"Ces gens sont responsables de fleuves de sang innocent"

Vladimir GOLOVANOW

V. GOLOVANOW

Voilà ce qu'a dit le père Vsévolod Tchapline, président du département synodal "Église et Société du patriarcat de Moscou", en nommant " Staline et Lénine, et Trotski, et Ouritski, et Sverdlov, les organisateurs des répressions staliniennes." Cette condamnation sans appel a été prononcée solennellement lors d'un office des morts (panihida) célébrée lundi 25 juillet à la Pierre des Solovki, érigée à Moscou devant l'ancien siège du KGB. Le haut responsable du patriarcat a souligné que "la société ne peut vivre en paix et n'aura pas d'avenir digne si ceux qui ont perpétré les crimes ne sont pas condamnés et si ceux qui ont souffert uniquement parce qu'ils appartenaient au clergé, à la noblesse, aux cosaques, à la paysannerie riche et travailleuse, à l'ordre des marchands-entrepreneurs et toutes les autres catégories qui avaient été déclarées entièrement ennemis de classe, ennemis du peuple ne sont pas réhabilités".

Il avait commencé son intervention en disant "Aujourd'hui nombreux sont ceux qui tentent de nous dire qu'il faut oublier cette époque oublier l'énorme quantité des victimes." Mais il s'est dit convaincu que l'Eglise, la société, les vétérans, ceux qui ont eux-mêmes été victimes des répressions et leurs parents "doivent tout faire pour que personne ne soit oublié, que rien ne soit oublié"


Cette position exprimée par un haut responsable de l'Eglise russe est clairement sa ligne officielle depuis le début de sa libération et le père Vsévolod en est le porte-parole virulent. Non content de condamner le stalinisme, il n'hésite pas à s'en prendre à Lénine et consorts en appelant toujours à un débat et à une condamnation publique et officielle. Pendant longtemps l'Eglise a été une voix qui clamait dans le désert, mais ses appels ont maintenant trouvé des relais au plus haut niveau, des présidents Poutine et surtout Medvedev (novembre 2009) au président de la douma et au "Conseil consultatif des droits de l'homme auprès du Président". Et bien qu'il reste toujours des nostalgiques, y compris dans l'Eglise, ils rament clairement à contre-courant…

Source Iterfax-religion



Commentaires (3)
1. Tchetnik le 02/08/2011 23:45
Certains nostalgiques existent aussi à l'extérieur de la Russie, aux USA entre autres, ce qui ne peut manquer de surprendre, vu que ces derniers n'ont jamais vécu en URSS.

L'alliance improbable entre l'Église et ce qu'ils appellent le "communisme contemporain" (pour tenter de le séparer d,un "communisme historique" que pourtant ils ne condamnent pas plus) est un thème qui fait florès, contre toute évidence, tant historique que spirituelle.

2. vladimir le 03/08/2011 18:36
Et la France n'est pas en reste avec ses rues Lénine et les monuments à Lénine et Mao érigés l'an dernier à Montpellier...
3. Marie Genko le 07/08/2011 19:13

Hélas chaque changement de régime entraîne un changement dans l'approche de l'étude de l'Histoire.

Pourtant seule la VERITE peut être un socle solide pour contruire le futur d'un peuple.

Rendons grâce à Dieu que l'Eglise orthodoxe de Russie en soit consciente!
Et espérons, qu'à son exemple, les peuples européens sauront reconnaître les erreurs commises et occultées par eux-mêmes!
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