RENOUVEAU DES ÉTUDES PATRISTIQUES ET OECUMÉNISME

Parlons D'orthodoxie

Emilie Van Taack

Colloque international réuni à Metz, les 20 et 21 octobre derniers.

Marie-Anne Vannier, née en 1957, à la fois philosophe et théologienne, est spécialiste d'Augustin d'Hippone, de Jean Cassien et des mystiques rhénans. Elle est également rédactrice en chef de la revue Connaissance des Pères de l’Église depuis 1992, et professeur de théologie à l'Université de Lorraine (plate-forme de Metz), où elle dirige l'Equipe de recherche sur les mystiques rhénans.

"Les trois termes qui composent le titre de ce colloque : le renouveau, les Pères de l’Église et l’œcuménisme, écrit l'organisatrice, Anne-Marie Vannier, dans sa conférence d'ouverture, sont d’une certaine manière indissociables. En effet, les Pères ont été et sont source de renouveau, ils ont, comme le soulignait le P. de Lubac, « une actualité de fécondation".

RENOUVEAU DES ÉTUDES PATRISTIQUES ET OECUMÉNISME
"Non seulement, ils ont permis aux communautés chrétiennes de durer, en leur donnant leur structure et ils ont réalisé le développement dogmatique, mais ils ont aussi été source de renouveau en tant qu’autorités au Moyen Âge, ils ont également été source de renouveau lorsque leurs textes ont été édités et traduits aux XVI° et XVII° siècles, puis avec la Patrologie de Jean-Paul Migne, avant d’être ferments de renouveau au moment du Concile Vatican II et jusqu’aujourd’hui."

"À chaque fois, ces renouveaux ont permis des rapprochements entre chrétiens, même si on ne parle officiellement d’œcuménisme que depuis la réunion de l’Alliance évangélique à Londres, en 1846 et si la synergie entre le renouveau des études patristiques et l’œcuménisme ne s’est essentiellement manifestée qu’au milieu du XX° siècle, en une convergence entre l’établissement scientifique des textes des Pères de l’Église ainsi que leur traduction dans les différentes langues et la prise en compte de leur théologie pour marcher sur les chemins de l’unité, non seulement en dépassant les points névralgiques entre les différentes confessions chrétiennes, mais aussi en ouvrant les chemins de l’avenir, en allant au cœur de l’expérience chrétienne, en développant, par exemple, ensemble une anthropologie chrétienne."
(...)

Ce n'est " qu’avec le lancement de la Bibliothèque Augustinienne en 1933 et de la collection « Sources chrétiennes » en 1942, que ce renouveau patristique est devenu synonyme de renouveau œcuménique. La collection « Sources chrétiennes » est le fruit de trois forces : l’œcuménisme, venant de l’émigration russe, avec de grandes figures, comme celle de Vladimir Lossky ; le passage de la patristique à l’université à la suite du travail d’édition du siècle précédent et autour d’Henri-Irénée Marrou ; l’influence du livre de Myrrha Lot-Borodine sur La déification de l’homme sur le Cardinal Jean Daniélou. C’est là un moment décisif qui fait comprendre pourquoi le renouveau patristique est le fruit de l’œcuménisme. Ainsi Jean Daniélou écrit-il dans sa Préface à l’ouvrage de Myrrha Lot-Borodine : « Je me souviens de l’éblouissement que me causa la lecture de ses articles (…). On avait le sentiment qu’ils nous introduisaient d’un coup au cœur même d’une expérience unique, rassemblant comme en un faisceau de lumière des indications ailleurs dispersées.

La lecture de ces écrits fut pour moi décisive. Ils cristallisaient quelque chose que je cherchais, une vision de l’homme transfiguré par les énergies divines. Je lui dois d’avoir orienté mes premières recherches vers la théologie mystique de Grégoire de Nysse.» Helléniste, Jean Daniélou connaissait les textes des Pères, mais c’est leur sens profond, leur unité qui est l’écho de l’expérience des Pères que lui fait comprendre Myrrha Lot-Borodine. Il ajoute d’ailleurs quelques lignes plus loin que « la valeur exceptionnelle de l’œuvre de Myrrha Lot-Borodine, c’est qu’elle n’est pas simplement consacrée à une recherche savante, mais qu’elle a retrouvé l’expression vivante de la mystique byzantine et qu’elle a su la faire percevoir.
(...)
En fait, en Occident, le renouveau patristique est synonyme de la redécouverte des trésors de l’Église indivise, il a amené au renouveau liturgique, avec son symbolisme et à l’approfondissement du dialogue œcuménique. Si l’Église d’Orient a gardé vivante la tradition patristique dans sa liturgie, dans la vie spirituelle, en revanche, en Occident, l’oubli a été synonyme de cassure. Aussi la prise en compte du renouveau patristique est-elle plus importante en Occident qu’en Orient, (...) Le renouveau patristique, joint au dialogue œcuménique, a été synonyme de renouvellement en profondeur de la théologie, comme en témoignent les grandes figures de Karl Rahner, d’Hans Urs von Balthasar, des Cardinaux Daniélou, de Lubac, Congar… Il en va de manière analogue dans le protestantisme, en particulier avec André Benoît et Marc Lods... (...)

Au début de ce colloque, nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses, mais force est déjà de reconnaître que la visée d’unité de l’œcuménisme trouve son écho chez les Pères qui sont non seulement l’expression de l’Église indivise, mais ceux qui les premiers ont œuvré à réaliser l’unité de leur vie et de l’Église, ce qui leur donne une place fondamentale dans la théologie, et qui en fait nos frères dans la vie de l’Esprit."

Programme nn PJ


Commentaires (48)
1. Vladimir.G: LES SAINTS NICOLAS VELIMIROVICH ET JUSTIN POPOVIC SUR L'ŒCUMENISME. le 27/10/2015 09:50
LES SAINTS NICOLAS VELIMIROVICH ET JUSTIN POPOVIC SUR L'ŒCUMENISME.
D'aprèsJulijaVidovic*

Dans une série d'articles précédents**j'avais montré les principaux jalons de la démarche œcuménique des Orthodoxes, depuis les précurseurs jusqu'aux participants contemporains. La jeune théologienne JulijaVidovic, elle, a écrit un article particulièrement intéressantqui analyse lespositionssur l'œcuménisme des deux grands saints orthodoxes du XXe siècle,St. NicolasVelimirovicet St. Justin Popovic***, dont elle propose de partir pour bâtir "unnouveau modèle de dialogue et de collaboration".

Cet article en anglais n'a pas été traduit à ma connaissance et je vous en propose ici l'introduction et la conclusion.

INTRODUCTION

St. NicolasVelimirovicet St. Justin Popovic partagent la position de toute l'Église orthodoxe sur l'œcuménisme. Notre dialogue avec les non-Orthodoxes est la responsabilité évangélique qui tient de la nature même de l'Église orthodoxe, qui est l'Église même que le Seigneur a fondé sur Lui-même comme pierre éternelle (1 Cor. 3:11). C'est notre devoir de porter témoignage au Seigneur Ressuscité jusqu'à la fin des temps. Cette mission a été confiée aux Apôtres, et l'Église orthodoxe ne peut pas s'y soustraire maintenant, après deux mille ans.

Toutefois, s'intéresser au mouvement œcuménique et s'y impliquer impose de le questionner et de le critiquer. Nous ne pouvons pas rester sans réagir, sans souligner les problèmes qui surgissent dans le mouvement œcuménique quand, sous la pression de certaines organisations, il glisse vers des questions politiques ou nationales alors que la question essentielle – l'unité du monde chrétien- reste occultée. Comment l'Église orthodoxe (et les autres Églises en fait) peut-elle participer à un mouvement qui peut, au final, détruire les fondements mêmes de la foi et de la morale chrétiennes?

Comme nous avons conclu que nous n'avons pas le droit de nous retirer des efforts pour le dialogue œcuménique, d'une part, mais comme, d'autre part, le mouvement œcuménique élargi provoque un mécontentement croissant, nous devons nous demander s'il n'est pas temps de concevoir un nouveau model, une nouvelle forme d'œcuménisme qui nous permettrait d'interagir les uns avec les autres d'une façon plus positive? Cela ne signifie aucunement que nous avons besoin de, ou devons abandonner tout cet important travail qui a déjà été accompli: convergence, meilleures connaissance et compréhension les uns des autres imprégnées de charité, mais en gardant à l'esprit que nous devons faire un pas en avant. Et pour ce nouveau modèle de dialogue et de collaboration nous avons une ressource inépuisable dans les travaux de Nicolas Velimirovich et Justin Popovich, spécialement en utilisant leurs critiques sévères de l'utilisation de l'œcuménisme comme une idéologie.

CONCLUSION

Après avoir analysé les positions des saints NicolasVelimirovicet Justin Popovic, JulijaVidovic écrit:

Aussi bien l'évêque Nocolas que le père Justin représentent ce que l'évêque d'Herzégovine Athanase (Yevtic)****appelle "l'œcuménisme orthodoxe"(1). Cela signifie que toute la vérité de notre foi chrétienne est la révélation de la Sainte Trinité en Christ, dans Son Incarnation. Le corps de cette révélation, comme le disent souvent les pères de l'Église, c'est l'Église – Corps du Christ. Ainsi, pour nous Orthodoxes, l'ecclésiologie, si essentielle de nos jours, est dérivée de, fondée sur, et inséparable de la Christologie. "L'union de Dieu et de l'Homme en Christ, notre propre union avec Dieu, avec Sa création (= le monde entier) et avec les autres, constitue, au plan cosmique et en même temps au plan concrètement historique, le corps ecclésial de l'Église du Christ. Pour cette raison, surmonter tous les gouffres, abîmes, et «dualismes» - qui ne peuvent exister à côté de la Personne de Jésus Christ, le Dieu-Homme - est une caractéristique essentielle de la vision orthodoxe du monde et des hommes, et donc de 'l'œcuménisme orthodoxe'."(2)

Pour ce courant, qui n'est certainement pas nouveau, les "Orthodoxes œcuméniques" sont des gens de compréhension et d'inclusion et non d'exclusion, comme disait le jeune Nicolas Velimirovich, des gens d'unité et de conciliarité pour le père Justin Popovich.

Notes de l'auteur:
(1) Bishop Athanasius (Yevtic)****, „Православниикуменизам“, in Radovan Bigovic, Православље и
екуменизам, Хришћанскикултурницентар, Belgrade, 2005, p. 181.
(2)Ibid.
3 Bishop Athanasius (Yevtic), „О екуменизму“, in Radovan Bigovic, Православље и
екуменизам, Хришћанскикултурницентар, Belgrade, 2005, p. 201.

Notes du traducteur:
* JulijaVidovic est une jeune théologienne qui a soutenu sa thèse intitulée “La synergie entre la grâce divine et la volonté de l’homme selon saint Maxime le Confesseur” le 29 mai, à l’Institut catholique de Paris, en doctorat conjoint avec l’Institut Saint-Serge.

** http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-1_a2514.html; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-2_a2526.html; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-3_a2536.html

***L'article "St. Nikolai Velimirovic and St. Justin Popovic on Ecumenism" a été publié sur OrthodoxHandbook on Ecumenism. Resources for Theological Education, чијисуиздавачи P. Kalaitzidis, T. Fitzgerald, C. Hovorun, A. Pekridou, N. Asproulis, D. Werner and G. Liagre, VolosAcademy, WCC, Regnum Books International, Oxford, Volos, Greece, 2014, p. 263-272. Disponible en PDF à partir de https://icp.academia.edu/JulijaVidovic/Papers
**** Mgr Athanase (Jevtic),évêque retraité d'Herzégovine, avait prononcé ses vœux monastiques le 3 décembre 1960 devant l'Archimandrite Justin Popovitchau Monastère dePustinya Valjevo avec la bénédiction de l'Evêque John (Velimirovic). Il est intervenu à l'ITO St Serge (http://www.dailymotion.com/video/xbk7zv_mgr-athanase-jevtic-le-probleme-des_news, http://atelierito.blogspot.fr/2011/03/conference-exceptionnelle-de-mgr.html.)
2. Daniel le 27/10/2015 12:02
Saint Justin de Celije avait cessé de commémorer le patriarche de Serbie d'alors quand l'église de Serbie avait rejoint le COE.
3. Daniel le 27/10/2015 12:28
Je pense qu'il faut se référer aussi à l'ouvrage original de Saint Justin de Celije lui-même "The Orthodox Church and Ecumenism" publié chez Lazarica Press UK.

L'auteur du papier que j'ai lu avec intérêt devrait cependant relire son texte (il y a des fautes d'orthographe et d'accords en anglais. Sa conclusion que Vladimir a étrangement omis de traduire dit :

"We hope together with Saint Nikolai Velimirovic and Saint Justin Popovic to be representatives of and witnesses to an ecumenism that is not against dialogue, testimony or collaboration, but against all kinds of falsifications and errors."

Nous espérons que Saint Nicolas de Jitcha et Saint Justin Popovitch sont des représentants et des témoins d'un oecuménisme qui n'est pas contre le dialogue, le témoignage et les collaborations, mais contre toutes sortes de falsifications et erreurs".

Pour l'instant, de l'oecuménisme, on a surtout les falsifications et les erreurs : prières communes, relativisme dogmatique etc.
4. Tchetnik: récup' le 27/10/2015 16:28
On peut aussi lire la "Vie de Saint Sava" comme "Cassienne" dans lesquels Saint Nicolas d'Ohrid exprime des conceptions très claires (plus indirectement dans le deuxième) sur l'œcuménisme comme vecteur de relativisme spirituel.
5. Philippe Amartolos le 27/10/2015 19:59
En lisant soit en français, soit en anglais soit en serbe directement les œuvres de ces deux saints serbes, je comprend fort mal comment l'auteur de cette étude peut trouver des positions favorables à toutes formes de dialogues oecuménistes sachant bien que toutes les oeuvres, même les œuvres publiées à l'âge d'homme, de ces deux saints nomment tout ce qui n'est pas orthodoxe hérétique !
comme tous les saints de l'Eglise, jusqu'aux deux les plus récents, Païssios et Gabriel, condamnent l'oecuménisme comme "super-hérésie", "pan-hérésie". TOUS LES SAINTS condamnent fermement !
Il n'y a pas à "bâtir un nouveau model de dialogue et de collaboration", il y a à prêcher la vrai foi aux hérétiques avec amour et charité dans la VERITE comme l'auraient fait les saints Pères de l'Eglise en n'hésitant pas à retrancher du corps de l'Eglise les hérésiarques persévérants !
6. Vladimir.G: Merci Daniel! le 27/10/2015 20:15
Merci Daniel!

J'avais bien traduit cette fin mais elle s'est perdue en postant...

Je pense aussi traduire, en abrégeant, les analyses que le docteur Julija Vidovic consacre aux positions respectives de St. Nicolas Velimirovic et St. Justin Popovic que vous trouvez intéressantes... Par contre la traduction du livre de St. Justin est en dehors de mes capacités...
7. justine le 29/10/2015 14:59
A Vladimir, post 1: Cette présentation par Vladimir est un stub total. Il donne quelques lignes d'introduction, citant ou résumant (on ne sait qui parle, car selon la tactique habituelle de Vladimir il n'y a pas de guimets et ainsi on obnubile la source véritable de ce qui est dit) le texte en question, puis il passe tout de suite à la conclusion, ne donnant pas un seul passage de l'essentiel, c'est à dire de cette analyse des positions des Saints Justin et Nikolaj!

On se lasse de répéter les mêmes choses. Aucun des deux Saints Pères serbes n'était un adepte de l'écuménisme, c'est à dire de ce mouvement protestant et protestantisant qui est basé et animé par l'idée absolument inacceptable du point de vue orthodoxe que toutes les communautés chrétiennes, hérétiques et orthodoxes mélangées, constitueraient l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique.

Daniel a très raison de dire (post 3) qu'on fait bien de se référer à l'ouvrage "The Orthodox Church and Ecumenism" de St Justin pour avoir une idée exacte de ce le Saint Père - et avec lui bien sûr Saint Nikolaj d'Ohrid - pense de l'écuménisme, afin qu'on cesse de mêler son nom à ceux qui approuvent et promeuvent ce mouvement hérétique. Contentons-nous ici de ne citer que ce seul passage, éminemment caractéristique, de la plume de Saint Justin au sujet de la participation orthodoxe au soi-disant "Conseil mondial des Eglises" :

"La honte saisit chaque Orthodoxe sincère élevé sous la direction des Saints Pères, quand il lit que les participants orthodoxes à la 5e Conférence Panorthodoxe de Genève (8-16 juin 1968) décidèrent au sujet de la participation orthodoxe à l'oeuvre du 'Conseil Mondial des Eglises' que 'soit exprimé la conscience commune de l'Eglise Orthodoxe de constituer un membre organique du Conseil Mondial des Eglises'. Cette décision est apocalyptiquement effrayante dans sa non-orthodoxie et son anti-orthodoxie. Etait-il vraiment nécessaire que l'Eglise Orthodoxe, ce corps et organisme Théandrique tout-immaculé du Christ Dieu-Homme soit si outrageusement humilié que ses représentants, théologiens et même hiérarques, parmi lesquels même des Serbes, aspirent à la participation et à l'inclusion 'organique' au Conseil Mondial des Eglises, lequel, de cette manière, devient un nouvel 'organisme' ecclésial, une 'nouvelle Eglise' au-dessus des Eglises, dont Orthodoxes et Non-Orthodoxes sont simplement des 'membres'. Malheur! Quelle trahison inouie!"
(Extrait de l'Expertise théologique rédigée par le Saint Père Justin en 1974 à la demande du Saint Synode de l'Eglise de Serbie au sujet de la participation ou non de l'Eglise serbe à des services "ecuméniques" organisés alors par les catholiques en Serbe, publiée dans le periodique "Koinonia" no 18 (1975), p. 95- 101)

Et en ce qui concerne Saint Nikolai d'Ohrid, écoutons ces paroles qui illustrent bien sa position vis-a-vis d'un melange avec les hérétiques: "Des nations hérétiques ont de nos jours assis le Seigneur Christ à la dernière place de la table de ce monde, comme le dernier des pauvrets, tandis qu'ils ont assis leurs grands hommes: politiciens, ecrivains, philosophes, savants, financiers etc. aux premières ... Nos frères baptisés, égarés par les hérésies papistes et luthériennes, sont fiers de leur sagesse sans Christ. Mais ils ont réellement accompli les paroles de St Paul: 'Se vantant d'être sages, ils sont devenus sots.' (Rom 1,22). ... Vous demandez si cette génération obstinée, la plus obstinée de l'Histoire, est capable de jamais revenir à la vérité et à la droiture? Elle l'est. Et puisse le Christ outragé le faire arriver le plus tôt possible. Or quand cela se fera? Cela se fera lorsque nos frères occidentaux commenceront à ecrire un millier de livres par an à la gloire du Christ notre Dieu et quand des milliers de leurs journaux écriront chaque jour des hommages aux vertues chrétiennes et aux bonnes oeuvres chrétiennes.... Lorsque cette transformation se fera, alors l'humanité occidentale hérétique apparaitra devant le Ciel visible lavée, purifiée et dégageant une fragrance divine." (Extrait du livre "A travers les barreaux de la prison", Sermons au peuple serbe, publie posthume en serbe, Himmelsthür 1985).

Quant au colloque de Metz, il convient de rappeler que le plus important, ce n'est pas tant un renouveau des études patristiques, mais un renouveau patristique. Car on peut bien étudier les Pères, mais à partir d'une optique et d'une mentalité étrangère aux Pères (c'est précisément ce que font les "néopatériques" et les "postpatériques" qui se prennent pour plus sages que les Pères!), alors que ce qui nous est profitable, c'est de suivre les Pères, afin d'acquerir l'illumination qui fut la leur et de progresser vers le but de la vie chrétienne.

Par ailleurs, personne ne niera le mérite de la collection Sources Chrétiennes, mais il faut dire aussi que toutes les traductions de cette collection ne sont pas recommandables, certains traducteurs prenant pas trop de libertés vis-à-vis du texte original, notamment dans les volumes de Saint Jean Chrysostome, pour ne citer que ce cas-là.
8. justine le 29/10/2015 18:04
L'article de Julia Vidovic est valable. C'est sa présentation par Vladimir qui ne l'est pas. Il faut lire l'original sur le lien donné au post 1, car il y a à se méfier d'une "traduction abrégée" de Vladimir...

Quant à la question du dialogue, St Justin insistait qu'il soit sincere, un dialogue dans la vérité. Il dit:
"Le 'dialogue d'amour' contemporain, qui est conduit sous forme d'un sentimentalisme creux, est en fait une négation impie du "salut par la sanctification que donne le Saint Esprit et par la foi en la vérité" (2 Thess 2,13). L'essence de l'amour est la vérité, et l'amour vit par l'expression de la vérité. La vérité est le coeur de toute vertu théanthropique, y compris de l'amour.... Ne vous leurrez pas: il existe aussi un 'dialogue de mensonges' lorsque les négociateurs, consciemment ou inconsciemment, mentent les uns aux autres. Un tel dialogue est caractéristique du 'père des mensonges', du diable, 'car il est un menteur et le père du mensonge' (Jn 8,44). Il est aussi caractéristique de tous ses collaborateurs volontaires et involontaires lorsqu'ils veulent atteindre leur bien par le moyen du mal, quand ils veulent trouver leurs 'vérités' au moyen de mensonges.Il ne peut y avoir de 'dialogue d'amour' sans un dialogue de la vérité. Un tel dialogue est contre-nature et faux. D'où le commandement de l'Apotre porteur-du-Christ: 'Que l'amour soit sans dissimulation' (Rom 12,9)."
("The Orthodox Church and Ecumenism", Lazarica Press 2000, p. 154-155)
9. Tchetnik le 30/10/2015 09:24
La manœuvre mensongère en cela consiste à placer sous un même terme deux conceptions différentes et opposées sans en faire état et faire croire que des gens qui peuvent admettre la première défendraient aussi la seconde.
10. Vladimir.G: cet article montre bien comment les deux saints définissent une doctrine orthodoxe de l''''œcuménisme le 31/10/2015 13:24
Comme je l'écrit clairement au début de mon commentaire 6, cet article en anglais n'a pas été traduit à ma connaissance et je vous en propose ici l'introduction et la conclusion.

Et je donne donc ces deux traductions en indiquant clairement (en majuscules): INTRODUCTION et CONCLUSION

les analyses des écrits des deux saints dans l'article cité ont le grand intérêt de montrer, citations à l'appui, qu'ils n'étaient pas systématiquement opposés au dialogue œcuménique:
- St Nicolas y étaient très favorable et en a été l'un des fondateurs. Il se méfiait de l'évolution de l'œcuménisme mais, comme l'écrit le Dr Vidovic, "cela ne signifie pas que l'évêque Nikolas n'était plus ouvert au dialogue œcuménique," et elle l'illustre parfaitement avec la citation de son discours à la deuxième Assemblée du COE (Evanston, 15-31 août 1954), à laquelle il participa en personne dix huit mois avant de s'endormir dans le Seigneur…
- St Justin allait plus loin dans sa critique puisqu'il s'opposait è la participation des orthodoxes au COE, comme le rappelle Daniel (commentaire 2) alors même que St Nicolas y participait personnellement. "La critique de Justin Popovich fut plus profonde et théologiquement fondée que celle de l'évêque Nicolas," écrit Julija Vidovic, "et il ne participât jamais à aucune rencontre œcuménique. Mais en fait ses critiques s'adressent au concept d'œcuménisme "qui, est généralement identifié dans ses écrits avec les tendances humanistes sous tendant la démarche vers l'unité des Chrétiens de l'Église catholique romaine et des protestants," et c'est ce processus là qu'il qualifiera de "pan-hérésie". "Ici nous reconnaissons clairement les mêmes critiques que celles formulées par l'évêque Nikolas d'une civilisation européenne séparée de Christ, d'une part, et de la présence des tendances sécularisatrices à l'intérieur même de l'église d'autre part l'autre. Selon Saint-Justin, dans le catholicisme romain et le protestantisme l'Homme devient valeur suprême et remplace le Christ – Dieu-homme" souligne le Dr. Vidovic. Face à cette démarche St. Justin propose le concept d'un "œcuménisme orthodoxe" qui est spécialement développé dans ses "Notes sur l'œcuménisme" (rédigées en 1972 mais publiées en 2010) où "il invoque l'aide de l'expérience attestée des Écritures et la Tradition vivante préservée dans l'Église du Christ,"(ditto) ce qui, bien évidement, fait le lien avec le colloque de Metz. Et Julija Vidovic développe la conception de l'œcuménisme orthodoxe de St. Justin.

"Comme nous voyons, poursuit elle, l'itinéraire de la vie de l'évêque Nicolas fut dramatique; ce fut un chemin de murissement organique. Son expérience de la vie et celle du Père Justin Popovic étaient au fond les mêmes; mais le voyage du Père Justin fut différent de celui de son maître l'évêque Nicolas. Il est possible que celui du Père Justin fut différent justement parce que l'évêque Nicolas l'avait précédé. L'évêque Nicolas fut le premier à affronter son drame et ses crucifixions existentielles et temps; il a souffert et connu dans son corps la tragédie, le doute, et les divisions de son époque pour le père Justin et pour beaucoup de ses contemporains. Voilà pourquoi le père Justin a montré une foi stable et inébranlable dès ses premiers écrits et pourquoi il a été d'une clarté cristalline en portant témoignage et en témoignant, et ce jusqu'à la fin de sa vie. Son chemin n'était pas ascendant et régulier comme celui de l'évêque Nicolas; c'était plutôt une descente dans les profondeurs. Il a bâti sur ce par quoi il a commencé. (Cf. Metropolitan Amphilocius (Radovic), “The Theanthropic Ethos of Bishop Nikolai Velimirovich”, p. 132)"

Ainsi cet article montre bien comment les deux saints définissent une doctrine orthodoxe de l'œcuménisme qui s'oppose à la dérive séculariste et humano-centrée des Occidentaux. Tous les représentants de l'Orthodoxie aux différentes rencontres œcuméniques ont maintenu et développé ces principes, depuis la "Déclaration d'Oberlin" (1957), directement inspirée pas St. Nicolas, jusqu'à la "la Commission spéciale sur la participation des Orthodoxes au Conseil œcuménique des Eglises" (1999-2002), dont le rapport fut approuvé par le Comité central du COE (août 2002) la conférence de Thessalonique (juin 2003, cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-1_a2514.html; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-2_a2526.html; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-3_a2536.html), et aux toutes dernières interventions comme celle du métropolite Hilarion de Volokolamsk à la Xème assemblée du COE à Pusan (novembre 2013, http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Dieu-de-vie-mene-nous-a-la-justice-et-a-la-paix-Matthieu-2531-46-Luc-178-79_a3381.html.)
11. justine le 31/10/2015 17:36
A Vladimir, post 10:
Pour compléter votre exposé, ajoutons ceci encore du texte de Julia Vidovic sur Saint Nikolaj qui explique son soutien du mouvement écuménique dans sa jeunesse et sa critique à l'âge mur: . "Dans la première période de sa vie, il était attaché aux courants sociétaux et aux enthousiasmes messianiques de son temps, caractéristiques de l'Europe et de ses cercles intellectuels et ecclésiastiques de la première moitié du 20e siècle. Mais dans sa période de maturité, durant la guerre et l'après-guerre - assobri par le nazisme et le bolshevisme et ayant derrière lui l'expérience de Dachau - il ne se comportait plus en disciple vis-a-vis de l'Europe, mais plutot en prophète... En approfondissant son expérience de l'Eglise (ce qui était le résultat de sa rencontre avec la Russie orthodoxe, l'Ohrid des SS. Clement et Nahum, la Sainte Montagne de St Sava et d'autres Pères Athonites), il développe une claire distinction entre 'les églises hétérodoxes' et l'Eglise Orthodoxe. Dans 'Centurie de Ljubostinja' il va même plus loin écrivant que dans le monde chrétien, seule l'Eglise Orthoxe honore l'Evangile comme la Vérité absolue et n'est pas gouvernée par l'esprit du siècle." (p. 5 de l'exposé Vidovic)

Dans l'avant-dernier alinéa, votre traduction rend mal le texte anglais de Vidovic; changeant le sens. Il faut lire: "C'etait plutôt une descente dans les profondeurs. Il a simplement bati sur ce qu'il (St Nikolai) avait commencé."

Tout ceci étant pris en considération, on fera bien de cesser d'appeler "écuménisme" le dialogue de l'Eglise Orthodoxe avec les hétérodoxes afin de les aider à revenir dans le droit chemin. Car il faut appeler les choses par leur nom et cesser de rendre confus les gens par des termes qui sont en eux-memes hérétisants, exprimant au concentré la vision du COE hérétique.
12. Nicodème le 01/11/2015 15:41
La peste soit des intellos orthodoxisicieux , des patristicieux et des zeucoménicieux !!! (je n'ajoute pas de codicille agrémenté d'une rime à deux balles ,afin de ne pas être censuré , mais l'envie m'en démange !! Tant ces polémiques stériles m'anéantissent dans une tristesse quasi incurable . Il y a là de quoi devenir protestant si on n'était pas prévenu contre les principales âneries de la Réforme ...
13. justine le 01/11/2015 18:06
A Nicodème: Vous vous attristez des "querelles stériles".
Mais si vous aimez ou cherchez, à ce que j'ai cru comprendre, la Vérité du Christ, Son Eglise authentique, vous devriez plutôt vous réjouir du fait qu'il y a un combat contre ceux qui cherchent à l'obnubiler, à la deformer et à la falsifier. Des querelles peuvent être stériles quand elles concernent des choses sans importance ou quand elles passent à côté de l'essentiel. Si vous étudiez l'Histoire de l'Eglise, vous constaterez qu'il n'y a jamais eu une époque où ce combat était absent. Car l'Antichrist est au travail depuis le debut, cherchant à detruire l'oeuvre du Christ et de Son Eglise, procédant de multiples façons, changeant de tactique selon les temps et les circonstances. Aujourd'hui, son arme privilegiée, c'est écuménisme.
14. Nicodème le 01/11/2015 19:11
Je vous sais gré , Justine , de me prêter de telles préoccupations . Je ne sais même pas si , là dessus , aujourd'hui , vous avez encore raison , tant je suis tenté par un retrait total dans une île spirituelle déserte où , pour paraphraser ce cher Alceste , d'être un agnostique on ait la liberté ...

Maintenant , permettez moi de vous titiller un peu , littérairement s'entend . Hum...vous voulez dire "œcuménisme" ? Franchement , Justine , vous cesseriez de vous arcbouter sur cette faute d'orthographe (mais vous ne commettez jamais de faute , n'est-ce pas ?) , vous seriez plus crédible . Pousser l'orgueil jusqu'à refuser de corriger son orthographe , cela en dit long sur l'orgueil qui inspire le reste de votre pensée .

Cela dit , vous savez , on a toujours justifié la persécution contre les déviants en prétendant qu'ils étaient du démon , ou de l'Antéchrist , que sais-je encore , aujourd'hui , notre société démocrato-totalitaire trouve d'autres péchés irrémissibles , que je ne nommerai pas pour ne pas être censuré .... L'eglise de Rome aussi , d'ailleurs , et souvent les mêmes . Amusant , non ? Autres temps , autres arguties . Là dessus , je suis d'accord avec vous . Mais il nous faut trois choses : premièrement du discernement , deuxièmement , du discernement , troisièmement du discernement . :-))).

Et lorsque je vois que les appareils ecclésiaux , compromis avec le pouvoir politique depuis Théodose , si ce n'est Constantin , ont fait du christianisme une religion , et une religion identitaire , au point qu'on a été jusqu'à maltraiter , emprisonner , torturer , massacrer les soi-disant "hérétiques" , je m'interroge sur la véritable authenticité de cette Eglise là . De toutes façons , il est impossible de suivre le maître de Nazareth , à moins d'être maso . Eh quoi , il faudrait , nous dit-on , accueillir les "migrants" sans aucun discernement , donc , des islamistes camouflés , qui vont vous égorger (après vous avoir violée , si vous êtes une femme) , à la première occasion !!?? Non merci , je préfère rester un simple païen , un païen agnostique et croyant en un Dieu Unique et Créateur , même trinitaire , si ça peut satisfaire l'"orthodoxie" '(d'ailleurs , comment ne pas être trinitaire en contemplant la Trinité de Rebrov ?

En demeurant païen , je me redonne le droit et le devoir de prendre les moyens de protéger les miens , mes compatriotes , par la force si nécessaire , et c'est déjà nécessaire , n'en déplaise aux évêques collabos .. Que les hiérarques compassionnels et discutailleurs accueillent les hordes de "migrants" dans leurs palais ! Et cela vaut particulièrement pour l'évêque de Rome ...

L'urgence des temps que nous vivons est à l'autodéfense . Les querelles byzantines passeront après . D'ailleurs , vous savez comment Byzance a fini , en 153 . Même si , je vous 'accorde , cela a été rendu possible par le refus de Rome d'apporter une aide militaire .
15. Nicodème le 02/11/2015 00:32
Le "4" a sauté ; il fallait lire , bien sûr "1453"...
16. Vladimir.G: écuménisme=ecuménism? le 02/11/2015 08:29
Cela va encore + "titiller" notre bien cher Nicodème, grand pourfendeur devant l’Éternel de tout ce qui est anglo-saxon, mais je subodore que l'explication de la graphie de notre bien chère Justine vient simplement de l'influence du franglais que sa parfaite connaissance de la langue de Shakespeare (merci pour votre traduction, nettement plus claire que la mienne: ce passage m'avait donné du fil a retordre!) pourrait justifier...

Me tromperais-je?

17. Clovis le 02/11/2015 10:14
Je pensais quant à moi benoîtement que Justine faisait le distinguo orthographique entre l’œcuménisme véritable qui serait un dialogue pour faire revenir les non-orthodoxes à la vraie foi orthodoxe et non ce pseudo et vain discours religieux syncrétique et relativiste qu'elle orthographie écuméniste, car ce sont bel et bien deux choses différentes ? Me trompé-je ?
18. Nicodème le 02/11/2015 11:54
L'hypothèse de Clovis tient debout . Mais que ne nous l'eût-elle pas expliqué plus tôt !? C'est comme les zévangélos qui disent "E"saîe" , pour se démarquer des ktos et des zortrhos qui , eux , disent "I"saîe , ou encore les opposants au monarque ripoublicain au règne le plus long qui disaient "mitran" , ou encore les opposants à un certain traité qui aurait pu rappeler la mort héroïque de d'Artagan , et qui disaient "masstrik (comme la "trique" , n'est-ce pas) . Les marqueurs sémantiques sont aussi dérisoires et amusants que les marqueurs vestimentaires .Encore faut-il en connaître le code . Et là dessus , je me suis sans doute un peu égaré . Dans une querelle qui avait au moins le mérite de n'être pas byzantine ...:-))
19. Nicodème le 02/11/2015 13:57
Cela dit , le bon côté de la chose , en effet , c'est que Justine est capable de nous traduire parfaitement les textes ...:-). Merci à elle . Pour les gens nuls en anglais comme moi , ça n'a pas de prix .
20. Daniel le 02/11/2015 16:41
Maastricht se prononce en effet Mastriqute car le CH en néerlandais se prononce K et non ch (chameau).
21. justine le 02/11/2015 16:42
Chez wikipedia on lit: "....œcuménisme, parfois orthographié écuménisme...". Mais je rangerais cette histoire dans la rubrique des "querelles stériles", en m'étonnant que dans le cas présent, Nicodème ne s'afflige pas....
22. Nicodème le 02/11/2015 20:08
Ah! ah! lorsque j'ai été vérifier sur Wikipédia il y a déjà quelques semaines , je n'avais pas trouvé cette bizarrerie . Justine n'aurait-elle pas été mettre sa patte dans wiki , comme tout un chacun ? Sinon , je ne pensais pas qu'elle aurait osé ce coup de patte assez facile et assez petit , après les propos apaisants que je viens de tenir . Cela m'apprendra à mettre un peu de pommade . Décidément , essayer d'appliquer le christianisme en milieu chrétien patenté , ça ne marche jamais .

A Daniel : ben alors , c'est le vicomte qui avait raison ...:-))
23. Manolis le 04/11/2015 11:11
Philippe Armartolos: quand vous écrivez que "il y a à prêcher la vrai foi aux hérétiques avec amour et charité dans la VERITE comme l'auraient fait les saints Pères de l'Eglise en n'hésitant pas à retrancher du corps de l'Eglise les hérésiarques persévérants", vous croyez sérieusement que vous allez faire preuve d'amour et de charité en assénant aux ktos et aux protestants: "vous etes des hérétiques, convertissez à la vraie foi, c'est à dire à la mienne" ?
24. Daniel le 04/11/2015 12:13
@ Manolis (23)

L'amour et la vérité doivent aller de pair, et l'amour sans vérité n'est pas amour. On peut bien dire à un alcoolique. "Tu es en train de te tuer, devient sobre et arrête de picoler, non?".
25. Nicodème le 04/11/2015 16:00
Agnostiques de tous les pays , unissez-vous !! ...non, j'ai pas picolé ...:-)))))
26. Vladimir.G: " Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?" le 04/11/2015 17:59
"Chez nous des innovations n'ont pu être introduites ni par les Patriarches, ni par les Conciles; car chez nous la sauvegarde de la religion réside dans le corps entier de l'Eglise, c'est-à-dire dans le Peuple lui-même qui veut que son dogme religieux reste éternellement immuable et conforme à celui de ses Pères..." ("Lettre encyclique de la sainte Église Une, Catholique et Apostolique
aux Chrétiens orthodoxes de tous pays", Constantinople, 6 mai 1818. )

Comme je l'ai souvent écrit, tant le dialogue avec l'Église catholique que, plus généralement le dialogue avec les autres confession chrétiennes (dialogue œcuménique), provoquent une véritable fracture dans l'Orthodoxie (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-oecumenisme-divise-l-Orthodoxie_a2353.html) et les échanges ci-dessus en sont une preuve supplémentaire...

Il sera intéressant de savoir quelle position ressort du document "Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien" adopté en Conférence préconciliaire le 16 octobre dernier et qui a donc recueilli le consensus des délégués de toutes les 14 Églises. En attendant cette publication, le document adopté par le concile local de l'Église russe (2000/2007) donne une bonne base.

La célébration de Notre-Dame et les communiqués de l'AEOF et du CEF sont une bonne illustration du consensus qu'il y a sur ce sujet entre ceux que j'appelais "les dirigeants et théologiens savants de l'Orthodoxie qui, toutes Eglises confondues, sont partisans du dialogue avec les autres confessions". Les lettres citées en (29) et les commentaires caractérisent bien la position du grand troupeau des fidèles qui, là aussi dans toutes les Eglises, semble bien rejeter en bloc toute tentative de dialogue ou d'action commune...

"Comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?" (JF Colosimo, "Bloc note" du lundi 26 novembre 2007)
27. Philippe Amartolos le 04/11/2015 21:15
Pour "défendre" Justine, qui n'en a pas besoin tant elle n'est jamais à cour de précisions PATRISTIQUES : Ayant un compte Wikipédia, cela me donne accès aux différentes contributions et historiques des articles et leurs modifications. Or, pour "Œcuménisme" la première phrase de l'article inscrivant l'orthographe "écuméniste" comme tout à fait légitime n'a pas été modifiée depuis, AU PLUS TÔT, 1 ans...
Et de fait, le titre de "patriarche œcuménique" veut-il dire que le patriarche de la seconde Rome doit être expert en dialogues humanistes-philanthropiques et philosophiques avec toute religion autoproclamée comme telle (saint Photios était-il alors œcuménique en ce sens ?) ou, ce titre veut-il dire qu'il a, du fait de l'importance numérique et symbolique de sa cathèdre, un honneur tout particulier qui lui est dû et rendu par ses pairs étant l'évêque de l'ancienne cité impériale et de toute façon revêtu de la légitimité de la vérité triadique s'exprimant dans les Saints Canons ? Honneur dû peut-être aussi au fait que ce siège de Constantinople est été à l'origine de l'évangélisation des slaves (saint Photios à l'initiative) et protecteur à l'époque de la splendeur byzantine et tant qu'il l'a pu des autres sièges apostoliques, sans jamais avoir EN PRINCIPE le droit à l'ingérence...

@Manolis, Daniel à déjà tout dit.
Mais il faut préciser que pour un chrétien ne brandissant pas, selon le conseil de Notre Seigneur, l'épée pour se défendre, l'hérétique n'est ni à brûler ni à persécuter. Mais on peut malgré tout espérer pouvoir demeurer chrétien en vérité sans se plier aux différentes épochè du monde et ses infinies dérives sémantiques et idéologiques. Or, à Dieu ne plaise, l'hérétique est à condamner, selon les canons de l'Eglise, à être retrancher du Corps du Christ s'il s'obstine et persévère, malgré les exhortations, dans l'erreur.
Aussi, Saint Paul en 2 Tim. 2, 22-26 dit qu'en douceur doit être annoncée la VERITE aux opposants. On peut très bien dire à un hérétique qu'il est hérétique sans que cela soit offensant. Il suffit de faire comprendre ce que veut dire "hérétiques" et quelles sont les conséquences spirituelles et sotériologiques liées à ce terme.
C'est là tout le problème des "dialogues" aporétiques auxquels nous avons très gracieusement droit : aucune courtoisie (honnêteté et respect de l'adversaire en dévoilant clairement l'objet de sa pensée), aucune virilité (fuite devant le problème des divergences spirituelles et dogmatiques profondes), formalisme et diplomatie creux et inadaptés en théologie. Comme disait le bienheureux Séraphim Rose : "Il faut être dans la pure tradition des saints Pères". Or, quelles étaient leurs rhétoriques ? Par quelles méthodes saint Athanase discutait-il avec les Ariens ? Saint Jean Chrysostome avec les "judaïsants" ? Saint Jean Damascène avec les musulmans ?

Enfin, la Foi en Dieu, donc la foi orthodoxe, n'est pas mienne, c'est un don de Dieu qu'il faut chérir et entretenir, se laisser émonder par Dieu (Jn. 15, 1-4). Je ne vois pas comment convaincre une personne de se convertir en utilisant l'argument : "cette foi est vraie parce que mienne et que j'y crois". Non...cette Foi est la vraie et unique foi (Voie, Vérité, Vie), c'est donc pour cela que j'y crois et que je vous l''expose, propose et exhorte, pour votre salut, à embrasser.
28. justine le 05/11/2015 12:16
La chose la plus intéressante au sujet de ce titre d'"écuménique" (ou "oecuménique") du patriarche de Constantinople, c'est que dans les actes des Saints Conciles il n'est jamais mentionné. Comme dans la presque totalité des références à ce patriarche dans la litterature ecclésiastique des diverses époques, il est simplement nommé "patriarche de Constantinople". Ce n'est que depuis la déviation de ce patriarcat de la Tradition patristique millénaire au début du 20e siècle et surtout depuis l'avènement du patriarche Bartholomée que ce titre prétentieux est devenu un usage généralisé de la part de ce patriarcat lui-méme et de ceux qui lui sont dévoués. Et depuis "l'ère Bartholomée" on a même commencé à l'entourer d'une gloriole quasi-divine, glissant ainsi vers l'abîme de cette "troisième chute" dont parle Saint Justin de Celje, à la suite du pape de Rome.
29. Nicodème le 05/11/2015 13:04
Je vais vous étonner ,mais là, je partage tout à fait l'avis de Justine .:-)
30. Vladimir.G: Combien de fois le saint empereur Constantin a-t-il communié? le 05/11/2015 13:42
Bien chère Justine,

Vous êtes en désaccord avec Wikipédia: "le premier concile de Constantinople, en 381, reconnaît au siège de Constantinople une « prééminence d'honneur après l'évêque de Rome, car Constantinople est la Nouvelle Rome ». Cette décision est confirmée dans le canon 28 du concile de Chalcédoine en 451, mais avant même cette époque, les patriarches de Constantinople prirent le titre de «patriarche œcuménique», sans préciser ce que cela recouvre précisément en termes de juridiction. Les papes Léon Ier et Grégoire Ier, revendiquant pour leur siège la juridiction sur l'ensemble des Églises, refusèrent de cautionner cet usage."

Une autre source précise: "En 518, le Patriarche de Constantinople reçoit officiellement le titre de "Patriarche Œcuménique". " (http://www.monasterelafaurie.org/informations/constantinople.htm)

Enfin, ma mémoire ne remonte pas si haut mais je me souviens parfaitement que ma grand-mère m'a expliqué le rôle du "Patriarche Œcuménique" dans les années 1950. C'était avant "l'ère Bartholomée" et le patriarche était Athénagoras I ...
31. justine le 05/11/2015 18:32
A Vladimir, post 30: Vous avez mal lu ce que j'ai écrit au post 28. Il y est question d'un titre spécifique, non de la prééminence d'honneur. Le premier à prendre (pas question de "recevoir"!) le titre "écuménique" fut Jean le Jeuneur, et il recut du saint pape Grégoire Ier une réponse tranchante: Accusant celui qui osait l'assumer de "présomption inouie", il l'appelait "précurseur de l'Antichrist qui dans son orgueil se met au-dessus des autres". Aucun éveque, écrit St Grégoire, ne peut réclamer pour lui-meme une autorité qui appartient à tous les éveques en commun, c'est à dire au Concile, car tous les éveques sont pareillement soumis au Christ comme seule Tete de l'Eglise (voir St Grégoire, Epitres V, 44, VII 30, VIII 29). Par la meme évidemment, Grégoire condamnait d'avance aussi les prétentions à l'autorité universelle de ses successeurs!
32. Vladimir.G: le saint empereur Constantin n''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''''aurait donc jamais communié? le 06/11/2015 10:23
Bien chère Justine,

Je suis passionnée d'histoire et cet aparté sur le titre "œcuménique" m'intéresse. J'utilise tout comme vous Wikipédia pour chercher des précisions qui me manquent, mais je m'en méfie, surtout quand les informations ne sont pas référencées, comme c'est le cas ici.

Malgré tout je vais plus loin Jean IV le Jeûneur fut patriarche de Constantinople patriarche de Constantinople (582-595) et "s'intitula « patriarche œcuménique » au concile de Constantinople (588)" (http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jean_IV/125772) /NBM ce n.est pqs un concile œcuménique.../ Mais il ne serait pas le premier à prendre ce titre puisque Wikipedia parle de "avant même cette époque" par rapport aux conciles œcuméniques de Constantinople 1 (381) et Chalcédoine (451) et le site de Lafaurie donne 518, en précisant que le titre fut reçu "officiellement". Il est bien vrai que tout cela manque totalement de références documentaires ...

Par contre Wikipédia confirme que "les papes Léon Ier /Saint Léon le Grand, pape de 440 à 461, http://www.newadvent.org/cathen/09154b.htm/ et Grégoire Ier /St. Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, http://www.newadvent.org/cathen/06780a.htm/, revendiquant pour leur siège la juridiction sur l'ensemble des Églises, refusèrent de cautionner cet usage." Le fait que Saint Léon se soit exprimé implique aussi l'usage du titre par un prédécesseur de Jean IV le Jeûneur...

J’espère que votre érudition permettra de préciser cela, mais il est en tous cas certain que cette tradition est bien antérieure au XXe et qu'elle fut controversée dès le milieu du premier millénaire!
33. justine le 06/11/2015 15:43
A Vladimir, post 32. En français, les sources ne sont pas facilement accessibles, et ceci pour cause: En effet, la source principale sur cette histoire est le saint pape Grégoire 1er (appele "le Dialogue" chez les Orthodoxes) dans ses épîtres, mais comme par le même coup il désavoue toutes les déviations papistes qui suivront à Rome, les catholiques n'aiment pas trop afficher ces écrits. Et on se perd donc dans le dédale des éditions en ligne de la Patrologie latine.... Mais en anglais et en allemand ces textes sont plus accessibles, notamment sur le site americain: www.newadvent.churchfathers.org, et en allemand dans la collection de textes des Saints Pères sur www.unifr.bkv. Il y a aussi une étude du théologien et prêtre orthodoxe Peter Huber intitulée "Gregor der Große - Ein römischer Kirchenvater der Orthodoxie", contenant un chapitre spécial dédié à la querelle au sujet du titre "patriarche écuménique".

St Grégoire parle de cette histoire dans au moins dix de ses lettres, certaines adressées à Jean le Jeûneur lui-même et son successeur Kyriakos qui continua malgre toutes les remontrances à se servir de ce titre, d'autres adressées aux patriarches d'Alexandrie et d'Antioche ainsi qu'à l'empereur Mauricius - auquel Grégoire demanda d'user de son autorité impériale pour obliger le patriarche de Constantinople de renoncer à employer ce titre abusif "qui cause des turbulences dans toute l'Eglise" et constitue un veritable "poison" tuant les membres du Corps du Christ - et à l'impératrice Constantina.

Le corpus des 854 lettres conservées de St Grégoire est organise en 14 livres. Celles qui nous intéressent ici sont dans les Livres V (Epitres 18, 20, 21,43) et VII (33, 34) pour ne mentionner que les plus importantes.

Puisque vous vous intéressez surtout à l'origine de ce titre: St Grégoire dit que ce titre fut à l'origine offert à l'évêque de Rome lors du 4e Concile Oecuménique à Chalcédoine en 451, donc à St Léon 1er, mais celui-ci le refusa, considérant de tels titres contraires à l'esprit évangélique, vu que même Pierre et Paul, les coryphées des Saints Apôtres du Seigneur, ne voulurent se nommer "Apôtres écuméniques" et se mettre ainsi au-dessus de leurs frères apôtres, les amoindrissant de cette manière. Et à plusieurs reprises, St Gregoire reproche au patriarche Jean de Constantinople d'avoir voulu usurper de ce titre, refusé par ceux-mêmes à qui il avait été offert, et de s'en emparer avec force, alors qu'on ne le lui avait ni proposé ni décerné. Il dit que cela se fit à cause de certains personnages de l'entourage de Jean, et il le met en garde contre ces "flatteurs" et "hyocrites", poussés par de mauvais desseins.

Il contraste aussi l'importance donnée par Jean au jeûne et l'humilité qu'il affiche, avec le désir de s'appeler par ce titre grandiose "qu'aucun homme vraiment saint n'a jamais osé porter".

Bref, ces lettres de St Grégoire valent bien la peine qu'on les relise aujourd'hui, car elles sont vraiment prophétiques!
34. Manolis le 06/11/2015 17:37
Daniel (24) et Philippe (27): La Grâce sanctifiante que Notre Seigneur offre à ses fidèles n'est pas réservée aux uns au détriment de autres. Il est illusoire de compter sur une conversion des Ktos et des protestants à coup d'anathèmes. L'Eglise, Corps du Christ, demeure en orient comme en occident malgré les séparations et divisions.
35. Vladimir.G: Peut être une erreur d''''interprétation? le 06/11/2015 18:41
Merci bien chère Justine pour ces précisions,

La situation pour Jean le Jeuneur et St Grégoire est donc bien clarifiée et j'imagine que c'est à cela que se rapporte ce "concile de Constantinople (588)" cité par plusieurs sources pour avoir "décerné le titre "œcuménique" au patriarche Jean IV", même si St Grégoire ne fut élu pape que 2 ans après... Il reste la citation de St. Léon par l’article de Wikipédia et cette mention de "avant même cette époque" ainsi que cette date de 518 donnée par le monastère de Lafaurie; peut être des erreurs d'interprétation?
36. Tchetnik: Pères de l'Eglise faciles à télécharger le 06/11/2015 19:56
Pour compléter la source de Justine, déjà très bonne:

http://www.ccel.org/fathers.html

L'ensemble de la compilation patristique élaborée par Philipp Schaff.

Des défauts, mais dans l'ensemble un bon outil.
37. Daniel le 06/11/2015 22:40
@ Manolis (34)

La grâce des mystères n'existe que dans l'église orthodoxe : elle n'existe ni chez les hérétiques, ni chez les schismatiques, ni chez les membres des parasynagogues. Ca c'est l'enseignement de l'église, loin de la sensiblerie oecuméniste.
38. Nicodème le 07/11/2015 10:18
Alors , ça veut dire que , en 1054 , dès que Michel Cérullaire eut jeté sur l'autel de Ste Sophie la lettre de rupture , la grâce "pneumatique" ,comme on dit en ortholangue a cessé ipso facto d'irradier les esprits et les cœurs des "latins" ... A vrai dire, elle avait cessé depuis longtemps de les irradier , pour autant qu'elle le fît , aussi bien l'orgueilleux Michel Cérullaire que la brute germanique qu'était le cardinal Humbert . A propos , cette fameuse "grâce", introduite par Augustin d'Hippone , pourtant pas du tout en odeur de sainteté en ortholand , l'a -ton vue ,sentie , touchée , mise en évidence ,démontrée ? Et on se fout sur la gueule à cause d'elle ! Tout de même, la théologie , quel formidable moyen de communication !! ....:-)))))
39. Daniel le 07/11/2015 19:30
@ Nicodème

Les schismes et tombées dans l'hérésie sont des processus plutôt que des coups d'interrupteurs. 1054 est une date conventionnelle. Dès la réforme grégorienne, il y a des choses qui commencent à devenir douteuses en Occident. En encore faut-il parler d'Occidents au pluriel : ainsi la fin de l'orthodoxie en Angleterre intervient avec la conquête normande en 1066, en Irlande au 12e siècle avec la conquête anglaise. Lors du Concile de Florence, des ermites catholiques vinrent apporter leur soutien aux orthodoxes avant de se faire renvoyer à leurs ermitages car ils étaient ignorants en théologie... Donc, on a un processus.

La grâce n'est pas une invention de Saint Augustin. La grâce est transmise par les mystères (sacrements) mais aussi sans les mystères, par la prière etc. D'un point de vue orthodoxe, seuls les sacrements de l'église orthodoxes transmettent cette grâce, ce qui n'exclut pas que des personnes hors de l'église puisse recevoir la grâce par des moyens autres que les sacrements (ceux de leurs églises étant vides de toute façon).
40. Nicodème le 07/11/2015 21:43
Sur ces précisions historiques, je suis évidemment d'accord. On lira avec intérêt les ouvrages de Markale , notamment "l'Eglise celtique".
41. Manolis le 09/11/2015 16:30
@Daniel (37): je sais bien que c'est l'enseignement de l'Eglise. Pour autant, j'ai du mal à croire que la grâce divine est absente de la vie sacramentelle des autres chrétiens. Ce n'est pas de la sensiblité, c'est de la foi.
42. Daniel le 09/11/2015 18:58
@ Manolis (40)

Alors, créez votre propre église...


@ Nicodème (41)

Quant à Jean Markale, il est certes un très bon conteur qui a réécrit de façon moderne la légende arthurienne, mais ce n'est en aucun cas un historien spécialiste du monde religieux celte.
43. Philippe Amartolos le 12/11/2015 18:55
@Justine,commentaire 33 :
On peut signaler, pour ceux qui ne le savait pas, les traductions réalisées par l'archimandrite W. Guettée des écrits de saint Grégoire le Dialogue disponibles à l'Age d'Homme (W. GUETTEE, De la papauté, l'Age d'Homme, Lausanne, 1990). Même s'il n'y a pas l'ensemble des écrits de saint Grégoire, l'essentiel est rendu accessible au public francophone.
On peut lire d'autres travaux de l'archimandrite relatifs à saint Grégoire ici :
http://orthodoxievco.net/ecrits/papaute/indexx.htm
44. Philippe Amartolos le 12/11/2015 19:07
On peut signaler, en ce qui concerne l'enseignement orthodoxe relatif à la période où les églises des contrées Celtes de l’Europe septentrionale étaient véritablement orthodoxe, l'excellent ouvrage réalisé avec la bénédiction de saint Porphyre (qui à d'ailleurs fait édifier une chapelle dédiée à Tous les saints Celtes dans son monastère d'Oropos en Attique) par Kassiani G. Mazarakis : La Bretagne Orthodoxe et l'Eglise Celte, Vie des Saints de Galles (Ορθόδοξη Βρετανική και Κελτική Εκκλησία Βίοι Αγίων της Ουαλίας). Malheureusement c'est ouvrage de 800 pages, que je crois sans équivalent, n'est accessible qu'en grec.
45. Clovis le 12/11/2015 23:07
Merci pour le lien !
Il y a un gros travail à faire dans les pays à majorité catholique et protestant de sous-solage pour déterrer nos grands saints, leur hagiographie, leur vénération, leur pensée orthodoxe et la confronter honnêtement avec les errances spirituelles de ces deux courants indissociables, l'un n'allant pas sans l'autre.
Un tel travail de la part des différents patriarcats serait salvateur et très utile à la fois pour la conversion et la prosélytisme, mais aussi pour la connaissance du terreau sur lequel lesdites églises patriarcales mettent les pieds. Cela éviterait certains malentendus "ethnicistes".
46. Tchetnik le 13/11/2015 09:38
Il existe déjà bon nombre d'études, de références, de compilations faites sur le patrimoine patristique et hagiographique occidental faites par les Anglo-saxons et disponibles - pour beaucoup - sur Internet.

http://orthodoxengland.org.uk/hp.php

http://www.prophet-elias.com/

http://www.asna.ca/

Pour ne citer que ces exemples.

En français en revanche, il reste encore beaucoup à faire et - hormis quelques initiatives individuelles - il ne se fait pas encore grand chose.
47. Nicodème le 13/11/2015 20:08
Il y a , en français, l'excellent site d'un orthodoxe belge , qui a fait des recherches très approfondies sur l'orthodoxie "occidentale" , et notamment celtique , qui prévalait au premier millénaire .

http://stmaterne.blogspot.fr/
48. justine le 14/11/2015 17:35
Merci à Philippe Amortolos pour nous rappeler l'Abba Guettée, trop souvent oublié de nos jours, et à l'ouvrage de Kassiani Mazarakis.
49. Nicodème le 14/11/2015 19:41
Ah ben là ,la Justine , elle m'étonne .Comme quoi , il ne faut jamais enfermer qui que ce soit dans une boîte .Je dis cela pour chacun d'entre nous , moi le premier !
50. Vladimir.G: LES DIVISIONS ORTHODOXES SUR L'ŒCUMÉNISME Maintenant que les considérations secondaires semblent évacuées, nous pourrions revenir à l'essentiel des deux articles: la doctrine orthodoxe de l'œcuménisme et la division de l'Orthodoxie à ce le 17/11/2015 17:47
LES DIVISIONS ORTHODOXES SUR L'ŒCUMÉNISME

Maintenant que les considérations secondaires semblent évacuées, nous pourrions revenir à l'essentiel des deux articles: la doctrine orthodoxe de l'œcuménisme et la division de l'Orthodoxie à ce propos.

UN CONSENSUS QUASI GÉNÉRAL SUR LA MISSION ŒCUMÉNIQUE DE L'ORTHODOXIE

Nous ne connaissons pas la teneur du document "Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien" adopté en Conférence préconciliaire le 16 octobre dernier et qui a donc recueilli le consensus des délégués de toutes les 14 Églises mais le colloque de Metz (20-21 octobre dernier http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/RENOUVEAU-DES-ETUDES-PATRISTIQUES-ET-OECUMENISME_a4499.html?com#com_4751932 ) montre les origines de la Mission œcuménique orthodoxe et ses liens étroits avec les études patristiques: "force est déjà de reconnaître que la visée d’unité de l’œcuménisme trouve son écho chez les Pères qui sont non seulement l’expression de l’Église indivise, mais ceux qui les premiers ont œuvré à réaliser l’unité de leur vie et de l’Église, ce qui leur donne une place fondamentale dans la théologie, et qui en fait nos frères dans la vie de l’Esprit."

L'article du Dr. Julija Vidovic (commentaire 1 et suivants) montre de son côté que les deux grands saints théologiens orthodoxes du XXe siècle, l'évêque d'Ohrid Nicolas (Velimirovic) et le père Justin (Popovic) "partagent la position de toute l'Église orthodoxe sur l'œcuménisme. Notre dialogue avec les non-Orthodoxes est la responsabilité évangélique qui tient de la nature même de l'Église orthodoxe, qui est l'Église même que le Seigneur a fondé sur Lui-même comme pierre éternelle (1 Cor. 3:11). C'est notre devoir de porter témoignage au Seigneur Ressuscité jusqu'à la fin des temps. Cette mission a été confiée aux Apôtres et l'Église orthodoxe ne peut pas s'y soustraire maintenant, après deux mille ans… Pour ce courant, qui n'est certainement pas nouveau, les "Orthodoxes œcuméniques" sont des gens de compréhension et d'inclusion et non d'exclusion, comme disait le jeune Nicolas Velimirovic, des gens d'unité et de conciliarité pour le père Justin Popovic," et tous formulent "les mêmes critiques d'une civilisation européenne séparée de Christ, d'une part, et de la présence des tendances sécularisatrices à l'intérieur même de l'église d'autre part l'autre; dans le catholicisme romain et le protestantisme l'Homme devient valeur suprême et remplace le Christ – Dieu-homme, écrit Saint-Justin," souligne le Dr. Vidovic.

APPROCHES DIVERGENTES DES MODALITES DU DIALOGUE OEUCUMENIQUE

A partir de ce constat commun, les appréciations des modalités du dialogue œcuménique créent une fracture au sein de l'Orthodoxie qui est assez bien personnifiée par les approches divergentes de saint Nicolas et de saint Justin.

-LE SAINT EVEQUE NICOLAS était très favorable au développement du dialogue œcuménique dont il fut l'un des fondateurs en participant à la première conférence de « Foi et Constitution » (Lausanne, 1927). Il se méfiait de l'évolution de l'œcuménisme mais, comme l'écrit le Dr Vidovic, "cela ne signifie pas que l'évêque Nicolas n'était plus ouvert au dialogue œcuménique…mais il développe une claire distinction entre 'les églises hétérodoxes' et l'Eglise Orthodoxe. Dans 'Centurie de Ljubostinja' il va même plus loin en écrivant que, dans le monde chrétien, seule l'Eglise Orthodoxe honore l'Evangile comme la Vérité absolue et n'est pas gouvernée par l'esprit du siècle," et elle l'illustre parfaitement avec la citation de son discours à la deuxième Assemblée du COE (Evanston, 15-31 août 1954), à laquelle il participa en personne dix huit mois avant de s'endormir dans le Seigneur… Toutes les délégations orthodoxes aux différentes instances œcuméniques reprennent cette doctrine, de la "déclaration d'Oberlin" (Conférence "Foi et Constitution", 1957) au dernier discours du métropolite Hilarion de Volokolamsk (Pusan, Corée, Xe Assemblée du COE, 30 octobre - 8 novembre 2013), sans oublier les "Principes de base des relations de l’Église orthodoxe russe à l’égard de l’hétérodoxie" (2000).

La grande majorité des prélats et théologiens qui dirigent et représentent les Églises Orthodoxes se retrouvent en général sur ces bases doctrinales là, avec les exceptions notoires des Églises de Bulgarie et de Géorgie dont les réticences ont amené le retrait de certaines instances du dialogues œcuméniques, les rapprochant ainsi du courant suivant.

- LE PÈRE JUSTIN POPOVIC est en effet opposé au dialogue institutionnalisé: il avait cessé de commémorer le patriarche de Serbie quand son église avait rejoint le COE en 1965 (information à confirmer), mais surtout il a identifié dans ses écrits le dialogue œcuménique avec les tendances humanistes sous tendant la démarche vers l'unité des Chrétiens de l'Église catholique romaine et des Protestants," écrit le Dr Vidovic. Le père Justin qualifie ce processus là de "pan-hérésie" et lui oppose le concept d'un "œcuménisme orthodoxe" qui est spécialement développé dans ses "Notes sur l'œcuménisme" (rédigées en 1972 mais publiées en 2010, Bishop Athanasius (Yevtic), “Introduction”, in St. Justin Popovic, "Записи о екуменизму", Манастир Твдош, 2010) où "il invoque l'aide de l'expérience attestée des Écritures et la Tradition vivante préservée dans l'Église du Christ"(dito).

La grande majorité des croyants et des prêtres de paroisse ainsi que bon nombre de théologiens et de prélats un peu marginalisés par leurs hiérarchies dans leurs Églises se retrouvent dans ce courant là avec les Églises de Bulgarie et de Géorgie.

- DES EXTREMISTES DES DEUX BORDS vont exacerber les divergences:

* Ceux que j'appellerais "ULTRA ŒCUMENISTES" oublient les déviations des Églises occidentales depuis mille ans et, en prétendant dépasser ces divergences, ils nient en fait que "le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de ces Églises va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne," qui sont les fondements de l'Orthodoxie comme l'affirment clairement les "Principes de base des relations de l’Église orthodoxe russe à l’égard de l’hétérodoxie" cité plus haut. Certaines déclarations de représentants du patriarcat de Constantinople se rapprochent de cette mouvance.

* Ceux que l'on appelle les "ZÉLOTES DE L'ORTHODXIE" rejettent tous ceux qui sont engagés dans le dialogue œcuménique en les amalgamant aux "ultra-œcuménistes" (procédé de propagande totalitaire classique) et en voulant enfermer l'Orthodoxie dans une espèce de ghetto idéologique. La base idéologique la plus ferme de ce courant est constituée par un certain nombre de monastères, Mont Athos en tête, et la «Confession de foi contre l’œcuménisme d’avril 2009 peut être considérée comme leur manifeste (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html).

CONCLUSION

J'ai essayé dans ce long commentaire de faire une analyse aussi objective que possible du clivage que provoque le concept même d'œcuménisme parmi les Orthodoxes. Il est clair que cela reste succinct et bien d'autres développements seront certainement à faire sur ces sujets…

Maintenant que les considérations secondaires semblent évacuées, nous pourrions revenir à l'essentiel des deux articles: la doctrine orthodoxe de l'œcuménisme et la division de l'Orthodoxie à ce propos.

51. justine le 17/11/2015 19:30
Il est navrant de constater que Vladimir ne cesse de macher et remacher le même discours, malgré tout ce qu'on a pu dire et présenter comme textes sur le sujet. Il passe outre et mélange tout dans la sauce et terminologie écuméniste habituelle. Le pire, c'est qu'il veut faire croire que maintenant on est tous d'accord et que l'on peut enfin parler d'un "écuménisme orthodoxe"!!!
Kyrie eleison!
Plus ça va, plus on devient allergique à ce terme stupide, complètement illogique et sans rapport avec la chose dont il s'agit. Mais il y de la tactique psychologique là-dessous, évidemment, une tactique de dissimulation. Car pourquoi ne pas parler plutôt de "dialogue avec les hétérodoxes" ou de de la "mission universelle" de l'Eglise Orthodoxe? Ce serait plus clair et plus expressif des faits.

Le langage, l'idéologie, la dialectique et les circuits mentaux des écuménistes ont été inventés et élaborés pour confondre les gens et les mener là ou les patrons de l'écuménisme veulent. Parlons donc la langue des Saints Pères et suivons leur pensée.
Cela nous gardera de bien des pièges!
52. Alain le 19/11/2015 22:07
Chère Justine
J'apprécie vos interventions et vos connaissances sur les Saints Pères et la Tradition. J'aimerais avoir votre avis sur notre site internet, en particulier concernant le contenu patristique. Pouvez-vous me faire passer votre contact, d'une façon ou d'une autre par l'intermédiaire de PO ? Merci d'avance
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