NICE-MATIN - Eglise russe: l'ambassadeur Orlov réclame les clés !
Parlons d'orthodoxie
Nice-Matin
Depuis lundi à 14h30, l'église russe est fermée aux visiteurs ( voir Nice-Matin du 13 septembre). Ce nouvel épisode dans le conflit qui oppose l'association cultuelle niçoise (ACOR) gestionnaire des lieux à la Russie, provoque la fureur de cette dernière.
«Cette décision prise unilatéralement par l'actuelle administration paroissiale est illégale. L'association ne peut disposer ainsi d'un bien dont elle n'est pas propriétaire. La décision est également scandaleuse : elle prend en otages les Niçois et les touristes qui sont ainsi privés de ce joyau», a réagi Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France.
Il regrette que l'ACOR et le recteur en place, le père Jean Gueit, rejettent «tout dialogue avec le propriétaire légitime confirmé dans ses droits par un tribunal français». Le diplomate réclame une nouvelle fois que les clés de la cathédrale soient remises à l'Etat russe le plus tôt possible. «Dès que nous serons en possession du trousseau, nous le donnerons au père Nicolas Ozoline, le nouveau recteur nommé par le patriarcat de Moscou. Cet homme n'est pas un «parachuté». Il est né en France et il a la double nationalité franco-russe».
Depuis lundi à 14h30, l'église russe est fermée aux visiteurs ( voir Nice-Matin du 13 septembre). Ce nouvel épisode dans le conflit qui oppose l'association cultuelle niçoise (ACOR) gestionnaire des lieux à la Russie, provoque la fureur de cette dernière.
«Cette décision prise unilatéralement par l'actuelle administration paroissiale est illégale. L'association ne peut disposer ainsi d'un bien dont elle n'est pas propriétaire. La décision est également scandaleuse : elle prend en otages les Niçois et les touristes qui sont ainsi privés de ce joyau», a réagi Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France.
Il regrette que l'ACOR et le recteur en place, le père Jean Gueit, rejettent «tout dialogue avec le propriétaire légitime confirmé dans ses droits par un tribunal français». Le diplomate réclame une nouvelle fois que les clés de la cathédrale soient remises à l'Etat russe le plus tôt possible. «Dès que nous serons en possession du trousseau, nous le donnerons au père Nicolas Ozoline, le nouveau recteur nommé par le patriarcat de Moscou. Cet homme n'est pas un «parachuté». Il est né en France et il a la double nationalité franco-russe».
Entamer une procédure?
L'ambassadeur ne désespère pas qu'un accord soit finalement trouvé ce jeudi. Une délégation de l'administration présidentielle russe sera présente à Nice aujourd'hui pour «discuter» avec l'ACOR et convaincre celle-ci «de remettre les clés et les documents».
Et si la négociation échoue une nouvelle fois? «En désespoir de cause, nous nous verrions dans l'obligation d'entamer une procédure en référé pour obtenir l'exécution du jugement en notre faveur. Nous irons jusqu'au bout pour récupérer la cathédrale», affirme-t-il. Tout en soulignant que l'ACOR dispose d'une autre église, celle de la rue Longchamp, le sanctuaire russe le plus ancien de Nice (1860) sur lequel la Russie n'a pas de prétention.
Querelle sur l'état de l'église
Pour justifier la fermeture de la cathédrale aux visites, l'association argue de l'interdiction qui lui est désormais faite par la Russie de faire payer les entrées (3 euros). «Mauvais prétexte» tranche Alexandre Orlov : «S'ils nous donnent les clés, on assumera les frais et on réembauchera sans doute le personnel. Surtout, on entamera au plus vite les travaux de restauration. Ce bâtiment est dégradé PHOTOS "Nice Matin". On veut lui rendre toute sa splendeur pour son centenaire le 17 décembre 2012».
Un «mauvais état des lieux» vivement contesté par le père Gueit et Alexis Obolensky, le marguillier de l'église : «Cette accusation est totalement infondée. Il y a 5 ans, nous avons achevé la restauration des coupoles avec l'aide de l'Etat et du Conseil général. Et toute l'étanchéité a été refaite. Ces dernières années, une partie des façades a aussi été purgée et rénovée».
Manifestement, entre les deux parties, l'incompréhension, elle, n'est pas prête d'être purgée.
Si l'église est fermée depuis lundi, elle rouvrira ses portes samedi et dimanche pour les Journées du Patrimoine.
....................................
Alexis Obolensky, marguillier de la cathédrale, le père Jean Gueit et le père Michel (ACOR) devant les grilles de l'église fermée aux visites depuis lundi. Ils devraient recevoir ce jeudi une délégation de l'administration présidentielle russe pour «discuter». (Photo Ph . F.)
Nice-Matin
L'ambassadeur ne désespère pas qu'un accord soit finalement trouvé ce jeudi. Une délégation de l'administration présidentielle russe sera présente à Nice aujourd'hui pour «discuter» avec l'ACOR et convaincre celle-ci «de remettre les clés et les documents».
Et si la négociation échoue une nouvelle fois? «En désespoir de cause, nous nous verrions dans l'obligation d'entamer une procédure en référé pour obtenir l'exécution du jugement en notre faveur. Nous irons jusqu'au bout pour récupérer la cathédrale», affirme-t-il. Tout en soulignant que l'ACOR dispose d'une autre église, celle de la rue Longchamp, le sanctuaire russe le plus ancien de Nice (1860) sur lequel la Russie n'a pas de prétention.
Querelle sur l'état de l'église
Pour justifier la fermeture de la cathédrale aux visites, l'association argue de l'interdiction qui lui est désormais faite par la Russie de faire payer les entrées (3 euros). «Mauvais prétexte» tranche Alexandre Orlov : «S'ils nous donnent les clés, on assumera les frais et on réembauchera sans doute le personnel. Surtout, on entamera au plus vite les travaux de restauration. Ce bâtiment est dégradé PHOTOS "Nice Matin". On veut lui rendre toute sa splendeur pour son centenaire le 17 décembre 2012».
Un «mauvais état des lieux» vivement contesté par le père Gueit et Alexis Obolensky, le marguillier de l'église : «Cette accusation est totalement infondée. Il y a 5 ans, nous avons achevé la restauration des coupoles avec l'aide de l'Etat et du Conseil général. Et toute l'étanchéité a été refaite. Ces dernières années, une partie des façades a aussi été purgée et rénovée».
Manifestement, entre les deux parties, l'incompréhension, elle, n'est pas prête d'être purgée.
Si l'église est fermée depuis lundi, elle rouvrira ses portes samedi et dimanche pour les Journées du Patrimoine.
....................................
Alexis Obolensky, marguillier de la cathédrale, le père Jean Gueit et le père Michel (ACOR) devant les grilles de l'église fermée aux visites depuis lundi. Ils devraient recevoir ce jeudi une délégation de l'administration présidentielle russe pour «discuter». (Photo Ph . F.)
Nice-Matin
Commentaires (18)
1.
Anastasia Solère
le 15/09/2011 10:02
Le Père Ozoline sait pertinemment qu'il enfreint les règles canoniques de l'église. Quant à Monsieur Orlov et ses supérieurs, au lieu de s'indigner de l' état de la cathédrale de Nice, qu'ils s'occupent d'abord des églises de Russie, du peuple russe qui souffre, des centaines de milliers d'enfants SDF, des Tupolev, des bâteaux et j'en passe!
2.
giovani roverino
le 15/09/2011 12:28
La direction de l'ACOR est dans une logique délibérée du scandale, voire du coup médiatique permanent ! Cela n’empêchera pas le p.Jean d'entrer dans l'histoire comme le recteur qui a perdu le joyaux de l'archevêché Daru...A cause de ses choix stratégiques désastreux! Il devient un embarras pour son archevêque ,celas devient de plus en plus clair...
3.
Constantin M.
le 15/09/2011 13:48
@ Anastasia, chére Madame, à vous lire on pourrait croire qu'il n'y a ni SDF,ni églises en ruines,ni avions Air France qui se sont écrasé en France. Or,Nicolas Sarkozy se trouve en Lybie aujourd'hui et non à l'accueil d'une Croix Rouge parisienne.
Pour ce qui est des canons - le père Nicolas n'a à écouter que son évêque...
Pour ce qui est des canons - le père Nicolas n'a à écouter que son évêque...
4.
Tchetnik
le 15/09/2011 14:20
Les églises en Russie vont bien, merci, avec des centaines de (re) constructions et des oeuvres sociales pléthoriques qui d,aillleurs bénéficient d'un soutien financier puiblic pour beaucoup.
Le peuple Russe, économiquement parlant, ne s'en sort pas plus mal qu'un autre, les "milliers d'enfants SDF" relevant de nos jours plus de la plume de l'ACER-MJO que de la réalité. Les souffrances dudit furnet d'ailleurs certainement plus grandes sous les bolchéviks...
Les Tupolevs (mais qu'est-ce-que ça vient faire ici...???) marchent aussi bien que les Airbus et les bateaux n'y coulent pas plus qu'ailleurs (Cf Towsend Thoresend...).
Donc, éviter de mélanger le réel et l'imaginaire, les problèmes réels de cette église qui tombe en morceaux sous le coup d'une gestion tourmentée et désastreuse avec un pays qui, pour le moment, se redresse plutôt étonnament bien.
Le peuple Russe, économiquement parlant, ne s'en sort pas plus mal qu'un autre, les "milliers d'enfants SDF" relevant de nos jours plus de la plume de l'ACER-MJO que de la réalité. Les souffrances dudit furnet d'ailleurs certainement plus grandes sous les bolchéviks...
Les Tupolevs (mais qu'est-ce-que ça vient faire ici...???) marchent aussi bien que les Airbus et les bateaux n'y coulent pas plus qu'ailleurs (Cf Towsend Thoresend...).
Donc, éviter de mélanger le réel et l'imaginaire, les problèmes réels de cette église qui tombe en morceaux sous le coup d'une gestion tourmentée et désastreuse avec un pays qui, pour le moment, se redresse plutôt étonnament bien.
5.
Anastasia Solère
le 15/09/2011 17:52
Et j'espère que vous vivez en Russie, Monsieur Tchetnik, puisqu'on y est si bien!
6.
Potomok
le 15/09/2011 19:27
En matière d'avions, Il faudrait signaler à Madame Solère que ce n'est pas parce qu'elle serait animé de scrupules humanitaires que la société Dassault n'arrive pas à égaliser, avec l'avion RAFALE, les mêmes succès à l'export que la société Sukhoï.
7.
Tchetnik
le 16/09/2011 08:26
@Anastasia
En l'occurence, j'y suis au moment où j'écris ces lignes. Nous y allons assez régulièrement d,ailleurs.
En revanche, si vous y êtes déjà allée, vous pouvez nous faire partager vos impressions et choses vues. Ce qui serait plus intéressant et plus authentique.
En l'occurence, j'y suis au moment où j'écris ces lignes. Nous y allons assez régulièrement d,ailleurs.
En revanche, si vous y êtes déjà allée, vous pouvez nous faire partager vos impressions et choses vues. Ce qui serait plus intéressant et plus authentique.
8.
PetiaS
le 16/09/2011 09:38
A NICE, LA BATAILLE DE LA CATHEDRALE DIVISE LES ORTHODOXES
En mai dernier, la justice française a attribué la propriété de la cathédrale orthodoxe de Nice à la Fédération de Russie.
Celle-ci a transféré la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou, mais l’association cultuelle locale, qui dépend du Patriarcat de Constantinople, s’oppose à cette décision.
Sur place, deux recteurs se font face, tandis que les paroissiens sont divisés.
Bouquet de bulbes colorés sous le ciel méridional, la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice inspire un sentiment d’harmonie. Difficile d’imaginer, dans la douceur de cette fin d’été, l’âpreté du conflit qui divise depuis bientôt cinq ans la communauté orthodoxe locale et la Fédération de Russie.
De l’extérieur, rien ne semble avoir vraiment changé. Rien ? Pas tout à fait : depuis peu, la grille est verrouillée, et les touristes doivent se résoudre à passer leur chemin. La cathédrale n’est plus ouverte que pour les offices.
C’est l’une des suites de l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 19 mai dernier, qui a confirmé que la Fédération de Russie était fondée à reprendre possession de la cathédrale et des terrains alentour. « Nous avons reçu une notification d’huissier nous demandant de suspendre les droits d’entrée (3 €). Ces entrées nous permettaient de payer nos cinq employés. Nous allons devoir les licencier et ne pouvons donc plus assurer l’accueil », tempête le P. Jean Gueit, recteur de la cathédrale.
Un nouveau recteur venu de Russie
« Nous sommes révoltés mais nous n’allons pas nous laisser faire », fulmine Hélène Funck-Dloussky, membre du conseil paroissial et farouche opposante à ce qu’elle voit comme une offensive impérialiste de la Russie. « Les Russes ont installé leurs oligarques dans la région, et maintenant ils veulent une église pour faire joli, s’insurge-t-elle. Où est la foi dans tout ça ? »
Quoi qu’il en soit, cette fermeture a été vivement critiquée jeudi 15 septembre par Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, qui a dénoncé dans Nice Matin une « décision prise unilatéralement » par l’administration paroissiale qui « prend en otages les Niçois et les touristes ».
De toute évidence, le conflit niçois s’est durci cet été. L’annonce, par la fédération russe, du transfert de la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou a achevé de mettre le feu aux poudres. Un nouveau recteur, le P. Nicolas Ozoline, tout droit venu de Russie, a même été nommé pour remplacer le P. Gueit.
Justice civile contre droit de l’Eglise
Cette décision désole ce dernier, qui, subtilité de l’orthodoxie en France, relève, lui, du Patriarcat de Constantinople. « La décision de la cour d’appel est une décision civile, elle porte sur le titre de propriété. Nous ne le contestons pas. Ce que nous refusons, c’est le changement d’obédience que veut nous imposer l’État russe », détaille le P. Gueit, qui estime que la tradition chrétienne ne permet pas à un évêque de s’immiscer dans les affaires d’un autre diocèse.
En clair, la justice civile se heurte au droit de l’Église. Et ce paradoxe provoque une situation ubuesque, où deux recteurs se disputent une même paroisse, convaincus chacun de leur légitimité. Le 28 août, Mgr Gabriel de Comane, archevêque des Églises russes en Europe occidentale (qui dépend de Constantinople), a réaffirmé son autorité sur la paroisse.
« Jusqu’à aujourd’hui, a-t-il insisté, l’autel de cette cathédrale est lié à mon ministère épiscopal et aucune décision de justice de la part d’un autre évêque ne saurait changer cet état de fait ecclésial. » Trois jours plus tard, Mgr Nestor de Chersonèse (l’évêque du Patriarcat de Moscou pour la France) a exigé la remise des documents relatifs à la gestion de l’église, ainsi que ses clés. Ce que l’ Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (Acor), qui gère le site, refuse.
Deux conceptions de l’orthodoxie
Dans ce climat pesant, le P. Ozoline tente de se faire reconnaître. À Nice, sa soutane est devenue familière. Ce prêtre de 44 ans, lui-même issu d’une famille russe implantée en France, s’attache à promouvoir un discours rassurant : « Je veux être le recteur de tous, et pas seulement d’une minorité. 2 000 à 3 000 russes vivent aujourd’hui à Nice, et nous devons y être plus attentifs. »
Car derrière ces rivalités, deux conceptions de l’Église s’opposent. D’un côté, l’Église orthodoxe russe, traditionnelle, qui se reconstruit lentement et entend réaffirmer son influence en Europe, notamment auprès de ses ressortissants. De l’autre, des fidèles enracinés en France depuis plus de trois générations, et dont l’identité dépasse désormais la seule culture russe.
« Notre archevêché, qui est le fruit d’une diaspora, est sans doute le seul exemple d’une orthodoxie réellement universelle, non inféodée à un pouvoir politique. Nous voulons préserver ces acquis que les Russes aimeraient voir disparaître », craint Alexis Obolensky, responsable laïc de la paroisse, qui déplore les liens ambigus entre le Patriarcat et l’État russe. Des accusations qui « affligent » le P. Ozoline : « Tout pays qui se relève d’une épreuve a besoin de revenir à ses racines pour se tourner vers l’avenir. C’est le sens des liens entre le gouvernement et l’Église dans notre pays. »
Discussions entre patriarches
Parmi la centaine de paroissiens, une vingtaine fait bloc autour du P. Gueit. Mais quelques-uns estiment que l’heure est venue de retourner vers « l’Église mère » : « Les nouveaux arrivants ne se reconnaissent plus dans les évolutions de la paroisse. Il faut cesser cette guerre. D’autant que l’Acor dispose de deux autres églises en ville », fait valoir un paroissien qui préfère rester discret.
Pierre de Fermor, dont le grand-père, officier de la Garde impériale, est arrivé sur la Côte d’Azur en 1921, partage ce point de vue. Cet Antibois a créé une association (1) pour « soutenir le retour à la Russie » de la cathédrale. « D’anciens Russes comme de nouveaux migrants sont favorables à ce retour, assure-t-il. La page de la guerre froide est tournée, et il est temps que la famille orthodoxe se rassemble. »
Le P. Gueit, lui, dit « attendre les instructions » du patriarche Bartholomeos de Constantinople, dont il dépend. Ce dernier pourrait décider de démêler l’écheveau niçois directement avec son homologue, Kirill de Moscou.
(1) Association des Amis de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice.
FRANÇOIS-XAVIER MAIGRE, à Nice (Alpes-Maritimes)
http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/A-Nice-la-bataille-de-la-cathedrale-divise-les-orthodoxes-_NP_-2011-09-15-711620
En mai dernier, la justice française a attribué la propriété de la cathédrale orthodoxe de Nice à la Fédération de Russie.
Celle-ci a transféré la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou, mais l’association cultuelle locale, qui dépend du Patriarcat de Constantinople, s’oppose à cette décision.
Sur place, deux recteurs se font face, tandis que les paroissiens sont divisés.
Bouquet de bulbes colorés sous le ciel méridional, la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice inspire un sentiment d’harmonie. Difficile d’imaginer, dans la douceur de cette fin d’été, l’âpreté du conflit qui divise depuis bientôt cinq ans la communauté orthodoxe locale et la Fédération de Russie.
De l’extérieur, rien ne semble avoir vraiment changé. Rien ? Pas tout à fait : depuis peu, la grille est verrouillée, et les touristes doivent se résoudre à passer leur chemin. La cathédrale n’est plus ouverte que pour les offices.
C’est l’une des suites de l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 19 mai dernier, qui a confirmé que la Fédération de Russie était fondée à reprendre possession de la cathédrale et des terrains alentour. « Nous avons reçu une notification d’huissier nous demandant de suspendre les droits d’entrée (3 €). Ces entrées nous permettaient de payer nos cinq employés. Nous allons devoir les licencier et ne pouvons donc plus assurer l’accueil », tempête le P. Jean Gueit, recteur de la cathédrale.
Un nouveau recteur venu de Russie
« Nous sommes révoltés mais nous n’allons pas nous laisser faire », fulmine Hélène Funck-Dloussky, membre du conseil paroissial et farouche opposante à ce qu’elle voit comme une offensive impérialiste de la Russie. « Les Russes ont installé leurs oligarques dans la région, et maintenant ils veulent une église pour faire joli, s’insurge-t-elle. Où est la foi dans tout ça ? »
Quoi qu’il en soit, cette fermeture a été vivement critiquée jeudi 15 septembre par Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, qui a dénoncé dans Nice Matin une « décision prise unilatéralement » par l’administration paroissiale qui « prend en otages les Niçois et les touristes ».
De toute évidence, le conflit niçois s’est durci cet été. L’annonce, par la fédération russe, du transfert de la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou a achevé de mettre le feu aux poudres. Un nouveau recteur, le P. Nicolas Ozoline, tout droit venu de Russie, a même été nommé pour remplacer le P. Gueit.
Justice civile contre droit de l’Eglise
Cette décision désole ce dernier, qui, subtilité de l’orthodoxie en France, relève, lui, du Patriarcat de Constantinople. « La décision de la cour d’appel est une décision civile, elle porte sur le titre de propriété. Nous ne le contestons pas. Ce que nous refusons, c’est le changement d’obédience que veut nous imposer l’État russe », détaille le P. Gueit, qui estime que la tradition chrétienne ne permet pas à un évêque de s’immiscer dans les affaires d’un autre diocèse.
En clair, la justice civile se heurte au droit de l’Église. Et ce paradoxe provoque une situation ubuesque, où deux recteurs se disputent une même paroisse, convaincus chacun de leur légitimité. Le 28 août, Mgr Gabriel de Comane, archevêque des Églises russes en Europe occidentale (qui dépend de Constantinople), a réaffirmé son autorité sur la paroisse.
« Jusqu’à aujourd’hui, a-t-il insisté, l’autel de cette cathédrale est lié à mon ministère épiscopal et aucune décision de justice de la part d’un autre évêque ne saurait changer cet état de fait ecclésial. » Trois jours plus tard, Mgr Nestor de Chersonèse (l’évêque du Patriarcat de Moscou pour la France) a exigé la remise des documents relatifs à la gestion de l’église, ainsi que ses clés. Ce que l’ Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (Acor), qui gère le site, refuse.
Deux conceptions de l’orthodoxie
Dans ce climat pesant, le P. Ozoline tente de se faire reconnaître. À Nice, sa soutane est devenue familière. Ce prêtre de 44 ans, lui-même issu d’une famille russe implantée en France, s’attache à promouvoir un discours rassurant : « Je veux être le recteur de tous, et pas seulement d’une minorité. 2 000 à 3 000 russes vivent aujourd’hui à Nice, et nous devons y être plus attentifs. »
Car derrière ces rivalités, deux conceptions de l’Église s’opposent. D’un côté, l’Église orthodoxe russe, traditionnelle, qui se reconstruit lentement et entend réaffirmer son influence en Europe, notamment auprès de ses ressortissants. De l’autre, des fidèles enracinés en France depuis plus de trois générations, et dont l’identité dépasse désormais la seule culture russe.
« Notre archevêché, qui est le fruit d’une diaspora, est sans doute le seul exemple d’une orthodoxie réellement universelle, non inféodée à un pouvoir politique. Nous voulons préserver ces acquis que les Russes aimeraient voir disparaître », craint Alexis Obolensky, responsable laïc de la paroisse, qui déplore les liens ambigus entre le Patriarcat et l’État russe. Des accusations qui « affligent » le P. Ozoline : « Tout pays qui se relève d’une épreuve a besoin de revenir à ses racines pour se tourner vers l’avenir. C’est le sens des liens entre le gouvernement et l’Église dans notre pays. »
Discussions entre patriarches
Parmi la centaine de paroissiens, une vingtaine fait bloc autour du P. Gueit. Mais quelques-uns estiment que l’heure est venue de retourner vers « l’Église mère » : « Les nouveaux arrivants ne se reconnaissent plus dans les évolutions de la paroisse. Il faut cesser cette guerre. D’autant que l’Acor dispose de deux autres églises en ville », fait valoir un paroissien qui préfère rester discret.
Pierre de Fermor, dont le grand-père, officier de la Garde impériale, est arrivé sur la Côte d’Azur en 1921, partage ce point de vue. Cet Antibois a créé une association (1) pour « soutenir le retour à la Russie » de la cathédrale. « D’anciens Russes comme de nouveaux migrants sont favorables à ce retour, assure-t-il. La page de la guerre froide est tournée, et il est temps que la famille orthodoxe se rassemble. »
Le P. Gueit, lui, dit « attendre les instructions » du patriarche Bartholomeos de Constantinople, dont il dépend. Ce dernier pourrait décider de démêler l’écheveau niçois directement avec son homologue, Kirill de Moscou.
(1) Association des Amis de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice.
FRANÇOIS-XAVIER MAIGRE, à Nice (Alpes-Maritimes)
http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/A-Nice-la-bataille-de-la-cathedrale-divise-les-orthodoxes-_NP_-2011-09-15-711620
9.
Marie Genko
le 16/09/2011 10:08
Chère Anastasia;
La plus part des descendants des exilés russes de 1920 ont aujourd'hui des nationalités occidentales.
Nous sommes parfaitement intégrés en France, et ailleurs, et à nos âges (respectables pour beaucoup d'entre nous) il est impensable de recommencer une vie dans un pays différent de notre terre d'accueil.
Mais cela ne nous empêche pas de rester fidèles à notre identité patriarcale orthodoxe russe.
Comme je l'ai écrit sur un autre fil, tous les membres de la diaspora orthodoxe présents en Europe occidentale sont retournés dans leurs Eglises mères respectives (les Roumains dans le Patriarcat roumain etc...)
L'archevêché des églises russes d'Europe occidentale est la seule juridiction orthodoxe à vouloir rester sous l'omophore d'un Patriarche grec, (domicilié en Turquie et portant sa nationalité turque comme un lourd fardeau)!
Cela n'aurait pas d'importance puisque nous sommes tous orthodoxes, mais cette situation fausse génère des conflits, des procès, et des souffrances autant pour les prêtres que pour les fidèles!
Au lieu de donnner l'exemple de la Sainteté, de la gloire et de la beauté de notre Foi orthodoxe, nous donnons un exemple de procédures, de chicanes...
Et le plus terrible est qu'il n'y a aucune raison que cet état de chose cesse tant que nous serons engagés dans ce faux chemin!
Notre chemin le plus évident aurait été une réunion avec notre Eglise soeur, l'Eglise orthodoxe russe Hors Frontières, issue comme nous de l'exil forcé de nos malheureux parents.
L'Eglise Russe Hors Frontières dépend du métropolite Hilarion, domicilié aux Etats Unis.
Car beaucoup de Russes blancs ont émigré aux USA. Et une soumission à cette entité autonome américaine devrait rassurer ceux d'entre nous, qui croient encore à une Eglise de Russie soumise à un régime communiste (qui a disparu!!!)
Chère Anastasia, que le Seigneur vous ait en Sa Sainte garde et priez avec nous pour qu'Il nous éclaire tous!
La plus part des descendants des exilés russes de 1920 ont aujourd'hui des nationalités occidentales.
Nous sommes parfaitement intégrés en France, et ailleurs, et à nos âges (respectables pour beaucoup d'entre nous) il est impensable de recommencer une vie dans un pays différent de notre terre d'accueil.
Mais cela ne nous empêche pas de rester fidèles à notre identité patriarcale orthodoxe russe.
Comme je l'ai écrit sur un autre fil, tous les membres de la diaspora orthodoxe présents en Europe occidentale sont retournés dans leurs Eglises mères respectives (les Roumains dans le Patriarcat roumain etc...)
L'archevêché des églises russes d'Europe occidentale est la seule juridiction orthodoxe à vouloir rester sous l'omophore d'un Patriarche grec, (domicilié en Turquie et portant sa nationalité turque comme un lourd fardeau)!
Cela n'aurait pas d'importance puisque nous sommes tous orthodoxes, mais cette situation fausse génère des conflits, des procès, et des souffrances autant pour les prêtres que pour les fidèles!
Au lieu de donnner l'exemple de la Sainteté, de la gloire et de la beauté de notre Foi orthodoxe, nous donnons un exemple de procédures, de chicanes...
Et le plus terrible est qu'il n'y a aucune raison que cet état de chose cesse tant que nous serons engagés dans ce faux chemin!
Notre chemin le plus évident aurait été une réunion avec notre Eglise soeur, l'Eglise orthodoxe russe Hors Frontières, issue comme nous de l'exil forcé de nos malheureux parents.
L'Eglise Russe Hors Frontières dépend du métropolite Hilarion, domicilié aux Etats Unis.
Car beaucoup de Russes blancs ont émigré aux USA. Et une soumission à cette entité autonome américaine devrait rassurer ceux d'entre nous, qui croient encore à une Eglise de Russie soumise à un régime communiste (qui a disparu!!!)
Chère Anastasia, que le Seigneur vous ait en Sa Sainte garde et priez avec nous pour qu'Il nous éclaire tous!
10.
Gueorguy
le 16/09/2011 12:43
@1 - Anastasia Solère.
Aussi, je voudrais vous poser cette question. Vous écrivez: "Le Père Ozoline sait pertinemment qu'il enfreint les règles canoniques de l'église".
A quelles "règles canoniques" faites-vous explicitement référence?
Aussi, je voudrais vous poser cette question. Vous écrivez: "Le Père Ozoline sait pertinemment qu'il enfreint les règles canoniques de l'église".
A quelles "règles canoniques" faites-vous explicitement référence?
11.
Anastasia Solère
le 16/09/2011 19:07
Gueorguy, Monseigneur Gabriel explique cela beaucoup mieux que moi! Reportez vous à son discours le jour de la Dormition à Nice, que vous trouverez sur le site de soutien à l' ACOR, que vous connaissez certainement.
12.
gaetan Lamertume
le 16/09/2011 21:04
Merci Gueorguy!
Dans" La Croix" d'aujourd'hui le p.Nicolas est le seul a avoir des propos amicaux, clairs et pleins d'une force tranquille ! Lui c'est du solide. Il est tout a fait de mise de constater qu'"orthodoxie.com" est en train de perdre sa neutralité avec la question de Nice ! C'est très troublant !!!
Dans" La Croix" d'aujourd'hui le p.Nicolas est le seul a avoir des propos amicaux, clairs et pleins d'une force tranquille ! Lui c'est du solide. Il est tout a fait de mise de constater qu'"orthodoxie.com" est en train de perdre sa neutralité avec la question de Nice ! C'est très troublant !!!
13.
Parlons d'orthodoxie
le 17/09/2011 11:15
Une délégation présidentielle russe s'est présentée à la cathédrale Saint-Nicolas de Nice hier jeudi 15 septembre pour récupérer les clés du bâtiment. Elle a trouvé les portes closes. En effet, s’étant vu imposer la suspension des droits de visite, l’administration paroissiale (ACOR) n’est plus en mesure de rémunérer le personnel chargé de l’entretien et de l’accompagnement. Elle considère par ailleurs que le jugement en appel ne donne pas le droit à la Fédération de Russie de changer l'affectation du lieu de culte au profit d'une autre juridiction ecclésiastique....Suite Orthodoxie.com
14.
Tchetnik
le 17/09/2011 12:01
A mettre en parallèle avec, en Russie, les milliers de personnes qui animent volontairement les oeuvres de l'Église, en donnat pas mal de leur temps et de leurs disponibilités, ce en dépit de leurs problèmes, et qui ne demandent rien en échange...
15.
Hiéromoine Nicolas
le 17/09/2011 13:05
@ Gueorgy
Les canons auxquels se réfère Anastassia Solère sont probablement ceux que j'ai déjà cités sur ce site:
Chalcédoine canon 17
"Que l'administration de trente années assure la possession, et au sujet des villes récemment fondées.
Les paroisses de campagne ou de village appartenant à une Eglise doivent rester sans changement aux évêques qui les possèdent, surtout s'ils les ont administrées sans conteste depuis trente ans. Si, pendant ces trente ans, il a éclaté ou s'il éclate un différend, ceux qui se croient lésés peuvent porter l'affaire devant le synode de la province. Si en pareil cas l'évêque pense que son propre métropolitain l'a desservi, qu'il porte l'affaire devant l'exarque du diocèse ou bien devant le siège de Constantinople comme il a été dit plus haut. Si par ordre de l'empereur une ville a été ou sera fondée, le rang hiérarchique des Eglises devra se conformer à l'ordre civil et public des cités. "
In Trullo canon 25.
"Que les paroisses de campagnes et de villages doivent rester entre les mains des évêques qui les administrent.
De plus, nous renouvelons aussi le canon qui prescrit que les paroisses rurales ou de villages doivent rester sans changement sous la juridiction des évêques qui les possèdent de fait, surtout s'ils les ont administrées durant une possession tranquille de trente ans ; si, cependant, pendant ces trente ans s'est élevée ou s'élève une contestation à leur sujet, il sera permis à ceux qui prétendent être lésés d'agiter la question devant le synode provincial. "
Néanmoins, il convient de les lire correctement et de ne pas omettre la finale : "si, cependant, pendant ces trente ans s'est élevée ou s'élève une contestation à leur sujet, il sera permis à ceux qui prétendent être lésés d'agiter la question devant le synode provincial. " C'est exactement ce qui vient de se produire, bien que l'AEOF ne soit pas canoniquement un synode provincial mais puisse en tenir lieu dans la situation présente de l'Orthodoxie en Europe occidentale. La sage décision de l'AEOF de renvoyer la solution du problème de Nice à une entente inter patriarcale (dont on pouvait penser qu'elle était acquise) est non seulement conforme à l'esprit des canons, mais elle a aussi le mérite d'apaiser les tensions et d'imposer à tous un délai propice à la réflexion et à la prière.
Si Mgr Nestor et Mgr Gabriel s'engagent à "geler" la situation sur place jusqu'à ce soient promulguées les décisions patriarcales conjointes, je pense que le problème des clés sera aisément résolu à la satisfaction de tous : la Fédération Russie prendra possession de son bien (les clés sont indissociables du bâtiment) et en confiera la gestion à Mgr Nestor sans que cela lui donne pour autant la juridiction sur le lieu. Mgr Gabriel, fort de la parole de l'autre partie, pourra attendre paisiblement les consignes qui lui seront données depuis Constantinople. Dans la palette des posture possibles qu'il pourrait prendre, il aurait aussi la possibilité de rendre le P. Jean Gueit à l'affection de ses fidèles marseillais dont il n'a été séparé que trop longtemps, en signe d'apaisement.
Mais en toutes ces affaires, nous sommes comme les spectateurs d'une partie d'échec, on regarde, on suppute, on imagine des stratégies, mais avons-nous réellement prise sur les choses ? Je n'en suis pas sûr.
Les canons auxquels se réfère Anastassia Solère sont probablement ceux que j'ai déjà cités sur ce site:
Chalcédoine canon 17
"Que l'administration de trente années assure la possession, et au sujet des villes récemment fondées.
Les paroisses de campagne ou de village appartenant à une Eglise doivent rester sans changement aux évêques qui les possèdent, surtout s'ils les ont administrées sans conteste depuis trente ans. Si, pendant ces trente ans, il a éclaté ou s'il éclate un différend, ceux qui se croient lésés peuvent porter l'affaire devant le synode de la province. Si en pareil cas l'évêque pense que son propre métropolitain l'a desservi, qu'il porte l'affaire devant l'exarque du diocèse ou bien devant le siège de Constantinople comme il a été dit plus haut. Si par ordre de l'empereur une ville a été ou sera fondée, le rang hiérarchique des Eglises devra se conformer à l'ordre civil et public des cités. "
In Trullo canon 25.
"Que les paroisses de campagnes et de villages doivent rester entre les mains des évêques qui les administrent.
De plus, nous renouvelons aussi le canon qui prescrit que les paroisses rurales ou de villages doivent rester sans changement sous la juridiction des évêques qui les possèdent de fait, surtout s'ils les ont administrées durant une possession tranquille de trente ans ; si, cependant, pendant ces trente ans s'est élevée ou s'élève une contestation à leur sujet, il sera permis à ceux qui prétendent être lésés d'agiter la question devant le synode provincial. "
Néanmoins, il convient de les lire correctement et de ne pas omettre la finale : "si, cependant, pendant ces trente ans s'est élevée ou s'élève une contestation à leur sujet, il sera permis à ceux qui prétendent être lésés d'agiter la question devant le synode provincial. " C'est exactement ce qui vient de se produire, bien que l'AEOF ne soit pas canoniquement un synode provincial mais puisse en tenir lieu dans la situation présente de l'Orthodoxie en Europe occidentale. La sage décision de l'AEOF de renvoyer la solution du problème de Nice à une entente inter patriarcale (dont on pouvait penser qu'elle était acquise) est non seulement conforme à l'esprit des canons, mais elle a aussi le mérite d'apaiser les tensions et d'imposer à tous un délai propice à la réflexion et à la prière.
Si Mgr Nestor et Mgr Gabriel s'engagent à "geler" la situation sur place jusqu'à ce soient promulguées les décisions patriarcales conjointes, je pense que le problème des clés sera aisément résolu à la satisfaction de tous : la Fédération Russie prendra possession de son bien (les clés sont indissociables du bâtiment) et en confiera la gestion à Mgr Nestor sans que cela lui donne pour autant la juridiction sur le lieu. Mgr Gabriel, fort de la parole de l'autre partie, pourra attendre paisiblement les consignes qui lui seront données depuis Constantinople. Dans la palette des posture possibles qu'il pourrait prendre, il aurait aussi la possibilité de rendre le P. Jean Gueit à l'affection de ses fidèles marseillais dont il n'a été séparé que trop longtemps, en signe d'apaisement.
Mais en toutes ces affaires, nous sommes comme les spectateurs d'une partie d'échec, on regarde, on suppute, on imagine des stratégies, mais avons-nous réellement prise sur les choses ? Je n'en suis pas sûr.
16.
INOSMI.ru
le 17/09/2011 14:38
Посол Орлов требует ключи от церкви
("nicematin.com", Франция)
С 14 часов 30 минут в понедельник русская православная церковь в Ницце была закрыта для посетителей. Этот новый эпизод в конфликте Православной культурной ассоциации Ниццы (ACOR) и России вызывает негодование российских властей.
«Это решение, которое было принято в одностороннем порядке приходским руководством, противоречит закону. Ассоциация не может распоряжаться имуществом, которое ей не принадлежит. Решение также просто возмутительно: оно делает жертвами жителей Ниццы и туристов, которые лишены доступа к этой жемчужине архитектуры», - отреагировал посол России во Франции Александр Орлов.
Он недоволен тем, что ACOR и приходской священник Жан Гейт (Jean Gueit) отказываются вести «диалог с законным владельцем, права которого были подтверждены французским судом». Дипломат в очередной раз потребовал скорейшей передачи России ключей от собора: «Как только мы получим ключи, мы передадим их отцу Николаю Озолину, новому священнику, которого назначил Московский патриархат. Этот человек не появился неизвестно откуда. Он родился во Франции и имеет двойное гражданство».
Снова в суд?
Посол все же надеется, что в четверг сторонам удастся прийти к соглашению. Российская делегация отправилась в Ниццу, чтобы «поговорить» с ACOR и убедить ее «передать ключи и документы».
Но если переговоры в очередной раз окончатся неудачей? «За неимением лучшего, нам придется потребовать срочного решения суда, чтобы добиться исполнения вынесенного в нашу пользу постановления. Мы пойдем до конца, чтобы вернуть собор», - сказал Орлов. При этом он подчеркнул, что у ACOR есть еще одна церковь, самый старый русский храм Ниццы (1860 год) на улице Лоншам, на который Россия никак не претендует.
Спор о состоянии церкви
В оправдание закрытия собора для посетителей ассоциация утверждает, что виной всему - запрет России на взимание платы за вход (3 евро). «Неважный предлог» - уверен Александр Орлов. - Если нам передадут ключи, мы возьмем на себя все расходы и наймем работников. Тем более что реставрационные работы нужно начать как можно скорее. Здание пришло в упадок. Мы же хотим вернуть ему былое величие к столетнему юбилею 17 декабря 2012 года».
Отец Гейт и староста Алексей Оболенский не согласны с утверждением о «плохом состоянии» здания: «Эти обвинения совершенно ничем не обоснованы. 5 лет назад мы завершили реставрацию куполов при поддержке государства и Генерального совета. Мы обновили все покрытие. Кроме того, за последние годы была также зачищена и отремонтирована часть фасадов».
К несчастью, «зачистить» диалог от непонимания стороны, по-видимому, не в состоянии.
Хотя в понедельник церковь была закрыта, она вновь распахнет двери для посетителей в субботу и воскресенье во время Дней наследия.
("nicematin.com", Франция)
С 14 часов 30 минут в понедельник русская православная церковь в Ницце была закрыта для посетителей. Этот новый эпизод в конфликте Православной культурной ассоциации Ниццы (ACOR) и России вызывает негодование российских властей.
«Это решение, которое было принято в одностороннем порядке приходским руководством, противоречит закону. Ассоциация не может распоряжаться имуществом, которое ей не принадлежит. Решение также просто возмутительно: оно делает жертвами жителей Ниццы и туристов, которые лишены доступа к этой жемчужине архитектуры», - отреагировал посол России во Франции Александр Орлов.
Он недоволен тем, что ACOR и приходской священник Жан Гейт (Jean Gueit) отказываются вести «диалог с законным владельцем, права которого были подтверждены французским судом». Дипломат в очередной раз потребовал скорейшей передачи России ключей от собора: «Как только мы получим ключи, мы передадим их отцу Николаю Озолину, новому священнику, которого назначил Московский патриархат. Этот человек не появился неизвестно откуда. Он родился во Франции и имеет двойное гражданство».
Снова в суд?
Посол все же надеется, что в четверг сторонам удастся прийти к соглашению. Российская делегация отправилась в Ниццу, чтобы «поговорить» с ACOR и убедить ее «передать ключи и документы».
Но если переговоры в очередной раз окончатся неудачей? «За неимением лучшего, нам придется потребовать срочного решения суда, чтобы добиться исполнения вынесенного в нашу пользу постановления. Мы пойдем до конца, чтобы вернуть собор», - сказал Орлов. При этом он подчеркнул, что у ACOR есть еще одна церковь, самый старый русский храм Ниццы (1860 год) на улице Лоншам, на который Россия никак не претендует.
Спор о состоянии церкви
В оправдание закрытия собора для посетителей ассоциация утверждает, что виной всему - запрет России на взимание платы за вход (3 евро). «Неважный предлог» - уверен Александр Орлов. - Если нам передадут ключи, мы возьмем на себя все расходы и наймем работников. Тем более что реставрационные работы нужно начать как можно скорее. Здание пришло в упадок. Мы же хотим вернуть ему былое величие к столетнему юбилею 17 декабря 2012 года».
Отец Гейт и староста Алексей Оболенский не согласны с утверждением о «плохом состоянии» здания: «Эти обвинения совершенно ничем не обоснованы. 5 лет назад мы завершили реставрацию куполов при поддержке государства и Генерального совета. Мы обновили все покрытие. Кроме того, за последние годы была также зачищена и отремонтирована часть фасадов».
К несчастью, «зачистить» диалог от непонимания стороны, по-видимому, не в состоянии.
Хотя в понедельник церковь была закрыта, она вновь распахнет двери для посетителей в субботу и воскресенье во время Дней наследия.
17.
vladimir
le 17/09/2011 15:21
Je trouve essentiel que, pour la première foi, SE Mgr Orlov parle de mesures concrète pour assurer l'accueil des visiteurs et la sauvegarde du site. Mais a-t-il proposé des contrats aux salariés débauchés? Nul besoin d'avoir des clés pour cela!
Et pour répondre à certains commentaires:
- Au plan canonique je suis toujours surpris de la méconnaissance des bases de notre doctrine par de nombreux Orthodoxes: ceux qui se posent des questions oublient simplement que rien ne permet de soustraire cette cathédrale appartient au diocèse établi par le saint patriarche Tikhon, dont Mgr Gabriel est le titulaire actuel, et l'arbitrage en cas de désaccord entre évêques de patriarcats différents revient à... Constantinople!
- La question des enfants SDF en Russie est un autre problème et un autre débat. Oui il y a plus de 500 000 enfants SDF d'après les dernières statistiques officielles (http://www.newsru.ru/russia/26may2010/besprizor.html ), mais cela n'a rien à voir avec la question de Nice: nous avons deux millions de mal-logés en France ce qui ne nous empêche pas de dépenser des millions pour la guerre en Libye (http://www.france-info.com/chroniques-tout-info-tout-eco-2011-03-22-guerre-en-libye-le-cout-pour-la-france-523551-81-149.html) ni de dépenser 180 millions d'euros pour l'avion du président (http://femme.planet.fr/a-voir-visitez-le-jet-de-sarkozy.19212.689.html)…
Et pour répondre à certains commentaires:
- Au plan canonique je suis toujours surpris de la méconnaissance des bases de notre doctrine par de nombreux Orthodoxes: ceux qui se posent des questions oublient simplement que rien ne permet de soustraire cette cathédrale appartient au diocèse établi par le saint patriarche Tikhon, dont Mgr Gabriel est le titulaire actuel, et l'arbitrage en cas de désaccord entre évêques de patriarcats différents revient à... Constantinople!
- La question des enfants SDF en Russie est un autre problème et un autre débat. Oui il y a plus de 500 000 enfants SDF d'après les dernières statistiques officielles (http://www.newsru.ru/russia/26may2010/besprizor.html ), mais cela n'a rien à voir avec la question de Nice: nous avons deux millions de mal-logés en France ce qui ne nous empêche pas de dépenser des millions pour la guerre en Libye (http://www.france-info.com/chroniques-tout-info-tout-eco-2011-03-22-guerre-en-libye-le-cout-pour-la-france-523551-81-149.html) ni de dépenser 180 millions d'euros pour l'avion du président (http://femme.planet.fr/a-voir-visitez-le-jet-de-sarkozy.19212.689.html)…
18.
Tchetnik
le 17/09/2011 19:47
Quelques chiffres qui datent de 2010.
La Fondation Abbé Pierre estime à 591.595 le nombre d'enfants sans-logement ou mal-logés en France, selon son 15e rapport annuel sur l'état du mal-logement en France paraissant lundi. En voici les principaux chiffres:
- sans domicile fixe: 18.600
- habitat de fortune: 2.070
- résidence principale en chambre d'hôtel: 2.500
- camping ou mobile-home: 22.200
- hébergement chez des tiers: 33.300
- centre d'hébergement: 16.000
- logements inconfortables ou de mauvaise qualité: 50.658
- logements en surpeuplement accentué: 255.336
- location ou sous-location d'un meublé: 142.147
- logements sans droit ni titre occupés suite à une décision d'expulsion: 48.785. AP
god/mw
Copyright 2010 The Associated Press. All rights reserved. This material may not be published, broadcast, rewritten or redistributed.
Le problème de la pauvreté touche largement le quart-monde Français, donc.
. Sous le gouvernement Poutine, la pauvreté a considérablement diminué. Le taux de Russes vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 35 à 23% de 2000 à 2004 et était tombé à 13,5% en 2008 (avant la crise).
2000 (arrivée de poutine au pouvoir): 35%
2004 (fin du premier mandat Poutine): 23%
2008 (fin du second mandant Poutine): 13,5%
Mémo : Il est à noter qu’en France en 2007 : 13,7% de la population vivait sous le seuil de pauvreté.
En Russie, le problème reste difficile pour certaines catégories d'enfatnts et de retraités, mais est moins endémique qu'il y a 20 ans.
L'Église anime d'ailleurs beaucoup d'orphelinats et de foyers pour ces personnes, (Sainte Marthe-et Marie, Sainte Matrone à MK, par exemple, avec une certaine efficacité).
La Fondation Abbé Pierre estime à 591.595 le nombre d'enfants sans-logement ou mal-logés en France, selon son 15e rapport annuel sur l'état du mal-logement en France paraissant lundi. En voici les principaux chiffres:
- sans domicile fixe: 18.600
- habitat de fortune: 2.070
- résidence principale en chambre d'hôtel: 2.500
- camping ou mobile-home: 22.200
- hébergement chez des tiers: 33.300
- centre d'hébergement: 16.000
- logements inconfortables ou de mauvaise qualité: 50.658
- logements en surpeuplement accentué: 255.336
- location ou sous-location d'un meublé: 142.147
- logements sans droit ni titre occupés suite à une décision d'expulsion: 48.785. AP
god/mw
Copyright 2010 The Associated Press. All rights reserved. This material may not be published, broadcast, rewritten or redistributed.
Le problème de la pauvreté touche largement le quart-monde Français, donc.
. Sous le gouvernement Poutine, la pauvreté a considérablement diminué. Le taux de Russes vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 35 à 23% de 2000 à 2004 et était tombé à 13,5% en 2008 (avant la crise).
2000 (arrivée de poutine au pouvoir): 35%
2004 (fin du premier mandat Poutine): 23%
2008 (fin du second mandant Poutine): 13,5%
Mémo : Il est à noter qu’en France en 2007 : 13,7% de la population vivait sous le seuil de pauvreté.
En Russie, le problème reste difficile pour certaines catégories d'enfatnts et de retraités, mais est moins endémique qu'il y a 20 ans.
L'Église anime d'ailleurs beaucoup d'orphelinats et de foyers pour ces personnes, (Sainte Marthe-et Marie, Sainte Matrone à MK, par exemple, avec une certaine efficacité).
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