FRANCE: une mission de réflexion sur l’euthanasie, la position de l'Eglise

Parlons d'orthodoxie

Le président français François Hollande a annoncé, mardi 17 juillet 2012, la mise en place d’une mission de réflexion sur la fin de vie confiée au professeur Didier Sicard, président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique.

« Par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l'intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur. « L'euthanasie se situe donc au niveau des intentions et des procédés employés ». Evangile de la Vie, lettre encyclique de Jean-Paul II, 1995, n.65

Le commandement biblique : « Tu ne tueras pas » exige de la famille et des soignants de ne pas chercher à hâter la mort du malade, et des malades de ne pas attenter à leurs jours, ni de demander l'aide d'autrui dans cet objectif.En nous appuyant sur ce commandement nous exprimons une opposition très ferme à toute forme d'assistance au suicide et à tout acte d'euthanasie. » Déclaration commune juive-catholique sur « le soin des malades en fin de vie », 26 mars 2007, n.2.

« L'homme n'a pas à provoquer délibérément la mort de son semblable; cela dépasse son pouvoir. "Tu ne tueras pas» (Ex 20, 13) demeure une exigence morale inéluctable, et, pour le croyant, un Commandement de Dieu. L'acceptation, plus même, la légitimation de l'euthanasie, ne seraient pas un progrès, mais une grave régression pour notre société. »
Respecter l'homme proche de sa mort, déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, 23 septembre 1991

« En conformité avec le Magistère de mes Prédécesseurs et en communion avec les Evêques de l'Eglise catholique, je confirme que l'euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d'une personne humaine. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l'Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel» Evangile de la Vie, lettre encyclique de JeanPaul II, 1995, n.65

Eglise.catholique

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“Tu ne tueras point”

La position de l’église catholique est depuis des centaines d'années à l'opposé: “L'homme n'a pas à provoquer délibérément la mort de son semblable; cela dépasse son pouvoir”, indiquait en 1991 le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France.Concilier l’inconciliable, telle est la mission du soldat Hollande. Anticipant une réaction côté catholique, le président a justement reçu dans la foulée de sa visite Mgr André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France. Lequel a, tout naturellement, réitéré la position de l’Église. Aux journalistes qui lui faisaient observer que le président Hollande s'interrogeait sur la possibilité d'aller "plus loin" que la loi Leonetti sur la fin de vie, Mgr Vingt-Trois a répondu: "Je trouve que c'est une bonne question. Mais ce n'est pas parce qu'on pose une question qu'on y répond positivement".

Jean Leonetti propose "un large débat public"

Le député UMP Jean Leonetti, à l'origine de la loi de 2005 qui porte son nom, a proposé "un large débat public" sur la fin de la vie, ne se limitant pas à l'euthanasie. Ce débat public, estime Jean Leonetti dans un communiqué, "doit s'ouvrir avec la même méthode que celle utilisée lors des lois bioéthiques: débats en régions avec les comités d'éthique régionaux, constitution de panels et de jurés citoyens, ouverture d'un site internet et interactivité". SUITE Huffingtonpost


Commentaires (1)
1. La Chaîne Parlementaire a oublié d'inviter des catholiques fidèles au Pape le 20/07/2012 10:51
LCP - La Chaîne Parlementaire - est financée avec vos impôts, comme France 2 et sa série Inquisitio.

C'est à un grand moment de journalisme d'Etat que les téléspectateurs ont pu assister avec l'émission "Que veut le Pape". Pendant plus d'une heure, ce sont les habituelles attaques contre Benoît XVI qui ont été formulées. Sur la chaîne parlementaire, c'est encore plus agaçant.

Les invités ne sont pas connus pour leur amour du souverain Pontife, avec notamment Hans Küng, et Frédéric Mounier de La Croix. Florilège d'un de nos lecteurs qui a eu la patience de regarder cette émission à charge :

1 - Le Cardinal Kasper explique que le Conclave ne se passe pas comme une élections présidentielle, avec des débats etc... Non, il s'agit pour les cardinaux de réfléchir et de prier, l'Esprit Saint en particulier. Ce à quoi le journaliste conclut (pour introduire une page de 10 minutes sur l'élection d'un conservateur sur le trône de Saint Pierre) : ''Mais ce que le Cardinal ne vous dira pas, c'est que l'élections du Cardinal Ratzinger n'a pas grand chose à voir avec l'Esprit Saint''. Sic.
2 - Voix off : ''la première décision de Benoît XVI en tant que Pape : revenir à la messe en latin abandonnée depuis 40 ans''. Messe en latin au lieu de forme extraordinaire ? Revenir au latin alors que le Concile Vatican II a réaffirmé que le latin est la langue de l'Eglise ? La précision journalistique laisse à désirer.
3 - Intervention de Frédéric Mounier : ''Il est temps pour Benoît XVI de mener l'offensive : fermeture de la page Vatican II". Encore un qui n'a pas lu le discours à la Curie de décembre 2005 sur l'herméneutique de réforme dans la continuité, ni l'homélie du Pape de dimanche dernier ("Les documents du Concile représentent une richesse énorme"). Pour un vaticaniste cela fait désordre.
4 - Un journaliste italien, Giancarlo Zizola (le moins fiable des vaticanistes, célèbre pour avoir publié en 1995 un livre de prévisions sur l’avenir de l’Eglise… dont toutes les prévisions se sont révélées fausses) dénonce les dérives de l'Eglise, qui serait en train de devenir une succursale des nationalismes européens. C'est dire la crédibilité de l'individu.
5 - Pour montrer que Benoît XVI n'en a que faire des fidèles et qu'il ne cherche qu'à protéger sa charge et les pouvoirs de l'Eglise : ''Ce qui lui importe, c'est d'abord l'institution, puis éventuellement les fidèles''. Accusation gratuite qui ne grandit pas son auteur.
6 - Un autre grand moment : le journaliste, sur la fin du reportage, veut conclure sur les divisions que Benoît XVI est en train de nourrir, notamment avec les fidèles ''ouverts'' et 'dans le temps'. On voit alors une messe (?) autour d'une table dans une sacristie. Tout le monde est assis (comme à la maison), le prêtre préside (tout de même), et distribue le vin (le Sang du Christ ?) qui passe autour de la table. Puis on interroge le prêtre, de l'église Saint Merri à Paris (connue pour ses combats politiques en faveur des iommigrés clandestins ou du lobby homosexualiste). Le père D. Duigou dénonce une théologie qui croit pouvoir annoncer au monde une vérité unique, l'imposer contre tous...
7 - Enfin, le journaliste laisse en dernier la parole à l'inénarrable Hans Küng, qui explique : ''Il faut comprendre, il a une belle position, une grosse bague autour des doigts, tout le monde l'écoute et l'applaudit. Il ne veut pas changer. C'est confortable. J'ai espéré qu'il changerait, mais non... Il n'en est pas capable.'' Alors, le dernier plan du reportage est l'arrivée de Benoît XVI dans la grande salle d'audience, tout le monde qui l'applaudit, et la voix off du journaliste :''L'homme qui ne voulait pas être pape s'est-il fondu dans sa fonction au point de ne plus écouter les voix discordantes?''
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