Arcady Mahler :"Orthodoxie et idée nationale"

Vladimir GOLOVANOW

Arcady Mahler :
V. GOLOVANOW

"La Russie actuelle aspire à devenir un pays démocratique. Dans le même temps, depuis 1988, symbole de la fin des persécutions envers les religieux en URSS, l'orthodoxie russe est devenue un élément-clé: parce qu'elle est omniprésente dans le discours politique. Depuis 1991, elle sert de référence à la construction d'une "nouvelle identité" russe." Agnieszka Moniak-Azzopardi. "La Russie orthodoxe: Identité nationale dans la Russie post-communiste"

La Russie se cherche en fait une identité depuis l'effondrement de l'idéologie communiste et la thèse présentant l'Orthodoxie comme base pour cette "Idée nationale" ("Национальная идея") est souvent mise en avant par les milieux orthodoxes conservateurs. Le jeune chercheur et publiciste Arcady Mahler, particulièrement représentatif de cette mouvance, donne une approche synthétique de cette thèse dans un article intitulé "Orthodoxie et russicité" publié par le journal en ligne du "Concile mondial du peuple russe". J'en propose une version largement résumée mais qui, à mon sens, en garde l'essentiel, pour illustrer la pensée de courant qui joue un rôle particulièrement important dans l'Eglise russe.

NB: notons qu'Arcady Mahler a soutenu en 2004 sa maitrise sur le thème "Théologie orthodoxe et élitisme philosophique dans les travaux de V. Lossky" Il est professeur d'histoire de la philosophie métaphysique à l'Université des Sciences humaines, membre de la commission biblique et théologique du Saint Synode et de la Commission Interconciliaire du Patriarcat depuis 2009.

Arcady Mahler :
L'orgueil du paganisme

"Peut-on être Russe sans être Orthodoxe?" 'Arcady Mahler annonce la couleur en précisant que "Russe" n'a pas de sens ethnique mais fait référence à une "identité nationale" que chacun acquiert par son éducation, son environnement et ses choix personnels. Ce concept contient obligatoirement un certain nombre de valeurs spécifiques qui font qu'aucune "identité nationale" ne peut pas se combiner avec une religion sans en être modifiée, précise-t-il. "Le Christianisme, en particulier, exige une transformation totale puisqu'il demande de devenir "semblable à Dieu"; "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi." (Mt 10: 37-38). … Ainsi, si "l'identité nationale" d'un Chrétien entre en contradiction avec son christianisme, il devra abandonner cette "identité" comme Lot avait abandonné ses habitude et son confort à Sodom; et si il voulait se retourner sur son ancienne "identité", il pourrait connaitre le destin de la femme de Lot, transformée en statue de sel parce que, malgré la volonté de Dieu, elle s'était retournée sur sa ville maudite" écrit Mahler.

Arcady Mahler :
"Tout conflit entre le Christianisme et une "identité nationale" provient du fait que cette dernière va immanquablement inclure des éléments contraires au Christianisme, continue-t-il. Aux premiers siècles il s'agissait d'éléments païens et, en fait, cela reste valable aujourd'hui… car il y a un élément du paganisme toujours présent dans nos sociétés - l'orgueil. C'est l'orgueil qui pousse les peuples chrétiens à cultiver leur histoire préchrétienne et à s'extasier devant leurs phases de reniement du Christianisme durant la période du sécularisme révolutionnaire… De même que l'orgueil pousse l'homme à se mettre à la place de Dieu en se fabriquant soi-même comme objet d'adoration, de même, par orgueil, tous les peuples s'érigent eux-mêmes et érigent leur pays en divinités qui ne demandent pas moins de sacrifices que leurs anciennes idoles païennes. …

Un magnifique exemple de retour orgueilleux à ses traditions païennes nous est donné par les grecs, continue Mahler: ce peuple à de quoi être fier dans l'histoire du Christianisme, puisque tout la Nouveau Testament a été écrit en grec et la majeure partie des écrits chrétiens du premier millénaire étaient grecs. Mais l'orgueil n'a pas de limites, de nombreux Grecs ont voulu mettre sur le même plan leur culture chrétienne et leur passé préchrétien et voilà qu'aux derniers siècles de Byzance ils ont voulu "revenir à leurs racines nationales". Bien entendu ils avaient à quoi revenir: Platon, Plotin, Proclus, Homère, Esiode, etc. et cette "Renaissance" grecque inspira un autre grand peuple, les Italiens, qui eux aussi ont voulu remettre en valeur leur Antiquité et faire renaitre leur culture préchrétienne. D'autres peuples ont su trouver le roi Arthur, Beowulf, les Nibelungen… et quand, après les Romantiques allemands du XIXe siècle, les Nazis du XXe ont voulu jouer avec ils ont trouvé de quoi s'amuser!

Arcady Mahler :
Que vont chercher les Russes?

Les Russes ont-ils aussi quelque chose à opposer au Christianisme? Bien qu'il y ait actuellement un bon nombre d'affirmations d'une soi disant glorieuse culture russe védique, du "grand empire des anciens slaves", il faut admettre que nous n'avons aucune source sérieuse sur la période préchrétienne puisque c'est justement le Christianisme qui a amené l'écriture en Russie et dans l'ensemble du monde slave rappelle A.Mahler."Et la langue elle même a été façonnée par le Christianisme puisque Cyrile et Méthode ont artificiellement crées le slavon au IXe siècle pour que les aborigènes d'Europe centrale et orientale puissent lire la Bible et les autres livres religieux... De fait toutes les sources dont nous pouvons disposer sont donc chrétiennes, qu'elles soient russes ("Chronique des temps passés") ou étrangères, et leur objectif n'est pas tant de rapporter des faits que de donner une instruction religieuse au lecteur. Il en découle donc que, pour les Russes comme pour tous les Slaves d'ailleurs, toute tentative honnête d'aller chercher nos véritables racines, le plus ancien socle de notre culture, ne peut mener ailleurs qu'aux Saintes Écritures de l'Église du Christ, traduites par deux moines de Byzance dans un alphabet crée à partir des lettres grecques. Cela peut être considéré comme un défaut gênant de la culture slave – mais c'est une qualité du point de vue orthodoxe: le Seigneur n'a pas laissé les Russes avoir d'autre tradition que chrétienne!"

"Bien entendu, il y eut une histoire préchrétienne en Russie et la Chronique des temps passés en parle (elle commence à Noé, comme une continuation de la Bible), mais ce n'est alors qu'une principauté barbare parmi d'autres dont on ne peut valablement tirer aucune alternative culturelle. Ce n'est qu'après le baptême que la Rus kiévienne se forge une culture commune, une idéologie commune et, dans le même temps, une écriture et une architecture religieuse, c'est-à-dire très exactement tous les artefacts qui nous permettent d'avoir une représentation de notre passé. Et c'est pour cela que l'histoire du peuple russe se confond avec l'histoire de l'Eglise russe et que le Russe qui rejette l'Orthodoxie perd justement cette assise fondamentale qui fait de lui un Russe" affirme l'auteur.

Arcady Mahler :
Prendre la tête du monde orthodoxe

"Historiquement, il n'y eut donc d'autres Russes que les Orthodoxes et ni les deux cents ans du joug mongol, ne les réformes de Pierre le Grand, ni même les soixante dix ans de pouvoir soviétique n'ont pu tirer cette base sous nos pieds. Et le libéralisme postmoderniste actuel n'y fera rien non plus. Mais la mission des Orthodoxes n'est pas simplement de conserver ce fondement, mais de construire dessus une grande maison de plusieurs étages et n'importe quelle force pour qui l'Eglise russe et la Russie ne signifient rien peut y faire obstacle" assène-t-il.

Soulignant que la Russie se libère du joug mongol au XVe siècle, quand tombe Byzance, et "la Moscovie devient alors le seul pays orthodoxe libre, ce qui lui confère la mission de troisième Rome ", Arcady Mahler conclut: "bien entendu, la Russie aurait pu ne pas devenir chrétienne, et elle aurait alors été un tout autre pays, mais elle peut aussi perdre son Christianisme, comme cela a failli se produire sous le pouvoir soviétique, et c'est pour cela qu'on appelle la renaissance de l'Orthodoxie en Russie après 1988 le deuxième baptême de la Russie.

Aujourd'hui, quand l'Eglise russe est devenue la plus grande et la plus influente des Eglises orthodoxes, devenant de fait le point focal du christianisme véritable dans toute l'Europe, et que la Russie elle-même devient le dernier rempart de l'identité européenne traditionnelle, il devient parfaitement claire pourquoi le Seigneur n'a pas donné aux Russes d'autre histoire que chrétienne et pourquoi c'est la mission de la Russie de prendre la tête du monde orthodoxe."


Arcady Mahler :


Commentaires (26)
1. Tchetnik le 05/08/2013 20:11
Saint Nicolas d'Ohrid avait dans un de ses livres parlé du fait que l'Histoire Serbe était relativement peu dévelppée avant la christanisation du peuple, ce qui faisait que les Serbes avaient moins de risques de tomber dans ce genre de piège.

Une remarque cependant, l'histoire du roi Arthur n'a pas grand chose à voir avec la Bretagne Paienne mais au contraire avec sa christianisation commencante et sa lutte contre des invasions Saxonnes qui, elles, étaient pour le coup franchement paiennes. Le document le plus "historique" relatant l'Existence d'Arthur non comme roi mais comme chef de guerre reste la Chronique du moine Nennius "Historia Brittonum".

2. Daniel le 05/08/2013 21:12
"Soulignant que la Russie se libère du joug mongol au XVe siècle, quand tombe Byzance, et "la Moscovie devient alors le seul pays orthodoxe libre, ce qui lui confère la mission de troisième Rome ", Arcady Maller conclut:"

Désolé, il y avait aussi la Géorgie comme pays orthodoxe libre...
3. justine le 06/08/2013 13:02
Personne ne peut "prendre la tête du monde orthodoxe", car cette tête est, a toujours été et sera jusqu'à la Seconde Parousie le Christ Lui-même et personne d'autre. Laissez-nous donc tranquilles avec toutes ces Romes, que ce soit la première, la deuxième ou la troisième. Chaque Rome finit par devenir un abime d'hérésie et de blasphème. Relisez l'Evangile, les Epitres des Apôtres et l'Apocalypse, étudiez l'Histoire de l'Eglise, et si l'Esprit Saint vous guide, vous en tirerez toutes les leçons nécessaires.

Certes, l'Eglise Russe est aujourd'hui la plus grande, la plus vivante et la plus puissante de toutes. Elle se montrera digne de cette position, que Dieu lui a accordée après ses terribles souffrances et ses immenses sacrifices, en restant fidèle à l'Evangile, aux Saints Canons et aux Saints Pères et en s'en faisant le défenseur incorruptible.
4. Daniel le 06/08/2013 19:19
C'est vrai qu'il y a cette tentation à bomber le torse... Je suis plus circonspect et n'aimant pas trop le triomphalisme... Je ne sais pas si l'Eglise de Russie est la plus vivante car j'ignore comment cela se mesure, une église vivante. En nombre, elle est démographiquement la plus nombreuse, mais le taux de pratique est paradoxalement proche de celui de l'Occident tout en étant modérément en hausse, et inférieur à d'autres pays comme la Roumanie, Chypre ou la Géorgie... Il y a parmi eux bien des orthodoxes nominaux... Il faudra voir sur la durée... et la durée, c'est peut-être 20 ans...
5. Vladimir.G le 06/08/2013 23:24
Personnellement je suis toujours prudent avec les affirmations assénées sans preuve. L'Eglise russe est celle qui, à ma connaissance, (mais je suis prêt à faire amende honorable devant toute preuve du contraire), a eu le plus de saint canonisés récemment (1774 au 1/01/2011); elle est la plus NOMBREUSE en terme de paroisses (environ 30 000), de clercs (35 000), d'évêques (200), de séminaires et instituts de théologie, monastères, moines et moniales etc. (il suffit de prendre les listes sur le site du PM et de compter), son dernier concile local comptait 711 délégués, qui dit mieux?... et aussi en terme de présence médiatique mesurée par "le buzz" (écho médiatique... pour ce que cela vaut!), voir d'influence politique (même mesure...).

Pour la pratique, cela se mesure comment? Il y a certainement plus de croyants dans les églises du PM chaque dimanche que dans aucune autre Eglise et clairement plus de personne qui s'en réclament (de 100 à 140 millions selon les sources). Vous affirmez, bien cher Daniel, que la pratique est plus forte ailleurs ("Roumanie, Chypre ou la Géorgie"): comment la mesurez vous? Pourriez-vous donner vos chiffres?
6. Daniel le 07/08/2013 07:37
@ Vladimir

Il faut toujours raisonner en pourcentage car on ne peut comparer un pays de 100 millions d'habitants à un pays de 25 millions... Pour la pratique et l'importance de la religion, je me fie aux sondages à l'échelle mondiale qui mesurent par pays, le degré d'importance que les gens disent accorder à la religion : il y en a de différentes années et ils sont résumés ici.

http://en.wikipedia.org/wiki/Importance_of_religion_by_country
7. Vladimir.G le 07/08/2013 12:29
Bien cher Daniel,

Le lien que vous donnez est en effet très intéressant, mais je ne trouve pas que l'information soit vraiment pertinente par rapport au sujet traité. Il me semble justement que la "puissance" d'une Eglise par rapport aux autres se mesure en nombres absolus, comme je le fais. Les nombre relatifs sont intéressants pour mesurer sa place dans son pays face aux autres forces sociales, mais ce n'est pas de cela que parle Justine... D'ailleurs même l'article cité en revient à classer les pays par nombre totale de "religieux"

La Géorgie connut en effet un XVe siècle libre: vassale de Tamerlan jusqu'à sa mort, en 1405 (le roi Bagrat V fut même obligé de se convertir formellement à l'Islam après la prise de Tiflis le 1er novembre 1386), elle fut ensuite libre avec les Bagratides (qui se battirent entre eux après Alexandre 1). Dès 1501 la Kakhétie devenait vassale des Perses Séfévides; le royaume de Kartli fut de facto annexé en 1513 puis ce fut une suite de guerres de libérations et d’annexions totales ou partielles par les Perses et les Turcs jusqu'à la soumission volontaire à la Russie (traité de Gueorguievsk, 1783), puis l0annexion (1800). Ce résumé trop bref d'une histoire particulièrement complexe montre simplement que la Géorgie ne pouvait jouer aucun rôle politique ou religieux au plan international, elle lutait pour sa survie, et il n'est pas étonnant que Maler n'en tienne pas compte dans sa démonstration.
(cf. Alexandre Manvelichvili, Histoire de la Géorgie, Paris, Nouvelles Éditions de la Toison d'Or, 1951, 476 p)

Par contre, et c'est là que votre lien prend tout son intérêt, toute sa démonstration prend du plomb dans l'aile quand on constate qu'à peine 1/3 des Russes considèrent que "la religion est importante dans la vie de tous les jours"; et parmi eux il y a un nombre important de Musulmans!
8. Galina le 07/08/2013 12:52
C'est vraiment très intéressant !!!
Contexte historique
Éléments d’observation et d’analyse
Bravo 'Arcady Maller
9. Daniel le 07/08/2013 13:15
@ Vladimir

Je n'avais pas en fait bien compris votre propos... Je pensais qu'il s'agissait de mesurer le dégré de religiosité, d'un point de vue statistique... Je suis d'accord en effet sur l'histoire de la Géorgie qui ne jouait aucun rôle majeur à l'époque, mais je corrigeais simplement l'expression "seul pays orthodoxe indépendant ou libre".

Cela dit, la puissance d'une église ne se mesure-t-elle pas aussi à des données plus spirituelles et qui ne peuvent apparaître dans aucune statistique?
10. Vladimir.G : "Seul pays orthodoxe indépendant ou libre" est une phrase traduite de Maler dont je partage l'idée dans ce contexte le 07/08/2013 17:23
"Cela dit, la puissance d'une église ne se mesure-t-elle pas aussi à des données plus spirituelles et qui ne peuvent apparaître dans aucune statistique?"

Il me semble que c'est justement par l'amalgame entre nombre et spiritualité que Maler fait l'un des syllogismes qui fondent cette doctrine des conservateurs russes...

"Seul pays orthodoxe indépendant ou libre" est une phrase traduite de Maler dont je partage l'idée dans ce contexte. La Géorgie, 3ème royaume chrétien en 337, perdit son indépendance au XIIIe devant les Mongols, puis vinrent les Perses, les Turcomans, les Turcs... et les Russes qui absorbèrent l'Eglise de Géorgie jusqu’en 1917... L'Eglise russe resta de fait seule face aux Eglises captives (la Géorgie, 3ème royaume chrétien en 337, perdit son indépendance au XIIIe devant les Mongols, puis vinrent les Perses, les Turcomans, les Turcs... et les Russes qui absorbèrent l'Eglise de Géorgie jusqu’en 1917...) et l'influence de l'empire russe, dont elle en vint à être une composante majeure, fut déterminante sur toute l'orthodoxie jusqu'à la révolution, y compris par la puissance des armes (libération des Balkans, soutien de la Serbie) et l'argent (implantations en Terre Sainte, à Bari, sur l'Athos... et en Europe occidentale). Et au delà de cette puissance matérielle l'Eglise russe eut aussi un grand impact spirituel par ses missionnaires, ses théologiens, ses pèlerins... et surtout ses saints et martyrs dont le nombre n'a pas d'égal depuis des siècles. Mais tout cela ne me semble pas justifier les exagérations de Maler, que j'irais jusqu'à qualifier, un peu durement, de "totalitaires".
11. justine le 08/08/2013 09:20
L'incroyable vitalité de l'Eglise russe renée de Ses "cendres" est suffisamment documentée, me semble-t-il, par cet élan de reconstruction d'églises, de monastères, de paroisses, d'évêchés etc. qu'on observe depuis 25 ans.

A-t-on vu pareille chose quelque part dans le monde orthodoxe de nos temps? Ailleurs, les églises et monastères s'écroulent faute d'entretien, sans qu'une dictature en interdise la réparation....

Et peut-on ignorer, parallèlement à cette reconstruction matérielle, la réédification des âmes, la recherche spirituelle de tant d'êtres humains, l'effort de renouer avec les Saints Peres, la Tradition, toute la ferveur de la pensée théologique orthodoxe etc. etc., et ne pas s'en réjouir grandement quand ailleurs on voit ceux qui travaillent avec un zèle diabolique dans la direction opposée? Devant tout cela, que voulez-vous avec des statistiques?
12. Daniel le 08/08/2013 11:05
@ Justine

Quand on part d'un niveau assez bas, la croissance est assez spectaculaire en effet... En Roumanie, on construit également énormément, peut-être même trop grand par rapport à la population.

En matière de réédification des âmes, j'attends honnêtement de voir sur le long terme car pour beaucoup, être orthodoxe se limite à porter une croix autour du coup. Quant aux sondages réguliers sur qui observe le carême strictement, cela donne un faible 4% qui stagne! Je regrette qu'on ait pas un sondage similaire dans d'autres pays de culture orthodoxe pour comparer. Et ce 33% jugeant la religion importante est assez déconcertant. Je ne sais pas où en est la littérature théologique en Russie, car je ne lis pas le russe, difficile pour moi de juger ce point...

Je connais mal la société russe qui doit être complexe, n'ai pas remis les pieds en Russie depuis longtemps, mais au vu des statistiques, je pense que le renouveau spirituel est réel, mais probablement surévalué pour l'heure.
13. justine le 11/08/2013 20:53
A Daniel: Vous vous fiez donc aux sondages. Mais aux sondages on peut faire dire ce qu'on veut! Il suffit de bien choisir le public questionné. Et il y a assez des gens animés de sentiments antireligieux et anti ecclésiastiques qui veulent rabaisser cette belle renaissance de l'Eglise russe. Pour avoir une image plus réelle, je vous conseille de faire un voyage en Russie, de visiter Valaam, Divjejevo, le Monastère des Grottes de Pskov, de Pjukhtitsa, des Grottes de Kiew etc.etc.
14. Daniel le 11/08/2013 23:14
Dans les lieux de pélerinage, il y a des pélerins et des touristes... Mais combien de russes sont allés en ces lieux? On ne peut non plus se baser sur ce qu'on voit en ces lieux pour l'extrapoler à toute la population, autrement au vu de Lourdes, la France serait un pays catholique des plus fervents! La re-orthodoxisation d'un pays doit aussi se sentir dans les rues... Paradoxalement, j'ai vu plus de prêtres en soutane à Paris qu'à Saint Pétersbourg. Les grandes villes de Russie que j'ai vues ont une ambiance très occidentale, la seule exception dont je me souvienne étant le cimetière de Smolensk à Saint Pétersbourg.
15. Tchetnik : Le fait de se dire "croyant" attire en Russie moins de réactions négatives qu'en France par exemple le 12/08/2013 11:01
@Daniel

En effet, il ne faut pas surestimer en nombre le renouveau spirituel en Russie, en admettant cependant qu'il est réel et que son influence est palpable dans tous les aspects de la vie.

Dans la région de Juliebino, l'église de Père Dimitri Arzoumanov est pleine à chaque office (ça déborde dans la cour de l'église largement, en espérant que celle qu'ils étaient en train de construire soit terminée...) mais ne représent que 4 ou 5 pour cent des habitants du district. Cependant, elle tire derrière elle et inspire le reste. Même les non-croyants respectent dans l'ensemble les croyants. Le fait de se dire "croyant" attire en Russie moins de réactions négatives qu'en France par exemple.

Cependant, même si l'influence de la foi Chrétienne est palpable dans la vie publique, législative, politique et autres, elle n'est cependant pas absolue, j'en conviens.
16. Vladimir.G: Mais là prétention que la Russie doit entièrement se fonder sur l'Orthodoxie me parait illusoire et dangereuse le 12/08/2013 11:40
Le débat dévie sur les chiffres de la pratique en Russie, alors que ce n'est pas du tout l'objet. L'intérêt de cette article, malgré ses outrances, c'est de montrer à quel point l'Orthodoxie est liée à l’identité nationale russe. Plus de 70% des citoyens de la Fédération se disent orthodoxes (alors que les Slaves représentent 80% de la population) et moins de 1/3 considèrent que la religion est importante dans leur vie: cela signifie que même ceux pour qui elle n'est pas importante se considèrent majoritairement comme orthodoxes. Et ce n'est pas purement formel: comme le montre Agnieszka Moniak-Azzopardi dans son livre que je cite en exergue de mon article et comme l'écrit Tchetnik, l'Orthodoxie pénètre profondément la pensée russe tout comme l'Eglise orthodoxe joue un rôle essentiel dans la société au grand dam des laïcs.

Je vais citer un exemple très représentatif: je connais un couple de Moscovites de l’intelligentsia actuelle. La "nationalité" juive était inscrite sur leurs passeports soviétiques mais ils ne pratiquent pas la religion depuis trois générations au moins; ils sont vaguement déistes, démocrates, profondément laïcs et plutôt anticléricaux, trouvant que l'Eglise a pris trop de place dans la société. Culturellement ils se sentent Russes et proches de l'Orthodoxie, qu'ils connaissent intellectuellement, et ils maintiennent des traditions comme les blinis et les tradittions pascales en commençant par les mâtines... Ce n'est pas la religion, mais c'est de cela que parle Maler et en ce sens il a raison.

Mais là prétention que la Russie doit entièrement se fonder sur l'Orthodoxie me parait illusoire et dangereuse: la grande force de la Russie a justement toujours été de savoir absorber d'autres cultures: le paganisme de départ (Peroun, dieu du tonnerre, devient le prophète Elie, Yarilo, dieu de la fécondité, se retrouve dans les blinis et les festivité des laitages, sans compter tous les prénoms varegs comme Vladimir, Olga, Igor...), l'Islam, le Judaïsme, voire les Lumières et les concepts de la philosophie occidentale (administration, littérature, théologie depuis Pierre Moghila...). Prétendre se refermer sur la seule Orthodoxie est évidement une fausse route qui ne peut que provoquer des réactions de type Pussy Riot (ou pire!)

Le leadership sur l'Orthodoxie, par contre, me semble assez justifié actuellement, surtout avec la conciliarité (sobornost) que prône le PM pour contrer la volonté hégémonique du Phanar...

.................................................
PS: à Daniel: allez-y, vous verrez vous même!
17. Tchetnik le 12/08/2013 13:14
Il existen aussi en Russie comme ailleurs, des gens qui ne peuvent pratiquer les carêmes exactement selon les exigences de l'Église et qui ne vont qu'occasionnellement aux offices mais qui sont néanmoins baptisées, qui croient authentiquement en Dieu et aux enseignements de l'Église et qui font tout ce qui est en leur possibilité pour les apprendre et les appliquer, même si leur niveau actuel de pratique demeure faible, pour des raisons de vie professionnelle, familiale ou autre.

Par exemple, la mère est croyante, mais son mari ne l'est pas ses enfants pas beaucoup et par conséquent, elle ne peut avoir une vie religieuse comme si c'était le cas, sans oublier le fait que, quand on travaille 10h par jours, les possibilités pour assister aux offices et faire carême sont plus minces.

Ces personnes ne répondraient pas nécessairement "oui" à toutes les questions d'un sondage, mais on ne peut pourtant les considérer comme "non croyantes" ou même "non pratiquantes", ce qu'un sondage brut de décoffrage indiquerait pourtant.

les situations personnelles sont complexes et imbriquées.
18. Tchetnik: La culture RUsse n'a pas été la seule à incorporer dans son art de vivre des symboles préchrétiens le 12/08/2013 13:18
Il me parait cependant difficile, voire illusoire, de croire qu'une société peut être fondée ou intégrer tout et son contraire en matière d'idéaux fondateurs et constructeurs. D'abord parce que plusieurs idéaux ne peuvent occuper une seule et même place, ensuite parce qu'on ne peut réunir un héritage et son antimatière. Que certains systèmes philosophiques soient apparus ensuite est une chose, ils ne sont apparus que bien plus tard d'une part et leur rôle a été bien plus négatif ensuite.

Le Christianisme n'a jamais "récupéré" les héritages paiens, il s'est contenté d'inclure la Création dans sa vision spiritulelle du monde et dans la louange divine. Comme toute religion le fit.

La culture RUsse n'a pas été la seule à incorporer dans son art de vivre des symboles préchrétiens et si d'autres cultures ont pu coexister sur le même sol, ce n'est certainement pas sur un pied d'égalité, il s'en faut de beaucoup, ce qui aurait été impossible, comme la faillite des systèmes laics actuels le prouve.
19. Daniel le 12/08/2013 13:33
@ Tchetnik

Depuis quand le fait de travailler a-t-il empêché de faire carême? Encore des excuses à deux balles... pour justifier le manque de zèle. Le carême serait-il réservé aux rentiers et aux retraités?
20. Tchetnik le 12/08/2013 16:24
Daniel

Aucune excuse à deux balles, simplement la réalité des faits qui veut qu'une mère de famille qui travaille 9 à 10 heures par jours avec en sus les travaux ménagers ne peut jeuner comme un mline qui est en général dispensé de travaux manuels pendant les périodes de carêmes et qui n'ont pas de responsabilités familliales.

De même un soldat en TOE aura aussi diffcilement la possibilité de ne manger que de la kasha...Son sacrifice et celui de ses frères d'armes est déjà plus qu'acceptable du reste.

Aucune excuse à deux balles (je vous laisse la responsabilité de ce jugement sévère et peremptoire de gens dont vous ne connnaissez ni la vie ni les problèmes), pas même un encouragement à la paresse, mais simplement la bienveillance et la compréhension par rapport à la complexité de la vie. Ce que n'importe quel pasteur doit savoir faire sous peine de taper à côté de la plaque et de porter des jugements quand ils ne connaissent pas la totalité des éléments du problème.

Dans un monastère (mode de vie que je connais bien), les moines qui travaillent encore physiquement pendant les jeunes bénéficient de rations bien plus cpieuses que leurs collègues, voire d'une deuxième repas dans la journée. Pas de laxisme. Simplement la nécessité de la vie.
21. Tchetnik le 12/08/2013 16:50
Économie et discerment qui, je le rappelle, ne datent pas d'hier mais ont toujours été appliqués dans la direction des ouailles, avec parfois de la pertinence, parfois des excès, j'en conviens, mais qui demeure indispensable.
22. Daniel le 12/08/2013 17:02
Ce que vous dites est erroné, les moines font du travail manuel et jeûnent en même temps... D'ailleurs d'un point de vue purement diététique, l'énergie chez l'homme vient des sucres et des lipides (stockés sous forme de graisse, et qui sont les plus difficiles à utiliser) et pas des protéines qui servent à faire le muscle....
23. Daniel le 12/08/2013 17:33
Je veux tout de même rappeler un certain nombre de choses. Les femmes ont toujours eu des enfants... Ca c'est une évidence. Mais les femmes ont toujours travaillé en Europe : seules étaient "oisives" les femmes de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie... La problématique, femme avec enfant et travaillant n'est donc pas nouvelle... J'ose même penser que la pénibilité du travail a diminué; celles des enfants est une autre question, mais leur nombre a eu tendance à diminuer aussi...

Pour en revenir à nos moutons, le cas des assouplissements du jeûne ont été évoqués par certains pères qui évoquaient le cas des femmes enceintes, et des gens malades. Leur réponse a été de dire que ces gens pouvaient consommer de l'huile et du vin (aucun de ce que je connais ne parle de consommer viande et poisson automatiquement), et de mettre en garde contre les malades imaginaires et faibles imaginaires affirmant qu'huiles et vins ne suffisaient pas à leur redonner la force... Je renvoie au Manuel de la Confession de Saint Nicodème (en anglais), page 269 à 272, manuel qui ne s'adresse pas à des moines et fait une synthèse de plusieurs sources antérieures.

Pour en revenir à nos moutons, je pense très humblement que la mesure du taux de jeûneurs est une bonne indication d'un degré de ré-orthodoxisation de la société, car le jeûne est l'antithèse de la société actuelle, qui se veut société de la fête, du fun, de la légèreté permanente... au point que le dimension ascétique a été évacué de nombreuses confessions chrétiennes et ne subsistent véritablement que chez les orthodoxes et les antichalcédoniens.
24. Tchetnik le 12/08/2013 21:40
@Daniel

Je ne connais pas votre expérience du monachisme, mais en tout cas, vous devriez la revoir. Ayant pour ma part l'expérience personnele de trois monastères et plus extérieure de 20, je ne peux que confirmer ce que je vous ai écris précédemment.

Après, on peut dire d'un point de vue général que le moine jeune tout le temps, mais si vous essayez de réaliser un diaconimat de travail de force avec la ration d'un bibliothécaire, c'est l'inanition assurée en une journée, faites moi confiance.

Je vous laisse un extrait de la Règle de Saint Benoit:

""Chapitre 39
LA MESURE DE LA NOURRITURE
~1 Il suffit, nous semble-t-il, pour le repas quotidien - qu'il ait lieu à la sixième heure ou à la neuvième -
à toutes les tables, de deux mets cuits, à cause des infirmités diverses.
~2 Ainsi celui qui ne pourra s'accommmoder d'un mets pourra manger l'autre.
~3 Deux mets cuits devront donc suffire à tous les frères. De plus, s'il se trouve des fruits ou des légumes
frais, on ajoutera un troisième plat.
~4 Une livre de pain, à bon poids, sera suffisante pour la journée, soit qu'il n'y ait qu'un repas, soit qu'il
y ait dîner et souper. [1]
~5 Si l'on doit souper, le cellérier réservera un tiers de cette livre de pain pour la servir alors.
~6 S'il arrive que les frères ont travaillé plus qu'à l'ordinaire, l'abbé pourra, s'il le juge opportun,
ajouter encore quelque chose,
~7 pourvu qu'on évite tout excès et que jamais un moine ne soit surpris par l'indigestion.
~8 Rien, en effet, n'est aussi contraire à tout chrétien que l'excès de table,
~9 comme dit Notre-Seigneur : "Prenez garde que vos coeurs ne s'appesantissent par l'excès." (Luc 21, 34)
~10 Aux enfants on ne servira pas la même quantité de nourriture, mais une plus petite qu'aux adultes,
en gardant la sobriété en tout.
~11 Mais tous s'abstiendront absolument de la chair des quadrupèdes, excepté les malades très
affaiblis.
Chapitre 40
LA MESURE DE LA BOISSON
~1 Chacun "a reçu de Dieu son don particulier : l'un celui-ci, l'autre celui-là." (1 Cor 7, 7)
~2 Aussi avons-nous quelque scrupule à régler l'alimentation d'autrui.
~3 Toutefois, ayant égard au tempérament des faibles, nous pensons qu'une "hémine" [1] de vin par
jour suffit à chacun.
~4 Ceux à qui Dieu donne la grâce de s'en abstenir, sauront qu'ils recevront une grâce particulière.
1= Les commentateurs cherchent, sans y parvenir, à préciser la contenance de l'hémine. Elle équivalait
probablement à un quart de litre.
~5 Si la situation du lieu, ou le travail, ou l'ardeur de l'été demandent davantage, le supérieur en
décidera ; mais il veillera en tout à ce qu'on ne tombe ni dans la satiété ni dans l'ivresse.
~6 Nous lisons, il est vrai, que le vin ne convient aucunement aux moines. Mais comme on ne peut le
persuader aux moines de notre temps, accordons-nous du moins de ne pas boire jusqu'à satiété, mais
avec sobriété :
~7 parce que "le vin fait apostasier même les sages." (Sir 19, 2)""

Et de Saint Basile:

"""D'accord en cela avec celui qui a dit : "On donnait à chacun selon ses besoins" (Ac 2, 45), les
supérieurs tiendront toujours raisonnablement compte des nécessités, pour procurer des
soulagements dans la nourriture aux malades, à ceux qu'un travail soutenu aura épuisés, et à
ceux qui se préparent à une grande fatigue, comme un voyage ou tout autre effort pénible.
Il n'est pas possible de déterminer pour les repas ni l'heure, ni la qualité, ni la quantité, mais on
aura généralement en vu de satisfaire aux besoins. Se remplir le ventre et s'alourdir par les
aliments mérite cette malédiction du Seigneur : "Malheur à vous qui êtes maintenant rassasiés !"
(Lc 6, 25) ; le corps en est du reste rendu incapable d'énergie et disposé au sommeil ou aux
maladies.
Il ne faut pas non plus manger par gourmandise, mais pour vivre, en évitant de s'adonner au
plaisir, car être esclave de la volupté n'est autre chose que se faire un Dieu de son ventre. Parce
que notre corps se dépense et s'épuise constamment, il a besoin de réfection, et c'est pour cela
que le besoin de nourriture est dans la nature elle-même, mais la juste norme que la raison nous
fixe est de boire et de manger pour autant qu'il est nécessaire, afin de soutenir le corps en lui
restituant ce qu'il a perdu.""

--Comme vous le voyez, le principe d'économie et de discernement ne date pas d'hier et n'est pas forcément sujet à mauvaise justification.

Vous n'avez pas tort sur le fond quand vous rappelez les exigences de sainteté et de tempérence de l'Église, qui restent valables pour tous.

Sécessaire de comprendre que tous ne sont pas Dolf Lundgreen (que j'apprécie par ailleurs), que nous avons tous nos forces et nos faiblesses et qu'un Chrétien qui n'atteint pas là immédiatement tout de suite le niveau des exigences corporelles de l'Église (et le faites vous vous même? Moi en tout cas, je trouverai assez vite mon maitre), n'est pas nécessairement un mécréant incroyant à jeter aux gémonies.

Les choses sont un poil plus complexes et si Dieu punit effectivement la paresse, il comprend néanmoins la faiblesse et accepte au moins le don qui lui est offert quand il l'est de bonne volonté. Et s'il punit effectivement la paresse, Il punit aussi la présomption dans laquelle nous devons prendre garde à ne pas tomber.

La vie Chrétienne n'est pas une compet' pour juger le plus super-jeuneur. Chacun fait en fonction de ses possibilités du moment en visant à les dépasser à chaque fois pour offrir quelque chose en plus et progresser vers la sainteté. Mais que ceux qui savent faire ne jugent pas ceux qui sont encore à un niveau moindre en la matière, on risque autrement d'en perdre les fruits. Que les costauds fassent ce qu'ils peuvent et s'ils doivent jeter un oeil vers les plus faibles, que ce soit pour les aider, pas pour leur mettre la tête dans le sac.

25. Daniel le 13/08/2013 15:16
@ Tchetnik

"La vie Chrétienne n'est pas une compet' pour juger le plus super-jeuneur. Chacun fait en fonction de ses possibilités du moment en visant à les dépasser à chaque fois pour offrir quelque chose en plus et progresser vers la sainteté."

Très juste! Faire au mieux, mais sans (se) mentir et là le bât blesse réellement car l'homme est expert pour trouver de mauvaises excuses à ses manquements... Saint Théophane le Reclus avait eu des mots assez subtils en faisant remarqué que les cas de personnes ne pouvant jeûner pour des raisons de santé était très faible et que dans la majeure partie des cas, c'était une une mauvaise excuse qui cachait le fait que ces personnes n'avaient pas simplement la volonté de jeûner.
26. Tchetnik le 13/08/2013 21:33
@Daniel

On sera en revanche parfaitement d'accord que si compréhension et bienveillance il doit y avoir, cela ne doit pas se transformer en autojustification ou en complaisance.

J'ai bien compris que c'est contre ce genre de comportement que vous luttiez, comportements hélas fréquents, qui proviennent de surcroit de entant comme des "superorthodoxes" à cause de leur origine ethnique ou de leur généalogie, et qui invoquent souvent l'économie pour se forger une religiosité bien commode à leur convenance.

Par contre j'ajoute que si les femmes ont toujours eu des enfants (et ont toujours travaillé, contrairement à une légende tenace), elles ont toujours aussi eu leurs forces et leurs faiblesses, leurs possibilités de faire et hélas celles de ne pas faire.
Les carêmes n'ont hélas jamais été suivis de manière absolue depusi toujours, avec bien sûr des cas justifiés (femmes enceintes, personnes opérées, atteintes de maladies qui feraient que le jeun appliqué sans discernement risque de mettre leur vie en danger....cas plus nombreux qu'on ne le dit) et bien sûr quelques tire-au-flan.
C'est justement au pasteur de savoir faire la distinction, en sachant être bienveillant pour les uns, ferme avec les autres.
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