IVAN: Fais ce que tu peux - FECI QUID POTUI

Parlons D'orthodoxie

L’archevêque Job (Getcha) a accordé un entretien à Lana Samokhvalova « L’Église autocéphale d’Ukraine devrait unir tous les orthodoxes » , pour « La vérité religieuse » (Relihiyna pravda) dans lequel sont abordées un certain nombre de questions concernant la nouvelle « Église orthodoxe autocéphale d’Ukraine » (Patriarcat de Constantinople) ainsi que la vie des autres Églises orthodoxes.

J’estime nécessaire de faire part aux lecteurs de P.O. de certaines considérations à propos de cette interview, a vous IVAN

« Il ne faut jamais oublier ce qu’a connu l’Église russe sous le régime communiste. Si l’on relit l’histoire de cette Église, surtout après 1917, on voit combien elle a souffert et combien elle s’est battue de manière admirable pour protéger sa propre foi grâce à ses martyrs. De cette manière, elle a vraiment maintenu la foi chez ses fidèles. Dans un contexte athée et sécularisé, il n’est pas facile de vivre sa foi, mais en Russie, peut-être plus qu’ailleurs, on peut compter sur de vrais fidèles. Je prie beaucoup pour les fidèles russes. Pour leurs pasteurs, pour leurs métropolites. »

Cardinal Etchegaray (déclaration faite dans les années 80, parue dans le journal basque ce jour 11 septembre 2020)

 IVAN: Fais ce que tu peux - FECI QUID POTUI
Voila une belle réponse que nous pouvons faire à père Job ,que nous avons bien connu sur la colline St Serge; mais aussi à la journaliste Samoкhvalova , grand reporter de Religii Pravda, journal et chaîne tout à fait inconnus de nous jusqu'à ce jour, mais aux noms déjà prédestinés.

Je me garderai bien d'essayer d'analyser en détail et mot après mot, les questions pleines de finesse(?) et de malice ainsi que les affirmations abruptes de l'intervieweuse, dignes de la dialectique de la" pravda" du siècle dernier; ni de juger des réponses ainsi obtenues de Mgr Job; je m'en sens incapable, sans formation suffisante et je renvoie à l'excellente analyse qu'en a fait "Parlons d'Orthodoxie".

je me poserais seulement cette devinette: Le père Job, tout jeune moine sur la colline St Serge, que le paroissien lambda que je suis a bien connu et donc apprécié pendant une dizaine d'années ou presque: où est-il? que fait-il? qu' est-il devenu?

J'avoue que je fus d'emblée ébloui par ses qualités de "surdoué", et que je portais une admiration sans bornes, non seulement à son parcours fulgurant, mais encore à sa vocation authentique de pasteur dévoué, rendant des visites aux malades, même ceux qui habitaient loin du "Podvoriè", parfois au détriment de sa propre santé; et je pense au regretté père JACOUES LEGRAND qu'il a soutenu pendant sa longue maladie, et son agonie et au- delà de sa mort, en visitant sa veuve et son fils. Je savais gré à l'homéliste brillant, au catéchèse éclairé, de m'avoir encouragé et aidé dans la bonne marche du "Groupe de Catéchèse pour adultes" et du "Groupe Œcuménique du 19e arrt de Paris" : j' en avais bien besoin, subissant des reproches parfois véhéments pour avoir créé mon "club", ou d'avoir une femme catholique ou d'être un œcuméniste illuminé, ou de réclamer que l'on relise en français les épîtres que quasiment personne ne comprend en slavon, ou que j' allais trop souvent à Moscou, et que sais-je encore?!...

Ainsi nous apportâmes une icône écrite par Matouchka Ozolina, représentant St Georges terrassant le dragon au curé de la paroisse St Georges voisine, dans une délégation mémorable conduite par père Job avec étudiants et choristes et je salue sa vocation authentique à laquelle je portais une grande admiration et continue à rendre hommage . Un groupe restreint d'admirateurs et admiratrices ont défendu et "supporté" le pére Job dans ses propositions de réformes, (notamment pour le statut de l'I.T.O. St Serge qui sera heureusement rejeté) ainsi que dans ses difficultés relationnelles qui s'aggravaient. Une majorité finit par voter pour sa candidature au poste suprême d’ "Archevêque des Eglises Orthodoxes de Tradition Russe en Europe Occidentale", facilitée par le choix par le Phanar, de deux candidats-bidons... Les difficultés s'accumulèrent avec oppositions et haines féroces.

J' ai demandé une audience quelques temps après, et je suis allé voir Mgr Job à " Daru", en lui apportant un livre sur la vie, l'œuvre , le martyre et la mort de l'higoumenia du monastère de la Présentation de la ville d'Orel, Alexia Timacheff von Behring.

Vladyka a parcouru une page en diagonale mais a refusé que je lui laisse le livre . Il avait l'air accablé et m'a expédié en moins de 10 minutes . j'étais étonné et déçu. Mgr Job n'était plus le jeune prêtre que j'avais connu et apprécié sur la Sainte Colline.

En russe Архиепископ Тельмисский Иов (Геча) рассказал, что в Европе к РПЦ вернулись «некоторые приходы»

P.O. rappelle que le site ne partage pas toujours la vision de ses auteurs



Commentaires (9)
1. Jonas le 15/09/2020 19:06
Pardonnez-moi mais je ne comprends rien à l'article ci-dessus :
il fait allusion à une interview de Mgr Job (que j'ai effectivement pu lire... mais sur Orthodoxie.com), et renvoie à "l'excellent commentaire qu'en a fait P.O.". Or P.O. n'a, pour le moment, publié ni interview ni commentaire, du moins à ma connaissance. "Ivan" ferait-il partie d'un comité de lecteurs privilégiés ?
2. Lara le 16/09/2020 08:05
@ Jonas
L’archevêque Job (Getcha) a accordé un entretien à Lana Samokhvalova, pour La vérité religieuse (Relihiyna pravda) dans lequel sont abordées un certain nombre de questions concernant la nouvelle « Église orthodoxe autocéphale d’Ukraine » (du Patriarcat de Constantinople) ainsi que la vie des Églises orthodoxes. Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de cette entrevue. – Monseigneur, l’Église orthodoxe d’Ukraine existe […]

La suite de l’article est réservée aux abonnés d’Orthodoxie.com !
https://orthodoxie.com/leglise-autocephale-dukraine-devrait-unir-tous-les-orthodoxes-un-entretien-avec-larcheveque-job/
3. IVAN le 16/09/2020 09:12
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@ Jonas et @ Lara
VOICI LA "TRADUCTION AUTOMATIQUE" de l' DE L'INTERVIEW en question, de" l'ukrainien" en français:


25.08.2020 - 11:47TOP INTERVIEW EXCLUSIF
"La politique du ROC n'affecte pas la position du Patriarcat œcuménique", - Iov Gecha
La campagne autocéphale pour obtenir Tomos a donné aux Ukrainiens une grande chance de voir l'expertise (réponses à des questions difficiles) du Patriarcat œcuménique. Pour de nombreux observateurs, croyants et prêtres, la connaissance des évêques ukrainiens du Patriarcat œcuménique est devenue une forte découverte spirituelle et intellectuelle. L'une de ces personnalités était l'archevêque de Telmis Iov Gecha. Ukrainien de naissance, bien que né au Canada, au nom de…

EXCLUSIF , INTERVIEW , TOP "LA POLITIQUE DU ROC N'AFFECTE PAS LA POSITION DU PATRIARCAT ŒCUMÉNIQUE", - IOV GECHA
La campagne autocéphale pour obtenir Tomos a donné aux Ukrainiens une grande chance de voir l'expertise (réponses à des questions difficiles) du Patriarcat œcuménique. Pour de nombreux observateurs, croyants et prêtres, la connaissance des évêques ukrainiens du Patriarcat œcuménique est devenue une forte découverte spirituelle et intellectuelle. L'une de ces personnalités était l'archevêque de Telmis Iov Gecha.

Ukrainien de naissance, bien que né au Canada, il a négocié au nom de Constantinople avec les autorités ukrainiennes et les hiérarchies de l'Église. L'histoire des Ukrainiens canadiens fait partie de l'histoire séculaire de la lutte pour l'autocéphalie.

Mgr Iov, professeur qui parle six langues, a passé toutes les étapes de la formation théologique du Patriarcat œcuménique.

Dans une interview exclusive avec Religious Truth, le représentant du Trône œcuménique a parlé des défis futurs pour l'Église orthodoxe d'Ukraine, de la manière dont l'isolement et de la démarche du ROC affecteront l'orthodoxie mondiale et de l'attitude du patriarcat œcuménique à l'égard du mariage homosexuel et de l'avortement.


Archevêque du Patriarcat œcuménique Job (Gecha)

L'ÉGLISE AUTOCEPHALIQUE UKRAINIENNE DEVRAIT UNIR TOUS LES ORTHODOXES

- Évêque, à l'Église orthodoxe d'Ukraine depuis plus d'un an. Vous connaissez bien l'ambiance du trône œcuménique. Selon vous et selon les hiérarques des Églises du «cercle grec», notre Église passe-t-elle le test de la maturité?

- L'histoire de la nouvelle autocéphalie des XIXe et XXe siècles montre qu'il s'agit d'un processus long et difficile. Par exemple, les Bulgares ont déclaré leur indépendance ecclésiastique en 1870, mais le Tomos de l'autocéphalie n'a été accordé par le Patriarcat œcuménique qu'en 1945, 75 ans plus tard, et l'Église de Bulgarie n'a obtenu le statut de patriarcat qu'en 1961. C'était un processus très long. Autre exemple: l'Église orthodoxe de Pologne a reçu le Tomos de l'autocéphalie du trône œcuménique en 1924 en tant qu'ancienne partie de la métropole de Kyivan, mais l'Église de Russie a accepté cette autocéphalie un quart de siècle plus tard, en 1948. Les Albanais ont proclamé leur Eglise indépendante en 1922, mais le Patriarcat œcuménique ne l'a bénie qu'en 1937. L'Église d'Albanie a été complètement détruite par les autorités communistes, mais a finalement été complètement relancée en 1991. Rien ne se passe instantanément,

Il y a un an, l'Église orthodoxe d'Ukraine a finalement reçu l'autocéphalie canonique. L'autocéphalie a été donnée au pays, pas aux individus. L'Église est l'Église du Christ, pas des individus. Avant les défis de son temps à l'Église de Corinthe, l'apôtre Paul a écrit: «Quand l'envie et les conflits sont parmi vous, ne faites-vous pas affaire avec les hommes? Car si quelqu'un dit: Je suis de Paul, et un autre dit: Je suis d'Apollos, n'êtes-vous pas charnels? Car qui est Apollos? Ou qui est Paul? Ce ne sont que des serviteurs, que vous avez cru par eux, et combien à qui le Seigneur a donné. J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a grandi, donc ni celui qui plante ni celui qui arrose n'est quelque chose, mais Dieu qui donne naissance! C'est pourquoi l'Ukraine a acquis son autocéphalie canonique, qui restera à jamais, quelles que soient la personne ou les circonstances.

-Quels sont les défis qui subsistent pour l'Église orthodoxe d'Ukraine?

-Maintenant, les principaux défis de l'Église orthodoxe d'Ukraine sont l'unité et le développement spirituel. L'Église orthodoxe d'Ukraine doit unir tous les orthodoxes d'Ukraine, indépendamment de leur origine, nationalité, langue ou opinions politiques. En ce qui concerne son développement spirituel, comme l'a dit le métropolite Hilarion (Ogienko), il était un éminent hiérarque de l'Église orthodoxe polonaise, l'un des premiers traducteurs des Saintes Écritures et des textes liturgiques en ukrainien, et l'archipasteur de la diaspora orthodoxe au Canada. Par conséquent, il est nécessaire d'élever et de développer l'enseignement théologique en Ukraine conformément aux critères universitaires et scientifiques; développer un véritable monachisme, qui serait une authentique lampe de la vie spirituelle, et pas seulement engagé dans la construction de bâtiments d'église; besoin de publier des catéchèses, livres théologiques et liturgiques en langue ukrainienne d'une qualité parfaite, qui répondraient aux besoins spirituels d'aujourd'hui des croyants. Cela demande beaucoup de travail et d'efforts.

De plus, aucune Église ne doit devenir introvertie et se limiter à ses propres problèmes. Nous devons toujours nous souvenir du caractère universel de l'Église et de sa mission universelle. L'archevêque Anastasia d'Albanie dit que chaque fois qu'une Église locale n'est absorbée que par ses propres intérêts, il y a une stagnation spirituelle. Parce que celui qui se ferme et s'isole se perd.



L'ISOLATION DU ROC N'AFFECTE ABSOLUMENT PAS LA SITUATION DU PATRIARCHAT UNIVERSEL

- Cette année, depuis que le trône œcuménique a accordé l'autocéphalie à l'Église ukrainienne, nous avons vu de sérieuses tentatives de la part de Moscou de nuire et de saper l'unité orthodoxe dans le monde. Cela comprend l'interdiction pour les Russes de communier dans les temples du patriarcat œcuménique, les menaces adressées aux évêques de l'Église de Grèce pour avoir accepté notre Église, les plaintes à la Cour administrative suprême de Grèce et toutes sortes de «rassemblements entièrement orthodoxes» auxquels participent uniquement des amateurs de buffet. Et même une tentative de déchirer la paroisse d'Europe occidentale du patriarcat œcuménique. Comment cette situation a-t-elle affecté et affecte-t-elle la position du Patriarcat œcuménique?

- Dans l'Église orthodoxe, le patriarcat œcuménique, basé sur l'histoire de l'Église et les privilèges canoniques, est le premier trône et centre de coordination de l'orthodoxie mondiale. Personne ne peut le nier, sauf au détriment d'eux-mêmes. Celui qui l'oublie se souvient rapidement quand il fait face à des défis et des problèmes de toutes sortes. Par conséquent, cette situation n'a absolument aucun effet sur la position du Patriarcat œcuménique.

- À propos des églises orthodoxes et de l'Europe orthodoxe. Quels temples la Russie a-t-elle réussi à arracher au patriarcat œcuménique? Qu'est-ce que le trône œcuménique a perdu? Et à propos des croyants des pays européens qui ont rejoint la Mospatriarchie. Comment pensez-vous que cela est devenu possible: la troisième génération d'émigrants, enfants et petits-enfants des exilés d'hier, nobles, officiers blancs, descendants de victimes du régime stalinien rejoignent l'Église, ce qui démontre son unité avec les bourreaux d'hier de leurs grands-pères? Et démontre très clairement, même dans les vitraux de certaines églises de Moscou des étoiles rouges et Staline dans les fresques. Quelle sera selon vous la fin de la situation avec le schisme volontaire de Moscou?

- Il est important de rappeler et de souligner qu'il n'y a pas de schisme dans l'orthodoxie. Pour qu'il y ait schisme, un problème dogmatique important est nécessaire, et les deux parties doivent rompre la relation. Dans la situation actuelle, ce n'est pas le cas. Premièrement, la question de l'autocéphalie de l'Église d'Ukraine n'est pas une question dogmatique, mais une question purement administrative. Deuxièmement, l'Église de Russie a unilatéralement cessé de communiquer avec le centre de l'orthodoxie mondiale, avec le patriarcat œcuménique, mais le patriarcat œcuménique n'a pas mis fin à l'unité canonique avec l'Église de Russie. Il n'y a pas de saisies violentes de temples en Europe. Vous faites probablement référence ici à la décision du trône œcuménique d'unir ses structures en Europe occidentale: inclure les paroisses de l'ancien exarchat de la tradition russe dans les métropolites locales du patriarcat œcuménique?

- Exactement. Et le départ d'un clergé européen vers la Mospatriarchie.

- Certains n'étaient pas d'accord avec cette décision en raison de convictions politiques ou nationales, d'ambitions personnelles, voire très souvent en raison de malentendus, d'ignorance ou de naïveté. Pour cette raison, certaines paroisses, je veux dire le clergé avec les laïcs, ont adhéré volontairement au patriarcat de Moscou. Il n'y a ni attaques ni procès. Et il est très intéressant qu'il arrive même que des prêtres qui ont rejoint le Patriarcat de Moscou soient invités à servir dans les temples du Patriarcat œcuménique, et que les laïcs viennent et reçoivent la communion. Cela ne pose aucun problème, car le patriarcat œcuménique n'a pas rompu ses relations avec l'Église de Russie.

- Maintenant à propos de l'Ukraine. Une fois, j'ai demandé à un de mes amis, qui est passé des athées d'abord aux agnostiques puis aux catholiques romains, pourquoi pas orthodoxe? Elle a répondu quelque part comme ceci: votre foi n'est pas très joyeuse et il y a trop d'austérité. Je ne suis pas d'accord avec elle, mais je comprends ce qu'elle voulait dire. Je me souviens juste de l'époque où j'étais néophyte: je ne ressemblais pas à ça - le péché, je ne me suis pas assis là - le péché, j'ai plaisanté - le péché. Dites-moi, l'orthodoxie grecque, américaine ou arabe est-elle différente de la variété post-soviétique de Moscou?

- Bien sûr, chaque Église locale a ses propres coutumes et particularités locales, mais elles ne doivent pas nous distraire de la vraie tradition de l'orthodoxie universelle, de la tradition sacrée. Par conséquent, il est important de distinguer la Tradition de l'Église des coutumes et traditions locales ou folkloriques, la foi et la spiritualité orthodoxes de la superstition et de la superstition. Ceci, comme je vous l'ai dit précédemment, nécessite une éducation théologique, un monachisme authentique et une littérature alphabétisée.

- Quand la cathédrale( lire "le Concile") All-Orthodox était en Crète en 2016, je pensais que nous l'avons vraiment ratée. Est-il possible de relancer la pratique de conseils plus fréquents?

- Le Saint et Grand Concile de l'Église orthodoxe, réuni en Crète en 2016, a décidé qu'il devait devenir une institution permanente de l'Église orthodoxe, sachant que ces conseils devraient se réunir fréquemment, peut-être tous les sept ou dix ans, afin de pour discuter et résoudre les problèmes urgents et les défis auxquels fait face l'orthodoxie mondiale.



REFORM EST UNE RESTAURATION POUR TROUVER LA VRAIE FORME ORIGINALE

- L'orthodoxie a-t-elle besoin d'une réforme? Si oui, lequel: calendrier, liturgique, cérémonial? J'ai même entendu une fois d'un prêtre dire que nous avons peut-être besoin du Concile Vatican II? Qu'est-ce que tu penses?

- Dans l'histoire de l'Église, il y a eu des réformes constantes. La réforme est la restauration pour trouver la vraie forme originale. Puisque la restauration des temples et des icônes est nécessaire, des réformes de l'église sont nécessaires pour faire revivre une tradition d'église authentique qui répond aux besoins spirituels des croyants. De telles réformes, dans le sens de la renaissance, doivent être discutées dans le cadre de la tradition de deux mille ans de l'Église. Les questions de telles réformes ont été soulevées et discutées dans l'Église de Russie au début du XXe siècle en préparation et, en fait, lors du Conseil local de Moscou de 1917-18. Ces questions ont également été soulevées et débattues au cours du 20e siècle en préparation du Saint et Grand Concile de l'Église orthodoxe. Pour mener à bien la réforme, un consensus doit être trouvé et une solution conciliaire doit être trouvée.



NOUS NE DEVONS PAS CONVERTIR LA CRÉATION DE DIEU EN TOUTES SES SORTES EN RESSOURCE D'EXPLOITATION

- Je ne peux pas m'empêcher de demander comment Kovid-19 a influencé le développement de l'Église?

- L'épidémie de coronavirus est devenue un grand défi pour l'Église ainsi que pour toute l'humanité. Elle a de nouveau soulevé la question de la relation entre la foi et la science - là où il ne devrait y avoir ni confrontation ni antagonisme, mais il devrait y avoir coopération et complémentarité. Elle a également soulevé la question des relations entre l'Église et l'État, où il faut toujours se préoccuper du bien-être des personnes mentalement et physiquement - croyants, citoyens, en particulier, par rapport à leurs soins médicaux. Ce défi nous a rappelé que la foi n'est pas qu'une affaire individuelle, la foi doit refléter l'amour et le soin des autres. Comme l'a souligné le patriarche œcuménique Bartholomée pendant l'épidémie: «De quoi s'agit-il? Il ne s’agit pas de notre foi, mais des croyants, pas du Christ, mais des chrétiens, non de l’homme de Dieu, mais de l’homme. " Et Kovid-19 a également rappelé à toute l'humanité la nécessité de prendre soin de l'environnement naturel, qui est une création de Dieu. Nous ne devons pas transformer la création de Dieu sous toutes ses formes en une ressource d'exploitation, mais l'honorer et la consommer avec respect, modération et gratitude. L'épidémie de coronavirus nous appelle tous à retourner à Dieu, à faire de profonds changements dans notre attitude envers la création.

- Il n'y a pas si longtemps, l'un des trois meilleurs politiciens américains, candidat à la présidence du temple, s'est vu refuser la communion en raison de son soutien à l'avortement. A tort ou à raison, le hiérarque catholique ne s'est pas engagé à juger en refusant l'Eucharistie. Mais pour résumer, un politicien qui déclare le christianisme peut-il s'exprimer publiquement en faveur à la fois de l'avortement et du mariage homosexuel? L'Église devrait-elle adoucir son attitude à l'égard des mariages civils en les considérant comme une tentative de vivre ensemble pendant un certain temps sans faire de vœux? Ou avant l'adoption de couples homosexuels, par exemple d'enfants pauvres africains?

- Depuis le tout début, dès le premier siècle, l'Église du Christ a toujours condamné l'avortement comme un meurtre, rejeté le mariage homosexuel. L'Église condamne le péché comme nous séparant de Dieu, mais en même temps l'Église se soucie des pécheurs, de leur salut, de leur retour à Dieu. Chaque personne a son propre chemin vers Dieu, et par conséquent, les instructions du prêtre sont uniques pour chaque personne. Et chacun devrait voir et condamner ses propres péchés, pas juger son prochain. C'est ce que dit l'Évangile lorsque le Christ dit: «Hypocrite, prends d'abord la bûche de ton propre œil, et ensuite tu verras comment enlever la tache de l'œil de ton frère.

- J'ai discuté une fois avec un sociologue de la religion, qui a dit que les croyants dans le comportement et les manifestations de tous les jours ne sont pas différents des non-croyants. Cela m'a touché parce que j'ai toujours cru que la moralité des religieux était plus solide. À votre avis, quels sont les principaux marqueurs pour un croyant. "Moment" de la prière? Les sacrements? Jeûne obligatoire? Il me semble que dans les pays pauvres, par exemple, c'est difficile. Le strict respect des préceptes moraux?

- Le Christ dans l'Evangile répond à votre question: "Par ceci tous sauront que vous êtes mes disciples, comment vous vous aimerez les uns les autres." L'amour du prochain est une caractéristique d'un vrai chrétien. La vie spirituelle nécessite la prière pour la communion avec Dieu et le jeûne est nécessaire pour être purifié et libéré des passions humaines. Les Saints Pères enseignent que l'on peut être libéré des pensées démoniaques par la prière et le jeûne, selon les enseignements du Christ dans l'Évangile, qui dit que «ce même genre ne vient que par la prière et le jeûne». Cette lutte spirituelle dépasse notre force humaine. Par conséquent, nous avons besoin de la grâce de Dieu, qui nous est donnée par les sacrements de l'Église. C'est pourquoi nous avons besoin de l'Église pour notre salut. C'est pourquoi nous prions et jeûnons lorsque l'Église nous appelle. Et nous avons donc besoin d'un ecclésiastique qui nous donne la règle de la prière et du jeûne, qui est adapté à notre état spirituel. Permettez-moi de vous rappeler que le chemin vers Dieu est unique pour chaque personne.

Lana Samohvalova
4. Théophile le 16/09/2020 10:01
Bonjour,

Merci pour ce post - qui montre un grand déni de réalité de la part de mgr Job. Ce qu'a fait le PC, c'est diviser l'orthodoxie. Consciemment ou inconsciemment. Et c'est l'acte le plus tragique qu'il pouvait faire en Ukraine. Au lieu de mettre de l'huile pour panser les blessure et amener chacun vers la pénitence, ils ont mis de l'huile sur le feu et se sont alliés avec des politiciens.
Maintenant la situation n'est pas sans issue. Par la prière et l'humilité, l'Eglise trouvera elle-même la voie vers le salut. Le chemin est encore long.
Le PC n'est plus que l'ombre de ce que furent les saint patriarches du passé. A l'heure actuelle, c'est devenu un enjeux géopolitique, rempli de courtisans et de discours creux.
5. Irénée le 16/09/2020 11:12
Pourquoi cette traduction parfois incompréhensible alors qu'orthodoxie.com a publié un texte en "français courant" ?
6. N.B. le 16/09/2020 11:33
@Irénée
Par ce que l’article est réservée aux abonnés d’Orthodoxie.com , il est malheureusement payant
7. Irénée le 16/09/2020 12:07
J'ose espérer que les responsables de Parlons d'orthodoxie ont de bonnes relations avec orthodoxie.com, et donc pourraient leur demander de mettre en ligne une traduction plus lisible...
8. Jonas le 16/09/2020 13:23
@ Ivan :
Pardonnez-moi encore mais je suis tout à fait opposé à l'usage du traducteur automatique, qui ne fait que multiplier les malentendus, outre que c'est un outrage à la langue française...

Ce qui m'avait frappé, dans la traduction lue sur "Orthodoxie.com", c'est qu'aux questions naïves (peut-être faussement mais je ne le crois pas : il me semble que la journaliste est une croyante sincère mais peu éduquée théologiquement), Mgr Job a répondu en posant dès le départ le principe ecclésiologique correct et sain qui préside à la création d'une Eglise locale : "L'Eglise orthodoxe d'Ukraine doit réunir tous les orthodoxes d'Ukraine QUELS QUE SOIENT LEUR ORIGINE, LEUR NATIONALITE, LEUR LANGUE OU LEURS OPINIONS POLITIQUES".

A ces conditions en effet, une autocéphalie était envisageable, mais ce n'était pas du tout le cas de cette "Eglise" artificiellement créée : le projet de l'ex-président Poroshenko, pour qui toute l'affaire était une opération électorale, était basé sur des critères extra-ecclésiaux (son slogan était je crois : "UN PAYS [ou "un peuple" ou "une nation", je ne suis pas sûre et j'aimerais qu'on m'éclaire à ce sujet], UNE LANGUE, UNE EGLISE"... ce qui dans son esprit incluait à terme la réunification avec l'Eglise catholique de rite oriental -où il communiait d'ailleurs également-, pourvu que cette "Eglise" unique soit composée d'Ukrainiens "pur jus"), et qui paradait sur les estrades pendant sa campagne avec une copie du tomos... Le peuple n'a d'ailleurs pas été dupe (lui qui dans les sondages disait massivement que l'octroi du tomos était une opération politique qui lui était indifférente), et n'a pas réélu Poroshenko, lui préférant un acteur d'origine juive, ce qui est un comble, et d'ailleurs plutôt bon signe dans un pays où l'antisémitisme a été si prospère !

Sans parler du mauvais procédé, de la part du patriache Bartholomée et de son synode, qui a consisté à révoquer un tomos VIEUX DE TROIS SIECLES (ce qui, paraît-il, est interdit par les canons, qui ne prévoient qu'une durée maximum de trente ans pour ce faire) sous prétexte qu'un chercheur (que je soupçonne fortement être Mgr Job lui-même) a retrouvé au fond d'une bibliothèque un manuscrit qui précisait que le tomos donnant à Moscou la juridiction sur l'Ukraine était attribué "à titre provisoire"...

Et sans compter l'intégration dans l'entité ainsi créée d'une fraction sans succession apostolique, et d'une autre présidé par un "patriarche" plus que douteux, le tout sans aucune condition, et sans aucun repentir exprimé. Le moins qu'on puisse dire est qu'en cette affaire (tout comme en l'affaire de Daru) le patriarche a été très mal informé et conseillé, et a agi sous pression américaine et dans la précipitation "imposée" par le calendrier électoral de Poroshenko. Comme me l'a dit un clerc appartenant pourtant au "vicariat" : "Il s'est conduit comme un débutant".

Et qui paie les pots cassés ? L'Orthodoxie universelle, divisée comme jamais depuis bien longtemps...
9. IVAN le 17/09/2020 11:32
Les avis et les données émis par nos internautes contribuent largement à une analyse objective des questions et des réponses des deux interlocuteurs de l'"entretien" publié par la "pravda reuligieuse d'ukraine".

L'Interview du métropolite de Minsk et Zaslav Benjamin sur la situation en Biélorussie, publié ce jour sur le site d' "Orthodoxie.com", et reproduit ici dans "Parlons d'Orthodoxie", apporte un certain éclairage sur l'interview du père Job en question, en particulier sur ses affirmations concernant

1-): l'autocéphalie accordée par le Patriarcat de Constantinople à une "nouvelle église d'Ukraine", et l'inexistence d'un "schisme".

et 2-): la tentative de destruction de l' Archevêché des Eglises de Tradition Russe d'Europe Occidentale ,avec le projet de réduire la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky à l'état d'une paroisse sans histoire, une simple "église vicaire" du discret diocèse de l'Eglise grèque de Paris, sise au 16 rue Georges Bizet . Ignorant ainsi parfaitement la prestigieuse Histoire de l'Archevêché de "Daru", qui a fait connaître l'Orthodoxie en France et dans le monde de l'.Occident.

L'Interview du métropolite de Minsk et Zaslav Benjamin sur la situation en Biélorussie.

Dans une interview publiée le 12 septembre, le métropolite de Minsk et Zaslav Benjamin, exarque patriarcal de toute la Biélorussie, a partagé avec Konstantin Pridybaïlo, correspondant de la chaîne russe télévisée RT, ses vues sur la mission de l'Église et la situation dans le pays.

17 septembre 2020 par Jivko Panev
À la Une Actualités Europe
Interview du métropolite de Minsk et Zaslav Benjamin sur la situation en Biélorussie
Selon le métropolite, les membres du clergé doivent être neutres à l’égard des événements en Biélorussie et ne pas s’impliquer dans les conflits politiques. De même, le métropolite ne soutient pas l’idée de l’octroi de l’autocéphalie de l’Église orthodoxe biélorusse promue par certains acteurs politiques du pays.

— Vous dirigez l’Église orthodoxe biélorusse à un moment si difficile pour le pays. Quel est maintenant votre tâche principale ?

— La tâche principale, je pense, est la même dans tous les temps pour les membres du clergé : annoncer la Parole de Dieu à tous les hommes. C’est alors que tout revient à sa place et que toutes les tensions tombent, les justes solutions sont trouvées. Il y a un autre problème : comment annoncer la Parole de Dieu ? Comment l’apporter à la catégorie de personnes la plus large possible ? Mais c’est déjà une autre question. Donc, avant tout, la Parole de Dieu, l’Évangile, l’enseignement de l’Église. L’enseignement sur la loi morale, le sentiment moral dans l’homme. C’est là l’éventail de questions qui doit être mis au premier plan.

— Vous êtes le premier Biélorusse qui dirigez l’Église orthodoxe du pays en 31 ans de son existence [en tant qu’exarchat, ndt]. De votre point de vue, dans quelle mesure cela est important pour vos fidèles ?

— Ce qui est important est la mesure dans laquelle l’homme fait son travail professionnellement. Dans le domaine ecclésiastique, le professionnalisme constitue à suivre l’enseignement de l’Église dans tous ses détails, en toute exactitude, avec grand soin. Dans notre société, en général, il y a une demande pour que la langue biélorusse soit utilisée plus souvent, afin que notre conscience nationale se développe. Mais cette interpellation n’est pas si grande pour être placée en première place. Nous pensons que ce ne sera absolument pas une bonne perspective pour l’Église, si le critère national prédomine. Je pense qu’un bel exemple à ce sujet est le métropolite Philarète [Bakhromeev, qui dirigea l’Eglise biélorusse de 1978 à 2013, ndt], qui a reçu le titre de héros de Biélorussie. Or, il est né à Moscou, la Biélorussie est pour lui aussi chère que la Russie et Moscou.

— Dans le contexte des événements actuels en Biélorussie, certaines forces tentent de s’immiscer dans les affaires de l’Église orthodoxe et de l’Église catholique. De votre point de vue, comment faut-il réagir à ces tentatives d’immixtion, plus exactement d’implication de l’Église dans les conflits politiques ?

— L’apôtre Paul dit que nous devons être tout à tous, afin d’en sauver ne serait-ce que quelques-uns. Nous pensons que la position de l’Église doit être neutre. Elle doit rester le lieu de rencontre entre les gens qui ont des points de vue politiques différents, qui ont différents niveaux d’instruction, différents intérêts. Il faut que les gens se sentent bien dans la maison de Dieu, qu’ils se trouvent dans la maison du Père céleste. Et la position de l’Église doit être, d’une part, neutre et au service de la réconciliation, d’autre part elle doit annoncer la Parole de Dieu non pas en cherchant à l’imposer, mais avec amour. La Parole de Dieu dit où est la vérité, où est le mensonge, où est le péché, où est la vertu et elle dit comment s’efforcer dans la situation actuelle de retrouver, à l’aide des vertus, le chemin d’une Biélorusse calme, paisible.

— De votre point de vue, comment les autorités et l’Église interagissent-elles actuellement en Biélorussie ?

— Avant tout, sur cette interaction a agi l’infection du coronavirus. Nous avons été contraints, dès le début du Grand Carême, de réduire nombre de nos projets, sociaux, missionnaires, ainsi que le travail avec la jeunesse. Malheureusement, jusqu’à ce jour, nous ne pouvons reprendre ce travail dans son intégralité. Mais je pense que, quoi qu’il en soit, la situation se normalisera d’une façon ou d’une autre, et que nous pourrons continuer nos projets, en les élargissant et les approfondissant, et aussi en trouvant de nouvelles possibilités.

— Vous avez utilisé maintenant le mot « jeunesse ». Justement, la jeunesse, probablement des gens de mon âge, 30 ans, sont les principaux participants de ces actions qui se déroulent dans les rues de Minsk et d’autres villes. Mais il y a une chose désagréable, à laquelle j’ai fait face moi-même, c’est la publication de données personnelles sur internet. Qui plus est, les gens écrivent des commentaires ou des messages haineux, bien que parfois nous ne nous connaissions pas, ils ne partagent pas simplement mes points de vue sur la situation politique. D’où vient une telle haine chez les Biélorusses, alors qu’ils sont apparemment paisibles ?

— Il me semble que de telles choses dans la vie de notre société surviennent du fait que les gens ne prêtent pas toujours attention à la voix de leur cœur. Et ils ne font pas toujours attention, comme l’enseignent les saints Pères, à ce qui se produit dans le cœur, ce qui s’y trouve, quelles pensées, quels sentiments : s’ils sont bons ou de qualité opposée. L’Évangile nous dit que « L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor ». Il faut avoir une attitude plus attentive à la composante spirituelle de notre vie, pénétrer les lois spirituelles. Parce que par sa méchanceté, l’homme nuit non seulement aux autres, mais aussi à lui-même.

— Vous avez pratiquement commencé à répondre à ma question suivante. Maintenant, de nombreux prêtres, dans leurs prédications, et simplement dans leurs commentaires ont commencé à parler de la politique. À quel point cela est-il opportun, que vous semble-t-il ?

— La politique est un domaine très compliqué. Il y a là beaucoup de choses cachées, incompréhensibles. Si nous, membres du clergé, nous occupons de politique, qui alors guidera le peuple dans la Loi divine ? L’immersion dans la politique laisse son empreinte sur l’âme et la parole n’est alors plus aussi impassible et équilibrée, elle n’est pas basée sur l’Évangile. La logique, les désirs, les sens, les aspirations s’en mêlent. On souhaite aider les gens, mais ce faisant, on ne se demande pas quelle est la volonté de Dieu, quelle est la voie agréable à Dieu, et que dit de cela l’Évangile. Aussi, la tâche des membres du clergé est avant tout de parler de la vertu et du péché, de la voie vers le redressement, de surmonter les péchés et les fautes du passé et du présent, d’appeler à l’union, à l’unité de notre société sur le fondement des valeurs chrétiennes et spirituelles.

— Il est logique de demander maintenant : à la lumière des derniers événements, les relations entre les confessions ont-elles changé en Biélorussie ?

— Je pense qu’elles n’ont pas changé. La seule question est que la situation actuelle laisse ses traces sur nous tous, et comme je l’ai dit plus haut, nos possibilités pour travailler dans les différentes directions de la vie publique (en raison de la propagation du virus, RT) ont changé. Actuellement, les occasions de rencontres ou d’événements qui témoigneraient de nos bonnes relations sont moindres. Pour ce qui concerne la bienveillance, cela a toujours été inhérent à notre terre. Bien sûr il faut garder cela. Que Dieu ne fasse pas qu’il y ait encore des divisions sur la base religieuse. De notre côté, nous ne nous préoccupons pas seulement de nos fidèles. Nous vivons des moments qui d’une façon ou d’une autre se reflètent dans toute la société biélorusse, indépendamment des convictions religieuses des gens, voire même s’ils sont incroyants, athées. Ce sont nos concitoyens, nos frères, bien que ce ne soit pas en Christ, mais ce sont des frères comme enfants de Dieu, enfants d’Adam.

— Vous avez prononcé le mot « division ». Certains dirigeants de l’opposition ont déjà parlé de l’autocéphalie, l’insinuent. Quelle est votre position sur cette question ?

— Ce sujet est quelque peu imposé de l’extérieur. Un tel besoin à l’intérieur de la Biélorussie est inexistant. Les siècles précédents l’ont montré : lorsque cette question a été soulevée, en règle générale se trouvaient derrière les autocéphalistes un groupe de gens qui d’une façon ou d’une autre n’arrivaient pas à faire leurs preuves ici dans la patrie. Maintenant à ce sujet [de l’autocéphalie, ndt], ce sont plutôt des laïcs qui en parlent, qui veulent par cela promouvoir leurs idées. Mais il n’y a absolument pas aucune nécessité à cela. En même temps, je voudrais dire qu’il ne faut faiblir maintenant et tomber dans l’insouciance. Parce que tout récemment, il y a un an, nous ne pouvions imaginer ce qui pouvait se produire ici en Biélorussie. D’autant plus, il faut rester vigilant et éviter toute velléité à soulever cette question [de l’autocéphalie] d’une façon ou d’une autre.

— Personnellement, ce qui se produit en Biélorussie rappelle beaucoup les événements en Ukraine, il y a six ans. Que vous semble-t-il, quelles leçons peut-on tirer de ces événements, afin de ne pas permettre ces fautes ici, maintenant, en Biélorussie ?

— Dans la situation qui s’est constituée en Biélorussie, je perçois qu’il doit y avoir un mouvement qui doit se faire pas-à-pas, pour avancer. Et ce mouvement doit tenir compte du fait que les erreurs, les péchés qui ont été commis dans cette confrontation doivent être expiés, que le repentir doit être apporté. Ceux qui ont permis des actes incorrects, bien sûr, doivent être punis du point de vue humain. Mais en même temps, il faut prendre conscience qu’outre la société humaine, Dieu jugera encore les hommes, Il récompensera les bonnes œuvres et punira les œuvres mauvaises. Moyennant quoi, Il fera justice même des actions, des pensées, des sentiments qui sont invisibles aux hommes. Certains dont l’homme, peut-être, n’est pas conscient. Pour cette raison, il y a ces paroles ,du Sauveur, notre Dieu, qui dit : « À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur ». Il faut aussi en tenir compte. D’un côté, selon nos lois civiles, les coupables doivent subir une punition. Mais cela ne doit être la fin de la voie de la réconciliation. La principale composante de la réconciliation est la possibilité de pardonner et de ne plus se souvenir, de surmonter son ressentiment. Parce qu’il est impossible selon la balance de la justice humaine de peser tous les détails, qui a le plus raison, qui moins. Il faut commencer à écrire une nouvelle page de notre patrie. C’est, disons, la création d’une nouvelle constitution, de nouvelles élections, etc. Mais il faut que ce soit sur une page blanche, bien préparé et dans un esprit de paix.

— Vous dites qu’il faut savoir se réconcilier. Il y a une expression connue de saint Laurent de Tchernigov (+1950) : « Comme il ne faut pas diviser la très sainte Trinité, Père et Fils et Saint-Esprit – un seul Dieu – il ne faut diviser la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie ». Êtes-vous d’accord ?

— Nos peuples sont très proches. Et cette division s’est produite plus sur la base politique. En outre, elle a été modélisée depuis l’extérieure. C’est une autre affaire s’il nous a manqué la sagesse de nos générations précédentes pour nous opposer à cette division. Mais en même temps nous savons qu’il y a des prophéties selon lesquelles les trois peuples frères seront de toute façon ensemble. Nous prierons pour cela, nous aspirerons à cela.

— Vous êtes docteur en théologie. J’ai justement cité un saint moine. Peut-être y a-t-il une autre citation que vous aimez bien, qui correspond à la situation que nous voyons maintenant ?

— C’est la citation de saint Séraphin de Sarov. Il n’était pas théologien, il n’avait pas même reçu une formation au séminaire. En même temps, le saint parlait très puissamment, profondément et était un homme disposant d’une large instruction pour son temps, qu’il avait lui-même acquise. Il aimait lire la Sainte Écriture, il ne se contentait pas de la lire, mais il la vivait. À la question, comment agir dans telle ou telle situation, le saint répondait : « parfois tais-toi, parfois crie ». Lorsque l’homme fait face à un choix, il doit montrer de la sagesse et de la prudence. Parfois, il faut se taire, parfois parler, voire même crier, pour atteindre un certain but. Parfois, il nous manque cette sagesse du saint qui savait parler avec délicatesse, prudence, avec les gens. Et par l’exemple de sa vie, il a montré que le mal était vaincu par le bien. Et lorsque les bandits l’attaquaient, et lorsque les autres moines ne le comprenaient pas.

— Quel est votre principe de vie ?

— S’efforcer de vivre selon l’Évangile.
10. Gilles le 17/09/2020 18:34
Parfois la marmite est sous pression , c''est humain / Cela dit , prudents comme des serpents (pas venimeux) et sages comme des colombes (on essaie) , Parole , et homélie du père Christian Delorme
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