Les chrétiens orthodoxes seraient peu nombreux en France, 200 000 fidèles, plus gâtés à Paris qu’en province où ils pratiquent leur foi, plus humblement, dans des locaux inadaptés. C’est le cas de la paroisse orthodoxe serbe Saint-Roi-Milutin à Marcq, l’une des 4 paroisses de la métropole (russe à Fives, grecque à Lille, roumaine aussi à Marcq) et des 50 recensées en France

Il n’y a pas un patriarcat orthodoxe en France mais cinq patriarcats russe, grec, roumain, bulgare et enfin serbe, représenté depuis un an à Marcq. La petite chapelle du père Syméon Bender, installée chez lui, accueille 5 des 200 familles serbes du Nord. Il cherche à la développer dans un lieu plus adapté.

Au rez-de-chaussée de sa maison des Hautes-Loges, métamorphosée en chapelle avec autel, icônes, encens, le père Syméon Bender, regard lumineux, sourire franc, reçoit chaleureusement en sticharion, tunique noire sacerdotale. Ordonné à Paris en 2008 par Mgr Luka Kovacevic, Syméon Bender était catholique, avant de confesser la foi orthodoxe en 1982 et de choisir l’église serbe en 1999, « qui lui convenait mieux » ...SUITE Nord Eclair

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Juin 2015 à 12:46 | 38 commentaires | Permalien

Une liturgie solennelle dans la maison Nicolas Berdiaev
Le lundi, 1 juin, jour où nous vénérons le Saint Esprit Monseigneur Nestor, a présidé la fête de l’église auprès de la maison où habitait Nicolas Berdiaev

Avant que ne commence la liturgie à l’église du Saint Esprit à Clamart a été effectué le rite de « la petite consécration de l’eau ». L’office a été célébré en français, slavon d’église et roumain. La liturgie a été concélébrée par des clercs appartenant à diverses juridictions orthodoxes.

Monseigneur Nestor s’est adressé à tous ceux qui avaient communié et a prononcé une courte homélie.
Lire : ICI +Photos

Lire aussi Monseigneur Marc, archevêque d’Egorievsk, a visité les lieux de mémoire orthodoxe à Clamart
Une liturgie solennelle dans la maison Nicolas Berdiaev

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Juin 2015 à 23:58 | 0 commentaire | Permalien

Carol SABA nommé au grade de Chevalier dans l'Ordre National du Mérite !
"Parlons d'orthodoxie" est heureuse d'annoncer cette nouvelle et d'adresser ses chaleureuses félicitations à Carol Saba, éminent journaliste et commentateur de la vie orthodoxe

Remise du 2 avril 2015 par Monsieur Gérard LARCHER, président du Sénat, des insignes de Chevalier dans l'Ordre National du Mérite à Carol SABA responsable de la communication de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France.

L'allocution de remise prononcée par M. LARCHER, président du Sénat à cette occasion est accessible sur ce LIEN Celle, de réponse, de Carol SABA est accessible sur ce LIEN.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Juin 2015 à 23:14 | 0 commentaire | Permalien

C’est avec la bénédiction de Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, que plusieurs prêtres ont rendu visite aux détenus de confession orthodoxe se trouvant dans la prison de Fresnes.

L’hiéromoine Joseph (Pavlinciuc) aumônier orthodoxe de cette institution pénitentiaire, l’archiprêtre Nicolas Rehbinder, recteur de l’église des Trois Saints Docteurs à Paris, l’hiéromoine Nicoldème (Pavlinciuc) , recteur de l’église Saint Séraphin à Montgeron, le père Nicolas Nikichine et le diacre Georges Sheshko ont rendu visite aux détenus de confession orthodoxe à l’occasion de la fête de la Pentecôte.

L’administration pénitentiaire a autorisé les prêtres à officier une divine liturgie dans la grande salle de la prison. Les fidèles ont pu se confesser et communier.

Près de 80 fidèles, ressortissants français, roumains, serbes, moldaves, géorgiens, ukrainiens, égyptiens ont assistés à l’office.

La liturgie a été célébrée en trois langues, le français, le slavon d’église et le roumain. Des cadeaux ont été donnés ont détenus.

C’est en 2014 que le hiéromoine Joseph (Pavlinciuc) a été habilité à devenir l’aumônier orthodoxe de la maison d’arrêt de Fresnes. Depuis, il accomplit régulièrement sa mission pastorale auprès de la communauté orthodoxe de la prison.
Lien en russe Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Juin 2015 à 20:55 | 0 commentaire | Permalien

Autrefois, on devenait chrétien par le baptême célébré la nuit de Pâques. Cela se faisait à l'âge adulte. Puis la pratique du baptême des enfants s'est répandue. Pensez-vous qu'il est mieux d'être baptisé:

En bas âge (enfant) 47.73%

Adulte 35.1%

Peu importe 17.17%


396 Votants

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Juin 2015 à 10:17 | 0 commentaire | Permalien

L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à la réhabilitation de Staline
Le site Pravoslavie i mir a repris cette publication datant de 2 avril 2015 à la suite de ce qui vient de passer dans la région de Belgorod.

Au début des années 2000 le personnage de Staline était majoritairement rejeté par l’opinion. En 2013 : 39% des sondés ont de lui une opinion favorable, 30% éprouvent pour lui du respect, 7% de la sympathie, 2% de l’admiration. Un sondé sur trois n’a pas d’opinion. En 2015 l’archiprêtre Serge Pravdolioubov, recteur de l’église de la Sainte Trinité à Moscou, avait commenté cet état de chose.

"Les sondages ne reflètent pas la réalité. Souvent les gens ont peur de dire ce qu’ils pensent en réalité de Staline. Les jeunes ne connaissent pas du tout ou peu la vie de cet homme. Je suis né en 1950, les trois premières années de ma vie se sont déroulées sous Staline. C’est l’une des personnalités les plus terribles, satanique dirai-je, de toute l’histoire de l’humanité. Hitler n’a pas exterminé son propre peuple, la paysannerie, le clergé, l’intelligentsia. Il a commis beaucoup d’atrocités.

L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à la réhabilitation de Staline
Mais ce qu’a fait Staline reste indescriptible. Ce personnage est pour ainsi dire non humain et il ne saurait être question d’en penser du bien. Il y a l’holocauste, il y a le holodomor (famine artificiellement crée par le régime en Ukraine dans les années 30 et ayant emporté des millions de vies). Jusqu’à présent personne n’a défini ce qui s’est passé avec les peuples de Russie, la paysannerie, le clergé, les intellectuels, les cosaques. Ces crimes sont passés sous silence. Staline peut être perçu comme étant l’antéchrist.

Nombre de mes parents, membres du clergé, simples croyants ont été les victimes de la répression. Staline a aussi exterminé beaucoup de victimes qui lui étaient idéologiquement proches.

Lire aussi Témoins de Lumière le prêtre Serge Pravdodlioubov, fils de prêtre et dont le grand-père, prêtre également, fut plusieurs fois interné et qui succomba aux Solovki

En 1989 les dossiers de la majorité des victimes du stalinisme se sont vus ajouter un feuillet disant « réhabilité »…
Nous vivons dans une Russie « post Russie », comme nous disons parfois Byzance après Byzance. Tout est différent, le pays n’est pas ce qu’il était, la continuité est perdue. C’est d’une manière peu solennelle que nous avons célébré le 200e anniversaire de la bataille de la Moskova ainsi que le 400e anniversaire de la dynastie des Romanov.

Lire aussi Réhabiliter Staline est un déni de l’histoire

Il n’y a jamais eu de regrets, de remords, d’excuses exprimés aux familles des victimes du stalinisme. Nous sentons proche un retour de la vénération de Staline : il devient préférable de ne dire mot des martyrs. Le pays vit actuellement sans idéologie, l’orthodoxie sert d’apparence, nous faisons semblant d’aimer la religion. Le pouvoir est conscient de l’impossibilité de bâtir un pays en se fondant sur l’arbitraire et la répression.

La chaîne NTV vient de faire passer une émission intitulée « Staline est avec nous ». Staline est vivant, Staline n’est pas mort, - disaient les intervenants"


L’archiprêtre Serge Pravdolioubov : Nous assistons à la réhabilitation de Staline
Le site "Pravoslavie i mir" a repris cette publication à la suite de ce qui vient de passer dans la région de Belgorod

Le quotidien « Zavtra » a annoncé, se référant à Alexandre Prokhanov, son rédacteur en chef, qu’une panikhide y a été officiée par le hiéromoine athonite Athënagoras devant une icône représentant Staline entouré de ses maréchaux.
Le 29 mai la métropole de Belgorod a déclaré être totalement étrangère à cet office. Elle précise dans un communiqué que « ce tableau a été commandé par le Club d’Izborsk. L’écrivain Prokhanov a présenté cette œuvre le 14 mai à une séance plénière de l’Union des écrivains de Russie. Ce tableau n’est nullement une icône. Aucun des personnages représenté n’est considéré comme saint par l’Eglise orthodoxe russe. Certains d’entre eux sont connus pour avoir été de cruels persécuteurs de l’Eglise. Le prétendu hiéromoine athonite n’appartient pas au clergé de notre métropole ».

D’autres sources prêtent à Prokhanov l’intention de faire confectionner une iconostase comprenant vingt « icônes » de Staline. Lien Interfax religion Traduction "PO"


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Mai 2015 à 11:05 | 2 commentaires | Permalien

Grèce: les reliques de la discorde
V.G.

Les reliques de la grande-martyre Barbara (sainte Barbe) ont été vénérées en Grèce du 10 au 24 mai 2015.

La chasse a été accueillie dans la localité qui porte le nom de la sainte, Aghia Barbara, près d’Athènes, par l’archevêque d’Athènes Jérôme, primat de l'Église de Grèce, avec les honneurs dignes d'un chef d'État, et elle a attiré une immense foule de pèlerins.

Cela n'a pas manqué de susciter des critiques acerbes dans les rangs de la majorité de gauche qui gouverne le pays.

Ainsi le député Nikos Filis, porte-parole du parti Syriza, a affirmé que l'adoration des reliques est de l'idolâtrie, qu'il y a un "commerce" des saintes reliques actuellement et que le temps est venu pour la séparation de l'Église et l'État. Interrogé sur cette intervention, l’archevêque Jérôme a répondu que "ceux qui pensent cela vont le regretter."

Les reliques ont ensuite été transportées à l'hôpital oncologique d'Athènes saint Savvas, où le ministre de la santé Panagiotis Kouroublis devait les accueillir; il s'est toutefois décommandé devant les critiques des autres membres du gouvernement.

Vierge et martyre, Sainte Barbara est très vénérée en Grèce.

Elle a été martyrisée au IIIème siècle à Nicomédie (Izmir actuellement) et ses reliques étaient conservées à Constantinople. Elles furent transférées à Venise au XIe siècle et placées dans le monastère Saint-Jean-le-Théologien de Torcello puis, pendant l'invasion napoléonienne, dans l'église de Saint-Martin sur l’île de Burano, où elles se trouvent jusqu’à ce jour. Ce premier transport Grèce après mille ans d'absence fut organisé par « Apostoliki Diakonia », l’institution missionnaire, catéchétique, éducative, sociale et éditoriale de l’Église de Grèce depuis 1935. Sainte Barbara est la patronne de cette institution qui a voulu ainsi marquer son 80e anniversaire.

Greekreporter Sources et Pravoslavie ru
Grèce: les reliques de la discorde

Rédigé par Vladimir Golovanow le 30 Mai 2015 à 10:02 | 3 commentaires | Permalien

Le métropolite Hilarion : Il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine
" Nous avons traité de nombreux thèmes, surtout les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique. On a traité les différences et les défis du dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et l’Église catholique.

On a traité les défis de notre société, surtout la situation de la famille mais aussi beaucoup de défis au niveau culturel. On a approfondi des possibilités pour la collaboration culturelle et éthique entre l’Église orthodoxe russe et l’Église de Rome. On a aussi surtout parlé des problèmes politiques en Ukraine, en Syrie et au Moyen-Orient. "

Cardinal Kurt Koch après sa rencontre avec le patriarche Cyrille à Moscou le 18 décembre 2013

"Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine."

Métropolite Hilarion de Volokolamsk

Le 25 octobre 2014, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, qui anime l’émission « L’Église et le monde » (Tserkov’ i mir) sur la chaîne de télévision « Vesti-24 », a reçu le commentateur politique et spécialiste des religions Matfeï Popov. Сet interview fait un pont des relations avec l'Église catholique qui est toujours d'actualité.

Extraits significatifs (sous titres, liens et passages en gras du rédacteur):

Famille et divorce

Le problème de la famille, discuté à l’assemblée du Synode des évêques, se pose avec une acuité particulière à l’Église catholique aujourd’hui. Dans le monde occidental, dans les pays où l’Église catholique a le plus d’influence, nous assistons à des processus législatifs en contradiction radicale avec les représentations de l’Église sur la famille. Il s’agit, évidemment, de la légalisation de différentes formes non traditionnelles de famille, et avant tout des unions homosexuelles.

Par ailleurs, l’Église catholique a de sérieux problèmes avec ceux de ses fidèles qui, par exemple, sont divorcés et veulent se remarier. La doctrine de l’Église catholique n’envisage pas cette possibilité. Des millions de gens qui ont divorcé pour une raison ou pour une autre, non seulement n’ont pas le droit de se remarier, mais ne sont pas non plus admis à la communion.

Ce thème a suscité de vives controverses, car les opinions des évêques présents au Synode se sont avérées très différentes. J’ai cru important de faire partager à nos frères catholiques l’expérience orthodoxe, car nous avons une doctrine du mariage commune. Il ne s’agit pas de doctrine orthodoxe ou catholique, mais de l’enseignement du Christ et des apôtres. Nous insistons sur le fait qu’il n’y doit y avoir qu’un seul mariage, que les époux doivent rester fidèles l’un à l’autre. Mais, en même temps, lorsqu’il s’agit de situations concrètes, nous agissons différemment au niveau pastoral.

Les catholiques me semblent avoir une approche très rigoriste, très juridique. Pour que l’Église reconnaisse la dissolution du mariage, il faut passer par le tribunal ecclésiastique. Et cette reconnaissance n’est possible que dans le cas où l’Église, sur la base d’une enquête, proclame que non seulement ce mariage est annulé, mais qu’il était initialement illégal ou invalide. Seule une très faible proportion de catholiques, pour autant que je sache, est prête à se soumettre à cette procédure.

Nous, orthodoxes, avons une autre idée du mariage. L’idéal, bien entendu, demeure, mais il existe bien des situations différentes dans la pratique. S’il y a eu divorce, nous établissons toujours une différence entre le coupable et l’innocent. Si, par exemple, l’homme bat sa femme et ses enfants, ce mariage constitue une menace pour eux, et le divorce n’est plus seulement une option permise, il devient inévitable. L’Église soutient cette option et donne sa bénédiction à un second mariage pour la partie non coupable.

Unions homosexuelles


Pratiquement personne, à ce que je sais, n’est intervenu pour soutenir les unions homosexuelles, et ceux qui luttaient pour l’assouplissement parlaient principalement des divorces et de la possibilité du remariage pour ceux qui ont divorcé contre leur gré, ainsi que de la possibilité pour ces personnes de s’approcher du Sacrement de communion. Ce thème a, effectivement, mis de sérieuses divergences en évidence.

Quant aux unions homosexuelles, il me semble qu’il n’y avait pas de sérieuses divergences sur ce point, parce que la doctrine de l’Église est suffisamment claire. L’Église ne peut changer ce qui est considéré comme péché du point de vue de la morale chrétienne et décréter qu’il s’agit d’un comportement normal. Par contre, là encore, la pratique pastorale laisse le champ suffisamment libre au pasteur chrétien. Par exemple, dans les « Fondements de la conception sociale », le document officiel adopté par l’Église orthodoxe russe en 2000, nous faisons une différence entre penchants homosexuels et comportement homosexuel. Nous disons que le comportement est un facteur de péché, à la différence des penchants qui ne sont pas peccamineux en soi. Les personnes qui ne se conduisent pas comme il faut sont appelées au repentir. L’Église accepte leur repentir, tout péché peut être pleuré et ces personnes sont pardonnées.

Les gréco-catholiques

Malheureusement, nous sommes confrontés à une situation où il y a d’une part, disons, le Vatican officiel, qui est en dialogue avec nous. Ce dialogue se poursuit à différents niveaux : au niveau théologique, et au niveau de la discussion de problèmes, comme pendant le Synode des évêques.

Mais nous voyons d’autre part que là où les orthodoxes coexistent avec les gréco-catholiques, une énorme tension existe toujours. Cela vient en grande partie de l’engagement politique des gréco-catholiques. Ils défendent une position politique concrète et soutiennent un parti en particulier dans le conflit civil.

Nous ne pouvons l’accepter. L’Église doit rester en dehors de la politique et soutenir les gens indépendamment de leurs orientations politiques. C’est la position que défend l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. Pendant tous ces mois terribles et tragiques, depuis le mois de janvier, depuis les affrontements au Maïdan, jusqu’aux évènements en Ukraine de l’Est, elle n’a soutenu aucune des parties en présence. Notre Église compte des fidèles des deux côtés des barricades. Nous voudrions que toutes les communautés religieuses d’Ukraine s’en tiennent à cette position, parce qu’elle seule est capable de contribuer à la réconciliation des gens. Toute autre ne fait que verser de l’huile sur le feu, diviser les gens et, par conséquent, empêche l’apaisement de ce dur conflit.

Nous avons un autre reproche à faire aux gréco-catholiques, auquel, il est vrai, le chef de l’Église gréco-catholique a répondu immédiatement après mon intervention. Je suis satisfait de cette réponse. Il s’agit du fait que ces derniers mois les gréco-catholiques ont soutenu les schismatiques qui se sont séparés de l’Église orthodoxe pour fonder leur propre structure indépendante, et luttent maintenant de fait contre l’Église canonique. Le chef de l’Église gréco-catholique a souvent été vu avec le chef du soi-disant « Patriarcat de Kiev », Philarète (Denissenko), qui est excommunié. Ils sont même allés ensemble en Amérique et ont été reçus ensemble dans les bureaux du Département d’état.

De notre point de vue, une association aussi étroite d’une structure catholique officielle, l’Église gréco-catholique, avec une structure schismatique, contredit pour le moins le protocole des relations interchrétiennes qui s’est mis en place au cours des dernières décennies. Nous n’avons pas de relations avec ceux que nos interlocuteurs considèrent comme schismatiques. Le jour même qui a suivi mon intervention, l’archevêque Sviatoslav (Chevtchouk) m’a donné réponse. Il a dit que l’Église gréco-catholique considérait l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou comme la seule structure orthodoxe canonique en Ukraine et que ses rapports avec les schismatiques s’établissaient, disons, au niveau civil et dans le cadre du Conseil des églises d’Ukraine, qui rassemble différentes organisations religieuses ukrainiennes.

Avec le Pape François

Lors de chacune de nos rencontres, nous poursuivons la conversation entamée précédemment. Lorsqu’ai rencontré pour la première fois le Pape François, le lendemain de son intronisation, j’ai été satisfait de de voir en lui un homme compétent. On craignait en effet qu’un homme du « Tiers Monde », d’Amérique du Sud, élu au Saint Siège, ne connaisse pas suffisamment la situation et ne dispose pas des informations nécessaires. En fait, il est parfaitement informé, y compris sur des questions aussi délicates que nos relations avec les gréco-catholiques. Cette impression s’est confirmée cette fois encore.

Nous ne pourrons naturellement résoudre tous les problèmes d’un seul coup. Mais je pense qu’il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine, parce que de telles rencontres, d’une part, nous permettent d’énoncer notre position, d’autre part, d’entendre la réponse. Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine.

Source: MOSPAT Voir aussi PO

Cardinal Kurt Koch après sa rencontre avec le patriarche Cyrille à Moscou le 18 décembre 2013, Photo
V.Golovanow
Le métropolite Hilarion : Il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine

Rédigé par Vladimir Golovanow le 28 Mai 2015 à 09:26 | 40 commentaires | Permalien

Le 25 mai 2015, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a rencontré à l’église du Christ Sauveur les chefs des représentations diplomatiques de plusieurs états de tradition slave.

Il s’est ainsi entretenu avec l’ambassadeur de Bosnie-Herzégovine, du Monténégro, de Biélorussie, de Slovaquie, ainsi qu’avec les chargés d’affaires temporaire de Macédoine et de Croatie, l’adjoint à l’ambassadeur de Serbie et le premier secrétaire de l’ambassade bulgare. L’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE, et l’archiprêtre Serguiy Zvonariov, secrétaire du DREE aux relations avec l’étranger lointain participaient aussi à la rencontre. La situation en Ukraine a été discutée. Les évènements qui s’y déroulent sont pour l’Église orthodoxe russe une source de tristesse et de douleur particulière, a souligné Mgr Hilarion....SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Mai 2015 à 12:00 | 0 commentaire | Permalien

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
Pravoslavie ru - Traduction française Claude Lopez-Ginisty

Le 22 mai 2015, marquait le 100e anniversaire de la naissance de l'évêque Basile (Rodzianko) de bienheureuse mémoire.

La mémoire des défunts dans l'Église, diffère de la mémoire du monde à la fois par la façon dont elle est exprimée et par la façon dont elle existe dans le temps. Son expression extérieure n’est pas aussi violente, désespérée, et sans espoir que de telles expressions du souvenir dans l'environnement profane; la douleur elle-même est lumineuse et pleine d'espoir. Tout ce qui est transitoire et accidentel dans les relations humaines s’en va; cela se dissipe dans les prières du service funèbre, et ne vient plus interférer dans la voie de l'amour fraternel sans limite dans le Seigneur. Le souvenir constant dans la prière rend l'image du défunt plus proche de nous, enrichit notre compréhension du sens élevé de la trajectoire de sa vie, et nous permet de détecter les contours de la Divine Providence derrière les événements extérieurs…

VIDÉO Cinq Séries LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)

Il s’est écoulé assez de temps depuis que l'évêque Basile s’est endormi dans le Seigneur, pour nous laisser voir combien droite et conséquente était la voie sur laquelle le Seigneur le guida pendant plus de quatre-vingt ans. Cette voie conduit d'un pays à un autre, d'une profession à une autre, mais toujours vers Lui et vers la vie éternelle.

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
Yougoslavie 1926. Photo: www.rodzianko.org

L'évêque Basile (Wladimir Mikhailovich Rodzianko) naquit en Petite Russie (Ukraine), dans le domaine ancestral de sa famille d’Otrada, où son père, Mikhail Mikhailovich, diplômé de l'Université de Moscou était occupé à gérer son domaine. En 1920, la famille dut émigrer de Russie et s’installa en Yougoslavie, qui à l'époque était devenue l'un des centres culturels et religieux de l'émigration russe.

En 1925, le jeune Wladimir entra au Premier Lycée Classique russo-serbe (Gymnasium) à Belgrade; à l'école, il rencontra le métropolite Antoine (Khrapovitsky) et aussi un jeune hiéromoine Jean (Maximovitch), qui fut ensuite glorifié comme saint après avoir servi comme évêque de San Francisco.

La rencontre de telles personnes ne pouvait qu’avoir un impact décisif sur sa vie ultérieure. Il est remarquable que, au moment des troubles graves et des désaccords dans l'Église, qui débuta dans les années 1920 et se poursuivent, le futur évêque était destiné à jouer le rôle de pacificateur. Il servit comme intermédiaire au cours de la correspondance entre le métropolite Antoine et le métropolite Euloge, correspondance qui conduisit à la reprise de la communion eucharistique entre les deux branches de l'Église russe en exil.

Plus tard, en plus du métropolite Antoine et de saint Jean Maximovitch, l'évêque Basile nomma également parmi ses maîtres spirituels le révérend Justin Popovic et le métropolite Antoine Bloom de Souroge

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
Venise, Italie. Photo: www.rodzianko.org

Après l’obtention de son diplôme de l'école secondaire en 1933, Wladimir Rodzianko s’inscrivit dans le département de théologie de l'Université de Belgrade, dont il sortit diplômé en 1937.

En 1938, il épousa Maria Koulyoubaeva, fille de prêtre. La même année, il commença à travailler sur une thèse à Oxford, où il resta également l'année suivante. En 1939, un fils, Wladimir, naquit chez le couple Rodzianko, et l'année d'après, Père Wladimir fut ordonné à la prêtrise.

En 1941, il était sur le point de devenir doyen d'une église dans un lycée où il enseignait la religion, mais la guerre commença, et il finit de célébrer sa première Divine Liturgie alors que les bombes tombaient sur la ville de Novi Sad, le 6 Avril, veille de l'Annonciation, événement de mauvais augure, mais tout dans la vie des ascètes chrétiens est de mauvais augure, sans doute parce qu'ils s’ouvrent au Seigneur et à Sa sainte volonté.

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
Radio orthodoxe russe à la BBC - Photo: www.rodzianko.org

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Père Wladimir fut doyen de l'église du village et secrétaire de la Croix-Rouge. Beaucoup de gens lui doivent leur délivrance des horreurs de la guerre. De nos jours, alors que observons la guerre sans fin dans les Balkans, nous sommes en mesure d'apprécier la pleine mesure de la force spirituelle qui était nécessaire pour aider ces gens.

En 1949, Père Wladimir fut arrêté par les autorités de Tito, et il passa deux ans dans un camp de travail. En 1951, il fut exilé en France, et de là, déménagea en Angleterre. À partir de 1953, Père Wladimir servit comme prêtre de l'église serbe à Londres. En 1955, il organisa un programme de radio orthodoxe russe à la BBC et poursuivit ce programme sans discontinuer jusqu'en 1979.

Ainsi l'amour respectueux de l'évêque Basile pour la Russie fut réalisé. Plusieurs années plus tard dans une province russe, l'évêque fut conduit à un office dans une paroisse éloignée (il n'a jamais refusé une invitation à venir officier, quelque difficile que le voyage promettait d'être) ; sur une route déserte, il rencontra un homme qui se lamentait auprès du corps d'un vieil homme. C’était un fils qui conduisait son père dans le side-car d'une moto, et le père avait été tué dans un accident.

L'évêque offrit de servir le rite funéraire pour le défunt, s’il se trouvait être orthodoxe. Le fils répondit qu'il n'y avait pas d'église dans leur localité, mais que son père avait eu un père spirituel. Il expliqua comment cela était devenu possible: "Mon père écoutait sans cesse la BBC à la radio, et il écoutait le prêtre Wladimir Rodzianko, alors il avait l'habitude de dire que c’était son père spirituel."

Cet incident parle sans doute d’une manière non moins éloquente du service de l'évêque Basile à l'Eglise russe dans les années d'oppression, que des centaines et des milliers d'autres histoires semblables, même si elles sont toutes tout aussi précieuses.

Le service de Père Wladimir comme prêtre comprend un épisode qui est en lui-même marque peut-être dans la vie d'un prêtre, mais qui avait une certaine importance historique: le père reçut la confession sur son lit de mort d’A.F. Kerenski. En cela, le Seigneur semble lui avoir confié la conclusion visible d'une phase spécifique de l'histoire russe.

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
En 1979, Père Wladimir subit une épreuve difficile: sa femme, Maria, et son petit-fils, Igor, décédèrent tous deux.

Ceux qui le connaissaient à cette époque, disent que sa douleur fut pleine de courage spirituel. Il se tourna sans cesse vers le Seigneur avec cette combinaison étonnante d'audace et d'humilité qui frappe tous ceux qui méditent sur les pages du livre de Job. Vladyka pria pour obtenir une consolation spirituelle, il supplia inflexiblement mais avec révérence, et finalement il reçut cette consolation.

En 1980, après qu'il soit devenu moine, il fut ordonné évêque de Washington dans l'Eglise orthodoxe d’Amérique [OCA]. La même année, l'évêque Basile devint évêque de San Francisco et de Californie. Déjà évêque, il visita la Russie en 1981 et fut chaleureusement accueilli par ceux qui, pendant de nombreuses années, l'admiraient comme "évangéliste orthodoxe".

À partir de 1984, l'évêque Basile à la retraite, consacra toute sa force, toute sa science spirituelle et toute son expérience extraordinaires au service de l'orthodoxie. À la cathédrale Saint-Nicolas à Washington, D.C., il se souciait des besoins de la paroisse et de chaque croyant, mais le centre de son attention était alors transféré en Russie.

Il alla souvent en visite au pays et y resta pendant de longues périodes de temps. Il devint doyen honoraire de l'église de l'Ascension de Nikitskaya, et, dans ses dernières années, doyen de la Faculté de théologie et de philosophie de l'université privée de Natalya Nesterova qui visait à préparer les jeunes à des carrières professionnelles avancées dans le monde contemporain, tout en fondant son système éducatif sur les valeurs culturelles et morales traditionnelles.

Enfin, avec la bénédiction d’Alexis II, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, il passa près de la moitié d'une année au monastère de la Trinité–Saint-Serge, où il mena des recherches à la bibliothèque, et donna une série de conférences.

À la suite de ce séjour, il termina son livre La théorie du Big Bang et la foi des saints Pères (publié en 1996). Ce livre examine la relation entre l'Orthodoxie et la connaissance scientifique, sujet qui est extrêmement pertinent de nos jours. Par-dessus tout, le livre attire le lecteur par une combinaison rare de qualités affichées par son auteur: érudition et enthousiasme juvénile pour la connaissance, gravité du style du hiérarque et profonde humilité.

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
Avec le Patriarche Alexis. Photo: www.rodzianko.org

Telle fut la vie remarquable de celui qui se consacra à servir l'Eglise orthodoxe, en pasteur et confesseur, mentor et érudit. Regardant derrière nous ce 20ème siècle, nous ne pouvons que remercier le Seigneur avec joie et étonnement qu’au sein de catastrophes historiques, Il nous ait envoyé tant de sommités de la foi, à la fois en Russie et dans la diaspora. Ils sont tous un dans leur service ascétique, bien que chacun d'entre eux n’ait reçu ce service qu’en fonction de sa résistance, et ils diffèrent tous par leurs propres traits personnels, qui sont particulièrement touchants.

Les archives qui restèrent après la mort de l'évêque Basile nécessitent une étude; clairement elles contiennent beaucoup de matière précieuse, qui attend d'être publiée. Après cette publication, nous serons en mesure de mieux connaître sa vie. Mais il y avait un trait de caractère qui enchanta tous ceux qui l'ont rencontré dans ses dernières années, ce trait que nous pouvons déjà nommer aujourd’hui : la non possessivité de Vladyka.

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
L'évêque Basile n’était pas ce que nous appelons un homme riche, et il n’allait pas en Russie comme un « riche étranger», il arrivait un peu comme un évêque des premiers siècles du christianisme, comme un pèlerin qui conquiert la distance et la difficulté du voyage pour le plaisir de livrer ses paroles de hiérarque aux fidèles, paroles inspirées par son zèle spirituel et son amour ardent pour le Christ et pour son prochain.

La faible santé de Vladyka et son âge avancé servirent à renforcer cette similitude avec les premiers évêques chrétiens. Avec tout cela, il était loin de mépriser les besoins humains de tous les jours (même si lui-même se contentait de peu). Avec joie et amour, il remerciait ses hôtes de l’héberger, de prendre soin de lui, et même pour toute l'attention qu'on lui montrait.

Voici un détail qui est très caractéristique de Vladyka. Dans la préface de son livre, il remercie une longue liste de personnes, en commençant par le nom du Très Saint Patriarche et il y inclue les noms des évêques, des prêtres, des bibliothécaires, des étudiants du séminaire, et des lecteurs, c’est-à-dire tous ceux impliqués de quelque manière dans la création du livre, ceux qui lui prêtèrent un ordinateur, et ceux qui le logèrent, ainsi que ceux qui cousirent pour lui un klobouk et une soutane.

LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999
La belle image du staretz est gravée dans le fond de ces expressions touchante détaillées et ingénues de reconnaissance -un staretz qui saluait chaque exemple de bonté envers lui comme un précieux don divin. On prend conscience que l'amour qui émane de Dieu, ce qui, en soi, est déjà le don le plus élevé, rend les gens eux-mêmes capables de dons. On prend conscience que, par ce simple acte humain de donner des dons, les gens font un don d’eux-mêmes aux autres et au Seigneur, et la bonté du Créateur est multipliée dans le monde.

La mémoire, dans la prière, de l'évêque Basile ne sera jamais tarie chez ceux à qui le Seigneur a donné la joie de le voir et de l'entendre.

On espère que son exploit spirituel [podvig] sera connu, par les livres et les films, de ceux qui ne l'ont pas rencontré dans sa vie terrestre, et que cette rencontre avec l'évêque Basile leur donnera consolation, renforcera leur foi, et conduira ultimement à un accroissement de l’amour.
Orthodoxologie
LA VIE DE L’EVEQUE BASILE (RODZIANKO)  1915-1999

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Mai 2015 à 12:16 | 1 commentaire | Permalien

Présentation du livre «Les tribulations d’un Russe blanc en ex-URSS »

Анонс: В Трехсвятительском храме в Париже состоится презентация книги Никиты Кривошеина "Дважды француз Советского Союза" Ссылка на сайте

P. J. Affiche
affiche_29_mai.pdf affiche 29 mai.pdf  (586.97 Ko)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Mai 2015 à 18:25 | 1 commentaire | Permalien

VG
«Il semble presque légitime d’offenser, d’insulter ou d’attaquer les chrétiens »

Mgr Janusz Urbańczyk, représentant permanent du Saint-Siège à l’OSCE à Vienne (Autriche) le 18 mai 2015.

Mgr Janusz Urbańczyk est intervenu à l’ouverture de la conférence organisée sur le thème : « L’intolérance et la discrimination contre les chrétiens en Europe », par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Vienne le 18 mai 2015. Les pays membres de l’organisation sont majoritairement en Europe, mais aussi en Asie, avec le Kazakhstan ou encore la Mongolie.

Le représentant permanent du Saint-Siège déplore que «les crimes de haine et les manifestations d’intolérance et de la discrimination contre les chrétiens» se produisent dans toute la région de l’OSCE «sur une base quotidienne».

« Ce qui est encore plus inquiétant, c’est le manque de réponse de la part des autorités civiles, des dirigeants politiques, des responsables sociaux et les médias à de tels actes », ajoute-t-il. Ces actes sont « souvent tolérés et parfois même défendus, sous une couvert de l’art, de la satire ou de la liberté d’expression ».

Ces « incidents » restent souvent « inconnus » à un « large public », fait observer Mgr Urbańczyk. Mais ils « méritent » « une attention sérieuse et une réponse concrète », ajoute-t-il, car « les vies de nombreuses personnes sont affectées uniquement à cause de leur foi chrétienne ». Il qualifie d’ « inexplicable » « l’absence de réaction des autorités compétentes face à des incidents contre les lieux ou des symboles sacrés chrétiens ». Il cite des « cas » « où le Saint-Sacrement ne peut être maintenu dans une église en raison des actes continus de profanation de lieux saints ». Il déplore un nombre minime « des voix » qui s’élèvent pour « condamner » les actes de profanation. « Les réactions sont différentes lorsque des incidents similaires se produisent dans des lieux de culte d’autres religions », estime-t-il.

« L’intolérance au nom de la « tolérance » doit être condamnée publiquement » a ajouté le Saint-Siège. En effet, dans de nombreux pays, les chrétiens sont de plus en plus mal vus, selon lui. Une forme de discrimination se développe aussi, d’après eux. « Avec l’augmentation de l’intolérance religieuse dans le monde, année après année, les chrétiens appartiennent au groupe religieux le plus persécuté et discriminé à l’échelle mondiale » a déclaré la délégation du Saint-Siège. Le P. Michel Remery, vice-secrétaire général du Comité Conjoint des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE), a de son côté exhorté les pays de l’OSCE à « agir clairement contre de tels crimes et protéger les chrétiens sur leur propre territoire ».

Source ICI

Les représentants de l'Église russe sont intervenus dans le même sens:

L’archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du Département aux relations de l’Église avec la société du Patriarcat de Moscou, a énuméré les difficultés auxquelles sont confrontées les communautés chrétiennes dans la région de l’OSCE: profanation des objets et des symboles chrétiens, langage haineux à l’encontre des chrétiens, défis agressifs de la part des tenants d’un laïcisme militant, «l’intolérance au nom de la tolérance»...

Rappelant l’article 4 de la "Déclaration sur la liquidation de toutes les formes d’intolérance et de discrimination concernant la religion ou les convictions" (adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1981) « Tous les états doivent prendre des mesures efficaces pour la prévention et la liquidation de la discrimination portant sur la religion ou les convictions dans la reconnaissance, l’application et la réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans tous les domaines de la vie civile, économique, politique, sociale et culturelle», le père Vsevolod a souligné que les chrétiens ont "le droit à participer aux processus sociaux au même titre que les adeptes du matérialisme, du socialisme, du capitalisme, de la mouvance écologique, du conservatisme, du libéralisme ou de toute autre doctrine philosophique ou politique ... La négation de ce droit, les appels à ne pas admettre d’ingérence religieuse dans la société, à « libérer » l’espace public de la religion et de ses symboles sont d’évidentes volontés de discrimination ». Et, insistant plus particulièrement sur la question de l’instruction, le père Vsevolod a rappelé le Pacte international sur les droits civils et politiques adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en 1961: « Les États membres du présent pacte s’engagent à respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des représentants légaux, à assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions ». Et l’article 5 de la Déclaration pour la liquidation de toutes les formes d’intolérance et de discrimination proclame : « Les parents ou, le cas échant, les représentants légaux, de l’enfant ont le droit de déterminer le mode de vie pratiqué dans le cadre familial conformément à leur religion ou à leurs convictions, s’appuyant sur l’éducation morale que l’enfant doit selon eux recevoir (…) Tout enfant à le droit à une instruction dans le domaine de la religion ou des convictions conformément aux désirs de ses parents ou, le cas échant, de ses représentants légaux, et n’est pas tenu de recevoir une instruction dans le domaine de la religion ou des convictions contraires aux désirs de ses parents ou de ses représentants légaux, le principe directeur étant l’intérêt de l’enfant.»

Le père Dimitri Safonov a cité un certain nombre de faits de violation des droits des fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne : églises confisquées par les schismatiques, pressions exercées sur les membres du clergé, etc. Il a signalé aussi la situation intolérable des chrétiens du Proche Orient et d’Afrique du Nord, appelant l’OSCE à faire de la défense des droits des chrétiens une priorité et à tenir compte de la situation des chrétiens en se mettant en relation avec les pays de cette région.

E.Agapova a également attiré l’attention de l’assistance sur les souffrances des chrétiens du Proche Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que ceux des régions orientales et méridionales d’Ukraine.

Source ICI

Rédigé par Golovanow le 23 Mai 2015 à 23:50 | 1 commentaire | Permalien

L'Espérance qui est en nous: Entretiens de Moscou
Hai LIn (Los Angeles)

O нашем упование - "L'Espérance qui est en nous: Entretiens de Moscou"

Помилуй мя, Боже, по велицей милости твоей, и по множеству щедрот твоих очисти беззаконiе мое.

Il y a de telles vicissitudes dans la vie de l'homme que parfois on commence un grand voyage et on le finit là où l'on n'aurait jamais pensé arriver. On commence la vie dans un état de certitude morale et on finit au plus profond de la fosse pécheresse.

Cependant dans la vie de chaque homme, il y a des hauts et des bas. Dans la vie de chaque chrétien, il y a le repentir, la chute et de nouveau le repentir. Chaque homme peut entrevoir Dieu et le diable, parfois dans une seule haleine.

Et voilà que tout cela m'oblige à repenser la vie et l’œuvre du Père Dimitri Doudko. À un certain moment de ma vie, vivant dans un pays marxiste, loin de toute moralité chrétienne, m'arriva, par l'entremise d'un ami russe venu en China pour une «командировка» un petit livre, imprimé à Paris chez YMCA Presse, en russe, qui s’appelait « o нашем упование ». Je n'en savais rien de l'auteur, sauf qu'il était russe, et clerc, et de l'église de Moscou (tout cela bien suspect à nos yeux d'émigrés) et que mon ami de Moscou a tout fait pour faire passer le livre en Chine sans se faire inquiéter de la part de nos douaniers camarades.


L'Espérance qui est en nous: Entretiens de Moscou
J'ai donc réuni mon petit monde chez moi, toujours moins de neuf personnes (en raison de la vigilance policière), des amis chinois chrétiens, des amis émigrés sûrs (car il fallait à cette époque se méfier davantage des russes blancs délateurs que des chinois fort discrets) et nous nous sommes mis à lire le livre, en russe, avec traduction simultanée en 普通话, à voix basse, avec le poste de radio au plus fort (toujours une affreuse musique martiale), un chapitre par dimanche, jusqu'à ce que nous l'ayons terminé.

En plus, nous captions à cette époque les émissions hebdomadaires dominicales en russe de la Voix de la Liberté de Washington (chose fort illicite), et bien que la réception fut affreusement pénible, nous écoutions tous très attentivement les commentaires, dans un russe classique du 19ième siècle, que le Père Victor Potapov faisait à l'égard de ce livre. Nous nous sommes fait instruire. Il nous semblait entendre la voix du Ciel et lire un livre porté dans les mains de la présence céleste.

L'Espérance qui est en nous: Entretiens de Moscou
Chaque chapitre nous donnait la chair de poule. Nous vivions précisément ce qu'il disait, ce qu'il écrivait. Nous savions tous avec quelle exactitude il parlait. Les mots tombaient juste. Le ton, en russe, d'avantage. La portée encore davantage.

O нашем упование ("L'Espérance qui est en nous: Entretiens de Moscou" ) nous a permis, à nous, le petit cercle réuni chez moi, de raffermir notre foi, de comprendre le mal qui nous rongeait, et de voir combien le système marxiste déicide communard était vidé de tout sens moral et de toute conviction altière. Nous nous entrevoyions tous dans ses prédications et nous nous en attristions beaucoup.

Et voilà que la vie du pauvre Père Dimitri a été d'une suite infiniment malencontreuse. Mais moi, je passe outre la vie et ne regarde que ce livre, qui m'a touché plus qu'aucun autre livre de ma vie. Je l'ai toujours, bien jauni, et je le relis de temps en autre.

Un homme fort imparfait peut donc laisser une grande œuvre derrière lui qui blanchit tous les péchés de sa vie.
Живый в помощи Вышняго, в крове Бога Небеснаго водворится (Псалом 90)

L'Espérance qui est en nous: Entretiens de Moscou

Rédigé par Hai LIn le 23 Mai 2015 à 20:00 | 0 commentaire | Permalien

Cette visite a commencé jeudi le 21 mai. Le jour de la fête de l'Ascension Monseigneur Nestor a célébré la divine liturgie à Cascais dans l'église Saint Jean Chrysostome. Concélébraient l'archiprêtre Jean Guerbovetzky ainsi que l'higoumène Piotr (Prutianu). Plus de cent fidèles étaient présents à l'office. L’évêque a sanctifié une icône de Tous les Saints du Portugal. C'est la première représentation iconographique qui regroupe les saints ayant vécu dans l'ancienne terre de Lusitanie.

Après l'office Monseigneur Nestor a eu une rencontre avec M. Carlos Carreiras qui représente la municipalité de Cascais. Il s'est agit dans cet entretien de l'octroi d'un terrain où sera construite une église orthodoxe. La communauté orthodoxe de la ville est tellement nombreuse qu'il est devenu indispensable de construire une nouvelle église.

En fin de journée Monseigneur Nestor accompagné par l'archiprêtre Jean s'est rendu dans la ville de Setubal où il a été reçu par le maire de la ville, Madame Dores Meira. La conversation a également porté sur l'octroi par la ville d'un terrain destiné à la construction d'une église. L'archiprêtre Oleg Koburu, recteur de l'église Saint André le Premier Nommé, assistait à l'entretien. Lien en russe Traduction "PO" + PHOTOS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2015 à 15:33 | 1 commentaire | Permalien

Nous publions un extrait d’un article paru dans le 21 avril dans " Nice Matin" :

« … Voilà un an que l’édifice a disparu sous un gigantesque échafaudage. Les artisans se sont attelés à remettre en beauté la cathédrale construite en 1912. Le père Alexandre, recteur de la cathédrale a dit « Plus de 14 millions d’euros financés par la Fédération de Russie, propriétaire des lieux. Ils ont commencé par le sommet, l’étanchéité, puis la restauration. Aujourd’hui ils travaillent sur le clocher. Après la venue à Nice de l’ambassadeur de Russie les échafaudages ont été retirés au fur et à mesure afin de ne pas ne pas priver plus longtemps Niçois et touristes de pouvoir admirer le monument.

Nikita Ionnikof, représentant de l’association des amis de la cathédrale, précise « la meilleure vue, c’est depuis la voie rapide. On redécouvre les frises au couleurs bleu-vert, les pierres ont été nettoyées. Elles ont retrouvé leur blancheur, le moisi des murs a disparu ».

A l’intérieur les travaux progressent aussi. Restauration de l’iconostase, étanchéité, mise aux normes électriques, restauration des fresques. Le chantier devrait s’achever à l’automne. Les visites seront gratuites et elles seront autorisées pendant les offices comme annonçait le père Alexandre, si les gens sont discrets - ça ne gêne pas.

Lire aussi - La cathédrale Saint Nicolas à Nice, une seconde vie: 67 Résultats pour votre recherche

Un musée sera ouvert dans la crypte de la cathédrale. « On a beaucoup d’objets anciens et précieux, des icônes, des croix offertes par le tsar Nicolas II et la famille impériale ».
Avec plus de 100.000 visiteurs par an la cathédrale orthodoxe russe est l’un des sites les plus fréquentés.
La Fédération de Russie projette la réalisation d’un parking souterrain sous l’un des terrains aujourd’hui en friche le long du boulevard Tzarevitch.
Sophie Casals
Cathédrale de Nice : les premiers échafaudages ont été démontés


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Mai 2015 à 20:45 | 1 commentaire | Permalien

Hai Lin (Los Angeles) notre contributeur régulier, nous fait parvenir de texte en anglais

"The Experience of the Russian Orthodox Church Abroad Enriches Our Whole Church"

Metropolitan Hilarion of Volokolamsk

During a short break in the work of the Inter-Council Presence, Metropolitan Hilarion of Volokolamsk, chairman of the Moscow Patriarchate Department of External Church Relations and permanent member of the Holy Synod, answered questions from Deacon Andrei Psarev.

Vladyka, how can the ROCOR make a positive contribution to the Russian Church as a whole?


Well, above all I have to express the joy, which accompanies all my encounters with the clergy, bishops, and laity of the Church Abroad because this is the joy of recaptured fellowship. Despite the time passed since 2007, this joy does not diminish. And we rejoice in the opportunity to engage with our brethren in the Church Abroad We especially rejoice, of course, in every opportunity to concelebrate - in joint prayer and joint Communion, because over the course of really 80 years we were deprived of this. And I think that the Russian Church Abroad brings her important and weighty contribution now to the development of our church life, because many traditions have been preserved in the Russian diaspora that were preserved to a lesser degree in some other parts of our Church. And I think that ROCOR's experience of service in heterodox surroundings, in difficult and cramped conditions, of course, substantially enriches our whole Church.
L'expérience de l'EORHF enrichit l'ortodoxie dans son ensemble

Metr. Hilarion at a luncheon with members of ROCOR canonization committee in Moscow on November 19, 2014

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Mai 2015 à 12:27 | 4 commentaires | Permalien

Nouveau départ pour l'Église orthodoxe de Chine
V.G.
Deux ans après la visite du patriarche Cyrille le métropolite Hilarion de Volokolamsk et l’archiprêtre Nicolas Balachov, président et vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, ont effectué une visite en Chine du 14 au 17 mai 2015.

Le métropolite Hilarion a d'abord rencontré à Pékin le chef de la Direction des affaires religieuses Wang Zuoang pour l'entretenir de la situation actuelle et des perspectives de développement de la coopération de la Russie et de la Chine dans le domaine religieux après la rencontre de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec le Président de la RPC Xi Jinping le 8 mai 2015 à Moscou. Le métropolite Hilarion et Wang Zuoang ont signé les procès-verbaux de la troisième réunion du groupe de travail russo-chinois pour les contacts et la collaboration dans le domaine religieux, qui a eu lieu sous leur coprésidence en juin 2014 à Moscou. (1)

Nouveau départ pour l'Église orthodoxe de Chine
A Pékin, une table ronde des représentants des religions traditionnelles en Russie et en Chine

Le 14 mai 2015, dans le cadre de la quatrième réunion du groupe de travail russo-chinois pour les contacts et la coopération dans le domaine religieux, une table ronde a eu lieu à la Direction d’état aux affaires religieuses de la République populaire de Chine, rassemblant des représentants des religions traditionnellement présentes en Russie et en Chine. Les participants de la rencontre ont échangé leurs opinions sur l’importance du facteur religieux dans le développement de la société contemporaine. Les personnes présentes ont déclaré inadmissible l’utilisation du vocabulaire religieux pour justifier l’extrémisme et le séparatisme. L’importance de la consolidation des religions traditionnelles en Russie et en Chine afin de préserver les valeurs morales fondamentales et la culture spirituelle devant les défis du monde contemporain, dans lequel le processus de sécularisation se développe intensivement. Les parties ont souligné l’apport des communautés religieuses de Russie et de Chine à la guerre contre le fascisme allemand et le militarisme japonais le 70e anniversaire de la victoire sur lesquels est fêté cette année.

Lire aussi Un témoignage reçu de Chine

Les participants russes et chinois de la rencontre ont développé dans leurs interventions la thèse de l’importance des contacts dans la sphère religieuse pour l’affermissement des relations de la Russie et de la Chine et l’amitié des peuples des deux pays, comme l’avaient déclaré Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et le Président de la RPC Xi Jinping lors de leur rencontre le 8 mai à Moscou. Dans son allocution, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a souligné que les questions de foi religieuse exigeaient une approche délicate. « Je propose de réfléchir aux principaux défis auxquels sont aujourd’hui confrontés les croyants de différentes religions » a dit le président du DREE. Constatant l’implantation active du modèle de conduite laïc dans la société contemporaine, la notion de péché étant rejetée hors de la sphère publique, l’hiérarque a rappelé : « Une interprétation faussée des droits de l’homme a fait porter une attention malsaine aux droits des couples homosexuels. Cependant peu de gens se rendent compte que des droits de l’homme fondamentaux comme le droit à la vie et le droit à la liberté de confession sont bafoués grossièrement dans beaucoup de régions du monde. Afin de s’opposer à ces influences, il faut s’appuyer sur les valeurs spirituelles traditionnelles de nos peuples ».

Revenant sur l’expérience séculaire de coexistence pacifique de différentes religions en Russie, Mgr Hilarion a constaté : « Les chrétiens, les musulmans, les juifs et les bouddhistes de Russie non seulement vivent en bons voisins, mais participent aussi activement à la vie de la société ». Ceci est rendu possible selon lui, notamment par à une forme de dialogue bien établie entre religions traditionnelles dans le cadre du Conseil interreligieux de Russie, par un système de relations de respect mutuel et de partenariat entre les religions et l’état, en particulier dans le cadre du Conseil présidentiel pour la coopération des associations religieuses. Parlant de la situation tragique de la population chrétienne dans différents pays du Proche Orient, le président du DREE a souligné : « Nous soutenons les appels des leaders chrétiens du Proche Orient à aider les chrétiens à ne plus se sentir minorité religieuse, mais citoyens à part entière de leur état, à créer les conditions nécessaires pour qu’ils ne craignent plus pour leur vie et restent dans leurs maisons. » Le métropolite Hilarion a cité l’Égypte comme exemple positif de participation active de l’état à la répression de l’extrémisme religieux, où grâce aux efforts du nouveau pouvoir du président As-Sissi, la situation s’est sensiblement améliorée.

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Le métropolite Hilarion a souligné que l’Église orthodoxe russe avait fait de la paix et de la défense des droits des chrétiens ses objectifs principaux dans son activité extérieure. Elle s’exprime activement au niveau international, témoigne auprès d’organisations politiques, publiques, scientifiques et autres.

Ensuite, la délégation a visité la plus ancienne mosquée de Pékin, où les autorités de l’Association islamique chinoise ont présenté à leurs invités russes la situation actuelle des musulmans en Chine. La mosquée avait été fondée en 996, dans un quartier de la capitale peuplée de musulmans chinois depuis des temps reculés. Le site possède un ensemble de bâtiments d’architecture traditionnelle chinoise, terminés au début du XVIII siècle. Plus de six mille musulmans peuvent y prier conformément aux règles de leur foi. (2)

Nouveau départ pour l'Église orthodoxe de Chine
En Mongolie intérieure

Le 16 mai 2015, le métropolite Hilarion a célébré la Divine liturgie à l’église Saint-Innocent-d’Irkoutsk de Labdarin, centre administratif d’E’erguna, en Mongolie intérieure, région autonome de la République populaire de Chine. Après la liturgie, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie sur le sens de l’Eucharistie, et souhaité à l’assistance « d’aimer Dieu et l’Église de Dieu, afin d’être capable de transmettre la foi orthodoxe reçue de nos pères et de nos grands-pères à nos enfants et petits-enfants ».

Avant la « Révolution culturelle », il existait 18 églises et un monastère dans la Région des Trois-Rivières. Tous ont été détruits en 1967.En 1990, le gouvernement populaire de la région autonome de Mongolie intérieure a reconnu à l’Orthodoxie le statut de religion traditionnelle. En 1999, grâce aux fonds alloués par le gouvernement de la région en qualité de compensation pour les églises détruites de Labdarin, une église en pierre a été bâtie. Le 30 août 2009, elle a été consacrée par le père Mikhaïl Wang, doyen des prêtres de l’Église orthodoxe autonome chinoise. L’église n’étant pas desservie, les laïcs orthodoxes y prient par eux-mêmes.

La veille, 15 mai 2015, la délégation russe avait visité un musée de la guerre contre le fascisme, où une exposition présentait la lutte commune des soldats soviétiques, chinois et mongols contre le militarisme japonais. Les membres de la délégation sont ensuite arrivés à Labdarin, où ils ont visité le musée local, dont une partie de l’exposition est consacrée à la minorité nationale russe en Chine, à sa culture et à la foi orthodoxe. Le soir, le métropolite Hilarion et les personnes l’accompagnant ont rencontré le maire d’E’erguna, A Jin Le, ainsi que d’autres personnalités officielles locales. L’entretien a porté sur le développement des contacts entre les chrétiens orthodoxes en Russie et en Chine. (3)

Pour la première fois en un demi-siècle, un prêtre orthodoxe sera ordonné en Chine

D'après "prravmir.ru", le métropolite de Hilarion, président du département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a convenu avec les autorités de l’ordination d’un prêtre chinois. Le métropolite Hilarion se trouvait en Chine dans le cadre de la IVème session du groupe de travail pour les contacts et la collaboration dans le domaine religieux. « Nous avons eu des discussions très constructives avec l’Administration d’État pour les affaires religieuses. Nous nous sommes mis d’accord sur l’ordination à la prêtrise d’un Chinois, qui a étudié plusieurs années en Russie. Nous espérons qu’il célébrera à Harbin et que l’église qui est ouverte dans cette ville, sera réellement active. Jusqu’à maintenant, elle n’avait pas de prêtre. Maintenant, Dieu voulant, elle en aura un », a déclaré le métropolite Hilarion. « Nous nous sommes également mis d’accord pour que deux étudiants étudient en Russie dans la perspective de leur éventuelle ordination » a-t-il ajouté. « J’espère que l’orthodoxie en Chine, avec l’aide de Dieu, se développera » a-t-il conclu. (4)

Lire aussi Un centre de recherche de la culture orthodoxe sera créé à Shanghai


La visite en Chine s’est achevée le 17 mai 2015 par la célébration de la Divine liturgie à l’église de la Dormition, située dans l’enceinte de l’ambassade de Russie à Pékin. S’adressant aux paroissiens de l’église de la Dormition, le métropolite a dit : « C’est une grande joie pour nous de célébrer cette liturgie dans l’église historique de la Dormition de Pékin, qui vous aide à vous rapprocher de Dieu, à le prier, vous ouvrant l’accès au Royaume de Dieu par la communion aux Saints Mystères du Christ ». Le métropolite a ensuite prêché sur le thème de l’évangile de l’aveugle-né, avant de bénir l’assemblée et de repartir pour Moscou. (5)

Une présence qui revient de loin

Rappelons que l’Eglise orthodoxe russe est présente en Chine depuis le XVII siècle et une communauté orthodoxe assez nombreuse existait au milieu du XIXe siècle. Dans les années 1920 fut fondé le diocèse de Pékin voit le jour et trois décennies plus tard le patriarcat de Moscou proclama l'autonomie de l’Eglise orthodoxe de Chine.

Tous les lieux de culte avaient été supprimés durant la Révolution Culturelle mais l'Église russe n’a jamais abandonné ses frères de foi chinois. Au début des années 2000 la paroisse de Saint Pierre et Paul a été rouverte à Hong Kong. Un centre de langue russe rattaché à la paroisse a été inauguré en 2007. Deux ans plus tard, l’une des deux églises orthodoxes de Pékin, l’église de l’Assomption construite au milieu du XIX siècle sur le territoire de la Mission orthodoxe russe, appartenant aujourd’hui à l’ambassade de Russie à Pékin recommençait ses célébrations et nous voyons que le progrès continue… doucement!

Notons aussi qu'un "Métropole de Hong Kong et de l'Asie du Sud-Est" a été fondée en novembre 1996 par le patriarcat de Constantinople avec pour siège (et unique paroisse) la cathédrale Saint Luc de Hong Kong.


(1) Lien mospat
(2) Mospat
(3) Mospat
(4) Pravmir . Traduction Orthodoxie.com.
(5) Mospat

Rédigé par Vladimir Golovanow le 20 Mai 2015 à 09:16 | 27 commentaires | Permalien

Le patriarche de Russie Alexis II est intervenu à la session de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe à Strasbourg . S.S. Alexis II a prié devant la Couronne d'Epines du Sauveur à Notre Dame de Paris. L'immense cathédrale était pleine, beaucoup de fidèles avaient du s'assembler sur le parvis.

Grâce à des écrans géants l'assemblée a pu écouter de très beaux chants liturgiques orthodoxes. Les croyants étaient remplis de ferveur, beaucoup versaient des larmes. La Couronne d'Epines, une parcelle de la Sainte Croix et le Clou furent placés sur l'autel. C'est pour la première fois depuis mille ans que le primat d'une Eglise Orthodoxe, les clercs et la chorale monastique qui l'accompagnaient priaient au centre de l'Europe. Suite ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Mai 2015 à 21:20 | 0 commentaire | Permalien

Église russe et Églises de tradition russe
V.G.

Le 17 mai 2007 restera dans l’histoire car c’est le jour de la réunion des deux branches les plus importantes de l’Eglise orthodoxe russe cf. ICI Mais la plupart des articles commémoratifs laissent penser que cette union a rassemblé tous les enfants de l'Église russe alors que l'histoire dramatique du XXe siècle les a dispersé sur tous les continents. Sans entrer dans les détails de cette histoire tragique, l'analyse suivante essaye de présenter succinctement les principales composantes de l'Église russe , unies et séparées, et les Églises de tradition russe qui existent en ce début du XXIe siècle.

1. Les branches réunies

a) Le patriarcat de Moscou
Officiellement appelée Église Orthodoxe Russe (Patriarcat de Moscou) Ici et ICI , héritière directe de l'Église orthodoxe de la Russie impériale, elle a pris l'essentiel des persécution bolchéviques et ses martyrs se comptent par millier. Elle ne comptait plus que quatre évêques en liberté dans les années 1930 et le siège patriarcal, rétabli par le concile de 1917, fut vacant pendant 18 ans après le décès du saint patriarche Tikhon (1925).

Elle a véritablement ressuscité après 1991 pour redevenir la plus importante des Églises orthodoxes à la fin du XXe siècle avec 164 évêques, 19 417 églises et chapelles, 17 500 prêtres, 2300 diacres, 545 monastères… Lien , ces chiffres sont actuellement largement dépassés

b) « L'Église Orthodoxe russe à l'étranger »

Souvent désignée par son acronyme américain "ROCOR" (le sigle français EORHF est revendiqué par plusieurs dissidences) elle fut fondée en 1920-22 avec la bénédiction du Patriarche Tikhon par plus de 30 évêques émigrés hors de l'URSS; elle rompit avec le patriarcat de Moscou en 1927 (cf. détails de son histoire en particulier sur http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_orthodoxe_russe_hors_fronti%C3%A8res). À la fin du XXe siècle l'Église russe à l'Étranger est présente sur tous les continents, y compris en Russie, et compte près de vingt évêques et plus de cinq cents paroisses. Rejetant la légitimité du patriarcat de Moscou, elle n'était pas reconnue par les autre Églises orthodoxes canoniques, bien que des concélébrations se soient parfois produites.

Relativement marginale par rapport à la grande masse de l'Église russe, la réunion de 2007 a plus que doublé sa présence en dehors de ses frontières canoniques traditionnelles en lui donnant une véritable implantation sur tous les continents, mais d'autres groupes, restés en dehors, contribuent aussi au rayonnement de la tradition russe.

2. Principales scissions

a) L'Église des catacombes en URSS Il ne s'agit pas d'une structure ecclésiale unifiée mais cette appellation désigne une nébuleuse de groupes et de mouvements qui ont maintenu une vie ecclésiale autonome autour des évêques qui ne reconnaissaient aucune légitimité à la succession « officielle » après le patriarche Tikhon (+1925) en refusant de soumettre l'Église au régime bolchevique ("sergianisme"). Il y eut ainsi plusieurs dizaines d'évêques "réfractaires" qui ont animé des communautés clandestines fractionnées en de nombreuses juridictions et tendances dans toute l'URSS; les plus connus furent les « Joséphites » qui suivaient le métropolite Joseph de Petrograd. Il faut souligner que, bien que les communications fussent quasi-inexistantes, les communautés des Catacombes étaient en communion entre eux et avec l'Église de l'étranger. Ils se reconnaissaient mutuellement comme des branches légitimes de l’Église Orthodoxe russe et rejetaient l'Église officielle du patriarcat de Moscou, ce qui les coupait aussi des autres Églises orthodoxes canoniques.

À la fin des années 1960, il ne restait plus d'évêques et ces communautés firent appel à des groupes non-canoniques étrangers: certaines d'entre-elles se sont rattachées à l'ERHF à partir de 1977 et un évêque secret fut consacré en URSS (1982), d'autres se tournèrent vers l'Eglise Autonome Ukrainienne qui consacra deux évêques en 1996 (http://www.trueorthodox.org/bishops.html). Après 1990 plusieurs juridictions se sont organisées publiquement en Russie, souvent en relation avec des groupes non-canoniques d'autres pays, notamment des Églises Vétéro-calendaristes des Balkans. Leur importance est très difficile à établir et les évaluations varient de quelques centaines à plusieurs milliers de membres; leur influence reste marginale.

b) Les schismes dans les républiques de l'ex-URSS

Dès janvier 1990, le synode de l'Église a octroyé l'autonomie aux Eglises d'Ukraine et de Biélorussie puis, après la dislocation de l'URSS en décembre 1991, à celles d'Estonie, Lettonie et Moldavie (et plus récemment au Kazakhstan) mais cela ne suffit pas à résoudre les revendications d'indépendances qui donne lieu à des schismes importants dans importants en Ukraine, Estonie et Moldavie.

c) Le double schisme Ukrainien

L'Église Autonome d'Ukraine du patriarcat de Moscou (UOC-MP) est largement majoritaire en Ukraine avec 45 diocèses, près de 12 000 paroisses (Institut de la liberté religieuse 2010 http://irs.in.ua/index.php?option=com_content&view=article&id=581%3A1&catid=51%3Astats&Itemid=79&lang=ru) et 46% de la population (sondage effectué en novembre 2010; http://www.radonezh.ru/analytic/14313.html). Il y a néanmoins aussi deux organisations schismatiques qui lui disputent les croyants orthodoxes:

- L'Église Autocéphale d'Ukraine UAOC : en 1924 Constantinople avait reconnu l'autocéphalie de l'Eglise orthodoxe de Pologne (voir plus loin) et une église autocéphale a été proclamée en Ukraine occidentale qui faisait alors partie de la Pologne. Supprimée lors de l'invasion par l'Armée Rouge (1939, pactes germano-soviétiques), rétablie sous l'occupation allemande (1941-44), tout son épiscopat a émigré en 1944 et s'est rallié aux diocèses orthodoxes ukrainiens de l'émigration, essentiellement en Amériques où les deux Églises autonomes ukrainiennes des USA et du Canada ont été reçues dans le patriarcat de Constantinople.

L'UAOC se réimplanta vers 1990 dans les provinces occidentales d'Ukraine avec le soutien des autorités locales, mais la tentative de fusion avec le pseudo-patriarcat de Philarète échoua et son implantation reste clairement très limitée: 12 diocèses, 668 clercs, 1194 paroisses et moins de 1% de la population dans les sondages (ibid.)

- L'Église orthodoxe d'Ukraine - Patriarcat de Kiev (UOC-KP), non canonique, elle est née en 1992 quand le métropolite de Kiev Philarète, déçu de ne pas avoir été élu patriarche de Moscou en 1990, profite du soutien des autorités nationalistes locales pour faire proclamer le soi-disant patriarcat de Kiev par quelques évêques du patriarcat de Moscou et de l'UAOC. Destitué et interdit en 1992, Philarète s'est fait élire soi-disant patriarche de Kiev après la rupture avec l'UAOC. En 2010 le soi-disant patriarcat compte 34 diocèses, 4251 paroisses, 3041 prêtres (ibid.) et le sondage ci-dessus la crédite de l'appartenance de 22% des Ukrainiens (d'autres sondages lui accordent jusqu'à 35%, à égalité voire au-dessus de l'UOC-MP); il semble peu présente dans les régions russophones de l'est, du sud et en Crimée.

***

Le schisme estonien

Fondée par l'Église russe aux XVIII-XIXe siècles, l'Église d'Estonie devint autonome en 1920 par décret du patriarche Tikhon et fut reçue en 1923 par le Patriarcat de Constantinople (sans congé canonique…). Après l'occupation par l'Union soviétique en 1939 (pactes germano-soviétiques) l'Église fut réintégrée au patriarcat de Moscou sous la forme d'un exarchat. Redevenue autonome sous l'occupation allemande (1941-44) elle fut à nouveau intégrée au patriarcat de Moscou après la guerre, mais le primat et 23 autres ecclésiastiques s'exilèrent en Allemagne puis en Suède et fondèrent un Synode en Exile.

Après l'indépendance du pays (1991), les autorités reconnurent le Synode de l'Église en Exil comme étant le seul successeur légitime de l'Église orthodoxe apostolique d'Estonie, bien que le Synode n'ait pas de représentants légaux dans le pays, et lui restituèrent nombre de biens qui avaient été confisqués à l'Église par le pouvoir soviétique. Plus de la moitié des paroisses profitèrent des biens ainsi dispensés et se rallièrent créant "l'Église Apostolique d'Estonie". Le patriarcat de Constantinople l'a reconnu en 1996 avec l'autonomie de 1923 et nomma à sa tête un métropolite grec (toujours en place); Moscou rompit la communion eucharistique durant quelques mois jusqu'à ce les « Accords de Zurich » (octobre 1996) entérinent le statu quo qui dure toujours (coexistence de deux juridictions orthodoxes sur le même territoire est évidement contraire aux canons). L'Église Apostolique compte actuellement trois diocèses et une cinquantaine de paroisses contre deux diocèses et 31 paroisses pour l'Église orthodoxe d'Estonie de patriarcat de Moscou (cf. http://www.orthodox.ee/epc/en/parishes-eng).

Lire aussi L’Archiprêtre Igor Prekoup : A propos des problèmes de l'orthodoxie en Estonie

Et en Moldavie:

Rappelons que la Moldavie, qui s'appelait Bessarabie, faisait partie de de la Roumanie jusqu'en 1812 (victoire russe sur les Turcs qui dominaient la Roumanie) et aussi entre 1918 et 1944; l'Église orthodoxe locale faisait alors partie de l'Église Roumaine, puis l'Église russe y établit son « Archevêché de Bessarabie » en 1812, (reconnu en 1852 par Constantinople dont les diocèses roumains dépendaient.) Cet Archevêché fut rattaché au Patriarcat de Roumanie en 1919 (le Patriarcat de Moscou ne reconnut pas ce rattachement), et retourna sous l'obédience du Patriarcat de Moscou après l'annexion de la Moldavie à l'URSS en 1944.

En décembre 1992 l'Église Roumaine décida de reconstituer sa métropole de Bessarabie sur le territoire moldave et les Orthodoxes du pays se divisèrent entre les deux juridictions. Aucune instance orthodoxe n'a été saisie mais la métropole de Bessarabie fit appel à la Cour Européenne des Droits de l'Homme (2002) qui décida que les deux obédiences peuvent coexister (en contradiction avec les canons orthodoxes comme en Estonie!)

La « Métropole orthodoxe de Bessarabie », autonome au sein du patriarcat de Roumanie, compte quatre diocèses (elle n'est pas présente en Transnistrie, région qui s'est proclamée indépendante sous la protection de l'armée russe…) et environ 100 paroisses contre 6 diocèses et plus de 1200 paroisses pour la « Métropolie de Chişinău et de toute la Moldavie », autonome au sein du patriarcat de Moscou.

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À l'étranger

L'Archevêché "de Daru" (Paris)

Bref historique proposé par Basile de Tiesenhausen - Ancien secrétaire de l’Archevêché pour les détails: fondation en 1921 par des décrets séparés du Conseil Ecclésial Suprême (futur ROCOR) et du saint Patriarche Tikhon; métropole autonome en 1923 (décret du Concile des Evêques de l’Eglise russe à l’Etranger); refus de suivre ROCOR dans sa rupture avec Moscou (1927) puis «protection du Patriarche Œcuménique à titre provisoire» (tomos de 1931 non reconnu par Moscou); bref retour à Moscou en 45-46 (décès du fondateur Mgr Euloge).

1965: suppression de "l'Exarchat russe en Europe Occidentale (provisoire)" par le Patriarche Œcuménique Athénagoras de Constantinople qui déclare «confier l’Archevêque Georges, son clergé et ses fidèles aux soins et à l’amour paternel du Patriarche de Moscou ». Refus de l'Archevêché qui se déclare « indépendant ».

1971: nouvelle "réception" par une lettre peu connue du patriarche Athénagoras datée du 22 janvier 1971 (*). Le tomos de 1999 fait encore référence à celui de 1931 mais l'archevêque Serge, titulaire de la chaire archiépiscopale de 1993 à 2003, renoue aussi avec Moscou: concélébration avec le patriarche dans la cathédrale du Kremlin dès 1995, commission spéciale en 2001-2002 Lire élaborant avec Moscou des statuts d’une métropole réunissant les paroisses de l’Archevêché et du Patriarcat de Moscou présentes en Europe Occidentale (ibid.) Son successeur rompt les contacts avec Moscou à partir de 2003 et l'élection de l'archevêque Job de de Telmessos en 2013 achève le verrouillage par Constantinople.

(*) Texte original grec in Episkepsis, n° 25, 23.2.1971, p. 14-16. Traduction de Nikolaos A. Daldas in. "Le Patriarche Œcuménique de Constantinople et le statut canonique de la "diaspora" orthodoxe de langue grecque : le cas de la France", Katérini : Ed. Epektasis, 1999, pp. 562-565.

En 2006 l'évêque Basile Osborne quitte le diocèse du patriarcat de Moscou au Royaume Unis avec près de 30 paroisses (sur environ 60), portant le nombre des paroisses de l'Archevêché à environ 150.

***

Le mouvement "Vitaliste"

Près de 30% des paroisses de ROCOR, dont pratiquement toutes celles d'Amérique du sud, avaient suivi le métropolite Vitaly Ustinov, + 2006, à partir de 2001 pour s'opposer au processus de réunification avec le patriarcat de Moscou. Quelques-unes sont revenues au sein de l'Eglise russe à l'étranger, les autres constituant plusieurs groupes dits "Vitalistes", généralement en liaison avec des groupes en Russie issus des "Catacombes". Leurs paroisses sont présentes dans de nombreux pays mais leur nombre est très difficile à évaluer du fait des nombreuses scissions. Ils ne sont pas reconnus canoniquement.

***

Églises canoniques séparées
Pour que le panorama des Églises de tradition russe soit complet il faut aussi mentionner les Églises qui se sont séparées en obtenant un statut canonique reconnu par l'Église russe.

L'Eglise orthodoxe de Finlande: Fondée dans l'Église russe dès le Moyen-Age et après l'annexion de la Finlande en 1808, l'Église orthodoxe de Finlande se proclama autonome après l'indépendance du pays (1917). Elle fut reconnue par Constantinople et placée dans sa juridiction en 1923 et reconnue par Moscou en 1958…

L'Eglise orthodoxe de Finlande est la seule Église orthodoxe à suivre le calendrier grégorien. Elle compte 24 paroisses organisées en 3 diocèses, un monastère masculin et un monastère féminin. La langue liturgique est le slavon.
Il y a aussi 2 paroisses de l'Église de Moscou qui suivent le calendrier julien.

Lire aussi La Finlande – un exemple de symphonie Eglise - Etat

L'Eglise orthodoxe de Pologne: en 1924 Constantinople reconnut l'Eglise orthodoxe de Pologne autocéphale, comme héritière de la métropole de Kiev dont le rattachement à Moscou en 1686 fut déclaré non canonique (**). Moscou reconnait cette autocéphalie en 1948. L'Église de Pologne reste proche de l'Église russe.

Essentiellement présente à l'Est de la Pologne, l'Église est organisée en 6 diocèses, avec 235 paroisses, environ 300 prêtres, 2 monastères masculins et 1 féminin ICI. Elle est généralement considérée comme proche de l'Église russe et est revenue au calendrier julien en 2014. Les langues liturgiques sont le slavon et le polonais. Notons qu'une paroisse polonaise a été créée à Bruxelles en 2015 grâce à un accord entre l’Église de Pologne et le Patriarcat de Constantinople.

Lire Le retour de l'Église de Pologne au calendrier julien et 80 Résultats pour votre recherche : Pologne sur PO

(**) Voir l'histoire de ce rattachement

L'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie (***): l'Église orthodoxe de Tchécoslovaquie se retrouve après la guerre sous l'omophore du patriarcat de Moscou qui la soutint jusqu'à ce qu'elle puisse accéder à l'autocéphalie qui lui fut accordé en 1951 (dès sa première mission, en octobre 1945, l'envoyé du patriarche Alexis I. avait confirmé la doctrine permanente de l'Eglise russe: "par principe, chaque état souverain a le droit potentiel d'avoir son Eglise autocéphale… à condition d'avoir ses propres évêques nationaux, car une autocéphalie avec des évêques étrangers serait purement artificielle…" Ibid.) et reconnue par Constantinople en 1998. Toutefois l'élection du primat en 2014 ne fut pas reconnue par Constantinople…

Lors de la division politique en 2 états (1993), le concile local décida de préserver l'unité de l'Eglise qui prit alors le nom "d'Eglise des Terres tchèques et de Slovaquie". Elle compte environ 250 paroisses organisées en 4 diocèses. La langue liturgique est le slavon et les deux calendriers sont utilisés.

(***) Cf. détails

L'Église orthodoxe en Amériques (OCA) est de loin la plus importante de ces juridictions issues de l'Église russe avec plus de 500 paroisses, près de 15 évêques, 30 monastères, un institut de théologie de haut niveau… Son histoire a été largement évoquée sur ce site cf. par exemple et je vais seulement rappeler qu'il s'agit de la métropole russe créée au tout début du XIXe siècle et qui fut l'unique juridiction orthodoxe jusqu'aux années 1920. Devenue multi-ethnique, elle jeta alors les fondements "d’un modèle unique et nouveau d’ecclésiologie dans laquelle des évêques de différentes nationalités pouvaient agir à l’intérieur d’une unique Eglise locale et sur le même territoire canonique, avec des diocèses qui avaient été créés non pas sur des bases territoriales mais sur des bases ethniques," comme le dit le métropolite Hilarion de Volokolamsk qui souligne "le fait de donner l’autocéphalie à l’O.C.A. (en 1970) était un acte prophétique de la part de l’Eglise russe orthodoxe…" Bien que l'autocéphalie n'est pas reconnue par Constantinople et les Églises du Proche Orient, l'OCA de participe pleinement à toutes les instances orthodoxes en Amérique du Nord où elle fait partie des deux juridictions orthodoxes les plus importantes avec l'archidiocèse grec.

Lire Intronisation du primat de l'OCA et 36 Résultats pour votre recherche : OCA sur Parlons d'orthodoxie

***
Conclusion

Ce rapide tour d'horizon montre bien la présence de l'orthodoxie de tradition russe dans le monde entier et explique le rôle important, voire essentiel, de l'Église russe dans l'Orthodoxie. Exemple anecdotique: dans sa lettre du 22 janvier 1971 mentionnée plus haut (*) le patriarche Athénagoras explique que la suppression de l'Exarchat fut décidée "afin d'assurer la concorde indispensable à la collaboration panorthodoxe et à la convocation du Saint et Grand Concile…"
Église russe et Églises de tradition russe


Rédigé par Vladimir Golovanow le 16 Mai 2015 à 14:51 | 8 commentaires | Permalien

Le Vatican reconnaît l’Etat de Palestine
Ce n’est pas un changement de cap, mais c’est un acte symboliquement fort. Le Vatican a ajouté son poids religieux et politique dans le processus de reconnaissance de la Palestine en annonçant, mercredi 13 mai, qu’il signerait « dans un avenir proche » un accord avec l’« Etat de Palestine ».

Lire aussi Le pourcentage de chrétiens a diminué de moitié en treize ans en Palestine

Ce document était en négociation depuis février 2000. A l’origine, il mentionnait l’Organisation de libération de la Palestine, avant que cette désignation soit remplacée par « Etat de Palestine ». Le document permettra de préciser les activités de l’Eglise catholique dans les territoires palestiniens. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, sera à Rome vendredi, mais l’accord ne sera signé qu’à une date ultérieure. Il assistera dimanche à la cérémonie de canonisation de deux nonnes palestiniennes, qui ont vécu à l’époque de l’empire ottoman, au XIXe siècle.

« Le Vatican a reconnu à la fois notre Etat et notre histoire, qui avait été volée et écrite par d’autres, s’enthousiasme Husam Zomlot, haut responsable palestinien pour les relations internationales. Nous sommes les chrétiens originels. Or, depuis soixante-dix ans, on a essayé de dépeindre le conflit comme étant entre juifs et musulmans. C’est totalement mensonger. Notre problème n’est pas le judaïsme, mais la judéisation de la Palestine, une idéologie politique. »

Du côté israélien, la réaction a été mesurée, en raison des relations importantes avec le Vatican. « Dans le contexte général des reconnaissances de la Palestine, cette décision participe à l’érosion de la position israélienne, reconnaît Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère des affaires étrangères. Cela conforte aussi les Palestiniens dans l’idée qu’ils n’ont pas à négocier avec nous, qu’ils obtiendront plus par la pression internationale. »
Poursuite de la colonisation

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La nouveauté, du côté du Saint-Siège, n’est pas dans l’emploi des termes « Etat de Palestine ». Le Vatican les utilise en effet déjà depuis l’admission de la Palestine comme Etat observateur par l’Assemblée générale des Nations unies, en novembre 2012. « L’Etat de Palestine » a un ambassadeur auprès du Saint-Siège. Lors de son voyage en Terre sainte, en juin 2014, le pape avait évoqué devant Mahmoud Abbas les « bonnes relations existantes entre le Saint-Siège et l’Etat de Palestine ». « Il est très clair que le Saint-Siège considère la Palestine comme Etat de Palestine, a expliqué le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, à l’Agence France-Presse. Ce qui est nouveau, c’est que, pour la première fois, cela est exprimé à l’occasion d’un accord. »

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La pression internationale sur Israël risque de grandir dans les prochaines semaines. Tandis que les Etats-Unis sont focalisés sur la conclusion des négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire, d’ici le 30 juin, le débat en Europe sur d’éventuelles sanctions contre Israël s’intensifie. La poursuite de la colonisation et le profil du quatrième gouvernement de Benyamin Nétanyahou indiquent que l’Etat hébreu n’est guère décidé à transiger. SUITE et Lien


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Mai 2015 à 21:28 | 0 commentaire | Permalien

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