LE CHRISTIANISME SE MEURT-IL EN EUROPE OCCIDENTALE ?

Parlons D'orthodoxie

V. Golovanow

Des études sociologiques effectuées en 2012-2014 montrent que 91 % des 16-29 ans n'ont aucune affiliation religieuse en République Tchèque ; ils sont 80 et 75 % en Estonie et Suède, 72 % aux Pays-Bas. 70 % sont areligieux au Royaume-Uni, 22 % Chrétiens (et les Catholiques, 10 %, dépassent les Anglicans, 7 %) et 6 % musulmans qui sont donc en passe de rattraper le religion d'état !

En France, 64% des jeunes adultes ne s’identifient plus à aucune religion et en Russie 47% (plusieurs études dont en particulier celle de "The Pew Research Center" (1) montrent des chiffres différents : plutôt 10-15 % d'areligieux dans la population russe et 70-75 % de Chrétiens orthodoxes.

Mais il faut souligner qu'il s'agit là de données sur l'ensemble de la population et non sur les 16-26 ans)

Ces chiffres sont publiés dans le rapport "Les jeunes adultes et la religion en Europe" de Stephen Bullivant, Professeur de Théologie et de sociologie des religions et directeur du Benedict XVI Centre for Religion and Society de Saint Mary’s University, à Londres (2). Ils sont fondés sur les données des enquêtes biennales réalisées en 2014-2016 par "European Social Survey" (ESS, www.europeansocialsurvey.org) dans 21 pays d'Europe (dont la Russie) et Israël. Il manque toutefois des pays importants comme l'Italie et surtout les Balkans orthodoxes qui font de l'Orthodoxie une composante importante du Christianisme en Europe.

En p.j. les diagrammes pour chacun des pays d'Europe

Sans surprise, c'est en Pologne qu'ils se trouve le plus de Catholiques et le moins d'areligieux (respectivement 82 % contre 17 %), suivie par la Lituanie (71 % contre 25) et l'Autriche (44 % contre 37).

La Russie occupe une sorte de situation médiane, avec 49 % d'areligieux, 41 % de Chrétiens et 10 % d'autres (remarquons que seul le dernier chiffre se retrouve dans les autres études mentionnées plus haut, et il faudrait vérifier si les écarts ainsi constatés sont dus à une différence de méthode, par exemple dans les questions posées, ou si c'est cette classe d'âge qui se différencie tellement du reste de la population...)

LE CATHOLICISME DÉCLINE EN EUROPE OCCIDENTALE

Globalement, plus de la moitié des jeunes adultes déclarent ne pas s’identifier à une religion ou à une confession en particulier dans douze des vingt-deux pays étudiés, tandis que dans les autres dix-neuf, plus d’un tiers s’identifie à une religion ou à une confession, constate Stephen Bullivant.

LE CHRISTIANISME SE MEURT-IL EN EUROPE OCCIDENTALE ?
"Les six pays les plus chrétiens sont historiquement des pays à majorité catholique," continue le professeur, "et ils comprennent aussi bien des pays d’Europe occidentale (Irlande, Portugal et Autriche) que d’Europe centrale (Pologne, Lituanie et Slovénie).

Les similarités entre la France et le Royaume-Uni méritent d’être soulignées parmi les jeunes adultes de ces deux pays, on observe des parts à peu près comparables de chrétiens (25 % et 22 %, respectivement), de personnes affiliées à des religions non chrétiennes (11 % et 8 %) et de non-croyants (64 % et 70 %)." Et il remarque que le deux pays les plus religieux, la Pologne et la Lituanie et les deux moins religieux, la République Tchèque et l'Estonie, sont des états post-communistes (et nous ajouterons que la Russie se retrouve entre les deux, comme le montre le graphique qui la place au milieu...)

Si 82 % des jeunes Polonais sont catholiques, comme 71 % des Lituaniens, 55 % des Slovènes, et 54 % des Irlandais, ils ne sont plus que 23 % en France, qui fut "fille aînée de l'Église", et il y en a à peine 2 % dans sept des vingt deux pays étudiés. De la même manière, les chrétiens orthodoxes représentent à peine 2 % des jeunes adultes dans vingt des pays étudiés, Russie et Estonie, faisant exception avec 40 et 13 %, respectivement (l'absence des Balkans orthodoxes est là particulièrement significative).

FAIBLE PRATIQUE

La faiblesse de la pratique religieuse est le véritable marqueur de la baisse de la religiosité chez les jeunes adultes dans les pays étudiés. Une pratique régulière (au moins hebdomadaire) chez plus de 10 % n’apparaît que dans 3 des 21 pays européens (Pologne, 39 %, Portugal, 26 %,et Irlande,15 %.) Les autres pays se situent entre 2 et 9 % (6 % pour la France. 4 % pour la Russie, en ligne là dessus avec les autres études.)

À l’extrême opposé, en République Tchèque, 70 % ne vont jamais à un service religieux (en dehors des baptêmes, mariages ou obsèques) et 80 % ne prient jamais en dehors des services religieux ; pour le Royaume-Uni, la France, la Belgique, l'Espagne et les Pays-Bas, ils sont entre 56 % et 60 % à dire qu'ils ne vont jamais à l'église et entre 63 % et 66 % qui ne prient jamais. La Russie se trouve là aussi en position médiane: 37% des jeune adultes ne participent jamais au culte et 14% ne prient jamais.

Pour le professeur Bullivant, beaucoup de jeunes Européens “ont été baptisés et ne poussent ensuite jamais la porte d'une église.”

LE CHRISTIANISME SE MEURT-IL EN EUROPE OCCIDENTALE ?
CHRISTIANISME CULTUREL ET RENOUVEAU

L'étude ne parle pas suffisamment du renouveau orthodoxe, qui n’apparaît qu'en Russie et Estonie, puisque les Balkans sont exclus. Ces pays montreraient certainement un fort " Christianisme culturel", comme l'a montré l'étude Pew citée (ibid 1), alors que le christianisme culturel est en fait de moins en moins transmis en Europe occidentale, même s'il apparaît encore, à des degrés moindres, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas ou France.

En revanche, Stephen Bullivant souligne que les « bastions » catholiques résistent à la sécularisation, davantage d’ailleurs que les pays majoritairement luthériens ou anglicans. Outre l’exception polonaise (82 % de catholiques), le Portugal et l’Irlande (l'absence de l’Italie est regrettable) affichent un dynamisme enviable.

« On dit beaucoup de l’Irlande qu’elle est en pleine déchristianisation et que les jeunes ne vont plus à l’église, explique le professeur. C’est vrai si vous regardez les chiffres dans le temps, mais aujourd’hui, par rapport au reste de l’Europe, les jeunes irlandais sont encore extraordinairement religieux. »

Le professeur Bullivant pointe aussi des minorités chrétiennes peu nombreuses mais dont la religiosité apparaît plus vive et ne répondant quasi plus à une pression sociale ou une dimension identitaire. L’exemple le plus frappant est celui de la République tchèque. Très peu nombreux (7 % de la population), les jeunes catholiques sont 24 % à se rendre à la messe au moins une fois par semaine et 48 % à prier sur la même période. « Les communautés catholiques sont plus petites mais, dans un réflexe de minorité, les individus y sont plus investis, assure François Moog, théologien et doyen de la faculté d’éducation de l’ICP.

L’appartenance religieuse devient plus existentielle et engageante. La transmission familiale est plus forte comme le soutien entre les membres de la communauté. En revanche, ces minorités s’interrogent sur leur manière d’être chrétien aujourd’hui et de prendre la parole dans l’espace public. En France, plusieurs ouvrages ont d’ailleurs été publiés récemment sur ce thème. » (3) « L’exemple de la République tchèque est symptomatique de ce que Benoît XVI appelait les “minorités créatives” », analyse de son côté Stephen Bullivant en envisageant que le scénario tchèque préfigure celui de la France ou de l’Espagne à moyen terme.

Cette étude montre ainsi une image très contrastée du Christianisme en Europe occidentale mais, centrée sur le catholicisme, elle passe à côté du renouveau de l'Orthodoxie qui, avec les Balkans, en est une composante importante.

Sources :
(1) http://www.pewforum.org/2017/11/08/orthodox-christianity-in-the-21st-century/
(2)https://www.icp.fr/a-propos-de-l-icp/actualites/les-jeunes-adultes-et-la-religion-en-europe--97909.kjsp
(3) https://www.la-croix.com/Religion/jeunes-Europeens-loin-religions-2018-03-21-1200923400


Commentaires (6)
1. Gilles le 03/04/2018 19:19
le christianisme n' est pas un état achevé ou d' être , ni encore moins de se croire être depuis des Etats . Il se refroidirait s' il divisait ou s' enfermait dans les conflits de blocs ou contribuait à diviser ou rejeter ou s' il n' était que divisions et rejet , l' Espérance par dessus tout
2. Gilles Le Dorner 77 le 03/04/2018 20:01
Rostro ? Instruments d' Assise , prière d' Assise , et guide pour "nos" pas aux chemins de lapaix et des paix , Un Seul Père
3. Gilles Le Dorner 77 le 03/04/2018 20:04
oubliez moi , mais pas l' Espérance
4. Vladimir G: le danger qui nous menace tous le 04/04/2019 15:37
Je reviens sur cette étude qui me semble réellement importante: nos querelles querelles internes sont-elles vraiment essentiellement devant le danger qui nous menace tous? Ne s'agit-il pas de "querelles byzantines" qui se terminèrent en 1453 comme chacun sait?
5. justine le 04/04/2019 22:21
A Vladimir: Les querelles ne sont pas byzantines, mais simplement humaines, et ne se termineront jamais, car les egos subsisteront tant que les hommes s'opposeront au Saint Esprit. Quant au christianisme qui se meurt en Europe occidentale, vous avez raison de vous inquiéter, et c'est pour cela aussi que les Orthodoxes qui possèdent dans leur Eglise le trésor de la Vérité, doivent résister de toutes leurs forces aux volontés perverses qui veulent les entrainer eux aussi dans cette chute, à l'esprit séculier, au relativisme dogmatique, au syncrétisme ecumeniste. "L'écuménisme est un Cheval de Troie qui porte en lui l'Antichrist", disait l'ancien Athanase Mytilinaios, "et son slogan trompeur est: amour! amour!". Si Dieu permet que le christianisme se meurt en Europe occidentale, c'est que cette Europe occidentale, écrit Saint Nikolai d'Ohrid, a dit au Christ comme les Gadaréens: "Eloigne-Toi de notre contrée", et que, comme a dit Sainte Matrone de Moscou: "Les peuples qui renient le Christ disparaitront de la surface de la terre", chose qui se vérifie aujourd'hui avec la submersion de l'Europe occidentale par les flots d'immigrants non-chrétiens.
6. Silvain le 04/04/2019 23:35
Quand on voit la peine qu'ont à s'entendre des personnes de même foi, pratiquant les mêmes rites, récitant les mêmes prières, toutes fidèles de la sainte Église voulue et fondée par Jésus-Christ, on ne peut plus s'indigner légitimement des ennemis de la foi, et on ne peut que humblement se demander si la propagation si rapide de bien des maux ne vient pas justement de ce que nous, chrétiens (et ici je ne parle que des orthodoxes), portons un témoignage affaibli à cause de nos divisions, et même de notre esprit de division. De ce point de vue il n'est effectivement pas absurde de penser que nos communautés sont en danger, que l'Ennemi peut facilement se glisser à l'intérieur, et qu'à force de défendre bec et ongles le bastion extérieur on risque finalement de s'éloigner de la vraie Vie en Christ. Je pense personnellement (mais je ne force personne) que l'Ennemi n'est pas à notre porte, qu'il est déjà dans nos murs, et que ce danger est déjà une réalité active qui commence à prédire des jours très sombres, ainsi que l'annonce l'higoumène Parthenios du Mont Athos (voir post suivant). Ce qui s'est passé pour le peuple d'Israël, qui n'a pas su reconnaître le Christ peut se passer aussi pour nous, aussi orthodoxes que nous soyons.
Romains 11,19-22 "Tu diras donc: Les branches ont été retranchées, afin que moi je fusse greffé. Cela est vrai; elles ont été retranchées pour cause d'incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains; car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement, tu seras aussi retranché."
7. Silvain le 04/04/2019 23:38
Extrait d'un article consacré à l'Ukraine :
L’higoumène du monastère athonite Saint-Paul. Âgé de 87 ans, le père Parthène est l’un des plus anciens moines de la Sainte Montagne. Il est arrivé sur le Mont Athos en 1954 et est higoumène de Saint-Paul depuis 40 ans. [...]
Évoquant l’époque moderne en général, le père Parthène à déclaré : « La nouvelle époque va tout détruire. Elle détruira la famille, elle tentera de détruire l’Église, elle détruira tout de telle façon que rien ne restera. Les gens vont vers le mal, et ils le font à une vitesse vertigineuse. Qui peut contenir cette vitesse ? Seul le Dieu bon qui soutient le monde ». Et dans un avertissement donnant à réfléchir, il a ajouté : « Une tempête va venir qui sera plus terrible que le communisme… Ce qui est en train de venir maintenant est pire. Que le Seigneur nous sauve tous ! »
8. Didier Veillat le 05/04/2019 09:34
Bonjour à vous tous,

Charles Péguy avait au début du 20ème siècle, décrit la déchristianisation de la France, débutée selon lui à partir de la moitié du siècle précédent (débuts de l’ère industrielle). Il attribuait celle-ci à une perte des repères liés à l’industrialisation galopante, aux débuts de la science moderne explicative. On pourrait y ajouter l’alphabétisation liée à la scolarisation républicaine. C’est à partir de cette époque que l’espérance a changé de camp, passant progressivement de la chaire paroissiale à la chaire de la raison et de la culture sociale. Péguy estime que le pli du changement radical est pris à partir des années 1870.
Faut-il s’alarmer de ce changement ? Entre l’illettrisme et la foi du charbonnier, le plus souvent imposée par la pression sociale, et la foi techno-scientifique lettrée, il y a à chaque fois une ignorance de fond : celle d’une opposition entre l’une et l’autre, d’une part, et une vulgarisation donnant l’impression d’une compréhension d’autre part. La « guerre » du darwinisme en est un des meilleurs exemples. Force est de constater une certaine faillite des deux versants ; absence d’enseignement dans l’Eglise et absence d’humilité de la toute puissance scientifique (sa « spiritualité matérialiste »). C’est aussi la grande époque des pseudo sciences religieuses vulgaires : spiritisme, ésotérisme, etc. qui continuent à être encore assez vivaces de nos jours.

La science a perdu beaucoup de terrain. Pas autant que la religion. (Malgré les tentatives plus ou moins abouties d’un Teilhard de Chardin…)
La domination est aujourd’hui économique et technologique : elle a satisfait l’espérance immédiate du « meilleur des mondes » : augmentation de tous les conforts matériels des nations technologiques au sein d’une société socialo-capitaliste. Aussi, on peut penser avec Bernanos que la fin du monde sera technologique (La France contre les robots). Et qu’effectivement, les perspectives parfois délirantes et délétères qu’elle engendre emporteront tout dans son courant.

Concernant les forces migratoires en grande partie musulmanes, elles ne sont pas une cause mais une conséquence de la technologie : pollution, réchauffement et désertification, pillage des ressources, démographie liée à une moindre mortalité, etc.
Il y a un paradoxe dans tout cela : le monothéisme ayant détaché le monde des dieux du panthéisme, il a donné implicitement autorisation aux hommes à décortiquer un monde auparavant pensé comme sacré parce que contenant en ces temps éloignés ses propres racines divines à l’exclusion de toute autre. Le "panthéisme" spinoziste n’a pas ralenti cette évolution, bien au contraire, parce qu’il ne contient en réalité que du rationalisme naturaliste pur: son succès. Il a "débarrassé", et à sa suite les lumières, le monde de Dieu. C’est une des raisons de l’évolution des sciences fondamentales. Lesquelles ont débouché sur les voitures par millions, la médecine qui est à l’origine du développement démographique exponentiel, sur le smartphone et le confortable fauteuil électrique... bientôt le transhumanisme...

Se constitue donc sous nos yeux une perte quantitative du nombre de chrétiens. Cependant, les personnes qui vont aujourd’hui à l’Eglise régulièrement le font volontairement, par choix fondamental ; ce qui est assez nouveau et porteur d’espérance. Un gain qualitatif, j’espère. Où il faut enseigner...

L’arrivée de nombreux musulmans n’est pas à l’origine du déclin numérique du christianisme, mais il l’amplifie proportionnellement. Si « grand remplacement » il y avait, comme le dit Renaud Camus dans son fond de commerce, ce serait par désertion du christianisme. L’imputer aux musulmans serait une erreur d’appréciation, même si un certain islam a tendance à envahir l’espace et à montrer de plus en plus sa présence dans certains quartiers. Mais beaucoup des musulmans ont le désir d’un « avenir radieux » tout à fait consumériste et ne vont à la Mosquée qu’occasionnellement.
La vague migratoire actuelle est constituée de beaucoup d’Africains sub-sahariens musulmans qui sont ébahis par le fait que nous fassions nos besoins dans de l’eau potable… On peut les comprendre.

Merci de votre lecture.

Didier Veillat
9. Théophile le 05/04/2019 11:09
@ Silvain
Merci du fond du coeur! Vous avez posé le problème principal - celui de la vie en Christ.
C'est elle qui doit être le coeur de la foi.
Un grand danger nous menace tous, qui est celui de nous identifier à une piété extérieure (identitaire, culturelle, esthétique, rituelle).
Or tout cela est secondaire. Tout cela est un écrin. Ce qui compte ce n'est pas l'écrin, mais la perle de grand prix qui y est déposé.
Le risque est de redevenir à une piété telle celle qui existait à l'époque du Christ - de convenance, de façade, avec un temple orgueilleux, des multitudes de sectes, des usages beaux et solennels (mais très vite pompeux), et si peu d'Esprit, si peu de coeur, si peu de pardon.
C'est cela la mondanité. L'Esprit saint et la mondanité sont inconciliables.
A l'heure actuelle, l'Esprit nous appelle au désert. C'est là qu'Il veut nous rappeler à l'amour de notre jeunesse, pour nous rendre notre première beauté - comme la fiancée du Cantique des cantiques.
Or nous lui rejouons nos théâtres sacrés en pensant faire oeuvre de piété ; en réalité, nous sommes devenus des petit-bourgeois de la piété, satisfaits de leur médiocrité, la raide nuque, le coeur sec. Et le Seigneur s'est éloigné de nous à cause de nos vanités.
Mais que nous fassions un seul pas en sa direction, et Il viendra. Il ne tardera pas.
Rappelons-nous la simplicité de la foi à l'époque communiste. Tant de débats sur ce site n'auraient aucun sens en nous souvenant des persécutions.
L'heure est encore plus avancée maintenant, et nous voudrions revenir au XIXe siècle? Ce qui se meurt, c'est la foi, pas la piété extérieure. C'est la foi qu'il faut transmettre et conserver bien vivante. Trouvera-t-Il la foi en revenant, une foi vivante? Ce n'est pas sûr - l'interrogation est posée à chacun de nous. En revanche, je suis sûr que l'écrin sera toujours là, car il nous donne beaucoup de vaine fierté. La foi n'est jamais mondaine, elle ne suscite que moquerie ou hochement de tête dans le monde (sauf chez les enfants et les pauvres). Les belles cérémonies suscitent elles de ho! et des ha! même chez les athées et les gens bien du monde.
La foi ne s'achète pas sur ebay comme les encensoirs, les iconostases ou les mitres.
10. Nicodème le 05/04/2019 11:38
Vous avez tous raison , même dame Justine (et c'est moi qui le dis !!) . Certes pour humaines qu'elles soient , ces querelles sont quand même byzantines , dans tous les sens du terme . Et , comme le recommandait St François de Sales à ses élèves , ou compagnes et compagnons , "Ne traitez pas d'"hérétique" ceux que vous voulez convaincre de revenir à l'Eglise catholique ". Même chose pour l'"orthodoxie" . L'homme est peut-être doué de raison , mais il est avant tout un être mû par des affects . Et lorsqu'il se sent insulté , humilié , condamné , il ne veut plus rien entendre . Au contraire , lorsqu'il se sait aimé , il peut tout entendre . Quand on aura compris cela , on commencera à éteindre les querelles , et on arrivera peut-être à repousser l'échéance terrible des malheurs annoncés par le prêtre Pathène . Malheurs déjà là : théorie du genre , homosexualisme , destruction du mariage , perversion des enfants , marchandisation généralisée , et islamisation rampante . Malheurs auprès desquels 1453 fut un grand jeu scout .
11. Didier Veillat le 05/04/2019 17:29
Je souscris.

La plus moquée des religions en occident? Le christianisme, haut la main. C'est sûrement au creux de ce mépris que se trouve effectivement le ferment d'une reviviscence, d'une guérison des dévoiements dorés d'une chrétienté qui, en occident, a consommé beaucoup trop de bon pain blanc.
On a aujourd'hui une telle crainte du jugement des autres que l'on ose dire sa foi que du bout des lèvres. Même la loi s'est mêlée de rendre cette forme d'aveu (parce que c'en est devenu un, comme d'une culpabilité) inavouable: pas de signes religieux par exemple. C'est écrit dans le "droit". Ce qui est devenu sacré,c'est l'anti-sacré! Aporie étrange... Par contre,il est autorisé de vous balader en vous contorsionnant sur des rythmes tapageurs à 120 décibels à rendre sourd de toute parole venue d'en Haut: direction des masses, pensée en conserve prête à consommer, etc. Çà, c'est valable, paraît-il. C'est autorisé par la médecine et c'est rentable, même mentalement. C'est devenu sacré... sacrément prométhéen... C'est même conseillé.
La majorité aux manettes des pouvoirs médiatiques s'énerve contre le christianisme comme si elle était une minorité opprimée.
On fait trois fois exception au cours d'une existence bien remplie: les baptêmes, les mariages et les funérailles; là, on ne rigole plus, on montre qui on est devant tous en prenant bien soin de s'autocensurer quant à l'idée de l'existence de Dieu. On consomme au supermarché du sacré fourni clés en mains par le prêtre du coin. Après quoi on bouffe allègrement...du curé... l'heure de l'apéro.

Alors, oui; il faut effectivement revenir à l'essentiel... et ne pas renoncer à le dire.
Quoi qu'il en soit, au bout du bout, au delà de l'esprit désert mais activiste du temps, ce vide sidéral aérophagique, LE CHRIST A DEJA TRIOMPHE. L'ESPRIT SAINT RESTE A L'OEUVRE.
"Roi Céleste, Consolateur, Esprit de vérité..." Tout cela est. Il est urgent de tendre l'oreille en coupant les sons parasites d'une société en chute libre. Et fouler aux pieds les désaccords déchirants des hauts pouvoirs ecclésiastiques tout en conservant le corpus des origines tel qu'il s'est équilibré aux premiers siècles.
Il ne faut jamais désespérer: il s'opère actuellement en occident une sorte de tri entre les chrétiens de fond et les "chrétiens" de forme. A terme, seul le fond durera dans la foi en Christ car seul capable d'être sanctifié par l'Esprit-Saint en lui gardant la porte ouverte: nourriture essentielle. Pour le reste, la forme étant vide, elle se dégonflera de la parodie du vivant par dénutrition spirituelle. Mais de grandes souffrances sont à craindre.
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