Le jubilé de la signature de l’acte canonique rétablissant l’unité de l’Église russe sera célébré en mai 2012

Parlons D'orthodoxie

Préparatifs de la célébration du cinquième anniversaire du rétablissement de l'unité de l'Eglise orthodoxe russe.

Le 2 février 2012, en la résidence patriarcale officielle au monastère Saint Daniel à Moscou, a eu lieu une rencontre du patriarche Cyrille de Moscou avec le métropolite Hilarion de New York, primat de l’Église russe Hors-Frontières. Dans le cadre de celle-ci ont été discutées les questions liées à la prochaine célébration du cinquième anniversaire de la signature de l’acte canonique rétablissant l’unité de l’Église russe. Le patriarche Cyrille a chaleureusement salué le métropolite Hilarion, soulignant l’importance du futur jubilé pour le renfoncement de l’unité ecclésiale. Un groupe de travail a été constitué pour discuter de ces questions. Il s'est réuni à Moscou en novembre 2011.
"Nous espérons,- a précisé le métropolite Hilarion,- venir en Russie afin d'y célébrer avec l'ensemble des fidèles cet important anniversaire".

The Patriarch Meets With the First Hierarch of the Russian Church Abroad

On February 2, 2012, His Holiness Patriarch Kirill of Moscow and All Russia met with His Eminence Metropolitan Hilarion of Eastern America and New York, First Hierarch of the Russian Orthodox Church Outside of Russia, at the Patriarchal Residence at Danilov Monastery in Moscow. They discussed matters pertaining to the upcoming fifth anniversary of the signing of the Act of Canonical Communion.

The head of the Russian Orthodox Church expressed his heartfelt greetings to Metropolitan Hilarion, stressing the importance of the coming anniversary in strengthening church unity. These celebrations will take place in May 2012. The signing of the Act of Canonical Communion took place on May 17, 2007, in Christ the Savior Cathedral....Press Service of the Patriarch of Moscow and All Russia

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2 февраля 2012 года в официальной Патриаршей резиденции в Даниловом монастыре состоялась встреча Святейшего Патриарха Московского и всея Руси Кирилл с митрополитом Восточно-Американским и Нью-Йоркским Иларионом, Первоиерархом Русской Зарубежной Церкви. В ходе встречи обсуждались вопросы, связанные с предстоящим празднованием пятилетия подписания Акта о каноническом общении.

Предстоятель Русской Православной Церкви, сердечно приветствуя митрополита Илариона, подчеркнул важность грядущего юбилея для утверждения церковного единства.

В преддверии празднования пятилетия исторического события была создана рабочая группа для обсуждения вопросов укрепления церковного единства, учрежденная Святейшим Патриархом Кириллом с учетом поступившего обращения членов Архиерейского Синода Русской Зарубежной Церкви. Первое заседание рабочей группы состоялось в Москве в ноябре 2011 года.

Первоиерарх Русской Зарубежной Церкви проинформировал Его Святейшество, что Архиерейский Синод проводит подготовку к празднованию. «Мы надеемся с Вашего благословения прибыть в Россию в сам юбилей и разделить со всей паствой здесь пятилетие восстановления нашего единства», — сообщил митрополит Иларион.

Празднование юбилея пройдет в мае 2012 года. Подписание Акта о каноническом общении состоялось 17 мая 2007 года в кафедральном соборном Храме Христа Спасителя.

Пресс-служба Патриарха Московского и всея Руси


Commentaires (2)
1. vladimir le 04/02/2012 21:31
Il faut rappeler que ce 5ème anniversaire marque aussi la fin d'une période transitoire prévue par l'acte d'union. Un "groupe de travail pour le renforcement de l'unité de l'Eglise" avait été constitué l'an dernier et sa première réunion avait eu lieu à Moscou en novembre 2011. Sous la présidence de Mgr Hilarion de Volokolamsk ce groupe de travail réunit six représentants de hauts niveau du patriarcat et autant pour l'EORHF. Les participants avaient dressé le bilan des cinq année écoulées, étudié la situation de coopération au plan local et jeté les bases du programme de la commémoration du 5ème anniversaire de l'acte d'union. (cf. http://www.patriarchia.ru/db/text/1679001.html).
2. vladimir le 05/02/2012 18:30
Extrait de l'entretien avec l’archiprêtre George Mitrofanov sur la réunification du Patriarcat de Moscou et de l’EORHF publié dans le numéro de février 2008 du mensuel orthodoxe Kifa (Céphas).

... Au lendemain de la signature de l’Acte de réunification j’ai entendu ces mêmes propos de la bouche des prêtres de l’Eglise Hors Frontières : « Nous aurions dû nous réunir au début des années 1990. » Malheureusement, cela n’a pas eu lieu. Alors, on avait quelque chose de diamétralement opposée. Et maintenant, parlant de ce qui a eu tout de même lieu lors de la fête de l’Ascension de 2007, je puis dire que cet événement était mûr depuis longtemps et commençait même à dépasser le stade de la « maturité ». Il me semble que dans cet événement s’est reflété l’état général de notre vie ecclésiale. De nombreux problèmes dont nos lointains prédécesseurs étaient bien conscients ne sont plus ressentis comme des problèmes, sont tout simplement ignorés, ou bien encore le fait même de les poser est perçu comme un signe de défiance, un doute jeté en sur la bonne marche de nos affaires, qui, de fait, ne vont pas si bien que cela.

Nous devons nous souvenir que l’Eglise Hors Frontières du 21e siècle, n’est plus l’Eglise Hors Frontières des années 20 ou 30 du 20e siècle. Nous avons à faire, et il faut que cela soit dit clairement, surtout du point de vie de la vie religieuse de l’Occident, à un groupe religieux marginal parmi beaucoup d’autres. C’est ainsi que se sont perçus eux-mêmes toujours davantage ce qui se sont retrouvés hors frontières. L’idée que rester des chrétiens russes orthodoxes est impossible sans la Russie, sans lien avec l’Eglise de Russie, était une évidence pour les pères fondateurs de l’Eglise Hors frontières. Mais cette idée ne se manifestait qu’avec beaucoup de peine dans les actions de la hiérarchie hors frontières à la fin des années 1980 et dans une large mesure au milieu des années 1990. Je me souviens du sentiment sans doute le plus fort que j’ai éprouvé le jour de notre réunification, quand nous nous tenions dans l’église du Christ Sauveur les uns en face des autres, cinquante-quatre membres du clergé de chaque côté. Une pause était intervenue pendant l’attente de l’arrivée du patriarche Alexis, du métropolite Laure et du président Poutine. A ce moment beaucoup d’entre nous avions déjà fait connaissance : nous échangions des regards, des saluts, des sourires. On avait le sentiment que la réunification de deux branches inséparables de l’Eglise de Russie s’opérait secrètement.

Nous regardant les uns les autres, nous pouvions désormais nous détacher des stéréotypes. Ils n’étaient déjà plus ce qu’avaient été leurs prédécesseurs. Nous-mêmes sommes très différents de ceux qui ont été glorifiés comme néo-martyrs. Nous sommes autres, et en même temps nous sommes les mêmes, nous sommes dans l’Eglise orthodoxe de Russie, un groupe religieux minoritaire, et pas seulement en Europe ou en Amérique. En réalité, dans notre pays aussi, si l’on parle en termes de chrétiens actifs, qui pratiquent et qui communient, nous sommes une minorité. Pouvons-nous, étant minoritaires non seulement en Occident, mais aussi dans cette Russie qui fut jadis orthodoxe, nous permettre le luxe de rester isolés de ceux qui, en réalité, n’ont plus aucune objection de fond ni théologique, ni politique, ni historique contre nous. Voilà pourquoi, pour moi aussi, cette réunification est un événement très lumineux, très naturel, mais malheureusement pas aussi significatif qu’il aurait pu l’être au début des années 1990.

Nous devons tenir compte du fait qu’au cours des années 1990 l’EORHF a continué à s’appauvrir en hommes, perdant toujours plus cette nature unique, qui avait ses côtés lumineux et ses côtés sombres, ce visage « hors frontières », « karlovtsien » unique, qui nous repoussait par certaines de ces aspects, mais nous attirait très fortement par d’autres. La foule des émigrés de la quatrième vague, des émigrés économiques des années 1990, qui ont inondé les paroisses de l’EORHF, les a forcés à comprendre enfin cette vérité qu’il était pour eux le plus difficile de comprendre : que la Russie orthodoxe, dont la mémoire les faisait vivre, n’existait plus. La Russie qui existe est un tout autre pays, dans lequel, eux comme nous, représentants du Patriarcat de Moscou, avons beaucoup de mal a trouver notre place historique.

Actuellement il nous faut entreprendre un combat pour la restauration de la Russie. Pas au plein sens du mot : au plein sens du mot, la Russie historique ne peut plus être restaurée. Beaucoup d’entre eux ont vécu du rêve que lorsque le grand miracle s’accomplirait, et que le communisme s’effondrerait, apparaîtrait le pays dont leur parlaient leurs grands parents. Un tel pays n’apparaîtra plus jamais, mais ce que sera la Russie nouvelle dépend dans une grande part de nous. Quel élément prévaudra en elle : le russe ou le soviétique, la Troisième Rome ou le Tiers monde ? Autrement dit : la Russie postsoviétique ne deviendra-t-elle pas un pays du tiers monde, ou un pays sans histoire, un pays détaché de son histoire ? Et ce problème, celui de la perte de l’identité historique, ils l’ont rencontré avec surprise quand ils sont entrés en contact avec la quatrième émigration. Ils ont senti que ces gens très largement sécularisés et parfois à demi-païens, qui espéraient en quittant la Russie s’assimiler en Occident, mais se trouvaient provisoirement forcés, pour des raisons d’adaptation psychologique, de soutenir les anciens stéréotypes russes en fréquentant les églises, que ces gens n’étaient pas pour eux des alliés pour la sauvegarde de ce qu’on appelle l’orthodoxie russe. Ils ont compris qu’ils ne pouvaient avoir qu’un seul allié : l’EOR PM. Leurs voyages au cours des années 1990, leurs rencontres avec nos prêtres et nos chrétiens leur a permis de sentir ce que beaucoup d’entre eux ne comprenaient pas auparavant : qu’ils n’avaient pas d’autre allié dans la sauvegarde de la tradition orthodoxe ecclésiale russe. Ils ont compris cette évidence. C’est pourquoi lorsque nous nos tenions dans l’église du Christ Sauveur, il y avait ce sentiment : « enfin nous nous tenons les uns en face des autres pour être ensemble ».

Ils sont aussi des gens divers et imparfaits, et nous regardant les uns les autres, nous comprenions que nous avions des reproches à nous faire. Mais tout cela est passé au second plan, parce que nous avons tout d’un coup compris toute la lourdeur de la tâche qui nous attendait. Vous venez de nommer l’église du Christ Sauveur « symbole de repentance ». Pour moi, elle n’est rien de tel. J’ai à son endroit des sentiments ambivalents. J’ai parfois l’impression que si cette église a été construite sur une telle échelle, d’une manière si pompeuse, avec de tels donateurs, c’est pour nous éviter le travail de repentance historique. Quoi qu’il en soit, pour eux c’était un témoignage visible de ce qu’en Russie s’étaient produits les changements dont rêvaient leurs pères fondateurs, ces changements après lesquels ils estimaient qu’il serait de leur devoir de rentrer en Russie. C’est pourquoi la réunification, un événement incontestablement heureux, m’a cependant fait comprendre à quel point était impossible la tâche du retour de notre pays et de notre peuple dans sa masse essentielle vers l’Eglise orthodoxe. Et là, nous devons bien sûr nous unifier.
Je dois m’arrêter sur un point important. Ils ont réellement perdu leur visage unique de Russes hors frontières. Ils sont déjà autres. Nous devons reconnaître que, pas plus que nous, ils n’ont su conserver pleinement le style culturel, psychologique, qui, par exemple, m’attirait tant dans la façon d’être des émigrés russes de la première vague.
En effet, les membres de la première émigration ont souvent pu vivre jusqu’à la vieillesse et transmettre quelque chose à leurs enfants. Ici les gens de cette espèce étaient éliminés à la première génération. Mais malheureusement trop de générations se sont succédé, pour que ce caractère unique se maintienne. On peut dire que pour la renaissance chrétienne ce n’est pas le problème le plus important. C’est sans doute vrai en principe. Mais pratiquement il n’existe pas d’autre voie dans la vie orthodoxe que celle d’une vie profondément immergée dans le contexte de la vie culturelle et historique de son peuple.

Et j’ai ressenti à un certain moment comme important le fait que les « hors frontières », dont beaucoup ont toujours de sérieux griefs contre nous, aient choisi de passer outre. Parce que pour eux il était très important de conserver l’Eglise Orthodoxe de Russie. J’attache une grande importance à cette sorte de désintéressement des hors frontières. Par ce qu’effectivement ils n’ont rien exigé au cours des pourparlers. Ils auraient pu demander que la décision au sujet de la réunification soit prise non pas au niveau du Synode, mais à celui du Concile de l’Eglise Orthodoxe de Russie. Ils auraient pu poser comme condition l’élaboration de statuts communs se rapprochant davantage de l’esprit de leurs statuts. Et cela d’autant plus que leurs statuts sont bien plus conformes aux décisions du Concile local de 1917-1918, que chacun s’accorde pour reconnaître comme le concile le plus important de toute l’histoire moderne de l’église russe. Ils ne l’ont pas fait. Ils n’ont même pas tenté d’obtenir pour le métropolite Laure une place de membre permanent du Synode. Tout cela tient à leur détermination à s’inclure rapidement dans le processus de coopération.
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L’archiprêtre George Mitrofanov, né en 1958, est historien de l’église, professeur d’histoire ecclésiastique à l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, membre de la Commission synodale pour les canonisations
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