l’Archevêché: Communiqué au sujet de la Cathédrale Saint Nicolas à Nice

Parlons d'orthodoxie

Les autorités de l’Archevêché ont pris connaissance avec consternation de communiqués récents que le Diocèse de Chersonèse (diocèse du Patriarcat de Moscou en France), a fait paraître concernant le litige en cours à propos de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice. Les communiqués du Diocèse de Chersonèse appellent plusieurs rectifications de la part de l’Archevêché.

1° Respect du droit français et affectation de la cathédrale Saint-Nicolas

L’Archevêché a toujours respecté et respectera les lois de la République Française. Dans le cas de la paroisse Saint-Nicolas de Nice, l’Archevêché regrette les jugements prononcés en faveur de l’État russe par le Tribunal de Grande Instance de Nice (janvier 2010), puis par la Cour d’Appel d’Aix (mai 2011) ; il approuve le pourvoi en cassation introduit par l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR) qui constitue la structure juridique civile de la paroisse orthodoxe Saint-Nicolas de Nice.

L’Archevêché rappelle que le contentieux juridique et les jugements rendus portent uniquement sur le droit de propriété de l’édifice, mais en aucune façon sur son affectation.

Dès lors et malgré certaines rumeurs malveillantes, l’Archevêché affirme que c’est de plein droit que la paroisse Saint-Nicolas continue d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas et de célébrer le culte divin en ses murs.

Le jugement de la Cour d’Appel d’Aix de mai 2011 n’exige nullement de la paroisse Saint-Nicolas qu’elle quitte le lieu de culte qu’elle occupe depuis sa fondation, il y a près d’un siècle.

L’édifice de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice est classé, depuis près de trente ans, aux Monuments historiques de France. L’affectation de l’édifice au culte orthodoxe est reconnue et soutenue par l’État français, qui depuis plusieurs décennies, lui a concédé, de manière répétée, divers investissements.

En droit français, la « prise des clefs » par l’État russe, propriétaire de l’édifice, correspondrait à une expulsion de la communauté paroissiale Saint-Nicolas.

Dans un État de droit comme l’est la République Française, même le puissant État russe ne peut, sans une procédure contradictoire, faire « vider les lieux » à l’association qui les occupe de plein droit. Quant aux intimidations, pressions et menaces, tantôt douces, tantôt brutales, subies par l’ACOR, elles sont intolérables. L’Archevêché estime qu’il est juste que l’ACOR fasse valoir ses droits d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas, indépendamment de la question du droit de propriété.

2° Immixtion de l’État Russe dans les affaires de l’Église

Le fait que le propriétaire d’un bâtiment destine son bien au culte orthodoxe ne suffit pas pour en faire une église orthodoxe, quand bien même le propriétaire serait un État. La Fédération de Russie a obtenu la propriété des murs de l’édifice, mais le bâtiment est église orthodoxe uniquement en vertu des sacrements de l’Église et des canons qui régulent la vie de l’organisme ecclésial entier. Ce n’est pas la Fédération de Russie (ou avant elle, l’URSS dont elle se déclare continuateur et héritier) qui a fait de cet édifice une église, mais c’est l’Archevêché, par ses fidèles et leur prière.

La vie ecclésiale de la cathédrale Saint-Nicolas, qui a commencé il y a près d’un siècle, et s’est déroulée, depuis la constitution légale de la paroisse en 1923, de manière calme et sereine, ne peut être balayée d’un revers de la main par les diplomates de la Fédération de Russie.

L’État russe manifeste la volonté d’offrir la jouissance de la cathédrale Saint-Nicolas à une nouvelle paroisse que le Diocèse de Chersonèse fonderait à Nice à cet effet. Il s’agit là d’un vœu que l’Archevêché estime injuste et violent à l’égard de la paroisse Saint-Nicolas et de l’Archevêché tout entier.

Rien n’empêche, certes, l’État russe d’émettre des vœux. Mais si l’État russe peut choisir de déroger aux principes ecclésiologiques orthodoxes auxquels rien ne le lie, il ne peut prétendre imposer à l’Église un mode de fonctionnement qui est contraire à la Tradition orthodoxe et ses canons.

L’État russe semble vouloir « faire cadeau » de l’édifice au Patriarcat de Moscou, mais la volonté des dirigeants politiques de la Fédération de Russie n’entraîne aucune modification du statut spirituel de la cathédrale Saint-Nicolas, qui est et demeurera une église de l’Archevêché dirigé aujourd’hui par Monseigneur Gabriel de Comane, Exarque du Patriarche œcuménique.

La Tradition orthodoxe ne permet pas à un diocèse orthodoxe d’accepter qu’un État lui fasse « cadeau » d’un édifice déjà occupé par une paroisse. La question de l’occupation d’une église ne peut être traitée que dans le cadre de la tradition canonique orthodoxe. Le Diocèse de Chersonèse, s’il acceptait le mode de fonctionnement envisagé par l’État russe, encouragerait cet État dans sa négation de la Tradition de l’Église.

On s’attendrait à plus de précautions de la part du patriarcat de Moscou qui, au 20e siècle, plus que d’autres Églises, a souffert de l’ingérence de l’État dans son fonctionnement. Quoi qu’il en soit, l’Archevêché ne peut admettre que des pratiques contraires aux libertés élémentaires de culte et de conscience puissent avoir cours sur le territoire de la République Française.

3° Historique des événements récents survenus à Nice


Depuis quelques semaines, la sérénité de la vie paroissiale se trouve menacée par les faits suivants.

Le 17 août 2011 après-midi, Monsieur Gribkov, Consul général de Russie à Marseillle, a téléphoné au Recteur de la paroisse, le Père Jean Gueit, afin de solliciter auprès de lui une entrevue, d’urgence. Monsieur Gribkov souhaitait être accompagné de deux clercs du Diocèse de Chersonèse.

Dans un esprit de collaboration, le Père Jean Gueit a accordé l’entrevue à Monsieur Gribkov, sans toutefois pouvoir obtenir de sa part le nom des clercs qui l’accompagneraient le lendemain, ni la raison de leur présence.

Le 18 août après-midi, Monsieur Gribkov est venu, accompagné du Père Nicolas Ozoline et du Diacre Georges Cheschko, apporter la copie d’une lettre datée du 12 août 2011, en provenance de l’Administration présidentielle russe, ainsi qu’une traduction officieuse. Ayant remis cette lettre, Monsieur Gribkov en a explicité les objectifs : les clercs qui l’accompagnaient, se sont avérés être des envoyés du Patriarcat de Moscou, venus prendre pleine possession, le jour même, du lieu de culte occupé par la paroisse Saint-Nicolas depuis près d’un siècle.

Dans le courant de l’entretien qui a suivi, le Père Nicolas Ozoline, chef de la délégation du Diocèse de Chersonèse, tout en manifestant son parfait accord avec la démarche du Consul général, a invoqué, devant témoins, sa dévotion personnelle à la grande solennité de la Transfiguration, pour solliciter auprès du Père Jean Gueit de pouvoir participer à la prière des vigiles, en concélèbrant à ses côtés. Le Père Nicolas Ozoline a précisé qu’il respecterait l’ordre canonique et commémorerait bien le Patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople et l’Archevêque Gabriel de Comane, Exarque du Patriarche œcuménique.

C’est donc bien dans un esprit évangélique de fraternité et de communion, et malgré le contexte profondément dérangeant de cette demande (qui était appuyée par le Consul général de Russie alors que ce dernier venait d’essayer d’obtenir, par intimidation et sans délai, l’abandon des lieux par la paroisse canonique), et en accord avec Monseigneur l’Archevêque Gabriel, que le Recteur de la cathédrale, le Père Jean Gueit a accueilli le Père Nicolas Ozoline comme concélébrant.

Les 20 et 21 août 2011, le Père Nicolas Ozoline s’est à nouveau présenté à la cathédrale Saint-Nicolas et a réitéré sa demande de concélébration. Le Père Jean Gueit, avec l’accord de Monseigneur l’Archevêque Gabriel, a de nouveau accédé à la demande du Père Nicolas Ozoline.

Dans les jours qui ont suivi, parmi les fidèles de la cathédrale Saint-Nicolas et sur le blog hébérgé par le portail officiel du Diocèse de Chersonèse, des rumeurs infondées ont évoqué la prise de possession canonique de la cathédrale Saint-Nicolas par une nouvelle juridiction orthodoxe, en l’occurrence celle du Patriarcat de Moscou, et l’entrée en fonctions du Père Nicolas Ozoline et du Diacre Georges Cheschko qui l’accompagne dans sa mission.

Fragilisés par les attaques judiciaires de la Fédération de Russie, depuis 2006, les prêtres et les fidèles de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice se trouvent aujourd’hui soumis à un état de siège d’ordre canonique, par l’intrusion de membres du clergé du Patriarcat de Moscou en France, alors même que les prêtres du Patriarcat de Moscou ont toujours été accueillis fraternellement dans les célébrations liturgiques de la cathédrale, jusqu’à aujourd’hui.

Ce 7 septembre, venant ajouter encore plus à la confusion et au mélange des genres dans l’action concertée entre l’Etat et l’Eglise de Russie dans les affaires d’une association cultuelle de droit français, un huissier de justice mandaté par l’avocat de la Fédération de Russie s’est présenté au nom de cette dernière à la cathédrale, en se prévalant du jugement rendu par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, pour signifier aux responsables de l’ACOR de libérer les lieux, en remettre les clefs aux délégués du Patriarcat de Moscou, remettre la documentation relative à la cathédrale et mettre fin à la perception d’un droit d’entrée sur les visites.

4° Juridiction canonique de l’Archevêché sur la cathédrale Saint-Nicolas

L’Archevêché est soucieux de protéger son intégrité canonique et l’ordre ecclésial dans les territoires où il est implanté. L’Archevêché ne fait pas ingérence dans les affaires d’autrui et entend que les autres entités orthodoxes, de même, n’enfreignent pas l’ordre ecclésial et la tradition canonique orthodoxe.

L’Archevêché tient à rappeler :

son indéfectible attachement à la tradition canonique de l’Église orthodoxe,
son respect des principes et des décisions de l’État de droit qu’est la République Française,
mais aussi son indépendance totale de tout pouvoir civil et politique dans l’exercice du culte orthodoxe.

Reconnu propriétaire de la parcelle de terrain sur laquelle est bâtie la cathédrale, l’État russe ne possède que les murs de la cathédrale, et n’a aucune compétence canonique quant à l’ordre ecclésial qui doit y régner. Il serait inimaginable que le Patriarcat de Moscou, qui a connu tellement de martyrs et de confesseurs persécutés par l’État au cours du 20e siècle, oublie ses propres épreuves et fasse aujourd’hui le pari qu’il pourrait y avoir un gain pour l’Église du Christ à voir l’État russe meurtrir la paroisse Saint-Nicolas et l’expulser du lieu de culte dans lequel elle a prié, notamment pour l’Église souffrante de Russie, pendant près d’un siècle.

Tout porte à croire que les autorités civiles russes font pression sur les autorités ecclésiales du Patriarcat de Moscou pour qu’il enfreigne les règles séculaires de l’Église et prenne possession de la cathédrale Saint-Nicolas.

Si le Patriarcat de Moscou se soumettait à nouveau au pouvoir de l’État russe, ce ne serait pas la paroisse orthodoxe locale de Nice qui se trouverait la plus humiliée, mais plus fondamentalement le témoignage de liberté de l’Église par rapport à l’État.

L’Archevêché demande instamment aux autorités du Patriarcat de Moscou de rappeler à l’ordre leurs membres du clergé, le Père Nicolas Ozoline et le Diacre Georges Cheschko, qui se livrent à une ingérence canonique dans la paroisse Saint-Nicolas de Nice, qui n’est pas la leur. Les canons de l’Église ne laissent pas impunis les clercs ou les fidèles qui divisent l’Église, même s’ils agissent sous la pression d’un pouvoir civil.

Dans l’ordre ecclésial, les injonctions d’un pouvoir d’État ne prévalent pas sur les dispositions canoniques. En aucun cas la juridiction canonique de l’Archevêché sur la cathédrale Saint-Nicolas de Nice ou dans quelque autre paroisse de l’Archevêché ne pourrait être entamée par une décision de diplomates de la Fédération de Russie.

Comme l’écrit Sa Sainteté, notre Patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople (lettre patriarcale du 1er décembre 2003 à Sa Béatitude, l’Archevêque Christodoulos d’Athènes) : « Il est dans l’intérêt (...) de l’Église entière que les saints canons et les dispositions canoniques soient considérés comme primordiaux dans les relations entre les Églises, comme l’exige la tradition séculaire de l’Église orthodoxe ».

Archevêché


Commentaires (18)
1. Constantin M. le 09/09/2011 13:09
La lecture de ce communiqué me ramène étrangement dans ma jeunesse. A l'université j'avais une petite amie qui s'appelait Galina. Il y a eu une rupture, mais j'ai vite compris que Galina ne l'acceptait pas. Ce communiqué me rappelle cette histoire-Galina s' accrochait, mentait, déformait la réalité, me faisait des scandales publique, des pressions. J'ai longtemps supporté, cherchant un moyen souple, voir une lassitude de sa part pour me laisser tranquille. J' avais tort, car nous avons souffert tous deux de ma passivité que j'appelais de façon élégante;" être gentleman ".
J'ai donc décidé de passer à l'étape suivante en "coupant la tête au taureau". J'ai dû me conduire de façon brutale et ça a marché...

Pour ce qui est de l'ACOR-ils ont déjà été lâché par les médias, les politiques français leur ont tourné le dos, sans appuis tout ce qu'ils ont trouvé sont les canons, mais les canons n'ont aucune valeur aux yeux de la justice française. Tout ce que je constate, c' est un lent étouffement... avant la fin.
2. Boris le 09/09/2011 16:12
J’ai entendu à la télévision une personne qui disait que la pratique de certains sports peut aider à contrôler de violente crise de nerf ?
"Le 7 septembre, un huissier de justice mandaté par l’avocat de la Fédération de Russie s’est présenté au nom de cette dernière à la cathédrale, en se prévalant du jugement rendu par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, pour signifier aux responsables de l’ACOR de libérer les lieux, en remettre les clefs aux délégués du Patriarcat de Moscou, remettre la documentation relative à la cathédrale et mettre fin à la perception d’un droit d’entrée sur les visites."

C'est pour moi un vrai soulagement!!!!!!!
3. Jean Kourdukoff le 09/09/2011 16:16
Этот момент очень важный, т. к. он связан с передачей ключей не только собора, но и ВСЕЙ ТЕРРИТОРИИ!
4. Constantin M. le 09/09/2011 20:46
La cathédrale de Nice redeviendra une vraie église uniquement lorsque l'entrée sera libre et que les prêtres actuels auront quittés les lieux. Racontez donc en Russie que des prêtres ne font que du profit financier sur la cathédrale et des procès pleuvent; une situation inimaginable chez nous !
Ceci aurait duré impunément durant des décennies.
5. vladimir le 10/09/2011 10:37
On voit bien l'analyse juridique que fait Daru:
- Au plan civil, propriété ne veut pas dire expulsion. Pour expulser un occupant il faut un acte juridique spécifique et il y a là la base d'un nouveau jugement... dont la teneur, au profit du propriétaire, parait pourtant évidente en lisant les attendu du jugement survenu. Mais cela peut encore durer quelques années!
- Au plan canonique rien ne permet de soustraire cette cathédrale au diocèse établi par le saint patriarche Tikhon et l'arbitrage en cas de désaccord entre évêques de patriarcats différents revient à... Constantinople!!!

Donc Daru semble en mesure de mener sa guérilla retardatrice Mais il est triste de voir le refus total du dialogue fraternel et chrétien qui permettrait certainement de trouver une meilleure solution: je rappelle encore cet exemple de l'église d'Oxford partagée entre Moscou et Constantinople grâce à l'entente des deux évêques orthodoxes du lieu!
6. Mischa le 10/09/2011 13:57
Этот текст Заявления, скорее напоминает истерический, путанный пересказ событий. Это не Коммюнике.
А о Канонах, я понял. Когда АСОРУ выгодно они лукаво вспоминают о Канонах. А когда не выгодно - нарушают их сами. Если Архиепископия сосотит в евхаристическом общении с РПЦ, то почему же они не ухватились за возможность начать мирное и братское сослужение в Ницце?

На месте о.Иоанна, как только он увидел радом с г-ном Грибковым, своего, близкого по духу, культуре и языку о.Николая Озолина, так нужно было бы возблагодарить небо!
Так что Каноны были нарушены самим о.Иоанном, Каноны совести, братства и единопричастия Православной Церкви.


7. Constantin M. le 10/09/2011 21:03
Plus je vous lis, Vladimir et plus je me demande dans quel camp vous êtes ? C'est comme si vous cherchiez à intimider le camp des pro russes avec les citations des lois et les délais interminables. Marie nous a venté l'avocat de l'Etat Russe, personne n'a parlé du manque de fierté et de dignité des membres de l'Acor. Et pourtant... il y a matière à rester époustouflé! Si j'avais leur culot je vivrais dans une villa à St Jean Cap Ferrat !!!
8. vladimir le 10/09/2011 23:51
Bien cher Constantin,
Je suis un "vieux russe" dans tous les sens qu'on donne à cette expression et je connais un peu les lois françaises. Il ne sert à rien de mélanger les sentiments, les règles canoniques et les lois civiles. L'ACOR agit selon sa logique propre, que l'on étudie en sociologie des organisations: une défense quasi-maladive, paranoïde, de ses avantages acquis et de son indépendance qui lui semblent vitaux pour sa survie (relisez les réactions de Mme O. et le premier communiqué: c'est typique). Toute organisation cherche d'abord à survivre et ces réactions sont caractéristique des organisations en déclin qui se sentent menacées; cela peut être très dangereux. Je pense avoir clairement montré que l'ACOR a encore suffisamment d'instruments juridiques et canoniques pour bloquer tout changement pendent des mois, voire des années (et le père Jean, professeur de droit et bon canoniste, ne m'a pas attendu pour les connaitre! D'ailleurs c'est le "hiéromoine Nicolas" qui a cité les canons...)

Quand on a compris cela, on voit toute la prudence qu'il faut développer pour ne pas créer de situations dramatiques et faire le moins de dégâts possible. C'est clairement l'attitude adoptée par Mgr Nestor, que je connais d'ailleurs depuis assez longtemps, et j'espère qu'à force de patience et d'amour chrétien il parviendra à CONVAINCRE au lieu de VAINCRE. C'est clairement ce qu'il explique dans son interview et Daru devrait comprendre qu'il a intérêt à s'entendre avec lui plutôt que de se laisser lentement mais surement défaire par des procès...

Et pour ce qui nous concerne, il faut surtout garder notre calme et prier pour le succès des tentatives amiables de Mgr Nestor et du père Nicolas (Ozolin).
9. vladimir le 11/09/2011 14:48
PS: et comme camp je suis dans celui de la paix et de l'amour chrétien ("Si quelqu'un veut plaider contre toi et prendre ta tunique laisse lui encore ton manteau"). Je suis passé dans les 3 juridictions orthodoxes russes et j'y ai rencontré des gens respectables et de vrais Chrétiens...
10. Constantin M. le 11/09/2011 16:42
Merci, cher ami Vladimir pour votre courtoise réponse; elle m'éclaire. Nous, les russes, sommes plus droits et plus francs, nous disons les choses en face, sans milice. De ce fait la mentalité hypocrite nous échappe. Malgré ça-c'est les russes qui ont gagnés contre Napoléon et Hitler... Grâce aux sentiments de colère et d'injustice qui nous ont étouffés au moment d'agir, malgré notre désorganisation et une certaine nonchalance nous arrivons aux bouts des épreuves.
Pour ce qui est des dégâts-c'est déjà fait.
11. Jean P. Vanders le 11/09/2011 17:06
Question à Vladimir (post 5): vous écrivez "cet exemple de l'église d'Oxford partagée entre Moscou et Constantinople grâce à l'entente des deux évêques orthodoxes du lieu!"
Très bien mais si ma mémoire est bonne, ne s'agissait-il pas d'un partage entre Russes (du PM) et Grecs (de l'archevêché grec d'Angleterre) avec dans les deux paroisses des Anglais? Car ça me semble différent et plus facile que le partage entre deux éparchies russes et hélas, pour celle de Daru, ne semblant pas voir que la situation historique de 1931 a changé.
Evidemment, je souhaite qu'une solution soit trouvée.
12. vladimir le 11/09/2011 20:28
@Constantin: il y a pourtant bien un dicton russe qui dit "mesure 7 fois avant de couper" :-)

@ Jean P. Vanders: oui, mais les grecs dépendaient de Constantinople, tout comme Daru, alors que côté PM c'était Mgr Antoine (Bloom)...
Et je ne crois pas qu'il n'y avait pas que des Anglais. mais c'est après le départ de Mgr Antoine, remplacé par Mgr Basile (Osborne), que la cohabitation aurait cessé pour des raisons que j'ignore... Mais votre appréciation de la psychologie de Daru me semble, hélas, très juste.
13. Gueorguy le 11/09/2011 22:16
@Vladimir - 12

Vladimir me pardonnera de lui suggérer de visiter le lien ci-dessous au sujet du "Cas d'école d'Oxford". L'information mériterait d'y être mise (adresse de la nouvelle paroisse) mais l'essentiel y est bien évoqué.
14. Marie Genko le 11/09/2011 22:41


En Angleterre, si ma mémoire ne me trompe pas, les deux communautés se partageaient une seule et même église à tour de rôle.
Je ne sais pas si des concélébrations avaient lieu et à quelle fréquence?
C'est justment à cause d'une affluence de Russes venus fraichement de Russie que Mgr Osborne aurait souhaité rejoindre l'archevêché...?
Du moins c'est ce qui avait été écrit à ce moment là?
15. Constantin M. le 11/09/2011 23:26
@Vladimir; vous n'êtes pas sans savoir que la culture russe fut influencée par la française. Ce proverbe me fait penser au français;" tourne ta langue dans ta bouche 7 fois avant de parler".
Un autre de nos proverbes russe nous dit "le plus culotté c' est celui qui mangera ". Sinon; "Ai confiance en Dieu, mais toi-même, ne faibli pas".
16. vladimir le 12/09/2011 11:44
Merci Gueorguy pour cet mise au point: nous sommes nombreux à en avoir entendu parler sans connaitre les détails! Le paragraphe suivant me semble à méditer particulièrement:
" C'était au congrès de la Fraternité orthodoxe à Blackenbergue en novembre 2005. A la tribune, on mentionnait le témoignage d'un rapprochement entre les orthodoxes en Grande Bretagne ; il était relaté comment Mgr Antoine Bloom (Diocèse de Souroge, Patriarcat de Moscou auquel, sa vie durant, il est resté fidèle ce que beaucoup tentent d'occulter) avait invité Mgr Kallistos WARE (Archdiocèse of Thyateira, Patriarcat de Constantinople) qui en avait formulé le projet à ne pas créer une autre communauté voisine mais à partager le même site, le même territoire, la même église pour vivre la même Eglise. Cela dans l'Esprit dont on ne peut douter qu'il animait Mgr Antoine, de préparer une future Eglise Locale. A cette époque, il était parfaitement justifié de voir s'appliquer le principe de l'Economie qui autorise à déroger à la Règle (le principe « Un évêque en un seul lieu ») pour faire face à une situation inédite et dans laquelle, on accordait, en premier, la place à la Manifestation de l'Amour et de l'Unité. En effet, ce qui était recherché était le rapprochement des Orthodoxes de toutes origines et Mgr Antoine n'a pas hésité à aller vers cet objectif et ne pas se focaliser sur la simple question de double juridiction."
17. Georges le 12/09/2011 12:16
Ma petite église, ma petite paroisse francorussogrecooecuménique !
C'est intolérable. Je veux conserver mon petit confort et mon petit pécule.
L'église ne m'appartient plus mais je fait comme si.
Je me réfugie derrière le droit canon!!! ??
Heureusement que c'est pas la charia !
Oust là les soviétiques... pardon je veux dire les citoyens de la fédération de Russie !
Pitoyable, minable, pathétique !
C'est ça le monde orthodoxe ?
18. Marie Genko le 12/09/2011 16:27
Cher Georges,

Non ce n'est pas le monde orthodoxe!
C'est le microcosme parisien qui a oublié quelle est son identité patriarcale!
Et lorsqu'ils s'en souviendront enfin ils seront très étonnés que des personnes extérieures à l'Orthodoxie ne songent pas un instant à nous prendre au sérieux, nous, et nos fausses querelles !
Priez pour nous, cher Georges, car il est vrai que nous sommes minables!
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