Le cinquième dimanche de Pâques, nous célébrons la fête de la Samaritaine

Parlons D'orthodoxie

Corruptible était l'eau que tu cherchais, ô femme, et tu puises l'eau vive où tu blanchis ton âme !

La raison de cette fête, c'est que le Christ en ce jour confesse clairement qu'Il est le Messie, c'est-à dire l'Oint (messa, en hébreu, c'est l'huile). Et c'est pourquoi la présente fête a trouvé place dans la semaine de la Mi-Pentecôte. En outre, le dimanche précédent, le Christ opérait un miracle à la Piscine probatique. Ici, c'est au puits de Jacob que Jésus S'entretient avec une femme, ce puits que Jacob lui-même a fait creuser et qu'il a donné à son fils Joseph.

Le lieu était d'importance, car près du mont Somôr les Samaritains habitaient de nombreuses villes.

Le Christ entra donc à Sichar, là où Jacob avait habité jadis, avec sa fille Dina et ses autres enfants. Sichem, le fils de Emmor le Horrite (Hamor le Hivvite), l'ayant désirée, fut avec elle en lui faisant violence.

Le cinquième dimanche de Pâques, nous célébrons la fête de la Samaritaine
A la suite de quoi ses frères, courroucés et indignés, sortirent aussitôt contre la cité, où ils tuèrent tous les mâles, y compris Sichem et son père Emmor. Quant à Jacob, il demeura en ce lieu et y creusa le puits en question.....Suite

Un extrait du commentaire de l'évangile de la Samaritaine, dans les Homélies sur l'Evangile de Jean

11. Jésus lui dit : Donnez-moi à boire ; car ses disciples s’en étaient allés en ville pour acheter de quoi se nourrir. Or, cette femme Samaritaine lui dit : Comment se fait-il qu’étant Juif vous me demandiez à boire, à moi qui suis Samaritaine ? car les Juifs ne communiquent pas avec les Samaritains . Vous le voyez, c’étaient des étrangers pour les Juifs : ceux-ci ne voulaient pas même se servir des vases qui étaient à leur usage. Et comme cette femme portait avec elle un vase pour puiser de l’eau, elle s’étonne qu’un Juif lui demande à boire. Car les Juifs n’avaient pas coutume de le faire. Mais si Jésus lui demandait à boire, c’était en réalité de sa foi qu’il avait soif.

12. Enfin quel est celui qui lui demande à boire? Ecoute, l’Evangéliste va le dire : Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu et quel est celui qui te dit : Donne-moi à boire, peut-être lui en aurais-tu demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. Il demande et il promet à boire. Il a besoin en tant qu’il demande ; et chez lui il y a surabondance, puisqu’il doit satisfaire tous les désirs. Si tu connaissais le don de Dieu. Le don de Dieu, c’est le Saint-Esprit. Mais il parle à cette femme à mots couverts, et peu à peu il entre en son coeur : peut-être même l’instruit-il déjà. Où trouver une exhortation plus douce et plus engageante ? Si tu connaissais le don de Dieu et quel est celui qui te dit : "Donne-moi à boire, peut-être lui en aurais tu demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive". Jusqu’ici il tient en suspens l’esprit de cette femme. Dans le langage ordinaire on appelle eau vive celle qui sort de la source. Quant à la pluie qu’on recueille dans des bassins ou des citernes, on ne lui donne point le nom d’eau vive. L’eau vive est celle qui coule de source et qu’on puise dans son lit. Telle était l’eau de la fontaine de Jacob. Que lui promettait donc celui qui lui en demandait ?

Le cinquième dimanche de Pâques, nous célébrons la fête de la Samaritaine
13. Cependant cette femme ainsi tenue en suspens lui dit : Seigneur, vous n’avez pas de vase pour puiser, et le puits est profond. Reconnaissez à cela ce qu’elle entendait par eau vive. Elle entendait l’eau de la fontaine de Jacob. Vous voulez me donner de l’eau vive, mais le vase pour la puiser je l’ai entre mes mains, et il vous manque. Cette eau vive, elle est ici, comment pouvez-vous m’en donner ? Elle ne comprend pas les choses dans le vrai sens : elle en juge encore d’une manière charnelle ; et, toutefois, elle frappe d’une certaine manière pour que le maître lui ouvre la porte encore fermée. Elle frappe par son ignorance, non par ses désirs, elle était digne de la pitié du Sauveur, mais pas encore de ses instructions. Suite

***

Спаситель сидел, утомившись от пути, у колодца Иакова. Пришла женщина-самарянка набрать воды и, когда Господь сказал ей: “Дай Мне пить,” то получил холодный, отчужденный ответ: “Как Ты, будучи еврей, просишь пить у меня, самарянки?” Это, собственно, отказ. Дальше добавлено: “ибо иудеи с самарянами не соприкасаются.” Но тут не совсем ясно: слова ли это самарянки, добавочные, или евангелист написал для пояснения читателю. Так или иначе, несмотря на этот почти отказ, на эту холодность и отчужденность ответа, Господь не прекратил беседу с ней. Уже после Его следующих слов, мы видим, как тон речи этой самарянки резко изменился. Он ей сказал: “Если бы ты ведала дар Божий и Кто говорит с тобою, ты бы сама просила у Него, и Он дал бы тебе воду живую.” Оказалось, что хотя эта самарянка была большая грешница, как видно из дальнейшего, но под корой страстей и греха билось живое сердце....читать здесь


Commentaires (-7)
1. Vladimir G: STE PHOTINE AU PUITS le 27/05/2019 12:21
C'était hier le "Dimanche de la samaritaine", et le récit de la rencontre de Jésus avec cette femme au Puits de Jacob (voir l'Évangile selon Saint Jean IV, 5-42) est bien connu, dans la mesure où, mine de rien, Jésus en prend à son aise avec plusieurs tabous sociaux de son époque.

En effet, il parle seul à seul avec une femme.
Il parle avec une femme qui lui est inconnue.
La femme en question n'est pas juive, mais samaritaine, c'est-à-dire, à la fois métèque[1] et hérétique.
Enfin, cette femme a mené une vie affective agitée…
Et Jésus ne rechigne pas à causer religion, et même théologie avec elle.

Mieux ! Il lui annonce tout de go qu'il est, lui, le Messie attendu.

Du coup, cette "Samaritaine" – qui est tout de même allée évangéliser sa cité de Sychar – a reçu un nom : "Photine", la "lumineuse" et se trouve souvent qualifié d'Apôtre

Aussi, cet épisode marquant a été représenté dans les catacombes romaines : à St Pretextat, à St Callixte, et – celle que j'ai mis en tête de ce billet – à la catacombe de la Via Latina.[2]

Et une fois n'est pas coutume, je renvoie vers une page du site de Jean-Michel consacrée à cette bonne Ste Photine… ou Ste Claire

[1] Les samaritains étaient considérés comme métèques dans la mesure où ces "mal-croyants" étaient considérés comme les descendants de populations déportées par les assyriens.

[2] On notera le Christ glabre, typique de la première période iconographique
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