POURQUOI RAPPELER 1054 À L'OCCASION DE LA VISITE DE POUTINE AU PAPE?

Parlons D'orthodoxie

V, Golovanow le 7 juillet 2019 d'après Rachael Kennedy

Le pape François et Vladimir Poutine se sont rencontrés pour la troisième fois le 4 juillet alors que le président russe entamait sa visite d'État en Italie. La réunion a duré un peu moins d'une heure, conformément au protocole pontifical, et n'a pas donné lieu à un communiqué. D'après le service de presse du Saint Siège, elle a porté sur les situations en Syrie, en Ukraine et au Venezuela, thèmes déjà évoqués la veille par l'assistant du président russe Youri Ouchakov, qui a aussi déclaré que "les positions sont proches, quasi identiques" sur des questions telles que la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme religieux, la prévention des catastrophes économiques et technologiques et la protection des chrétiens dans les zones de conflit."

Y. Ouchakov a aussi ajouté que, après LA RENCONTRE HISTORIQUE DU PAPE FRANÇOIS ET DU PATRIARCHE DE MOSCOU CYRILLE à La Havane en 2016, les relations entre les Églises orthodoxe russe et catholique "ont atteint un nouveau niveau"… (2) Ainsi, ces discussions marquent aussi un rapprochement des deux branches concurrentes du christianisme dont la rivalité, souvent tendue, remonte à près de 1000 ans. Et c'est là qu'il faut revenir à 1054

POURQUOI RAPPELER 1054 À L'OCCASION DE LA VISITE DE POUTINE AU PAPE?
LE GRAND SCHISME DE 1054

Comme son nom l'indique, le grand schisme a marqué en 1054 la scission officielle du christianisme entre l'Église catholique romaine, qui domine l’Occident, et l'Église orthodoxe en Orient. La christianisation des Germains par les Latins et celle des Slaves par les Orthodoxes de Byzance accentuera la différentiation géographique et culturelle.

La rupture elle-même n'était que l'apogée d'une rupture progressive entre les Églises chrétiennes de l'Orient et de l'Occident qui affecta autant les plans politique, sociologique et géographique que théologique. La chute de l’Empire romain d'Occident en 476 a marqué la séparation entre l’Empire romain d’Orient – appelé plus tard Empire byzantin - qui prospérait et son homologue occidental qui se disloquait. Le premier continuât à prospérer pendant encore 1 000 ans, jusqu'à ce que les Ottomans lui portent le coup de grâce en 1453, le deuxième connut d'autres vicissitudes et le fossé se creusât.

Le théologien catholique Yves Congar dénomme « estrangement » (3), cette ignorance réciproque qui progresse lentement au fil du temps, pour toute une série de raisons. Cela commence par la politique: l'Occident refuse l'autorité de l'empereur de Byzance, qui portait toujours le titre "d'empereur des Romains", LE PAPE DE ROME COURONNE EMPEREUR CHARLEMAGNE, roi des Francs, en l'an 800. Cet acte qui fut rejeté par les Byzantins et les Orthodoxes, de leur côté, rejetèrent l'autorité universelle du Pape soutenue par les Carolingiens.


POURQUOI RAPPELER 1054 À L'OCCASION DE LA VISITE DE POUTINE AU PAPE?
Les différences théologiques s'accentuèrent alors: elles découlaient des fondements de la philosophie grecque en Orient alors que les occidentaux étaient enracinés dans le droit romain. Plusieurs conflits ont conduit à des mini-schismes sur la procession du Saint Esprit ("filioque": le Saint Esprit provient-il du Père seul, position orthodoxe, ou du Père et du Fils, dogme introduit en Occident par les Carolingiens) et, en 1054, le pape Léon IX finit par excommunier le patriarche Michel Cérulaire qui l'excommunia en retour…

Le fossé fut accentué lors des Croisades, par l'Établissement de patriarcats latins en Terre Sainte et surtout par le sac de Constatinople par les Croisés en 1204 dont les orthodoxes gardent un amèr souvenir. 965 ans après, la division entre les deux Églises n’a pas été surmontée malgré plusieurs tentatives historiques (citons en particuliers le concile de Florence-Ferrare au XVII siècle (4), qui ne fit qu'exacerber les tensions en lançant l'uniatisme (5)). De fait, L'ORTHODOXIE EST CONDAMNÉE ET COMBATUE comme hérésie et le schisme accompli par l'introduction des nouveaux dogmes catholiques de l'infaillibilité pontificale et de l'Immaculée Conception (1854, 1870), unanimement rejetés par les Orthodoxes.

UNE RECONCILIATION?

L'Église catholique décida une volte-face au concile Vatican II (1962-65): d'hérétiques les Églises orthodoxes devinrent Églises-sœurs et à la suite de l'accolade historique entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople Athénagoras en 1964 à Jérusalem; les deux primats LEVERENT LES ANATHEMES RECIPROQUES de 1054, ce qui a permis le développement de nombreuses coopérations et d'un dialogue théologique.

Ainsi, une délégation orthodoxe du patriarcat de Constantinople participe chaque année à la messe célébrée par le Pape à la basilique Saint-Pierre de Rome le 29 juin, jour de la fête des saints Pierre et Paul; cette année le Pape a créé un évènement « extraordinaire et inattendu » en offrant à la délégation orthodoxe un reliquaire de saint Pierre. C'est un « GIGANTESQUE PAS VERS L’UNITE CONCRETE » a commenté le chef de la délégation orthodoxe, car c’est la première fois que des reliques de celui qui fut le premier Pape de l’histoire sont offertes à l’Église orthodoxe. Ce geste fort de l’actuel chef de l’Église catholique rappelle celui de Paul VI en janvier 1964 remettant la tête de saint André au patriarche Athénagoras (ыi saint Pierre est considéré comme le fondateur de l’Église de Rome, son frère André est le fondateur de celle de Constantinople (6)) Il rappelle aussi le prêt pendant deux mois des reliques de Saint Nicolas le Thaumaturge à l'Église russe en 2017; leur vénération rassembla des millions de pèlerins en Russie.

POURQUOI RAPPELER 1054 À L'OCCASION DE LA VISITE DE POUTINE AU PAPE?
L'ÉGLISE RUSSE À PAS COMPTÉS

L'URSS ignorait le Vatican: "Combien de divisions?" demandait Staline, et c'est l'Église Orthodoxe russe qui ouvrit la voie par un dialogue très actif dès 1962 (7). Elle représente maintenant plus de 60% de l'Orthodoxie et la Russie a rétabli ses relations diplomatiques avec le Vatican en 2009. Sept ans plus tard il y eut la rencontre historique à Cuba dont parle Youri Ouchakov; elle lança un nouveau cycle de coopération, comme le souligne encore récemment le patriarche Cyrille(8), et une visite officielle du Pape en Russie est attendue depuis des lustres (ibid. 7). L'audience accordée au président Poutine a ravivé les spéculations, mais l'administration présidentielle les a douchées en mettant en garde contre toute précipitation: "VOUS VOULEZ ALLER PLUS VITE QUE LA MUSIQUE", a déclaré aux journalistes Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, la veille de la rencontre, et il a précisé ensuite que le sujet n'avait pas été évoqué durant la réunion (9).

SOURCES:
Euronews - Rachael Kennedy
(1) https://muckrack.com/rachaelkennedy
(2) https://www.bbc.com/russian/news-48871290
(3) Y. CONGAR, « Neuf cents ans après. Notes sur le ‘Schisme oriental’ », in 1054-1954 : L’Église et les Églises. Neuf siècles de douloureuse séparation entre l’Orient et l’Occident. Études et travaux sur l’Unité chrétienne offerts à Dom Lambert Beauduin, vol. I, Chevetogne, 1954 (Collection Irénikon).
(4) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pourquoi-les-Grecs-ont-rejete-l-Union-de-Florence-1438-1439_a4631.html
(5) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Du-15-au-22-septembre-a-Chieti-le-dialogue-entre-catholiques-et-orthodoxes-se-poursuit-Mgr-Hilarion-L-UNIATISME-RESTE_a4865.html
(6) https://fr.aleteia.org/2019/07/02/linestimable-cadeau-du-pape-francois-au-patriarche-bartholomee/
(7) l'Église russe entame un dialogue très actif dès 1962
(8) https://www.cathkathcatt.ch/f/wp-content/uploads/sites/3/2019/05/Le-patriache-Cyrille-de-Moscou-re%C3%A7oit-une-d%C3%A9l%C3%A9gation-de-p%C3%A8lerins-de-l%E2%80%99Eglise-catholique-emmen%C3%A9s-par-le-cardinal-Angelo-De-Donatis-Patriarcat-de-Moscou-800x450.jpg
(9) https://tass.ru/politika/6515705


Commentaires (23)
1. Guillaume le 10/07/2019 14:31
La réconciliation n'est possible que si Rome abandonne ses doctrines hétérodoxes, filioque, immaculée conception (bien que latin je n'ai jamais compris), infaillibilité pontificale, et suprématie romaine. Il y a encore beaucoup beaucoup de chemin.
Euronews, outil de propagande de la commission européenne.
2. justine le 10/07/2019 16:02
A la liste de Guillaume on peut ajouter encore sécularisme, humanisme, cléricalisme qui imprègnent toute la vie catholique, ainsi que, comme expression récapitulante de tout cela, la transformation de l'Eglise du Christ en un Etat du siècle présent et la corruption qui y règne. Ce n'est certes pas l'Eglise Russe qui se rapproche de cela, mais le Fanar, et ceci malheureusement à un rhythme de plus en plus effréné. Les contacts entre la Russie et le Vatican par contre se limitent strictement à la sphère habituelle des relations entre deux Etats. Mais "euronews" étant ce qu'il est, voudrait pousser à autre chose, en vain cependant, car les Russes ne sont pas tombés sur la tete.
3. Théophile le 10/07/2019 16:28
@ Guillaume
Le chemin est immense, c'est vrai. Mais des divergences de doctrine citées, c'est le Filioque qui est central. Si Rome abandonne le Filioque, tout le reste suivra.
Tant que le Filioque n'est pas abandonné, l'Esprit Saint demeure "sous tutelle" si je puis dire.
4. Vladimir G: le Filioque demeure ignoré de la grande masse du Peuple de Dieu le 10/07/2019 22:59
Non, le Filioque n'est pas central. Il n'intéresse que quelques théologiens et demeure ignoré de la grande masse du Peuple de Dieu aussi bien dans l'Église catholique que chez les Orthodoxes (voir https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LE-FILIOQUE-UNE-QUESTION-QUI-DIVISE-L-EGLISE_a1022.html. Ce texte a prés de 10 ans mais n'a pas pris une ride...)

La vraie question centrale est celle de l'autorité dans l'Église avec la prétention du Saint Siège à l'autorité universelle; voir en particulier la "Réponse de l’Église orthodoxe d’Orient à l’encyclique du pape Pie IX, adressée par S. S. aux Chrétiens orthodoxes grecs en janvier 1848" (https://fr.wikisource.org/wiki/R%C3%A9ponse_de_l%E2%80%99%C3%89glise_orthodoxe_d%E2%80%99Orient_%C3%A0_l%E2%80%99encyclique_du_pape_Pie_IX)
5. Silvain : céasro-papisme et filioquisme, même combat le 11/07/2019 13:23
Le Filioque introduit dans la sainte Trinité un esprit de DOMINATION entre le Fils et l'Esprit Saint.
C'est ce même esprit de DOMINATION qui anime la prétention à l'autorité universelle du pape de Rome.
De ces deux hérésies, à peu près synchrones dans leurs prémisses (VIe siècle) sont issues toutes les justifications à posteriori qui donnent le sécularisme, l'humanisme, le cléricalisme, et aussi le scientisme qui va donner le calendrier grégorien. C'est une mentalité de rupture, comme l'explique si bien Alexeï Khomiakov. C'est l'esprit de domination qui a déjà contaminé une partie de l'orthodoxie, qu'on appelle désormais fanarodoxie.
On peut dire que tant le filioquisme (dans la théologie) que le césaro-papisme (dans la discipline) sont des condensés des grandes hérésies de l'antiquité, parce qu'à travers ces deux hérésies on les récapitule toutes. Ainsi, les anciennes hérésies restées souterraines vont pouvoir refaire surface à l'ère moderne, pour donner finalement le mondialisme, dont le pape actuel est devenu le promoteur.
Pour conclure : le césaro-papisme n'est que l'aile politique du filioquisme. Accorder plus d'importance à l'un ou à l'autre revient à relativiser leur influence néfaste et finalement à mettre en danger l'orthodoxie dont le rôle est de marcher selon les pas des pères et de proclamer la vérité.
6. justine le 11/07/2019 13:32
Au post 3: S'il n'y avait que le filioque! Il faut etre ignorant de l'Orthodoxie pour soutenir que le filioque serait central! Autrement dit, il faut etre ecumeniste et avoir deja perdu la mesure et le sens et l'experience vivante et authentique de l'Eglise Orthodoxe - ce qui est d'ailleurs le but de l'exercice ecumeniste - pour avoir de tels criteres. D'ailleurs il est caracteristique pour ces fourvoyes qu'ils ignorent et veulent absolument ignorer nos Saints contemporains et leur verdict contre l'ecumenisme et le papisme. Peut-il y a avoir d'Orthodoxes qui meprisent les Saints de l'Eglise? Ceux qui le font confirment par là que l'esprit qui les anime, n'est pas l'Esprit Saint, mais l'esprit impur!

La voie pour les heretiques-schismatiques d'etre a nouveau uni a l'Eglise est claire - se defaire de leurs heresies-schismes et adopter sans reserve et integralement la doctrine et l'ordre canonique de l'Eglise. Mais ils tentent de trouver des raccourcis malhonnetes. Pour les RC celui des soi-disantes "differences legitimes" (un ballon de caoutchouc dans lequel on peut fourrer n'importe quoi), pour les monophysites les soi-disants "malentendus linguistiques" insignifiants, toutefois assez signifiants, apparemment, pour les empecher jusqu'a ce jour d'accepter les Saints Conciles Ecumeniques (sauf les 3 premiers). Malgre cela ils ne se genent pas de se nommer eux-memes "orthodoxes"..... On peut toujours entrer dans l'Eglise par la porte arriere, profitant de la trahison des ecumenistes, mais une telle "union" n'aura rien d'authentique, elle sera a jamais "pseudo" et ne causera de joie ni au Ciel ni sur la terre (celle-ci en effet requiert le repentir), et entrainera les suites inevitables, car on ne se moque pas de Dieu.
7. Daniel le 11/07/2019 15:22
Le FIlioque est tellement secondaire pour les fidèles qu'un des arguments de l'uniatisme dès le début pour tromper les fidèles fut d'omettre le Filioque, tout en rendant sa croyance obligatoire. Cela montre bien que les fidèles y prêtaient attention. Essayez donc de chanter un symbole de Nicée avec filioque dans une paroisse orthodoxe !
8. Vladimir G: comme le conflit "protestants" vs ktos au XVI ième siècle se drapait hypocritement dans de la théologie... le 11/07/2019 16:49
Où trouve-t-on dans la doctrine KTO cette histoire de "esprit de DOMINATION entre le Fils et l'Esprit Saint"? Cela n'existe que dans l'imagination des exclusivistes orthodoxes...

Je vous suggère de relire les points 7&8 des "Recommandations" de la "la Déclaration commune de la Commission théologique orthodoxe-catholique d’Amérique du Nord" QUI ONT ÉTÉ ADOPTÉS AVEC LES DÉLÉGUÉS CATHOLIQUES (message 4):
7. Que l’Église catholique, en raison de la valeur normative et dogmatiquement irréformable du Credo de 381, n’utilise que le texte grec original dans ses traductions pour usage catéchétique et liturgique ;
8. Que l’Église catholique, suite à un consensus théologique grandissant, et en particulier suite aux paroles de Paul VI, déclare que la condamnation du 2e Concile de Lyon (1274) de « ceux qui ont l’audace de nier que le Saint-Esprit procède éternellement du Père et du Fils » ne s’applique plus.
CQFD!

J'entends souvent le Credo sans filioque dans les paroisses catholiques... Essayez de leur poser la question, pour voir... Ceux qui sauront de quoi vous parlez, vous diront qu'ils sont clairement plus attachés à l'autorité universelle du Pape et à l'Immaculée Conception (encore que beaucoup la confondent avec la Conception du Christ!)

Et posez donc aussi la question aux Orthodoxes: vous verrez combien comprendront de quoi vous parlez! Là aussi, l'autorité du Pape passe avant ("plutôt le turban que la tiare" disaient les Byzantins avant 1453...)
9. Daniel le 12/07/2019 12:11
@ Vladimir

Je vous conseille de lire les "Traités apodictiques" de saint Grégoire Palamas qui ne partageait pas votre approche inclusiviste.

Accompagnant une personne de ma famille à la messe de Noel pour la surveiller car elle est malde, j'ai bien entendu le Filioque, en latin d'ailleurs car le symbole fut chanté en latin. C'était une paroisse des plus classiques.

On ne peut d'ailleur se satisfaire des solutions à la mode uniate : on ne dit pas la Filioque mais on y croit. Par ailleurs, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une messe catholique, mais en fait le Filioque a infecté bien des expresssions liturgiques.

Par exemple, "Le Père, le Fils, dans l'unité du Saint Esprit" en quoi l'Esprit est-il un lien d'unité entre le Père et le Fils? Chose que beaucoup de catholiques pensent.
10. justine le 12/07/2019 19:56
Au post 7: Cela s'est réellement passé tout récemment dans une église en Grèce du Nord (métropoles des Terres Nouvelles, liées au Fanar), et ceci en présence du métropolite! Celui-ci, connu pour son écuménisme, au moment de réciter le Crédo pendant la liturgie, interrompit le chantre qui avait commencé la récitation, et ordonna que ce soit un député qui était present, d'en faire la lecture. Et ce dernier lit le texte avec le filioque! Certains fidèles aussitot le remarquèrent, se levèrent et quittèrent l'église en signe protestation. Plusieurs pretres à l'intérieur du sanctuaire, ahuris, disaient au métropolite d'intervenir, mais celui-ci - honte sur lui - leur répondait de se calmer, "afin de ne pas susciter de scandale"! Le mystère qui demeure est: S'agissait-il éventuellement d'un test pour voir comment le peuple réagirait? Car au Fanar on semble décidé d'avancer vers la pseudo-union sans égard aux oppositions.
11. Théophile le 12/07/2019 21:57
@ Silvain
Tout à fait d'accord. Le Filioque est une catastrophe ontologique. Outre qu'il n'est pas scripturaire, il transforme l'Esprit en subalterne du Fils. Ce qui déforme la vision de la Trinité comme communion en une vision où la hiérarchie prédomine sur tout le reste.
Et c'est exactement la vision papale hérétique où c'est le pape qui nomme les évêques, qui détient le pouvoir doctrinal, qui valide les sacrement, qui incarne l'Eglise, etc.
Cette vision est une défiguration malheureuse où l'autorité juridique extérieure remplace l'autorité de l'Esprit telle que l'enseigne l'Eglise orthodoxe.
Comme le dit justement Daniel, tout fidèle orthodoxe, dans un esprit de prudence et de piété, refusera le filioque comme une innovation funeste.
Quant aux catholiques, rares sont ceux qui défendent encore le filioque, Dieu merci. Donc rien n'empêche actuellement l'abrogation de cette théologie erronée, pour autant qu'un Pape ait le courage de faire ce geste. Et ce serait un geste non seulement de pénitence et de vérité, mais aussi un geste prophétique et d'humilité.
12. Tchetnik le 13/07/2019 09:08
La phrase "plutôt le turban turc que la mitre latine" n'a pas été prononcée par "les Byzantins" mais par un seul homme, le grand duc Luc Notaras.
Qui s'en est fortement mordu les doigts qui lui restaient ensuite.
Sa naïveté n’a pas empêché sa femme de mourir esclave, deux de ses fils au combat, un autre fils et son gendre martyrisés à cause de leur foi et lui-même de mourir sous le glaive du bourreau musulman sur ordre de Mehmet II...
13. Jean Oberlin le 13/07/2019 13:38
Post 12, @Tchetnik : On prête cette phrase à Notaras il est vrai mais elle fut surtout inscrite dans les chroniques liées à la chute, drame pour l'humanité entière qui sombrera davantage dans l'obscurité par la suite, de la Ville, Constantinople, afin de signifier, comme le fit saint Grégoire Palamas avant lui, que le mahométanisme est moins dangereux et plus tolérable que le papisme. En effet, le mahométanisme ne se dit pas fidèle garant de la Tradition chrétienne et un chrétien orthodoxe se convertira plus difficilement au mahométanisme plutôt qu'au papisme qu'il peut croire, à l'image de beaucoup de commentateurs de ce forum, comme une autre façon d'être chrétien où la garantie sotériologique est assurée, malgré le filioque et d'autres innovations peu importantes selon lui "parce qu'il ne les comprend pas", etc... Il faut donc comprendre cette phrase comme suit : le mahométanisme est moins dangereux que le papisme pour la foi Orthodoxe. C'est d'ailleurs paradoxalement par l'intermédiaire de l'empire ottoman que, par la grâce de Dieu, put se conserver davantage l'Orthodoxie là où en Occident la doctrine papiste changeait de siècle en siècle jusqu'à devenir une "spiritualité" féminisée d'où l'enfer n'est plus considéré que comme une lointaine carotte pour faire peur au peuple et le maintenir dans une obéissance spirituelle, et le Paradis ouvert à tous et d'abord au peuple déicide. C'est aussi grâce à l'interdiction ferme de la Porte envers les doctrines modernistes occidentales, d'où résulta que la franc-maçonnerie et toutes les spiritualités judaïsantes telles que la sophiologies, l'anthroposophie, etc... (qui pénétrèrent si profondément en Russie à tel point que l'Institut Saint-Serge, fondée par l'immigration la plus "éveillée", en fut pratiquement un tabernacle, un reliquat) que tout cela n'impacta pas l'Orthodoxie dans les terres hellènes jusqu'au début du XXe siècle (exceptée l'oeuvre de la bavarocratie apostate) et Métaxakis, persécuteur de saint Nectaire d'Egine et frère au 33ème degré, "voguant vers l'Orient éternel" comme figuré sur son acte de décès rédigé par la loge Constantinopolitaine. Gageons que son embarcation ne vogue nulle part ailleurs que sur le Styx.

Notaras refusa de garder ses prérogatives ducales en refusant de voir ses deux fils les plus âgés devenir des esclaves sexuels au service de la pédérastie de Mahomet II de funeste mémoire. Il exigea que ses fils soient décapités devant lui puis que lui même le fut afin de ne pas voir la ville pour laquelle il fut tout dévoué durant sa vie entière souillée de la patte de l'infamie et aux vices des impies.
14. Tchetnik le 13/07/2019 15:52
@Jean Oberlin

C'est en effet dans l'adversité musulmane et dans la tension dialectique comme dans la persécution lourde que la foi Chrétienne Orthodoxe a pu se préserver. Hélas, c'est aussi dans cette adversité que bien des Grecs ont adopté des mœurs turques, dont le Phanar comme les politiciens grecs sont aujourd'hui si pratiquants...
15. Vladimir G: Le patriarche Cyrille de Moscou salue "l'évolution positive" des relations avec Rome le 13/07/2019 16:05
Le lien (8) de l'article étant erroné, je le redonne ainsi que tout l'article qui répond à votre affirmation (2), bien chère Justine...

Citation:
Le patriarche Cyrille de Moscou salue "l'évolution positive" des relations avec Rome
08.05.2019 par Jacques Berset, cath.ch
Le patriarche Cyrille de Moscou, recevant le 3 mai 2019 des pèlerins italiens emmenés par le cardinal Angelo De Donatis, vicaire de Rome, a salué le fait que depuis quelques années, les relations entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe russe “suivent une évolution positive”.

Accueillant 75 prêtres et évêques italiens, principalement du diocèse de Rome, dans le monastère orthodoxe de la Trinité-Saint-Serge, à Serguiev Possad, à quelque 75 km de Moscou, le chef de l’Eglise orthodoxe russe a souligné l’importance de sa rencontre avec le pape François le 12 février 2016, dans la capitale cubaine, La Havane.

“Nous avons discuté de nombreux sujets très importants, et surtout nous avons pu voir l’un et l’autre deux hommes responsables de deux très grandes communautés chrétiennes dans le monde. Visiblement, la prise de conscience de cette responsabilité a déterminé un vecteur important dans le développement de notre dialogue. Les conséquences en ont été très positives”.
L’exposition des reliques de saint Nicolas

En 2017, a-t-il souligné, les reliques de saint Nicolas ont pu être exposées à Moscou et à Saint-Pétersbourg. “Ce fut un évènement d’une immense portée spirituelle, rendu possible grâce à la rencontre de La Havane. Deux millions et demi de personnes ont vénéré ces reliques, les gens faisaient des journées entières de queue, par tous les temps, des milliers de volontaires leur venaient en aide!”

Le patriarche Cyrille estime que son échange avec le pape François à Cuba a donné une nouvelle impulsion au développement des relations orthodoxes-catholiques dans les domaines les plus divers. Un groupe de travail mixte a été créé dans le cadre d’un forum-dialogue des sociétés civiles. La coopération culturelle passe par le projet d’université d’été pour les étudiants des Universités pontificales de Rome. L’Institut des Hautes Etudes Saints-Cyrille-et-Méthode organise des rencontres scientifiques et des manifestations.

Par ailleurs, a-t-il relevé, “durant les mois d’été, nous offrons aux collaborateurs de la Curie romaine et des établissements d’enseignements de Rome la possibilité de venir à Moscou pour découvrir notre travail de recherche et le fonctionnement de notre Eglise”.

Il s’est dit heureux de saluer les pèlerins italiens “dans ce lieu qui est le cœur de l’Eglise russe, la laure de la Trinité-Saint-Serge, fondée par saint Serge au XIVe siècle”. Il a aussi remercié la Conférence des évêques italiens pour leur “bienveillance” envers la présence de l’Eglise orthodoxe russe en Italie.

“Aujourd’hui, comme vous le savez, beaucoup de Russes et de russophones résident en Europe occidentale. En Italie, nous travaillons principalement avec ces personnes, et je tiens à remercier les évêques italiens de mettre des églises à notre disposition”. Pour sa part, le cardinal De Donatis a transmis les salutations du pape François au patriarche Cyrille. (https://www.cath.ch/newsf/le-patriarche-cyrille-de-moscou-salue-levolution-positive-des-relations-avec-rome/)
16. justine le 13/07/2019 18:20
A Tchetnik, post 12: Ce qui fait six saints confesseurs dans la famille.
17. justine le 13/07/2019 18:34
A Vladimir, post 15> Merci pour le texte. Mai je ne comprends pas pourquoi vous attachez une telle importance aux discours publics de circonstance. On sait pourtant et peut le verifier chaque jour que ces propos diplomatiques expriment moins les positions reelles que le desir d'etre poli et accueillant vis a vis des visiteurs. Les positions reelles, ce sont les decisions des Saints Synodes qui les presentent, du moins quand elles sont rendue publiques. Vu le fait que le Vatican par l'entremise des uniates ukrainiens joue et a joue un role important dans les evenements en Ukraine - les uniates sont en effet dans la premiere ligne pour soutenir l'autocephalie, votent regulierement pour les lois hostiles a l'Eglise canonique dans la Rada et ont souvent participe a la saisie de lieux de culte de lEglise canonique -, il ne faudrait pas surevaluer cette "evolution positive" evoquee par le patriarche Cyrille.
18. Didier Veillat le 14/07/2019 22:08
Bonsoir à tout le monde,

Quelques pensées après une lecture rapide et néanmoins intéressée de ce qui précède:

Le "filioque", est de nature originellement politique et a confirmé son rôle de "clé" dans la rupture qui courait bien avant 1054 entre Orient et Occident chrétiens. Il me semble d'ailleurs avoir trouvé chez St Augustin des éléments annonciateurs (il faudrait que je cherche mais je n'ai pas le courage). Ce qui permet de penser que la question de la Trinité était depuis le début largement incomprise et plus particulièrement en occident; ce pourquoi le "filioque" a été utilisé sans vergogne et par nécessité politique... Déjà... Théologiquement la grande majorité des catholiques romains tous comme des orthodoxes ne sait aujourd'hui de quoi il retourne. Quant aux spécialistes, je ne pense pas que le "filioque" soit à l'ordre du jour.

Il me semble pourtant important de savoir que le "filioque" a introduit un système trinitaire duel au sein de la théologie romaine; il a induit une vision duelle de la Trinité, un contresens quant à toute approche possible de la Trinité vivante et dynamique. Ce n'est selon moi pas un simple "point de doctrine", mais un des nœuds gordiens qui achoppent dans le rapprochement entre orient et occident. Si d'aventure, cette fausse "doctrine" était abandonnée, ce serait une avancée certaine et il y aurait encore beaucoup de travail pour avancer vers une certaine unité. (Le terme même de "doctrine" est lui-même révélateur d'une technicité bien loin du Dieu vivant). Bien d'autres éléments de divergence profonde existent. Mais pour le "chrétien moyen", pardonnez-moi cette expression je vous prie, tout cela n'a que bien peu d'importance. Les affects sont plus cruciaux... de ce point de vue là, ce chrétien moyen n'a pas et ne peut avoir complètement tort. Il ne se retrouve pas dans les "glaciations" des experts... Le "chrétien moyen" est en partie le produit de l'histoire du territoire et donc de la confession à laquelle il appartient. D'où des différences nettes entre catholiques romains et orthodoxes quand bien même aucun des deux ne sauraient de quoi il retourne exactement et quelles différences les séparent. D'où aussi un risque syncrétique entre les deux confessions à leur base; un œcuménisme de mauvais aloi et dangereux. Celui dont on fait le plus souvent état alors que certaines personnes œuvrent à la prise de conscience des erreurs du passé et à un œcuménisme du repentir.

Pour le moment, le seul œcuménisme qui puisse valoir est affectif, certes; mais il ne peut être ni liturgique, ni théologique, ni à fortiori de l'ordre de l'union. Il reste cependant une certaine unité entre chrétiens qu'il ne faut pas mépriser: le Christ ressuscité des morts.. Le mépris à cet égard serait à mon sens une faute. Il faut continuer à aller vers les chrétiens des autres confessions sans y laisser la sienne. Ne pas se tourner le dos, ne pas se bouder et peut-être oser se parler ouvertement et sans "ronds de jambes". Il serait temps!
Dans les hautes sphères, bien sûr, la politesse diplomatique, le protocole et autres nécessités réalistes ne doivent pas nous faire croire que les choses vont changer en un tour de main...

Bonne soirée.

Didier Veillat
19. Vladimir G: ébat sur le filioque le 15/07/2019 15:31
Je voudrais juste signaler que j'ai répondu aux dernières contributions sur le filioque, qui poluaient ce débat, sur un fil plus approprié: https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LE-FILIOQUE-UNE-QUESTION-QUI-DIVISE-L-EGLISE_a1022.html?com#comments
20. Vladimir G: une "évolution positive" particulièrement importantes pour l''''avenir de la Chrétientés le 15/07/2019 15:57
Oui, bien chère Justine (17), je trouve ces rencontres et cette "évolution positive" constatée par tous (en voir encore un témoignage ci-dessous...), particulièrement importantes pour l'avenir de la Chrétientés en général, qu'un millénaire de luttes fratricides a inutilement affaiblie, et encore plus pour nous, qui vivons en pays catholique. Grâce à l'établissement de ces bonnes relations après Vatican II et la levée des anathèmes rappelés dans l'article, nos relations avec les Catholiques ont totalement changé: nous menons des actions communes contre nos ennemis communs et ils nous aident beaucoup (voir encore https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Bruges-Bordeaux-les-moniales-de-la-congregation-Sainte-Marthe-ont-definitivement-remis-l-eglise-du-couvent-et-le-terrain_a5776.html).

ENCORE UN TÉMOIGNAGE: Trois ans après la rencontre à Cuba entre le Pape François et le Patriarche Kirill de Moscou, le cardinal Koch s’est rendu dans la capitale russe mardi 12 février pour échanger avec le métropolite Hilarion. (https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2019-02/vatican-koch-moscou-hilarion-russie-orthodoxe-catholique-pape.html)
21. justine le 16/07/2019 15:41
A Vladimir, post 20: L'avenir de la chrétienneté ne dépend pas des "bonnes relations" diplomatiques entre représentants du Vatican et hiérarques orthodoxes, ni encore d'actions communes "contre nos ennemis communs", quoique ces choses puissent dans une certaine mesure faciliter la vie des chrétiens dans le monde. Essentiellement, un seul est l'ennemi de tous les hommes, et un Seul donne la victoire a qui se bat selon les regles.

Quand on parle d' "avenir de la chrétienneté", on touche à l'eschaton et ne peut se contenter d'un regard banal comme on a l'habitude de le faire concernant les divers "avenirs" illusoires dans ce monde voué à la disparition. Défaisons-nous de cet esprit séculier qui nous aveugle!
Relisons plutot le Livre de la Révélation, du début à la fin, sans rien omettre et sans rien ajouter.

(Voir aussi cette très belle vidéo d'un pretre orthodoxe anglais, le père Spyridon Bailey, récemment passé comme tant d'autres de Constantinople à ROCOR, https://youtu.be/iUQMw-_bzF8).
22. Vladimir G: "j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli " Matthieu 25, 35 le 18/07/2019 13:45
Heureusement pour nous, bien chère Justine (21), la haute hiérarchie de nos Églises ne partage pas votre point de vue, aussi bien côté orthodoxe que catholique, et la plupart des fidèles en Europe occidentale non plus. Nous nous souvenons trop bien de l'ostracisme où nous tenaient les Catholiques, jusqu'à Vatican II et la levée des anathèmes, pour ne pas nous réjouir et rendre grâce à Dieu des changement intervenus qui nous permettent de pouvoir pratiquer notre foi dans des églises plutôt que des garages ou des caves. Le cas de Bruges-Bordeaux est tout à fait emblématique d'une situation largement répandue, comme en témoigne par exemple le père Valdimir Zelinsky (https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Personne-ne-voulait-choisir-Impasse-a-l-Archeveche_a5766.html?com#comments)

Le destin de la famille du grand duc byzantin Luc Notaras, auteur de la phrase "plutôt le turban turc que la mitre latine", a été rappelé sur un autre fil. Cet exemple n'est certainement pas la bonne "priorité en Orthodoxie", alors que la lute commune contre la sécularisation et l'athéisme galopants en Occidents, pour la protection des Chrétiens en Orient, contre l'islamisme, etc. me semble bien les priorités de la Chrétienté...


23. Vladimir G: ce pèlerinage n''''''''''''''''est pas uniquement lié à la canonisation de la famille impériale... le 23/07/2019 16:43
Bien chère Justine,

Votre 23 semble bien avoir disparu...

La haute hiérarchie de nos Églises ce sont évidemment nos évêques et, plus particulièrement, les membres des synodes et ceux qui portent des responsabilités... Ils ont reçu des apôtres la grâce du sacerdoce et ont la mission de diriger et d'enseigner. "Là où est l'évêque, là est l'Église," écrivait saint Cyprien de Carthage au 3e siècle, et il ajoute "L'Église est le peuple uni à son évêque, le troupeau attaché à son berger. L'évêque est dans l'Église et l'Église est dans l'évêque... (Lettre LXVI, 8). Pour ce qui concerne l'œcuménisme, l'exemple fondamental est donné par le saint évêque Nicolas d'Ohrid; il consacra toute sa vie au développement du dialogue œcuménique, dont il fut l'un des fondateurs (première conférence de «Foi et Constitution», Lausanne, 1927) jusqu'à son testament spirituel, “Догађај у Еванстону” (in “Слобода”, 20 Octobre 1954) dont un phrase résume toute la doctrine de l'œcuménisme orthodoxe: "Un nom a réuni et nous rapproche - Jésus-Christ."

Et pour revenir aux relations avec les Catholiques, l'exemple de notre paroisse lyonnaise est instructif. Fondée en 1924, les fondateurs eurent la chance de pouvoir louer à la ville de Lyon un local bien situé. Cela dura jusqu'en 2003, quand le diocèse catholique accepta de nous héberger dans une petite chapelle désaffectée, puis mit à notre disposition une belle crypte que nous avons pu aménager pour de bon. Les bonnes relations que nous avons maintenant avec la paroisse et le diocèse catholiques, nous permettent maintenant de célébrer dans d'excellentes conditions et de témoigner autour de nous, tant parmi les nouveaux arrivants que parmi les autochtones intéressés.
24. Vladimir G: l'exemple de notre paroisse lyonnaise le 23/07/2019 16:44
Bien chère Justine,

Votre 23 semble bien avoir disparu?


La haute hiérarchie de nos Églises ce sont évidemment nos évêques et, plus particulièrement, les membres des synodes et ceux qui portent des responsabilités... Ils ont reçu des apôtres la grâce du sacerdoce et ont la mission de diriger et d'enseigner. "Là où est l'évêque, là est l'Église," écrivait saint Cyprien de Carthage au 3e siècle, et il ajoute "L'Église est le peuple uni à son évêque, le troupeau attaché à son berger. L'évêque est dans l'Église et l'Église est dans l'évêque... (Lettre LXVI, 8). Pour ce qui concerne l'œcuménisme, l'exemple fondamental est donné par le saint évêque Nicolas d'Ohrid; il consacra toute sa vie au développement du dialogue œcuménique, dont il fut l'un des fondateurs (première conférence de «Foi et Constitution», Lausanne, 1927) jusqu'à son testament spirituel, “Догађај у Еванстону” (in “Слобода”, 20 Octobre 1954) dont un phrase résume toute la doctrine de l'œcuménisme orthodoxe: "Un nom a réuni et nous rapproche - Jésus-Christ."

Et pour revenir aux relations avec les Catholiques, l'exemple de notre paroisse lyonnaise est instructif. Fondée en 1924, les fondateurs eurent la chance de pouvoir louer à la ville de Lyon un local bien situé. Cela dura jusqu'en 2003, quand le diocèse catholique accepta de nous héberger dans une petite chapelle désaffectée, puis mit à notre disposition une belle crypte que nous avons pu aménager pour de bon. Les bonnes relations que nous avons maintenant avec la paroisse et le diocèse catholiques, nous permettent maintenant de célébrer dans d'excellentes conditions et de témoigner autour de nous, tant parmi les nouveaux arrivants que parmi les autochtones intéressés.
25. Robert B. le 22/08/2019 20:04
Poursuite de la collaboration entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine pour aider les chrétiens du Proche-Orient

Du 16 au 18 juillet 2019, avec la bénédiction du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, des représentants de l’Église orthodoxe russe se sont rendus au quartier général de la fondation caritative internationale catholique « Aide à l’Église en détresse », basé à Königstein (Allemagne). La délégation se composait du hiéromoine Stéphane (Igoumnov), secrétaire du DREE en charge des relations interchrétiennes, du hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, en charge du développement, et d’E. Miazdrikova, directeur exécutif de la fondation caritative « Poznanié ».

La délégation a poursuivi ses négociations avec les structures de l’AED, et a rencontré son directeur exécutif, le docteur Thomas Heine-Geldern. Le prêtre Martin Barta, aumônier de la Fondation, Regina Lynch, directrice des projets de la Fondation, et P. Goumeniouk, directeur du Département de la Fondation chargé des relations avec la Russie, ont participé à la rencontre.

La conversation a porté sur la poursuite des projets communs d’aide aux chrétiens du Proche-Orient, sur le développement des accords passés par le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec le pape François de Rome, en 2016, à La Havane.

Les perspectives de travail dans les domaines énoncés ont été fixés lors de la rencontre d’une délégation de « l’Aide à l’Église en détresse » avec le métropolite Hilarion de Volokolamsk, le 16 avril 2019.
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