Le patriarche Cyrille: "Grâce au souhait de Monseigneur Jean, l'Eglise russe est définitivement redevenue unie"

Parlons D'orthodoxie

A la fin de la divine liturgie célébrée le 15 septembre en l'église Sainte Olga à Moscou le patriarche Cyrille a commenté la décision de Monseigneur Jean, responsable de l'archevêché de l'Europe de l'ouest, de son clergé et de ses paroisses quant à leur union avec l'Eglise orthodoxe russe

A regarder absolument >>>VIDEO

"Hier, le 14 septembre, jour de l'Indiction, début de la nouvelle année ecclésiastique, un événement remarquable s'est produit: l'archevêque Jean m'a fait connaître son souhait de rallier l'Eglise orthodoxe russe. Ce souhait met fin à la division de la dernière partie de l'Eglise russe qui jusqu'à présent était restée dans l'isolement. La tragédie de la révolution, de la guerre civile et de la division de notre Eglise, de notre peuple a pris fin". Lien

Le patriarche Cyrille:
2016 à Ste Geneviève des Bois : Visite patriarcale à l'occasion de la Consécration de la Cathédrale orthodoxe russe


Commentaires (21)
1. Михаил le 16/09/2019 08:11
Dommage que la vidéo soit accessible uniquement par Facebook. Lorsqu''on refuse de faire partie de ce réseau aux multiples et graves défauts, on ne peut pas visionner...
2. père Joachim le 16/09/2019 08:18
Jean 17, 21 Le souhait de Sa Sainteté a rejoint la Prière du Seigneur et on ne peut se réjouir de ce jour de pacification et d'unité retrouvée, pour que " le monde croie".

Plaise à Dieu que les acquis riches et nombreux acquis par un siècle de vie ecclésiale au cours du quel "l'Esprit à parlé à l’Église " soit à présent préservés comme le bien de l’Église Universelle qui demeure en ce lieu.
3. Pélagie le 16/09/2019 11:11
pour Михаил

ci-dessous le lien - je ne pratique pas face-book et j'ai pu regarder

https://www.facebook.com/nikita.krivocheine.1/videos/1308854685950864/


4. justine le 16/09/2019 11:34
Je me réjouis de faire part a P.O. et a vous tous qu'en ce debut de la nouvelle Année Ecclésiastique, avec l'aide de Dieu, j'ai quitte la Grèce et suis revenue en Suisse dont je suis originaire, afin de pouvoir moi aussi joindre l'Eglise Russe.
5. Marie Genko le 16/09/2019 14:51
Chère Justine,

Je viens de lire votre message N°4 et il me semble que vous avez pris une décision très importante ?
Que le Seigneur vous protège et vous bénisse.
J'espère que vous pourrez continuer à témoigner sur P O pour notre plus grand bien à tous.
Avec tout mon respect et mon admiration.

Bien à vous en Christ Marie
6. N.Rehbinder le 17/09/2019 08:26
Quelqu’un aura-t-il la gentillesse de traduire l’intégralité du texte en français? Peut-être est-ce déjà fait pour les nombreux intéressés ne comprenant pas un mot de russe 😅 Merci
7. père Joachim le 17/09/2019 11:45
Quand on a UN évêque canonique on est unit à tout l'épiscopat universel.
Mon évêque c'est Monseigneur Emmanuel et dans l'eucharistie le visage du Christ qui m'octroie par lui ce Mystère, a bien souvent le visage de Cyril de Moscou.

... et quand la tentation me souffle des analyses "raisonnables", des sentiments "bestiaux" et des jugements négatifs, sur les uns et les autres, je sais parfaitement que cela n'est pas "orthodoxe" et ne vient pas du Christ Seigneur. LUI qui n'est pour nous tous que pardon et amour crucifié.

Mais comme il est dit : "à tout pêché miséricorde"

Un ami de beaucoup ici qui se posent même "en fils spirituel", ne peuvent ignorer son enseignement que je ne fais que retranscrire pour mémoire.
8. Le patriarche Cyrille à propos de la réunification des trois branches de l’Eglise russe le 17/09/2019 16:04
№ 6 pere N.Rehbinder
Et voici
Le patriarche Cyrille à propos de la réunification des trois branches de l’Eglise russe
9. Gabriel Matzneff: Élevez-vous, portes éternelles ! le 18/09/2019 13:53
Si je m'abandonnais à mon penchant, j'évoquerais régulièrement dans ces colonnes la vie de l'Église orthodoxe. Si je me tiens la bride courte, c'est parce que je sais que ce thème n'intéresse que peu de gens. La France, fille aînée de l'Église catholique romaine, est, si j'en crois les sociologues, de moins en moins catholique, de moins en moins romaine ; elle n'en devient pas pour autant plus orthodoxe et, si mes compatriotes ne lisent guère saint Augustin et Bossuet, je ne crois pas me tromper en observant qu'ils ne pas lisent davantage saint Jean Chrysostome et Florenski.

Dans la France de 2019, nous savons tous quelle est l'unique religion qui a le vent en poupe. Jetons sur ce sujet un voile pudique (le mot « voile » est de rigueur).

Nous autres, orthodoxes, qui en France sommes moins nombreux que les catholiques romains et les protestants, nous comptons pour du beurre. C'est comme cela depuis mon enfance, j'ai l'habitude. Ce nonobstant, en ces jours où, le 14 septembre, nous avons célébré une des plus grandes fêtes du calendrier liturgique, l'exaltation de la Croix, je désire publier la joie que tant de Français de confession orthodoxe éprouvent en apprenant que la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski, sise à Paris rue Daru, a été accueillie au sein de l'Église orthodoxe russe ; que prend fin une séparation née en 1931 des épouvantables persécutions que subissaient les chrétiens en Union soviétique, persécutions qui avaient contraint la majeure partie des évêques russes émigrés en France à se réfugier sous la protection du patriarche de Constantinople.

Un refuge qui n'était que provisoire. Il était entendu que, dès que les persécutions cesseraient, les paroisses russes rattachées au patriarcat de Constantinople retourneraient illico auprès de leur Église mère.

Dès le printemps 1988 où Gorbatchev avait téléphoné au patriarche Alexis pour lui annoncer que le cauchemar avait pris fin, que les camps de concentration et les asiles de fous où étaient enfermés les croyants ouvraient leurs portes, que l'Église allait promptement recouvrer la plénitude de ses libertés, je fus de ceux qui espéraient que les deux groupes qui, en raison des persécutions, s'étaient séparés de l'Église crucifiée, à savoir l'Église russe hors frontières, dont le siège est à Genève, et le groupe des paroisses dépendant de la cathédrale de la rue Daru, allaient sans tarder rentrer au bercail.

Pour dire la vérité, nous étions nombreux à penser qu'après la Seconde Guerre mondiale c'est précisément à cause des persécutions que les évêques russes réfugiés en France auraient dû décider de rejoindre leur Église bâillonnée, martyrisée. J'avais exprimé cette opinion dès janvier 1966 dans Le Monde. Le Kremlin était très sensible à ce qui se disait en Occident sur la liberté d'expression en Union soviétique ; il était conscient de ce que l'arrestation et la déportation au Goulag d'écrivains tels que Siniavski, Daniel et Brodski avaient en 1965 fait un immense tort au régime, des communistes français tels que le célèbre Aragon et René Andrieu, rédacteur en chef de L'Humanité, le lui avaient fait bien comprendre. Si l'Église orthodoxe russe avait alors disposé en France d'un exarchat puissant, de nombreux fidèles, cela aurait eu d'heureux effets sur la vie des orthodoxes de Russie, aurait contraint les Nabuchodonosor marxistes-léninistes à bémoliser. C'était si évident, j'avais beaucoup souffert du refus de la rue Daru de suivre cette voie.

L'Église de Russie étant à nouveau libre de prier, d'évangéliser, de bâtir des églises, de fonder des monastères, de publier des livres, de s'exprimer dans les médias, de participer pleinement à la vie spirituelle et sociale du pays, L'Église russe hors frontières fut la première à la rejoindre. Aujourd'hui, l'archevêché de la rue Daru suit cet exemple, alléluia ! Quelle magnifique nouvelle !

Lors de la consécration d'une église orthodoxe, le prêtre prononce ces mots : « Portes, dressez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles, et qu'entre le roi de gloire. » Il y a exactement 158 ans que Mgr Léonce, coadjuteur du métropolite de Novgorod et de Saint-Pétersbourg, prononça, au cœur de Paris, ces paroles sacramentelles. Ce fut en effet le 11 septembre 1861, vigile de la fête de Saint-Alexandre-Nevski, que fut consacrée la cathédrale de la rue Daru. Quatre ans plus tôt, l'achat du terrain, dans l'ancien parc Beaujon, par le père Joseph Vassilieff, aumônier de l'ambassade impériale russe, avait pu être réalisé grâce à une souscription internationale : le premier donateur en fut l'empereur Alexandre II, qui apporta, sur sa cassette personnelle, un don d'un montant de 150 000 francs-or. Des Russes de Paris, des Français, des Grecs, des Serbes, des Roumains, des Bulgares, des Arabes, des marchands de Nijni-Novgorod, participèrent à cette souscription. Les dons varièrent, dit la chronique, des 100 000 francs d'un commerçant grec aux 20 centimes d'un étudiant russe de la Sorbonne.

Église de l'ambassade de Russie en France jusqu'à la chute de la monarchie, propriété de l'État russe (à l'instar de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice), la cathédrale fut par trois fois menacée dans son existence même : en 1950, puis en 1963, d'importants travaux de réfection avaient été opérés ; à la fin des années 1970, la maladie de la pierre, les intempéries, la croissante pollution dégradèrent à nouveau le dôme central, les coupoles, les voûtes, les arcs trilobés et une des croix qui surplombaient l'édifice tomba. Chaque fois, la cathédrale, visible symbole de la beauté liturgique et spirituelle de la foi orthodoxe, de l'art architectural russe, triompha de ces épreuves.

Et voici que ces successives restaurations, si nécessaires, ont été le 14 septembre 2019, jour de la fête de l'exaltation de la Croix, couronnées par la plus importante de toutes : la restauration de l'ordre canonique, le retour de notre belle cathédrale au sein de son Église mère. Une querelle juridictionnelle dans laquelle, tel Obélix dans la potion magique, les Français de confession orthodoxe étaient plongés depuis leur enfance, et qui souvent empoisonna la vie de nos paroisses, s'achève enfin. Nunc dimittis servum tuum, Domine, diraient, s'ils étaient à notre place, nos frères catholiques romains. Il était temps !
10. Olia le 18/09/2019 15:30
Chers Frères et Soeurs, je n'ai aucune envie de perdre mon temps et mon énergie à combattre la tribune de Bernard Henry-Lévy ni les multiples mini-tribunes de cet écrivain que l'on nous reproche déjà alors nous, chrétiens orthodoxes sincèrement attachés à notre Foi, n'y sommes pour rien. C'est encore Monsieur N.K. qui le publie ici ? Puis-je espérer une réponse de la part de P.O. ?
11. Jonas le 18/09/2019 22:11
Je ne voudrais pas gâcher la fête, mais nous assistons, de la part de TOUS les protagonistes de cette affaire, à une étrange réécriture de l'histoire, au point que je ne sais sur quel fil mettre ce commentaire : tout le monde semble avoir opportunément oublié qu'il y a déjà eu réunification de Daru au PM en 1946, sous l'égide du métropolite Euloge. Les uns, qui veulent absolument présenter leur héros comme celui qui a toujours su préserver la liberté de l'Archevêché vis-à-vis du PM, semblent considérer qu'il s'agissait d'une "erreur de vieillesse" et étendent un voile pudique sur cet épisode, les autres un voile tout aussi pudique mais pour les raisons inverses : savoir qu'une fois déjà, tout un Archevêché a suivi avec enthousiasme son évêque au PM... puis l'a amèrement regretté et fait machine arrière toute après son décès, pourrait en amener certains à réfléchir... Cela dit, je ne suis pas spécialiste de l'histoire de l'Archevêché, et il se peut que mon résumé des événements soit quelque peu caricatural : quelqu'un pourrait-il nous éclairer ?
12. Anne B. le 19/09/2019 01:16
Olia, on ne comprend rien à ce que vous ecrivez.
Que vient faire BHL ici ?
Et s''il s''agit du texte du post 9 c''est un tres beau texte et si vous n''êtes pas d''accord avec, d''autres le sont et sont très heureux de le voir publié !
13. André G. le 19/09/2019 08:49
@poste 11:
Cher Jonas,
personne, au moins du côté du Patriarchat de Moscou et concernant ceux qui ont oeuvré pour une solution canonique et, à ne pas oublier, spirituelle, si je peux dire, n'a écarté ce retour de l'an 1945/1946 de l'archevêché au Patriarchat de Moscou. Cela fait partie du résumé du Patriarchat de Moscou concernant la décision d'accepter l'archevêque Jean et ceux qui le suivront sous l'omophore de celui-ci. Il faut néanmoins replacer cette épisode dans le contexte de la réalité d'alors: le métropolite Euloge n'a jamais voulu se séparer de son église-mère puisque ce lien canonique était pour lui aussi et avant tout un lien spirituel, et cela semble difficile à assumer aujourd'hui, aprés des décennies d'une vie presque bienheureuse. Le métropolite Euloge n'a jamais voulu la séparation du Synode de Karlovtsy, hostile à la coéxistence forcée de l'église russe et de l'état soviétique, mais c'est vu octroyer une décision de ce Synode karlovtsien détruisant sa légitimation écrite de la part du patriarche Tikhon de Moscou et renouvelée depuis, le nommant évèque canonique de l'Europe Occidentale. C'était justement l'attitude karlovtsien d'extrême dureté envers l'église russe (ou plutôt envers le régime communiste mis en relation étroite avec les évèque russes) à l'époque qui avait provoqué au fond la scission du corps ecclesial de souche russe hors des frontières russes. Je crois sincèrement qu'on ne peut pas comparer le retour du métropolite Vladimir en 1946 sous l'omophore du Phanar avec la situation d'aujourd'hui: ce retour était, peut-être, motivé par une mise en oeuvre extrême de la part des puissants soviétiques de vouloir abuser d'une certaine autorité de l'église russe pour ses fins... Et le diocèse de Daru ne pouvait pas tolérer un tel comportement de la part des autorités civiles de l'Union soviétique, totalement opposé aux fondements ecclésiales et chrétiens, en plus. C'est, au moins, beaucoup trop dur d'apostropher le métropolite Euloge de "débile" et de trop vieux: il était très conscient de la situation difficile et il voulait, au moins d'après ses Mémoires, une vie chrétienne et orthodoxe d'allure authentique et féconde. Cela ne marche pas sans enracinement véritable et sans reconnaissance de ses propres racines - ce que voudrait, de mon avis, promouvoir notre archevêque Jean et avec lui, si je ne me trompe pas trop, une majorité de l'archevèché de Daru. C'est bien plus important aujourd'hui qu'une haine vieille de 80 ans envers les "Communistes" et envers "Poutine" (aussi réel que les derniers dans l'argumentation de certains, de mon avis).
Meilleurs sentiments en Christ!
14. Didier Veillat le 19/09/2019 09:31

@ Jonas
"une fois déjà, tout un Archevêché a suivi avec enthousiasme son évêque au PM... puis l'a amèrement regretté". En effet, cela devrait faire réfléchir au vu de l'enthousiasme sans retenue ici présent. Je ne pense pas le rattachement au PM inepte, mais est plus délicat cet engouement vers un "avenir radieux" fêté ici où l'on croit massivement (tout au moins est-ce l'apparence des choses) que la Russie orthodoxe est unifiée par sa présence active sur le sol français.
Je suis comme vous; j'aimerais être éclairé par cet activisme déporté de son territoire originel alors que la Russie n'est plus soviétique, et comprendre en quoi il unifie le monde russe.
S'il s'agit d'un fait missionnaire, il serait bien d'en expliquer les tenants et les aboutissants: missionnaire à destination de qui?

@ André G
Merci de vos explications éclairantes pour moi.
Une seule chose me "titille": Mgr Jean avait-il d'autre choix que d'entrer sous le PM? (le suicide archiépiscopal excepté). Il semblerait qu'il soit définitivement impossible de se poser la question qui semble pourtant légitime. Tant qu'il n'aura pas été répondu clairement à cette question, la situation restera ambiguë dans beaucoup d'esprits… dont le mien.
Je précise que je ne pense pas l'obéissance à Constantinople, qui est délétère, je crois que nous sommes tous d'accord là dessus.

Bien à vous.

Didier Veillat
15. Olia le 19/09/2019 11:28
Aussi tragique et difficile que fut l'Histoire à certains moment et à certaines époques, nous n'avons aucune raison de nous laisser décourager. Une fois de plus, je regrette l'acharnement des esprits "vindicatifs", souvent excessivement modernistes et hostiles à notre belle tradition russe (aussi petit que leur paraisse ce petit "t" !), mais aussi franco-russe. Nous devons aussi observer les signes du temps et, sans sombrer dans la suspicion, ne pas nous laisser induire en erreur par les lèvres ou plumes trompeuses de ce bas-monde. Pour décrire un exemple tout simple, l'avis soi-disant flatteur d'un personnage tellement étranger (...) à l'esprit de la sainte Église qu'il pourrait encourager la médisance, sinon de la diffamation à notre égard, me laisse indifférente tout en m'incitant à une très grande prudence.
16. Jonas le 19/09/2019 21:21
@André G., post 13 : Effectivement, le retour de Mgr Euloge au PM (en 1945 -dans l'euphorie de la victoire-et non 1946 comme je l'avais indiqué à tort ; 1946, c'est l'année de fondation de la ville nouvelle de Doubna, archétype de la ville "soviétique", qui n'existait pas dans l'ancienne Russie : pour la nostalgie, c'est raté !) est mentionné dans l'article intitulé "Le Saint-Synode...". Cela m'avait échappé : disons donc que c'est ici en France que cet épisode n'est que rarement évoqué... Nous avons subi depuis deux semaines une telle avalanche de communiqués et contre-communiqués, propositions et contre-propositions (plus une lettre commentant et démentant un texte que la plupart n'ont pas pu lire, avec un Conseil épiscopal qui se déchire, comme d'ailleurs plusieurs paroisses importantes -une majorité de 58%, cela signifie 42% de mécontents, et on passe à l'as, comme toujours, le vote blanc, qui doit pourtant signifier quelque chose ; encore cela ne concerne-t-il que les délégués, eux-mêmes élus à la suite d'un vote qui a pu faire des insatisfaits) que le paroissien "de base", surtout quand il n'est pas russe ou d'origine russe et ne se sent pas vraiment concerné par toute cette ferveur patriotique, est complètement perdu : les deux "camps" invoquent tantôt les Canons tantôt les statuts, selon ce qui les arrange sur le moment... Seigneur, aie pitié ! (je l'écrirai bien en slavon, mais je n'ai pas l'alphabet ad hoc 😉). Le seul point positif, c'est que l'Archevêque est à nouveau canonique: mais est-ce suffisant pour le suivre sans plus de garanties ?
17. Marie Genko le 19/09/2019 23:08
@ Didier Veillat message 14

La règle est qu'un patriarcat n'a pas le droit de se mêler des affaires intérieures d'un autre patriarcat.

Donc comment voulez-vous qu'une juridiction serbe, roumaine ou autre, se mêle des affaires du Patriarcat de Constantinople, qui a dissout l'Archevêché et lui a clairement donné l'ordre de se diluer dans les métropoles grecques.
Personne n'a voulu s’immiscer dans les affaires de Constantinople, par respect des Canons orthodoxes.
L'auraient-ils fait, ils auraient provoqué les foudres du patriarche Bartolomé.

Pour moi c'est là que le bât blesse.
Pourquoi Constantinople aurait-il seul la prérogative de régir la diaspora orthodoxe ?
N'est-ce pas justement ce que le Patriarche Bartolomé a essayé de démontrer en détruisant l'archevêché ?
18. Jonas le 20/09/2019 06:53
Post 16 (suite) : Je m'aperçois, à la relecture de mon post publié, que, concernant le slavon, j'ai utilisé un futur au lieu d'un conditionnel : lapsus prémonitoire ? 😉 A voir en relation avec l'interview de Mgr Savva (Toutounov), que plusieurs considèrent comme le successeur probable de Mgr Jean... Si donc quelqu'un pouvait nous faire la grâce de traduire ses propos, pour que nous sachions "à quelle sauce nous serons mangés", nous qui ne faisons partie ni de la première, ni de la deuxième, ni de la troisième EMIGRATION (mot qui semble revenir dans toutes les phrases de l'interview !). Merci d'avance...
19. André G. le 20/09/2019 08:55
@poste 16:
Cher Jonas, il me semble qu'on voudrait partir dans la même direction sans se comprendre pourtant. Le problème en cours n'est pas un problème des deux semaines passées ou des années passées depuis le Tomos de 1999; il me semble que le problème réside dans la conception même du corps ecclésial qu'est l'archevèché de par sa genèse. On ne sera pas plus "russe" par le fait qu'on ait un patriarche russe au lieu d'un patriarche turc - je ne suis ni russe, ni turc, ni grec! Il faudrait pourtant, de mon avis, regarder de plus près l'attitude de l'archevêque Jean: il ne s'agissait pas de choisir enfin le salut dans la personne du patriarche Cyrill, mais il s'agissait, peut-être, de se conformer aux nécessités urgentes au sein de l'archevèché. On avait considérablement saigné dans le passé à cause des petites guerres inlassables, et c'est, il me semble, un mauvais signe quand à la santé spirituelle. Le remède, si je comprend bien, pourrait être un seul "choix" (un mot qui est souvent employé, mais dans un sens plutôt "politique"): ce choix, si on croit notre archevêque Jean, devrait nous libérer en vue d'une vie chrétienne déchargée d'un malaise (une haine?) parfois idéologique et dépassé. On devrait choisir la vie en Christ avec toute sa responsabilité en choisissant non pas à la majorité absolue ou 2/3, mais à la majorité prêt pour ce vrai processus de croissance véritable. Vu le comportement d'une majorité du Conseil et d'une minorité de délégués furieusement contre la voie de l'évèque, qu'il faudrait donc écouter selon certains, on aurait pu perdre toute la bonne foi en l'homme, pourvu d'intelligence pourtant!!! La voie de notre archevêque me semble être une voie choisie en vue d'une guérison à petits pas vers la liberté véritable qu'on ne trouvera jamais sans la réconciliation. Le comportement du Phanar dans cette histoire n'est, peut-être, qu'une facon imprévue d'aide divine par le fait que nous avons un archevêque très soucieux d'une obeissance saine envers la tradition apostolique dans sa forme primitive: non pas les ethnies, non pas les pays et les nations, mais la paternité spirituelle (corrompue en quelque sorte par les changements souvent forcés de "église-mère` en notre cas) qui se fonde sur le Père par excellence, que nous appellons "Notre Père". Peu importe le "KGB existant à Moscou" ou "l'émigration" de deuxième ou dixième stade... Mais c'est seulement un avis personel, suite aux lectures approfondies de l'histoire et d'un voeux simple de retrouver la paix bien fondée pour tant de frères et soeurs.
Meilleurs sentiments en Christ!
20. Guillaume le 20/09/2019 10:22
L’archevêché d'Istanbul, je sais j'y vais un peu fort, ne peut exister qu'avec les diasporas. Ce n'est pas le minuscule troupeau de Turquie, et de quelques diocèses grecs.
21. Olia le 20/09/2019 10:43
@ Jonas : mais... si vous partez du principe que vous allez être mangés à telle ou autre sauce, même si l'expression est plutôt amusante, cela laisse supposer que votre perception des choses est plutôt négative. Je suppose que c'est plutôt là qu'il y a peut-être eu un "lapsus significatif". Si la ou les communautés francophones sont bien présentes, aussi peu nombreuses qu'elles puissent paraître à certains (en termes relatifs), difficile d'imaginer comment elles pourraient se laisser "bouffer" du fait de la très belle influence du slavon d'Église. Quant à Mgr Savva (Toutounov), il nous annonce très clairement que les spécificités linguistiques et calendaires des paroisses de l'Archevêché seront préservées. Ce que je regrette en revanche (localement), ce qu'on nous ait imposé, il y a quelques années, le nouveau style alors qu'à la base, la paroisse (située en région parisienne) était majoritairement russe.

L'adoption de ce nouveau style eut pour effet d'éloigner un nombre significatif de fidèles russes ou d'origine russe. Le recteur ajouta une inscription "explicative" : église de tradition "greco-russe"... or je pense pour ma part que l'église était plutôt franco-russe ; avec toute mon amitité pour le peuple grec !
22. Jonas le 21/09/2019 01:02
@Post 21: Chère Olia, Merci d'essayer de me rassurer. Mais ce serait encore mieux si quelqu'un sur ce site prenait la peine, pour mes semblables et pour moi, de traduire les propos de Mgr Savva qui, paraît-il, propose "des conditions très avantageuses". Mgr Jean, dans sa convocation à une assemblée pastorale le 28, écrit même que les conditions proposées dans la "gramata" seraient maintenues... Il est vrai que je suis d'un tempérament pessimiste et grincheux (je n'ai pas choisi le pseudo de Jonas pour rien !), mais mes prévisions se sont souvent hélas ! révélées juste dans le passé. Je ne demanderais pas mieux que de m'être trompé, et si le futur me donnait tort, je serai le premier à en être ravi et à rendre grâce à Dieu...

Désolé qu'on vous ait imposé un calendrier que vous ne désiriez pas. Pour ma part, j'ai toujours suivi le nouveau style et m'en suis bien trouvé, ne serait-ce que pour bénéficier des quelques jours fériés d'origine religieuse que notre République laïque nous laisse encore (Noël, le 15 août, l'Ascension quand notre Pâque coïncide avec la Pâque catholique/protestante, etc.). C'est appréciable quand on travaille : peut-être est-ce le cas de votre prêtre et la raison du changement ? De plus il est astronomiquement plus juste ; donc si Dieu est l'auteur de la création, c'est, me semble-t-il, Lui rendre hommage que d'essayer de suivre au plus près ses lois. Mais c'est un autre débat.
23. Olia le 22/09/2019 18:24
@ "Jonas" : je comprends qu'une traduction en français soit tout à fait souhaitable ; cela étant dit, je pense que cet évêque, Mgr Savva, est un responsable certes mais là, il fait office de porte-parole : il présente et explique.

Pour ce qui est de "l'homme qui travaille" à prendre en compte : certains changements artificiels et mal venus furent adoptés, très probablement, dans un but prioritaire autre que le travail (ou l'avantage des jours fériés) ; d'autres clercs (qui travaillaient également) ne souhaitaient pas imposer cette solution à leurs fidèles majoritairement russes (certains, serbes). Les arguments de ceux qui n'étaient pas attachés à la tradition russe ni serbe étaient : "La magie de Noël", avec les cadeaux bien sûr, sinon : "C'est plus pratique" ; "Il faut célébrer Noël en même temps que les catholiques, c'est important" etc. (j'ai rarement entendu évoquer l'avantage des jours fériés).

Par ailleurs, l'explication, à l'époque où cette "solution" fut imposée (il y a quelques années), était la suivante, je cite : "Parce que c'est LA métropole grecque" ; or il faut se rappeler l'histoire profondément russe de la petite paroisse (en tout cas, au moins jusqu'aux jours où "l'homme qui travaille" tenta d'introduire le nouveau calendrier) ; une paroisse qui faisait et fait encore partie de l'Archevêché : à l'époque, c'était l'Exarchat.

Néanmoins, l'argument qui servait ensuite à expliquer l'introduction du nouveau calendrier consistait à dire : "C'est à cause de LA métropole grecque". Cet argument fut cité, répété, inculqué ; du coup, certains furent par la suite assez surpris d'entendre dire qu'en réalité, l'Exarchat n'était point "LA Métropole grecque".

Ce fut quelques années avant la dissolution pure et simple de l'Exarchat par le Patriarcat oecuménique, dissolution suite à laquelle le P.C. invita les paroisses de tradition russe à s'assimiler à "LA métropole" (grecque du P.C.).

Comment ne pas nous rappeler, en outre, cet officieux chef de choeur, une dame qui nous imposait, dans une autre paroisse de tradition russe (H.-F.), cette assez surprenante "version française" d'une prière bien connue ("Взбранной воеводе...") : un texte selon lequel Constantinople "s'exclamait" ou "affirmait" : "Moi, Ta cité sainte... je..." ! ? Je me rappelle bien comment la dame en question nous expliquait, nous autres pauvres petits "russkoff-popoff" (je l'écris en souriant) que c'était normal ou logique "parce que Constantinople est la ville s a i n t e de l'Orthodoxie" - mais ne citait aucun texte original en grec à l'appui (un original qui aurait pu servir de texte-source pour une telle "version française")...
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