La fuite en Égypte
Parlons D'orthodoxie
Alors que l’Ancien Testament contient toute une série d’histoires dramatiques dont le point culminant sont des scènes de fuite, d’exode ou d’expulsion, le Nouveau Testament n’en propose qu’une seule mais qui s’est profondément inscrite dans la conscience historique des chrétiens et est devenue l’un des thèmes les plus populaires de l’art chrétien.
Il est paradoxal que cette histoire – la fuite de la Sainte Famille en Égypte – est rapportée de manière plutôt brève, alors qu’il s’agit de l’un des épisodes clés de la tendre enfance de Jésus-Christ.
L’évangéliste Matthieu raconte qu’à Bethléem, sous le règne du roi Hérode, Marie, femme de Joseph, mit au monde son fils Jésus, conçu de l’Esprit Saint, et que « les mages d’Orient » reconnurent en lui « le roi des Juifs ». Ils vinrent alors l’adorer et lui offrir des présents (Matthieu 1, 18-2, 12).
Il est paradoxal que cette histoire – la fuite de la Sainte Famille en Égypte – est rapportée de manière plutôt brève, alors qu’il s’agit de l’un des épisodes clés de la tendre enfance de Jésus-Christ.
L’évangéliste Matthieu raconte qu’à Bethléem, sous le règne du roi Hérode, Marie, femme de Joseph, mit au monde son fils Jésus, conçu de l’Esprit Saint, et que « les mages d’Orient » reconnurent en lui « le roi des Juifs ». Ils vinrent alors l’adorer et lui offrir des présents (Matthieu 1, 18-2, 12).


C'est cet épisode tragique que l'évangéliste Matthieu rapporte sous le titre de "Massacre des Innocents" et qui occasionna la fuite en Égypte de la Sainte Famille. Ainsi la Sainte Famille connut-elle l'exode et l'exil dès la toute première enfance du Christ.
La Fuite en Égypte, Giotto di Bondone (v. 1267-1337). Fresque. Padoue, Chapelle Scrovegni

L'expression "l'enfant et sa mère", répétée cinq fois par l'évangéliste « évoque l'étroite communion de vie entre Marie et son fils. L'unité inséparable "l'enfant avec Marie sa mère" est le fil conducteur de l'image de Marie en Matthieu . »
Il n’est pas nécessaire d’être un connaisseur en histoire de l’art pour se rendre compte que la majorité des « Fuites en Égypte » telles que nous les connaissons dans l’art européen depuis le haut Moyen Age jusqu’à nos jours, diffère par la diversité des scènes représentées et la richesse de leurs détails, de la description austère de l’évangile de Matthieu. Parmi les apocryphes, les Évangiles de l’enfance, occupent une place importante.
Le plus célèbre d’entre eux, l’Évangile du Pseudo-Matthieu s’inspire de sources écrites anciennes et décrit avec un sens des détails inhabituel, les conditions et le déroulement du voyage de la Sainte Famille en Égypte. Il fut écrit aux 8e et 9e siècles. Dans ce texte, on lit entre autre (chapitre 20) que le troisième jour, Marie souffrait de la fatigue, de la faim et de la soif. Elle s’assit alors à l’ombre d’un palmier. Mais l’arbre était trop haut pour que Joseph puisse atteindre les fruits, alors le petit Jésus dit : « Arbre, penche-toi et rafraîchis ma mère de tes fruits. »
"Le Repos pendant la fuite en Egypte", et détail, vers 1520, Joachim Patinir, (Madrid, Museo del Prado)

Dès le 9e siècle, le miracle du palmier et de la source fait partie des motifs iconographiques classiques associés à la fuite en Égypte. Sur les portes de Bonanus à Pise, le palmier semble s’incliner tout seul, comme sur la célèbre gravure sur bois d’Albrecht Dürer de 1504-05 “La fuite en Egypte”
C’est toujours l’Évangile du Pseudo-Matthieu (chapitres 22-24) qui relate que les trois d’exilés entrèrent dans le temple de Sotinen où « se trouvaient trois cent soixante-cinq statues que l’on vénérait chaque jour. »
Lorsque Marie entra avec l’enfant dans le temple, toutes les statues tombèrent au sol (…) montrant clairement qu’elles n’étaient rien (…) Lorsqu’on en informa Afrodisis, le souverain de la ville, il vint au temple (…), s’approcha de Marie et rendit hommage à l’enfant qu’elle portait dans ses bras (…) A cet instant, tous les habitants de la ville crurent en Dieu par Jésus-Christ. (1)
Lorsque Marie entra avec l’enfant dans le temple, toutes les statues tombèrent au sol (…) montrant clairement qu’elles n’étaient rien (…) Lorsqu’on en informa Afrodisis, le souverain de la ville, il vint au temple (…), s’approcha de Marie et rendit hommage à l’enfant qu’elle portait dans ses bras (…) A cet instant, tous les habitants de la ville crurent en Dieu par Jésus-Christ. (1)

Sur certaines icônes égyptiennes de la fuite en Egypte, l'ibis représente le Christ sauveur, car c'est un oiseau (aujourd'hui disparu) qui débarrasse la terre des insectes nuisibles
Lien (1) Lubomír Konečný
