuis plus de 90 ans par "les différents patriarcats" en Europe Occidentale comme ailleurs est un échec. Sur toute la ligne. Aucune évangélisation n'a été menée, y compris par rapport à leur propres peuples, qui leurs servaient pourtant de prétexte au monoethnicisme.

Il serait donc temps de changer leur fusil d'épaule...
105. Irénée le 04/06/2013 11:17
Chère Marie,
On ne peut pas ici analyser la situation complexe de l'orthodoxie en Europe occidentale... mais être évêque de Chersonnèse (ou de Comane !) en résidant à Paris ce n'est quand même pas très clair comme visibilité de l'orthodoxie !
Quand à votre paragraphe sur Mgr Emmanuel et son adjoint, la proposition ne venait pas de lui, mais du Patriarche Bartholomée, et ce ne sont pas "les tenants de la création de l'Eglise Locale" qui ont rejeté cette proposition, mais une assemblée de clercs et de laïcs qui ont souhaité que le processus d'élection d'un nouvel archevêque soit mené à son terme avant l'élection d'éventuels auxiliaires...
C'est malheureusement ce genre de fausses déclarations qui envahit la toile, et ouvre d'inutiles polémiques... et parler de décombres me semble bien peu approprié pour l'Eglise !
106. Marie Genko le 04/06/2013 14:13
Cher Irénée,

Vous avez raison, celui qui a la Foi ne peut pas parler de décombres.
Pour moi qui suis si attachée à l'Orthodoxie de mon enfance, celle que mes parents m'ont appris à aimer, il m'est difficile de la voir se moderniser et changer au gré des volontés des uns ou des autres...
Et si encore ces changements et cette modernisation avaient fait des miracles de conversion en Occident, je serais prête à lui rendre grâce!
Comme je pense l'avoir souvent écrit, je suis convaincue qu'il est impossible de forcer les consciences et, entre modernistes et traditionalistes, nous sommes tous Orthodoxes et frères en Christ.
Alors faisons un effort de compréhension les uns vis à vis des autres.
Et faisons aussi confiance à nos évêques orthodoxes présents sur le sol de France.
Je suis convaincue que ces évêques ont à coeur l'avenir des fidèles attachés à l'Archevêché!
Et quel que soit l'avenir de cette entité ecclésiale, nous pouvons lui être reconnaissants de nous avoir tous fait vivre en Orthodoxie.
107. Vladimir le 04/06/2013 17:25
Parler d'échec est, bien entendu, complètement inapproprié sans prendre en compte des objectifs. Toutes les Eglise Orthodoxes déclarent un double objectif pour leur présence en Occident:

1. Assurer la pastorale de leurs fidèles dispersés: c'est l'objectif premier qui a repris de l'importance dans les vingt dernières années avec l'arrivée des nouvelles vagues migratoires d'Europe de l'Est et du Moyen Orient. Il est en général bien rempli, les migrants trouvant auprès des paroisses existantes accueil et prières dans leur langue, catéchèse et sacrements...

2. Témoigner pacifiquement de l'Orthodoxie: là aussi on ne peut parler d'échec, les contacts et échanges démontrant une meilleure connaissance les uns des autres et une pénétration des idées orthodoxes chez les Catholiques et les Anglicans (patristique, vénération des icônes, esychasme...). Les conversions de masse (prosélytisme) n'ont jamais été l'objectif d'aucune Eglise (nous ne sommes pas des Témoins de Jéhovah ou des Mormons), mais là non plus on ne peut parler d'échec: si le nombre de fidèles convertis reste faible, celui des clercs, moines et évêques est proportionnellement très significatif, ce qui caractérise bien une dynamique, et surtout le succès de la pénétration doctrinale chez les plus croyants.

Ainsi, bien cher Tchetnik, s'il y a échec, ce n'est que par rapport à des objectifs qui vous seraient très personnels, et ce ne serait alors qu'un échec personnel...

Christ est ressuscité!
108. Daniel le 04/06/2013 21:13
Je ne pense pas que la pastorale auprès des fidèles émigrés soit un grand succès!

Après les vagues d'émigrations russes et grecques, le nombre des fidèles orhodoxes a fortement décru, signe d'un non renouvellement de cette première immigration. Il y a peut-être des considérations démographiques (peu d'enfants?) mais aussi le fait que ces fidèles ou leurs enfants ont cessé d'être orthodoxes de façon fort massive. Je connais une ancienne paroisse à Marseille, grecque, où jadis la foule débordait sur le trottoir qui a finalement fermé récemment faute de fidèles! Être incapable de renouveler les générations d'orthodoxes "ethniques" est en soi une manifestation criante d'échec de cette pastorale... L'effectif des fidèles émigrés ne survit que sous perfusion!

Quant à ce qui est le rôle de l'église, il me semble que quelqu'un d'assez important a dit: "Allez, de toutes les nations faites des disciples etc". De ce point, de vue excepté des petites tentatives à droite, à gauche, individuelles mais aussi parfois promues par les évêques, on n'a pas vu grand chose de remarquable en 100 ans! L'église orthodoxe ne cherche pas le prosélytisme, à savoir la conversion de masse! Mais le jour de la Pentecôte ce furent 3 ou 5 000 personnes qui furent reçues en bloc! Aujourd'hui ce serait difficile... mais le but premier est bien la mission, c'est le Christ lui-même qui y appelle et pas Tchetnik!
109. Tchetnik le 04/06/2013 21:30
@Vladimir

(mais qu'est ce qu'il vient encore chercher la marave, celui-là...)

Vous devenez assez fatiguant avec vos attaques Ad hominem.

Ce d'autant plus que vous ne me connaissez pas personnellement.

Manifestement, vous ne connaissez pas plus la RÉALITÉ spirituelle de l'Église...que bien des interlocuteurs vous ont déjà assez souvent rappelée.

En l'occurence, l'objectif de TOUTE église est d'apporter le Salut aux hommes et de témoigner de l'Évangile auprès de TOUS les hommes qui se trouvent autour d'elle. AUCUNE église n,a JAMAIS été créée pour ne s'occuper que d'un groupe ethnique, surtout quand il se trouve en dehors de ses frontières.

Premier échec: avoir maintenu une position ethnocentriste fondamentalement antiévangélique. je vous rappelle pour mémoire que dans ce livre que les vôtres ne lisent pratqiement jamais, le Christ enjoint à évangéliser les nations.

De plus, de 400 000 Russes présents en France en 1920, sans oublier les centaines de milliers de Grecs, on arrive à un résultat dérisoire, qui ne se maintient uniquement grace à la perfusion des nouveaux arrivants.

Deuxième échec: Les descendants des votres ne viennent plus à l'église pour 90 pour cent d'entre eux.

je comprends que votre caractère un peu bisounoursien vous entraine à refuser la réalité des faits, mais quand même...il faudrait mûrir un peu.

En l'occurence, je ne parlais pas de "conversions de masse" mais entre les TJ auquels vous assimilez mes propos avec votre coutumière malhonnêteté et cette prete gigantesque, il y a quand même de la marge...
110. Tchetnik le 04/06/2013 21:42
C’est bizarre car ni les Catholiques, ni les Protestants Évangéliques ne sont des TJ….

Pourtant, en Chine, ils font des scores de snippers…Alors que l’église Orthodoxe s’y caractérise par sa quasi-absence (en dehors de deux-trois opérations médiatiques en Mandchourie…).

Il va falloir trouver une explication au phénomène, ce qui va être révolutionnaire.

Une explication honnête, ce qui va l’etre encore plus de Vladimir.

111. Daniel FABRE le 05/06/2013 06:51
Daniel et Tchetnik ont me semble-t-il bien raison, c'est échec et échec et Vladimir vous prenez vos désirs pour des réalités..... c'est fou comme vous ne voulez pas croire les personnes qui vous le disent et sont les premières concernées....
OH Marie ! comme vous êtes bonnes ! pour moi je ne crois pas une seconde que l'ambition de la majorité des Evêques en France soit le bien être de leurs ouailles.......! déjà j'en veux pour preuve leur méconnaissance absolue des personnes qui sont dans leur diocèse, la rareté de leurs visites contrairement à ce que demande le droit canon dans les paroisses....." pauvres " et de cela je témoigne
112. Marie Genko le 05/06/2013 10:55
Cher Daniel Fabre,

Merci pour votre gentil message 111.

Je vous assure que vous vous méprenez au sujet des évêques orthodoxes présents en France.
Le peu que je les connaisse, j'ai pu voir combien ils sont débordés.
Les questions administratives les accablent et en plus des voyages nécessaires chez leurs patriarches respectifs, ces pauvres évêques sont responsables de leur propre paroisse et de toutes celles qui dépendent d'eux aussi.

Vous parlez d'échecs et d'échecs en ce qui concerne l'apostolat des orthodoxes....?

Je ne peux parler que de ce que je connais, c'est à dire l'Orthodoxie des émigrés russes.
Et je peux témoigner des choses suivantes:

1/ L'Eglise de Russie a été particulièrement missionnaire au courant du XIXème siècle, notamment aux USA et en Chine
2/ la priorité des Russes arrivés en France en 1920 était de survivre....églises comprises.
3/ jusqu'au milieu du siècle dernier, il ne serait venu à personne l'idée d'évangéliser sur une terre traditionnellement catholique!
4/ Ce n'est qu'à la suite de Vatican II et à cause du recul de la Foi catholique en Occident que les Orthodoxes, inspirés par quelques théologiens, comme le Père Alexandre Schmemann, ont pris conscience de la nécessité du témoignage orthodoxe.
Et cette nécessité n'est devenue consciente dans l'esprit des Orthodoxes que très progressivement depuis les trente ou quarante dernières années....
Les choses ne se font pas du jour au lendemain et si la critique est facile...le témoignage orthodoxe n'avance que lentement... Probablement à cause de la pauvre qualité du témoignage qui est le notre...
Mais ce n'est pas en nous invectivant les uns les autres que nous ferons avancer les choses!
Relisez le message 107 de Vladimir, il est très positif et je le suis complètement.

Avec toute ma fraternelle amitié Marie
113. Nicodème le 05/06/2013 16:49
En somme , vous préférez qu'on laisse des gens massacrer les belles polyphonies "orthodoxes" parce que , eux , ils seraient chrismés et vaccinés ,même s'ils chantent faux , plutôt que de laisser des gens qui ont une compétence musicale et chorale , assurer les pièces polyphoniques , normalement de toute beauté , mais hélas , trop souvent massacrées , ne serait-ce que parce que descendues une tierce mineure (au moins) , parce qu'on n'a plus de sopranes dignes de ce nom ? J'ai vu un type être bombardé chantre alors qu'il sort des sons mixés entre la voix parlée et la voix chantée . J'ai vu un type être nommé diacre alors qu'il chante au moins une quarte en dessous de ce qu'il faudrait pour embrayer avec le choeur . J'ai vu des gens défendre avec une agressivité inouïe la notation ancienne des neumes , alors qu'ils chantaient faux comme des casseroles , et que le "kto" de service (moi en l'occurrence , puisqu'il fallait bien me mettre une étiquette) , s'épuisait à leur montrer combien la notation moderne était plus riche , plus exacte , plus compréhensible PAR TOUS . J'ai vu le père Gouze , compositeur et adaptateur génial être accusé de plagiat alors qu'il a passé sa vie à faire rentrer le génie musical "orthodoxe" ds l'Eglise latine , tout en étant systématiquement boycotté par l'appareil , le même appareil qui a détruit la liturgie sous prétexte "du" concile , mais passons ...
D'ailleurs , d’une façon générale , qu'est-ce qu'un orthodoxe ? un ignare qui ne connaît que les cierges et les icônes , qui n'a jamais ouvert un évangile et qui ne sait qu'une chose c'est qu'on peut massacrer l'autre à cause du "filioque" , mais qui aura été chrismé , etc... ou un homme qui lit les Ecritures , qui étudie les Pères , même ds des ouvrages de vulgarisation , qui chante juste , mais qui n' a pas encore été "chrismé" ? Car définitvement étiqueté kto ... Ce qui fait le chrétien "orthodoxe" , c'est l'adhésion aux vérités du Credo de Nicée-Constantinople , rien d'autre . Et , à cet égard , il n'y en pas beaucoup .

Voyez-vous , la première question que devraient se poser les clercs et les apparatchiks des paroisses ortho (mais c'est pareil chez les ktos , sauf que là ce sont des mémés anti-mecs ) , c'est le nombre de cœurs sincères qu'ils ont fait fuir , et définitivement fuir , par leur manque total d'amour .
114. Daniel le 05/06/2013 16:58
Quelques précisions historiques. La prise de conscience du besoin d'évangéliser est antérieures à Vatican II et au Père Alexandre Schmemann. On peut en voir des traces dans divers événements:

- la création de la confrérie Saint Photius en 1925
- les tentatives et errements de l'ECOF avec parfois l'appui d'églises orthodoxes
- le passage de Saint Jean de Shangai en France qui a poussé à la vénération des saints locaux

Mais cela a été assez modeste faute en partie de volonté épiscopale et pour des raisons . Il y avait en certains lieux (ce fut le cas en Italie) un accord pas si secret que cela pour refuser les catholiques voulant devenir orthodoxes, diplomatie oblige. Un des effets négatif fut de promouvoir les églises orthodoxes exotiques...
115. Daniel le 05/06/2013 20:54
@ Nicodème

Chacun sait que la principale qualité du diacre est
de chanter juste et qu'on va à l'église comme au concert
116. Marie Genko le 05/06/2013 21:28
Cher Nicomède,

Quelle chance inouïe d'avoir une oreille musicale!
Vous en rendez-vous seulement bien compte?
Comme je vous envie!
Je comprends aussi qu'un choeur qui chante faux vous soit parfaitement désagréable!
Pourtant il permet, comme je l'ai entendu souvent à la crypte de la rue Daru, à beaucoup de bonnes volontés de participer plus activement au déroulement de la Liturgie!
Je pense que votre message se réfère aux messages précédent concernant la paroisse de Pau?
Je peux rappeler à ce sujet qu'à la cathédrale de la rue Daru c'était un choeur de proffessionnels qui a chanté durant plusieurs années.
Si mes souvenirs sont exacts, ce fut le cas jusqu'à l'émigration russe de 1920 qui fonda un choeurs fait de paroissiens orthodoxes.
En espérant vous lire à nouveau sur ce blog.
Avec toute mon amitié Marie
117. Irénée le 06/06/2013 15:40
@Nicodème
Juste quelques précisions :
Etre orthodoxe, ce n'est pas exclusivement confesser le credo de Nicée-Constantinople. La confession de la foi ne se limite pas à cela... mais le plus important c'est bien de se nourrir de la prière et des sacrements de l'Eglise. Et il ne s'agit pas de caricaturer comme vous en séparant les "chrismés" des autres ! c'est la participation à l'eucharistie qui nourrit spirituellement les chrétiens, vous le savez sans doute parfaitement, mais vous préférez le ton ironique ! la sincérité n'est pas suffisante malheureusement !

Disant cela, je ne prétend pas que les orthodoxes soient meilleurs que les autres ! bien au contraire ! mais les péchés et les imperfections des hommes ne relativisent pas la Vérité.

Enfin, j'ai déjà écrit que je préfère voir nos églises occuper des garages de banlieue que de vénérables cathédrales, à condition qu'elles soient fidèles à l'orthodoxie. J'ajoute que je préfère aussi une Liturgie accompagnée d'un seul chantre qui fait de son mieux, plutôt que d'avoir un choeur polyphonique certes performant, mais qui chante à l'église orthodoxe comme d'autres font du chant renaissance anglaise ou du gospel... et je ne parle pas des "mercenaires" !
J'espère ne pas être trop brutal dans mes propos, mais encore une fois la vie en Eglise n'est pas une question de qualités ou de défauts des personnes, mais la question est bien de savoir où est la Vérité... au delà du Christ qui est lui "Le chemin, la Vérité et la Vie..."
118. Clovis le 08/06/2013 16:58
Je regrette beaucoup l'influence de l'opéra italien dans les chants liturgiques, aucun recueillement, des gloussements grandioses, surtout s'il y a des femmes. Fort dommage. Saint Séraphin de Sarov en son temps regrettait déjà les chants "à l'italienne" en dépit de la vraie tradition du chant liturgique.

@ Daniel et Nicodème, cela ne gâche rien si le diacre à une belle voix, après il y a la manière de s'en servir à bon escient cf Saint Spiridon. ;-)
Mais allez dans les monastères en Russie cher Daniel et vous entendrez des diacres (hiérodiacres pour le coup) qui ne sont pas recrutés pour leur voix de stentor, et je ne cache pas que la prière et la profondeur des invocations y gagnent beaucoup.

Ayant été hier à Notre Dame de Paris pour la vénération de la Couronne d'Epines avec les archimandrites et prêtres de la laure de Kiev, je dois dire que nous sommes là encore quand même mieux lotis que les catholiques qui ont tout perdu du chant et de l'art de psalmer. Les grandiloquantes orgues avaient peine à cacher la pauvreté du chant, si bien théologique qu'h'armonique. Et je ne parle pas de l'aube bleu telecom (ou edf si vous voulez) du chantre, du gospel moins bling bling. Sans compter la chorégraphie pour le Notre Père...
119. Daniel le 08/06/2013 22:05
@ Clovis

Mon commentaire 115 à destination de Nicodème était bien évidemment ironique. Saint Etienne, premier diacre, ne fut pas sélectionné pour ses qualités vocales. J'ai aussi en aversion la musique italo-polonaise et je préfère le znamenié, musique dérivée du byzantin mais bien russe...
120. Clovis le 09/06/2013 21:33
@ Daniel
J'avais bien compris, rassurez-vous ;-)
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