La joie de Macha
l'équipe rédaction
Anne Khoudokormoff-Kotschoubey
Des temps difficiles peuvent cacher des moments heureux. Voici un cadeau pour beaucoup qui pourrait réconcilier quelques uns d’entre nous qui ont tant désespérés récemment à cause de la situation précaire qui a prévalu cet été (*).
Il vous suffit de vous promener a Moscou à la gare de Kiev ( bâtie sans étage, nommée gare de Briansk jusqu'en 1934)
Levez vos yeux sur la façade principale, vous verrez à gauche et à droite deux splendides majoliques colorées représentants saint Georges, l’emblème de Moscou, et l’archange Michel, l’emblème de Kiev. Magnifique et superbe art.
Des temps difficiles peuvent cacher des moments heureux. Voici un cadeau pour beaucoup qui pourrait réconcilier quelques uns d’entre nous qui ont tant désespérés récemment à cause de la situation précaire qui a prévalu cet été (*).
Il vous suffit de vous promener a Moscou à la gare de Kiev ( bâtie sans étage, nommée gare de Briansk jusqu'en 1934)
Levez vos yeux sur la façade principale, vous verrez à gauche et à droite deux splendides majoliques colorées représentants saint Georges, l’emblème de Moscou, et l’archange Michel, l’emblème de Kiev. Magnifique et superbe art.

Alors tout ceci est extraordinaire. C’est une sorte de miracle car quelques mois auparavant vous n’auriez pas pu les admirer. Pourquoi ? Parce que ces majoliques étaient cachées par deux énormes emblèmes soviétiques d’un type si répandu dans le passé et encore actuellement.
Voici le secret. Mon amie Macha, que je connais depuis de nombreuses années (depuis notre premier poste dans les années 1970) m’a dit plusieurs fois qu’elle croyait que deux œuvres capitales de son grand-père étaient encore présentes dans ces murs. Mais après 60 ans de peur, de silence, elle n’osait pas bouger… Récemment, son père mourut. Macha trouva en-dessous de son lit une quantité énorme de documents, de photos de toutes sortes liés à l’art de son grand-père, et, encouragée par les changements dans le pays à l’occasion du 85 ème anniversaire de la naissance de Moscou en septembre dernier, elle alla, bravement, son cœur battant, pour parler au directeur de la gare. Le directeur fut très excité par cette révélation… et même déterminé de prendre la décision d’enlever les emblèmes soviétiques.
Et cela fut fait. Voici maintenant à la face du monde, deux admirables œuvres d’art de Boris Lange (1888-1969), peintre, graphiste, sculpteur, musicien. Un artiste complet.


La victoire du courage et la persévérance semblent indestructibles dans ce pays. Retrouvées, redécouvertes, ces majoliques peuvent de nouveau briller. Soyons illuminés par cette joie, qui est le parfait exemple de l’espérance. Nous en avons tous besoin, je pense.
(*) chute catastrophique du rouble entraînant une situation économique désastreuse.
Novembre-décembre 1998.