L’une des plus anciennes églises russes en Italie a été remise au Patriarcat de Moscou

Parlons D'orthodoxie

L’église de Saint-Nicolas à Merano, considérée comme l’une des plus vieilles églises russes en Italie, a été transmise à l’Église orthodoxe russe.

L’accord de transmission de l’église a été conclu le 31 mars 2017, dans la capitale de la région d’Alto Adige (ville de Bolzano) selon l’information fournie par le site des paroisses du Patriarcat de Moscou en Italie.

Représentant l’Église orthodoxe russe, l’évêque Antony de Bogorodsk a signé l’accord.

Il est opportun de remarquer que cette paroisse orthodoxe dans le Tyrol du Sud s’est constituée à la fin du XIXème siècle quand ce territoire appartenait à l’Empire austro-hongrois.

En 1884, à Merano, a été consacrée l’église dédiée à Saint-Nicolas le Thaumaturge. Au bout de quelques années, en 1897, l’église s’est installée à l’étage supérieur d’une dépendance de l’ensemble « Villas Borodina »

Durant la Première guerre mondiale, l’église fut fermée, et les célébrations n’ont pu être reprises qu’en 1997. Depuis, les offices s’y déroulent régulièrement.

Il faut souligner que si jadis la paroisse devait s’entendre avec la municipalité sur les horaires des offices religieux, dorénavant, la paroisse reçoit la pleine autorisation de décider de la question elle-même ainsi qu’un droit de jouissance perpétuel.

Pravoslavie ru
Traduction père Dimitri Shibaeff


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1. Vladimir G: L''''église orthodoxe russe St Nicolas à Merano le 07/04/2017 14:44
EGLISE DE VILLEGIATURE
L'église orthodoxe russe St Nicolas construite en 1897 à Merano (Haut Adige), fait partie de ce que l'on a appelé "les églises de villégiatures", qui furent fondées dans les villes où résidaient de nombreux russes venus en villégiature ou pour se soigner. La première du genre fut fondée à Nice en 1860 ...

Merano se trouve au Tyrol du Sud qui faisait partie de l’Autriche-Hongrie jusqu'en 1918. À partir du début de 1850, elle est devenue l‘une des villes thermales les plus courues; son climat, ses eaux et ses cures de raisin aidaient à soigner les maladies pulmonaires, y compris la tuberculeuse. Des célébrités, de Franz Kafka, Stefan Zweig à l’impératrice d’Autriche-Hongrie Élisabeth (Sissi) et à l’empereur François-Joseph, ont contribué à sa popularité.

Les Russes ne faisaient pas exception: un "Comité russe" est fondé dès 1875, avec la participation de St Jean de Krostadt, pour organiser les séjours, aider les démunis et en particulier construire un centre de séjour (achevé en 1897). Avec plus de 1000 résidents, les Russes sont en troisième position parmi les hivernant à partir de la saison 1884-85 (ils viennent immédiatement après les Allemands et les ressortissants de l'empire austro-hongrois).

Comme partout, leurs besoins spirituels sont très rapidement manifestés. Le Comité adresse au Saint Synode une demande de fonder une paroisse en 1884 et une église dédiée à saint Nicolas fut consacrée en septembre de cette année dans un local loué. En 1897 l’église fut aménagée dans l’étage supérieur d’une aile du centre de séjour qui faisait partie de la «Villa Borodine». Cette aile fut couronnée d'un bulbe et d'une croix selon la tradition russe comme le montre la photo illustrant l'article. Le centre de séjour et l'église ne fonctionnaient qu'en hiver et étaient fermés en été, les curistes et le recteur rentrant en Russie. La dernière saison de fonctionnement fut l'hiver 1913-1914, le déclenchement de la première guerre mondiale empêchant ensuite la reprise des activités.

L'ORTHODOXIE SE DÉVELOPPE EN ITALIE
Après la guerre la propriété passa aux autorités italiennes, le centre de séjour accueillit des réfugiés russes dans les années 1920 mais l'église ne repris ses activités qu’en 1997, à l'initiative de l'Église russe et dans le cadre d'un accord avec la municipalité de Mérano, propriétaire des lieux. Ils sont depuis célébrés régulièrement deux fois par mois (cf. http://merano.cerkov.ru/raspisanie-bogosluzhenij/) et cela semble être la seule église orthodoxe du Tyrol. Le transfert de propriété dont parle l'article, 20 ans après la reprise des offices, illustre en fait les progrès de l'Orthodoxie en Italie.

L'Orthodoxie s'y développe en effet rapidement ces dernières années du fait de l'émigration (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-majorite-des-immigres-en-Italie-sont-chretiens-Orthodoxes-en-tete_a4486.html ) et il y a maintenant des paroisses orthodoxes pratiquement dans toutes les villes. Si la communauté roumaine est la plus dynamique (les Roumains représentent 60% des Orthodoxes en Italie, ibidem), les paroisses russes, placées sous l'autorité de l’évêque de Bogorodsk Antoine, ne sont pas en reste: leur nombre a été multiplié par dix et dépasse maintenant 50 (cf. http://ortodossia.org/chiese-e-parrocchie-2/?lang=it).

Source: http://merano.cerkov.ru/istoriya/ (en russe)
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