Éditions des Syrtes: "Alexeï Lossev - La joie pour l’éternité, Correspondance du Goulag, (1931-1933)"
Parlons D'orthodoxie
Alexeï Fiodorovitch Lossev (en russe : Алексе́й Фёдорович Ло́сев), né le 10/22 septembre 1893 à Novotcherkassk et décédé le 24 mai 1988 à Moscou, est un philosophe russe, philologue et culturologue, une des figures principales de la pensée philosophique et religieuse russe et soviétique du XXe siècle.
La correspondance des Alexei Lossev est un document exceptionnel sur le quotidien du camp: le froid, la faim, les travaux « généraux », les criminels, les transferts, les incessantes démarches entreprises dans le but d’obtenir une révision de peine, l’obscurité, l’humidité, les châlits rapprochés, l’existence dans des « baraquements où les hommes sont serrés comme des harengs ».
Dans les tréfonds de cet enfer résonnent deux voix qui n’en forment qu’une : la première inquiète, interrogative, révoltée, en quête de sérénité ; la seconde douce, régulière, tendre, très proche, très intime, qui cherche à bercer l’âme épuisée de son compagnon.
Ce n’est pas simplement un dialogue entre deux personnes qui s’aiment profondément et se comprennent, ni une confession réciproque (« Je sens que tu es la seule personne à qui j’aurais pu me confesser réellement, car personne d’autre ne me comprendrait ni ne m’aiderait comme toi »).
La correspondance des Alexei Lossev est un document exceptionnel sur le quotidien du camp: le froid, la faim, les travaux « généraux », les criminels, les transferts, les incessantes démarches entreprises dans le but d’obtenir une révision de peine, l’obscurité, l’humidité, les châlits rapprochés, l’existence dans des « baraquements où les hommes sont serrés comme des harengs ».
Dans les tréfonds de cet enfer résonnent deux voix qui n’en forment qu’une : la première inquiète, interrogative, révoltée, en quête de sérénité ; la seconde douce, régulière, tendre, très proche, très intime, qui cherche à bercer l’âme épuisée de son compagnon.
Ce n’est pas simplement un dialogue entre deux personnes qui s’aiment profondément et se comprennent, ni une confession réciproque (« Je sens que tu es la seule personne à qui j’aurais pu me confesser réellement, car personne d’autre ne me comprendrait ni ne m’aiderait comme toi »).

" Lossev considère que toutes les souffrances qui sont échues à lui et à sa femme, ne sont pas absurdes : « Elles sont nécessaires pour le monde et l’histoire mondiale. " C’est pourquoi la terrible vie du camp va avec une lutte incessante pour sa propre âme, pour la conservation, au sein de cette expérience collective de « l’obscurcissement de la conscience », de « l’estime réciproque » et « du trésor de l’amitié ».

Ainsi que les conférences données en prison sur l’histoire de la philosophie, l’esthétique, la logique et la dialectique, l’étude du calcul différentiel et intégral dans la cellule, l’enseignement de l’arithmétique dispensé au camp dans le cadre de la campagne d’alphabétisation, le projet de livres de mathématiques et d’astronomie, les premières tentatives d’écriture de la prose.

Éditions des Syrtes - Traduit du russe par Luba Jurgenson - Avant-proros de Geoges Nivat