Comme à «l'époque de Staline»: l'Église orthodoxe ukrainienne sur les perquisitions du SBU

Parlons D'orthodoxie

«Des choses similaires se passaient il y a presque 100 ans à l'époque du tyran Staline, quand il y avait des interrogatoires de prêtres et d'évêques», a-t-il lancé à l'AFP.

Les perquisitions que le Service de sécurité d'Ukraine a récemment menées dans trois paroisses de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique du Patriarcat de Moscou, ainsi que dans les domiciles de prêtres dans la région de Jitomir, font penser aux persécutions religieuses à l'époque soviétique, estiment des responsables de l'Église.

Des responsables de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique du Patriarcat de Moscou envisagent de faire appel des décisions de perquisitions et des interrogatoires qui ont été effectués ce lundi par des agents du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) dans plusieurs paroisses et domiciles de prêtres dans la région de Jitomir, en Ukraine, et de s'adresser à la communauté internationale, a fait savoir le président du département juridique de cette Église, l'archiprêtre Alexandre Bakhov, dans un communiqué.

Alors que la porte-parole de la police régionale, Alla Vachtchenko, a fait savoir à l'AFP que les procédures en question avaient été mises en place dans le cadre d'une enquête judiciaire pour «violation de l'égalité des citoyens» en fonction de leur «conviction religieuse», M.Bakhov rejette toutes les allégations tout en soulignant que c'est «la première fois depuis l'indépendance de l'Ukraine» que l'Église fait face à de telles pressions.

«Les accusations d'incitation à la haine religieuse dirigées contre le clergé sont sans fondement et tirées par les cheveux. Ils [les autorités du pays, ndlr] cherchent l'inimitié religieuse là où il n'y en a pas», a-t-il déclaré.

À son tour, le porte-parole de l'Église, l'archevêque Kliment Vetcheria, a qualifié cette opération de tentative d'«intimidation» en la comparant aux pressions sur les orthodoxes à l'époque de Staline. Suite


Commentaires (-4)
1. Vladimir.G: GÉNÉRALEMENT PLUS OBJECTIF QUE "SPUTNIK" MAIS RÉSERVÉ AUX ABONNÉS :( le 10/12/2018 11:17
Perquisitions en Ukraine dans des églises rattachées à Moscou
Pierre Sautreuil (avec AFP) , le 04/12/2018 à 16h05

Le Patriarcat de Moscou a dénoncé une tentative d’intimidation, qu’elle compare aux pressions antireligieuses de l’époque stalinienne.

https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/Perquisitions-Ukraine-eglises-rattachees-Moscou-2018-12-04-1200987412
2. Vladimir.G: GÉNÉRALEMENT PLUS OBJECTIF QUE "SPUTNIK" le 10/12/2018 18:46
Les forces de l’ordre ukrainiennes ont perquisitionné, lundi 3 décembre, trois églises orthodoxes rattachées au Patriarcat de Moscou, ainsi que des domiciles de prêtres dans le centre-nord de l’Ukraine, sur fond de conflit politique et religieux entre Kiev et Moscou.

La police et des agents des services de sécurité (SBU) ont effectué « des perquisitions » dans « huit locaux » dont « deux logements (…) appartenant à plusieurs diocèses » de cette confession dans la région de Jitomir, a indiqué à l’AFP la porte-parole de la police régionale Alla Vachtchenko.

Des députés ukrainiens veulent interdire les aumôniers militaires fidèles au Patriarcat de Moscou

Ces procédures ont été effectuées dans le cadre d’une enquête judiciaire pour « violation de l’égalité des citoyens » en fonction de leur « conviction religieuse », a déclaré la porte-parole sans autre précision. « Personne n’a été arrêté », a-t-elle ajouté, mais des ordinateurs et des enregistrements vidéo ont été saisis, ont fait savoir les diocèses de Jitomir.

"Tentative d’intimidation"

« Des choses similaires se passaient il y a presque cent ans à l’époque du tyran Staline, quand il y avait des interrogatoires de prêtres et d’évêques », a réagi l’archevêque Kliment Vetcheria, porte-parole de l’Église orthodoxe d’Ukraine rattachée au Patriarcat de Moscou, dénonçant une tentative d’« intimidation ».

Le métropolite Vissarion, un dignitaire de cette confession dans la région de Jitomir où les perquisitions avaient eu lieu, s’est montré plus réservé. « C’était fait délicatement, de façon tolérante », a-t-il déclaré à l’AFP.

Cette affaire intervient trois jours après les perquisitions dans le cadre d’une enquête similaire dans la résidence du gérant d’un important monastère orthodoxe de Kiev, le métropolite Pavlo, qui fait partie de la même Église.

Ces perquisitions font suite également à des convocations à des « entretiens » avec le SBU de plusieurs prêtres et évêques fidèles à Moscou en Ukraine au cours du mois de novembre. Il a par ailleurs été révélé, le 21 novembre, que des députés ukrainiens envisageaient d’interdire aux prêtres fidèles au Patriarcat de Moscou de servir comme aumôniers militaires dans l’armée ukrainienne.

"Une fracture très politique"

Kiev et Moscou sont engagées dans leur pire bras de fer depuis plusieurs années après l’arraisonnement manu militari par la Russie de trois navires militaires ukrainiens en mer Noire, le 25 novembre. Les tensions sont également fortes sur le plan religieux entre ces deux ex-républiques soviétiques autour de la création, en Ukraine, d’une Église orthodoxe indépendante de Moscou.

Le Patriarcat de Constantinople a annoncé, en octobre, qu’il reconnaissait une Église indépendante en Ukraine, mettant fin à 332 années de tutelle religieuse russe. Cette décision a provoqué l’ire de l’Église orthodoxe russe, qui a rompu ses liens le 15 octobre avec le Patriarcat de Constantinople. Dans ce contexte, Kiev a maintes fois déclaré craindre des « provocations » de Moscou.

Une partie des croyants ukrainiens reste toutefois fidèle à l’Église orthodoxe rattachée au Patriarcat de Moscou, qui accuse Kiev de faire pression sur son clergé afin de le pousser à rejoindre la nouvelle Église, indépendante de Moscou. « Le président Petro Porochenko » cherche à « forcer des prêtres et évêques » à rejoindre cette Église pour « légitimer ce projet politique à lui », a accusé l’archevêque Kliment.

L’Église du Patriarcat de Moscou dispose en Ukraine du plus grand nombre de paroisses, mais une confession rivale, dite du Patriarcat de Kiev, compte le plus grand nombre de fidèles, selon des sondages.
Pierre Sautreuil (avec AFP)
3. Guillaume le 11/12/2018 07:26
Et en même temps, le roi du chocolat, très cohérent, demande à sa Béatitude le Métropolite Onuphre d'intervenir pour la libération des marins ukrainiens détenus par les forces de sécurité russe après l'incident de Kertch. Comprennes qui pourra à moins que ce ne soit une stratégie diabolique .
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