Saint Grégoire Palamas (1296-1359)

Parlons d'orthodoxie

Saint Grégoire Palamas (1296-1359)
Ce deuxième dimanche de Carême, nous faisons mémoire de notre Père parmi les Saints, Grégoire Palamas, Archevêque de Thessalonique

père Nikolaï Tikhonchuk

Saint Grégoire Palamas vécut à la fin de l'empire byzantin De tempérament mystique, dès l'âge de vingt ans, il devient moine et vit en ermite sur le Mont Athos où commence pour lui une vie d'ardente contemplation. Mais bientôt les obstacles se multiplient : la vie monastique et mystique est attaquée ; on tente même de faire passer les moines contemplatifs mystiques pour des hérétiques.

Moine au Mont Athos, Grégoire développe la prière du coeur et rédige de nombreuses homélies sur la Vierge Marie

Grégoire prend la défense des moines qu'on appelle " hésychastes " et donne le fondement de cette expérience spirituelle en définissant une théologie fondamentale qui distingue en Dieu l'inaccessible (l'essence) et le participable (les énergies).

Ce ne sera qu'après plusieurs années de luttes, que la doctrine de Palamas sera officiellement adoptée par l'Eglise byzantine. Grégoire deviendra évêque de Thessalonique.

Bien que la réflexion théologique sur cette question soit encore en discussion entre l'Orient et l'Occident, la spiritualité "hésychaste" est adoptée actuellement par de nombreux fidèles dans l'Eglise d'Occident. Grégoire Palamas est aussi l'auteur de nombreuses homélies sur la Vierge Marie. Moine orthodoxe, il est fêté le 14 novembre au calendrier byzantin.

Saint Grégoire Palamas (1296-1359)
"Pourquoi, alors, célébrons-nous saint Grégoire Palamas le deuxième dimanche du Grand Carême, après le Dimanche de l’Orthodoxie et avant celui de la Croix ?

Le thème central du Dimanche de l’Orthodoxie, c’est l’incarnation de Dieu, qui s’est fait réellement homme, et s’est fait connaître à nous en prenant chair, c’est pourquoi nous pouvons le représenter comme un homme sur les saintes icônes Le thème du Dimanche de saint Grégoire Palamas, c’est la possibilité pour l’homme d’entrer en communion avec Dieu lui-même. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme puisse devenir Dieu », comme l’ont répété de nombreux pères, dont saint Irénée de Lyon. Nous sommes appelés à restaurer en nous l’image de Dieu, qui est ineffaçable, pour retrouver pleinement la ressemblance divine.

Pourquoi, enfin, avant le Dimanche de la Croix ? Pour nous donner le sens de notre effort, le sens de la vie chrétienne, l’espérance des biens à venir avant l’entrée dans la Semaine Sainte. Nous revivons le chemin des apôtres Pierre, Jacques et Jean, qui ont eu l’expérience de la lumière incréée sur le Thabor avant d’accompagner le Christ vers sa Passion :

« Tu T'es transfiguré sur la montagne,
et autant qu'ils la pouvaient supporter.
Tes disciples ont contemplé Ta gloire
pour que, Te voyant crucifié, Christ Dieu,
ils comprennent que Ta passion était volontaire
et qu'ils annoncent au monde que Tu es vraiment la Lumière du Père. »
(Kondakion de la Transfiguration)
...........................................................

Lire aussi Un pionnier du renouveau patristique dans l'Eglise orthodoxe

Mgr Basile (Krivochéine) était né précisément au début du 20e siècle, le 19 juin 1900, à Saint-Pétersbourg. Son père était ministre de l’agriculture dans le gouvernement du dernier Tsar. En 1916 il termine le lycée et s’inscrit à la faculté d’histoire de l’Université de Petrograd. Dès 1917 il continue ses études à l’Université de Moscou dans la même faculté. Après l’explosion de la révolution il rejoint l’armée blanche. En 1920 il est forcé de quitter sa patrie et se trouve finalement à Paris avec les membres de sa famille qui ont survécu aux épreuves de la révolution. Il s’inscrit à la Sorbonne à la faculté de Lettres où il termine ses études en 1924. Monseigneur Basile (Krivocheine, 1900-1985) Moine au Mont Athos durant 22 ans puis évêque du diocèse du Patriarcat
de Moscou en Belgique durant 25 ans, Basile Krivochéine a été un théologien et un patrologue renommé grâce à son travail de « pionnier » en matière d’études sur saint Grégoire Palamas et saint Syméon le Nouveau théologien

Photo: Châsse de saint Grégoire Palamas, Thessalonique

Saint Grégoire Palamas (1296-1359)
En 1925 il fait un pèlerinage au Mont Athos avec d’autres jeunes orthodoxes (parmi eux Serge Sakharov, le futur archimandrite et starets Sophrony), et décide de rester au Monastère russe St Panteléïmon. Il prononce ses vœux monastiques et reçoit le nom de Basile. Durant cette période, il apprend le grec et il a l’occasion d’étudier la théologie patristique ainsi que des manuscrits qui se trouvent dans la grande et riche bibliothèque du monastère.

Le premier fruit de ces études sera un livre sur Saint Grégoire Palamas un théologien byzantin qui était à l’époque encore peu connu. Ce livre était une oeuvre modeste, mais contient l’essentiel de la pensée théologique de Palamas, et l’auteur souligne l’aspect apophatique de la distinction réelle entre la nature et les énergies de Dieu (ce qui jusqu’à ce jour n’est pas compris par ceux qui critiquent la théologie du défenseur des moines hésychastes).

Mgr Basile explique qu’il s’agit d’une distinction qui est réelle, mais qui transcende les catégories humaines, et il fait référence aux expressions utilisées par Palamas comme par ex. “inexprimable” ou “propre à Dieu seul”. Il est significatif que Mgr Basile ait commencé ses études des Pères de l’Eglise en tirant de l’oubli ce grand théologien et défenseur des hésychastes, car le renouveau patristique dans l’Eglise orthodoxe va plus tard souligner l’importance de sa théologie. Je pense surtout aux études du P. Jean Meyendorff.

Or Mgr Basile était un pionnier du renouveau patristique dans l’Eglise orthodoxe, et pas seulement un spécialiste de St Syméon le Nouveau Théologien.
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"Dieu, l'homme, l'Église" Lecture des Pères

Atteint d’une maladie depuis 1352, saint Grégoire mourut le 14 novembre 1359 et fut, après une vénération populaire constante, canonisé en 1368. Le culte des reliques du saint de l’Église byzantine s’est perpétué jusqu'à aujourd'hui à Thessalonique. Et dans l’orthodoxie, une liturgie honore sa mémoire le deuxième dimanche de Carême.


Commentaires (14)
1. vladimir le 10/03/2012 13:00
Le Commentaire ci-après corrige et complète le précédent:

Saint Grégoire Palamas est l'un des rares saints orthodoxes postérieurs au schisme qui soit aussi fêté dans l'Eglise romaine, et ce le même jours, le 14 novembre (dans l'Orthodoxie il est aussi fêté le 2ème dimanche du carême: demain).

Voici ce qu'écrit à son sujet "Nominis", "Site Hébergé Par Eglise Catholique en France " (http://nominis.cef.fr/contenus/saints_9094.html):

Étudiant, il fut touché par la quête spirituelle très ardente que connut cette fin de l'empire byzantin. A vingt ans, il se rend au Mont-Athos et se fait moine dans un petit ermitage, en retrait des grands monastères. C'est là qu'il découvre la contemplation fondée sur la paix du cœur et la répétition du nom de Jésus Sauveur. Ce courant mystique est attaqué par un philosophe calabrais qui veut le faire déclarer hérétique. Saint Grégoire lui tient tête et il prend la défense des moines qu'on appelle "hésychastes" en fondant cette expérience spirituelle sur une théologie fondamentale distinguant en Dieu l'inaccessible (l'essence) et le participable (les énergies). Une grande controverse s'ensuivit, mais après plusieurs années de luttes, la doctrine de Palamas fut officiellement adoptée par l’Église byzantine. Saint Grégoire devient même évêque de Thessalonique. Même si la théologie est encore discutée entre l'Orient et l'Occident, la spiritualité hésychaste est adoptée actuellement par de nombreux fidèles de l’Église d'Occident.

La "redécouverte" de sa théologie par Mgr Basile (Кrivocheine), le P. Georges Florovsky et le P. Jean Meyendorff, ont permis le développement des études patristiques que nous voyons toujours en cours dans la théologie moderne, comme le montre le colloque à Saint Serge du 9 au11 février dont la première partie était consacrée à cette "synthèse néo-patristique" (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Compte-rendu-du-colloque-international-sur-l-heritage-du-Pere-Jean-Meyendorff-erudit-et-homme-d-Eglise-1926-1992-a-l_a2242.html ).

Et quelques auteurs catholiques ne sont pas en reste: il faut ainsi citer les approches des regrettés cardinal Charles Journet (1) et père André de Halleux (2), cités par JC Larchet (3) et le père Jacques Lison (4) dont le livre "L'Esprit répandu - La pneumatologie de Grégoire Palamas" (3) " rompt avec la tonalité hostile qui, jusqu’à une date récente, a souvent marqué les études consacrées à saint Grégoire Palamas par les théologiens catholiques" (3)

Notes:
(1) Le cardinal Charles Journet (1891-1975) fut un théologien catholique suisse d'expression francophone. Créé cardinal par le pape Paul VI en 1965, il a joué un rôle considérable au concile de Vatican II. Auteurs de plusieurs publications dont « Palamisme et thomisme », Revue thomiste, t. 60, 1960, p. 42,9 452
(2) Père André De Halleux, o.f.m., docteur et maître en théologie (Louvain), licencié en philologie et histoire orientales (Louvain), professeur à l'université catholique de Louvain (faculté de théologie), consulteur au Secrétariat romain pour l'unité des chrétiens, éditeur scientifique des Pères orientaux, auteur de nombreux ouvrages de patristique. (http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/ficheauteur.asp?n_aut=2879 ). En particulier « Palamisme et Scolastique. Exclusivisme dogmatique ou pluriformité théologique? », Revue théologique de Louvain, 4, 1973, pp. 409 442; (« Palamisme et tradition », Irénikon, 48, 1975, pp. 479 493.
(3) http://www.orthodoxie.com/2007/05/recension_jacqu.html
(4) le père Jacques Lison (http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/ficheauteur.asp?n_aut=2960) dominicain, est directeur de la revue Prions en Église (http://www.prionseneglise.ca/index.php)
(5)
2. Nikolas le 27/11/2012 20:15
Bonjour,

"Saint Grégoire Palamas est l'un des rares saints orthodoxes postérieurs au schisme qui soit aussi fêté dans l'Eglise romaine, et ce le même jours, le 14 novembre"

C'est la première fois que je lis cette plaisanterie ! Vraiment très drole !
On se demande vraiment qui a put pondre une telle énormité ?
St Grégoire Palamas, saint de l'église latine ! :)

Il faudrat m'expliquer comment un saint qui a combattu l'hérésie de filioque, et exposé la doctrine orthodoxe de la grâce incréée, peut être canonisé par ces mêmes filioquiste et partisan d'une grâce créée. Et ce pour n'abordé que les points les plus saillants (cf. Lire la magistrale étude de Mgr Amphiloque du Monténégro - Le mystère de la Sainte Trinité selon saint Grégoire Palamas - Ed. Cerf.)

Il ne faudrait pas oublier que si la papauté oblige les uniates à réduire le 1er Dimanche du Carême (Triomphe de l'Orthodoxie) a un simple dimanche des stes icônes, et si le 2e dimanche celui de st Grégoire Palamas en l'occurence, est carrement supprimé !, pour être remplacer par un dimanche des stes reliques, ce n'est pas pour rien.

Ce n'est pas parcequ'un site d'obédience catholique collectionne tout les saints orthodoxes pour les ajouter a son catologue de pseudo saints, qu'il s'agit d'une référence. Ainsi st Grégoire Palamas ce retrouve au côté du soit-disant "bienheureux Stepinac", évêque et ami des persécuteurs notoire (Oustachi et Nazi) d'orthodoxe Serbe en Croatie ; ou encore saint Pierre l'Aléoute alors qu'il fut martyrisé par des catholiques jésuites ; vraiment la cohérence des catholiques-romains est éclatante!
3. Daniel FABRE le 28/11/2012 10:04
d'autre part, j'ai passé quelques " long " temps où j'ai commencé ma conversion à l'orthodoxie en un monastère grec melkite en Israël et l'on ne disait pas le filioque....et d'autre part on ne reconnaissait pas l’infaillibilité du pape...
4. Daniel le 28/11/2012 11:07
@ Daniel Fabre

Les uniates ne disent pas le filioque mais sont tenus d'y croire, de même qu'ils sont tenus de croire à tous les dogmes catholiques, infaillibilité du pape comprise... Ces melkites devraient être logiques.
Du côté orthodoxe, certains patriarches de Constantinople furent hérétiques, comme Nestorius, mais jamais on n'en fit des saints orthodoxes. Pourriez-vous détailler les incohérences orthodoxes, car je vous ai mal compris.
5. Nikolas le 28/11/2012 15:16
Comme vous le dites Daniel: "l'Eglise catholique est prête à ratisser large" , c'est d'ailleurs le principe même de l'uniatisme .
Personnellement je n'ai pas connaissance de cette autorisation nouvelle du Dimanche de st Grégoire Palamas, mes sources melkites justement, m'indique le dimanche des stes reliques.

Cher Daniel fabre, fort heureusement une église a le droit de revenir sur ces erreurs, c'est d'ailleurs ce que l'on attend elle (id. l'eglise catholique), ce qui n'est hélas pas encore le cas.
Mais je me répette, ce n'est pas parceque le site nominis, ou autres, collectionne les saints orthodoxes aux saints catholiques, que l'Eglise catholique a canonisé st Grégoire Palamas, st Pierre l'Aléoute, st Marc d'Ephèse, st Photios le grand, ect... (que vous trouverez pourtant sur ce site et qui furent, a l'exception du st martyr Pierre, des confesseurs de la Foi Orthodoxe fasse aux hérésies latines)
Si ils sont autorisés a la vénération par les "églises" uniates, pour la plus grande manifestation de leur incohérence, c'est justement par souci d'uniatisme, ou plutôt de "ratisser large" comme dirait Daniel.
Mais je peux aussi vous trouver des catholiques français qui ne reconnaissent pas l'infaibilité papale, ou son statut de vicaire du Christ, ou autres choses, et qui pourtant sont tenu d'y croire, tout comme vos amis melkite, en tant qu'appartenant a cette église.

Quant a nos incohérence dogmatique ou hagiologique, je vous laisse le soin de nous les montrer.
6. Vladimir le 28/11/2012 15:24
@ Nikolas
J'aurais pensé que ma citation de "Nominis", répertoire officiel des saints reconnus par l'Eglise Catholique en France, ne permettait pas de doute sur le sujet. J'ai cité le texte in extenso, il y a aussi la date de Fête, 14 novembre, et la précision, Fête Locale.

Je pense personnellement que les Catholiques ne voient ni les saints ni les nouveaux dogmes avec la même rigueur que les Orthodoxe. Le Pape n'a-t-il pas déclaré que les anathèmes du concile de Lyon étaient dépassés? Ne pas confesser le "filioque" n'est donc plus hérétique pour eux et "Même si la théologie est encore discutée entre l'Orient et l'Occident, la spiritualité hésychaste est adoptée actuellement par de nombreux fidèles de l’Église d'Occident."
7. Vladimir le 01/04/2013 18:22
Intéressant dossier consacré à saint Grégoire Palamas sur orthodoxesdansloise.fr
8. Père Joachim le 28/11/2014 10:02
L'expression de la foi exprimée par Saint Grégoire n'est pas une "innovation", mais la réponse argumentée à une mise en doute (une incompréhension, voir une rupture de transmission), de la spiritualité de la "Foi Apostolique" dans un milieu monastique italo-grec (post byzantin) très troublé.

Il n'est donc pas très inattendu que chez des esprits ouverts de l'église latine contemporaine on veuille à nouveau avancer dans la réception de la théologie classique, dans son expression palamite. Le St. Pape BENOIT, en bon docteur, a parfaitement été à même d'exprimer et de prolonger de cette pensée pour le XXI S. en contournant les tâtonnements des travaux préalables du grand théologien néo-thomiste, Le Guillou.

Le problème est moins de voir la foi apostolique légitimement affleurer dans le large parvis de l'église romano catholique, que de voir les réaffirmations actuelles courageuses du magistère romain, ignorées aux marges d' un trop large magistère ou misent en doute par ignorance ou malaise doctrinal individuel.

Comment pouvoir en arriver à la théologie mystique quand on se heurte à l' "iconodulie d'un tabernacle"; à l'objectivation du"Pain sacré de la Toute Présence" par des doctrines de chosification ; par l’absence obstinée de la distribution du "Saint Sang"pour toute l'église; par le partage de l'Ostie entres clercs, alors que le saint Plérôme rassemblé, reçois uniquement les "Dons Présanctifiés"du ciboire ?
Et ceux ! au détriment des prescriptions FORMELLES des directives du dernier Grand Concile et des prescriptions des derniers Papes dument CANONISES

Avant d'en arriver à la distinction "essence-énergies" et homélies sur la Théotokos, peut être ne serait il pas inutile d'accorder les violons et "nos violons"non pas sur la foi commune, qui va de soit, mais plus humblement sur de saines pratiques pas forcement "accessoires et optionnelles" qui devraient heurter toutes orthodoxies et combien plus toute catholicité ?
9. Bartimée le 10/03/2015 12:51
№ 8.Posté par Père Joachim

Qu’en termes érudits ces choses-là sont dites (2014) sur « l’église romano-catholique », sur le « dernier Grand Concile ».

Dommage que cette énumération savante ait oublié les petits baptisés romano-catholiques toujours excommuniés toujours exclus du « saint Plérome rassemblé», eux qui n'ont toujours pas droit au « ciboire » et ce jusqu’à l’âge de neuf ans dans la plupart de leurs diocèses.
Il y en a qui en souffrent, qui demandent à communier, en vain. Il y en a qui se présentent seuls ou avec leurs parents à la commnunion et qui repartent avec une croix tracée sur le front en guise de compensation.
Au passage, c’est une coïncidence étrange que le terme « communion privée » exprime à la fois une contradiction interne au sens de «communion privative», et l’exclusion au sens de «privation».

Cette privation des petits privés de communion est un véritable déni de l’effet de la grâce.
Regardez l’intant bénit quand la file de nos petits s’avance vers les saints Dons, la grâce n’envahit-elle pas les coeurs et toute l’église ?

Comme le rappelait très justement Nikolas@5 :
« une église a le droit de revenir sur ces erreurs, c'est d'ailleurs ce que l'on attend elle (id. l'eglise catholique), ce qui n'est hélas pas encore le cas ».

Aucune avancée hélas. Le silence complice qui perpétue de tous côtés cet interdit confiscatoire hérétique est assourdissant.
Si les petits retrouvaient leur place à part entière ce serait de plus un facteur très fécond pour leur Église non seulement sur le plan théologique, mais cela lui apporterait corrélativement un grand coup de vitalité, de jeunesse.

Ouvrons les yeux : sans cette réparation préalable l’union des Églises reste un voeu pieux, une chimère évanescente, c'est toute la réalité de l’approche et du vécu eucharistiques à l’épicentre de notre foi qui sont en jeu.

C’est peut-être un cri dans le désert pour les petits sans voix mais il finira bien par être entendu.
10. Daniel le 10/03/2015 15:30
@ Bartimée

Il est préférable à mon sens, de se concentrer sur les dysfonctionnements ou les mauvaises pratiques orthodoxes pour les corriger. Les latins sont maîtres chez eux... D'ailleurs, je m'étonne que vous souhaitiez que leurs enfants consomment des azymes!
11. Bartimée le 11/03/2015 09:03
Cher Daniel pendant plus de mille ans l’Église romaine a appliqué les paroles du Christ qui sont prononcées à la consécration, elle donnait la sainte communion à TOUS les baptisés sous les deux espèces comme Le Christ Lui-même l’a ordonné. Depuis la fin du XIIème siècle une lettre synodale en a exclu autoritairement les petits chrétiens de notre pays, ce qui s’est répandu dans toute l’Église romano-catholique.

Non seulement ils ne peuvent pas se défendre mais encore leurs parents - leur clergé aussi d’ailleurs - sont de nos jours maintenus dans l’ignorance qu’il n’en fut pas toujours ainsi, et qu’il s’agit d’une privation inique. La cause ORIGINELLE de cet interdit est tombée dans l'oubli.

Cela ne vous choque-t-il vraiment pas que des petits chrétiens soient ainsi ostracisés ? n’est-ce pas contraire à l’enseignement catégorique du Christ : MANGEZ ET BUVEZ EN TOUS ?
Quand ils proclament le « TOUS » à l'autel leurs célébrants sont dans une double falsification, probablement sans en avoir pleinement conscience : 1) parce que les petits baptisés, les plus purs d'entre tous en sont systématiquement bannis 2) parce que seul le clergé est autorisé à s’approcher du calice.

L’honnêteté impliquerait de dire : « mangez-en sauf les moins de neuf ans et que seul le clergé goûte au calice ».
On ne peut pas dire une chose et en faire une autre.

Quant au pain azyme, cher Daniel comme vous le savez les tout-petits ne peuvent pas le déglutir. Quand il aura été décidé de revenir aux prescriptions du Christ, le pain et le vin reviendront comme ce fut toujours le cas chez nous. Ce n’est pas compliqué.
Ils avaient fait pendant plus de mille ans ce que nous avons continué à faire, ils ont été dans la voie droite pendant plus de mille ans, ils la reprendront.
Il en sera ainsi tôt ou tard il ne peut pas en être autrement : leur droit sera restitué à ces petits chrétiens, ce qui ne peut qu’entraîner le retour aux deux espèces.

Vous avez raison les Latins sont maîtres chez eux, doit-on pour autant les ignorer ? Alors qu’ils sont demandeurs d’oecuménisme et surtout d’union ? La papauté romaine y insiste constamment. Le début du commencement passe forcément par le retour aux prescriptions eucharistiques du Christ. Faire un retour sur soi n’est ni un drame ni une humiliation, bien au contraire c’est un très beau signe d’intelligence et de grandeur.

Quant à nos dysfonctionnements que vous évoquez cher Daniel, ils sont là pour qu’on les réduise, c’est ce à quoi à travers les aléas humains le troupeau aspire et s’essaye à longueur de siècles sous la houlette de ses évêques, ainsi que des patriarches respectifs agissant en toute synodalité.
12. justine le 27/03/2016 15:22
Vladimir, toujours disposé à excuser et défendre les erreurs inexcusables et indéfendables des Roméo-catholiques, veut donc nous faire croire que ces derniers reconnaissent Saint Grégoire Palamas comme Saint et meme qu'ils le feteraient le 14 novembre! Comme dit Nikolas, c'est une plaisanterie et énorme avec cela. Notez bien que jusqu'à ce jour aucun imprimatur n'a été donné pour la publication des oeuvres de ce grand Père de l'Eglise en langue francaise.
13. justine le 27/03/2016 16:50
Saint Grégoire Palamas a écrit deux traités sur l'hérésie du "filioque". Ils portent le titre "Apodeiktika I" et "Apodeiktika II" et sont contenus dans ses Oeuvres Complètes publiées dans la série EPE (Ellines Pateres tis Ekklisias, bilingue grec ancien-grec moderne, ekd. To Byzantion, Thessalonique).

On y trouve notamment cette explication au sujet des Latins: Le Saint Père constate que contrairement à d'autres hérétiques qui se sont détachés de l'Eglise, les Latins ne sont pas revenus de leurs kakodoxies, mais y persistent. Et il pose la question: comment cela se fait-il? Puis il donne la réponse: Les Latins, groupement le plus grand en nombre et le plus puissant sur le plan séculier, sont comme l'éléphant. Quand un éléphant tombe, il ne peut pas se relever à cause de son grand poids, et ceux qui veulent qu'il se lève, doivent faire de gigantesques efforts pour l'aider à se redresser, car sans cesse le poids de sa chair le tire vers le bas. Dans le cas des Latins, qu'est-ce qui les tire toujours vers le bas et l'empêche de se relever? C'est, dit Saint Grégoire Palamas, le poids de leur orgueil, de leur présomption.

D'autre part, il faut dire que l'interprêtation du sens des deux premiers dimanches du Grand Carême donnée par le père Nikolai Tikhonchuk est plutôt incomplète et semble vouloir "épurer" ces deux dimanches de leur caractère éminemment antihérétique, car si le thème central du dimanche de l'Orthodoxie est bien l'Incarnation de Dieu, les textes de cette Fête n'envisagent pas ce thème sous le même angle que la Fête par excellence de l'Incarnation, c'est à dire de la Nativité de notre Seigneur, mais sous l'angle de la victoire sur les hérétiques qui refusaient les Saintes Icones comme expression de l'Incarnation (comme le font encore les protestants de nos jours).

Et si le Second Dimanche du Grand Carême a bien comme thème central la possibilité de la divinisation de l'homme, les textes liturgiques de cette Fête traitent ce thème sous l'angle de la défaite des négateurs de cette possibilité, c'est à dire du moine calabrais Barlaam, représentant de la scholastique occidentale et de ses adeptes en Orient, défaite obtenue grâce au combat rigoureux de Saint Grégoire Palamas contre l'hérésie.

Car le Grand Carême, année après année, est le grand retour aux sources de notre Sainte Foi, puisque sans la Foi droite le salut est impossible, ce que les modernistes de toutes couleurs choisissent d'ignorer ou de relativiser. Et lutter pour acquérir et conserver la Foi droite fait partie de l'effort pour le salut que l'homme doit entreprendre, signifié par le Dimanche de la Croix.

Et puis, réponse à Vladimir (post 1) il faudra enfin en finir, du moins en Orthodoxie, avec cette idée de "théologie palamiste", car St Grégoire Palamas n'a pas inventé un "palamisme", mais a exprimé l'authentique théologie orthodoxe des Saints Pères, laquelle a pu paraître "nouvelle" à ceux seulement qui ignoraient et ignorent encore l'ancienne.
14. Daniel le 27/03/2016 19:13
Dans l'église catholique, ce qui compte n'est pas la doctrine mais la soumission au pape, ce qui fait permet de magnifiques contresens. Ainsi, comme l'uniatisme est postérieur à Saint Grégoire Palamas, certaines communautés uniates se sont remises ou ont continué à le célébrer les 2e dimanche de carême. C'est le cas des Melkites et des Ukrainiens.

On comprend l'incohérence :

- les uniates ne disent pas le Filioque mais sont tenus d'y croire

- les uniates fêtent (pour certains) saint Grégoire Palamas qui était antifilioquiste et considérait le filioque comme une hérésie

Cela annonçait l'oecuménisme, la politique au dépens de la rigueur théologique.
15. justine le 12/03/2017 19:25
Qu'est-ce que l' "Eglise byzantine"? A ce que je sache, nous confessons l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, laquelle a canonise Saint Gregoire Palamas et reconnu, par le Concile de 1351, ses ecrits sur les Energies divines increees et sur la nature de la Grace comme Regle de Foi de l'Eglise. Car contrairement a ce qu'on dit en Occident, la theologie de St Gregoire n'est pas autre chose que l'enseignement traditionnel de l'Eglise et ne constitue pas une quelconque innovation "palamite".
16. justine le 21/05/2017 18:28
A signaler une importante parution - la nouvelle traduction française des Deux Traites Apodictiques de Saint Grégoire Palamas, qui vient d'être publiee par les Ed. du Cerf sous le titre "Traités démonstratifs sur la procession du Saint-Esprit". Traduction du grec et annotation par Yvan Koenig, introduction de Jean-Claude Larchet, collection « Patrimoines », 200 p. Voici un précieux enrichissement de la littérature patristique en langue française, et il faut espérer que d'autres traductions de cet important Pere de l'Eglise suivront, mettant un terme définitif au trou béant qui a existé jusqu'à maintenant à cet égard en Francophonie! On peut lire une excellente recension de l'oeuvre sur http://orthodoxie.com/recension-gregoire-palamas-traites-demonstratifs-sur-la-procession-du-saint-esprit/
17. Vladimir G: nous réjouir de voir «ces frères qui étaient étaient dans l''''erreur revenenir à la vérité...» le 24/03/2019 18:58
Le commentaire № 8. de Père Joachim me semble conclure le débat: "Il n'est donc pas très inattendu que chez des esprits ouverts de l'église latine contemporaine on veuille à nouveau avancer dans la réception de la théologie classique, dans son expression palamite." Et je pense que nous devons nous réjouir de voir, en paraphrasant St Luc, «ces frères qui étaient étaient dans l'erreur revenir à la vérité...»
18. Jeanorthodoxe le 24/03/2019 21:00
Post11 @Bartimée

La falsification de la foi et l'apostasie est venu de leur clergé (cf Cyriaque lampryllos la mystification fatale), pourquoi croire que s'ils se sont écarté de l'orthodoxie depuis 1000 ans, en reviendrait-il? Ils devrons rejeter ce qui les a ériger en para-synagogue, c'est à dire leurs fondements, relativiser Augustin à la lumière de tous les saints, reconsidérer la théologie Thomiste, reconsidérer l'erreur scolastique, considérer la papauté comme hérétique et tout ce que le Vatican à pondu de mauvais en terme de doctrine, et qui arrive à un comble de nos jours.
Ils devrait reconsidérer à la lumière du mystère de la foi orthodoxe tout leurs fondements, car ils ont transformé la foi du simple en un rationalisme, chez eux la raison est au dessus de la foi et du mystère. C'est avec une conscience telle que depuis mille ans, ils font "semblant" de croire, car ils n'ont plus accès à cette vie du mystère, à cette force de Dieu en nous qui nous aide à vivre en tant que croyant.
Ce n'est pas un hasard si l'occident est spirituellement décadent. que leurs faudrait-il? Dans cet état vous pouvez encore attendre 1000 autres années que rien n'y ferais, un peu de bon sens s'ils vous-plaît car il faudrait que leurs clergé renie tout ceux en quoi ils sont instruit, non en vérité ils doivent simplifient abandonner le romano-catholicisme au profit de l'orthodoxie, solution plus simple, et très pratique.

Œcuménisme que vous voyez comme être un signe d'unité n'est pas motivé par les mêmes intentions de part et d'autre, ils resterons intéressé par leurs autorité, et par l'autorité de leurs fausses doctrines, si les orthodoxes sont appâtés par le commandement de l'unité ils le paierons au prix de leur apostasie. Car il n'y a qu'un seul Seigneur, une seul foi, un seul baptême. Eph 4.2
19. justine le 24/03/2019 21:10
Deux ans après la discussion ci-haut, on doit encore le souligner: L'auteur de l'article fait une curieuse abstraction dans sa présentation du sens des deux premiers dimanches du Grand Careme. Il évite soigneusement le terme "hérésie", comme c'est la règle désormais chez les écuménistes.

En réalité, le sens de ces deux dimanches ressort très clairement de leurs textes liturgiques dans le Triode: le dimanche de l'Orthodoxie célèbre la victoire sur l'hérésie de l'iconoclasme et par extension sur toutes les hérésies qui déforment le dogme de l'Eglise et mettent ainsi un obstacle dans la voie de salut des fidèles. Le second dimanche célèbre la victoire, grace à St Gregoire Palamas, sur l'hérésie du barlaamisme, autrement dit de l'approche rationaliste occidentale du Mystère Trinitaire et la fausse doctrine latine de la Grace créée. Pour cette raison, le Vatican jusqu'à ce jour considère St Grégoire Palamas comme un hérétique et rejette les écrits de ce grand theologien orthodoxe qu'il qualifie de "palamisme".

Or, l'Eglise a reconnu, au cours de trois Conciles consécutifs entre 1341 et 1351 a Constantinople - qui pour les Orthodoxes constituent le 9e Concile Ecuménique -, la parfaite Orthodoxie de son enseignement et l'a accepté comme règle de Foi, contre les hérétiques Barlaam, Akindynos und Niképhoros Grégoras qui furent condamnés. Si la controverse dite "hésychaste" a duré tant d'années, c'est que ces trois faux docteurs étaient soutenus par le patriarche hérétique Jean Kalekas qui fit emprisonner St Grégoire Palamas pendant quatre ans. Ce n'est qu'après la chute de Kalekas et son remplacement par un patriarche orthodoxe, Isidore, que la vérité de l'Eglise put triompher. C'est donc ce second triomphe important de l'Orthodoxie que nous avons célébré aujourd'hui.
20. Grégoire le 28/03/2021 20:08

12.Posté par justine le 27/03/2016 15:22
Vladimir, toujours disposé à excuser et défendre les erreurs inexcusables et indéfendables des Roméo-catholiques, veut donc nous faire croire que ces derniers reconnaissent Saint Grégoire Palamas comme Saint et meme qu'ils le feteraient le 14 novembre! Comme dit Nikolas, c'est une plaisanterie et énorme avec cela. Notez bien que jusqu'à ce jour aucun imprimatur n'a été donné pour la publication des oeuvres de ce grand Père de l'Eglise en langue francaise.


Les dérives du monisme dialectique... Comme expliquer que la nuit= Le jour, le bien = le mal, etc...
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