« Vive la liberté ! La liberté ou la mort !» ai-je entendu crier au cours de cette noble Assemblée Générale

Parlons D'orthodoxie

« Vive la liberté ! » ai-je entendu crier au cours de cette noble Assemblée. Cela aussi, je m’en méfie. « La liberté ou la mort », criaient les révolutionnaires, juste avant d’établir la Terreur.

Mes pères, mes frères, mes amis

A mon tour, je me permets de commenter à mon humble niveau la situation de notre archevêché et partager ces quelques réflexions qui j’espère ne blesseront personne en particulier, bien que le politiquement correct ne soit pas précisément ma spécialité. Jusqu’à présent, je n’ai pas osé les manifester, pensant qu’avant l’Assemblée cela n’était d’aucune utilité, dès lors que d’autres avaient dit ou bien diraient mieux que moi ce que je ressentais, et aussi par le fait que de meilleurs que moi retenaient leur parole ou bien choisissaient opportunément de se taire. Je n’ai pas non plus voulu prendre la parole à cette Assemblée car la règle des 5 minutes de parole qui est très probablement nécessaire dans ces situations (je ne la remets pas en cause) est par trop contraignante pour beaucoup. Il est vrai que ce que j’ai lu et entendu ces derniers temps m’ont quelque peu décomplexé.

Je suis moi-même diplômé en Théologie, en Philosophie et en Histoire, mais mon existence assez périphérique fait que je n’ai que peu de part et donc d’informations sur les enjeux très complexes de notre situation canonique. Je vous prie donc de pardonner mes approximations éventuelles.

« Vive la liberté !  La liberté ou la mort !» ai-je entendu crier au cours de cette noble Assemblée Générale
J’essaierai d’être méthodique et concis.

Depuis le début de cette crise, je me trouve convaincu du fait qu’elle est d’abord une manifestation d’une crise plus générale et plus profonde qui concerne toute l’Orthodoxie, c’est-à-dire toutes les juridictions de l’EO dans leur ensemble. Il n’y a pas que la question de la territorialité, mais aussi celle de l’autorité, de la conciliarité. D’une manière générale,

je suis de ceux qui pensent que le fonctionnement des Eglises Orthodoxes est devenu vraiment obsolète et décalé au regard des exigences et des enjeux de notre temps. L’eschatologie constitutif de notre belle Tradition nous sert trop souvent de défausse, justifiant un pragmatisme assez souvent catastrophique comme la situation paradoxale de l’EO en Occident le manifeste. Je dis « nous » car nous sommes tous les baptisés bien évidemment tous responsables, et pas seulement tel ou tel évêque, mais dans ce pays, l’AEOF porte à mon avis une responsabilité particulière dans cet état de fait. Cela a déjà été dit et écrit par plusieurs, je ne le développerai donc pas. Je veux juste attirer votre attention sur le fait que ce signe, ce symptôme, est révélateur d’une situation qui n’est pas juste, et qui doit donc, qui peut donc (surtout) être rectifiée.

N’étant moi-même qu’un simple prêtre assez ignorant, il serait présomptueux de ma part de proposer des solutions à une problématique aussi difficile, mais depuis les pères Sophrony ou Cyrille hier, jusqu’au métropolite Amphiloque aujourd’hui, plusieurs ont montré mieux que je ne le ferais qu’il fallait avancer coûte que coûte sur ce chemin d’une nouvelle « symphonie » des Eglises sans rien changer au corpus théologique de la Tradition de l’Eglise, notamment dans les pays dits occidentaux. Ce sera peut-être l’ouvrage de la génération qui nous suivra, si ce n’est pas trop tard.

Comme vous peut-être, comme notre archevêque sûrement, cette dernière Assemblée Générale m’a profondément attristé. J’en suis reparti mal à l’aise.

Dès le début, assister à ces contestations procédurières un peu vociférantes, voir Mgr Jean pris à partie à la fin par tel ou telle sur un ton hystérique, cela m’a profondément gêné. Ce n’est pas ma culture, pas ma sensibilité. Où était-on ?

J’avais parfois l’impression de me trouver dans l’une de ces réunions syndicales d’enseignants auxquelles j’ai assisté jadis. Monseigneur Jean ne méritait certainement pas cela de par sa dignité d’archevêque, ni non plus de par sa qualité personnelle et humaine. Au vu d’un tel spectacle, je n’ai aucun mal à comprendre pourquoi les autres juridictions ne nous prennent pas toujours au sérieux. C’est toujours pareil, si l’Eglise ressemble au monde, comment peut-elle le sauver ? La culture de l’obéissance et de l’humilité qui fait le socle de notre pratique ecclésiale et qui nourrit certainement chacun d’entre nous ne me paraît pas être à géométrie variable à ce point.

La plupart des interventions avaient pour propos de s’opposer à la proposition de l’archevêque Jean. Soit, c’est précisément le propos d’une telle assemblée d’en débattre. Cela étant, Il me semble qu’en face d’une proposition connue de tous, lisible et concrètement réalisable, souhaitée d’ailleurs par la majorité, nous avons une vision pour le moins nébuleuse. Que voulez-vous ? Malgré toute mon attention, je ne suis pas parvenu à le discerner.

D’une part ces personnes ne souhaitent pas quitter l’archevêché comme ils le pourraient sans difficulté mais d’autre part ils admettent qu’il soit dissout puisqu’ils adhèrent à la vision du Phanar (tel le locum tenens d’une cathédrale qui n’en sera plus une). D’une part vous voulez que l’archevêché perdure mais d’autre part vous savez qu’il n’aura plus de réalité ni d’authenticité canonique : une coquille vide en somme. D’une part vous désirez que l’identité de l’archevêché subsiste vaguement au travers de rassemblements culturels ou intellectuels, ou sous la forme d’un vicariat dont je cherche en vain l’équivalent dans l’ecclésiologie byzantine (en revanche, la tradition latine jusqu’à l’époque contemporaine en abuse), d’autre part vous ne voulez surtout pas d’un retour naturel de l’archevêché des Eglises russes (appellation que j’aimerais voir changer moi aussi) à l’Eglise russe dont il est issu selon la volonté de son fondateur, le Métropolite Euloge de bienheureuse mémoire, lorsque les conditions en seraient réunies. D’une part vous dites souhaiter que l’archevêché vive envers et contre tout, d’autre part vous semblez bien admettre et même parfois souhaiter son élimination. Au sortir de cette assemblée, j’avais vraiment le sentiment que vous vouliez sa peau!

D’une part vous paraissez désirer que nous demeurions « toujours ensemble », et d’autre part vous paraissez ignorer qu’il n’est qu’une façon de demeurer ensemble selon l’Eglise et non selon le monde, c’est d’être rassemblés dans l’unité autour de l’évêque qui est l’icône du Christ. Je n’en connais pas d’autre, mais j’ai peut-être manqué un chapitre de ma formation théologique.

J’ai cru comprendre que n’ayant aucune solution lisible et réaliste à proposer à la crise que nous traversons, les opposants à Mgr Jean demandaient essentiellement du temps. Qu’il me soit permis de m’étonner dès lors que celui-ci vient de faire l’objet d’une mise en congé canonique unilatérale. Du temps pour que l’archevêché se délite encore plus sans doute. Du temps pour que nous nous trouvions sans pasteur sans direction et bien forcés d’admettre le fait de notre éradication ? Du temps alors que les paroissiens me demandent régulièrement à juste titre jusques à quand ce bazar va-t-il encore durer ? Certains peut-être s’en réjouissent, pas tous.

J’ai été assez frappé d’entendre la dernière intervention de cette Assemblée disant à Mgr Jean qu’il n’avait qu’à partir, mais « laissez-nous le diocèse. » Je me trompe peut-être mais à mon sens, en plus d’un culot certain (ça n’a pas l’air d’être votre problème), ce type de réflexion d’une fidèle à son évêque témoigne d’un paradigme assez éloigné du sens de l’Eglise dans l’EO. Ce propos est absurde puisque sans l’évêque, il n’y a plus de diocèse, et cela d’autant plus qu’à ma connaissance, ce diocèse a été aboli en tant que tel par le synode patriarcal.

Et surtout, laissez-nous le diocèse, certes, mais pour en faire quoi ? Pour aller demander l’hospitalité au patriarcat roumain ? Alors là, je crois rêver. Je ne suis pas d’origine russe et j’ai beaucoup d’estime pour l’Eglise roumaine mais le fait que certains envisagent sérieusement d’intégrer un patriarcat hyper national qui se comporte en aumônerie pour son émigration, où les laïcs n’ont aucun droit de parole, et dont la plupart des fidèles détestent d’ailleurs cordialement les Russes (je l’ai entendu 50 fois), me laisse effectivement rêveur quant aux bricolages acrobatiques auxquels on est prêt pour éviter Moscou. La dernière fois que la Roumanie a accordé son hospitalité canonique, c’était pour donner une légitimité ecclésiale à l’ECOF. Excellente référence… Je me suis demandé si le but n’était pas d’ailleurs finalement de « faire notre truc à nous ».. Si certains ont visiblement une peur bleue d’une Eglise qui a surmonté 70 ans de communisme au prix de millions de saints martyrs, personnellement, j’ai surtout peur d’une ènième juridiction deutéro-canonique messianico-idéaliste, même si elle est dans l’air du temps.


TSM, tout sauf Moscou, c’est l’axe véritable de votre démarche.. Je l’ai compris tout récemment, n’ayant pour ma part jamais eu à me plaindre de l’Eglise russe pour laquelle j’ai une grande admiration, dès lors que je n’oublie pas ce que vous semblez oublier, qu’une Eglise ce n’est pas que des prélats. C’est surtout des fidèles vivants et défunts, des prêtres, des anonymes… C’est là un oubli bien compréhensible, dès lors que le Patriarcat Oecuménique est en effet essentiellement une Eglise de prélats. Ce qui explique qu’il se démène (avec la bénédiction du Département d’Etat américain qui l’entretient et le protège à ses fins stratégiques), pour conquérir ce qui lui manque : un territoire et un peuple. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les délégués de Constantinople en Ukraine qui nous l’ont montré récemment, en compagnie des autorités nationales (et nationalistes) locales ainsi que du représentant d’un Etat américain très actif dans l’une des nombreuses régions du monde où les USA n’ont rien à faire. J’ai compris récemment à quel point vous déplorez que la guerre froide soit terminée depuis trente ans, usant des mêmes clichés qui avaient cours à propos de la Russie sous Brejnev.

En cela, vous êtes sans doute en phase avec la pensée ordinaire nourrie du lait de l’AFP ou de Reuters dont les experts nous expliquent que la Crimée n’a jamais été russe comme le Kosovo n’a jamais été serbe. J’aurais moi-même pu penser la même chose si je n’avais osé me cultiver et voyager un peu pour découvrir que la Russie n’est pas le pays du diable ni l’Eglise russe l’antichambre de l’enfer. Peut-être qu’une telle animosité viscérale envers l’Eglise russe est constitutive de l’identité familiale ou personnelle de certains, je ne sais. Je respecte bien évidemment le passé de chacun. Ce que je sais en revanche, c’est que lorsque j’entends parler d’ingérence russe, il me revient toujours cette expérience d’une Assemblée Générale où j’avais voté blanc lors d’une élection d’archevêque qui avait été littéralement confisquée à distance par le Phanar avec un mépris extraordinaire envers la conciliarité particulière à notre diocèse et dont on parle tant. Une liste de trois personnes nous avait été imposée au dernier moment, dont le seul point commun était d’être ukrainiens, à tel point que je m’étais demandé si le propos véritable était d’avoir le meilleur évêque ou bien tout simplement d’embêter l’Eglise russe, comme fin en soi. Avec les résultats que l’on a vus.

Lorsque j’étais au Canada, j’ai échangé avec des prêtres de l’EHF qui ne m’ont pas paru plus malheureux que cela d’être sous l’homophore du PM, mais c’était peut-être des espions (sourire). Je puis comprendre ceux qui souhaitaient rester fidèles au Patriarcat Œcuménique en tout état de cause. C’est un vrai choix. Ils sont cohérents à tous égards, et rejoindront de toute façon ses métropoles nationales. Je comprends beaucoup moins les nombreuses personnes qui ont souhaité avec beaucoup de détermination que notre archevêché perdure en tant que tel, et qui militent contre la seule solution canonique sérieuse et réaliste.


« Vive la liberté ! » ai-je entendu crier au cours de cette noble Assemblée. Cela aussi, je m’en méfie.
« La liberté ou la mort », criaient les révolutionnaires, juste avant d’établir la Terreur. « Liberté, liberté chérie », chantaient les soldats de l’an II dont l’armée était une conscription forcée de 300 000 hommes. En son temps et avant beaucoup d’autres, mon saint patron nous a dûment répété que la liberté chrétienne est oblative, dans une perspective inversée (Ad Thalassium), ce que je veux bien croire quatorze siècles après, en nos temps où tout veut m’inviter à satisfaire mes envies et à réaliser ma volonté pour le bien de mon ego et la mort de mon âme.

A ce titre, je me demande s’il n’est pas quelque contradiction pernicieuse à la racine de cet archevêché si fier de son Ecole historique à juste titre, dont on oublie d’ailleurs souvent en se l’appropriant qu’une grande partie de ses représentants étaient des fidèles du PM (Krug, Ouspensky, Schmemann, etc…).. Je veux dire simplement que cette situation révèle comme il est difficile de ne pas basculer dans un malentendu dès lors que certains s’attendent à de la liberté et d’autres à de l’autorité. Il faut savoir. Du coup, personne n’est content. J’ai bien compris que cet archevêché a su être pour beaucoup (pour moi aussi) le ferment prophétique d’une ecclésialité renouvelée qui est sans doute nécessaire, j’ai moi-même toujours partagé cet enthousiasme. Ce n’est en tout cas pas dans les paroisses américaines du Patriarcat Oecuménique qui croulent sous les dollars, où tout le monde est assis sur ses bancs bien alignés pour suivre la liturgie en sono (notamment les plus riches aux premiers rangs), qu’on me l’a inspiré.

A propos de notre archevêque Jean, un ami m’a fait remarquer qu’il était victime de ce que les sots reprochent systématiquement à celui qui préside. S’il décide pour avancer, on lui reproche d’être totalitaire, et s’il consulte et atermoie, on lui reproche de ne pas avancer. C’est classique. Il n’est pas impossible que vous parveniez à le décourager et qu’il jette l’éponge comme vous paraissez le souhaiter. C’est en tout cas l’impression que la fin de la récente Assemblée m’a donnée. Si vous y parvenez, vous vous chargerez du fardeau d’une responsabilité que je ne vous souhaite pas.

Je me doute bien que vous vous dites « Mais c’est qui ce petit prêtre rural bas-breton qu’on ne connaît même pas qui nous fait la leçon, il n’a qu’à aller à Moscou et basta ! »

C’est en effet probablement ce que je vais faire, ou que je ferai si cette situation devait durer indéfiniment. Je n’ai pas besoin que le p. Jivko Panev m’explique patiemment une fois de plus avec sa pédagogie coutumière ce que tous devraient savoir, qu’on est pas dans l’Eglise sans une Eglise.

Je ne doute pas que rien ne changera dans ma vie paroissiale, que personne ne viendra m’opprimer ou me terroriser, et que mes seuls ennemis resteront mes passions. Cependant, je préfèrerais de loin que ce ne soit pas seul et surtout de moi-même. Qu’on ne se méprenne pas, j’écris « vous » à des personnes qui se reconnaîtront ou pas, que je ne connais pas car je connais peu de monde, mais que je n’ostracise pas car c’est un peu d’une manière abstraite que je m’adresse à vous. Vous êtes certainement d’excellentes personnes et de meilleurs pasteurs que moi. Il est probable que si nous célébrions ensemble, nous nous aimerions dans une même foi dans le même Sauveur. Je ne veux donc nullement dramatiser cette situation et j’ose espérer que ce qui nous divise n’est pas aussi grand que ce qui nous relie.

+ prêtre Maxime Lediraison
Communauté Sainte-Anne


Commentaires (18)
1. Jean Oberlin le 13/09/2019 13:03
Le père Maxime est un homme foncièrement bon. Il se fourvoie pour autant lorsqu'il reste attaché à cet archevêque. Au-delà de l'aspect "humain" considérant cet évêque comme un humble pasteur détaché de toute vaine gloire, etc... il faut reconnaître les graves manquements à la confession juste et véritable de la Foi juste et véritable dont cet archipasteur fit trop souvent preuve. L'entendre par exemple dire que les exploits ascétiques des saints celtes, si chers au père Maxime, ne sont que des "histoires de fakirs", du haut de l’ambon d'une abbaye papiste qui servit jadis de relais à la propagande franko-papiste anti-orthodoxe et anti-celte en pays Breton, mais encore l'entendre reprendre ses ouailles sur l'hésychasme leur donnant sa définition propre de ce terme : "l'hésychasme c'est aussi manger des petits poids carotte avec les anglicans (sic !)", suffit à comprendre toute la légèreté des convictions orthodoxes de celui qui fut salarié du Patriarcat Œcuménique en Suisse durant près de 30 ans. Notons également qu'en tant, à l'époque des fais, archevêque et exarque, il participait au même soirées mondaines et buffet inter-religieux qu'Emmanuel et que les autres hiérarques orthodoxes en France.

Bref, être attaché pour des raisons orthodoxes à ce personnage n'est pas légitime. La France est bien mal lotie en terme d'archipasteur, mais d'Emmanuel ou de Jean, je ne vois guère de "mieux" autrement que le premier est bien plus influent mais aussi et malheureusement bien plus canonique que le second, et combien davantage désormais (d'aucuns me rappelleront ses célébrations avec les schismatiques d'Ukraine. Je répondrai en paraphrasant le Christ : "que l'évêque qui est parfaitement en accord avec le dogme et le canon de l'Orthodoxie lui jette en premier la sentence du défrocage et de l'anathème sans avoir à encourir la même sanction poiur divers agissement tout aussi condamnés par le même droit canon". Quelques évêques pourrait le faire : le saint de Limassol, le saint de Morphou, le saint du Pirée, etc... S'ils ne le font pas, c'est qu'ils savent que cela causerait plus de dégâts et de séparations que de bienfaits pastoraux et missionnaires).

Il ne devrait y avoir qu'une seule juridiction canonique et orthodoxe en dehors des "pays orthodoxes" traditionnels : celle du Patriarcat Oecuménique, qu'on le veuille ou non. Le reste c'est du véritable ethnophilétisme. C'est pour cela qu'il faut nous considéré malheureux d'avoir Emmanuel comme Métropolite du Trône Oecuménique en France, mais qu'il faut nous considérer comme encore plus malheureux dès lors que nous avons plusieurs juridictions, toutes ayant de graves lacunes canonico-dogmatiques ne serait-ce que dans la réception des hétérodoxes au sein de l'Eglise unique, mais encore de la reconnaissance de groupes condamnés pour schisme par d'autres juridictions orthodoxes (les "Hors-frontières", reconnus à l'époque uniquement par les Serbes et se réclamant d'une lettre du saint Patriarche Tykhon, ou Daru, né d'un schisme crée par Euloge ne se pliant pas au synode d'exil présidé par le Métropolite Antoine de bienheureuse mémoire), voir issus de parasynagogues (ex. la réception dans diverses juridictions, dont roumaine, serbe et russe-Chersonèse, d'ex-membres de l'ECOF en reconnaissant les "mystères" écofiens tels que les "baptêmes", les "mariages" et même les "ordinations").

Donc oui, la soumission au Trône Œcuménique (pour les orthodoxes vivants hors des juridictions locales) ou le chaos canonique, la voie républicaine, si justement dénoncée par notre prêtre bas-breton ci-devant publié.

De grâce en tout cas, pas de vicariat ou autre reliquat de cette bizarrerie canonique que fut cette association cultuelle pour progressistes Russes immigrés et nostalgiques des nuits blanches petersbourgeoises.

Ce message passera-t-il la modération ?
2. Irénée le 13/09/2019 13:33
Merci aux modérateurs d'avoir publié le texte de Jean Oberlin en réponse au Très beau texte de père Maxime.

Il me semble en effet nécessaire, utile et indispensable de rappeler un certain nombre de points, et c'est ce que fait Jean Oberlin dans son texte.
La question n'est bien entendu pas de savoir si nous trouvons plus sympathique ou plus humain, ou plus fraternel ou je ne sais quoi encore... quand on parle des évêques à la tête des différentes familles orthodoxes présentes en France. La seule question c'est à la fois de se demander s'ils confessent la foi orthodoxe, et si ils sont dans une situation canonique. Le reste, c'est du sentimentalisme, voire du romantisme.
Je ne peux également qu'approuver le rappel de la règle fondamentale selon laquelle il ne peut y avoir qu'un évêque sur un territoire. Ce n'est pas parce qu'on s'est habitué à nos mauvaises habitudes qu'elles deviennent une nouvelle norme.
3. Olia le 13/09/2019 14:11
Je tiens à ne pas décrire, pour des raisons morales et humaines, et d'autant (moins) en moult détails (parfois tout à fait choquants), tous les propos, les comportements et les décisions pour le moins problématiques de telles et autres personnalités, notamment du nombre de ceux qui sont désormais farouchement opposés à Mgr Jean (Renneteau). Cela étant dit, un tel récit ou exposé aurait (eu) l'avantage de démontrer à toute personne raisonnable à quel point les "griefs" mentionnés plus haut sont peu convaincants en tant que chef(s) d'accusation, reproche ou "critique accablante" dirigée contre l'Archevêque Jean.

Rappelons-nous toujours la parole du Sauveur concernant la paille dans l'oeil d'autrui et LA poutre dans l'oeil de celui qui "souhaiterait retirer le brin de paille" en exposant sa critique ou pire : ses reproches. Merci.
4. Jessy FRANCOIS le 13/09/2019 15:35
Les JACOBINS au coeur de l'Archevêché !
Tenez bon Monseigneur, les progressistes de la gauche franc-maçonne ont infesté les rangs !!!
5. Lara le 13/09/2019 16:05
Bravo père Maxime pour votre ANALYSE DE SITUATION PROFESSIONNELLE et QUI VIENT DU CŒUR!!!
6. Théophile le 13/09/2019 17:03
Je crois que l'analyse du père Maxime est globalement valable. Mgr Emmanuel est tombé bien bas - il sème la division au lieu de modérer les passions.
En revanche, il faudrait attendre la position de Mgr Jean et si possible prendre une décision groupée (et non chacun de son côté selon son évaluation).
Ce serait signe d'ecclésialité, mais aussi de charité (chacun reconnaissant ses limites dans le discernement).
7. Hai Lin (Buenos Aires) le 13/09/2019 17:06
En dépit du Bon Dieu, je ne comprends tout simplement pas les Français.

Même à une distance de 10 000 km, le comportement dégoûtant, scandaleux et narcissique de nombreux membres de l'Assemblée générale appelle à la justice. Ces mal élevés se doivent de se mettre à genoux et demander pardon à Dieu tout-puissant. Et ensuite, ils devraient tous être envoyés de force chez le psychiatre pour une thérapie intensive.

S'agissait-il d'une réunion de chrétiens fervents ou d'une réunion d'une tribu primitive de sauvages des régions supérieures de l'Amazone?

On peut toujours être en désaccord avec dignité et avec courtoisie.

Il existe un dicton en espagnol : les détenus de l'asile en sont désormais les directeurs.

Hai Lin
Universidad de Buenos Aires
Buenos Aires República Argentina
8. Tchetnik le 13/09/2019 17:36
En même temps, cela reste à l'image très FM "révolution de Février", bourgeoise et libérale que cette entité ecclésiale avait en elle dès le départ.

Sic transit.
9. Михаил le 13/09/2019 18:57
Les factieux font tonner les ''canons'' lorsque ça les arrange. Ces accusations calomnieuses contre Mgr Jean sont ignobles ! Qui sont-ils pour oser dénier des "brevets d''orthodoxie" (à leur évêque !) ? Le contraire d''humbles chrétiens craignant Dieu...
10. Михаил le 13/09/2019 19:04
Toute cette boue ne doit pas faire oublier le témoignage de P. Maxime. Il a parfaitement saisi le tragique des enjeux de l''Archevêché et le grotesque d''opposants prêts à pactiser avec les forces obscures pour assouvir leurs caprices libertaires...
11. Marie Genko le 13/09/2019 19:36
Cher Père Maxime,

Bénissez.
Merci de tout cœur pour votre merveilleuse lettre.
Pourvu que votre appel soit entendu.
Pourvu que les délégués comprennent que le Futur, non plus celui de l'archevêché, mais celui des prêtres et des paroisses de cette entité ecclésiale est à présent entre leurs mains.

Que Dieu vous bénisse
Avec toute ma reconnaissance et mon respect.
Marie
12. Marie Genko le 13/09/2019 20:12
@Irénée, message 2

La religion catholique est une construction pyramidale.
L'Orthodoxie est une construction horizontale et territoriale.
Chaque Évêque est responsable d'un territoire.
Selon les règles orthodoxes du premier millénaire, nous sommes en Europe occidentale sur le territoire canonique de l'évêque de Rome.
Si Rome était en communion avec les Orthodoxes, l'AEOF n'aurait pas lieu d'exister.

Cher Irénée, souvenez-vous que la raison du schisme de 1054 est essentiellement due à la volonté d'un pouvoir hégémonique de l'évêque de Rome.

Vous semblez, comme le fait Jean Oberlin dans le message N° 1, soutenir que le patriarche de Constantinople a une autorité supérieure à celle des autres patriarcats.
Pouvez-vous m'expliquer pourquoi Constantinople aurait davantage qu'une primauté d'honneur ?
Cette primauté d'honneur lui est reconnue par toutes les Eglises orthodoxes.

Mais empêcher les autres Eglise orthodoxes de témoigner l'Orthodoxie en Occident, me semble être faillir à notre devoir de chrétiens !

Comment pourrions nous espérer contribuer à la reconstruction de l'Unité de l'Eglise et voir nos frères catholiques revenir à leur orthodoxie première, si toutes les juridictions doivent se soumettre en Europe occidentale à Sa Sainteté Bartholomé !

Cher Irénée, je me trompe peut-être, mais pour moi, tous les patriarcats ont un devoir d'apostolat, partout où le Seigneur les envoie.
Et accorder au patriarcat de Constantinople davantage qu'une primauté d'honneur est faire courir de risque d'un nouveau schisme à l'Eglise orthodoxe.
Que le Ciel nous en préserve.

Avec toute mon amitié Marie
13. Théophile le 13/09/2019 22:12
Chère Marie,

pour moi, tous les chrétiens ont un devoir d'apostolat, partout où le Seigneur les envoie (et non les patriarcats). Dans le Credo, nous confessons notre foi envers l'Eglise (et non pas les Eglises ou Patriarcats) apostolique.

Et accorder au patriarcat de Constantinople davantage qu'une primauté d'honneur est faire courir de risque d'un nouveau schisme à l'Eglise orthodoxe - entièrement d'accord avec vous.

Je ne répondrai pas à sire Oberlin, qui cache sous une orthodoxie extérieure, une vraie adoration bien peu orthodoxe du trône oecuménique.
Or Constantinople est devenue la moins orthodoxe de toutes les cités grecques.
Que reste-t-il d'orthodoxe à Istanbul? Allez visiter la ville...
Rien. Des souvenirs.
A vouloir remplacer Rome, Istanbul est tombée en Babylonie.
Si Moscou veut remplacer Rome, elle tombera aussi. Le Patriarche Nikon l'a tenté, en est résulté un schisme effroyable.
Soyons modestes, suivons les canons. La territorialité aussi. C'est le meilleur témoignage que nous pouvons donner aux catholiques. Avec la charité, humblement.
14. Jonas le 14/09/2019 00:26
A la rédaction de "Parlons d'Orthodoxie" :
Je me permets de vous signaler que votre titre déforme les propos du P. Maxime : il ne dit pas avoir entendu "Vive la liberté ! La liberté ou la mort" mais que ce cri, entendu, de "Vive la liberté !" lui faisait penser au cri "La liberté ou la mort !" des révolutionnaires avant d'instaurer la terreur... La réalité est déjà suffisamment triste et les esprits suffisamment échauffés sans que l'on verse encore de l'huile sur le feu...
C'est Mgr Jean qui, depuis des mois, évoque un choix à faire entre "la voie de la vie" et "la voie de la mort", formule qui personnellement me gêne beaucoup s'agissant d'un réalité historique comme celle de l'Archevêché : ce n'est pas en ce sens que les Pères apostoliques utilisaient cette formule (ils opposaient la vertu et le vice), et un chrétien ne devrait pas craindre la mort physique : "Par la mort Il a vaincu la mort" et "Si le grain ne meurt, il ne portera pas de fruit"...
15. Jonas le 14/09/2019 01:18
Il me semble aussi que le P. Maxime a fait un lapsus, et que là où il a écrit Schmemann il faut lire Lossky...
16. Tchetnik le 14/09/2019 07:52
"Devoir d'apostolat" qu'en fin de compte aucune juridiction ne réalise...
17. André G. le 14/09/2019 08:39
Chers lecteurs,
rajouter aux paroles si justes et si constructives du p. Maxime, c'est peut-être enlever quelque chose de sérieux à ses paroles, mais permettez-moi d'ajouter simplement qu'on pouvait croire à l'Assemblée générale qu'un nouveau "Soviet suprème" s'est installé parmi les participant(e)s: on a hurlé et vociféré si bruyament que les traducteurs ne pouvaient plus suivre parce que exclus du débat - quelle signe de liberté collective!

Quelle dignité malgré tout de la part du bureau avec notre archevèque Jean qui restait calme et prêt à entendre tous et toutes malgrè des accusations ignobles de la part de ceux qui ne voulaient que trop visiblement troubler l'Assemblée.
Merci, encore une fois, pour la contribution du p. Maxime!
Meilleurs sentiments!
18. Marie Genko le 14/09/2019 11:42
@Tchetnik message 16

Je pense que la présence orthodoxe en Occident est en elle-même un merveilleux témoignage.

Il y a cent ans personne ici ne connaissait l'Orthodoxie.
IL y a cent ans, les églises catholiques étaient encore vivantes et louaient le Seigneur.
Aujourd'hui la Laïcité avec ses attaques réitérées contre la religion catholique a réussi à vider les églises de France.
Nos églises orthodoxes vivent toujours.
Elle tiennent contre tout vent contraire.

Irrigué par le sang nouveau d'une Eglise russe martyre, l'archevêché des églises russes d'Europe occidentale va connaître une véritable renaissance !

Les malheureux trublions de cette entité ecclésiale vont se soumettre à de nouveaux évêques et se diluer dans d'autres juridictions.

Nous allons revenir à une Paix naturelle et normale entre chrétiens orthodoxes !

Il nous reste à prier pour l'ENTENTE entre nos différents patriarches.

Prions surtout pour le Patriarche de Constantinople.
Lorsque le Père Maxime écrit et je le cite :

"Patriarcat Oecuménique est en effet essentiellement une Eglise de prélats. Ce qui explique qu’il se démène (avec la bénédiction du Département d’Etat américain qui l’entretient et le protège à ses fins stratégiques), pour conquérir ce qui lui manque : un territoire et un peuple. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les délégués de Constantinople en Ukraine qui nous l’ont montré récemment, en compagnie des autorités nationales (et nationalistes) locales ainsi que du représentant d’un Etat américain très actif dans l’une des nombreuses régions du monde où les USA n’ont rien à faire"

Il ne fait hélas que confirmer des faits.

Puisse le Seigneur inspirer au Patriarche de Constantinople nous montrer l'exemple de l'humilité et de l'amour pour ses égaux, les autres patriarches orthodoxes.
Puisse-t-il ne pas marcher dans le sillage des Papes de Rome qui, par leur autoritarisme, ont créé le terrible schisme qui a déchiré la chrétienté.

Avec toute mon amitié Marie
19. Nicodème le 14/09/2019 13:57
Je suis en accord total avec les propos du prêtre Maxime . Quelle clarté! quelle justesse dans l'analyse! quelle modération dans la forme ! Touts choses qui témoignent de son inspiration "pneumatique" , comme on dit en ...Je constate que , une fois de plus , le sieur Oberlin , qui relève plus de ce que feu Olivier Clément appelait l'"orthodoxisme" , que de l'orthodoxie , a perdu une belle occasion de se taire .
20. stefan le 17/09/2019 18:31
Quelle tristesse toutes ces disputes ...

Les principes sont pourtant dans le NT. Quand certains apôtres étaient en prison, la communauté entière était attristée et priait pour leur libération. Leurs ouailles allaient trouver refuge chez les autres ... Quand ils étaient libérés, tout le monde se réjouissait, et les fidèles retrouvaient leur pasteur.

A notre époque, cela a bien changé ...
Quand ils tombent en prison, certains les vilipendent .. Quand ils sortent du cachot, ceux qui sortent, dans l'état ou ils sortent, que se passe-t-il? A la place de les aider à reconstruire, certains les conspuent, les diabolisent "raga", et encore pire, leur mettent des bâtons dans les roues ...

De part et d'autre, à l'Est comme à l'Ouest, il y a des problèmes ...
Reconstruire là, se tromper par la force des circonstances, réapprendre, et évangéliser ici sans perdre la tradition, sans inventer ce qui n'existe pas ...
Là comme ici, des problèmes, différents, mais des problèmes ... Construire ou reconstruire - tâche difficile.

En tout cas, concernant leur sortie de prison - du communisme, il n'y a aucun doute, certains pourront argutier, s'énerver, maudire, dire que "Moscou est l'empire du mal" comme je l'ai déjà entendu, l'exemple des Evangiles est cristallin. Avec notre intelligence oscurcie par notre ego, nous perdons cette foi vivifiante de l'enfant qui croit ce qui est écrit, et ce qui est écrit est écrit dans le NT. Est-il nécessaire de rajouter quelque chose à ce qui est clair?
L'exemple est de contribuer à la restauration de l'apôtre, de l'aider, de le soutenir, et favoriser le RETOUR de ses ouailles, avec la bénédiction de l'apôtre revenu, du patriarche revenu et rétabli.
Si quelqu'un veut partir, il convient de demander la bénédiction au pasteur, comme un enfant qui veut quitter le giron de ses parents, une ouaille qui désire quitter son père spirituel. Hors maintenant, et encore sur ce point, cela est bien différent.

Pourquoi sombrer dans les choses du monde et être aveugle aux Ecritures?

J'admire le métropolite Amphiloque qui prône le retour à l'Eglise du début ...


Je ne suis qu'un pécheur, je sais peu, mais cela, c'est écrit, et bien écrit.
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