L'AFP à propos d'une éventuelle rencontre entre le pape Benoît XVI et le patriarche Cyrille I

Nikita Krivochéine

Une autre dépêche de l'Agence France Presse au sujet de la conférence de presse de l'évêque Hilarion de Volokolamsk:

Le nouveau "chef de la diplomatie" de l'Église orthodoxe russe, Ilarion, a estimé qu'une rencontre entre le patriarche de Moscou Kirill et le pape Benoît XVI "n'était pas exclue", mais à condition de régler au préalable les différends entre les deux Églises.

"Une rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou n'a jamais été exclue", a affirmé Ilarion, chef du département des relations extérieures de l'Église orthodoxe russe, lors d'une conférence de presse.

"Elle n'était pas exclue par le patriarche défunt Alexis II qui soulignait, et nous ne pouvons que le répéter : une telle rencontre aura lieu lorsque les obstacles seront levés et lorsqu'elle sera bien préparée", a-t-il dit.

"Il faut accorder nos positions sur les questions qui constituent aujourd'hui une pierre d'achoppement dans les relations entre nos Eglises : il s'agit avant tout de la question du prosélytisme et celle des uniates", a expliqué père Ilarion.

"Lorsqu'il sera possible de signer une déclaration conjointe dans laquelle l'uniatisme en tant que phénomène du passé, ayant des conséquences au présent, sera dénoncé, une telle rencontre pourra et devra avoir lieu", a-t-il souligné.

"Nous ne souhaitons pas une rencontre qui serait une action médiatique pour se serrer la main devant les caméras. Nous souhaitons une rencontre qui permettrait d'ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les Eglises orthodoxe russe et catholique", a souligné le responsable.

"Je pense que toutes les conditions pour cela existent et les deux parties comprennent de plus en plus que nous devons renoncer à l'esprit de concurrence et coopérer, en réalisant que nous ne sommes pas des ennemis, mais des alliés qui ont des défis communs", a-t-il estimé.

Les accusations de prosélytisme portées par le patriarcat de Moscou contre l'Église catholique ont empêché le pape Jean Paul II de se rendre en Russie.

Benoît XVI s'est engagé à œuvrer au rapprochement entre toutes les Églises chrétiennes. Il a déjà rencontré trois fois le nouveau patriarche russe Kirill qui s'était rendu au Vatican en 2005, 2006 et 2007, en tant que chef du département des relations extérieures de l'Église russe.


Commentaires (2)
1. David le 15/04/2009 18:48
Bonjour !

J'aimerais savoir si, comme beaucoup théologiens l'ont soutenu, il faut vraîment qu'un êveque soit (et agisse) dans l'église pour être inclus dans la ligne de la succession apostolique...

Bref,... si pour les théologiens orthodoxes du Patriarcat de Moscou, les chirotonies suffisent pour recevoir les évêques catholiques comme successeurs des apôtres.

Bonnes Pâques à tous !
2. le hiéromoine Alexandre le 15/04/2009 21:24
En réponse à David:
Il ne s'agit pas seulement des théologiens du patriarcat de Moscou. Le concile de tous les évêques de l'Église orthodoxe russe a publié en août 2000 un document sur l'attitude envers les autres chrétiens. Il y est dit notamment: 'Le dialogue avec l'Église catholique romaine s'est toujours fondé et doit se fonder dans l'avenir sur le fait fondamental que cette Église conserve la succession apostolique des ordinations'.
C'est donc la position officielle du patriarcat de Moscou qui, en cela, est tout à fait fidèle à la tradition antique de l'Église.
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