« Staline, le pouvoir et la religion » : Un ouvrage pour démentir le mythe de Staline, croyant orthodoxe

Parlons d'orthodoxie

« Staline, le pouvoir et la religion » : Un ouvrage pour démentir le mythe  de Staline, croyant orthodoxe
Igor Kourliandsky, chercheur à l’Institut de l’histoire de l’Académie des sciences de Russie, vient de publier un livre intitulé « Staline, le pouvoir, la religion et les facteurs ecclésiaux dans la politique intérieure de l’URSS, 1922-1953 ».

L’ouvrage est consacré aux aspects les moins étudiés de la politique d’Etat à l’égard de la religion pendant cette période. D’abord l’influence exercée par l’éduction religieuse reçue par Staline sur sa personnalité. C’est la première fois qu’est analysée la participation de Staline à la campagne antireligieuse de 1922-1923.

Les rôles joués dans cette campagne par Vladimir Lénine et Léon Trotzky sont également mis en lumière ainsi que l’histoire de la mise en place de la Commission antireligieuse du Comité Central. Staline participe à titre personnel à la répression du clergé et des laïcs en 1922 ainsi qu’au procès du patriarche Tikhon.

« Staline, le pouvoir et la religion » : Un ouvrage pour démentir le mythe  de Staline, croyant orthodoxe
L’auteur traite de la période dite de la « NEP religieuse » eu printemps et en été 1923 (extension de « la nouvelle politique économique »). Puis c’est, en 1926-1930, la fin de la « NEP religieuse » et l’intensification de la répression contre les laïcs et les associations religieuses. Puis c’est l’élaboration et l’adoption de la décision du Comité central « Sur les mesures à prendre pour renforcer le travail antireligieux », 1929.

Sur la base de documents d’archives l’auteur analyse les réactions des dirigeants soviétiques aux protestations suscitées à l’étranger dans les années 30 par les persécutions de la foi.
Le cinquième chapitre traite de la mythologie quasi- religieuse du bolchevisme et du stalinisme à la lumière de l’œuvre de l’écrivain Andreï Platonov.

Les persécutions antireligieuses à l’époque de « la grande terreur » (1937-1938) sont le sujet d’un chapitre séparé. Igor Kourliandsky dément les publications mensongères selon lesquelles un changement radical survient en 1939-1941 dans l’attitude de Staline à l’égard de la religion. Il cite le texte intégral du rapport présenté en 1948 par Victor Abakoumov, ministre de la sécurité d’Etat, sur « les activités antisoviétiques du clergé ».

Les derniers chapitres portent sur le « nouvelle approche » dans les relations entre l’Etat et l’Eglise au cours des années 1943-1953, ouverture de paroisses et de séminaires, situation des recteurs de paroisses. Il existe chez les chercheurs une tendance tout à fait inadmissible à idéaliser cette.

Traduction pour "PO" Marina R.
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"Сталин, власть, религия (религиозный и церковный факторы во внутренней политике советского государства в 1922–1953 гг.)"
Научно-популярное издание для взрослых ISBN: 978-5-9950-0150-8 Серия: Несерийное издание Издательство: « Кучково поле » Год издания
2011 Количество страниц: 703 Тираж: 1000

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Commentaires (4)
1. vladimir le 18/10/2011 19:46
Vive Staline?

Le chiffre est éloquent, et connaît une hausse constante: selon un sondage réalisé par le Centre d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), 26% des Russes considèrent comme « positif » le rôle historique de Joseph Staline, contre 15% en 2007. Dans le même temps, la part des ses « opposants » a reculé de près de 10% (24% contre 33% en 2007). 39% pensent que son rôle n’a été ni bon, ni mauvais, un chiffre stable.

Ce résultat ne manquera pas d’épouvanter le lecteur occidental: les Russes, peuple peu réceptif à la démocratie, n’arrivent même pas à détester leurs heures les plus sombres! Grand est le risque de voir dépeinte la Russie comme un pays moralement attardé, nostalgique d’un régime autoritaire, et secrètement amoureux de Staline, artisan des purges et remplisseur du goulag. Ce malgré la campagne de « déstalinisation » engagée par un Dmitri Medvedev convaincu que la Russie doit cesser de défendre la mémoire d’un dictateur géorgien que même Tbilissi a renié…

Les Russes ne font décidément rien comme les Européens. De nombreux fossés psychologiques séparent l’Europe de sa cousine russe, les deux « blocs » ayant au fil de l’histoire pris des chemins divergents. Un de ces fossés s’observe de façon évidente dans la relation aux pages douloureuses de l’histoire.

Aux prises avec son passé colonial, la France a entamé un remaniement en règle de la mémoire historique. Rien n’est épargné, comme en témoigne l’éviction des manuels scolaires de Louis XIV et de Napoléon, dirigeants trop autoritaires remplacés par les civilisations africaines du Monomotapa et Songhaï. Toute page de grandeur est devenue suspecte, tout dirigeant est trop viril. Une purge toute stalinienne qui, chose grave, n’a pas déclenché de tollé dans l’opinion publique. Alors que les Allemands ont déclaré une guerre totale à la mémoire d’Hitler, les Européens se demandent pourquoi, mais pourquoi donc, les Russes continuent d’aimer ouvertement le tyran Staline.

Suite: lien Hugo Natowicz - journaliste français basé à Moscou qui livre dans ce blog son point de vue sur l’actualité de la Russie et des pays voisins.
http://impressionsrusses.wordpress.com/2011/05/06/vive-staline/
http://impressionsrusses.wordpress.com/2011/10/17/les-cicatrices-dun-schisme/
mai 6, 2011
Mais il faut lire tout l'article!
2. Nikita Krivocheine le 19/10/2011 11:36
Remercions @Vladimir pour cette très attristante mais véridique référence. Pourquoi les Russes s’obstinent à ne pas désaimer Staline et à reproduire nombre des caractères de son époque dans une sorte de théâtre d’ombres ? Lyssenko ou pas mais quatre, voire cinq générations vécues dans une terreur de tous les instants produisent des effets « génétiques » dans le subconscient. Cela paraît paradoxal mais le stalinisme a laissé ce que l’on appelle maintenant « une culture ».

Le national-socialisme n’a régné que onze ans, une demi génération.

Dostoevsky nous apporte dans « Le grand inquisiteur » une autre réponse, tout aussi convaincante : rétrocéder sa liberté en échange d’un sentiment de sécurité « sociale » (non incompatible avec la terreur) est une terrible tentation. Cadets entre les Européens, les Russes y ont assez rapidement cédé…
Il reste que même pendant les pires années du régime je me sentais dans les petites villes de province du centre de la Russie « plus en Europe » qu’aux States, New York y compris.
3. Larissa le 20/10/2011 15:28
@Vladimir et Nikita
L’URSS sous Staline est un État souvent qualifié de « totalitaire » La mutation de la société fut accompagnée d'une politique de répressions massives + Goulag = "Syndrome de Stockholm"
Car STALINE il a développé un syndrome de Stockholm massif.

Parce que est :
"Le syndrome de Stockholm est un phénomène psychique caractérisé par un sentiment de confiance, parfois même de sympathie, que développe une victime de prise d'otages envers ses ravisseurs. Ce sentiment peut aussi apparaître chez le ravisseur qui se laissera influencer par la victime.Ce phénomène serait dû à l'intimité créée par un lieu partagé pendant une longue période"

Ce ne sont pas des otages, c’est un peuple RUSSE tout en entier L’humain n’a aucune valeur.
4. К вопросу о «православии» Сталина - Зюганова le 24/07/2012 18:47
На днях за Русскую православную церковь и христианство в целом заступился... кто бы вы думали?

Сам Геннадий Андреевич Зюганов, лидер компартии. В заявлении КПРФ (видимо, оно было приурочено к суду над девицами из Pussy Riot) Зюганов привычно обрушился на Запад во главе с США и НАТО, а также припомнил печальные для христиан последствия «арабской весны», хотя в гонениях на христиан в мусульманских странах обвинил он не исламистов, а тот же Запад. Подобные инвективы можно было бы пропустить мимо ушей как проявление очередной политической вкусовщины. Однако один тезис из заявления Зюганова пропускать нельзя, поскольку, на мой взгляд, он насквозь циничен и лжив. Защищая Русскую православную церковь от нападок, Зюганов почему-то решил привести в качестве позитивного примера тов. Сталина: мол, «прав был по-своему Иосиф Сталин, сделавший многое для возрождения православия в нашей стране». Тут, очевидно, ключевое слово - «по-своему». В связи с ним вот что вспомнилось.

Репрессии большевиков против РПЦ начались сразу же после революции. Однако они переросли в войну на уничтожение РПЦ как организации с середины 30-х годов, когда власть бывшего семинариста, выросшего до генсека, стала уже безраздельной. РПЦ воспринималась как «социально опасный элемент», ей не было места в «светлом будущем». Уже в 1934 году были арестованы 6 епископов, в 1935 г. - 14, а в 1936 г. - 20 архиереев. В результате 10 мая 1935 года митрополит Сергий, старавшийся идти на все возможные и невозможные (которые многие верующие считали предательством веры) компромиссы с советской властью, был вынужден распустить Временный патриарший синод. После этого Сергий осуществлял управление всеми епархиями РПЦ при помощи своего викарного епископа Сергия (Воскресенского) и канцелярии, состоявшей из секретаря и машинистки.

Начиная с 1937 года в рамках «выработки нового законодательства о религиозных культах» были созданы спецкомиссии по стране с целью проведения массовых репрессий. Жизнь приходов контролировалась инспекторами по наблюдению и сексотами НКВД, которые обязаны были докладывать обо всех особенностях церковной жизни, даже о том «куда расходятся деньги, полученные за просфирки и свечи». При малейшем подозрении в нарушении установленных правил или по любому, самому нелепому доносу священника арестовывали, а храм закрывали. Храмы вообще закрывали пачками даже и без предлогов. Часто - под амбары и склады.

В 1935 году только в советской России (без учета других республик СССР) было 25 тыс. действующих церквей. Уже на 1 апреля 1936 г. в стране оставалось 15 835 храмов. В 1937-м было закрыто еще 8000 церквей, в

1938-м - еще примерно 6000. По современным данным, на момент начала войны из дореволюционных российских храмов действовало примерно 350 - 400 церквей. И хотя официально вплоть до 1941 г. в стране числилось 5000 православных общин, реально 90% из них не действовало из-за отсутствия священника. Правда, многие священнослужители ушли в подполье и окормляли верующих тайно. Но и там их настигал сталинский террор.

Именно Сталин санкционировал физическое истребление духовенства с целью «физического сокрушения православия». По приказу от 30 июля 1937 г. наркома внутренних дел Ежова за № 00447 церковники были поставлены по степени опасности для советского общества на второе место, сразу за кулаками. Были установлены региональные квоты на репрессии на основе социального происхождения. Только в 1937 году были расстреляны 60 епископов. Рядовых священников репрессировали тысячами. Точное число трудно установить до сих пор. По разным данным, жертвами репрессий только начиная с середины 30-х годов до конца сталинского правления стали от 200 до 300 епископов. Общее число представителей духовенства РПЦ, ставших жертвами репрессий, Комиссия по реабилитации жертв политических репрессий 1995 года насчитывает в 200 тыс. (всего 500 тыс. «религиозных» репрессированных, включая уже представителей всех конфессий). Многим историкам эта цифра кажется завышенной: такого числа священнослужителей в России не было и до революции. Видимо, сюда попали еще и миряне. Так, уже по данным Комиссии по реабилитации Московской патриархии, к 1941 г. были репрессированы за веру 350 тыс. чел., из них 140 тыс. священнослужителей. 150 тыс. чел. пострадали в 1937 - 1938 гг., из них 80 тыс. расстреляны. Другой источник, протоиерей Георгий Митрофанов, указывает другие цифры: в 1937 - 1941 гг. по религиозным делам были репрессированы 172 тыс. чел., из них 116 тыс. чел. расстреляны. На основе сопоставления всех этих данных можно представить себе порядок цифр.

Лишь в условиях войны, когда страна стояла на грани поражения, Сталин смягчил политику в отношении РПЦ. Но вряд ли это можно назвать «возрождением православия», как утверждает Зюганов. Советское руководство - и после Сталина тоже - никогда не отменяло цели создания безрелигиозного общества.
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