Le Conseil de l'Europe légitime le droit au blasphème

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Selon Interfax, le Conseil de l'Europe a conclu que le blasphème n'est que l'une des manifestations du libre arbitre et ne peut être considéré comme un délit. La Commission de Venise du Conseil ("de la démocratie par le droit") vient de rendre public un rapport qui établit une différentiation entre "blasphème" et "atteinte aux croyances religieuses". Les experts de la Commission affirment que la propagation de la haine et de l'animosité en fonction de critères religieux sont un délit, ceci à la différence du blasphème. Cette disposition figure d'ailleurs dans la législation de la majorité des 56 États membres du Conseil de l'Europe. Les lois de nombreux pays européens considèrent le blasphème comme un délit mais ces lois ne sont que très rarement appliquées. Alors que la plupart des pays musulmans appliquent la peine de mort à ceux qui sont jugés coupables de blasphème..


Commentaires (3)
1. Marie Genko le 01/06/2009 21:20
Il faut vraiment lire ce genre de chose pour le croire!
Quelle différence y a-t-il entre une atteinte aux croyances religieuses et un blasphème!
Blasphémer est une atteinte aux croyances religieuses!
Je serais curieuse de savoir quelle est l'attitude de la loi américaine et de la loi d'Israël dans ce domaine?
Il y a 2000 ans Notre Seigneur a été condamné à mort par les Juifs parce qu'Il avait blasphémé, selon la loi juive, en disant être le fils de Dieu!
Blasphémer est une agression contre les croyants, toute religions confondues.
Le blasphème est l'expression même de la méchanceté et de la grossièreté dans son aspect le plus fondamentalement égoïste et primitif.
Bravo au Conseil de l'Europe pour encourager la régression des habitants du Vieux Continent !
2. Anna Rotnov le 01/06/2009 23:30
Chère Marie ,
Le processus de destruction de l' Europe est en marche depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale . Nous ne pouvons que constater cette destruction , passifs , car que faire ? Est - il possible de lancer une pétition au niveau Européen , cosignée par tous les croyants , car toutes les religions sont concernés ? Qui s' en chargera ? Car une telle pétition signée par des milliers de personnes est le seul moyen de stopper ce blasphème qu' est cette nouvelle loi .
3. Manu le 02/06/2009 01:26
Une union des croyants de toutes obédiences est nécessaire pour faire entendre d'une voie unique nos points de vues. Il faut savoir voir les points de convergences entre les religions ou plus exactement les croyants, au delà des appartenances de chacun. Ceci est un exemple, parmi d'autres, et de nombreux. Il n'y a pas de véritables choc des civilisations comme on se plait à le dire, c'est plutôt une confrontation entre une monde incroyant et donneur de leçon et un monde de croyant qui voit cette vague arrivé sur lui, une vague qu'on présente comme bénéfique et qu'on aimerait bien qu'ils adhèrent.
Je ne suis pas contre certaines valeurs, mais je suis opposé à leur instrumentalisation ou à un extrémisme de celle-ci - de plus en plus derrière la laïcité se présente une hostilité à l'égard des religions ce qui ne devrait pas être le cas en théorie. Toutefois la laïcité permet quelque chose que j'estime important c'est qu'il ne permet plus d'avoir un pouvoir terrestre conséquent , j'estime que l'Eglise ne doit avoir qu'un pouvoir spirituel et qu'elle n'a pas besoin d'être dans les hautes sphères du monde pour propager son message et avoir une place de choix dans le cœur des citoyens. Ces hauts sphères, le pouvoir politique en général, sont liés à la domination des plus faibles. Chacun servant ses intérêts matériels divers avant ceux de son frère qui habite plus au sud par exemple.

Bref bien que je sois parfois pessimiste, je ne me plaindrais pas de ces situations.
J'irais même jusqu'à penser que c'est en étant dans des situations pas toujours faciles (n'allons pas jusqu'à celles extrêmes non plus...) que le message chrétien retrouve tout son sens. Regardons ses premières périodes. C'est en étant minoritaire (les chrétiens finiront par devenir minoritaire en Europe à ce rythme) qu'on peut aussi raffermir sa foi, mieux témoigner, avec dignité et cohérence, ouverture et amour. Car l'amour dans ce monde est la seule force, qui ne pourra être détruite une quelconque politique, et les gens si ils voient des chrétiens fidèle à des valeurs morales universelles, qui tendent la main même si on leur tourne le dos, alors cela est mieux qu'avoir pignon sur rue et s'éloigner des valeurs fondamentales ("tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres" Évangile de Saint Jean chapitre 13)

Entre une pratique ou démarche rituelle mais pas forcément basé sur des convictions (parce que la société le demanderait) et un choix purement personnelle, je me demande qu'est-ce que le mieux.



Voici un extrait d'un interview de Rémi Brague sur lacroix :

« La perspective de devenir minoritaire est-elle une chance ?
Oui, si nous la saisissons pour prendre notre foi plus au sérieux. Sinon, c’est un fait sociologique, rien de plus. Je déteste que l’on dise : on perd en quantité, mais on gagne en qualité. Car qui dit cela ? Pas les non-chrétiens. S’ils le pensaient, ils se feraient vite chrétiens. Ce sont des chrétiens qui disent : oui, « nous » sommes moins nombreux, mais « nous » sommes meilleurs. Comme humilité, c’est un peu limite… Et rien de tel pour fomenter la mentalité d’une chaude arche de Noé, flottant sur un océan de mépris…

Prendre sa foi au sérieux, c’est tout bêtement apprendre à voir la réalité en fonction de ce que l’on croit. Si l’on croit que tout homme est « le frère pour qui le Christ est mort », objet, de la part de Dieu, d’un amour qui est allé jusqu’au sacrifice suprême du Christ, cela change le regard. Et l’action avec lui : tout homme devient digne d’un infini respect.

Comment réduire cet « océan de mépris » ? Pour beaucoup, le frein au développement du christianisme tient aux questions morales…
Les enseignements moraux ne sont pas du tout ceux de l’Église, mais ceux de la morale commune. Il n’y a que le christianisme qui n’en prêche aucune autre. Il n’y a pas de « morale chrétienne ». Le christianisme ne vous dit pas ce que vous devez faire, et encore moins quoi manger, comment s’habiller, où passer ses vacances. Il laisse tout cela à la raison humaine, qui est assez grande pour se débrouiller toute seule. La morale commune est le kit de survie de l’humanité : au fond, ce qu’interdisent les Dix commandements, c’est tout ce qui mène à la mort, directement ou indirectement.

Du coup, l’Église ne pourrait cesser de rappeler cela sans mériter qu’on l’accuse de non-assistance à personne, à civilisation, voire à humanité en danger. On l’a accusée de n’avoir pas assez parlé au temps du nazisme et du léninisme. Je ne crois pas que cela soit juste. En tout cas, la faute serait encore plus grave si elle se taisait maintenant. Seulement, aujourd’hui, elle est à peu près la seule qui ose rabâcher ces grandes platitudes morales, qu’elle n’a nullement inventées. L’ennui n’est pas que l’Église parle, c’est que les autres « grandes autorités » se couchent.»

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2322660&rubId=4078

Il résume tout, bien mieux que moi, et je partage son point de vue.
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