Cathortho:"les" forces du Mal plutôt que "la" force du Mal

l'équipe de rédaction

Ce texte nous a été adressé par Cathortho en tant que commentaire. Nous avons préféré en faire un post.

Chère Marie Genko

Si la force du Mal s'était uniquement incarnée dans les bolcheviks (ce que vous n'avez peut-être pas voulu dire mais qui me sert de prétexte à ce commentaire) les choses seraient simples. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples, l'Aversaire ontologique du Christ l'a dit lui-même : "Je suis légion", c'est-à-dire "j'ai de multiples facettes" et des facettes qui peuvent même paraître s'opposer radicalement, c'est pourquoi il me semble qu'il est plus juste de dire "les" forces du Mal plutôt que "la" force du Mal.
Parmi ces "facettes", la plus redoutable est certainement la "falsification du bien" que Vladimir Soloviev avait débusquée et qu'il démontre bien dans son "Court récit sur l'Antéchrist" dont je vous cite ce passage : " En ce temps-là, il y avait parmi les rares spiritualistes croyants un homme remarquable - beaucoup le disaient surhomme - qui était tout aussi éloigné de l'enfance de l'intelligence que de celle du cœur. Il était encore jeune, mais son génie supérieur lui avait valu vers l'âge de trente-trois ans une très grande réputation de grand penseur, d'écrivain et d'homme public. Conscient de posséder en lui une haute force spirituelle, il s'était toujours montré spiritualiste convaincu, et son intelligence claire ne manquait jamais de lui montrer la vérité de ce en quoi on devait croire : le bien, Dieu, le Messie. Il y croyait mais il n'aimait que lui-même Il croyait en Dieu mais au fond de son cœur il ne pouvait s'empêcher de se préférer à Lui.

Il croyait au bien, mais l'œil omniscient de l'Éternel savait que cet homme s'inclinerait devant la force du mal dès qu'elle l'aurait corrompu ; non qu'il se laisserait tromper par les sens ou les passions inférieures, ni même par l'appât démesuré du pouvoir, mais qu'il succomberait à l'amour démesuré de soi. [...] Il raisonnait ainsi : "Le Christ est venu avant moi ; je suis le second, mais de qui est postérieur das l'ordre du temps apparaît au fond antérieur. Je viens en dernier, à la fin de l'Histoire, précisément parce que je suis le sauveur parfait et définitif. Ce Christ-là est mon précurseur.

Sa mission consistait à annoncer et à préparer ma venue." Et, avec ces pensées, le grand homme du XXI ème siècle appliquera à lui-même tout ce que l'Évangile dit de la seconde venue du Christ, expliquant cette venue non comme un retour du Christ mais comme le remplacement d'un Christ préalable par un définitif, c'est-à-dire par lui-même. " (Vladimir Soloviev, "Trois entretiens. Sur la guerre, la morale et la religion, suivis du Court récit sur l'Antéchrist", traduit et présenté par Bernard Marchadier, éd Ad Solem, 2005, pp. 159-160)


Commentaires (21)
1. Gabriel K le 12/07/2010 11:26
Le mal n'est pas une force en soi, c'est l'expression d'une carence. "L'enfer, c'est de ne plus aimer" a dit assez justement Bernanos.
2. Bartimée le 12/07/2010 20:56
Nous ne disons pas : "délivre-nous du mal", mais : "délivre-nous du malin" qui, lui, n'est pas un concept abstrait.
3. Cathortho le 12/07/2010 21:44
@ Bartimée

Le "mal" n'est-il pas propagé par le "malin" depuis qu'il a trompé Adam et Eve ? Alors "délivre-nous du mal" ou "délivre-nous du malin", ou est la différrence sur le fond ?

Vous avez raison, le "malin" n'est pas un concept, mais le "mal" n'en est pas un on plus.
4. Gabriel Kevorkian le 12/07/2010 21:52
Le "malin" ou l'adversaire, c'est une non-entité, une entité en creux, une quantité négative, un obstacle qui se dresse devant l'homme, le sépare de son Créateur. Il n'a pas d'existence propre. Devant l'amour, il s'efface, disparaît car l'amour est précisément ce qui unit l'homme à Dieu, réduisant par là, tout obstacle à néant.

http://www.youtube.com/watch?v=hdgCIjHJTCU#t=5m08s

Mt 22:37- Jésus lui dit : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit :
Mt 22:38- voilà le plus grand et le premier commandement.
Mt 22:39- Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
5. Daniel le 13/07/2010 17:16
Sur la prière du Notre Père, c'est effectivement "délivre-nous du Malin", autrement dire du "Diable" qui est un ange déchu à la tête d'autres anges déchus. Une des grandes ruses du diable est de faire croire qu'il n'existe pas, ce qui est bien malin car si on ne voit pas la cause, on ne peut combattre les effets de cette cause.
6. Gabriel Kevorkian le 13/07/2010 23:15
@Daniel
Par quel(s) moyen(s) combattez vous cet esprit "rusé" que vous semblez gratifier d'iune forme d'ntelligence voire de puissance?
7. Daniel le 14/07/2010 10:34
@ Gabriel Kervokian

Référez-vous aux Evangiles, à la Bible, au Pères, aux vies des Saints... Jésus a quelques interactions avec les démons lorsqu'il délivre des énergumènes (au sens propre, un énergumène est un possédé). Il a aussi cette phrase à ces apôtres qui n'avaient pu expulser un démon : "Ce type de démon ne sort que la prière et que par le jeûne"...Je ne réponds pas à votre question mais l'existence de démons, en tant qu'entité spirituelle qui sont à l'opposé des anges est attestée par les saintes écritures. Les Pères palent aussi des ruses des démons... Saint Antoine le Grand eut fort à faire avec eux.

Il y a bien sûr une tendance moderne qui dit que les démons ne symbolisent que les mauvaises tendances de chacun de nous etc, mais c'est encore un vaste pipeau... De façon globale, la vie est un combat spirituel contre le Diable qui attaque par des façons très diverses...C'est bien pour cela que le Notre Père se conclut par "Délivre-nous du Malin" et non "du mal", dans toute traduction qui se respecte et qui respecte les gens amenés à l'utiliser.
8. Gérard le 14/07/2010 10:50
Cher Gabriel
Je dirais , par Dieu, par Jésus uniquement. Ne nous y risquons surtout pas sans Lui, on va se brûler les ailes. Donc la prière, les sacrements, la Bible, surtout les Evangles et la pratique de la charité, les actes d'amour dans les petites choses du quotidien.
Demandez aux gens qui ont pratiqués l'occultisme, le spiritisme, l'ésotérisme ou lisez le livre de Maurice Caillet "J'étais franc-maçon". Aîe, aïe, aïe, Jésus avec nous, Emmanuel, délivre nous du malin. AMEN
Gérard
9. Gabriel Kevorkian le 14/07/2010 12:52
Daniel, vous savez, il y a Zossime et il y a Théraponte. Et il est intéressant de noter que le diable (qui mérite vraiment pas une majuscule :))) ) vient tourmenter Ivan et non pas Aliosha.

Merci Gérard pour votre réponse :) La simplicité du coeur.
10. Cathortho le 14/07/2010 15:20
@ Gabriel Kervokian

Le mal, certes, si l'on s'en réfère uniquement à la métaphysique pure, n' est que la "privation du Bien" (j'écris "Bien" avec une majuscule pour indiquer que je fais ici allusion au Bien absolu à distinguer du bien relatif contraire du mal), mais si l'on "descend" au plan cosmologique, celui de la création, le mal incarné par le "Malin" (c'est pourquoi dire "délivre-nous du mal" ou "délivre-nous du Malin" est exactement la même chose) n'est pas une "non-entité" comme vous dites, mais bien une force consciente qui sait ce qu'elle fait et n'a qu'un objectif, s'opposer obstinément au Christ et à sa Bonne Nouvelle alors même qu'elle a déjà été vaincue par la Résurrection du Seigneur, ce qui n'est pas si... malin que ça ! Mais si cette obstination n'est pas bien maline de la part du "Malin", elle peut faire encore beaucoup de dégats comme on peut le constater hélas tout les jours.

C'est pourquoi Daniel a raison de rappeler la fameuse phrase, de Baudelaire je crois, : "La plus grande ruse du diable est de faire croire qu'il n'existe pas", et il a aussi raison de mettre en garde contre la " tendance moderne qui dit que les démons ne symbolisent que les mauvaises tendances de chacun de nous ", car s'il est vrai que le plus souvent nous fabriquons nous-mêmes nos propres démons, il n'en reste pas moins que les "démons-entités" existent (Saint Antoine en savait quelque chose comme le rappelle Daniel !) ainsi que nous le dit Saint Paul à propos du combat spirituel : " Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre LES ESPRITS DU MAL QUI HABITENT LES ESPACES CELESTES (Epitre aux Ephesiens, 6, 12) "

Ceci étant dit, si avec le positivisme, le rationalisme, le scientisme et finalement le marxisme "La plus grande ruse du diable est de faire croire qu'il n'existe pas", aujourd'hui, à l'époque du libéralisme conquérant, sa " plus grande ruse " réside dans la "falsification du Bien" en parodiant la religion réduite à un " suplément d'âme " au systême marchand, comme l'ont bien vu Vladimir Soloviev ou René Guénon, et plus récemment, dans une perspective sociologique, Sébastien Fath dans son très interessant : "Dieu bénisse l'Amérique. La religion de la Maison-Blanche", Seuil, 2004. J'y reviendrai. Pour le aujourd(hui, juste ce petit extrait de la quatrième de couverture : " L'auteur rappelle le rôle de la "religion civile" aux Eatats-unis - cette imprégnation de la société dans son ensemble par des valeurs religieuses. Il décrit la montée, depuis une trentaine d'années, des évangéliques et le recul concomitant des autres dénominations protestantes. Il analyse l'impact, en dépit des apparences, de la sécularisation américaine : l'Amérique et son mode de vie remplacent de plus en plus le messie chrétien comme figure du salut. "
11. Gabriel Kevorkian le 14/07/2010 17:37
@Cathortho

Si vous voulez croire au diable, à sa "présence", libre à vous. Il ne fait pas partie du credo. Je retranscris ci dessous le symbole de Nicée:

«Nous croyons en un seul Dieu Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles.

Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Lumière issue de la Lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père et par qui tout a été fait ; qui pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s'est incarné du Saint-Esprit et de la vierge Marie et s'est fait homme. Il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, il a souffert et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité des morts le troisième jour, conformément aux Écritures; il est monté au Ciel où il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n'aura pas de fin.

Nous croyons en l'Esprit-Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père, qui a parlé par les Prophètes, qui avec le Père et le Fils est adoré et glorifié ; nous croyons en Église, une, sainte, catholique (dans le sens d'universel) et apostolique. Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés ; nous attendons la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen.»

Vous ne trouverez pas là dedans: "Nous croyons au diable" ou quelque chose d'avoisinant.

L'affirmation de l'existence en soi d'une entité maléfique puissante participe à mes yeux d'une quasi-fascination que j'estime fondamentalement malsaine. Est mauvais tout ce qui éloigne du Créateur, point. Le diable en définitive c'est ce qui relève de la faiblesse de l'homme. Un homme solide en Dieu n'a pas à redouter "l'antique serpent". Je n'ai rien d'autre à ajouter.
12. Cathortho le 14/07/2010 19:08
@ Gabriel Kevorkian

En tête de mon comm. 10, un lapsus calame m'a fait transformer votre nom ,que je suppose arménien ,en un nom breton, mais je pense que vous me pardonnerez puisque je crois savoir qu'en langue bretonne Ker veut dire église !
13. Daniel le 14/07/2010 22:04
@ Gabriel Kevorkian

Le symbole parle bien de créatures visibles et invisibles : les invisibles sont bien sûr les anges, aussi bien déchus (les démons) que non déchus. Dans les Evangiles, on raconte que Jésus fit des exorcismes afin de libérer des possédés par des démons. De grâce, évitez-nous l'interprétation moderne qui veuille que ces gens souffraient de simples maladies psychologiques... On voit l'intervention du démon ou de démons dans la Bible à maintes reprises : dans le jardin d'Eden, dans le livre de Job, dans le livre de Tobie et jusqu'à l'Apocalypse avec la Bête. Si les démons n'existaient pas, pourquoi une telle accumulation de billevesées?

Dans sa pratique, l'église considère son existence : le rite d'exorcisme existe, le baptême orthodoxe débute aussi par les exorcismes etc.
14. Cathortho le 14/07/2010 22:28
@ Gabriel Kevorkian

" Alors Jésus fut emmené au désert par l'Esprit, pour être tenté par le diable ". (Mathieu, 4, 1.)
Mais vous avez raison... c'est pas dans le credo.

Quant à vos jugements rapides, éculés et suffisants, bouffis de condescendance sur ceux qui ne pensent pas comme vous, ils sont à des années-lumières de l'amour évangélique que vous vous appropriez de manière si auto-satisfaite. En paraphrasant le général De Gaulle qui se gaussait des européistes béats : " Pour faire l'Europe il ne suffit pas de sauter comme des cabris en disant , Europe, Europe, Europe ", sachez que pour être un " homme solide en Dieu " comme vous dites, " Pour être dans l'amour évangélique Il ne suffit pas de sauter comme des cabris en disant, Amour, Amour, Amour. "

Enfin, il est amusant, pour dire le moins, de vous voir convoquer des écrivains comme Bernanos et Dostoîevski pour soutenir vos positions sur le mal quant, du premier, on a lu " Sous le soleil de Satan ", et du second, " Les démons " !

Comme vous, je n'ai rien d'autre à ajouter.
15. Gabriel Kevorkian le 14/07/2010 23:19
@ Cathortho
Il se trouve que j'ai également des ascendances bretonnes :)
Quant à votre perception à mon endroit, elle est erronée. Ceci dit je savais que je ne serai pas compris. C'est de ma faute. J'aurais pas dû revenir.
(On peut citer en auteur sans adhérer à l'ensemble de ses vues. En l'occurrence si je suis très proche de Dostoïevski, je suis extrêmement réservé à l'endroit de Bernanos)

@ Daniel
C'est une question de formulation. Mettre en relation ce que j'ai écrit et "Une des grandes ruses du diable est de faire croire qu'il n'existe pas" pour conclure au relativisme, au modernisme... c'est aller un peu vite en besogne. L'affirmation relativiste consiste à dire que le mal n'existe pas, que c'est une vue de l'esprit... Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. Peut-être aurais-je dû développer davantage pour clarifier ce que je cherchais à exprimer mais à quoi bon... tout ceci n'est en définitive que blabla stérile.

La paix du Christ soit avec vous.
16. Gérard le 15/07/2010 09:54
Cher Cathortho et Gabriel
"Ker" veut dire "chez" en breton.
Et aussi, chers frères, restez accueillant avec des opinions différentes. Prenez sur vous si vous vous sentez blessé.
@ Cathortho, Gabriel ne voulait pas vous agresser. Il a exprimé une opinion peut-être un peu maladroitement et vous avez raison, nous devons tous faire preuve de charité envers les frères.
@ Gabriel, bienvenu sur ce blog où j'espère vous oserez encore vous exprimer.
C'est vrai que nous devons essayer de ménager les susceptibiltés, de prendre des formulations qui n'agressent pas, surtout que nos réactions sont ici en public. La forme est plus importante que le fond. La manière fraternelle dont nous écrivons les choses est plus importante que les convictions personnelles que nous exprimons. C'est à l'amour qu'il y aura entre nous que le monde saura que nous sommes les disciples du Christ et que l'évangélisation se fera.
Si les hommes et les femmes de l'Antiquité ont été si attirés par les chrétiens, c'est parcequ'il y avait de la fraternité entre eux. L'Amour entre frères est la lumière qui brille dans le monde et qui attire vers l'Eglise les gens qui sont dans les ténèbres du malin.
Kenavo
Gérard
17. Irénée le 15/07/2010 12:20
On ne va pas ouvrir un débat en breton, mais le sens de "ker" est un peu plus large...
Ker signifie ville, village, cité, et par extension : "chez soi"
Bonne journée à tous !
18. Cathortho le 15/07/2010 16:11
@ Gabriel Kevorkian

Je prends acte avec satisfaction que mon lapsus n'était pas trop éloigné de la vérité, d'autant plus que la Bretagne est une contrée que j'aime beaucoup, comme toutes les contrées celtiques.

Vous dites que ma perception à votre endroit est erronée, je l'admets très volontiers, et je regrette donc ma réaction tout en vous assurant que votre perception à mon endroit ( votre commentaire 11qui m'a fait réagir m'était personnellemet adressé : "@ Cathorto") : "quasi-fascination" ; "fondamentalement malsaine" ; "Un homme solide en Dieu n'a pas à redouter "l'antique serpent" ", sont tout autant erronés. Jugements hâtifs, inutilement agressifs, que rien dans mon commentaire 10 (je viens de le relire une fois de plus pour en être bien certain) ne justifiait. Je ne faisais que me référer non seulement au Credo, auquel j'adhère tout comme vous sans l'ombre de la plus petite réserve , mais aussi à l'Ancien et au Nouveau Testament, aux Pères de l'Eglise Grecs et Latins, à la thologie mystique de l'Eglise d'Orient et à la théologie thomiste de l'Eglise d'Occident, autant de références aussi nécessaires pour un chrétien que le Credo !, et où l'on peut acquérir la certitude que le mal, ou le malin, avec ou sans majuscule, n'est pas seulement une "non-entité" comme vous dites, ce qui laisse penser qu'il serait juste le produit de pathologies psychiques, mais une réalité "incarnée" bien réelle à laquelle le Christ, les saints, les mystiques, ont eu à faire. Aucune fascination fondamentalement malsaine de ma part, mais fidélité à la Tradition, autant que mes carences me le permettent.

Pour revenir au fond de la question, il me semble que face au mal, le chrétien doit avoir une double attitude, que j'emprunte à l'Islam.
La première concerne la "guerre sainte intérieure" : aucune crainte du malin à avoir en s'abandonnant totalement à la Providence Divine comme le proposait le père de Caussade en digne héritier des Pères de l'Eglise et en déposant tout notre être au pied de la Croix en suppliant la Miséricorde Divine du Christ d'avoir pitié de nous pécheurs.
La seconde concerne la guerre sainte extérieure, là aussi pas de crainte, et encore moins de haine, mais nécessité de débusquer les ruses, qui sont légion, de l'Adversaire du Christ, afin de protéger la sociata humaine, autant que faire se peut, de ses méfaits.
Et dans l'un et l'autre cas, adopter la voie du juste milieu qui consiste à écarter aussi bien la fascination que la sous-estimation.

Je tenais à approter ces précisions pour mettre fin à ce petit incident, "humain trop humain" comme disait Nietzsche, malheureusment inévitable sur un blog, fût-il chrétien, fût-il orthodoxe.

Quant à Dostoîevski et Bernanos, ils sont deux géants de la littérature chrétienne européenne, puissent-ils compter parmi les modèles majeurs, sur le plan culturel, pour la résurrection de la presqu''île du grand contient eurasiatique.

Enfin,j'espère que vous continuerez de nous offrir vos commentaires, car loin d'être des "blabla stériles" je les trouve au contraire d'un grand intérêt.

Pax Christi.
19. Cathortho le 15/07/2010 16:14
Chers Gérard et Irénée

Merci pour vos précisions à propos de "Ker", ça me donne envie d'aller illico presto en Bretagne !

Kenavo.

20. Gabriel Kevorkian le 15/07/2010 19:37
@Cathortho
"quasi-fascination", "fondamentalement malsaine"...
J'avais entamé un nouveau paragraphe. J'exprimais là une généralité et le motif premier de ma prise de position. Je ne vous visais pas (du tout). Le "je n'ai rien d'autre à ajouter" (un peu brutal) était destiné à appuyer la phrase précédente.

Si vous vivez en région parisienne, on peut se rencontrer.
Vous verrez, je ne suis pas du tout celui que vous avez dépeint plus haut et si je signe de mon nom complet c'est pas souci de transparence uniquement (sinon je suis un parfait inconnu, étranger au milieu, de surcroît). Kevork = Georges.

@Gérard
Merci pour votre message :)
Mais le chrétien n'a pas à être susceptible! Qu'est ce donc que la susceptibilité?

Bonne soirée à tous
21. Cathortho le 15/07/2010 23:19
Cher Gabriel Kevorkian

Vous aviez entamé un nouveau paragraphe, oui d'accord, mais le paragraphe précédent était le saint Credo lui même précédé par une "entrée en matière" qui laissait augurer de la suite : "Si vous voulez croire au diable, à sa "présence", libre à vous. Il ne fait pas partie du credo." Donc si l'on enlève la courte "entrée en matière" suivie du Credo, l'essentiel de votre commentaire (qui m'était spécialement adressé : "@ Cathortho") réside dans le dernier paragraphe qui m'a fait réagir de manière un peu vive, car pour les raisons précédentes il était compréhensible que je prenne ce paragraphe pour moi. Soyez assuré que je ne me livre pas à ces précisions pour vous chercher querelle ou par un quelconque désir d'avoir à tout pris le dernier mot car pour moi, comme pour vous apparemment et je m'en réjouis, l'incident, au demeurant fort minime, est clos ; mais il ne faut quand même pas essayer de me faire prendre des vessies pour des lanternes.

C'est avec grand plaisir, en toute fraternité chrétienne, que je vous aurais rencontré, mais je n'habite plus à Paris depuis cinq ans et je vis à présent à mille km de la capitale dont j'ai quelquefois la nostalgie d'ailleurs, ah quel plaisir par exemple que de tremper une tartine beurrée dans un bon café-crême, sur le zinc, au petit matin, dans un café de la rue de la Roquette ; et surtout, le dimanche, de sortir de la staion de métro "Place des Ternes", me diriger vers la cathédrale de la rue Daru et descendre le petit escalier au fond à droite pour rejoindre "la crypte" si chère à mon coeur.

J'arrête là, rassurez-vous, ce petit épanchement un peu trop lyrique, pour vous dire que de toute façon il ne m'est pas nécessaire de vous rencontrer pour reconnaître en vous un homme de bonne volonté au sens évangélique du terme.

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