André Zoubov:« Le baptême de la Russie »

Parlons d'orthodoxie

André Zoubov:« Le baptême de la Russie »
André Zoubov, historien, professeur à l’Institut des relations internationales
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La Russie commémore le 28 juillet le jour de son baptême. Les chercheurs ne sont pas jusqu’à présent parvenus à s’entendre quant à l’année, la date et le lieu de cet évènement. Nous ne savons pas avec précision où a été baptisé le prince Vladimir, à Kiev, Chersonèse ou Berestov, non loin de Kiev. Il est cependant évident que la christianisation de la « Rus » a déterminé pour l’essentiel l’avenir du pays. Les peuples scandinaves ainsi que les Hongrois reçoivent le baptême simultanément, c'est-à-dire vers la fin du X siècle. Adopter la foi chrétienne a été pour le prince Vladimir une décision pour ainsi dire naturelle. En effet, c’est Vladimir qui suggère à son cousin Olaf, canonisé par la suite, de faire baptiser la Suède ce qui se produit dans les cinq années suivantes.

Le prince Vladimir appartenait à la dynastie des Rurikides a commencé à gouverner Novgorod en 970. En 978 il s’empare du pouvoir à Kiev et en 988 il opte pour le christianisme en tant que religion d’Etat. Les chroniques nous donnent un portrait haut en couleurs du prince Vladimir. La christianisation a été pour lui une décision tout à fait personnelle et intime.

Son propre baptême le fait radicalement changer de vie !

Vladimir était un grand amateur de femmes. Cette propension lui a fait commettre une série de crimes : il tue son frère pour lui prendre sa femme, une moniale grecque défroquée qui au moment des évènements était enceinte du frère de Vladimir. Il tue les parents de son autre épouse, Rognède. Il se disait qu’une femme belle ne se risquait pas à sortir dans Kiev craignant d’être violée. Dès son baptême le prince Vladimir change radicalement et fonde une famille exemplaire. La peine de mort est abrogée. Ses sujets ne sont plus vendus en esclavage, l’esclavage est pratiquement aboli. Vladimir se met à racheter les Slaves prisonniers dans d’autres contrées puisant pour ceci dans sa cassette. Les relations entre Slaves, Varègues et Ougro-finnois subissent de profonds changements. Elles étaient hostiles auparavant car les Varègues s’estimaient être supérieurs. Le prince Vladimir se consacra à fusionner les trois ethnies. L’apparition des Russes anciens fut une conséquence logique de la christianisation. Nous savons aujourd’hui que l’ethnie russe slave s’est constituée grâce au baptême. En voici une simple preuve : les Varègues n’avaient pas d’alphabet alors que les Slaves avaient une écriture. Bien avant Vladimir les Slaves du Sud purent bénéficier de l’alphabet élaboré par Saints Cyrille et Méthode. Le christianisme se fonde sur les Écritures, il est inconcevable sans textes liturgiques. Aussi l’ethnie russe slave qui se forma à l’époque choisit pour langue littéraire commune non les dialectes varègues et ougro-finnois mais le slavon. Cet immense « melting pot » ethnique qui produisit en définitive les anciens Russes comprenait d’ailleurs non seulement les trois peuples énumérés mais aussi les Khazars.

Cette ethnie se divisa historiquement en Russes, Ukrainiens et Biélorusses.

Cette division commença à peu près un siècle après le début de l’occupation mongolo-tatare. A la fin du XIV siècle les princes lituaniens libèrent des Tatars les territoires de l’Ukraine et de la Biélorussie modernes. Cela fait se constituer un monde Russe ouvert sur l’Occident car limitrophe de la Pologne et de la Lituanie. Se constituent alors les ethnies biélorusse et ukrainienne. La Biélorussie moderne est restée dans la composition de la Lituanie après la conclusion de l’Union polono-lituanienne. La Lituanie confie à la Pologne l’administration des territoires qui constituent l’Ukraine moderne. Moscou ainsi que les villes de Vladimir et de Novgorod restent à l’écart de ces formations. Novgorod représentait une forme de culture russe très spécifique qui n’a jamais été tributaire des Tatares. Le monde de Novgorod était ouvert sur l’Occident par la mer Baltique. Il fut, malheureusement, entièrement détruit par Moscou.

La partie orientale de l’ethnie russe donna le type grand-russien, la conscience politique y était tartare. Je pense à une orientation qui se distinguait de ce que qui existait chez les Russes de l’Ouest et aspirait à l’isolement du monde extérieure, à une société fermée, à la réalisation de l’idée de la « Moscou- Troisième Rome ». Cette idéologie prend forme à la fin du XV et au début du XVI siècles. C’est l’époque de la division « objective » entre les trois ethnies. Elles se perçoivent subjectivement chacune à part, Ukrainiens, Biélorusses et Russes, au XVI et surtout au XVII siècles.

Traduction : Nikita Krivocheine
"Radio Liberty", émission André Shary


Commentaires (22)
1. l'équipe de rédaction le 29/07/2010 14:20
"Un nouveau jour férié célèbre la Russie chrétienne"
La Russie a officiellement célébré, pour la première fois depuis la chute de l'Union soviétique, l'anniversaire de sa conversion au christianisme en 988, introduisant ainsi un nouveau jour férié.

Cette initiative, décidée en juin par le président Dmitri Medvedev, est dénoncée par les organisations de défense des droits de l'homme qui y voient une atteinte à la Constitution laïque de la Russie.Le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe, Cyrille, a présidé une liturgie à Kiev, capitale de la principauté de la Rus de Kiev dont le monarque, Vladimir le Grand, a fait du christianisme la religion officielle en 988.Les membres des importantes minorités musulmanes qui vivent dans la Fédération, notamment dans le Caucase, ont pour leur part déploré d'être exclus. Les dignitaires musulmans ont réclamé l'instauration d'un jour férié pour marquer l'arrivée de l'Islam dans la Russie moderne il y a plus de mille ans.....Suite L' EXPRESS.fr
2. Cathortho le 30/07/2010 15:47
Qu'un pays né du Christianisme célèbre ses racines chrétiennes et en fasse un jour férié de par la volonté conjuguée de l'autorité spirituelle et du pouvoir temporel est un signe de bonne santé. La Russie devrait être un exemple pour les pays d'Europe occidentale mais on en est malheureusement très loin quand on voit comment la Russie est diabolisée et comment, en France, on renie les racines chrétiennes de notre pays (de même que la Russie est née du baptême de Vladimir, la France est née du baptême de Clovis quelques siècles plus tôt) et comment les politiciens, de droite comme de gauche, soumis à l'idéologie mercantile mondialiste, ont refusé d'inscrire les origines chrétiennes de l'Europe en tête de la Constitution.

Pour en revenir à cette heureuse initiative du pouvoir russe on voit que, avec les pseudos défenseurs des droits de l'homme (sans Dieu), ce sont toujours les mêmes milieux, "idiots utiles" aisément manipulables, qui s'opposent, avec des prétextes fallacieux et hypocrites, au légitime désir des vieilles nations européennes de rester fidèles à leurs racines chrétiennes sans en cela se montrer hostiles aux nations non-chrétiennes. Quant aux musulmans qui déplorent, on se demande pourquoi (le Prince Vladimir ne s'est pas converti à l'Islam ni a pris pour épouse une musulmane !), d'être exclus par cette initiative, il est significatif que, d'après ce que dit l'article, ce sont surtout les musulmans du Caucase qui manifestent leur mécontentement. Or le Caucase est un des plus importants verrous géopolitiques du continent eurasiatique, un verrou "travaillé" de près par les ennemis d'une Russie puissante qui a vocation naturelle à participer à plus ou moins long terme à la construction européenne, la vraie, fondée avant tous sur des fondations chrétiennes gréco-latines. Il serait donc intéressant de savoir à quelles tendances de l'Islam appartiennet ces musulmans du Caucase mécontents de l'initiative politico-religieuse de Dmitri Medvedev, sans doute des salafistes, fidèles d'une branche de l'Islam, le salafisme (à laquelle appartient Ben Laden l'épouvantail utile du Mondialisme), née en Arabie saoudite, qui n'existait pas dans le Caucase et y est arrivée dans des circonstanses troubles à la faveur de la chute du régime soviétique et de l'afaiblissement de la Russie jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.
3. vladimir le 30/07/2010 20:26
Je voudrais tempérer les commentaires en rappelant ce que j'avais écrit il y a un mois: il ne s'agit pas d'une fête chaumée et, à ce titre, elle prend place dans la même série que les fêtes des mineurs, gardes-frontière, ou autres parachutistes... La comparaison avec la France est significative: sur les 11 ou 12 fêtes chaumées, la moitié sont des fêtes religieuses en France, mais seulement 2 en Russie (Noël et ND de Kazan, le 4 novembre, "laïcisée" en fête de l'unité nationale).

Ainsi cette nouvelle fête nationale non chaumée est un très bon pas dans la bonne direction... mais la route et encore longue!

4. Cathortho le 30/07/2010 23:43
Que la fête du baptême de la Russie soit chômée ou non est très secondaire. L'essentiel réside dans la volonté du pouvoir russe d'instaurer cette fête, ce qui fait de cette heureuse initiative un signe politico-religieux très important dans l'affirmation par la Russie de la nature avant tout chrétienne de sa puissance (ce qui n'induit pas, il est toujours nécessaire de le répéter, une queconque animosité envers les puissances non-chrétiennes). Les "droits-de-l'hommistes" progressistes et les musulmans (probablement salafistes) littéralistes du Caucase, les uns et les autres alliés volontaires ou involontaires des intérêts atlantistes hostiles à une Russie jouant pleinement son rôle sur la scène internationale, ne sy sont pas trompés vu leurs réactions. C'est que dans le domaine de la géopolitique, le sens qualitatif des initiatives symboliques est de loin beaucoup plus important que l'effet social immédiat.
5. BORIS Larin le 01/08/2010 17:04
Chers lecteurs,
Ci-joint un article du professeur André Zoubov ("The Moscow Times", 27 juillet) consacré à l'indispensable décommunisation de la Russie.
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It Is Time to Declare the Soviet Union Illegal
27 July 2010
By Andrei Zubov

In the small town where my dacha is located, the main street is called Soviet Army, and an iron statue of Lenin stands right in the middle of it. Although the children love to play around the statue, it is a terrible place for games. The children’s parents, however, have another opinion. “Let the kids play around Grandfather Lenin,” they say. “Who is he bothering? After all, he is a funny man.”

There is nothing funny about the hundreds — perhaps thousands — of Lenin statues and memorial plaques with his profile still adorning Russia’s cities, towns and villages. As soon as my eye catches a Lenin image, I turn away in disgust. I flinch every time I am on the metro and hear the words over the loud speaker: “Next stop: The Lenin Library.” As a historian, I know all too well what crimes Lenin committed, how much blood was shed as a result of his direct orders, how many millions were killed or suffered from hunger and disease when Lenin and his comrades unleashed the Civil War and Red Terror.

Lenin’s hatred for all religions resulted in endless violence against the Russian Orthodox Church and other faiths. After receiving millions of Deutsche marks from Germany, which helped fund the Bolshevik Revolution in 1917, Lenin signed the shameful Treaty of Brest-Litovsk with Germany on March 3, 1918. No leader has done as much harm to Russia as Lenin. If there were no Lenin, there would have been no Stalin, Beria, Khrushchev, Brezhnev, Andropov or Gorbachev. Nor would there have been a NKVD or KGB. Without Lenin, there would never have been a Soviet Union, and Russia would have had a completely different fate. Although Russia would probably not have become a paradise on earth, it definitely would not have denigrated into the gulag hell that it became.

There is nothing funny about Lenin. He is evil.

Why, then, are there still so many Lenin statues and Lenin streets in so many Russian cities? It is not because of simple neglect or that nobody has the time or money to dismantle all of them. In fact, many actually have been restored since 1991.

Lenin was the father of the Soviet Union, but that country disintegrated in December 1991. Nonetheless, Lenin has remained Russia’s leader — at least in the legal sense. This is due to President Boris Yeltsin's decision on Dec. 26, 1991, when the Russian Republic of the Soviet Union was declared to be the legal continuation of the Soviet Union. In his book “Presidential Marathon,” published in 2000, Yeltsin wrote: “It was an absolutely competent, logical and legally sound step — particularly in respect to our foreign affairs, in which we are tied by an entire set of serious obligations.” President Vladimir Putin supported Yeltsin’s decision when he said in 2005 that the collapse of the Soviet Union was “the greatest geopolitical catastrophes of the 20th century. … We preserved its largest part under the name of the Russian Federation.”

On Dec. 26, 1991, Yeltsin could have chosen a different path for Russia’s future — the legal succession of pre-Soviet Russia, which is a completely different legal concept from legal continuation. Legal succession would have laid the foundation for the de-communization of Russia. This would have allowed the country to preserve the old, “White” Russia that the Bolsheviks destroyed on Nov. 22, 1917, when they annulled all Russian laws, including those that protected the people’s property and rights, and in its place created an entirely new government for the “workers and peasants.” For five years after the Revolution in November 1917, the Reds and Whites remained in struggle for power. During this time, pre-Communist laws were observed in White Russia. But in October 1922, the last White army left Russian territory, and the Reds were the victors. On Dec. 30, 1922, the Soviet Union was established, and the Bolsheviks’ illegal, criminal seizure of Russia was completed.

Russia’s decision to adopt legal continuation of the Soviet Union is like Masha Petrova who, after she marries, becomes Masha Ivanova, but she still remains the same person. Similarly, if Lenin is the founder of the Soviet Union, and if Russia is the continuation of the Soviet Union, then everything is clear: Lenin remains the founder of modern-day Russia.

What about the “Old Russia” — the Russia that we lost in 1917? We haven’t found it. In 2002, the Foreign Ministry celebrated its 200th anniversary, but everyone who participated in the celebrations thought that it was a bad joke. The country’s current diplomats are not the heirs of pre-Bolshevik Russia — Prince Alexander Gorchakov or Serge Sazanov. They are the heirs of former Soviet Foreign Ministers Leon Trotsky, Vyacheslav Molotov and Andrei Gromyko. In this sense, the FSB is more honest. In its 90th-anniversary materials, it made no mention of pre-Bolshevik Russia and boasted of its exclusively Soviet lineage: “90 years of the Cheka, NKVD, KGB and FSB.”

So we continue to live in a Soviet country. Today’s Communists are thrilled with this and happy to see their glorious leader in statue form. When they see a Lenin statue, they can cry with ecstasy, “Lenin lived, Lenin lives, Lenin will always live!”

But I and millions of Russians are far from ecstatic at the sights of Lenin. We are ashamed that Lenin is still alive. We must remember the millions of victims of Lenin, the churches he bombed, the defiled mosques and synagogues.

I want to live in a genuine Russia, one free of all the attributes of the Soviet Union — its lies and disdain for individual rights — and one without Lenin. I don’t want to live in an imitation Russia, whose only real claim to the pre-Bolshevik Russia is limited to its superficial government symbols — the tricolor flag and the double-headed eagle.

In 2000, Yeltsin, having looked back at the consequences of his decision on Dec. 26, 1991, to turn post-Soviet Russia into the legal succession of the Soviet Union, wrote in his book “Presidential Marathon”: “Now I think to myself, what kind of Russia would we be living in had we chosen another path, if we had revived the legal succession of pre-Soviet Russia — the Russia that the Bolsheviks destroyed in 1917. … We could have lived according to completely different rules — not by the Soviet principles of class struggle … but by laws and principles that respect individual rights. We wouldn’t have to start from scratch and build freedom of the press and parliament that already existed in Russia up until 1917. … Most important, we, Russians, would have felt like citizens of a newfound motherland. … It would have been a bold step to admit our historical mistakes and restore the country’s historical succession. Perhaps some day Russians will want to take that step.”

For the 10 years since Yeltsin wrote those words, Russians have lived in a Soviet Russia. But now, 20 years after the fall of the Soviet Union, a new generation has been born who never spent a day in Lenin’s Soviet Union. Therefore, it will be easier for this generation to build the new Russia that Yeltsin dreamed of. To make that dream come true, a good place to start would be to finally remove Lenin from the mausoleum and to remove all of the Lenins from their pedestals.

Andrei Zubov begin is a professor of philosophy at the Moscow State Institute of International Affairs.
6. Cathortho le 02/08/2010 14:43
Le fait que "The Moscow times" soit un organe d'information russe publié intégralement en anglais, et qu'une grande partie de son équipe de rédaction soit constitutée de journalistes aux noms anglo-américains peut légitimement amener à s'interroger.

L'article d'Andrei Zoubov est interessant et l'on ne peut que comprendre et approuver son désir de décommunisation de la Russie. Ceci étant dit le désir est une chose, le réel en est une autre. La Russie a vécu pendant soixante-dix ans sous le terrible joug des soviétiques, sept décennies qui ont malheureusement contribué à donner naissance à ce que Alexandre Zinoviev a appelé l' "hommo sovieticus". De plus, après la chute du communisme, la Russie a été livrée à la rapacité des ultra-libéraux américanophiles qui dirigeiant réellement le pays derriière le pauvre pantin alcoolique Eltsine et qui étaient en train de détruire la Russie et de réduire sa puissance presque au niveau de la Suisse, d'affamer son peuple, et de vendre son potentiel énergétique. Dans ces conditions, il ne faut donc pas s'étonner que, malheureusement, une partie importante du peuple russe conserve une certaine nostalgie de l'époque communiste.

Ce qui est par contre étonnant c'est q'un intellectuel comme André Zubov puisse écrire : " So we continue to live in a Soviet country. " C'est là une affirmation dénuée d'un tel manque de nuance et tellement simpliste, et qui de sucroît offre si généreusement du grain à moudre à la russophobie (qui dans les pays occidentaux ne fait guère la différence avec la juste soviétophobie ce qui n'a rien déétonnant quant on sait que la russophobie est née bien avant la Révolution d'octobre) que l'on ne peut là encore (comme sur le fait que "The Moscow times" publie uniquement en langue anglaise) que s'interroger sur ce manque évident de sens des proportions.
7. BORIS Larin le 02/08/2010 16:58
Cher Cathorto,
Réduire Boris Eltsine à "un pantin alcoolique" est à la fois inexact et méprisant.
A-t-il réussi la sortie du totalitarisme, direct société de marché et de justice sociale?
La question, par son absurdité, véhicule la réponse.
Sa propension à la vodka en ces années d'extrême tension est certes répréhensible.
Quelle abomination pour un Russe de sa génération...
Cependant: il a évité l'effusion de sang (exceptions: il a maté le putsch communiste de 93 et n'a pas su trouver d'issue pacifique dans le Nord Caucase. D'autres auraient-ils fait mieux?)

Il a amorcé un retour vers l'État de droit, garanti la liberté de la presse et des médias. Mieux qu'aujourd'hui!

A ceux qui lisent la langue de Poutine je recommande vivement les discours qu'il a prononcés à la cathédrale Saints Pierre et Paul lors de l'inhumation de la famille Impériale. Exemplaire de sincérité dans l'expression du repentir de tout un peuple.
Et son allocution devant le parlement de Hongrie dans laquelle il a sollicité le pardon pour le sang innocent versé en octobre 56 et pour la pendaison d'Imre Nagy.
Il a su parler du retour de son sentiment religieux avec pudeur et d'une manière tout à fait convaincante.

Tenez vous, c'est plus sain, à l'écart des loups hurlants à la privatisation ratée et se lamentant sur la perte de la conscience d'être une grande puissance thermonucléaire.
Boris Eltsine, ses lacunes étant ce qu'elles sont, reviendra dans la mémoire collective comme un éminent homme d'État.
Cordialement,
Boris
8. vladimir le 02/08/2010 17:07
Cher Cathortho,

Votre commentaire touche un domaine que je connais particulièrement bien: la situation de la société russe. Et je confirme le diagnostique du professeur Zoubov: l'administration russe est restée soviétique par ses cadres et ses façons de penser, à quelques rares exceptions prés! le professeur cite le Ministère des affaires étrangères et le FSB, mais on pourrait y ajouter toutes les autres structures étatiques et la façon de Poutine a accueilli les espions qui se se sont fait prendre (en chantant un chant issu d'un film d'espionnage et en menaçant "les traitres qui les ont donnés") illustre parfaitement cette situation.

Mais le professeur continue "But I and millions of Russians are far from ecstatic at the sights of Lenin. We are ashamed that Lenin is still alive. We must remember the millions of victims of Lenin, the churches he bombed, the defiled mosques and synagogues." et là aussi il a totalement raison. Et quand il termine sur la note optimiste de croire "it will be easier for this generation to build the new Russia that Yeltsin dreamed of."

Et je suis aussi d'accord avec le professeur quand il souligne que Boris Eltsine avait vu juste. Il n'était pas du tout "un pauvre pantin alcoolique", comme le présente la presse y compris en Russie, mais un grand homme politique qui a su conduire une rupture définitive pratiquement sans une goute de sang. Bien entendu, 20 après, tranquillement calés devant notre poste de TV, nous pouvons facilement dire qu'il aurait pu mieux faire. Mais j'étais à Moscou en octobre 1993, quand les chars tonnaient sous mes fenêtres et les snipers tiraient des toits... Mettre la Russie à feu et à sang par des décisions inconsidérées était bien la dernière chose à faire. L'Histoire donnera raison au Président Eltsine qui a vraiment ouvert la voie à la démocratie en Russie, jusque par son retrait...
9. Cathortho le 02/08/2010 17:58
Cher Boris Larin, cher Vladimir

Dans le bilan de la vie d'un homme, quel que soit le domaine dans lequel il a exercé, tout n'est pas négatif à 100 pour 100, ni positif à 100 pour 100 et Boris Eltsine n'échappe évidemment pas à cette régle imposée par le bon sens, il convient donc d'apprécier le bilan dans sa globalité en dégageant ce qui a prédominé : le positif ou le négatif. Vous avez donc raison de rappeler les quelques aspects positifs de son passage au pouvoir dans une période certes fort difficile. Mais globalement son passage au pouvoir à été largement négatif car il s'est laissé manipuler, surtout dans dans la deuxième partie de son passage au pouvoir, par une bande d'individus néfastes qui conduisaient la Russie droit dans le gouffre. Il est vrai qu'il s'est retiré lui-même du pouvoir, mais cela lui a été imposé par son état de santé qui s'était gravement dégradé à cause de l'alcool. La bande d'oligarques affameurs du peuple russe lui a alors imposé pour assurer sa succession Vladimir Poutine, qu'ils pensaient être un personnage sans envergure, facilement manipulable, et ainsi continuer leur sale besogne. Ce fut leur grande erreur, Poutine était un vrai patriote, il a traité comme il fallait ceux qui s'appétaient à vendre les ressources du pays à leurs amis américain et il a sauvé la Russie du désastre.
Nul doute qu'entre Eltsine et Poutine l'histoire, comme le peuple russe, ne se trompera pas et qu'elle dira que Vladimir Poutine aura été un un grand homme d'état, celui que le péril de l'heure exigeait.
10. vladimir le 02/08/2010 20:33
Cher Cathortho,
Je reste totalement en désacord avec vous et persuadé que l'histoire rendra justice à Eltsine. Aucune révolution comparable, avec si peu de dégâts, n'a jamais été réussie et c'est tout le mérite de Eltsine d,avoir rendu ce virage définitif. Je suis persuadé que la plupart des autres moyens auraient soit plongé la Russie sans un bain de sang à la Yougoslave soit maintenu un système soviétique à la chinoise, soit mené le pays à la ruine à l'ukrainienne
11. BORIS Larin le 03/08/2010 11:56
Cher Cathortho
Pour essayer de prendre un peu de distance :
La Russie a laissé s’enliser, et pour très longtemps, sur son territoire les hordes mongolo-barbares. Les quelques siècles d’occupation qu’elle a endurée, « en amortisseur de freinage » ont épargné l’invasion aux futurs pays de l’U.E.
Ils se sont développés, la Russie a pris un grand retard !

Lorsque Marx a proclamé : « Un spectre hante l'Europe - le spectre du communisme. », c’est la Russie qui, pour beaucoup de bon cœur, pour beaucoup par naïveté, a accepté d’héberger ce « spectre », et ceci pour à peu près quatre générations. Les résultats du séjour du satanique spectre sont décrits par le providentiel Alexandre Soljenitsyne qui nous a quitté il y a deux ans. Nous sommes tous ses redevables.
La Russie a donné au reste du monde une « leçon de choses » salvatrice : n’écoutez pas Marx et Lénine, je vous montre ce qu’il vous en coûtera ! Il m’est évident qu’en assumant de tester l’hérésie communiste la Russie a, par son exemple, vacciné le monde.

Pour en revenir à Boris Nikolaïevitch Eltsine : jamais dans l’histoire mondiale un pays n’avait souffert de 75 ans de totalitarisme. La Russie a vécu ce supplice et a su se guérir par son génie.
Y avait-il un mode d’emploi de sortie du communisme ? Non, par définition.
Il ne nous reste qu’à rendre grâce au ciel de ne pas avoir assisté à un bain de sang d’envergure cosmique. Eltsine dont le sentiment religieux était très fort (je ne dis pas « foi orthodoxe » telle que nous l’entendons) a été mieux et plus que quiconque (Gorby ne savait pas ce qu’il faisait) l’homme du moment et de la situation.
Quant aux oligarques… Andropov et Béria étaient encore plus antipathiques ! D’ailleurs n’étaient-il pas des oligarques propriétaires de milliards de $ mais du pays entier et de toute sa population ?


12. Cathortho le 03/08/2010 21:05
Cher Boris Larin, cher Vladimir

Je le répète, s'il y a quelques aspects positifs dans le passage aux pouvoir de Boris Eltsine, je reste persuadé (et je suis très loin d'être le seul) qu'ils pèsent peu au regard des risques énormes que lui et sa fille ont fait prendre à la Russie en s'entourant des personnages que vous savez, et des souffrances que son irresponsabilité ont fait endurer au peuple russe (lisez les articles et les livres de Jacques Sapir). Je n'ai malgré tout aucune animosité particulière envers Eltsine qui était peut-être un brave homme, l'histoire le dira, mais je suis loin de partager votre admiration à son égard. Le véritable sauveur de la Russie reste Vladimir Poutine, je ne dis pas qu'il n'a pas de défauts, mais la comparaison est impossible entre lui et Eltsine (le peuple russe ne s'y est pas trompé), c'est un peu comme si l'on comparait un géant politique comme le général De Gaulle (qui lui aussi n'était pas exempt de défauts) avec des nains politiques comme Chirac et Sarkozy ! Imaginez dans quel état serait aujourd'hui la Russie si la bande de prédateurs qui tenaient réellement le pouvoir derrière Eltsine n'avaient pas été mis hors d'état de nuire, si un Berezovsky ou un Khodorkovsky avaient continués à exercer le pouvoir en manipulant Poutine comme ils avaient manipulé Eltsine ?

Mais je m'arrête là, vous avez votre opinion et je la respecte, mais vous n'arriverez pas à me convaincre qu'Eltsine était un grand homme d'état ! Et je me permets de vous rappeler que les mérites respectifs d'Eltsine, de Poutine (et de Primakov qu'il serait injuste d'oublier) ne sont pas le sujet de ce fil. L'essentiel est que la Russie a été en grande partie redressée, et qu'il faut prier pour que ce redressement, qui est loin d'être terminé, se poursuive en fidélité à son baptême, pour le plus grand bien du peuple russe et des peuples européens, et pour l'équilibre du monde.
13. vladimir le 04/08/2010 10:09
Cher Cathortho,
Je vous remercie d'abord de l'intérêt que vous portez à la Russie. Et je respecte d'autant plus votre opinion qu'elle est majoritairement partagée en Russie!

Mais personnellement, en tant qu'expert, chercheur et enseignant de ce sujet, je me permet de ne pas être d'accord sur les accents que vous mettez. Bien entendu Eltsine a fait des erreurs et connu des échecs: Chechnie, oligarchie et paupérisation, banqueroute. Du point de vue historique je pense que cela ne pèsera pas plus lourd que l'exécution du duc d'Enghien, moins lourd en tout cas que le rétablissement de l'esclavage, en face de l'acquis majeur: la fin du communisme sans espoir de retour (comme Napoléon avait mis fin à la Terreur)! Et je voudrais aussi vous rappeler que, laissant faire de véritables élections démocratiques, il a toujours eu en face de lui un parlement d'opposition communiste...

Poutine n'a fait que reprendre l'héritage l'essentiel étant fait: le communisme était abattu. Et il a plutôt imprimé un retour vers le soviétisme sur certains points: comme le souligne Zoubov, la toute puissance de l'Administration soviétique a été rétablie, les pouvoirs du FSB (héritier du KGB) renforcés (et encore étendus récemment!), etc. Si Eltsine a interdit le PC, instauré des élections et une presse libres, véritablement réhabilité la famille impériale, avec des funérailles nationales et un remarquable discours de repentir, Poutine, lui, à muselé la presse, arrangé les élections, posé une plaque à le mémoire de Dzerjinsky (le bourreau créateur du système répressif bolchevique) sur le siège du FSB, glorifié le généralissimus Staline, qualifié la disparition de l'URSS de catastrophe et laissé dans un une morgue anonyme les dépouilles des 2 derniers enfant impériaux... Moyennant quoi il est apprécié par un peuple qui cherche la sécurité et le progrès économique. Comme vous dites, la comparaison est impossible et je vous suis dans votre analogie... mais c'est Poutine le nain calculateur! S'il avait été à la place de Eltsine la Russie serait dans la situation de la Bielorussie ou du Kazakhstan...
14. Cathortho le 05/08/2010 14:21
@ L'équipe de rédaction

J'ai écrit hier un commentaire à l'adresse de Vladimir en réponse à son commentaire 13. A ma grande surprise ce commentaire n'est pas passé. Je ne faisais pourtant qu'apporter à nouveau des arguments en défaveur de Boris Eltsine et en faveur de Vladimir Poutine. Vladimir se présentant dans son commentaire " en tant qu'expert, chercheur et enseignant de ce sujet ", ce que je ne conteste nullement n'ayant aucune connaissance de ses travaux, je lui faisais donc simplement remarquer que d'autres experts, chercheurs et enseignants de ce même sujet , faisaient une analyse complètement différente de la sienne. Ainsi je me suis référé à l'économiste Jacques Sapir, directeur d'étude à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, spécialiste de la transition pos-communiste russe et également spécialiste en défense et en stratégie. Dans mon commentaire qui n'est curieusement pas passé, je citai quelques lignes du livre de Jacques Sapir "Le krach russe" consacré à la crise économico-fiancière russe d'août 1998 dont Boris Eltsine et son entourage ont été grandement responsables. Certes l'Equipe de rédaction a entière liberté de passer ou de ne pas passer des commentaires, mais, sauf incident technique, il me semble légitime que je regrette et comprenne mal pourquoi mon commentaire s'appuyant sur les travaux d'un spécialiste reconnu ne soit pas passé.
15. l'équipe de rédaction le 05/08/2010 17:46
@ Cathorto,
Malentendu. Nous avons posté tous les commentaires reçus de vous.
Soyez aimable: envoyez ce texte à nouveau, merci.

L'équipe de rédaction
16. vladimir le 05/08/2010 20:20
Cher Cathortho,
Je ne me mets pas au niveau des grands maîtres comme Sapir ou Hélène d'Encausse. Expert de la commission européenne et de la BERD dans de nombreux projets depuis 1991, je n'ai rien publié et seuls mes étudiants bénéficient de mes recherches... J'ai lu beaucoup de leurs ouvrages et articles et je serais intéressé par les citations que vous voulez apporter car on apprend toujours. Cela dit, je ne partage pas obligatoirement toutes leurs interprétations et fais aussi mes propres analyses ...
Je pense donc que la Russie a eu la chances de trouver successivement les hommes qui convenaient à chaque situation. Vous avez raison de dire qu'une remise en ordre s'imposait après Eltsine. Poutine a assez bien géré cette situation (j'ai fais précédemment une liste d'erreurs qu'il aurait pu éviter!), disons comme Louis-Philippe, et c'est cela que retiendra l'Histoire s'il ne fait rien de plus... ou rien de moins (une glissade totalitaire reste malheureusement possible, même si je ne la crois pas probable). Par contre je répète que Eltsine, malgré ses erreurs et ses échecs, restera celui qui a abattu le communisme sans guerre civile et a rendu son retour impossible. Ce haut fait là, qui est le véritable tournant du XXe siècle, personne ne peut le lui contester; les défauts et les échecs, douloureux pour les victimes, resteront des dégâts collatéraux et les Gorbachev, Primakov, Chernomyrdyne resteront des seconds rôles: s'ils avaient eu le premier rôle bolchévisme serait toujours la ou serait revenu!
17. Cathortho le 05/08/2010 22:07
@ L'équipe de rédaction

Il s'agissait donc d'un problème technique. Merci de me proposer d'envoyer de nouveau ce texte mais cela m'est impossible car je n'en ai pas fait une copie.
Je me bornerai seulement à rappeler que Boris Eltsine avait fait raser la génante Maison Ipatiev lorsqu'il n'était encore qu'un cadre local (mais zélé) du Parti communiste ; qu'après son opportuniste conversion à l'idéologie du Marché suite à l'effondrement inattendu (du moins si rapidement) du système communiste (auquel il n'avait pris aucunement part ni lui ni personne d'autre mais qui relève d'une intervention de la Théotokos) ce grand démocrate n'avait pas hésité à envoyer les chars et les forces spéciales contre le parlement au prix d'une centaine de morts minimum ; et à rediffuser les passages du livre de Jacques Sapir sur les causes de la terrible crise économico-financière qui avait failli ruiner pour des décennies la Russie et la soustraire de la liste des grandes puissances sous la présidence de ce "grand homme politique" et de son brillant entourage, avant que Vladimir Poutine ne mette fin au massacre de ce grand pays né de la volonté de Dieu :

" En réalité, deux interprétations de la crise russe s'opposent. Les partisans de la stratégie libérale considèrent que le pays était sur la voie du rétablissement économique quand il fut touché par les conséquences de la crise asiatique et la baisse du prix du pétrole. A cela on peut répondre [que] si la Russie était tellement dépendante pour ses équilibres tant externes qu'internes du prix des matières premières, c'est bien parce que la politique menée depuis 1993 a laminé l'industrie russe et en particulier le secteur des industries de transformation. Si tel n'avait pas été le cas, si l'économie russe avait été assisse sur un marché intérieur solide, jamais le choc n'aurait été aussi important.
[...] Pour les analystes réalistes, la crise russe couvait en fait depuis un certain temps. La démonétarisation d'une large partie des échanges, la déconnexion entre une sphère financière devenue parfaitement spéculative et un secteur de la production en pleine dépression induisaient une fragilité systémique de cette économie; Si l'on ajoute la collusion notoire entre un pouvoir sans légitimité et enfermé dans des pratiques minoritaires et les cercles bancaires, ainsi que la pratique de l'Etat de ne pas honorer ses paiments aux entreprises comme aux fonctionnaires, on voit que tous les éléments deu chaos actuel [1998] étaient présents depuis au moins 1994. Ils n'attendaient qu'un choc pour se révéler. La politique dite de "rouble fort" menée depuis 1996 pour permettre l'ouverture du marché de la dette interne aux non-résidents a aggravé la fragilité financière de la Russie. Elle a privé le système bancaire de liquidités alors même que l'orage menaçait. " (Jacques Sapir, "Le krach russe", éd La Découverte, 1998, pp. 10-11)

Il ne faudra jamais cesser le rappeler, tout cela s'est passé sous le brillant mandat du "grand homme politique" Eltsine et des ses amis Berezovsky et Khodorkovsky qui, comme tout le monde le sait, ont oeuvré uniquement pour le plus grand bien de la Russie et de son peuple..
18. vladimir le 05/08/2010 23:32
Je vous suis tout à fait (et surtout la brillante analyse de Sapir) sur les causes de l'effondrement économique de 1998. Mais ce n'est pas là pour moi là l'essentiel de l'œuvre de Eltsine et j'opposerais le professeur Zoubov au professeur Sapir pour considérer que l'essentiel est dans l'élimination du bolchévisme (même s'il a été là l'outil de la providence... mais ne le sommes nous pas tous?): c'est en effet lui qui a personnellement contré la tentative de retour d'août 1991; c'est encore lui qui a interdit le PC US dans la foulée et c'est toujours lui qui a décidé de privatiser et libéraliser l'économie (avec la participation des Beresovsky, Khodorkvsky, Potanine, Chubaïs, Daripaska... ): cela a précipité la crise, et la population russe l'a payé, mais c'est uniquement cela qui a rendu les réformes irréversibles et fait impossible le retour du communisme; c'est encore lui qui a empêché le victoire des crypto-communistes majoritaires au parlement en 1993 (et oui, à coup de canons!) et gagné les élections de 1995 contre le communiste Ziouganov (encore avec l'aide de Berezovsky & Co!)...
Vous semblez mettre l'accent sur la faillite économique et minimiser l'élimination du système bolchévique alors que pour moi il s'agit clairement de deux dimensions différentes: si la première est un mal relatif, dont on se relève en quelques années, le second est le Mal absolu, qui demande des décennies et des efforts surhumains pour être vaincu. C'est sur cette balance là que je pèse les mérites et les défauts de Eltsine et, comme on dit, "il n'y a pas photo!": je crois profondément que c'est comme cela qu'il sera jugé par l'Hisoire.

Mais là où votre position est particulièrement intéressante c'est que, comme je l'ai écrit, la majorité des Russes pensent comme vous. Et c'est bien normal puisque la crise les a directement meurtris, alors que le mal bolchévique est pour eux un moindre-mal dont ils ont l'habitude. Mais je pense que nous, qui pouvons juger de l'extérieur, devons prendre le recul nécessaire et faire la part des choses.

Pour ce qui est de l'homme Eltsine, il est évident que ce n'était pas un enfant de chœur et pour arriver au poste qu'il occupait il a marché sur des cadavres... . Mais il a été l'homme d'un destin et s'est montré à la hauteur de ce défis. Il reste celui qui a détruit le bolchevisme et libéré la Russie sans effusion de sang (j'y insiste en pensant à mes frères et amis Yougoslaves qui n'ont pas eu cette chance)! La destruction de la Maison Ipatiev a, pour moi, été largement rachetée par les funérailles et le discours qu'il y prononça. Je souligne encore que Poutine, lui, n'a rien fait en ce sens!

Quand à Berezovsky et Khodorkovsky, ils ne sont ni meilleurs ni pires que ceux qui sont maintenant autour du pouvoir, les anciens qui ont fait allégeance (Lissine, Potanine, Chubaïs, Daripaska... et plusieurs dizaines d'autres: il y a environ 80 milliardaires en $ en Russie actuellement!) ou les nouveaux qui montent, issus des "Organes" et dont les noms sont moins connus!
19. Cathortho le 05/08/2010 23:57
Cher Vladimir

Lorsque j'ai écrit mon comm. 17, votre comm. 16 n'avait pas encore été mis sur le fil.

Je pense qu'il ne s'agit pas, sur un blog chrétien, de se comparer à tel ou tel "grand maître", ni de présenter sa carte de visite, mais tout simplement d'échanger des points de vue, nécessairement divergeants, mais en essayant néanmoins qu'ils soient le moins possible éloignés de notre foi (comme tout un chacun je reconnais que j'y déroge le plus souvent sans le vouloir).

Evidemment, si vous êtes un expert de la BERD il est tout à fait naturel que vous manifestiez un jugement si admiratif sur Boris Eltsine et sa présidence. Croyez bien qu'en vous disant cela je ne cherche pas à persifler mais je ne fait qu'un constat qui relève de la logique. En effet, la BERD a été créée par le mondialiste socialo-libéral (mais plus libéral que socialiste) Jacques Attali pour, sous couvert d'aide, à convertir les pays d'Europe centrale et la Russie au libéralisme et à son credo : " Le Marché vous rendra libres " (dont ont peut apprécier les heureux effets sur les plans économique, social et culturel).

Quant aux " dégâts collatéraux " du " haut fait " eltisinien, j'imagine que les russes s'en seraient bien passés après les dégâts collatéraux léninistes et staliniens !
20. Cathortho le 06/08/2010 00:36
Cher Vladimir

Je vous laisse l'entière responsabilité de votre commentaire 18, et malgré qu'il soit très intéressant à de nombreux égards (j'ai particulièrement apprécié votre " (et oui, à coup de canons!) " ainsi que votre " pour arriver au poste qu'il occupait il a marché sur des cadavres... . Mais il a été l'homme d'un destin et s'est montré à la hauteur de ce défis. ") je ne voudrais pas déranger plus longtemps votre admiration qui voit en Eltsine le Saint George qui a terrassé le dragon communiste car toute foi sincère est respectable. Aussi j'en resterai là concernant votre héros.
21. Marie Genko le 28/07/2012 10:06
Merci de remettre en ligne cette intéressante émission faite sur Radio Liberty.

Le professeur André Zoubov est certainement un personnage éminant ayant des connaissances encyclopédiques.

Aller chercher une époque précise dans l'Histoire, une époque éloignée, on nous parle du XVème, XVIème et XVIIème siècle, pour nous expliquer le dépeçage actuel de l'empire russe, c'est à mon humble avis assez malhonête, puisque le professeur Zoubov fait une totale impasse sur l'extraordinaire unité de cet empire durant les siècles suivants....

Mais que pouvons nous attendre de mieux d'une émission commanditée par le gouvernement américain?

J'ai relu avec intérêt les commentaires postés en 2010.

Dommage que Cathortho ait disparu de nos fils de discussions...!
22. La Journée du Baptême de la Russie sera célébrée à Moscou, Kiev et Minsk le 06/05/2013 09:44
Les célébrations du 1025ème anniversaire du baptême de la Russie commenceront à Moscou en juillet prochain, a déclaré le chef de l’Église orthodoxe russe, le Patriarche Cyrille. Une liturgie solennelle dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou est prévue pour le 24 juillet.

La fête se poursuivra à Kiev, où une autre messe aura lieu sur la colline Saint-Vladimir, au pied du monument au prince Vladimir de Kiev. Après cela, les célébrations commenceront à Minsk.

Le patriarche Cyrille estime qu'il est important que les Russes, les Ukrainiens et les Biélorusses se souviennent de l'événement du baptême de la Russie, qui a déterminé le cours futur de l'histoire des peuples slaves. /L
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