Aujourd’hui, le 28 octobre, fête de la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés

Parlons D'orthodoxie

Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, a aujourd'hui célébré une liturgie à la paroisse francophone Notre Dame des Affligés. Les fidèles étaient très nombreux. De agapes fraternelles ont suivi l'office.

Lui concélébraient l'archiprêtre Gérard de Lagarde, recteur de la paroisse; le prêtre Nicolas Tikhontchouk; le prêtre Gabriel Lacascade; le hiéromoine Irénée (Vialat); le prêtre Georges Sheshko ainsi que le protodiacre André Chépélov.

Lors de la petite entrée le père Gabriel Lacascade a été, pour ses mérites au service de l'Eglise du Christ, décoré du droit au port du kamélaukion.

Située au n° 4 de la rue Saint-Victor, dans le Vème arrondissement de Paris, en plein coeur du Quartier Latin, la paroisse orthodoxe Notre-Dame-Joie-des-Affligés-et-Sainte-Geneviève a été fondée par des émigrés russes à Paris en 1936, sous la juridiction du Patriarcat de Moscou, dans un local situé au n° 36 de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève.

Le choix du lieu s'explique par la proximité du tombeau de Sainte Geneviève, et la volonté d'implanter à Paris une communauté orthodoxe francophone. Les fresques de l’iconostase et l’icône de sainte Geneviève sont de Léonide Ouspensky.

Aujourd’hui, le 28 octobre, fête de  la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés
La paroisse orthodoxe SAINTE GENEVIÈVE
Article de Nicolas Lossky paru dans le N° 185 du

JOURNAL PAROISSIAL de SAINT-ETIENNE DU MONT (JUIN 1985)

La paroisse orthodoxe Notre-Dame-Joie-des-Affligés et Sainte-Geneviève a maintenant près d'un demi-siècle d'existence. C'est en effet en 1936 qu'elle fut fondée, dans un très modeste local, au 36, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. (Dans les années 60, elle dut quitter ces lieux et se trouve depuis au 4, rue Saint-Victor).

La naissance de cette communauté ne manque pas d'un certain intérêt, car elle illustre un aspect, aujourd'hui non négligeable, à l'époque à peine ébauché, de l'Eglise orthodoxe en France. En effet, le choix du lieu pour fonder cette paroisse ne s'explique pas simplement par la pauvreté des fondateurs, à la recherche d'un local bon marché. C'est la proximité du tombeau de Sainte Geneviève qui était, et qui demeure, désirée.

Ces fondateurs étaient d'une part un prêtre, le Père Michel Belsky, dont nous reparlerons, et d'autre part un petit groupe de Russes appartenant à cette émigration arrivée en France dans les années 20. Ce petit groupe avait ceci de particulier par rapport à l'ensemble de l'émigration russe que ceux qui le constituaient ont très tôt interprété leur présence sur le sol de France, non pas comme un simple accident de l'histoire, un coup du hasard, mais comme quelque chose de providentiel, un talent à eux confié par Dieu.

Pour eux, la présence d'exilés orthodoxes sur cette terre catholique de France, si modeste fût-elle, avait un sens. A leurs yeux, en effet, la France n'était pas seulement une terre d'asile, accueillante aux étrangers : elle était avant tout une très vieille terre chrétienne ayant, par delà les ruptures, un long passé commun avec l'Eglise orthodoxe qu'il s'agissait pour eux de retrouver. Et la première démarche concrète pour cette découverte et cette rencontre en profondeur avec le christianisme d'Occident était à leurs yeux la vénération des Saints locaux. D'où le désir de fonder une paroisse sous la protection et à proximité de Sainte Geneviève, patronne de Paris.

Aujourd’hui, le 28 octobre, fête de  la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés
Tout naturellement, cette paroisse a rassemblé les Russes du quartier, ainsi que quelques Grecs. La langue utilisée pour les offices était le slavon, mais une fois par mois, la messe était célébrée en français. Aujourd'hui, la paroisse est entièrement francophone et sa composition est multiethnique, les Russes n'étant plus qu'une infime minorité. Cette orientation vers la francophonie, choisie très tôt, s'inscrit dans la perspective décrite plus haut : pour la rencontre en profondeur avec le christianisme local, il fallait rendre accessibles les trésors liturgiques de la tradition byzantine. Or, il ne suffit pas pour cela d'éditer des traductions ; une liturgie ne se connaît pas par les livres.

Ainsi donc s'est constituée cette communauté en plein coeur du Quartier Latin, à l'initiative d'un groupe de gens intimement convaincus que la seule richesse véritablement durable, qu'ils avaient emportée dans leur exil, était l'orthodoxie, orthodoxie qu'ils comprenaient non pas comme identifiée à une culture donnée et plus ou moins immuable, ni non plus négativement, définie contre les autres, mais positivement, comme la fidélité au Christ ressuscité et à l'Evangile, orthodoxie donc qu'il faut redécouvrir chaque jour, en distinguant le fondamental immuable du secondaire qui passe, recherche qui aujourd'hui doit incontestablement être faite ensemble par tous ceux qui se réclament de Jésus-Christ et de la foi apostolique. SUITE


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