Géorgie : l'Église orthodoxe a choisi son camp

Parlons D'orthodoxie

Le clergé orthodoxe rêve de revanche sur Saakachvili, dont il déplore les orientations pro-occidentales.

À Tbilissi
Nombreuses étaient les soutanes noires dans la marée bleue du meeting de la coalition d'opposition, samedi à Tbilissi. «Lundi, nous avons à choisir entre le diable et le Bien», résume le père Gavalda, entre deux bénédictions de manifestants. Depuis l'indépendance de la Géorgie, en 1991, le clergé orthodoxe aura rarement été aussi présent dans les rassemblements politiques. Compte tenu de l'immense respect dont jouit l'Église, voilà qui pèsera sur le scrutin. «L'Église veut sa revanche sur Saakachvili. Elle hait ses orientations pro-occidentales, les droits de l'homme, la démocratie, l'individualisme, l'Otan. Cette église, bien que nationale, veut un retour dans le giron russo-orthodoxe», résume Basile Kobakhidzé, théologien.

Dès l'entrée en politique de Bidzina Ivanichvili, les prêtres ont été à ses côtés. Le milliardaire a joué sur la corde ethno-religieuse pour séduire les plus de 80 % d'orthodoxes que compte un pays où se confondent identités religieuse et nationale. La rupture entre Saakachvili et l'Église a été consommée avec l'adoption en juillet 2011 d'une loi octroyant la qualité de personne juridique aux autres groupes religieux «historiquement liés à la Géorgie».

Double jeu

Depuis, l'Église ne parle plus que de la mort de l'identité ethnique et religieuse que risquerait la république caucasienne, convertie au christianisme en 330. Elle qui, déjà, demandait aux fidèles de ne pas apprendre l'anglais ou d'interdire à leurs enfants la lecture de Harry Potter… Avec le scandale des vidéos de tortures dans une prison, le thème est devenu obsessionnel.

Dans son dernier sermon, un évêque du Sud, Spyridon Abouladze, son impressionnante tiare dorée sur la tête, affirme rouge de colère que ce sont «les Américains, les Anglais et les Français», ces «gens d'au-dessus, qui ont ordonné» le viol des détenus. L'Église géorgienne tente de s'imposer comme l'arbitre du jeu politique, comme toujours lorsque celui-ci se tend. SUITE Le Figaro


Commentaires (29)
1. Daniel le 01/10/2012 11:28
Mon Dieu, quel article vraiment caricatural! Qui en est l'auteur! Je note qu'il cite Basile Kobakhidzé, théologien et prêtre démissionnaire (qui n'est jamais content) dont on peut trouver une interview ici (1).

Premier point, quand il dit «L'Église veut sa revanche sur Saakachvili. Elle hait ses orientations pro-occidentales, les droits de l'homme, la démocratie, l'individualisme, l'Otan. Cette église, bien que nationale, veut un retour dans le giron russo-orthodoxe», on peut se poser des questions sur le sérieux de ces propos...

L'Eglise serait contre les droits de l'homme mais pourtant elle a protesté contre les tortures des prisonniers (tortures qui existaient avant Saakachvili...) . Elle veut un retour dans le giron "russo-orthodoxe" : absolument faux car l'Eglise de Géorgie est très jalouse de son autocéphalie vu qu'elle fut illégalement annulée par l'Etat russe. La Russie (en tant qu'Etat) n'est pas très populaire en Géorgie... suite à une accumulation d'événements qui remontent à 1802 (tout de même) et l'annexion de la Karthlie Kakhétie en violation du traité de Georgievsk. Prôner un retour dans le giron russo-orthodoxe serait se tirer une balle dans le pieds pour l'église.

L'eglise interdirait la lecture d'Harry Potter : il s'agit sans doute de réserves qui ont été émises à bien des endroits sur le fait qu'Harry Potter puisse conduire les gens un peu faibles vers la magie. Quant à interdire d'apprendre l'anglais, qu'une personne l'ai dit ne signifie pas que cela soit partagé par tous.

Sur le célèbre milliardaire Bidzina Ivanichvili, je pense qu'une personne ayant fait fortune en Russie au moment de l'explosion du pays et par la suite n'est pas forcément des plus honnêtes. D'un point de vue purement chrétien, l'Eglise ne devrait pas recevoir de dons provenant d'activités suspectes ou illicites.

Pour faire une digression politique et people que les modérateurs me pardonneront, je soupçonne que certains secteurs de l'Eglise sont favorables à une restauration de la monarchie. Il y a quelques années, se sont mariés les 2 prétendants au trône de 2 branches rivales Davit et Ana Bagrationi. Ils ont eu un un enfant récemment ce qui pourrait crédibiliser l'option monarchiste encore que chacun sait qu'il s'agit d'un mariage arrangé (par le patriarche dit-on?) qui a manqué de voler en éclat un mois après sa célébration quand Davit (qui au passage ne parle pas le géorgien et est de mère espagnole. Il est plus espagnol que géorgien) a trompé sa femme avec une célèbre playmate géorgienne (sic). Quant à Ana, elle aurait divorcé de son premier mari (dont elle a deux filles) uniquement pour réaliser ce mariage avec une visée sur le trône à terme (2).


(1) : http://religion.info/french/articles/article_484.shtml
(2) : http://www.royalhouseofgeorgia.ge/
2. Vladimir le 01/10/2012 14:33
L'article est signé Régis Genté, journaliste free-lance qui s'intéresse à la Géorgie: http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/GENTE/15315

L'article est évidement orienté, mais il a le mérite de montrer l'importance de l'Eglise orthodoxe de Géorgie dans son pays...
3. Tchetnik le 01/10/2012 18:43
Les articles du Figaro (et de la GrossePresse "Française") en général sont profondément antiChrétiens. On se souvient des articles calomnieux du "Monde" sur le patriarche Paul Ier, entres autres. Le Figaro eut autrefois un bon journaliste sur la Yougoslavie (Renaud Girard) mais ce dernier a fini par être débunké pour être remplacé par une personne plus ignorante mais aussi plus PC.

Prendre ces journaux comme référence pour juger un monde Chrétien Orthodoxe revient à donner à un renard les clefs du poulailler.

4. Géorgie: l'opposition en tête aux législatives le 01/10/2012 19:34
TBILISSI — La coalition d'opposition du milliardaire Bidzina Ivanichvili arrivait en tête lundi aux législatives en Géorgie avec 35% des voix à la proportionnelle contre 30% pour le parti du président sortant Mikheïl Saakachvili, selon un sondage à la sortie des bureaux de vote diffusé par la télévision d'Etat.

Selon un autre sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote pour les chaînes pro-pouvoir Roustavi-2 et Imedi, le Rêve géorgien de M. Ivanichvili est également en tête avec 51%, contre 41% pour le Mouvement national unifié du président Saakachvili.

Cependant, les chiffres définitifs ne devraient pas nécessairement se refléter en nombre de sièges en raison d'un système complexe alliant scrutin majoritaire et proportionnel.

Une porte-parole du parti au pouvoir, Chiora Taktakishvili, a déclaré à la télévision: "D'après les informations que nous recevons, nous sommes en train de remporter une majorité des sièges attribués au scrutin majoritaire. Le Mouvement national unifié aura une solide majorité dans le nouveau Parlement", a-t-elle affirmé.

A Tbilissi, plusieurs milliers de partisans de l'opposition se sont rassemblés sur la place de la Liberté, au coeur de la capitale, pour exprimer leur joie au moment de l'annonce des sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote.

Au Parlement géorgien qui compte 150 députés, 73 sièges sont attribués au scrutin uninominal majoritaire à un tour et le reste des 77 sièges selon un scrutin de liste national proportionnel, avec un seuil de 5% des suffrages pour obtenir un mandat parlementaire.
5. Marie Genko le 01/10/2012 21:43

Le Figaro est devenu un organe de désinformation.....

Daniel a raison, cet article n'est ni fait ni à faire!!!
Nous n'avons vraiment pas besoin de lire des inepties publiées dans ce journal pour savoir que l'Eglise a une très forte influence sur la population en Géorgie!

Le Catholicos Elie de Géorgie est une personnalité hors du commun, très respectée par les fidèles.
Il va de soit qu'il ne voit l'avenir de son Eglise que dans la continuité de son autocéphalie...

Au moment de la guerre en Ossétie du sud, ses prises de positions ont été avant tout orthodoxes, et je me souviens avoir admiré la bonne intelligence durant ces heures de souffrance pour le peuple ossète et le peuple géorgien entre le Catholicos de Géorgie et le Patriarche de Russie.
Tous deux se sont efforcés de faire revenir un esprit de paix parmi le clergé et les fidèles.

Le catholicos Elie est un homme de paix et il souhaite de bonnes relations entre les Nations orthodoxes!

Cela n'est peut-être pas du goût du président actuel?

Mais c'est certainement l'attitude conforme à la foi des chrétiens de Géorgie.

Pour continuer sur le message de Daniel, je n'ai pas été en Géorgie récemment, (mon dernier voyage date de janvier 2000) mais je ne me souviens pas avoir rencontré un seul monarchiste...Cela m'étonnerait que la monarchie ait des chances de revenir en Géorgie..?.

Je me souviens du battage médiatique à l'occasion du mariage de Davit Bagration, mais la presse poeple n'est pas du tout le reflet de l'opinion dans le pays lui-même.

Il me semble que l'alternance n'est pas une mauvaise chose, surtout dans un pays comme la Géorgie qui a déjà dans le passé récent montré sa propension à se laissert glisser vers un régime autoritaire, comme delui de Gamsakhourdia dans les années 1990...

6. Vladimir le 02/10/2012 12:46
Je trouve nos censeurs bien sévères! (Mais peut-il en être autrement quand on voudrait censurer?)

Cette article est orienté, d'accord, mais il apporte beaucoup d’informations exactes que tout lecteur intéressé peut facilement remettre en place. Je suis loin d'être aussi informé sur la situation en Géorgie que Daniel, Marie et Tchetnik, aussi suis-je très intéressé d'avoir confirmation du rôle que joue l'Eglise dans la politique Géorgienne. Le fait qu'elle soutienne l'opposition n'est pas confirmé et l'article précise bien que "le vénéré Patriarche, Ilia II, a défendu aux prêtres de participer aux rassemblements de l'opposition". Mais l'Eglise n'a clairement pas manifesté de soutien au pouvoir en place, comme en Russie, et, comme le souligne Marie, elle entretien d'excellente relations avec l'Eglise russe, qui la soutien en particulier contre les schismatiques en Ossétie du sud et en Abkhazie. Mais ce qui est parait très important, et que l'article mentionne, c'est que "les prêtres s'activaient à prévenir la violence entre policiers et manifestants" dans les manifestations d'étudiants après le scandale des vidéos.

L'opposition à l'anglais ou la mise à l'index de Harry Potter sont évidement le fait de quelques intégristes peu représentatifs… encore que le sermon de Mgr Spyridon soit symptomatique: l'Eglise de Géorgie a suspendu sa participation au Conseil Œcuménique des Eglises depuis plus de 20 ans…

Ainsi je préfère personnellement un article qui parle de l'Eglise, même de façon déformée, à tous les autres qui passent son rôle sous silence. Et c'est bien évidement là le choix du "Figaro"
7. Alexandre de Miller de La Cerda le 02/10/2012 16:08
J'ignore quel a été le rôle de l'Eglise dans les résultats de ces élections, mais il faut avoir vu la joie de la jeunesse géorgienne :http://www.ria.ru/tv_politics/20121002/763966500.html

(on remarque, en particulier, l'itw de Nino Andronikachvili - une parente du Pce Andronikoff, doyen de l'Institut St Serge ? )
pour comprendre combien la population avait hâte de se débarrasser du tyranneau grotesque mis en place par les Américains et soutenu - envers et contre tout - par les "Européens". Mangera-t-il à nouveau sa cravate comme ce fut le cas devant les caméras de la BBC lors du ratage de son invasion de l'Ossétie ?

@Wladimir
"l'Eglise n'a clairement pas manifesté de soutien au pouvoir en place, comme en Russie"
Certes, les relations de l'Eglise russe avec le pouvoir sont marquées par une plus franche collaboration - surtout avec le président, le premier ministre et leurs administrations respectives - mais cela tient non pas à quelque inféodation politique mais à l'attitude respectueuse des autorités russes, alors qu'en Géorgie, Saakachvili et sa camarilla veulent remplacer l'église orthodoxe arménienne par des sectes made in USA, le tout accompagné de hot-dogs et autres aboutissements remarquables de l’american way of life…
8. Tchetnik le 02/10/2012 16:23
Nous ne sommes pas ici dans la "déformation" mais dans ce qui relève au mieux du cliché, au pire du mensonge caractérisé.

Et effectivement, nous ne pouvons guère être autre que "sévère" à l'égard du mensonge.

Pour Harry potter, on se demande qui en aurait fait un dogme, une obligation morale à laquelle on serait obligé de souscrire (un peu comme à la seconde Guerre Mondiale). Les "quelques intégristes" sont en l'occurence bien suivis et écoutés dans une audience qui dépasse très largement celle de l'"oposition" en Russie, par exemple.

Quant à l'Eglise Russe, ses prises de position sont loin d'être aussi homogènes à l'égard de l'actuelle équipegouvernementale (et quand bien même cela serait...);
9. Alexandre de Miller de La Cerda le 02/10/2012 18:03
Mille excuses, erreur dans la dernière phrase de mon message n°7 :

"Saakachvili et sa camarilla veulent remplacer l'église orthodoxe arménienne..." = bien sûr, il s'agit de l'église orthodoxe géorgienne. Ce lapsus provient de ce que je venais de lire une dépêche d'agence rapportant des menaces d'intimidation de la part de policiers (ou de barbouzes du pouvoir ?) contre des électeurs de la communauté arménienne en Géorgie avec le cas d'un bébé découvert noyé dans une cuve viticole, l'enfant, semble-t-il, d'une opposante. Il semble d'ailleurs que le scrutin ne se soit pas déroulé partout de manière pacifique, avec des "tirs en l'air" et des "dispersions d'électeurs" de la part de certaines forces du régime Saakachvili...
Mon arrière-grand-mère paternelle, née Psse Elizaveta Dmitrievna Toumanoff (Toumanochvili), géorgienne de lointaine ascendance arménienne, doit se retourner dans sa tombe, à Ste Geneviève des Bois, en considérant l'état dans lequel ses derniers présidents ont réduit la pauvre Géorgie, sans compter l'abomination qui a suivi la révolution de 17 !
10. Daniel le 02/10/2012 18:14
@ Vladimir (message 6)

Oui en effet, l'Eglise de Géorgie ne siège plus au Conseil Oecuménique des Eglises depuis mai -juin 1997 . Cela a fait suite à des protestations des monastères contre cette participation. Le mouvement s'étendant et menaçant de rompre la communion, la hiérarchie a fait marche arrière... se retirant du COE . Mais par la même occasion, elle a déposé les prêtres et hiéromoines contestataires, qui ont rejoint des synodes grecs vieux calendéristes... lesquels ont aussi des paroisses en Géorgie...

Quant à la vision de la hiérarchie géorgienne l'oecuménisme, j'ignore ce qu'elle est mais ce qui est sûr est que la Patriarche Elie fut en son temps (année 60 ou 70) président du COE (sic) ... mais qu'en même temps, l'Eglise de Géorgie a condamnée (2)

- les conclusions de Chambésy sur le dialogue avec les monophysites
- les accords préliminaires entre le Patriarcat d'Antioche et les non-chalcédoniens
- les accords de Balamand
- les opinions affirmant l'existence de grâce en dehors de l'église et la théorie des branches
- les prières communes et la participation à des sacrements communs avec les hétérodoxes
- l'usage du la paschalie "occidental" comme cela se fait en Finlande

@ Alexandre de Miller de La Cerda et Marie Genko

Petite parenthèse historique sur les différents dirigeants géorgiens. Gamskhourdia n'a présidé que durant 2 ans et avait à son crédit près de 30 ans de lutte contre le système (prison incluse), peut-être est-ce pour cela que le système a eu sa tête. Chévarnadzé est l'image type de l'homme de l'ancien système qui perpétue l'ancien système. Personne ne l'a regretté véritablement : pauvreté, corruption et répression politique... Saakachvili a fait son temps mais a eu l'intelligence de faire des réformes économiques et juridiques (les indicateurs macroéconomiques sont bons, il y a de l'électricité etc), Il a malgré tout diminué la corruption, a restauré l'autorité de l'Etat en Adjarie (mais pas en Abkhazie et en Ossétie du Sud) mais il subit une usure du pouvoir... Mais à son arrivée, il était neuf.

Il me semble qu'il y a confusion entre Géorgie et Arménie chez certains quand je lis "église orthodoxe arménienne". Concernant les églises protestantes en Géorgie, à vrai dire, je n'ai rien vu mis à part des baptistes présents depuis la fin du 19e siècle et quelque témoins de Jéhovah très peu nombreux qui ne rencontrent pas un grand succès... Il ne faut pas s'en féliciter mais à une époque, des fidèles orthodoxes tabassaient violemment témoins de Jéhovah et autres protestants, ce qui n'est pas chrétien du tout. Enfin, l'American Way of Life est bien plus implantée en Russie qu'en Géorgie, qui reste un pays bien plus traditionnel (notamment en matière de moeurs où les relations sexuelles hors mariage ne sont pas une chose dans la norme). Allez en Géorgie et vous verrez que ce n'est pas l'Occident mais dans une grande ville de Russie, euh... parfois on a du mal à le dire.

(1) lettre des moines demandant un retrait du COE : http://www2.stetson.edu/~psteeves/relnews/georgia.html

(2) : source venant de vétérocalendéristes grecs : http://www.synodinresistance.org/Theology_en/E3b2d002EkklesiaGeorgiasProotheiOE32.pdf
11. Boris: Géorgie : Ivanichvili inflige une claque à Saakachvili le 02/10/2012 21:00
«La stratégie de Tbilissi vis-à-vis de l'UE et de l'Otan ne changera pas. Mais, en même temps, nous avons le désir et l'obligation de nous rapprocher de notre grand voisin. Ce sera difficile, mais ce n'est pas impossible. Face à Poutine, Saakachvili a toujours eu l'attitude du taureau remuant un chiffon rouge. Il ne faut pas provoquer Moscou. Nous sommes un trop petit pays pour devenir le grand acteur géopolitique que le président voulait que nous soyons. Nous devons nous entendre avec tout le monde», a-t-il expliqué./ Suite Le Figaro
12. Daniel le 02/10/2012 23:26
@ Alexandre de Miller de La Cerda (message 9)

Un point historique : il n'y a pas eu de révolution en Géorgie en 1917. Le pays a profité de la révolution russe et de la défaite russe face à l'Allemagne pour récupérer son indépendance illégalement abolie par la Russie en violation du traité de Georgievsk et des autres traités qui respectaient l'indépendance des principautés géorgiennes. Les élections ont été remportés par les mencheviks qui n'ont pas instauré de dictature mais un système multipartite. L'Eglise a retrouvé son indépendance et n'a pas du tout été persécutée! La catastrophe est venue avec l'invasion soviétique de 1921 à laquelle a répondu une insurrection en 1924 écrasée au final (1)... C'est avec l'invasion soviétique que les persécutions religieuses ont débuté... et sans doute bien d'autres problèmes encore...

Mais le fait est que la vie politique locale ne se résume pas à anti-occidental prorusse (si la nouvelle équipe était prorusse, elle n'aurait jamais gagné) et pro-occidental antirusse... C'est une simplification très grossière de la presse... Les questions sociales et économiques purement locales ont beaucoup joué également...

(1) : pour ceux qui ont vu le film The Artist avec Jean Dujardin, l'acteur Georges Valentin en tout début du film jour dans un film "A Russian affair" où il est torturé à l'électricité avant de s'enfuir en avion. Le film s'achève sur un "Long live free Georgia" (vive la Géorgie libre) qui fait allusion donc à la résistance géorgienne de la première moitié des années 20. J'ai été surpris de voir cette allusion (que peu de gens ont dû comprendre) et qui montre que le réalisateur a une certaine culture historique...
13. Alexandre de Miller de La Cerda le 03/10/2012 09:10
@Daniel 12
Ce que vous dîtes est corroboré par un document encore conservé dans nos archives familiales : alors que mes autres grands-parents avaient quitté la Russie sur les derniers bateaux en 1919/20, mon arrière-grand-mère Toumanichvili, veuve (après l'assassainat par les rouges à Eisk de mon ar.gd.père le général Alexandre Valentinovitch de La Cerda) n'a pu être "extraite" du paradis soviétique qu'en 1924, avec un visa soviétique, depuis la Géorgie où elle était donc restée jusqu'en 1924.

Un vote contre la "rééducation accélérée de la Géorgie"
Par ailleurs, si vous avez sans doute raison quant aux "questions sociales et économiques purement locales" qui ont joué prioritairement dans le vote, il n'en demeure pas moins que les questions identitaires n'étaient pas absentes du débat. Malgré certains épisodes historiques "malencontreux", l'identité géorgienne reste quand même plus proche de la culture russe que des "happening" métissés et coca-cola. Or, pour résolument éloigner la Géorgie de la Russie, Saakachvili (qui a été « formé » aux USA, professionnellement, et peut-être d’une « autre manière ») a multiplié les efforts afin de rapprocher la société des us et coutumes américaines. Voici ce qu'écrivait récemment un analyste politique, Fedor Loukianov :
"La Géorgie de Mikhaïl Saakachvili aspire à créer une alternative conceptuelle à la Russie, montrer l’exemple d’une rupture totale et irréversible de liens historiques et culturels avec son puissant voisin.
Impulsif et pas toujours cohérent, Saakachvili sait toutefois précisément ce qu’il veut. L’expérience menée par le président géorgien consiste en une rééducation accélérée de la nation. Saakachvili a une très mauvaise opinion de son peuple qu’il est nécessaire, selon lui, de forcer à vivre correctement et travailler efficacement. L’approche de Saakachvili et de son équipe, dans l’ensemble très jeune, est très proche des bolcheviks en termes de méthodes, bien qu’elle porte l’insigne libéral. La position antirusse clairement exprimée n’est pas tant un objectif qu’un moyen. La séparation déterminée d’avec la Russie et la tradition culturelle commune profondément enracinée se présentait comme le meilleur moyen de la restructuration nationale.
Ainsi, contrairement à d’autres anciennes républiques soviétiques qui accordent énormément d’importance à la formation du mythe historique national, la Géorgie se concentre bien moins sur l’histoire. Saakachvili est conscient que l’appel à l’histoire, même interprétée dans un esprit antisoviétique et antirusse, pourrait être une barrière pour surmonter la tradition. En simplifiant, on pourrait dire qu’on propose aux Géorgiens d’oublier le passé afin que ses fantômes ne soient pas un obstacle à un avenir radieux. Dans le même genre, il y a la confrontation implicite entre l’Etat et l’Eglise orthodoxe géorgienne, une institution très respectée dans le pays et orientée précisément sur la tradition"...


14. Marie Genko le 03/10/2012 09:53
Cher Daniel,

Vous avez raison d'écrire que les Mencheviks ont pu prendre le pouvoir en Géorgie grâce au fait de la Révolution russe.

Je voudrais tout de même rappeler que durant plus de 100 ans (1801-1918) la Géorgie a été une des marches florissantes de l'empire russe!!!

L'aristocratie géorgienne occupait des postes prestigieux dans l'armée de l'empereur de Russie et les relations de cette aristocratie avec la Russie étaient aussi bonnes que possible!
Les Russes ont de tout temps été de fervents admirateurs de la culture géorgienne, de ses magnifiques paysages et de l'hospitalité proverbiale de son peuple!
Il me semble que c'est à partir de la prise de pouvoir des mencheviks que les relations ont commencé à se détériorer....?

Rien d'étonnnant à ce que le régime soviétique ait largement contribué à détériorer davantage l'image de la Russie.

Mais n'oublions pas tout de même que Staline, le sanglant petit père des peuples, était un géorgien de pure souche et qu'il s'est longtemps entouré d'une clique de compatriotes (Beria &Cie) pour consolider le pouvoir et renforcer la dictature que nous connaissons.

Cher Daniel, tout ce que nous pouvons souhaiter de mieux est une entente fraternelle entre des peuples orthodoxes.
J'ajouterais même que je souhaiterais que cette entente fraternelle s'étende à tous les chrétiens...

Avec toute mon amitié Marie
15. Daniel le 03/10/2012 11:04
@ Marie

Je fais un petit retour historique... Le traité de Georgievsk (1783) fait de la Karthlie-Kakhétie (il n'est pas correct de parler de Géorgie) un état protégé par la Russie (contre les Ottomans et les Perses), on peut dire un vassal, mais indépendant pour toutes ces affaires intérieures. Le premier hic est qu'en 1795, quand les Perses prennent Tbilissi, les Russes ne brillent pas par leur réactivité pour défendre la Karthlie Kakhétie. L'annexion de la Karthlie Kakhétie en 1802 viole donc ce traité, de même que les années suivantes les annexions des petites principautés géorgiennes... Je me situe d'un point de vue purement juridique... D'un point de vue moral, entre souverains orthodoxes, oints de Dieu, il n'est pas très moral de se piquer les royaumes de la sorte... Sans compter que les Bagration règnaient depuis bien plus longtemps, depuis le Moyen-Âge : un peu de respect des anciens donc!

Si l'on vient sur la période russe, ces résultats sont quand même mitigés : certes d'une part la menace ottomane et perse cesse (mais l'application stricte du traité de Georgievsk aurait dû y suffire), certes l'aristocratie géorgienne est reconnue par l'Empire russe.

Néanmoins, à côté de cela il y a aussi une tentative de russification forcée : imposition du slavon et interdiction du géorgien liturgique, peinture dans les églises de fresques de style "russe" sur les fresques originales, abolition de l'autocéphalie... Ce qui fait qu'il y eut tout de même au moins 2 insurrections indépendantistes et l'essor d'un mouvement national impulsé entre autre par Ilia Chavchavadze et d'autres artistes... Cela se traduit dans le littérature, le théâtre, des écoles en géorgien etc. Il y avait donc bien avant les mensheviks un vrai problème dans les relations entre Russes et Géorgiens...

La période soviétique n'a pas arrangé les choses car comme souvent dans ces anciens pays communistes (République Tchèque, Pays baltes...) , les gens confondent russe et soviétique et telle chose dont sont responsables les soviétiques sera imputée aux Russes.



(1) : texte du traité de Georgievsk en anglais http://www.westminster.edu/staff/martinre/Treaty.html
16. Marie Genko le 03/10/2012 13:23
Cher Daniel,

Les relations russo-géorgiennes sont pour moi une affaire qui me touche personnellement dans ma propre famille.
Mon arrière-grand-père ( Dimitri Starosselsky, général russe en poste à Tiflis) s'est personnellement investi pour cela, et je peux vous dire qu'il a fait tout son possible pour aider son beau-frère Ilia Tchavtchavadze pour la création de la première banque géorgienne de Tiflis.
Il a également créé un journal en langue géorgienne.
Il a aussi aidé à la création par Olga Tchavtchvadze de la première école pour jeunes filles en langue géorgienne!
Lorsque j'ai été en Géorgie, j'ai été surprise de constater que son nom est encore respecté par les Géorgiens qui connaissent l'histoire de leur pays!

Tout ceci pour vous dire qu'il nous est difficile aujourd'hui de comprendre l'ambiance qui régnait en Géorgie au XIXème siècle.
L'empire russe était à son apogée et, comme toujours, la plus part des personnes sont attirées en toute bonne foi par le succès, par conséquent la Russie comptait un nombre impressionnnant d'amis en Géorgie.
Au point où beaucoup de familles géorgiennes ont voulu délibérément russifier leur nom de famille!

Lorsque je me suis rendue au cimetière de Sagouramo pour prier sur les tombes de mes ancêtres, j'ai été très étonnée de trouver le nom " Thadéoz Gouramov" et non "Thadeoz Gouramischvilli", écrit en géorgien sur sa pierre tombale et traduit par l'interpète qui m'accompagnait !
J'ignorait que cet arrière-arrière grand-père avait voulu russifier son nom...!!
Pourtant le guide du musée de Sagouramo m'avait bien expliqué que Thadéoz Gouramischvili avait été opposé au mariage de ses deux filles, l'une avec Ilia Tchavtchavadze et l'autre avec un officier russe, mon arrière grand-père....

Cher Daniel, pour moi la longue amitié qui lie les Russes et les Géorgiens devrait surmonter tous les intox, autant l'horrible épisode de Staline, comme celui de toutes les erreurs commises par le gouvernement de l'empereur Alexandre III dans sa volonté de russification intensive des vassaux de l'empire de Russie.

Avec toute mon amitié Marie
17. Vladimir le 03/10/2012 13:40
Merci à Daniel et Alexandre pour ces intéressantes précisions historiques.

Il est certain que les relations entre Russes et Géorgiens sont tout sauf simples et Saakashvili, porté au départ par un mouvement populaire puis démocratiquement élu, s'est largement fourvoyé dans une politique anti-russe forcenée, allant jusqu'à la guerre, largement inspirée par les " les esprits tordus de Langley, où siège l'inepte CIA, ou les cerveaux chocs du .Pentagone" (Alexandre Adler dans Le Figaro du 15 août 2008). Il est clair que la population a d'abord fait bloc dans un sursaut nationaliste normal, après la déculottée de 2008. mais les choses redevenant normales 3ans après, c'est essentiellement sur des questions économiques et sociales que le choix a été fait. Les "amis" occidentaux ne s'étant précipités ni pour sauver l'armée géorgienne de la déroute, ni pour sauver son économie de la banqueroute, la population voit bien que seule une coopération raisonnable avec le puissant et riche voisin peut lui permettre de sortir la tête de l'eau... Et l'Eglise reflète très normalement les aspiration de la population.
18. Tchetnik le 03/10/2012 14:07
Il est exact que (un peu comme en Moldavie) la Russie ait effectué en Géorgie une politique de russification liturgique qui n'a été ni des plus heureuses, ni des plus légitimes, avec une violation du statut de vassal pour en faire une simple province.

En revanche, les arts et les lettres Géorgiennes ont connu une certaine renaissance et tant l'aristocratie qu'une certaine bourgeoisie Géorgienne ont pu profiter des débouchés économiques et politiques de l'Empire.

Sans oublier le (très appréciable) avantage d'être protégée d'ennemis assez implacables comme la Perse ou l'Empire Ottoman.

19. Marie Genko le 03/10/2012 15:34
Cher Vladimir,

Je crois que Sa Sainteté Ilia II de Géorgie souhaite de relations fraternelles avec tous les Orthodoxes!
Il sait que la Russie a toujours été un débouché naturel pour ce miraculeux verger géorgien!
Il sait aussi que beaucoup de matières premières sont fournies à son pays par la Russie.
Le rôle de l'Eglise est de guider le troupeau des fidèles et c'est à elle d'essayer d'inspirer la population ....

Cher Tchetnik,

Je ne sais pas si, toujours sous l'effet de mode la liturgie géorgienne a subi une russification, mais je peux vous dire qu'il n'en est rien aujourd'hui!
Les liturgies sont chantées en Géorgien et les mélodies sont très différentes de ce que nous entendons en Slavon...

Cher Daniel,

Je veux aussi ajouter qu'il est vrai que les merveilleuse fresques anciennes ont été délibérement recouvertes au XIXème siècle par des peintures dans le goût de l'époque!
La aussi, je ne pense pas que la chose ait été imposée, mais plutôt que c'est le désastreux effet de mode qui a prévalu, car des actions semblables ont eu lieu ailleurs qu'en Géorgie.
20. Tchetnik le 03/10/2012 15:59
@Marie

C'est exact.

Hélas, avec tout le respect que j'ai pour la Russie Impériale, cette politique a existé, même si il ne faut pas en exagérer les effets.

Mouvement populaire?

Avec un financement et une organisation qui, eux, ne l'étaient pas.

Et le fait que Saakaschvili ait fait tirer à tir tendu et à balles réelles sur la foule lors de manifestations de l'opposition aura été aussi un facteur de refroidissement certain. Un "démocrate" peut se permettre ces choses, mais à condition que cela ne se voit pas.
21. Daniel le 03/10/2012 17:05
En effet, les relations russo-géorgiennes sont assez complexes et ne se comprennent pas en remontant aux 20 dernières années comme le feraient certains journalistes. Il faudrait aussi prendre en compte la période soviétique pendant laquelle existait aussi un nationalisme géorgien s'appuyant notamment sur la défense de la langue...Il me semble que le nationalisme (au sens défense de l'indépendance nationale face à des voisins puissants) est une constante en Géorgie, ce qui est assez naturel pour un si vieux pays, si original par sa langue et sa culture...

@ Vladimir

L'économie géorgienne a certes des difficultés mais le terme de banqueroute est largement exagéré. Les banques fonctionnent normalement et les taux de croissance sont largement positifs (6,8% en 2011), exception faite de 2009 en contrecoup de la guerre de 2008. Le tourisme se développe très vite (c'est peut-être l'occasion d'y aller avant que ne débarquent les hordes de touristes dans les années à venir) , l'agriculture beaucoup moins et le niveau de vie n'est pas forcément exceptionnel... J'ai aussi quelques doutes sur le richesse du voisin russe dont l'économie est très dépendante du gaz et du pétrole (comme l'avait reconnu l'ancien président russe) et qui a aussi ses problèmes de pauvreté...
22. Vladimir le 03/10/2012 17:10
Comme je l'ai écrit, je connais peu la Géorgie, mais les quelques Géorgiens que j'ai rencontrés m'ont assurés que, pour eux en tout les cas, le mouvement qui a renversé le tyranneau post-bolchévique corrompu Chévarnadzé était vraiment populaire...

En effet, la couverture de fresques anciennes par des peintures contemporaines s'est, malheureusement, pratiqué un peu partout au XIXe. La mode étant dans tout l'empire pour l'art quasi-sulpicien, elle a visiblement aussi sévi en Géorgie. Et la russification s'est en grande partie faite avec l'approbation des élites: j'ai connu des Bagration qui ne parlaient pas géorgien, mais russe...
23. Vladimir le 03/10/2012 17:41
Je suis tout à fait d'accord avec le nationalisme historique des Géorgiens: ils se sont défendus contre leurs puissants voisins pendant les derniers... 2000 ans!

Mais je parlais de la quasi banqueroute de 2009, avec la baisse dramatique du niveau de vie et de la production qui l'ont accompagnés (-5%). Vous avez raison de dire que la situation s'est redressée, avec des taux de croissance dont on ne rêve pas chez nous (+6-7% en 2010-2011), mais le niveau de vie moyen en Russie (17000$) est 3 fois plus élevé qu'en Géorgie (5 600$, rappelons que la France est à 35 000$ pour fixer les idées...) et l'écart a plutôt tendance à s'accroitre, en particulier du fait du blocus russe. Il y a 9,7% de la population sous le seuil de pauvreté en Géorgie (13% en Russie, 6,2% en France). La Géorgie est donc réellement un petit pays pauvre et certains de mes interlocuteurs pensaient que la situation ne pourraient que s'améliorer avec le départ de Saakashvili; j'imagine qu'une partie au moins des électeurs pensaient de même.
24. Marie Genko le 03/10/2012 20:18
Chers Daniel, Tchetnik et Vladimir,

Il faut aussi prendre en compte la guerre contre l'Abkhasie, qui n'a pas vraiment arrangé l'économie locale non plus!!!
Lors de ma première visite en Géorgie en 1997 les traces de la guerre étaient très présentes et les réfugiés d'Abkhasie mendiaient dans les rues....

Par ailleurs le redressement économique de ces dernières années est aussi du à une aide très substancielle des Américains!

D'après ce que j'ai pu lire (désolée de ne pas avoir en tête les références) la Géorgie est le pays qui, après Israël, est le plus aidé par les USA....!

Il est probable que c'est cette aide substancielle qui a permis à Saackaschvili de se lancer dans l'aventure de l'Ossétie du Sud...?

Je ne sais pas ce qui en est de cette aide aujourd'hui...

Lors de mes visites en 1997 et en 2000 le pays semblait littéralement arrêté!
j'étais d'autant plus choquée, que j'avais bien présents à mon esprit les récits de mon Père qui avait grandi en Géorgie !
Mon Père m'avait parlé d'un véritable pays de Cocagne!
Et j'avais devant moi une quantité étonnante d'hommes désoeuvrés déambulant dans les rues! C'était un spectacle d'une profonde tristesse...
25. Daniel le 05/10/2012 13:02
A titre d'information , la commission électorale a publié les résultats des législatives pour le scrutin proportionnel :

- Bidzina Ivanishvili-Georgian Dream - 55,08 %
- United National Movement-More Benefits to People - 40,14 %
- Giorgi Targamadze – Christian Democratic Union - 2,04 %
- Shalva Natelashvili - Labor Party - 1,24 %

On remarque que l'ancien parti au pouvoir récolte tout de même un très honorable 40% des voix. C'est une défaite mais pas une déroute...

Source : http://www.cec.gov.ge/index.php?lang_id=ENG&sec_id=13&info_id=10747
26. Alexandre de Miller de La Cerda le 05/10/2012 17:29
Le grand "frère" américain... Ou « Big Brother » en Géorgie
Bizarre et insolite "démocratie" géorgienne, tellement aux ordres de Washington qu'à un différent d'ordre électoral (à Zugdidi, en Mingrélie, à + de 300 km de Tiflis !) accourt l'ambassadeur des USA :

"в городе Зугдиди приверженцы "Грузинской мечты" осаждают избирательный участок не первый день. Вчера прошла массовая акция протеста, на которой сторонники Иванишвили потребовали пересмотра результатов мажоритарных выборов, согласно которым с отрывом в 10 тысяч голосов там лидирует кандидат от "Единого национального движения". Сторонники "Грузинской мечты" утверждают, что выборы сфальсифицированы и требуют упразднения результатов голосования на всех участках округа, сообщает агентство "Новости-Грузия".
Дабы успокоить разбушевавшихся активистов, в Зигдуди прибыли даже бывший посол страны в ООН и посол США в Грузии, призвавшие не накалять обстановку.

à consulter sur le site (d'opposition radicale aux autorités russes) http://newsru.ru/world/05oct2012/geor.html
Verrait-on en France l'ambassadeur de Russie se précipiter à Angers ou Grenoble pour régler une contestation lors des élections législatives ? (encore que l'ambassadeur des USA à Paris ne se prive pas de "cultiver" les futures "élites de la diversité" dans les banlieues...)
Et l'on n’entend pas trop de contestations du côté occidental sur la tenue de ses élections (entre autres, menaces d'intimidation de la part de policiers - ou de barbouzes du pouvoir ? - contre des électeurs de la communauté arménienne en Géorgie, etc.)... Il y aurait pourtant beaucoup à redire, sans doute pas moins qu'en Russie... Erreur(s) en deçà, vérité(s) au-delà !
27. Daniel le 05/10/2012 18:14
@ Alexandre de Miller de la Cerda

Vos critiques sont justifiés mais venant d'un ancien ambassadeur russe, pays où les élections sont aussi un tantinet trafiqués (un peu, beaucoup, moyennement, à la folie cela reste à voir), et qui n'a pas connu d'alternance politique depuis 1991 où une même, caste issue de l'ancien régime garde le pouvoir, cela fait un peu l'hôpital qui se moque de la charité. Je ne vous ai pas non plus entendu au sujet des élections en Ossétie du Sud où le vainqueur initial ne plaisant pas au Kremlin, le scrutin fut simplement annulé. Lors de la nouvelle élection, le vainqueur initial fut interdit de participation...

Que chacun s'occupe de la poutre qui est dans son oeil... J'ai tout à parier que les poutres russes n'ont rien à envier aux poutres géorgiennes, au contraire...
28. Alexandre de Miller de La Cerda le 05/10/2012 22:09
@Daniel
"Vos critiques sont justifiés mais venant d'un ancien ambassadeur russe..."
De quel "ancien ambassadeur russe" parlez-vous?
29. Daniel le 05/10/2012 23:29
@Alexandre de Miller de La Cerda

Vous n'êtes pas ancien ambassadeur ou consul de Russie? Veuillez m'excuser mais je dois vous confondre avec quelqu'un d'autre...
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