Le métropolite Hilarion : Il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine

Vladimir Golovanow

" Nous avons traité de nombreux thèmes, surtout les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique. On a traité les différences et les défis du dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et l’Église catholique.

On a traité les défis de notre société, surtout la situation de la famille mais aussi beaucoup de défis au niveau culturel. On a approfondi des possibilités pour la collaboration culturelle et éthique entre l’Église orthodoxe russe et l’Église de Rome. On a aussi surtout parlé des problèmes politiques en Ukraine, en Syrie et au Moyen-Orient. "

Cardinal Kurt Koch après sa rencontre avec le patriarche Cyrille à Moscou le 18 décembre 2013

"Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine."

Le métropolite Hilarion : Il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine
Métropolite Hilarion de Volokolamsk

Le 25 octobre 2014, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, qui anime l’émission « L’Église et le monde » (Tserkov’ i mir) sur la chaîne de télévision « Vesti-24 », a reçu le commentateur politique et spécialiste des religions Matfeï Popov. Сet interview fait un pont des relations avec l'Église catholique qui est toujours d'actualité.

Extraits significatifs (sous titres, liens et passages en gras du rédacteur):

Famille et divorce

Le problème de la famille, discuté à l’assemblée du Synode des évêques, se pose avec une acuité particulière à l’Église catholique aujourd’hui. Dans le monde occidental, dans les pays où l’Église catholique a le plus d’influence, nous assistons à des processus législatifs en contradiction radicale avec les représentations de l’Église sur la famille. Il s’agit, évidemment, de la légalisation de différentes formes non traditionnelles de famille, et avant tout des unions homosexuelles.

Par ailleurs, l’Église catholique a de sérieux problèmes avec ceux de ses fidèles qui, par exemple, sont divorcés et veulent se remarier. La doctrine de l’Église catholique n’envisage pas cette possibilité. Des millions de gens qui ont divorcé pour une raison ou pour une autre, non seulement n’ont pas le droit de se remarier, mais ne sont pas non plus admis à la communion.

Ce thème a suscité de vives controverses, car les opinions des évêques présents au Synode se sont avérées très différentes. J’ai cru important de faire partager à nos frères catholiques l’expérience orthodoxe, car nous avons une doctrine du mariage commune. Il ne s’agit pas de doctrine orthodoxe ou catholique, mais de l’enseignement du Christ et des apôtres. Nous insistons sur le fait qu’il n’y doit y avoir qu’un seul mariage, que les époux doivent rester fidèles l’un à l’autre. Mais, en même temps, lorsqu’il s’agit de situations concrètes, nous agissons différemment au niveau pastoral.

Les catholiques me semblent avoir une approche très rigoriste, très juridique. Pour que l’Église reconnaisse la dissolution du mariage, il faut passer par le tribunal ecclésiastique. Et cette reconnaissance n’est possible que dans le cas où l’Église, sur la base d’une enquête, proclame que non seulement ce mariage est annulé, mais qu’il était initialement illégal ou invalide. Seule une très faible proportion de catholiques, pour autant que je sache, est prête à se soumettre à cette procédure.

Nous, orthodoxes, avons une autre idée du mariage. L’idéal, bien entendu, demeure, mais il existe bien des situations différentes dans la pratique. S’il y a eu divorce, nous établissons toujours une différence entre le coupable et l’innocent. Si, par exemple, l’homme bat sa femme et ses enfants, ce mariage constitue une menace pour eux, et le divorce n’est plus seulement une option permise, il devient inévitable. L’Église soutient cette option et donne sa bénédiction à un second mariage pour la partie non coupable.

Unions homosexuelles


Pratiquement personne, à ce que je sais, n’est intervenu pour soutenir les unions homosexuelles, et ceux qui luttaient pour l’assouplissement parlaient principalement des divorces et de la possibilité du remariage pour ceux qui ont divorcé contre leur gré, ainsi que de la possibilité pour ces personnes de s’approcher du Sacrement de communion. Ce thème a, effectivement, mis de sérieuses divergences en évidence.

Quant aux unions homosexuelles, il me semble qu’il n’y avait pas de sérieuses divergences sur ce point, parce que la doctrine de l’Église est suffisamment claire. L’Église ne peut changer ce qui est considéré comme péché du point de vue de la morale chrétienne et décréter qu’il s’agit d’un comportement normal. Par contre, là encore, la pratique pastorale laisse le champ suffisamment libre au pasteur chrétien. Par exemple, dans les « Fondements de la conception sociale », le document officiel adopté par l’Église orthodoxe russe en 2000, nous faisons une différence entre penchants homosexuels et comportement homosexuel. Nous disons que le comportement est un facteur de péché, à la différence des penchants qui ne sont pas peccamineux en soi. Les personnes qui ne se conduisent pas comme il faut sont appelées au repentir. L’Église accepte leur repentir, tout péché peut être pleuré et ces personnes sont pardonnées.

Les gréco-catholiques

Malheureusement, nous sommes confrontés à une situation où il y a d’une part, disons, le Vatican officiel, qui est en dialogue avec nous. Ce dialogue se poursuit à différents niveaux : au niveau théologique, et au niveau de la discussion de problèmes, comme pendant le Synode des évêques.

Mais nous voyons d’autre part que là où les orthodoxes coexistent avec les gréco-catholiques, une énorme tension existe toujours. Cela vient en grande partie de l’engagement politique des gréco-catholiques. Ils défendent une position politique concrète et soutiennent un parti en particulier dans le conflit civil.

Nous ne pouvons l’accepter. L’Église doit rester en dehors de la politique et soutenir les gens indépendamment de leurs orientations politiques. C’est la position que défend l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. Pendant tous ces mois terribles et tragiques, depuis le mois de janvier, depuis les affrontements au Maïdan, jusqu’aux évènements en Ukraine de l’Est, elle n’a soutenu aucune des parties en présence. Notre Église compte des fidèles des deux côtés des barricades. Nous voudrions que toutes les communautés religieuses d’Ukraine s’en tiennent à cette position, parce qu’elle seule est capable de contribuer à la réconciliation des gens. Toute autre ne fait que verser de l’huile sur le feu, diviser les gens et, par conséquent, empêche l’apaisement de ce dur conflit.

Nous avons un autre reproche à faire aux gréco-catholiques, auquel, il est vrai, le chef de l’Église gréco-catholique a répondu immédiatement après mon intervention. Je suis satisfait de cette réponse. Il s’agit du fait que ces derniers mois les gréco-catholiques ont soutenu les schismatiques qui se sont séparés de l’Église orthodoxe pour fonder leur propre structure indépendante, et luttent maintenant de fait contre l’Église canonique. Le chef de l’Église gréco-catholique a souvent été vu avec le chef du soi-disant « Patriarcat de Kiev », Philarète (Denissenko), qui est excommunié. Ils sont même allés ensemble en Amérique et ont été reçus ensemble dans les bureaux du Département d’état.

De notre point de vue, une association aussi étroite d’une structure catholique officielle, l’Église gréco-catholique, avec une structure schismatique, contredit pour le moins le protocole des relations interchrétiennes qui s’est mis en place au cours des dernières décennies. Nous n’avons pas de relations avec ceux que nos interlocuteurs considèrent comme schismatiques. Le jour même qui a suivi mon intervention, l’archevêque Sviatoslav (Chevtchouk) m’a donné réponse. Il a dit que l’Église gréco-catholique considérait l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou comme la seule structure orthodoxe canonique en Ukraine et que ses rapports avec les schismatiques s’établissaient, disons, au niveau civil et dans le cadre du Conseil des églises d’Ukraine, qui rassemble différentes organisations religieuses ukrainiennes.

Avec le Pape François

Lors de chacune de nos rencontres, nous poursuivons la conversation entamée précédemment. Lorsqu’ai rencontré pour la première fois le Pape François, le lendemain de son intronisation, j’ai été satisfait de de voir en lui un homme compétent. On craignait en effet qu’un homme du « Tiers Monde », d’Amérique du Sud, élu au Saint Siège, ne connaisse pas suffisamment la situation et ne dispose pas des informations nécessaires. En fait, il est parfaitement informé, y compris sur des questions aussi délicates que nos relations avec les gréco-catholiques. Cette impression s’est confirmée cette fois encore.

Nous ne pourrons naturellement résoudre tous les problèmes d’un seul coup. Mais je pense qu’il faut poursuivre le dialogue avec l’Église catholique romaine, parce que de telles rencontres, d’une part, nous permettent d’énoncer notre position, d’autre part, d’entendre la réponse. Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine.

Source: MOSPAT Voir aussi PO

Cardinal Kurt Koch après sa rencontre avec le patriarche Cyrille à Moscou le 18 décembre 2013, Photo
V.Golovanow


Commentaires (40)
1. Guillaume le 28/05/2015 11:13
Encore une fois le Métropolite HILARION montre sa grande connaissance de l'Eglise Catholique et des problèmes qui existent en son sein. En tant que catholique je sais qu'il s'agit d'un acteur essentiel pour notre compréhension mutuelle.
2. Daniel le 28/05/2015 21:40
"Si, par exemple, l’homme bat sa femme et ses enfants, ce mariage constitue une menace pour eux, et le divorce n’est plus seulement une option permise, il devient inévitable. L’Église soutient cette option et donne sa bénédiction à un second mariage pour la partie non coupable."

Ceci n'est pas la doctrine orthodoxe... Les Pères conseillaient la patience avant tout et de changer le conjoint avant tout... Le motif premier du divorce religieux est l'adultère ou l'apostasie du conjoint et pas cette inflation de motifs que l'on trouve actuellement : emprisonnement du conjoint (qui du conjoint emprisonné faussement?), maladie mentale du conjoint (c'est sympa pour le conjoint dépressif ou atteint de schizophrénie d'être largué de la sorte)
3. Nicodème le 29/05/2015 15:43
Donc , la femme qui se fait battre par son mari (généralement alcoolo) , doit rester avec lui , idem pour les enfants , qui se voient ouvrir ainsi une carrière toute traçée de maltraitants , lorsqu'ils seront eux-mêmes parents . Bravo !! Quant à la "doctrine orthodoxe" , je fréquente depuis assez longtemps les lieux orthos pour avoir compris que , en ce domaine comme en d'autre , il n'y a pas de règle fixe , définie ex cathédra , il n'y a que le principe d'"économie" , et cela est sage . Les spécialistes , càd ceux qui sont tombés ds l'orthodoxie quand ils étaient petits ...:-)) me contrediront ou confirmeront mon propos , c'est selon , et je les en remercie .

***
Hilarion, connaît peut-être très bien l'ECR , mais lorsqu'il parle d'annulation , il se trompe . L'ECR n'annule jamais aucun mariage . Elle en reconnaît la nullité , ce qui n'est pas la même chose . Càd que , pour des raisons x , elle considère que le "mariage" n'a jamais existé . Vous allez me dire que ce sont des finasseries très jésuitiques , et vous aurez sans doute raison , mais bon , c'est la réalité de la pratique actuellement (et ce, depuis des lustres) . Simplement , depuis les années 70 , les motifs acceptés par les tribunaux ecclésistiques se sont beaucoup élargis , et on a un peu utilisé l'exception matthéenne à toutes les sauces . Cela a quand même permis à beaucoup de ktos divorcés civils de repartir du bon pied ds une union heureuse , et , cette fois , qui soit réellement un mariage .
***
@daniel : je suppose qu'il faut lire "et NON de changer le conjoint avant tout" , non ?

***
Question : que penser de l'interdiction qui serait faite à un membre ou un postulant d'une Eglise orthodoxe (canonique) de fréquenter AUSSI l'ECR , en parallèle , si je puis dire ? N'est-ce pas , à la fois , antipédagogique , et un excès de pouvoir ? Pour ma part , j'ai déjà été à un seder juif (messianique) , je ne suis pas devenu juif , j'ai été maintes fois, à des célébrations évangélos , je ne suis pas devenu évangélo , je continue d'aller chez les ktos , de loin en loin , et je ne me considère plus comme kto , mais si on me met devant une telle alternative , je finirai par n'aller plus nulle art .J'entends demeurer un homme libre .
4. Tchetnik le 29/05/2015 20:06
Si la patience doit d'abord être exercée, pour tenter d'amender le conjoint violent et donc de sauver l'union, il est évident que l'objectif des Canons st de protéger le mariage contre tout ce qui peut attenter à sa dignité et à la dignité des conjoints. Or un comportement violent attente à cette dignité autant qu'un adultère.

Les Canons ne sont ni un code Justinien, ni un goulag infantilisant mais une salle de classe avec des règles qui, aussi bien écrites soient elles, n'épousent pas toujours toute la richesse et la complexité de la vie et doivent être appliqués avec miséricorde, justice, fermeté, discernement et intelligence par les pasteurs. Or laisser faire un comportement violent revient non seulement à s'en faire complice, mais aussi à risquer la vie du conjoint qui subit cette violence car il y a en général un risque assez élevé de malencontreux décès. Un tl comportement de passivité, voire de lâcheté quiétiste n'st certainement pas conforme aux Canons, ni sur leur forme, ni sur leur objectif.
5. Daniel le 30/05/2015 06:28
La femme qui se fait battre par son mari doit porter plainte et le dit mari se corriger. Actuellement, le conjoint frappeur est celui qui est exclu du domicile. C''est un motif de divorce civil mais pas religieux.
6. Nicodème le 30/05/2015 09:46
Dans la pratique de l'ECR , c'est un motif de séparation , mais la séparation ne signifie pas "divorce" (qui n'existe ni ds l'ECR ni ds les Eglises orthodoxes canoniqes) . Càd que l'ECR ne condamne pas la malheureuse femme battue (ou le mari battu , ça existe , si , si , parité oblige , sans doute!) à rester avec le conjoint violent (et indigne) . C'est le moindre mal minimum . Je partage l'observation de Tchetnik sur ce point .
7. Vladimir. G: «L''''Eglise n''''a pas le droit d''''entrer dans la chambre conjugale»; patriarche de Constantinople Athénagoras. le 30/05/2015 10:49
«L'Eglise n'a pas le droit d'entrer dans la chambre conjugale»; patriarche de Constantinople Athénagoras.

PO a publié récemment plusieurs articles dur le mariage orthodoxe*, qui n'ont d'ailleurs pas suscité de commentaires. Il faut aussi mentionner le grand article que l'Evêque de Sinope Athénagoras consacre à ce sujet**. Ce n'est pas le sujet de l'intervention du métropolite Hilarion qui résume la position orthodoxe en langage ordinaire (sans utiliser les jargonnant "acribie" et "économie") pour rappeler la position fondamentale, "nous insistons sur le fait qu’il n’y doit y avoir qu’un seul mariage" et la prise en compte des réalités au niveau pastoral. L'important est de souligner la différence avec la pratique catholique.

Car l'essentiel est bien le dialogue avec l'Église catholique et le métropolite montre bien les convergences au niveau des hiérarchies pour répondre aux défis du monde actuel, qu'ils soient sociétaux ou politiques. Mais il ne passe pas sous silence, comme il l'avait fait devant l'assemblée du synode catholique, la confrontation sur le terrain de l'activisme gréco-catholique en Ukraine: "Malheureusement, nous sommes confrontés à une situation où il y a d’une part, disons, le Vatican officiel, qui est en dialogue avec nous. (…) Mais nous voyons d’autre part que là où les orthodoxes coexistent avec les gréco-catholiques, une énorme tension existe toujours. Cela vient en grande partie de l’engagement politique des gréco-catholiques."

* http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pere-Jean-Meyendorff-Le-mariage-dans-la-perspective-orthodoxe_a4016.html ; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-enseignement-de-l-Eglise-orthodoxe-sur-l-indissolubilite-du-mariage_a3990.html
**http://christophe.levalois.free.fr/fichier/Mar_div_ev_Ath..pdf
8. Vladimir. G: "que penser de l''''interdiction qui serait faite à un membre ou un postulant d''''une Eglise orthodoxe (canonique) de fréquenter AUSSI l''''ECR en parallèle ?" le 30/05/2015 14:38
Bien cher Nicodème

Votre "Question : que penser de l'interdiction qui serait faite à un membre ou un postulant d'une Eglise orthodoxe (canonique) de fréquenter AUSSI l'ECR , en parallèle , si je puis dire ?" me surprend. Qui interdit cela?

À ma connaissance, seule l’intercommunion est exclue car, pour les Orthodoxes, la communion est le signe spécifique de l'appartenance à l'Orthodoxie. Il y a quelques années, un jeune Catholique en recherche qui "fréquentait" notre paroisse avait demandé au futur évêque Nestor pourquoi il ne pouvait pas communier avec nous. Le père Nestor répondit "bous pouvez - et ce faisant vous deviendriez orthodoxe..." puis il a ajouté que la communion chez les Orthodoxes n'était possible que dans des conditions précises, la première étant la communion dans la foi.

Quand à "fréquenter l'ECR", je vais régulièrement à la messe pendant mes voyages en pays catholiques sans communier, évidement, puisque je ne communie pas dans leur foi. Je vais demander à mon confesseur si cela pose un problème...
9. Daniel le 30/05/2015 17:35
@ Nicodème

"que penser de l'interdiction qui serait faite à un membre ou un postulant d'une Eglise orthodoxe (canonique) de fréquenter AUSSI l'ECR , en parallèle , si je puis dire ?"

Certains manuels de confession listant les péchés comportent la question suivante : "Avez-vous assisté aux offices des hérétiques?" La chose est considéré comme un péché. Pour comprendre cela, il faut se poser des questions et revenir aux bases...

L'église orthodoxe possède la vérité, ailleurs elle est frelatée. La fréquentation de communauté à la foi frelatée expose donc à des risques de contagion, et ce d'autant plus que la personne orthodoxe est peu au fait de sa foi, ce qui est souvent le cas. De même une personne qui serait catéchumène a surtout à s'imprégner d 'orthodoxie. Il y a donc danger spirituel à fréquenter spirituellement les non orthodoxes pour l'orthodoxe lui-même.

Pour les non-orthodoxes, cette présence d'orthodoxes à leurs assemblées semble légitimer leurs croyances et de ce fait les confortent dans leurs erreurs, ce qui est un mauvais service à leur rendre.

Par ailleurs, la prière est un acte ecclésial, qui se fait en église entre gens partageant la même foi; de là les canons qui interdisent les prières communes, canon que l'on retrouvent dans la code canon catholique de 1917, avant que le relativisme dogmatique dissimulé par un vernis d'amour ne fasse tout disparaître.
10. Nicodème le 30/05/2015 19:04
Merci , Vladimir , pour vous donner la peine de faire cette recherche , nonobstant nos différents ponctuels ..

"Communier ds la foi" revient-il à tenir pour vraies l'ensemble des propositions du Credo de Nicée-Constantinople original , càd non filioquisé par l'Eglise d'Espagne ,déjà au VIIième siècle , si je ne me trompe , puis par Charlemagne ensuite (de quoi se mêlait-il ?) ?
11. Nicodème le 30/05/2015 21:32
"le relativisme dogmatique dissimulé par un vernis d'amour ne fasse tout disparaître."

J'avoue que c'est assez lassant de devoir toujours répéter la même chose ... Le Christ n'avait-il pas dit "C'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que le monde reconnaîtra que vous êtes mes disciples " . C'est parce que , depuis 18 siècles , au moins , nous avons passé notre temps à nous anathémiser , au nom de la "vraie foi" (celle de mon Eglise , pas celle de l'autre , bien sûr) , que le monde ne croit pas . Voilà , ce qui a disparu , la capacité d'attraction du christianisme , qui a tenu 2 ou 3 siècles , pas plus . Après , le christianisme n'a été qu'un sépulcre blanchi , étouffé par la collusion avec le pouvoir temporel . La fameuse "symphonie" , voire ...Quant à la fameuse foi , vu l'usage qu'on en fait , càd absolutiser la notion d'"orthodoxie" afin de fabriquer des hétérodoxes , des hérétiques , comme dit Daniel , je préfère une retraite tactique sur mon agnosticisme raisonnable . Mais même agnostique , les Torquemada ortho , genre le sieur Daniel , désolé de vous étriller mais comment faire autrement ? sont prêts à allumer des bûchers comme au bon vieux temps de l'Inquisition .C'est à cause de cette mentalité que l'orthodoxie est , hélas , parfois imbuvable .
12. Daniel le 31/05/2015 07:41
@ Nicodème

Où avez-vous vu des bûchers dans le monde orthodoxe, sauf cas très particuliers de certains vieux-croyants brûlés en Russie. L'amour consiste aussi à dire à celui qu'on aime qu'il est dans l'erreur ou dans le péché, et cesser de le fréquenter s'il persiste et ne se repent pas.

Matthieu 18:15-16 "Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain.…
13. Nicodème le 31/05/2015 13:53
"sauf cas très particuliers de certains vieux-croyants brûlés en Russie." Ben voilà . C'est vous qui le dites . C'est honnête de votre part . Une seul torturé pour sa foi , fût-elle hérétique , est une insulte grave à Dieu . Que ce soit ds le monde kto ou le monde ortho . D'ailleurs , ces pratiques sont heureusement disparues aujourd'hui . Pour le reste , je vous suis . Simplement , ce n'est pas en traitant d' "hérétiques" (terme très dévalorisant) les chrétiens instruits dans une autre Eglise , dans une autre tradition , qu'on va les ramener à ce qu'on croit être la Vérité , avec un grand V . St François de Sales l'avait dit en son temps . Mais vous allez me dire , quoi! un évêque kto ! un hérétique !!
14. un causeur le 02/06/2015 13:27
C’est tout à l’honneur des Églises de poursuivre l'indispensable dialogue.
Mais l’Église de Rome ne dit pas tout !

Contrairement à ce qu’elle fait croire la juridiction de l’Eglise catholique romaine admet le divorce - et donc le remariage - sauf qu’elle l’appelle pudiquement : « une annulation », cela se déroule au tribunal de La Rote en Cour de Rome, dont certaines fonctions pourraient avoir été décentralisées.
Curieuse particularité juridique : l’annulation signifie que le mariage en procès n’a jamais existé. Même si cinq enfants en sont nés, comme cela s’est vu il n’y a pas longtemps. Circulez y a rien à voir, ceci n’est pas un tour de passe-passe mais un simple choix sémantique.

L’indulgence est patente pour les gens d’en haut, célébrités, fortunés - pas de citations, ne nous fâchons pas - avec 99% de chances d’aboutir.
Curieusement tout impétrant doit garder ad vitam eternam le secret le plus absolu sur l'affaire, mais de plus en plus de langues se délient.

Poursuivre un dialogue de vérité sans duperie est de loin le seul moyen de sortir des faux-fuyants archaïques.
15. Daniel le 02/06/2015 18:10
@ Un causeur (message 14)

Même pour le vulgum pecum, les annulations sont de plus en plus faciles à obtenir. Plus besoin de s'appeler Caroline de Monaco.
16. Vladimir. G: "Le dialogue avec l''''Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l''''avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations" le 04/06/2015 09:31
Bien cher Nicodème,

Je reviens sur cette "interdiction qui serait faite à un membre ou un postulant d'une Eglise orthodoxe (canonique) de fréquenter AUSSI l'ECR , en parallèle ..." Il ne saurait évidement être question d' "hérésie" puisque "Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations"(*). Par contre "il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne," (ibid.) On ne peut donc croire à tout et à son contraire (à moins de faire semblant!) et il faut choisir entre "les bases doctrinales et l'ethos" Orthodoxes ou Catholiques. Comme me l'a confirmé mon confesseur, cela doit rendre de fait impossible de "pratiquer parallèlement" les deux confessions et, bien évidement, de "communier" au sens orthodoxe de ce terme. Par contre, il est tout à fait loisible de participer à des célébrations catholiques à titre exceptionnel: baptême, mariage enterrement d'amis catholiques, séjour dans un endroit sans église orthodoxe... sans communier.

(*) Cf. "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie"; http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx
17. Nicodème le 04/06/2015 14:11
De toutes façons , je ne communie plus depuis plusieurs années . et , pour l'heure , j'ai cessé d'aller à l'eglise dite kto du coin depuis plus de six mois . Merci de votre réponse . Sur les bases doctrinales , etc... j'entends bien qu'on ne peut pas accepter les trouvailles théologiques de l'Eglise d'occident pondues après 1054 , sans qu'il y ait eu un Concile véritablement œcuménique . Cela dit , les divergences entre la théologie romaine et les théologie byzantine , syriaque , hébraïque et arabe , en gros ce qu'on appelle d'un mot fourre-tout "orientales" , se sont développées au moins à partir du Vième siècle ...La rupture de 1054 n'a fait , hélas , qu'avaliser un état de choses fâcheux , que l'orgueil et le manque d'amour des hiérarques des deux bords a gravé ds le marbre des siècles . Mais rien n'est simple . Il y a de nombreuses formules ds la liturgie romaine aujourd'hui , du moins quand elle n'est pas déformée par les apparatchiks post-conciliaires , qui remontent aux deux ou trois premiers siècles . Donc bien avant que se développent les liturgies dites orthodoxes .
18. Nicodème le 04/06/2015 14:17
@14 et 15 : je le répète , l'ECR n'admet pas de divorce ni de "nullité" . Elle reconnaît qu'un mariage a été nul dès le départ . Que , maintenant , il y ait des nullités "plus égales que d'autres" , c'est certain que c'est un scandale , mais ces cas là ne doivent pas éclipser le fait que beaucoup de petites gens égarées ds un mariage faussé (notamment par les pressions de l'entourage) se soient vus reconnaître leur nullité pour un coût vraiment modique . J'en connais . Le secret ? nécessaire par "économie" justement . Il ne faut pas que les gens croient que c'est "un droit" . Et il faut aussi éviter les jalousies et les jugements malveillants ds les paroisses . Chose courante . Bien que tous ces braves gens vont communier comme un seul homme (sans confession) , sans état d'âme tous les dimanche ...
19. Vladimir. G: la répression des Vieux-Croyants a fait des dizaines de milliers de victimes qui n'ont jamais été comptabilisées. le 04/06/2015 23:54
Bien cher Daniel,
À propos de votre 12, la répression des Vieux-Croyants a fait des dizaines de milliers de victimes qui n'ont jamais été comptabilisées. Voici deux petits exemples:
- L'archiprêtre Avvakoum Petrov, le prêtre Lazar, le diacre Thoéodor et le moine des Solovki Épiphany furent incarcérés 14 ans dans un cul de basse fosse souterrain; les trois derniers eurent la langue et la main droite coupées afin qu'ils ne puissent communiquer ni oralement ni par écrit et ils furent tous les quatre brulés vifs à Bélosersk en 1682.
- Le siège du monastère des Solovki dura 7ans (1668-1676); des 500 défenseurs présents avant l'assaut final il resta 14 survivants...


20. Tchetnik le 05/06/2015 20:12

Il n'existe aucune étude exhaustive ayant "chiffré" la répression des Vieux Croyants qui a eu lieu environ de 1666 à 1700-1710 (pour le plus gros).

Les Vieux Croyants eux-mêmes avancent souvent le chiffre de 100 000 victimes.
21. Hai Lin (Los Angeles) le 06/06/2015 05:31
A Monsieur Golovanow,

et

A Monsieur Tchechtnik,

Vous, tous deux, menez la discussion très loin de la portée initiale ….

Pourtant, vos idées et vos opinions sur les Vieux Croyants se révèlent d'un grand intérêt, dirais-je.

Donc, pourquoi ne pas collaborer ensemble à un bon reportage sur l’état des vieux croyants en Russie actuelle.

Qu'en pensez-vous ?

Amitiés de la Californie toute ensoleillée,

Hai Lin
22. Tchetnik le 06/06/2015 12:36
@Hai Lin

Il y a eu, en Septembre 2011, la fameuse série lancée sur Kultura, série qui, avec ses défauts et insuffisances et partis pris (logiques au demeurant) est assez instructive et bien faite:

http://www.notrecinema.com/communaute/tv.php3

Après, bin sûr, rien ne remplace pour le moment, l'"Histoire" du Métropolite Macaire.
23. Vladimir. G: il faut poursuivre le dialogue avec l’ECR, mais comment? le 06/06/2015 18:20
Bien cher Nicodème (votre 17),

La question que vous avez posée dans ce débat est intéressante et entre bien dans le fil de cet article: il faut poursuivre le dialogue avec l’ECR, mais comment?

Appartenir à l'Orthodoxie ce n'est pas seulement partager des croyances - c'est nécessaire mais pas suffisant et Saint Paul écrit même que ce n'est rien (Cor. 13;2)! Il faut aussi appartenir à l'Église et, spécialement pour l'Orthodoxie, à une Église locale (cf. débat sur un autre fil) à travers une communauté (paroissiale ou monastique.) Et appartenir n'est pas seulement fréquenter de temps en temps, voire souvent, c'est aussi PARTICIPER à la Liturgie - service en commun rendu à Dieu selon son sens premier, et c'est la Communion eucharistique qui accomplit pour nous cette participation et cette appartenance. Je sais bien que la grande majorité de ceux qui se disent "Orthodoxes" n'en font rien... Ce n'est pas une raison pour en faire autant et je pense que c'est par une participation maximale, eucharistique d'abord, sociale ensuite, que l'on peut réellement ressentir la grâce de Sa présence parmi nous, de son règne ici et maintenant, et (re)trouver le don de la foi qui en découle.

Et l'ECR? Une fois notre appartenance clairement établie en nous, rien ne s'oppose à dialoguer avec eux sous toutes les formes qui se présentent, mais en restant bien clair: ils sont EUX et nous sommes NOUS. Le métropolite Hilarion montre bien l'exemple en participant aux commissions mixtes ou en intervenant devant le synode de l'ECR il ne manque jamais de bien affirmer notre différence. Il ne peut y avoir de problème à suivre cet exemple!
24. Tchetnik le 06/06/2015 22:20
Je me suis trompé de lien.

Raskol, donc:

http://www.notrecinema.com/communaute/v1_detail_film.php3?lefilm=39223
25. Daniel le 08/06/2015 08:40
@ Vladimir

"Par contre, il est tout à fait loisible de participer à des célébrations catholiques à titre exceptionnel: baptême, mariage enterrement d'amis catholiques, séjour dans un endroit sans église orthodoxe... sans communier."

En cas de séjour dans un endroit sans église orthodoxe, on emmène son livre de prière orthodoxe et l'on prie dans son hôtel, sous sa tente etc. La majorité des offices peuvent être célébrés sans prêtre, celui-ci étant indispensable pour la divine liturgie uniquement.
26. Nicodème le 08/06/2015 10:36
Daniel toujours égal à lui-même dans son fanatisme . et après , on se demande pourquoi els Eglises institutionnelles sont toujours séparées .
27. Daniel le 08/06/2015 11:56
@ Nicodème

Je défends les positions orthodoxes traditionnelles, qui d'ailleurs, rejoignent les positions catholiques traditionnelles. Il suffit de consulter le code de droit canonique catholique de 1917, avant que Vatican II ne passe tout à la moulinette du relativisme syncrétiste du "tous les chemins mènent à Dieu", chose qui n'a jamais été affirmée par l'église orthodoxe. Il n'y a nul fanatisme à vouloir se prémunir des mauvaises influences spirituelles. On se vaccine bien contre la grippe, on se couvre pour éviter les refroidissements, non?

Voici une réponse pleinement orthodoxe sur la question : elle cite entre autre la réponse de Saint Raphaël de Brooklyn qui répondait à une question similaire.
http://fatherjohn.blogspot.fr/2012/11/what-should-orthodox-christians-do-when.html
28. Daniel le 08/06/2015 12:05
Un petit topo du code canon catholique de 1917 sur l'assistance à des rites non-catholiques.

1258

p.1 Il n'est pas permis aux fidèles d'assister activement ou de prendre part, sous quelque forme que ce soit, aux rites sacrés non-catholiques.

p.2 La présence passive ou simplement matérielle aux cérémonies d'un culte hétérodoxe peut être tolérée pour un motif d'honneur à rendre ou d'obligation de politesse. Ce motif doit être sérieux et, en cas de doute, soumis à l'appréciation de l'Ordinaire. Il est ainsi permis de prendre part aux funérailles et au mariage des non-catholiques, ainsi qu'aux solennités analogues, mais pourvu que tout danger de perversion et de scandale soit écarté.

http://laportelatine.org/bibliotheque/DroitCanon1917/livre_troisieme/cic1917_1255_1264.php
29. Vladimir. G: ce type d''''attitude que vise St Paul dans Cor. 13;2 le 08/06/2015 16:20
Je trouve plutôt amusant de se référer aux anciens canons catholiques pour définir l'attitude des Orthodoxes!

Mais de fait la position de notre bien cher Daniel est très répandue dans la blogosphère fondamentaliste orthodoxe. Qu'il suffise de rappeler la lettre de l'Athos suivant la dernière visite du Pape à Constantinople, quand le patriarche Bartholomée lui a proposé de lire le Pater après lui avoir donné le baiser liturgique (novembre 2014)...

Mon confesseur m'a expliqué que c'est ce type d'attitude que vise St Paul dans Cor. 13;2 et, personnellement, j'ai plutôt tendance à suivre ses consignes, et celles de mon évêque et de mon Église: il faut poursuivre le dialogue avec l’ECR!
30. Daniel le 08/06/2015 17:10
@ Vladimir (message 29)

Je ne me réfère pas aux vieux canons catholiques mais montre simplement que les vieux canons catholiques coïncident sur ce point aux canons orthodoxes interdisant les prières communes. Comme quoi, je suis loin d'être un fanatique! Mais il faut dire que je pratique ma foi orthodoxe dans une liberté qui me dispense d'embrasser la mule romaine...

Quant à votre confesseur, à ma connaissance, il ne s'agit pas d'un père de l'Eglise dont les interprétations scripturaires font foi...
31. Gilles (Bourges) le 09/06/2015 06:29
des canons ? partager comme se renvoyer les boulets des canons en doctrines , c' est Non . Partager et du Pain de Sa Croix et de nos pas et de nos prières et de nos actes aussi , c' est Oui . Du Notre Père , Don le Père , Don le Fils , Don le Saint-Esprit , mémoire de Saint-Paul aussi . S' il vous plaît , pardon , spasiba et merci . Notre Père et en Rosaire et en Tropaire et Trisagion , Fraternité , Fidélité en Espérance
32. Vladimir. G: Il serait peut-être temps que les Orthodoxes fassent aussi leur aggiornamento et cessent de se croire en 1204! le 10/06/2015 22:07
Il serait peut-être temps que les Orthodoxes fassent aussi leur aggiornamento et cessent de se croire en 1204!

Ce rappel du canon de l'ECR version 1917 (cf. 28) illustre à quel point la position de l'Église catholique vis-à-vis de l'Orthodoxie a évolué. Alors que durant pratiquement tout le 2ème millénaire elle a violemment combattu les positions orthodoxes comme hérétiques (sac de Constantinople par les Croisé (1204), Concile de Lyon 2 condamnant ceux qui nient le "filioque" (1274), le projet uniate conçu comme un moyen de soumettre à Rome les Orthodoxes qui ont rejeté l'Union de Ferrare, promulgation des nouveaux dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Infaillibilité pontificale (1854-70) qui vont à l'encontre de la théologie orthodoxes… tout justifie l'appel de l'évêque de Limoges exhortant les troupes de Napoléon III partant en Crimée à "extirper le schisme photien") la position changea radicalement au concile Vatican 2 (1962-65): "les relations des Églises orthodoxe et catholique-romaine ne se trouvent plus depuis lors dans un état de schisme accompli, mais seulement dans une rupture de communion, ce qui ouvre la perspective d’un dialogue théologique bilatéral entre elles, qui peut mener vers le rétablissement de la communion ecclésiale"(*). Et nous en arrivons à l'accolade entre le Pape de Rome et le patriarche œcuménique de Constantinople et à la levée des anathèmes de 1054 en 1965.
(*) Cf. https://www.facebook.com/media/set/?set=a.527472207334864.1073741831.177795085635913&type=1

L'Église russe a immédiatement profité de cette ouverture de l'ECR pour entamer des échanges très actifs: sa délégation est la première des délégations orthodoxes à participer comme observateur au Concile de Vatican 2 et son représentant est reçu en audience privée par Paul VI; une première conférence théologique mixte se tient à l'Académie de théologie de St Petersbourg en 1967 et la possibilité d'une visite du Pape en URSS est officieusement posée; à partir de 1972 l'Église russe participe activement au mouvement Pax Christi… En 2000 le concile épiscopal adopte ""Principes fondamentaux …" avec "Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations"(cf. 16), et nous voyons que le patriarche Cyrile et le métropolite Hilarion continuent dans cette voie.

Quand à mon confesseur, il a simplement un solide bagage théologique (séminaire en Russie +ITO St. Serge) qui lui permet de donner une bonne interprétation orthodoxe aux faits… (cf. 29).
33. Daniel le 11/06/2015 22:19
@ Vladimir (message 32)

Pourriez-vous nous montrer les textes officiels catholiques qui abrogent par exemple le concile de Lyon qui anathématise ceux qui refusent le filioque?
34. Nicodème le 12/06/2015 01:20
La rhétorique de Daniel est exactement la même que celle des ultra-tridentins , que je connais bien . On s'arcboute sur une hostilité de principe en se camouflant derrière l'autorité réelle ou supposée de textes , pondus par des hiérarques lors de conciles dont tout le monde se fout , au lieu de penser par soi-même .Avec ces gens là , l'Eglise , qu'elle soit romaine ou qu'elle soit byzantine , deviendrait vite un sépulcre blanchi .

Sur le "filioque" , qui est , selon moi , de la sodomisation des diptères , pour rester correct , il faut se rappeler que , du temps de feu JPII , des messes très officielles , lors de rencontres à Rome avec des hiérarques orthos , ont été dites sans le filioque . Inutile de me demander où et quand , je ne m'en souviens plus . Je me souviens simplement que cela a eu lieu , et , bien sûr ,cela a fait râler les fixistes . A propos , une anecdote amusante , mon cher Daniel ... Figurez-vous que , en arrivant à Byzance , le cardinal Humbert et ses compagnons , ont été scandalisés de voir le credo être proclamé sans le "filioque" . Ils étaient persuadés que les byzantins avaient supprimé le "filioque" , que , eux , avaient toujours connu . Cela remontait déjà à plus de150 ans , ce qui fait quand même pas mal de générations . Chez nous , aujourd'hui , les tridentins parlent de "la messe de toujours" , et beaucoup croient que , ds les premiers temps , tous les chrétiens célébraient en latin ...Attention , je n'attaque pas le latin , j'attaquerais plutôt la dame Belkacem , en la matière ... Je veux dire par là qu'l faut aussi avoir un regard historique et prendre du recul , au lieu de rendre absolu et intangibles les pratiques qui plaisent à nos affects . C'est comme la communion sous les deux espèces : c'est devenu autorisé , mais pas obligatoitre . Il est très difficile de changer une grosse machine , sans risquer des grippages . Ce qui est arrivé ds les années 60/70 à cause de la brutalité dont ont fait preuve les apparatchiks postconciliaires . Et , ds l'Eglise romaine , on n'en est toujours pas sortis .

Donc, les canons , les conciles , hein ... il faut avoir une approche pragmatique , et pleine d'amour , pour nos ouailles . pas une approche juridique , punitive et cassante . L'autorité première , c'est celle des Ecritures , notamment le Nouveau testament , lu et médité à la lumière des Pères (ce que n'avaient pas compris les réformateurs) . Pour autant qu'on accepte cette autorité , càd qu'on fasse le pas de la foi , qui consiste à accepter le fait que ces écrits portent la Parole de Dieu . C'est sur ce point alpha qu'il nous faut nous focaliser au lieu de nous déchirer à coups de canons , pour la plus grande peine de Dieu et le plus grand plaisir de l'Adversaire et du "monde" ...
35. Daniel le 12/06/2015 09:13
@ NIcodème

L'autorité des conciles est réelle dans n'importe quelle église. Les fidèles sont censés croire les proclamations des conciles. S'il n'y adhèrent pas, c'est qu'ils ne sont en fait pas catholiques, pas orthodoxes etc mais simplement de culture catholique, de culture orthodoxe etc, ce qui est en fait la majorité des gens... qui est fondamentalement ignorante.

Mais la direction de l'église catholique n'est pas ignorante du tout et connaît bien ces subtilités. Elle sait ainsi qu ne pas dire le filioque ne signifie pas y renoncer, comme c'est le cas des uniates, qui ne le disent pas mais sont censés y croire... Elle essaie d'endormir les orthodoxes par des ruses de ce genre, et à lire Vladimir, cela marche sur certains.
36. Vladimir. G: La levée des condamnations le 12/06/2015 14:21
Il n'y a pas eu, à ma connaissance, de dénonciation formelle du concile de Lyon II par l'ECR mais, dans sa lettre commémorant le septième centenaire de ce concile, le pape Paul VI a reconnu que « les latins ont choisi des textes et des formules qui exprimaient une ecclésiologie conçue et développée en Occident. Il est compréhensible…qu’une unité atteinte de cette manière ne pouvait pas être vraiment acceptée par la mentalité chrétienne orientale». Un peu plus loin le pape fait remarquer : «…il réexaminera d’autres points controversés que Grégoire X et les Pères de Lyon ont estimé résolus»..." En rappelant le dogme de l’infaillibilité pontificale, supérieure à l'autorité du concile me semble-t-il, on peut conclure que cette formulation du concile est caduque pour l'ECR. D'ailleurs, la "Déclaration commune de la Commission théologique orthodoxe-catholique d’Amérique du Nord" du 25 octobre 2003 (cf. www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LE-FILIOQUE-UNE-QUESTION-QUI-DIVISE-L-EGLISE_a1022.html) conclu dans sa recommandation 8: "Que l’Église catholique, suite à un consensus théologique grandissant, et en particulier suite aux paroles de Paul VI, déclare que la condamnation du 2e Concile de Lyon (1274) de «ceux qui ont l’audace de nier que le Saint-Esprit procède éternellement du Père et du Fils» ne s’applique plus."

Mgr Charles Morerod, évêque catholique de Lausanne, Genève et Fribourg, concluait en 2013 que la constitution dogmatique sur l'Église "Lumen Gentium" (adoptée par Paul VI en novembre 1964, cf. http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html) rend possible la notion des Églises sœurs et pause aussi la question des limites de l’Église qui, à partir des limites canoniques de l’Église catholique romaine, furent élargies, par l’œuvre de Vatican II, à des limites charismatiques (colloque de Chambésy/Genève les 17-18 octobre 2013.
https://www.facebook.com/media/set/?set=a.527472207334864.1073741831.177795085635913&type=1). Et pour le professeur Vlassios Phidas (Patriarcat d'Alexandrie), la levée des anathèmes de 1054 remet les relations des Églises orthodoxe et catholique-romaine dans la situation du Schisme des deux Serge (1014), c’est-à-dire que celles-ci ne se trouvent plus dans un état de schisme accompli, mais seulement dans une rupture de communion (akoinonésia), ce qui ouvre la perspective d’un dialogue théologique bilatéral entre elles, qui peut mener vers le rétablissement de la communion ecclésiale... (ibid)
37. Daniel le 12/06/2015 23:50
De par le principe bien connu du parallélisme des formes, un anathème d'un concile oecuménique ne pourrait être levé que par un concile oecuménique, et non par une commissio ou sous-commission réunie sur un continent donné et formulant une recommandation.
38. Daniel le 13/06/2015 06:42
@ Vladimir (36)

"En rappelant le dogme de l’infaillibilité pontificale, supérieure à l'autorité du concile me semble-t-il, on peut conclure que cette formulation du concile est caduque pour l'ECR."

L'infaillibilité pontificale ne s'applique que si le pape fait une déclaration ex cathedra, et non n'importe quelle déclaration. Il n'y a eu aucune déclaration EX CATHEDRA des papes réfutant les erreurs passées. Si n'importe quel action papale valait déclaration ex cathedra, on serait obligé de croire que le coran est le livre de Dieu en tant que catholique vu que Jean-Paul II l'a embrassé.

Par ailleurs, depuis, 1054, l'eau a coulé sous les ponts et les anathèmes respectifs de 1054, levés par ailleurs Constantinople uniquement ne couvrent qu'une partie des aspects. Manquent notamment à l'appel les conciles palamites qui anathématisent des idées tenues par les catholiques sur la grâce divine etc.

Comme quoi, sans bonne connaissance de l'église avec laquelle on discute (notion d'EX CATHEDRA entièrement passée sous silence) et de sa prpre foi, on aboutit à un magma religieux fait d'indifférentiation et de confusion qui n'est ni catholique, ni orthodoxe.
39. Vladimir. G: les anathèmes respectifs de 1054 le 13/06/2015 09:49
Les anathèmes respectifs de 1054 concernaient effectivement uniquement Constantinople et la délégation romaine. Leur levée par les mêmes autorités avait donc bien la même valeur symbolique que leur fulmination et nous a bien fait revenir à l'akoinonésia de 1014 comme l'a dit en substance Paul VI (ex-cathedra ou pas!) et expliqué le professeur Vlassios Phidas.

La suite dépend de chacun: le patriarche œcuménique de Constantinople, primus d'honneur parmi tous les évêques orthodoxes, donne le baiser liturgique au Pape de Rome(dans la "perspective d’un dialogue théologique bilatéral qui peut mener vers le rétablissement de la communion ecclésiale" comme dit le professeur Vlassios Phidas) et l'Athos, autorité spirituelle incontestable, fulmine... Le patriarche de Moscou prend une position médiane et fait discrètement des réserves en faisant remarquer qu'il n'était pas associé. Nous avons là trois positions des autorité orthodoxes et c'est à chacun de se positionner en attendant qu'elles se mettent d'accord: on ne sait pas (encore?) sur quel texte s'est fait le consensus de la commission préconciliaire qui a justement traité ce sujet dernièrement!
40. Clovis le 13/06/2015 13:30
Au delà de toutes ces discussions avec Rome, entre les clergés respectifs, n'en reste pas moins une fracture immense entre fidèles. Et pas seulement du point de vue canonique ou ecclésial, qui intéresse fort peu la majorité des catholiques (qui n'ont d'ailleurs pas suffisamment les bases pour comprendre quoique ce soit) mais sur la pratique et la vie même de la foi, prières, jeûnes, jeûne eucharistique, carêmes, culte des saints même.
L'intérêt des catholiques romains pour l'orthodoxie, s'il se résume parfois à un respect sincère, est bien souvent à un simple attrait folklorique, post-colonialiste, genre Tintin au Pays des Soviets,un regard bonasse sur les indigènes que nous sommes et qui n'engage de fait que très rarement une véritable réflexion personnelle, et encore moins une remise en question.
Seuls ceux qui se questionnent réellement arrivant à l'orthodoxie avec sincérité, et pas seulement parce que madame en plus d'être belle serait russe et pratiquante...
41. Daniel le 13/06/2015 17:35
@ Clovis (message 40)

Je vous rejoins mais honnêtement, je n'idéalise pas les orthodoxes. Beaucoup n'ont pas les bases. Peu d'orthodoxes prient, jeûnent, font les carêmes ou connaissent même leur foi. Entre ces catholiques non catholiques et ces orthodoxes non-orthodoxes, on peut bien imaginer une unin bâtie sur l'ignorance et le relativisme. Mais l'addition de deux faiblesses n'a jamais fait une force.
42. Vladimir. G: "Je souhaite que le schisme entre Orient et Occident touche à sa fin." Père Alexandre Siniakov, 2013. le 13/06/2015 18:34
Vous avez raison, bien cher Clovis, de mettre l'accent sur cette différence entre "les chefs" et "le peuple". Par exemple pour ce qui concerne particulièrement l'Église russe, que je connais le mieux:

- Le métropolite Hilarion de Volokolamsk avait récemment expliqué que "Le dialogue avec l'Église catholique est le plus prometteur /des dialogues interchrétiens/ car le catholicisme reste attaché à la Tradition et l'amélioration des relations vient de l'accent mis sur ce qui réunit et non ce qui divise: un héritage commun qui permet aux deux confessions de témoigner ensemble des valeurs permanentes de l'Évangile. C'est une "alliance stratégique" (sic) où il n'est pas prévu d'union formalisée, impossible actuellement, mais il faut apprendre à agir comme des alliés face aux défis du monde." (1)

- Mais la confrontation continue sur le territoire de l'ex-URSS: outre le conflit ouvert en Ukraine, il y a beaucoup de méfiance de la part des fidèles Orthodoxes vis-à-vis des catholiques à qui ils reprochent les conflits historiques et leur présence actuelle vécue comme du prosélytisme. Les instances locales de l'Église russe ignorent d'ailleurs totalement les communautés catholiques locales: il n'y a pratiquement aucun contact au niveau des paroisses ou des diocèses et, le catholicisme n'étant pas reconnu comme "religion traditionnelle", il n'y a pas de représentants dans les instances interreligieuses.

- Cela se passe clairement mieux dans les pays à majorité catholique malgré l'ignorance assez générale que vous soulignez. Les contacts entamés depuis les années 1920, avec l'arrivée des émigrés russe-blancs majoritairement orthodoxes, se sont beaucoup développés après le virage de Vatican II. Des échanges pastoraux et manifestations communes ont lieu régulièrement à tous les niveaux et de nombreuses paroisses orthodoxes sont hébergées dans des locaux mis à disposition par les diocèses catholiques.

Le meilleur exemple de cette fructueuse collaboration sera certainement le séminaire d'Épinay-sous-Sénart. Sa devise est tout un programme: "Au service de la formation et de la rencontre des chrétiens d'Orient et d'Occident" et tant la formation mixte (avec l'université catholique de Paris) que les nombreuses manifestations organisées avec les catholiques sont certainement le meilleur chemin vers une unité de cœur. «Je souhaite que le schisme entre Orient et Occident touche à sa fin, cette séparation est une grande souffrance pour moi. J’ai des amis prêtres catholiques et des amis prêtres orthodoxes et je souffre que nous ne puissions partager le sacerdoce et l’unité ecclésiale,» avait d'ailleurs clairement déclaré le père Alexandre Siniakov en 2013…

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Metropolite-Hilarion-la-cooperation-interchretienne-a-t-elle-un-avenir_a4203.html
(2) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pere-Alexandre-Siniakov-Je-souhaite-que-le-schisme-entre-Orient-et-Occident-touche-a-sa-fin_a2882.html
43. Clovis le 13/06/2015 23:02
@ Daniel,

Vous avez raison, je ne pensais pas utile de le mentionner je pourrais vous citer un gars qui va à l'église plusieurs fois par semaine, qui communie et après l'office du Vendredi Saint et revenu dans le réfectoire pour manger son pan bagnat thon-oeuf-mayonnaise, en attendant les vêpres.... Et la méconnaissance de l'autre est réciproque, combien de fois ai-je entendu d'orthodoxes "votskerkovlony" (excusez de la transcription) me dire que les catholiques ne croyaient pas en l'Esprit Saint et donc en la Trinité. Qu'ils y croient mal certes, mais tant de bêtise.

Le cas du père Siniakov est plus fin, pour moi il applique à sa manière le dicton, à Rome fait comme les romains, il y a un réel dialogue, fructueux, d'ailleurs, ils ont btenu un bail emphytéotique pour le séminaire, de précieuses reliques, mais comme le sous-entend aussi la devise, "rencontre" n'est pas "retrouvaille".
44. Vladimir.G: Le pape souhaite le rapprochement entre catholiques et orthodoxes le 07/12/2015 17:38
Le pape souhaite le rapprochement entre catholiques et orthodoxes

Cité du Vatican — Le pape François a souhaité dimanche que le « Jubilé de la miséricorde », qui s’ouvre mardi pour l’Église catholique, fasse prendre conscience aux catholiques et aux orthodoxes de la nécessité de réparer le « péché de la division ».

Le chef de l’Église catholique, qui s’exprimait lors de l’angélus place Saint-Pierre, a exprimé nettement son désir que cette « Année sainte » puisse être l’occasion de nouveaux pas dans le pardon réciproque et le rapprochement entre l’Église catholique et les diverses Églises orthodoxes. Le « Grand schisme » entre Rome et Constantinople date de 1054.

Il y a cinquante ans, le 7 décembre 1965, à la veille de la clôture du Concile Vatican II, a-t-il rappelé, s’est produit « un événement mémorable » : une déclaration commune du pape Paul VI et du patriarche oecuménique de Constantinople, Athénagoras, qui « annulait les sentences d’excommunication »échangées entre Rome et Constantinople en 1054.

« Il est providentiel que ce geste historique de réconciliation, qui a créé les conditions pour un nouveau dialogue entre orthodoxes et catholiques, soit commémoré précisément au début du Jubilé de la miséricorde. Il n’y a pas de chemin authentique vers l’unité sans demande de pardon à Dieu et entre nous pour le péché de la division », a-t-il dit, avant de saluer les chefs des Églises orthodoxes, et en particulier son ami, le patriarche de Constantinople, Bartholomée.

Si les relations de Rome avec ce patriarche sont très étroites, le rapprochement est plus difficile avec les autres Églises, particulièrement la plus nombreuse, l’Église orthodoxe russe.

À la différence des protestants, les orthodoxes ont peu de divergences doctrinales avec le catholicisme, et les papes, depuis Vatican II, affirment leur désir ardent de surmonter le schisme et de restaurer l’unité.
45. Daniel le 08/12/2015 11:15
On remarque la désinformation ou l'ignorance habituelle journalistique, au choix : "les orthodoxes ont peu de divergences doctrinales avec le catholicisme".

46. Philippe Amartolos le 08/12/2015 19:19
Pourquoi ne peut-on pas commenter cet article :

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/La-priere-commune-entre-Chretiens-et-Musulmans-est-elle-heretique-Un-pretre-orthodoxe-americain-repond-non-C-est-un_a4538.html
?
Réagissons tout de même.
Le chrétien (orthodoxe) est-il hérétique parce qu'il hait non les hommes mais les idées antéchrists qu'ils professent ? Est-il hérétique de condamner ce que l'Eglise à déjà condamné comme hérétique, satanique et antéchrist ?
Le judaïsme est condamné (nombres de canons du Pidalion et saint Jean Chrysostome notamment)
L'islam, en tant que doctrine para-synagogale, arienne et nestorienne est condamnée de fait (on peut voir saint Jean Damascène et cet ouvrage : Polémique byzantine contre l'islam --VIIIe-XIIIe s.--
Adel Théodore Khoury)
Le papisme également (par l'Ecriture, les Canons, les saints Pères et plus récemment, les encycliques des patriarches orientaux de 1848 et 1895)
Le protestantisme comme fruit du papisme est aussi condamné.
Toutes les doctrines non trinitaires ou erronés (ne serait-ce que d'un iota) sont toutes vouées à l'anathème selon l'enseignement même de l'Eglise !

Aussi :
Le chrétien russe de 1918 était-il sous le coup de l'anathème parce qu'il haïssait les actions scélérates de Lénine et Trotsky (né Brontsein) et de la Tchéka (dirigée par l'horrible Félix Dzerjinski), tous responsables du meurtre de millions de fidèles de la Sainte Eglise ?
Le dernier empereur de Constantinople, Constantin XI, était-il apostat lorsqu'il déclara dans son dernier discours que "le sultan infidèle avait provoqué la guerre afin de détruire la Vraie foi et d'installer son faux prophète sur le siège du Christ" (S. Runciman, La chute de Constantinople 1453, Tallendier, Paris, 2007, pp.193-194) ?
Le métropolite Séraphim du Pirée est-il un loup dans la bergerie pour dénoncer les actions intentées contre le peuple (orthodoxe) de Dieu par tous ces sectateurs hérésiarques ?

Qui est assez insensé pour déclarer fou ou extrémiste la cohorte des saints martyrs ayant suppliés en larmes leur "pnevmatikos" de les bénir afin de subir le martyr de la main des mahométans ottomans après avoir ridiculiser leur "faux prophète" (dixit Constantin XI, empereur) ?
Qui des chrétiens qui rendent grâces à la Bouche d'Or après chaque liturgies du temps ordinaires pourraient prétendre sans s'apostasier, à la suite des para-synagogues, envoyer cette même bouche devant les nouveaux sanhédrins et le condamner pour antisémitisme parce qu'il dit la vérité ?

"On mettra la main sur vous, on vous persécutera, on vous livrera aux synagogues, on vous mettra en prison, et vous serez traînés devant les rois, les gouverneurs, à cause de mon nom". (Lc. 21, 12)
47. justine le 11/12/2015 19:01
Bravo Philippe Amartolos!!!
Nouveau commentaire :