« Les russes n’ont plus peur de la religion ». Prêtre catholique

Parlons D'orthodoxie

Protestants, catholiques et orthodoxes : cette année, tous les chrétiens fêtaient Pâques le même jour. Il est rare que la résurrection du Christ soit fêté le même jour par les orthodoxes et les catholiques qui n’ont pas le même calendrier.

Elle est rare que cette fête commune soit possible parce que les chrétiens de différentes confessions n'ont pas le même calendrier. La dernière fois, les dates coïncidaient en 2011. La prochaine fois cela se produira en 2017. Le pape François s’est justement appuyé sur cette célébration commune pour adresser une prière à l’Ukraine, qui reste actuellement au seuil de la guerre civile. Dans son message urbi et orbi il priait pour « inspirer des initiatives de pacification en Ukraine … pour que les parties intéressées, soutenues par la communauté internationale, entreprennent tout son effort pour empêcher la violence et construire, dans un esprit d’unité et de dialogue, l’avenir du pays ». Père Michaël John Ryan, prêtre irlandais de la paroisse Notre-Dame de l'Espérance à Moscou nous parle de cette fête religieuse. Suite La Voix de la Russie


Commentaires (1)
1. Vladimir.G : "Le dernier gardien de la culture et des valeurs européennes" le 17/05/2014 10:28
"Un Russe, ou plutôt une personne appartenant au monde russe, pense d'abord et avant tout qu'un homme a une haute destinée morale. Les valeurs occidentales sont (à l'inverse) que la réussite se mesure à la réussite personnelle" a dit le président Poutine lors de sa séance de questions-réponses télévisées jeudi 17 avril 2014.

La place que prend de plus en plus l'Orthodoxie dans la société russe ne peut être comprise en Occident. Le très controversé "Médiapart" publie une tribune du journaliste Antoine Perraud, dont la connaissance de la Russie n'a jusque là jamais été remarquée: dans "La diagonale orthodoxe de Vladimir Poutine" il renouvelle la vieille thèse qui faisait dire à Zbigniew Brzezinski dans les années 1990-2000 que l'Orthodoxie était le principal ennemi des Etats Unis (1). "Le Kremlin, redoutant l'encerclement, écrit M. Perraud, est à nouveau tenté de se protéger derrière des États transformés en glacis. L'espace religieux orthodoxe européen offre un écrin géopolitique alléchant. Un «rideau de foi» va-t-il s'abattre à travers le continent ?"

Alexandre Latsa, journaliste français qui vit en Russie, livre une analyse plus intéressante car plus proche de la réalité du terrain, qu'il connait directement, dans "La Russie par delà l'Europe" (2) En voici la conclusion (les titres sont de l'auteur).

LE RETOUR DE L’IDEOLOGIE EN RUSSIE ?
… Le ministère de la Culture (dirigé par Vladimir Medinski) est chargé de l’élaboration d’une nouvelle politique culturelle (3) qui permet de mieux comprendre le contour civilisationnel que la Russie souhaite s’attribuer et donc la direction que devrait suivre sa géopolitique du futur proche.



Axé sur le thème global « La Russie n'est pas l’Occident, l'Europe ni l’Orient », le rapport définit la Russie comme une civilisation distincte, avec ses modes de fonctionnements propres, comme une civilisation complexe et multiforme.

LE MONDE RUSSE : NOUVELLE EURASIE ?
Longtemps, le critère de référence d’opposition à l’Occident était l’Eurasisme.
Un concept à multiples facettes servant à démontrer la particularité civilisationnelle russe. Ce concept qui est réapparu au sein des élites russes depuis le début des années 2000 semble s’imbriquer au sein du monde russe que l’on peut assimiler au monde de l’Est dans ses dimensions majoritairement slaves et orthodoxes.
Le statut de Russien (Rossianin) créé par les autorités russes au cours des années 90 semble sur le point de disparaître, remplacé en quelque sorte par la réaffirmation de la « Russité » au sens large. Cette Russité semble basée sur le « Monde russe », concept qui semble visiblement définir la sphère d’influence que la Russie souhaite vraisemblablement développer et travailler.

Peut-on parler d’Eurasie restreinte (des Balkans orthodoxes à l’extrême Orient russe en passant par le Caucase et la Sibérie, soit l’Eurasie intérieure) pour définir en gros le contour de ce monde russe et les plausibles sphères d’influence en son sein de la Russie et de l’Union Douanière ?

LE CHRISTIANISME ORTHODOXE COMME CIMENT DU « MONDE RUSSE » ?
Enfin, mais peut-être surtout, Vladimir Medinski a rappelé un point cardinal de la rupture civilisationnelle totale avec l’Occident qu’est le retour au christianisme. Comme il l’a affirmé : « La Russie sera peut-être l'un des derniers gardiens de la culture européenne, des valeurs chrétiennes et de la véritable civilisation européenne ».

Une imbrication des valeurs chrétiennes au sein d’un monde russe en parfaite adéquation avec la définition donnée par Vladimir Poutine quant à la substance religieuse du citoyen de ce monde russe. D’après le président russe, dont le rapport emprunte nombre de concepts, « Un Russe, ou plutôt une personne appartenant au monde russe, pense d'abord et avant tout qu'un homme a une haute destinée morale. Les valeurs occidentales sont (à l'inverse) que la réussite se mesure à la réussite personnelle ».

(1) InV.I. Jakunin, V. Bagdasarjan, S.S. Sulakšin, "Novye technologii bor’by s rossijskoj gosudarstvennost’ju", Moscou, 2009, p. 50
(2) "Voix de la Russie". Lire l'ensemble de l'article sur: http://french.ruvr.ru/2014_04_27/La-Russie-par-dela-l-Europe-8572/
(3) http://izvestia.ru/news/569016

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