Reponse de Justine à Vladimir

Parlons D'orthodoxie

Vladimir: Le document "Principes fondamentaux...." de l'Eglise Russe et en particulier l'annexe mentionné "Participation aux organisations et aux dialogues chrétiens internationaux dans le cadre du 'mouvement oecuménique' " sont en effet un monument d'une valeur unique dans le monde orthodoxe d'aujourd'hui, et on ne peut que souhaiter sa diffusion la plus large non seulement parmi les Orthodoxes, surtout de tendance écuméniste, mais aussi parmi les heterodoxes, afin qu'ils aient une idée plus réaliste de la position orthodoxe authentique.

Je ne pense pas, cher Vladimir, qu'une personne honnête puisse ne pas s'apercevoir que la critique des anti-écumenistes coíncide entièrement avec la critique formulee par ce document lui-même à l'egard du COE. Pour preuve, les quelques extraits suivants:

"Pour les orthodoxes, le problème oecuménique fondamental réside dans le schisme. Les orthodoxes ne peuvent admettre l'idée d'égalité entre dénominations et ne peuvent envisager la réunification des chrétiens uniquement comme un réajustement des rapports entre différentes dénominations. L'unité a été brisée et elle doit être restaurée. L'Église orthodoxe n'est pas une confession parmi d'autres; pour les orthodoxes, l'Église orthodoxe, est l'Église. L'Église orthodoxe identifie sa structure interne et sa doctrine au kérygme apostolique et à la tradition de l'Église ancienne indivise. Elle demeure dans la succession intacte et constante du ministère sacramentaire, de la vie et de la foi sacramentelles.

Pour les orthodoxes, la succession apostolique de l'épiscopat et le sacrement de l'ordre sont d'une importance fondamentale. Ils sont des éléments indispensables à l'existence même de l'Église. En conscience, l'Église orthodoxe est convaincue d'occuper une place exceptionnelle dans le monde chrétien divisé, en tant que témoin et dépositaire de la tradition de l'Église ancienne indivise, d'où procèdent toutes les dénominations existantes, soit par retranchement, soit par séparation. "....

"Dès le début de leur participation au dialogue avec le mouvement oecuménique, les théologiens orthodoxes se heurtèrent à l'inévitable ambiguïté de la langue employée dans le dialogue et de la terminologie qui trahissait le désir des hétérodoxes d'obtenir un compromis doctrinal : " Comme il a été souligné plus d'une fois au cours des pourparlers qui ont déjà eu lieu, en matière de foi et de conscience religieuse, aucun compromis n'est de mise dans l'Église orthodoxe et il n'est pas possible de fonder sur les mêmes mots deux conceptions, deux représentations et deux explications différentes de formulations reçues par tous. Et les orthodoxes ne peuvent espérer qu'une unité fondée ainsi sur des formulations ambiguës puisse être de longue durée... L'Église orthodoxe estime que toute alliance doit se fonder sur une foi commune ..."

"À nouveau s'est manifestée dans toute son actualité l'évidence selon laquelle l'Evangile, la Tradition de l'Église, l'enseignement dogmatique doivent sans cesse s'incarner dans un contexte culturel et historique nouveau. Les dialogues oecuméniques ont révélé cette étonnante logique: entrer en discussion avec l'hétérodoxie sur des problèmes d'actualité à première vue éloignés de ceux des Pères de l'Église et sur des thèmes qui agitent les hétérodoxes, exige inexorablement des théologiens qu'ils s'investissent toujours plus dans la tradition et la pensée patristiques. L'aptitude au dialogue avec l'hétérodoxie est conditionnée par le degré d'enracinement créateur dans sa propre tradition....."

"Peu à peu, des thèmes totalement inacceptables pour la Tradition orthodoxe sont apparus à l'ordre du jour du COE. Il est devenu parfaitement légitime de parler d'une crise croissante au sein du COE, elle-même liée à la crise que connaissent nombre de dénominations protestantes membres du COE, et à la crise du mouvement oecuménique dans son ensemble.

"Les objectifs affichés par le COE sont actuellement en contradiction avec la pratique. La rupture entre la majorité protestante qui s'est ralliée sur la base du libéralisme et la minorité orthodoxe est de plus en plus évidente. Au bout du compte, on peut s'attendre à un développement tel dans les Églises protestantes et dans le Conseil oecuménique des Églises, que les orthodoxes ne pourront plus donner leur accord à maintes considérations ecclésiologiques, dogmatiques ou morales.".....

"....le développement actuel du COE est dangereux et va dans une fausse direction. Ils constatent une crise du Conseil oecuménique des Églises et appellent à une révision de l'ethos, des principes actuels du COE. C'est pourquoi une réforme radicale du COE doit supposer non pas un changement de " forme " qui maintiendrait inchangé le contenu, non pas une " ré-formation ", mais un changement précisément de l'essence du COE. Tout nouveau pas vers le renforcement de l'ecclésiologie protestante au sein du COE sera un suicide spirituel pour lui.

"Les orthodoxes, en réclamant la " réforme " du COE, insistent sur ce point : qu'il y ait au sein du COE la possibilité pour l'orthodoxie de témoigner de tout son poids pour la vérité de l'Église, pour les principes de l'unité. Si un tel témoignage devient impossible, si l'activité du COE s'écarte de plus en plus des buts initiaux du mouvement oecuménique - oeuvrer pour la rétablissement de l'unité chrétienne -, alors le COE perd toute sa signification spirituelle. Le COE est un phénomène dynamique dans lequel le " renforcement " ou l'" affaiblissement " des éléments de catholicité sont possibles.


" Les dialogues oecuméniques ont révélé cette étonnante logique: entrer en discussion avec l'hétérodoxie sur des problèmes d'actualité à première vue éloignés de ceux des Pères de l'Église et sur des thèmes qui agitent les hétérodoxes, exige inexorablement des théologiens qu'ils s'investissent toujours plus dans la tradition et la pensée patristiques. L'aptitude au dialogue avec l'hétérodoxie est conditionnée par le degré d'enracinement créateur dans sa propre tradition....."

"Il existe aujourd'hui dans le COE une tendance à se contenter d'une " koinonia " incomplète, à considérer l'état de division existant comme une forme normale et faible de communion, d'avaliser l'actuel état de " communauté " dans des termes de " communion imparfaite (en progression) ", de " multiplicité mesurée ".

"Le mouvement oecuménique contemporain est en état de crise. La cause en est l'affaiblissement de l'aspiration à l'unité, la baisse de la détermination et de la volonté nécessaires à la " conversion ", au renouvellement catholique. C'est précisément cela qui pousse au premier chef l'Église orthodoxe russe à reconsidérer son attitude à l'égard du Conseil oecuménique des Églises. Les tendances négatives apparues dans le COE ont pour résultat que l'Église orthodoxe russe se trouve dans la nécessité de se tenir prête à changer sa position à l'égard du COE. Au reste, une telle décision, ne doit pas être prise tant que n'auront pas été épuisés tous les moyens pour modifier le caractère du COE. "

Voilà donc ce que dit l'Eglise russe au sujet du mouvement écuménique sous forme de COE. Aucune autre Eglise orthodoxe locale n'a présenté la situation effective aussi clairement et honnêtement. Certaines hiérarchies même, notamment celles de Constantinople et de Grèce, s'abstiennent systématiquement de dire aux fidèles la vérité et insistent à les nourrir d'illusions et de mensonges.
Sans prendre leurs distances à l'égard de la théologie hétérodoxe, elles soutiennent même et justifient son invasion dans les écoles théologiques orthodoxes de leur juridiction et - dans le cas de la Grèce - n'opposent aucune résistance à son invasion aussi dans l'enseignément religieux des écoles publiques où, de manière anticonstitutionnelle, on abolit aujourd'hui l'enseignement orthodoxe au profit de l'enseignement écuméniste de la religionologie, et ceci dès la première année scolaire! Une réalité donc entièrement différente de celle de l'Eglise Russe.

Pour cela aussi, la "Confession de foi contre l'écuménisme" a vu le jour en Grèce, rejetant la poursuite de cette mélée écumeniste aux effets si néfastes dont la responsabilité incombe en premier lieu à ceux mêmes qui décrient les auteurs et signataires de cette confession, avec à leur tête le métropolite de Pergame et ses cacodoxies, lesquelles sont à mille lieues des "Principes fondamentaux" sus-mentionnés.

Discussion en ligne
Et LIEN Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie


Commentaires (13)
1. Nicodème le 06/04/2014 22:28
Certes , en face du COE (qui promeut l'homosexualité , y compris des clercs) , 'y a pas photo . Mais quid de l'église romaine , qui se dit "catholique" depuis l'échec de la tentative de conciliation de 1054 (à cause des de l'orgueil incommensurable des hiérarques romain et byzantin .. , laquelle semble avoir compris , puisque , à ma connaissance , elle ne participe pas à cette pantalonnade permanente qu'est le COE ..A propos , c'est "oecuménique" , pas écuménique" .


De toutes façons , lorsque l'islam fera peser sur nous sa sanglante domination , il mettra tout le monde d'accord . La leçon de 1453 n'a toujours pas été comprise ...Nous nous battons sur des virgules , sur des juridictions , et pendant ce temps là , nos biens et nos églises , sont agresses pilles, violes dans la plus totale impunité .
2. Vladimir.G: soi-disant «Confession de foi contre l’œcuménisme» contre "Principes fondamentaux...." de l'Eglise Russe le 07/04/2014 15:48
Bien chère Justine,

Voilà donc un point sur lequel nous sommes totalement d'accord: "Le document "Principes fondamentaux...." de l'Eglise Russe et en particulier l'annexe mentionné "Participation aux organisations et aux dialogues chrétiens internationaux dans le cadre du 'mouvement œcuménique' " sont en effet un monument d'une valeur unique dans le monde orthodoxe d'aujourd'hui, et on ne peut que souhaiter sa diffusion la plus large ..." Dont acte! Je pense (comme vous?) que ce document constitue la formulation complète de la doctrine de l’œcuménisme orthodoxe qui s'est formée dans les différentes étapes du dialogue œcuménique, comme je l'ai montré dans mes articles précédents, et je ne crois pas, bien chère Justine, qu'une personne honnête puisse ne pas s'apercevoir que, au delà des critiques incontestables adressées au COE, ce document justifie la poursuite et le développement du dialogue œcuménique sur ces bases doctrinales; Mgr Hilarion de Volokolamsk le souligne d'ailleurs dans toutes ses interventions (y compris à Busan!) Le document ne prône pas le retrait du COE dans le passage que vous citez "au reste une telle décision (reconsidérer son attitude à l'égard du COE) ne doit pas être prise tant que n'auront pas été épuisés tous les moyens pour modifier le caractère du COE...", ce qui explique que 20 représentants de l'Eglise russe se trouvaient à Busan, mais surtout il y a toutes les autres instances du dialogue bilatéral ou local pour lesquelles le document ne parle pas de remise en cause...

Et ceci est particulièrement vrai du dialogue avec l'Église romaine, qui "est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations (...) et doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales" dit explicitement le document. Or c'est justement contre la réunion de la "Commission internationale mixte de dialogue" à Chypre (octobre 2012) qu'a été lancée la soi-disant «Confession de foi contre l’œcuménisme» (*). Quand ce document proclame "le papisme a saboté le dialogue et contredit ses intentions prétendument sincères concernant l’union..." et "Il y a naturellement des responsabilités collectives et principalement chez nos hiérarques et théologiens œcuménistes, envers le plérôme orthodoxe et leur troupeau. Nous leurs déclarons avec crainte de Dieu et amour que cette attitude et leurs ouvertures envers les activités œcuménistes sont condamnables de tout côté ... Aussi, nous proclamons que, pour ces raisons, ceux qui se meuvent dans cette irresponsabilité œcuméniste, quelle que soit leur place dans l’organisme ecclésial, se trouvent en contradiction avec la tradition de nos saints et par voie de conséquence en opposition avec eux. C’est pour cette raison que leur attitude doit être condamnée et rejetée par l’ensemble des hiérarques et du peuple fidèle" (ibid.) les "Principes fondamentaux...." de l'Eglise Russe sont très clairement visés.

(*) Cf. http://www.orthodoxie.com/actualites/europe/importants-remous-au-sein-des-eglises-orthodoxes-a-propos-de-la-prochaine-reunion-de-la-commission-i/#sthash.WgcB2Ifg.dpuf
3. Daniel le 07/04/2014 21:51
"est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations"

Nous ne reconnaissons pas l'existence de succession apostolique hors de l'Eglise orthodoxe, en accord avec le canon 1 de Saint Basile vallidé par je ne sais plus quel concile oecuménique. Les conciles oecuméniques sont supérieurs à des décisions d'églises locales.
4. justine le 08/04/2014 07:47
Le lien direct sur le texte français des "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" est : http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx

A Vladimir: Vous vous trompez quand vous considérez que la "Confession contre l'œcuménisme" viseraient les "Principes fondamentaux" de l'Eglise Russe. Ce que vise le passage cite de la Confession, c'est le Phanar et sa politique œcuméniste radicale, en contradiction ouverte avec lesdits "Principes". D'ailleurs cette confession, publiée en avril 2009, fut une reponse au document dit de Ravenne dont est absolument innocente l'Eglise de Russie puisqu'elle ne participa pas à la réunion de Ravenne (ce qui fut sans aucun doute la raison pour laquelle ce document néfaste put être adopte!). La réunion de Chypre en octobre 2009 (et non en 2012 comme vous écrivez) laissait craindre pire encore, raison pour laquelle l'Eglise de Grèce, dans un moment de lucidité, ordonna enfin à ses représentants de s'en tenir strictement à l'ecclésiologie orthodoxe et de ne rien signer qui dépasse le cadre de celle-ci.

Vous écrivez, au sujet de la "Confession de Foi contre l'œcuménisme" : "Quand ce document proclame 'le papisme a saboté le dialogue et contredit ses intentions prétendument sincères concernant l’union..." . Dans cette citation vous omettez malicieusement l'essentiel, à savoir les mots immédiatement précédents: "En continuant à soutenir l' 'Unia', cette caricature de l'Orthodoxie, au moyen de laquelle il trompe, comme par un cheval de Troie, et prosélytise les fidèles, le papisme sabote le dialogue ...."

(lien pour le texte entier de la "Confession de Foi contre l'œcuménisme" en anglais: http://www.impantokratoros.gr/fa9af77f.en.aspx).

En quoi, dites-moi, ceci est en désaccord avec ce que dit le Métropolite Hilarion lui-même dans sa récente interview que vous reproduisez sur un autre fil:

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-metropolite-Hilarion-de-Volokolamsk-a-propos-du-Concile-de-l-Ukraine-et-de-l-unite-des-Chretiens_a3670.html

ou avec ce qui se passe en Ukraine actuellement et ce que dit à ce sujet le même Métropolite Hilarion dans une autre interview encore, reproduit sur ce fil? :
:
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Les-uniates-encouragent-l-Occident-a-s-ingerer-dans-les-affaires-interieures-de-l-Ukraine_a3651.html

Votre acharnement contre les anti-œcuménistes dont vous voulez perpétuellement ignorer ou déformer les arguments, même quand ils sont en parfait accord avec les "Principes fondamentaux", est injuste, et on doit s'interroger sur vos mobiles, car votre position manque de logique et de cohérence.

Un dernier point enfin: Vous écrivez au sujet des "Principes fondamentaux" : "Je pense (comme vous?) que ce document constitue la formulation complète de la doctrine de l’œcuménisme orthodoxe..."
Vu le fait que dans ces "Principes" eux-mêmes on critique l'ambigüité de la terminologie du COE, je vous prie de respecter cela aussi dans vos propos et de cesser d'affubler les efforts de l'Eglise pour aider les hétérodoxes à revenir dans son sein, de l'appellation "œcuménisme". Vous rendrez ainsi le plus grand service aux fideles, en évitant de les induire en erreur et de créer de la confusion.
5. Hai Lin (Harbin, Mandchourie, RPC)` le 08/04/2014 14:05
Un court sermon du métropolite Philarète (Voznesensky) de l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger sur l'œcuménisme, sermon prononcé dans son église cathédrale synodale à New York peu après son arrivée de Harbin.

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Мне хочется сказать Вам несколько слов о том соблазне, который разливается всюду широкой рекой. Это соблазн так называемого экуменизма, когда предлагается людям объединиться всем, какое бы они вероисповедание сами не исповедывали. Объединиться всем вместе для того, чтобы создать как они говорят "истинную Христову Церковь". Я хочу коротко обратить Ваше внимание вот на что: те, кто призывает нас участвовать в этом экуменизме, говорят: каждая Церковь, каждое исповедание имеет свою долю христианской, христовой истины и каждое исповедание и должно внести эту долю истины в эту общую духовную сокровищницу и тогда, значит, создастся единая церковь. То есть, другими словами, каждому вероисповеданию предлагается признать, что в его вере - только часть истины, что не вся его вера - истина, а только часть какая-то, а остальное ложь и заблуждение, от которого нужно отказаться, входя в это искусственное объединение. Но нужно отдать себе отчет в том, что от нас требуется, если нас призывают присоединиться к экуменизму. Мы должны сделать вот что: объявить, что у нас есть доля истины, как они говорили, значит - не вся наша вера истинна, не все учение православное истинно, а только какая-то часть, а остальное заблуждение.

Кто из православных людей согласится признать, что в его святой православной вере что-то не так? Что только отчасти она справедлива и верна? Никогда этого не признает никакая твердая христианская православная совесть. Слишком гибкая теперь стала совесть у людей, когда они соглашаются на многое такое, чего не должна принимать христианская совесть. Кто из нас согласится признать, что в нашей вере что-либо неправильно? Что бы сказали нам преп. Серафим Саровский и св. Прав. батюшка отец Иоанн Кронштадтский, которые жили по этой вере, которые ее прославляли, которые ей радовались? Да, чтобы они сказали, если бы мы стали говорить, что в этой вере не все правильно? Они с негодованием отвергли бы и наши речи, и нас самих.

Так будем помнить, что уже поэтому невозможно для нас никакое вступление в этот экуменизм. Церковь наша православная знает, что она в истине стоит. Эту истину она всем предлагает, она всем ее открывает, она не таит ее у себя скрытой, неизвестной для других, а всех приглашает признать эту истину. Но отказываться от этой истины она никогда не может и не откажется, и сама она никогда свою истину за ложь не признает и не согласится с этим безумием.

Поэтому и нам с Вами нет места там, где говорят об этом экуменизме, ибо внешне привлекательная его сторона однако же прикрывает собою именно ту неправду, о которой я только что сказал Вам сейчас. Помните же, возлюбленные, Церковь наша православная обладает всей полнотой истины, а вовсе не долей ее!
6. Vladimir.G: "Nous" de majesté? le 09/04/2014 21:51
"Nous ne reconnaissons pas l'existence de succession apostolique hors de l'Eglise orthodoxe" (Commentaire 3)
Qui ce "Nous" peut-il bien désigner? Par ce commentaire Daniel se démarque de la plus importante Eglise Orthodoxe, pour qui ce texte, proclamé en concile, fait foi, et de l'ensemble des autres Eglises qui semblent l'accepter: comme l'a écrit Mgr Hillarion de Volokolamsk, ce texte de l'Eglise servira de base à la décision du Concile panorthodoxe sur ce sujet et, comme aucune voix autorisée ne l'a critiqué, il a toute chance d'être adopté et proclamé. Alors "nous" de majesté? Daniel contre les orthodoxes canoniques?

C'est évidement une plaisanterie car, comme je l'écrivait dans "L'œcuménisme divise l'Orthodoxie" (*), il y a clairement une fracture entre les dirigeants et théologiens savants de l'Orthodoxie qui, toutes Eglises confondues (sauf, peut-être, les Eglises de Bulgarie et Géorgie), approuvent lu dialogue avec les autres confessions, et le grand troupeau des fidèles qui, là aussi dans pratiquement toutes les Eglises, semble bien rejeter en bloc toute tentative de dialogue ou d'action commune. En conséquence, même si un texte proche des "Principes fondamentaux...." de l'Eglise Russe est proclamé en concile, il a toute chance d'être ignoré par le Peuple de Dieu, comme d'ailleurs ces "Principes" sont actuellement ignorés dans l'Eglise russe. Notre bien cher Daniel se fait donc l'écho de ce point de vue...

(*) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-oecumenisme-divise-l-Orthodoxie_a2353.html
7. Tchetnik le 10/04/2014 11:36
En l'occurrence, il ne s'agit pas du "nous" de majesté, mais des témoignages qui, depuis toujours, ont été acceptés par l'Église comme l'expression de la Vérité. Daniel a à juste titre cité Saint Basile, dans sa lettre à Amphiloquie d'Iconium. On peut aussi ajouter les Canons Apostoliques:

46. Des clercs qui acceptent le baptême des hérétiques.
L'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous
ordonnons qu'il soit déposé : "quel accord peut-il en effet exister entre le Christ et Béliar, et quelle
part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?"

Ou encore se référer à Saint Nicodème l'Aghiorite dont le Pidalion demeure LA référence en matière d collection canonique.

Que certains hiérarques déforment aujourd'hui cette position dans un sens relativiste n'enlève rien tout d'abord à sa logique (comment accepter à égalité des choses faites au nom d'enseignements différents), mais aussi sa représentativité de l'enseignement de l'Église. Toute décision, acte, dire d'un évêque doit se faire en conformité avec ces Canons, idéaux et enseignements qui restent LA référence de et dans l'Église. Le pallium seul ne suffit pas ;a conférer à celui qui le porte une légitimité absolue dans tout ce qu'il dit ou fait.

Dialogue et respect n'ont jamais signifié "équivalence".
8. Tchetnik le 10/04/2014 11:39
Je rappelle que les conciles locaux et les Canons Patristiques sont officiellement reconnus comme ayant une portée universelle dans l'Église depuis le Canon 2 du Concile In Trullo de 692.
9. Daniel le 10/04/2014 11:45
Vladimir, vous devriez avoir honte de me terroriser par vos propos alors que je suis affaibli par l’abstinence en cet avant dernier-jour de carême. “Daniel se démarque de la plus importante Eglise Orthodoxe, pour qui ce texte, proclamé en concile, fait foi, et de l'ensemble des autres Eglises qui semblent l'accepter: comme l'a écrit Mgr Hillarion de Volokolamsk, ce texte de l'Eglise servira de base à la décision du Concile panorthodoxe sur ce sujet et, comme aucune voix autorisée ne l'a critiqué, il a toute chance d'être adopté et proclamé. Alors "nous" de majesté? Daniel contre les orthodoxes canoniques?”

Premièrement, votre phrase est incorrecte. La reconnaissance de la succession apostolique chez les catholiques, et plus généralement hors de l’église n’est pas reconnue, en Géorgie, en Grèce, à Jérusalem et en d’autres endroits (Mont Athos), simplement parce que l’on suit de la règle logique née du canon 1 de Saint Basile, validée par un concile œcuménique, qui est de ne que la succession apostolique dans l’église, car en dehors de la foi orthodoxe il n’y a pas de succession apostolique. Il n’y a pas non plus cette succession si la foi est préservée mais entachée par le schisme ou une situation de parasynagogue. En l’occurrence, c’est l’Eglise de Russie qui s’est démarquée de la position orthodoxe validée par un concile œcuménique à cette occasion, et non moi-même. Vous dites en sorte qu’une position d’une église locale serait plus importante que celle d’un concile œcuménique. Etrange. A ce rythme-là, un arrêt de la cour de cassation deviendra inférieur à une décision d’un tribunal de première instance. Soyons sérieux…

Etrangement, l’Eglise de Russie s’est souvenu du dit canon de Saint Basile pour refuser la succession apostolique aux schismatiques ukrainiens, qui pourtant ne croient pas à l’Immaculée conception, au Filioque, à l’Infaillibilité papale etc. En somme, c’est simplement un deux poids deux mesures sans doute motivés au mieux par des considérations de rapport de force et/ou par une influence augustinienne dans l’Eglise de Russie vers le 17e siècle (débat plus intéressant en fait).
Quant à l’avenir de ce texte au concile, qu’en sait-on ? Ce que dit le métropolite Hilarion n’engage que lui… Ce concile en lui-même ne sera pas œcuménique. Il sera réduit en nombre d’évêques.

Quant à ces travaux, ils semblent pour l’heure marqués par une certaine opacité avec des textes datant des années 60 complètement inaccessibles (sic). Ainsi, récemment le Métropolite grec Hiérothéos de Naupacte a lui-même dit qu’il n’avait jamais pu en avoir connaissance.
Je manque de temps pour traduire donc je donne sa citation en anglais en traduisant juste la première phrase : « Les textes préparés voici des décennies avant l’Archevêque Jérôme […] sont inconnues de la majorité des évêques et de moi-même et demeurent au sein de comités et bureaux et nous ne connaissons pas leur contenu ». Le concile débute décidément sous les meilleurs auspices, avec cette étrange opacité. A l’heure de l’internet, il a été impossible de scanner ces textes et de les mettre en ligne, et les évêques eux-mêmes ne les connaissent pas. De qui se moque-t-on ? Comme l’opacité est idéale pour accomplir les œuvres des ténèbres, il n’est pas étonnant de constater des inquiétudes des gens, et ce d’autant que certaines figures en vue du monde orthodoxe n’ont jamais été renommées pour leur confession immaculée de la foi orthodoxe.

“The texts prepared decades ago, before Archbishop Ieronymos, to the Pre-Synodal Pan-Orthodox Conferences are unknown to the majority of Hierarchs, and myself, and remain in some Committees and Offices and we do not know their contents. It is understood that these texts should in any case be put into consideration at least by the Metropolitans who are responsible for the vote. Particularly, they should be carefully considered for their theological perspective.
I hope that in the preparation of the issue of "The Relation of the Orthodox Church Towards the Rest of the Christian World" there will be a discussion about analogia entis and analogia fidei, which is a basic difference in theology between the Orthodox Church and other Christian Confessions, and that the issue of actus purus will be put forward, which is the source of all doctrinal differences between the Orthodox Church and the Papacy. This is because, if a Synod is not based on theological and doctrinal issues, then it loses its seriousness.”

http://www.johnsanidopoulos.com/2014/04/concerning-synaxis-of-primates-of.html
10. justine le 11/04/2014 18:15
Les passages des "Principes" reproduits plus bas ne laissent pas entendre que l'Eglise Russe reconnaitrait une succession apostolique en-dehors de l'Eglise Orthodoxe, ce qui, comme Daniel rappelle à juste titre, irait à l'encontre des canons, puisque sans la Foi des Apôtres, la Tradition des Apôtres, il n'y a pas de succession apostolique (ce que souligne aussi St Justin: "Qu'est-ce donc que cet héritage que les saints Apôtres transmettent à leurs successeurs? C'est le Dieu-Homme Lui-même, c'est le Seigneur Christ, avec toutes les richesses impérissables de Sa merveilleuse Personne divino-humaine, le Christ, la Tête de l'Eglise, son unique Tête. Si elle ne transmet pas cela, la succession apostolique n'est plus apostolique, et cela signifie qu'en réalité il n'y a plus de succession apostolique, il n'y a plus de hiérarchie apostolique, il n'y a plus d'Eglise apostolique." Dogmatique de l'Eglise Orthodoxe, tome IV, p. 202, Ed. L'Age d'Homme 1997) :

"1.1. L'Église Orthodoxe est la véritable Église du Christ, fondée par notre Seigneur et Sauveur Lui-même, l'Église que l'Esprit Saint a établie et qu'Il remplit, l'Église dont le Sauveur lui-même a dit : "Je bâtirai mon Église et les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle " (Mt 16, 18). Elle est l'Église Une, Sainte, Universelle2 et Apostolique, gardienne et dispensatrice des Sacrements saints dans le monde entier, "colonne et fondement de la vérité " (1 Tm 3, 15). Elle porte en plénitude la responsabilité de diffuser la Vérité de l'Évangile du Christ, de même que la plénitude du pouvoir de témoigner de la "foi, transmise aux saints une fois pour toutes (Jd 3)."

Et dans l'annexe:

"Elle (l'Eglise Orthodoxe) demeure dans la succession intacte et constante du ministère sacramentaire, de la vie et de la foi sacramentelles. Pour les Orthodoxes, la succession apostolique de l'épiscopat et le sacrement de l'ordre sont d'une importance fondamentale. Ils sont des éléments indispensables à l'existence même de l'Église. En conscience, l'Église orthodoxe est convaincue d'occuper une place exceptionnelle dans le monde chrétien divisé, en tant que témoin et dépositaire de la Tradition de l'Église ancienne indivise, d'où procèdent toutes les dénominations existantes, soit par retranchement, soit par séparation."

Il se peut que dans certains cas spécifiques, elle applique le principe de l' "économie", ce qui ne signifie pas reconnaitre une succession apostolique plénière et donc des sacrements valides.

Dans le passage de l'"Annexe" cité par Vladimir il est simplement question de la "succession des ordinations", laquelle est un fait, mais ne constitue qu'une partie, formelle et extérieure, de la succession apostolique.
11. Vladimir.G: risque de schisme le 13/04/2014 20:01
Bonne fête bien cher Daniel,

Je ne voulais pas laisser passer la pause de la Semaine Sainte sans vous répondre.

J'espère que vous me pardonnez ma plaisanterie. Sérieusement je voulais attirer l'attention sur cette fracture entre les dirigeants et théologiens savants de l'Orthodoxie qui, en gros, suivent la doctrine des "Principes" (je vous accorde des nuances en Géorgie, Bulgarie, Grèce, Jérusalem... mais voyez encore le quatrième forum catholique-orthodoxe à Minsk; l'Athos ne fait évidement pas partie de ce groupe) et le grand troupeau des fidèles qui semble bien rejeter en bloc toute tentative de dialogue ou d'action commune. Le métropolite Jean de Pergame avait parlé de risque de schisme à propos de la "Confession de Foi contre l'œcuménisme" et je voulais souligner que nous en sommes toujours là.
12. Daniel le 15/04/2014 07:12
@ Vladimir (11)

Mais qu'est-ce qu'un théologien savant? A proprement parler, il ne peut s'agir que des saints...

Plus sérieusement, les théologiens (titre difficile à définir et à porter car il n'a été donné par l'église qu'à quelques personnes saintes, et non à des détenteurs de diplômes) ne sont pas tous favorables aux vues des oecuménistes (simplification abusive de ma part), même si ceux-ci font tout pour monopoliser la parole. On peut citer le métropolite Hiérothéos de Naupacte, le Père Georges Métallinos, ou le Père Théodore Zisis, ou encore Jean-Claude Larchet pour ceux qui sont vivants. Chez ceux qui sont défunts, on peut citer le Père Justin Popovitch, Saint Justin depuis... qui cumulait connaissance académique et sainteté.
13. Fabre Daniel le 16/04/2014 08:19
cela me fait tristement sourire ce débat sur unité, œcuménicité quand il est tant de divisions des orthodoxes entre eux et pire quand critiquant l'apostolicité des KTOs et la validité de leurs sacrements,le églises orthodoxes de la diaspora se refusent le moindre effort pour enseigner, convertir les peuples " dans l'erreur " qu'ils " visitent " en refusant par exemple des catéchèses en langue française et ne les faire que dans leur langue d'origine même pour des paroissiens malheureusement français de leurs paroisses, voir la communication de messages en français sur le site desdites paroisses, mettre des rubans aux couleurs nationales des Églises mères étrangères en guise de marque page dans Évangéliaire ou sur les poignées d'un baptistère; c'est alors ne pas actualiser le commandement du Christ d'enseigner toutes les nations où comme dit saint Paul quand tu seras converti, affermis tes frères, ou le Seigneur ne fait acception de personne, etc.....c'est tout sauf l'Eglise du Christ
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