Mgr Hilarion de Volokolamsk: "...pas de rupture totale de la communion eucharistique"

Parlons D'orthodoxie

"En 1686, les deux parties de l’Eglise orthodoxe russe se sont réunies : la métropole de Kiev a rejoint l’Eglise russe, qui possédait désormais le statut de Patriarcat, reconnu par les autres patriarches orientaux..."

Le 14 septembre 2018, un briefing a suivi la séance extraordinaire du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe, dont les membres ont discuté de la situation urgente provoquée par l’intrusion du Patriarcat de Constantinople sur le territoire canonique de l’Eglise orthodoxe russe.

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a répondu aux questions des représentants des médias. Dans son intervention, Mgr Hilarion a déclaré que le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe avait pris la décision de cesser la commémoration liturgique du patriarche Bartholomée de Constantinople dans l’Eglise orthodoxe russe. Les concélébrations avec les hiérarques du Patriarcat de Constantinople sont aussi suspendues, ainsi que la participation à toutes les structures où président ou co-président des représentants de Constantinople. « Cela comprend les assemblées épiscopales dans les pays de la « diaspora », les dialogues théologiques » a précidé le président du DREE.

Selon le métropolite Hilarion, le Synode de l’Eglise orthodoxe russe a dû prendre cette décision parce que « le patriarche de Constantinole a commis une intrusion illégale, en dépit des canons ecclésiastiques, sur le territoire du Patriarcat de Moscou, en nommant deux exarques à Kiev ».

L’hiérarque a aussi précisé que le Patriarcat de Constantinople fondait ses actes anticanoniques sur une historiosophie originale, qui est réfutée dans la déclaration du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe. Mgr Hilarion a précisé :


« Historiquement parlant, l’Eglise orthodoxe russe a existé pendant des siècles sous la forme d’une unique métropole, dont le centre était à Kiev. Même après le départ des métropolites de Kiev, d’abord pour Vladimir, puis pour Moscou, ils ont continué à porter le titre de métropolites de Kiev. En 1448, le Concile des évêques russes a élu saint Jonas, qui devint ainsi le premier chef de l’Eglise orthodoxe russe élu sans l’accord du Patriarcat de Constantinople. Et ce, non parce que l’Eglise russe voulait rompre la communion avec Constantinople, mais parce que le patriarche de Constantinople avait alors accepté l’union avec Rome, autrement dit, parce qu’il n’y avait pas de patriarche orthodoxe à Constantinople. Cet évènement marque le début de l’existence autocéphale de l’Eglise orthodoxe russe.

Dix années plus tard, en 1458, l’ancien patriarche de Constantinople Grégoire Mamma, qui avait accepté l’union et résidait à Rome, nomma à Kiev un métropolite, l’uniate Grégoire le Bulgare. C’est de ce moment que date l’existence du siège de Kiev en dehors de l’Eglise russe, qui s’est poursuivie durant plus de deux cents ans.

En 1686, les deux parties de l’Eglise orthodoxe russe se sont réunies : la métropole de Kiev a rejoint l’Eglise russe, qui possédait désormais le statut de Patriarcat, reconnu par les autres patriarches orientaux. L’entrée de la métropole de Kiev dans le sein du Patriarcat de Moscou a été confirmée par une charte du patriarche Denis IV de Constantinople. Cette charte ne dit rien d’un transfert temporaire de la métropole de Kiev au Patriarcat de Moscou. Durant plus de 300 ans, ce statut de la métropole de Kiev comme faisant partie du Patriarcat de Moscou n’a pas été contesté...SUITE


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