NICE: Une explication de l'ordonnance du 30 novembre 2011

Parlons d'orthodoxie

Vladimir Golovanow décrypte pour P.O. l’ordonnance du 30 novembre Nous l'en remercions.

* La décision rendue le 31 octobre condamnait l'ACOR à remettre les clés et à payer 6000 euro/jour si elle ne les remettait pas.
Ce jugement était immédiatement exécutoire de droit ce qui veut dire qu'il devait être exécuté même en cas d'appel.

* L'ACOR a interjeté un double appel:

- "Au fond" pour contester cette décision: la cour d'appel en jugera le 14 décembre
- "En référé", c'est à dire en procédure d'urgence, elle a attaqué "l’exécution provisoire" du jugement en demandant donc que remise des clés et (surtout!) astreinte soient suspendus dans l'attente de l'appel.
- Le juge vient de la débouter, c'est à dire de confirmer l'obligation de se soumettre "provisoirement" au jugement du 31 octobre. Donc, si l'ACOR respecte les décisions de justice comme ses représentants l'affirment, elle doit remettre les clés et payer pour les jours de retard plus de 150 000 euro.

- Dès la remise des clés l'imposition de l'astreinte à laquelle est soumise l'ACOR prend fin.

Mais cela reste "provisoire" puisque le juge du fond peut tout remettre en cause le 14 décembre…

*Reste aussi la cassation dont la date n'est pas connue.

La Cour de cassation ne juge pas du fond mais du respect de la loi. Les faits ne sont donc pas discutés devant elle mais, si la Cour de cassation considère que la loi n'a pas été correctement appliquée aux faits tels qu'ils ont été constatés par les juges du fond, elle peut casser le jugement du 31 octobre. Dans le cas le plus courant tout repartirait pour un nouveau jugement par une cour d'appel qui devrait tout reprendre… Notons aussi que, si le pourvoi en cassation est rejeté, la décision attaquée devient irrévocable.


Commentaires (4)
1. vladimir le 30/11/2011 18:50
PS: j'écris "elle doit … payer pour les jours de retard plus de 150 000 euro" car, d'après les éléments cités, il semble que Cour d’appel d’Aix-en-Provence a confirmé la totalité du jugement du 31 octobre y compris ses dates d'exécution pour le calcul de l'astreinte. Mais pour en être sur il faudrait avoir le texte du jugement.

De plus je ne suis pas juriste et je vous livre mon analyse sous control de tout spécialiste que je remercie par avance de me corriger si je me trompe.
2. Potomok le 30/11/2011 19:35
A quoi correspondent les 150,000 €? A 25 jours de retard pour la remise des clés? C'est à dire que le "référé" établit que la date de début de l'éxécution provisoire est bien la date de la décision du 31 octobre. En quelque sorte, une certaine rétro-activité? Il est seulement accordé une grâce entre le 25 novembre initialement retenu pour le référé et le rendu de ce jour?
Et qui touchera les 150,000 € de l'astreinte...Si c'est l'Etat russe, il pourrait au moins être bien employé pour les travaux de restauration (en quelque sorte une compensation des entretiens de l'édifice non effectués).

Notons que l'ACOR doit, en plus, payer 1500 € pour frais de justice.
Question subsidiaire. Cet argent n'aurait-il pas mieux été employé si il avait été à l'Institut St Serge? L'opiniatreté et l'amour-propre de quelques-uns commencent à coûter bien cher..
3. Liuba le 30/11/2011 22:25
Cher Vladimir,
Un grand merci pour la clarté de votre exposé. Si je comprends, tout reste terriblement dilatoire? De toute façon, c'est fait pour trainer et cela est très néfaste. Il y a une vraie question de péché-grâce et diablotineries dans tout cela.
4. vladimir le 30/11/2011 23:01
Les 150 000 sont un calcul à minima pour 25 jours de retard à 6000. Nous en somme en fait à plus que cela. C'est bien la Fédération de Russie, propriétaire reconnu, à qui l'ACOR doit remettre les clés et qui toucherait cela (article 2062 de la loi du 21 juillet 1976).
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