Comtesse du Luart Leila Hagondokoff (1898- 1985) Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite
Parlons d'orthodoxie

C’est d’ailleurs sous cette dernière appellation que ses filleuls du régiment étranger de cavalerie vont s’adresser à elle pour lui rendre hommage, le 25 janvier à 10 heures, au cimetière orthodoxe de Sainte-Geneviève.
L’une des femmes les plus décorées de France
Comme chaque année impaire depuis ses obsèques il y a vingt-huit ans, les principaux dirigeants de la légion étrangère viennent se recueillir sur la tombe de leur « marraine ». « C’est l’une des femmes les plus décorées de France* », rapporte Georges Lelu, le président de l’Association des amis de l’histoire de Sainte-Geneviève. Le parcours de cette « princesse courage », née à Saint-Pétersbourg en 1898, a inspiré plusieurs livres et journaux de l’époque.

Aucune autre armée dans le monde ne possède alors une antenne de soins de ce type!
La Comtesse Leïla Ladislas du Luart est née le 6 février 1898 à Saint-Pétersbourg.
Issue d'une famille princière du Caucase, son père, le général Hagondokoff est gouverneur militaire et commandant en chef des forces impériales en Extrême-Orient, Ataman des Cosaques de l'Amour (fleuve à la frontière sino-russe). Elle est infirmière bénévole à l’hôpital militaire de Circassie à 19 ans.
Elle épouse le capitaine Nicolas Bagenoff de la Garde impériale, grièvement blessé. Le ménage s’installe en Chine, en raison de l’exil de l’époux. Elle divorce et quitte la Chine. Rejoignant les États-Unis puis la France, en 1934, elle épouse le comte du Luart. Pendant la guerre d'Espagne, elle conçoit, crée, finance, mais surtout anime et dirige une antenne chirurgicale mobile afin de porter assistance aux blessés. Cette antenne est constituée de médecins et chirurgiens militaires, aidés d’infirmières. Avec une quarantaine de véhicules aménagés qui permettent une grande rapidité de mise en place, elle participe à la bataille de France de mai à juin 1940, la campagne de Tunisie de 1943, la campagne d’Italie auprès du maréchal Juin, puis avec le maréchal de Lattre de Tassigny et la 1re Armée qu’elle suit jusqu’en Autriche.
En novembre 1943, près de Rabat au Maroc, la comtesse Ladislas du Luart accepte, à la demande du lieutenant-colonel Miquel, de devenir la marraine du 1er REC. Ses actions militaires lui valent plusieurs citations et l’honorariat du 1er REC dans lequel elle est nommée légionnaire d’honneur de 1re classe, le 11 novembre 1943, brigadier d’honneur, le 1er janvier 1944 et brigadier-chef d’honneur, le 25 décembre 1944. Le soir de Noël 1943, elle offre aux légionnaires du 1er REC, rassemblés dans la clairière de la Mamora, leur premier cadeau de Noël. Plus tard, elle crée un centre militaire de détente au camp de Chenoua pour les légionnaires et soldats du 2e corps d’armée qui séjournent à Alger.
Depuis le retour en France du 1er REC en 1967, elle honore de sa présence tous les grands moments de la vie du régiment : Noël, Saint-Georges, Camerone, passations de commandement. Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite, elle totalise six citations, dont trois à l’ordre de l’armée. Elle décède le 21 janvier 1985, à l’hôpital américain de Neuilly.
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Illustré par de très belles images des fonds de l’ECPAD, "La Circassienne" retrace la vie extraordinaire de cette femme à la beauté célèbre, à la volonté de fer, au grand courage physique, d’une grande humanité, et qui entretint jusqu’à sa mort sa légende et ses mystères.
"La Circassienne", de Guillemette de Sairigné, est publié chez Robert Laffont (510 p., 22 €).
Guillemette de Sairigné est journaliste et écrivain. Elle a publié notamment "Tous les dragons de notre vie" et "Mon illustre inconnu" : enquête sur un père légende.