SITUATION TOUJOURS TRÈS COMPLIQUÉE AU SEIN DE L'ARCHEVÊCHÉ "DE DARU" : AG REPOUSSÉE

Parlons D'orthodoxie

Un communiqué du 29 mars du Conseil de l’Archevêché (1) est la seule information officielle dont nous disposions après l’Assemblée générale extraordinaire du 23 février 2019 (AGE) qui a refusé la dissolution de l’Archevêché à près de 93% des voix.

La conclusion de ce communiqué donne une orientation qui peut surprendre les observateurs : "Un échange constructif a été entamé /avec Constantinople/; il est prévu de poursuivre cette concertation pour envisager l’avenir de l’Archevêché." Cela peut laisser penser que la solution du maintien de l'Archevêché dans le patriarcat de Constantinople est actuellement privilégiée.

Pour autant, rien ne dit que le Phanar soit prêt à accepter le vote de l'AGE, ni que rester au sein de Constantinople soit acceptable pour toutes les paroisses de l'Archevêché: nous savons que le débat est loin d'être clos, puisque la nouvelle AGE, qui devait être convoquée "probablement en juin" cf. <http://exarchat.eu/spip.php?article2333 in fine, est reportée sine die. Il apparait aussi que certains prêtres de l'Archevêché ont cessé de commémorer le patriarche Bartolomé en se référant à la pratique canonique des autres Églises orthodoxes où les prêtres ne commémorent que leur évêque...

SITUATION TOUJOURS TRÈS COMPLIQUÉE AU SEIN DE L'ARCHEVÊCHÉ
De fait, un courant important suit la position présentée lors de l'AGE par l'archevêque Jean de Charioupolis prônant le "retour de "Daru" à son Église-mère historique - le patriarcat de Moscou".

Il a fait donné lecture d'une lettre reçue par de la part du patriarche Cyrille, qui propose de recevoir l'Archevêché en garantissant son indépendance et le respect de ses statuts, mais cela ne convainc pas les opposants qui sont aussi résolus que ceux qui s'opposent au maintien dans le patriarcat de Constantinople.

Les autres solutions ne sont pas mures: le patriarcat de Roumanie ne proposerait qu'un "hébergement transitoire"; l'Église orthodoxe en Amériques (OCA), particulièrement proche par ses origines historiques et son statut inspiré du Concile de 1917-18 comme celui de Daru, ne souhaiterait pas s'étendre de l'autre côté de l'Atlantique; l'Église orthodoxe russe à l'étranger (EORE), Église autonome au sein du patriarcat de Moscou, n'accepterait pas de recevoir "Daru" comme entité ecclésiale unie et auto-administrée; le patriarcat de Serbie a été évoqué sans précisions ...

Ainsi aucune des solutions envisagées ne semble actuellement acceptable pour tous, mais les discussions peuvent faire avancer les choses: une délégation s'est ainsi rendue aux États-Unis pour rencontrer les primats de l'OCA et de l'EORE. Une Assemblée Générale Ordinaire (AGO) doit se tenir en septembre-octobre; elle permettra de progresser dans le débat, mais ne pourra prendre ce type de décision qui est du ressort d'une nouvelle AGE à réunir ultérieurement… Les temps de l'Église sont toujours des temps longs et, de fait, rien ne presse.

À suivre donc et prions pour que l'Esprit indique la bonne voie !

V. Golovanow



Commentaires (89)
1. Lettre de huit membres du Conseil de l’Archeveche le 29/04/2019 23:42
Chers frères

Nous, membres élus du Conseil de l’Archevêché, prenons connaissance avec stupéfaction de la lettre du 22 avril de Son Éminence l’Archevêque Jean de Charioupolis. Des éléments importants repris dans cette lettre sont inexacts, notamment quant au fruit des contacts avec le Patriarcat œcuménique, selon ce que les trois délégués de l’Archevêché qui se sont rendus à Constantinople ont rapporté au Conseil.

Rien ne permet de croire que l’entrée dans le Patriarcat de Moscou constitue l’unique voie de survie pour l’Archevêché. De plus, attachés à l'héritage de notre Archevêché et en particulier à la participation des laïcs à la vie et aux décisions de l'Église, telle que nous l'avons reçue du Concile de Moscou, nous rappelons qu'une assemblée pastorale n’est pas un organe de décision. Dès lors, la réunion du 11 mai prochain, pourra peut-être « clarifier notre orientation », mais ne pourra pas permettre « de choisir (…) le meilleur chemin pour la présence et la continuité historique de notre Archevêché ».

Il faudra pour cela attendre une assemblée générale réunissant les clercs et les délégués de nos paroisses. En ce jour où nous faisons mémoire de la parabole des dix vierges, restons vigilants à garder la grâce que nous avons reçue de nos pères et à ne pas agir de façon précipitée.

Paris, le 23 avril 2019.

Archidiacre Vsevolod Borzakovsky

Prêtre Christophe D'Aloisio

Archiprêtre Alexander Fostiropoulos

Alexis Obolensky

Elisabeth von Schlippe

Archiprêtre Serge Sollogoub

Alexandre Victoroff

Didier Vilanova
2. Maxime le 30/04/2019 09:17
Christ est ressuscité!

Ce communiqué est tout particulièrement intéressant car, selon moi, il traduit le malaise qui règne au sein du Conseil Diocésain. Mgr Jean, remarquable, d'un côté; une majorité du Conseil hostile à Moscou et ouvertement russophobe de l'autre, un petit groupe d'indécis et de timorés qui vient terminer la liste... Pas même capable de soutenir son Evêque, le Conseil Diocésain! Je ne vous félicite pas, loin s'en faut! Remarquons tout d'abord que les signataires nous parlent de leur stupéfaction face à un courrier de Mgr Jean en date du 22 avril mais je pense qu'en dehors d'eux personne ne sait de quoi il est question dans ce courrier. Nous aimerions bien qu'ils nous donnent plus de précision car, dans l'Archevêché, depuis l'AGE de février (à laquelle j'ai participé en qualité de représentant laïc), c'est un peu silence radio et attentisme (voir passivité?) sous couvert du "temps de l'Eglise qui n'est pas le temps des hommes" (et patati patata! Fadaises de curés frileux, surtout!). Oui, Messieurs et Pères du Conseil: beaucoup de clercs et de laïcs de l'Archevêché, une petite majorité, je pense, souhaitent désormais le retour à notre Eglise-Mère, vous le savez très bien mais faites beaucoup pour freiner au maximum! Et, pour cela, vous avancez la sempiternelle rengaine du Concile de Moscou et de la participation des laïcs lors des prises de décisions.

Permettez-moi de vous dire que ces AGE/AGO clerico-laïcs sont devenu une farce car nous savons tous que c'est le Conseil Diocésain qui décide de tout, généralement sans trop informer les paroisses et les fidèles (ou alors en ne disant que le minimum, sûrement pour le bien de nos âmes et de nos consciences...). D'ailleurs à bien lire les noms de ses membres, je me demande si certains ne font pas du lobbying depuis de nombreuses années et "de père en fils" si vous voyez ce que je veux dire? Je suis simplement exaspéré par cette obstination irrationnelle de refuser de regarder la réalité qui, aujourd'hui, est naturellement moscovite. Arrêtons donc, rue Daru, de diaboliser le Patriarcat de Moscou car, en faisant ainsi, on crache à la figure de millions de pieux fidèles et saint prêtres qui relève de cette juridiction et cela n'est tout simplement pas chrétien!

Ouvrons les yeux et acceptons la main tendue par SB Cyrille! Et vite, car la plaisanterie a assez durée, à présent! Signé un fidèle de l'Archevêché parmi les nombreux fidèles en colère et ouvertement pro-moscovites.
3. justine le 30/04/2019 11:22
Après tous ces déboires avec le Fanar, les décisions arbitraires, autocratiques, anticanoniques et antiorthodoxes de Bartholomé, non seulement au regard des Orthodoxes de France, mais aussi de ceux en Ukraine et ailleurs, on se demande ce que les responsables de l'Archevêché vont encore faire à Constantinople. Cela tient du masochisme. Sans doute le problème vient de ce qu'ils ont des priorités erronées. Puisque cet Archevêché est si profondément divisé dans ses positions, pourquoi insister à imposer une solution commune aux deux camps? Cela revient à programmer des conflits sans fin.
4. Nicolas Ross le 30/04/2019 11:43
Christ est ressuscité !
N'exerçant aucune responsabilité dans l'Archevêché, je m'abstiendrai de proposer des solutions pour résoudre ses problèmes actuels. J'espère seulement que les choix qui seront faits seront guidés par l'intérêt général et non par les a priori plus ou moins fondés de quelques-uns.
Je voudrais exprimer publiquement sur ce blog orthodoxe mon admiration et mon soutien total à Mgr Jean de Charioupolis. Certains membres de son troupeau paraissent bien indignes de leur pasteur…
Mnogaïa leta, Vladyko, et surtout tenez bon.
5. Didier Veillat le 30/04/2019 11:44
@ M. Maxime,

En vérité, Il est ressuscité!

N'étant pas spécialement pro-moscovite (ce n'est pas ici le sujet), je vous rejoins sur l'essentiel de votre inquiétude, bien que j'aie quitté l'Archevêché en 2013 et que je ne sois normalement plus concerné. On ne connaît pas le contenu de la lettre de Mgr Jean datée du 22 avril, seulement sa critique au post 1... Ce qui laisse libre cours à l'imagination; ce n'est jamais bon. La prise de décision quant à l'avenir de l'Archevêché tardera trop si elle est repoussée au delà du mois de juin. Dans tous les cas, il y aura à prendre la décision. Le plus tôt sera le mieux et il y aura nécessairement des mécontents.

Bonne journée.
6. Maxime le 30/04/2019 22:00
@ Didier Veillat
Bonsoir Didier,

Merci pour votre reponse. Je suis entierement de votre avis. Si l''Archeveche tarde a prendre une decision, cela sera un coup terrible et nous pouvons craindre un eparpillement des paroisses et des fideles. En Christ.
7. Didier Veillat le 01/05/2019 09:17
@ Maxime

Non seulement nous n'avons aucune idée du contenu du courrier du 22 avril, mais pas non plus de données relatives à "la" (?) réunion du 11 mai...
Décidément, les différents Exarques qui se sont succédés à la tête de l'Archevêché, Mgr Job compris mais "à sa manière", auront bien souffert des eaux troubles dans lesquelles ils auront été plongés. Je ne connais pas Mgr Jean de Charioupolis, mais je ne peux que lui souhaiter un avenir clarifié par la voie qu'il choisira; s'il le peut. Pour le moment, il est courageusement soumis à une forme de partie de billard dont j'espère qu'il sortira grandi, si les protagonistes lui permettent la paix nécessaire à un choix éclairé.
Il n'y a aucune souveraineté possible sans silence sacerdotal. Donc, un vrai silence en tout premier lieu puis une décision rapide et nette.
Tout comme il est naturel de prier pour les clercs à cause de leur responsabilité au sein des paroisses, les fidèles doivent prier pour leur Archevêque afin qu'il puisse tout à la fois assumer son sacerdoce et proclamer son ministère dans l'Eglise.
Je vous souhaite le retour à une vie ecclésiale pacifiée dans votre "maison" le plus rapidement possible.

Bonne journée

Didier Veillat
8. Nicodème le 01/05/2019 09:51
@Didier Veillat : il ne s'agit aps d'être "moscovite" ("moskal" disent les nazis d'Ukraine) , ou pas . Il s'agit de se tourner vers le patriarcat capable de porter les valeurs morales fondamentales du judeo-christianisme au lieu de s'asseoir dessus et de rejoindre l'idéologie déconstructiviste . Pour moi , le Patriarcat de Moscou se rapporte à la première catégorie , avant tout parce que Alexis II et , après lui , Kyrill de Smolensk ont condamné très fermement l'homosexualité et l'homosexualisme , ce que Bartholomée n'a pas fait . Comme un vulgaire hiérarque romain .("Qui suis-je pour juger un gay ?" ).. Si on ajoute à cela l'idéologie politique du Phanar (droitdlhommisme à tous les étages) , il n'est plus trop difficile de savoir vers où pencher ...
9. Vladimir G : préserver l'unité de son troupeau le 01/05/2019 11:26
LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !

Les commentaires précédents montrent à quel point le débat entre les deux tendances principales décrites dans mon article tourne à la polémique éxacerbée. Il est bien dommage que les intéressés ne puissent mettre leur passion en sourdine et agir en Chrétiens, comme nous y exhortent les Apôtres, en essayant de comprendre et intégrer la position des autres...

La lettre du 22 avril a été adressée par Mgr Jean de Charioupolis aux seuls membre du clergé et je n'en connais pas la teneur exacte. D'après des information concordantes, elle annonce le report de l'AGE prévue en juin et la tenue d'une "Assemblée Pastorale" (réunion clergé) pour clarifier les différents positions (et propositions reçues?) et préparer des propositions pour l'AGO et l'AGE qui se tiendrons à l'automne... ou plus tard! Pour ce qui concerne la réunion au Phanar, il serait plus proche de la position qu'exprime l'expression du patriarche Bartholomé sur la photo avec les délégués que de la conclusion diplomatique du communiqué que cette photo illustre (http://exarchat.eu/spip.php?article2345)...

Comme je le détaille sur un autre fil (*), les paroissiens de "Daru" ne constituent pas un groupe homogène et cela complique l'analyse: Maxime peut avoir raison en affirmant qu'une petite majorité souhaite le retour à Moscou (c'est toutefois une thèse que rien ne permet d'étayer...); il s'agit là principalement (mais pas uniquement) de nouveaux paroissiens arrivés depuis moins de 25 ans des pays de l'ex-URSS: ils sont aujourd’hui majoritaires dans les paroisses mais absents de la direction des paroisses, toujours dominée par les anciens, et du clergé. Et Maxime vitupère logiquement "ces AGE/AGO clerico-laïques et le Conseil Diocésain" car, essentiellement composés de Français issus des premières émigrations ou "convertis" (ces derniers étant sur-représentés), ils sont beaucoup plus imprégnés des rêves et des querelles séculaires et donc réticents vis à vis de Moscou... Ce sont pourtant les seules instances décisionnelles statutairement et conformément aux préconisations du Concile de 19017-18. Ces préconisations ne sont pas reconnu ailleurs (en dehors de l'OCA !), et surtout ni par Constantinople, ni par l'EORE, ni par Moscou, qui pourtant s'est engagé à les respecter par la lettre lue en AGE...

Je suis un observateur extérieur et, comme Nicolas Ross, je ne me permettrais pas de préconiser aucune solution: c'est aux membres de l'Archevêché de faire leur choix en suivant leurs statuts. Mais je ne pense pas qu'il y ait urgence à traiter cette question à chaud, quand les passions sont exacerbées. La réunion de l'EORE avec Moscou avait pris quatre ans et entrainé la perte de prés du quart de ses communautés. Est-ce un modèle à suivre? Ne vaudrait-il pas mieux effectivement "laisser du temps au temps", attendre qu'une solution murisse et rallie le maximum de suffrages et non simplement une courte majorité relative, entrainant la fuite des minoritaires? La voie suivie par Mgr Jean apparait jusqu'à présent plutôt raisonnable: il cherche clairement avant tout à préserver l'unité de son troupeau.

(*) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-ARCHEVECHE-ET-LES-PERSPECTIVES-DE-L-ORTHODOXIE-RUSSE_a5680.html?com#comments, commentaire 12
10. Didier Veillat le 01/05/2019 11:54
@ Nicodème,
Si je dis que je ne suis pas moscovite, il ne s'agit pas d'une affirmation, pas même d'une anagogie. Peut-être me suis-je mal fait comprendre à ce sujet. Je ne suis pas non plus pour la soumission à Constantinople. Justement, et c'est ce qui m'inquiète, il semble qu'un nouveau dualisme soit en route avec tout son train de wagons politiques, territoriaux, etc... Et que, partant, il n'y a qu'une seule alternative.

Cela fait plusieurs dizaines d'années que j'opte en mon for intérieur pour une autre voie... que je ne verrai jamais...

La question du mariage homosexuel et des parodies catastrophiques qu'il implique est du monde. L'homosexualité appartient à ceux qui la pratiquent; la plupart n'est pas affiliée à la foi chrétienne et se fiche complètement de ce qu'en pense Le Métropolite Un-tel ou le Patriarche Deux-tel; que l'Eglise dise ce qu'elle en pense dans le creux de son anthropologie est normal et bon mais n'est pas primordial. Le Christianisme n'est fondamentalement pas une morale ni un corpus de valeurs, lesquels ne sont que les conséquences d'une anthropologie.

Bonne journée à vous!

Didier veillat
11. Guillaume le 01/05/2019 17:31
XB
cette triste affaire laisse un goût amer dans la bouche et donne l'impression que le but est de détruire l'Orthodoxie.
12. Marie Genko le 02/05/2019 10:29
X.B.

Christ est ressuscité!

Je viens de lire la lettre que Monseigneur Jean a adressé à tous les prêtres de l'archevêché.

Que le Seigneur le bénisse et le soutienne dans sa courageuse entreprise!

A la Grâce de Dieu, dans quelques jours nous seront fixés sur le sort de l'Archevêché.
13. Théophile le 02/05/2019 11:23
La lettre de Mgr Jean est claire. Il n'y a pas d'autre solution viable à l'heure actuelle pour l'Exarchat. N'étant pas convaincu de la structure actuelle par diaspora, je dois cependant reconnaître que Mgr Jean n'a pas beaucoup d'autres choix.
Cette solution semble la plus sage à l'heure actuelle. D'autant qu'elle préserve aussi une forme d'autonomie pour la pastorale.
14. Fidele de France le 02/05/2019 13:50
Le Christ est Ressuscité!
N'étant pas venu sur ce site depuis bien longtemps, je prends connaissance des derniers messages concernant la situation de l'Archevêché…

Petite question : comment une lettre adressée aux clercs de l’Archevêché a-t-elle atterri sur ce blog ???

Il semble évident à certains fidèles de l’Archevêché que depuis de longs mois, certains prêtres proches de Mgr Jean, et Mgr Jean lui-même, poussent dans le sens du rattachement au Patriarcat de Moscou, ce qui est dans une certaine logique et correspond à une période de l’histoire.

Mais alors, pourquoi demander aux fidèles de « voter » pour l’unité de l’Archevêché ? Dans les Ags ce vote n’avait pas de valeur. Il s’agissait d’entériner un vœux pieux.

Garder l’unité n’était possible qu’en prenant à nouveau une totale autonomie, comme dans les années 60, ce qui n’est plus réalisable et mènerait inévitablement à une situation non canonique et à la disparition de l’Archevêché, ou bien en acceptant la proposition du Patriarcat de Constantinople, qui donnait clairement la possibilité de garder le fonctionnement actuel.

Autre question : le Patriarche Bartholomé serait-il impulsif et fou pour avoir décrété sans raison le 28 novembre la dissolution de l’Archevêché ?
Certes non… il semble qu’il devait déjà être connu que des tractations avaient eu lieu, connues de peu de personnes, entre une poignée de clercs et Mgr Jean, d’une part, et le Patriarcat moscovite, d’autre part.
Quant au hasard de l’entrevue entre Mgr Jean et Mgr Hilarion le 30 novembre….
Il est par ailleurs cocasse que Mgr Jean, qui a clairement dit et à plusieurs reprises, que le Patriarcat cherchait à mettre dehors les gens de l’Archevêché, comme à Nice, entre autres, traitant les russes de « coucous », ait négocié en douce avec ce même Patriarcat…

Tout le monde sait, par ailleurs, que nombre de paroisses ou prêtres, avec des raisons valables, ne retourneront pas vers le Patriarcat de Moscou.

La Patriarcat de Moscou est dans sa logique, il a financé des Églises locales pour faire capoter le Grand Concile et prétend préserver l’Orthodoxie, et pourtant, ses positions sont devenues juridiques comme celles de Rome, sa musique le plus souvent utilisée est une musique occidentale, de part les influences catholiques et protestantes, quant au slavon, défendu comme seule langue liturgique valable par nombre de clercs et fidèles, y compris non russes ( !!!…), me semble être apparu bien après l’araméen, le grec, l’arabe….
Constantinople est l’Église Mère de nombreuses Églises, dont celle de Moscou (ou plutôt la Rus de Kiev…), l’Église Orthodoxe est avant tout orientale, pourquoi ne pas nous unir dans un retour vers nos origines byzantines, comme le font d’ailleurs des monastère russes, en revenant au znamenny… ???
15. Daniel le 02/05/2019 18:14
La lettre de l'archevêque Jean était une lettre interne, comment se retrouve-t-elle en public sur un blog ? Mystère de l'internet... Cela dit, je ne pense pas que les Roumains soient entièrement écartés...
16. Vladimir G : cela sent la politique politicienne et nous amène bien loin du débat entre Chrétiens ... le 02/05/2019 18:19
Très factuelle, la lettre de Mgr Jean (*) ne dit pas « que l’entrée dans le Patriarcat de Moscou constitue l’unique voie de survie pour l’Archevêché, » comme le dit la lettre ouverte de huit membres du Conseil de l’Archevêché postée le 29/04/2019 (cf. comm. 2), mais constate que seul Moscou A FAIT UNE PROPOSITION CONCRÈTE garantissant le respect des conditions décidées par l’AGE. De même, elle ne dit pas que l’assemblée pastorale soit un organe de décision mais propose uniquement de «s’exprimer librement ,… de clarifier notre orientation et de faire ensemble le choix le plus juste …» comme cela avait été fait en décembre. Il est bien triste que les huit membres du Conseil défendent leur opposition à Moscou sans proposer d'arguments factuels, mais en utilisant un procédé polémique classique qui consiste à dénaturer le propos contesté pour le déconsidérer et à en élargir l’audience (lettre ouverte contre circulaire au clergé). Cela provoque les réponses encore plus polémiques des partisans de Moscou comme celle de "Maxime" (avec son attaque ad hominem caractéristique "lobbying "de père en fils" si vous voyez ce que je veux dire?" voulant palier, là aussi, l'absence d'arguments factuels; cf. comm. 3.) Tout cela sent la politique politicienne et nous amène bien loin d'un débat entre Chrétiens cherchant à déterminer quelle voie serait la plus propice pour obtenir le Règne? Quelle solution leur souffle l’esprit?

(*) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-message-de-l-archeveque-Jean-de-Charioupolis_a5709.html
17. Théophile le 02/05/2019 21:21
@Fidele de France

Mgr Jean est un évêque très bon et doux. Il n'était pas du tout pro Moscou, et a toujours été pragmatique et réfléchi.
Mais le Patriarcat de Constantinople l'a visiblement lâché, sans concertation, de manière malhonnête.
Tous les autres patriarcats ne veulent pas prendre position, pour rester neutre.
Dès lors, Mgr Jean fait ce qu'il faut pour sauver l'exarchat. Moscou doit lui avoir fourni des garanties, alors que Constantinople l'a personnellement trahi, ainsi que l'exarchat. Personne n'a plus confiance dans Constantinople vu les retournements de vestes successifs depuis 20 ans.
Si Constantinople s'intéressait à cet exarchat, la situation aurait été différente. Mais Constantinople a trop d'appétit pour l'Ukraine et à jeté l'exarchat russe par pertes et profits.
Tout cela était calculé par Patriarche Bartholomée, et c'est bien triste.
Une tragédie pour l'Orthodoxie, car cela aboutit au scandale et à la division.
18. Marie Genko le 02/05/2019 22:23
@Fidèle de France,

Christ est ressuscité !

Lorsque nous Orthodoxes lisons nos prières, nous demandons constamment au Seigneur de nous pardonnez nos fautes commises en Actes, en Paroles ou en Pensées.

Il ne nous appartient pas de supposer, ni d'insinuer,quoi que cela soit, ni à propos de notre archevêque Jean, ni à propos que qui que cela soit.

Pour répondre à certaines de vos questions, c'est justement le soucis du droit canonique, qui ne permet qu'un seul évêque par lieu, que Constantinople a invoqué comme raison pour supprimer l'Archevêché.

Ce que vous ne semblez pas comprendre est que l'Occident est le territoire canonique de l'évêque de Rome. Et c'est la raison pour laquelle les patriarcats orthodoxes ne peuvent pas créer ici un Eglise Locale Orthodoxe. Cette démarche serait profondément inamicale pour l'Eglise Catholique, et elle serait une grave atteinte à l'espoir de voir Rome revenir un jour à son Orthodoxie.

Aujourd'hui les Orthodoxes en Occident appartient à des structures ecclésiales patriarcales, et il ne peut en être autrement.

Le choix de notre Archevêché est
1/ de se soumettre à Constantinople et de se dissoudre...
2/ de redevenir un diocèse du patriarcat du Moscou, comme il l'a été depuis le début de son existence.

Il n'y a pas d'autre choix !

Je me permets de vous rappeler qu'il est destructeur pour nos âmes de chrétiens orthodoxes de critiquer et de mettre en doute la démarche de notre archevêque Jean.

Et j'adhère entièrement à ce qu'écrit Nicolas Ross dans son message N° 4 , je le cite ci-dessous :

"Je voudrais exprimer publiquement sur ce blog orthodoxe mon admiration et mon soutien total à Mgr Jean de Charioupolis. Certains membres de son troupeau paraissent bien indignes de leur pasteur…
Mnogaïa leta, Vladyko, et surtout tenez bon."
19. Hai Lin (Buenos Aires) le 02/05/2019 22:30
Les Français, en règle générale, sont incapables de toute sorte d'unité structurelle. Ce manque d'unité a atteint depuis longtemps les proportions d'une épidémie.

Et lorsque l’on ajoute à cela des rêves d’immigrés décédés, il devient tout à fait fatal.

La position de l'archevêque Jean est exceptionnellement lucide. C'est la seule porte restante ouverte. Ne pas franchir cette porte, c'est périr.

Moscou est-elle parfaite? Sûrement pas. En revanche, Constantinople est malheureusement un vestige rétréci et fondamentalement impuissant d’un empire ecclestique perdu. Et c'est un empire réduit qui prend ses commandes des États-Unis.

Ainsi, quand on mélange l'instabilité sociale française avec la russophobie et des aspirations émigrées longtemps oubliées, le résultat est catastrophique.

Ci-dessous, un passage de la Bible qui me rappelle la position du vénérable archevêque.


Luc 4:22-26

22 Et tous lui rendaient témoignage; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient: N'est-ce pas le fils de Joseph?

23 Jésus leur dit: Sans doute vous m'appliquerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même; et vous me direz: Fais ici, dans ta patrie, tout ce que nous avons appris que tu as fait à Capernaüm.

24 Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie.
20. Didier Veillat le 03/05/2019 00:40
La co-incidence de la vie religieuse en Ukraine et de la dissolution de l'Archevêché est une question de politique d'école primaire. Curieuse affaire que cette image d'une improvisation précipitée d'amateur. Monseigneur Bartholomée se dit serein et assuré d'une assise franche et solide du Trône Patriarcal. Depuis le Panar; à voir...

Ici, on se perd en conjectures, on proteste (c'est légitime, d'autant plus qu'on n'en comprend le moins), et on est chacun persuadé de savoir qu'on a raison.
Ce contexte en rappelle d'autres similaires du passé relativement récent de l'Archevêché; depuis les procès perdus de Biarritz ou de Nice à l'AGE devenue AGO extraordinaire de mars 2013, et cette simili-autorité de la métropole grecque qui voyageait naguère en Ukraine. A y perdre son slavon...

Si, de la première ligne à la dernière de ce qui précède, tout est selon la voie chrétienne, sincère et désintéressé, je pense qu'il faut prendre rendez-vous chez les jésuites pour leur montrer ce qu'est l'action byzantine afin qu'ils en prennent le dégoût en même temps que la leçon.

Il y a donc, si j'ai bien compris, plusieurs mouvements en position sans être toutefois en ordre de bataille:
- la tendance (parfois militante) de la protection moscovite sous proposition déjà faite et promesse de garanties. Ce que l'on appelle improprement "le retour". On ne remonte jamais le temps, seules les horloges mais pour les faire avancer.
- la tendance attentiste puis provocatrice d'un geste Phanariote assortie d'une opposition parfois radicale à Moscou (on se rappelle Biarritz, etc. On ne croit pas que Moscou soit si belle qu'elle puisse être honnête...). Ce qui explique les échanges épistolaires et les visites du côté du Bosphore.
- la tendance douce qui se voudrait apolitiquement roumanophile; tendance pragmatique mais limitée par une protection provisoire du patriarcat de Roumanie.
Et il y a les autres:
- ceux qui attendent le retour au calme en continuant à mener leur vie dans leur paroisse, se disant que, quelle que soit la décision prise, elle heurtera plus les opinions et les hargnosités plus ou moins vagues (pour un temps... avant d'y revenir encore) que la conscience chrétienne. (les sages)
- les angéliques qui pensent à une localité... (mes préférés quand ils sont un peu naïfs; c'est un gage).

Où Vladimir a raison, c'est que toutes les personnes de ces tendances confessent la même foi, participent aux mêmes liturgies et communient au même Unique et Seul Corps du Christ.
Il en déduit fort justement et parce qu'il n'y a pas d'autre raison, que les changements initiés par Constantinople en Ukraine et en Europe, changements peut-être espérés par certains opposants de Constantinople d'ailleurs, sont fondamentalement politiques. La conséquence la plus visible de ces velléités politiques, donc territoriales (on ne parle pas de matières premières ou de ressources naturelles) est une réussite: des chrétiens d'une même foi se disputent comme une matière première s'offrant au plus payant.

La voie la plus intelligente serait celle de la ligne droite apolitique et pragmatique: accepter la protection offrant les meilleures garanties du caractère propre à l'Orthodoxie en Europe, tout en continuant son chemin (une localité factuelle) au sein de l'Orthodoxie conciliaire.

Et puis souhaiter à Monseigneur Jean une vraie inspiration durable pour la difficile et courageuse mission que le Seigneur lui a confiée.
21. Didier Veillat le 03/05/2019 09:36
@ Marie Genko

En vérité, Il est ressuscité!

Chère Madame,

Donc, et selon vous, la voie sage est la protection de Moscou. Pourquoi pas? (Notez que j'évolue sur cette question grâce aux arguments de certains dont vous ou Vladimir entre autres personnes). Dans l'idéal, mais sans rêver, une protection éclairée, mais pas un retour qui signifierait la fin de l'entité archiépiscopale telle qu'elle est aujourd'hui, et donc à terme une dédifférentiation assortie d'une fusion avec le Diocèse de Chersonèse. Ce que craignent d'ailleurs des fidèles de l'Archevêché qui ne sont pas anti-moscovites. Il est nécessaire qu'ils soient rassurés.

Cela permettrait par ailleurs aux "anti-moscou" purs et durs de conserver leur "liberté" et aux convertis de ne pas "se déménager intérieurement" vers le monde culturel russe. Il y a déjà le Centre Culturel du Quai Branly et la Cathédrale de la Sainte Trinité qui permet aux russophones de vivre le foi dans leur langue, etc.

Tout cela suppose une forme de relation contractuelle durable avec le Patriarcat de Moscou qui évite les revirements tels que ceux connus au cours de la vie sous la protection du Phanar.
Dans la lettre de Monseigneur Jean de Chariopoulis, il est fait état de la question d'un retour avec conservation des statuts de 1917-1918. C'est là que le "contrat" se joue. Il faut maintenant attendre d'en connaître le contenu et la "puissance" des garanties dont il est fait état.

Comme je l'ai écrit il faut prier pour l'Archevêque Jean de Charioupolis dont on dit le plus grand bien. Ce pourquoi il faut lui faire confiance et la lui manifester. Respecter aussi le silence que présuppose toute orientation décisionnelle, sans quoi il est à craindre que l'Archevêché ne perde son berger avec lui. Un Archevêque n'est pas infini et ne doit pas tout supporter. Tout cela ne doit pas non plus trop durer; Mgr Jean l'a bien saisi. La réunion annoncée pour le 11 mai prochain est de ce point de vue là une bonne nouvelle.

Je vous souhaite de tout cœur un retour rapide à la paix en comprenant votre attachement à votre Archevêque: il est totalement légitime et justifié. Je suis heureux de constater d'ailleurs cet attachement, cette affection même.

Avec mes amitiés.

Didier Veillat
22. justine le 03/05/2019 20:06
Au "fidèle de France" (qu'on pourrait facilement soupconner etre un "avatar" d'un pseudonyme précédent); post 14: Affirmer que le Patriarcat de Moscou aurait "financé" des Eglises locales pour faire échouer le pseudo-concile de Crète vous identifie comme quelqu'un atteint de la maladie fanariote du mensonge perpetuel. Quand on connait toute la préhistoire de ce pseudo-concile, on sait qu'il n'y avait aucun besoin de payer qui que ce soit pour le décourager à participer à cette énormité de la tromperie fanariote. C'est plutot le contraire qui se passa: bien des Eglises locales furent soumises à de formidables pressions par le Fanar et ses "sponsors" occidentaux pour les empecher de se retirer eux aussi!
23. Fidèle de France le 03/05/2019 20:13
Le Christ est ressuscité!

Il semble que mon précédent message soit passé à la trappe... je faisais entre autre référence à un article vu sur orthodoxie.com, ( https://orthodoxie.com/comment-le-patriarcat-de-moscou-pietine-les-canons-de-leglise-et-sape-lunite-orthodoxe-en-coree/) expliquant très clairement ce qui s'est passé en Corée, ce qui se vérifie lorsqu'on dans la région, voyage, c'est mon cas, et qui peut faire penser à ce qui s'est passé en France, cathédrale de Nice, argent et diplomatie pour le quai Branly...
À ceux qui m'ont répondu ici, merci de lire attentivement lorsque j'écris, je ne dis pas de mal de Mgr Jean, qui est au centre de pressions, mais sans pouvoir en dire plus, je m'exprime avec certaines connaissances, et je redis que, si l'on ne doit pas critiquer Mgr Jean, je ne vois pas en quoi nous devrions critiquer le Patriarche Bartholomée, qui vit dans une situation très difficile, cerné par les pouvoirs politiques turcs, russes et autres... et qui maintient, quoiqu’on en dise ici et ailleurs, les canons.
Le Patriarche n'est pas fou ni inconscient, la décision du 28 novembre n'a pas été prise instantanément et de manière impulsive, mais car il y a eu probablement des négociations avec Moscou antérieures à cette date, et cela explique certains comportements et prises de position de certains clercs dans certaines paroisses de l'Archevêché, et des pressions pour faire voter les paroissiens dans un certain sens... Nombre de fidèles et clercs de l'Archevêché ressentent un malaise depuis plus de six mois...
Le vœux pieux de garder l'unité est tout à fait normal et compréhensible, la seule solution pour cela était d'accepter de rejoindre la Métropole. Si la solution Moscou est retenue, ce qui sera probablement le cas, des paroisses et monastères rejoindront la Métropole, de toute manière, et c'est probablement déjà fait pour certaines et pour au moins un monastère...
24. Didier Veillat le 04/05/2019 18:49
Décidément, rien ne tourne plus rond dans le monde de l'Orthodoxie. Il y aura probablement deux cathédrales sous la juridiction de Moscou à Paris.
Il semblerait que Séoul soit touchée aussi. Intéressant et inquiétant.

Lire l'entretien avec le métropolite Ambroise de Corée (Patriarcat oecuménique):
https://orthodoxie.com/comment-le-patriarcat-de-moscou-pietine-les-canons-de-leglise-et-sape-lunite-orthodoxe-en-coree/

Une autre voie que Moscou ou Constantinople n'est peut-être pas si insensée pour l'Europe occidentale si l'on tient compte des propos du métropolite Ambroise de Corée à propos de certains agissements moscovites dans son pays.

Didier Veillat
25. Didier Veillat le 04/05/2019 20:15
@ Fidèle de France
Monsieur, nous avons lu le même article et eu les mêmes réflexes; se méfier. Je pense que notre méfiance est légitime.
Concernant Mgr Jean de Charioupolis, il est poliment "obligé" par son ministère; je le crois fort courageux d'assumer cette obligation pastorale en faisant fi des critiques. Ce pourquoi il est surtout important que le "contrat" avec Moscou soit doté de garanties en béton... dans l'idéal. Parce qu'en réalité, le "retour" à l'église-mère est un retour aux forceps rétrogrades pour ce qui est des arguments historiques réels. Sans quoi il aurait déjà eu lieu. Au fond, l'action du Phanar sert Moscou.
Quoiqu'il en soit, l'histoire de Corée est édifiante. Comme Mgr Ambroise de Corée est du Patriarcat de Constantinople, on arguera que le Phanar ment toujours. Le débat sera clôt.
Mais Moscou dit-elle toujours la vérité? C'est la question pour laquelle Mgr Jean va devoir négocier fermement, mais dans la mesure de ses moyens. Après avoir été malmené par Mgr Bartholomée cet automne, aucune prière ne sera de trop pour lui quand Mgr Cyrille lui expliquera ses obligations...
Je rappelle donc encore et encore la nécessité des prières des membres de l'Archevêché pour leur bien aimé Exarque.
Merci de votre lecture.
Didier Veillat
26. Daniel le 05/05/2019 15:17
@ Fidèle de France (23)

Pourriez-vous être explicite et dire quel monastère a rejoint la métropole grecque?
27. diacre philippe.j.Herbillon-Moubayed le 05/05/2019 16:16
Quelles que soient les decisions statutaires à prendre( qui ne contraindrons aucune individualité ou communauté in fine),les membres du conseil diocesain devraient se garder d''exposer leur desaccord( qui n''est pas incongru),avant la reunion pastorade
28. Marie Genko le 05/05/2019 17:25
Didier Veillat vos Messages 21, 24 et 25

Cher Monsieur,

Tout d'abord merci pour les gentilles paroles de votre message 21 que je cite ci-dessous

"Respecter aussi le silence que présuppose toute orientation décisionnelle, sans quoi il est à craindre que l'Archevêché ne perde son berger avec lui. Un Archevêque n'est pas infini et ne doit pas tout supporter. "

Pour revenir à vos messages 24 et 25 je me suis donné la peine d'ouvrir le lien sur l'entretien avec le métropolite Ambroise de Corée (Patriarcat œcuménique)

Tout ce litige entre Moscou et Constantinople a pour racine en premier lieu, l'interprétation différentes que font ces deux patriarcats des décisions du concile de Calcédoine et la seconde cause en est la chute de l'empire russe.

1/Pour Constantinople, seul le Patriarcat œcuménique a le droit de créer des églises dans des pays en dehors des territoires canoniques orthodoxes, ce qui rejoint une compréhension quasi Romaine du pouvoir du Patriarche œcuménique, non plus, primus inter pares ( premier parmi les égaux), mais plutôt (premier sans égal ) c'est à dire ayant des prérogatives quasi papales, dont ne pourraient se réclamer les autres patriarcats !

2/ Avant sa chute en 1917, l'empire russe avait créé des diocèses à l'étranger.
Certains de ces diocèses privés de communication avec leur église mère, décimée par les communistes, ont périclité ou disparu.
A présent le Patriarcat de Russie trouve normal de reprendre son travail missionnaire.
Cela ne fait pas du tout l'affaire de Constantinople, qui s'est implanté sur ces nouveaux territoires à la faveur du martyr de l'Eglise de Russie.

Je fais remarquer au passage, qu'en Estonie, le Patriarche de Constantinople n'a pas hésité un instant à créer une église parallèle à l'Eglise russe!
Eglise russe pourtant présente depuis plus de trois cents ans sur ces lieux.
Plus récemment nous avons l'exemple de l'Eglise d'Ukraine :
En reconnaissant deux entités schismatiques, et en les transformant en métropole soumise à Constantinople, nous ne pouvons pas dire qu'une solution irénique ait été mise en place.
Nous savons tous que la métropole autonome et canonique d'Ukraine, conduite par Mgr Onufre, est soumise à une véritable persécution de la part du gouvernement de Petro Poroshenko.
Et nous pouvons présumer qu'il n'y a aucune raison pour que cet état de choses rentre dans l'ordre sous la présidence de Vladimir Zelensky.

Nous n'avons pas à juger les personnes, mais nous pouvons constater les actes et leurs conséquences.

Je veux simplement rappeler deux choses ici:

1/L'Eglise russe à l'étranger autrefois appelée Eglise Orthodoxe russe Hors Frontières, est depuis 2007 revenue dans le giron de son Eglise mère l'Eglise de Russie. Elle a gardé sa spécificité et elle jouit d'une véritable indépendance sous l'autorité du Patriarche Cyrille de Moscou.

2/Si l'archevêché n'a pas trouvé de refuge canonique, avant le jour fatal du rappel à Dieu de Mrg Jean de Chariopoulis, l'archevêché disparaîtra pour toujours.

Pour moi, dont les parents étaient partie prenante dans la survie de ce diocèse de l'Eglise russe, et cela depuis 1920, pour moi, il serait une véritable traîtrise de lasser cette structure disparaître et se dissoudre.

Combien de fidèles ont été baptisés, enseignés, mariés et aussi enterrés par ces nombreux prêtres venue de Russie et par leurs enfants, prêtres à leur tour!
Il me semble que la plus élémentaire des reconnaissances serait de vouloir conserver le bien précieux dont nous sommes aujourd'hui les dépositaires.

Je pense que le Seigneur ne restera pas sourd à nos prières, et qu'Il nous conservera Monseigneur Jean de Chariopoulis encore de longues années

Et je veux aussi faire confiance à la sagesse de tous les prêtres attachés à la survie de notre archevêché.
Que Dieu bénisse, les Prêtres de notre archevêché, et qu'Il leur inspire les décisions salutaires.

Avec toute mon amitié en Christ.

Marie
29. Vladimir G: Église russe en Corée le 05/05/2019 19:17
XB!

Ne mélangeons pas tout: l'Église russe est présente en Corée depuis le XIXe siècle et revient après l'éclipse bolchévique dont Constantinople a profité pour implantée sa juridiction parallèle.

L'histoire de l'orthodoxie en Corée a commencé par l'institution d'une mission spirituelle Russe (décret du Synode des 2-4 juillet 1897) pour desservir les 120 employés russes et 30 Coréens orthodoxes dénombrés à Séoul. Le 17 avril 1903 avait lieu la consécration solennelle de l'église St Nicolas au centre de Séoul. En 1917 il y avait 5 autres paroisses en Corée. Toutes celles du Nord ont été fermées après la prise de pouvoir par le communistes en 1945 l'administration soviétique a la mission orthodoxe russe en 1949.

Dans le même temps, un aumônier grec est arrivé avec les troupes US et a entrepris de fonder une juridiction sous l'omophore de Constantinople en récupérant les paroisses orthodoxes subsistantes en 1955; une métropole était fondée en 2004...

L'Église russe reconstitua sa juridiction en Corée à partir des année 2000 en intégrant plusieurs étudiants coréens dans l'Académie de théologie et le séminaire de Moscou; deux ont été ordonnés en 2006 pour servir en Corée, deux autres en août 2018 et cinq autres poursuivent leurs études au séminaire de Khabarovsk. L'Église de la Trinité a été consacrée à Pyongyang (Corée du Nord). La demande de construire une église sur l'ancien emplacement de la Mission diplomatique russe à Séoul a été refusée mais une paroisse fonctionne dans les locaux de l'ambassade russe. La fondation du diocèse de Corée a été décidée par le Synode de l'Église russe le 26 février 2019 pour faire suite à la Mission russe avant la guerre; elle couvre les états du Nord et du Sud et compte deux paroisses, à Pyongyang et Séoul. Il y a aussi une mission de l'EORE composée de trois communautés.

Source:
https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%9F%D1%80%D0%B0%D0%B2%D0%BE%D1%81%D0%BB%D0%B0%D0%B2%D0%B8%D0%B5_%D0%B2_%D0%9A%D0%9D%D0%94%D0%A0
30. justine le 05/05/2019 20:46
Au post 23: L'interview du métropolite fanariote Ambroise de Corée publie sur orthodoxie.com était une honte et les responsables du site l'ont aussitot enlevée.

Plutot que de nuire au Patriarcat de Moscou, cet élaborat a montré une fois de plus l'esprit antichrétien et antiapostolique des Fanariotes lesquels avec leurs fondations par toute la terre ne visent aucunement l'évangelisation du monde, mais la conquete de territoires sous leur juridiction et la consolidation de leur réseau d'influences géopolitiques. D'où leur haine contre les autres Eglises orthodoxes actives dans diverses contrées du monde. S'ils avaient l'esprit des Apotres, ces activités devraient les réjouir plutot! Mais ils n'y voient que de la "concurrence".....
31. justine le 05/05/2019 21:17
A Didier post 25: Les Fanariotes, voyant que l'entreprise d'imposer a l'Orthodoxie un pape de leur cru ne prend pas aupres de Eglises locales, essayent de gagner ces dernieres en tapant sur Moscou et de devier ainsi l'attention du probleme central, lequel n'est pas un affrontement entre Moscou et Constantinople, mais la derive ecumeniste-papiste du patriarche Bartholome. Pour cela vous avez tort de vous laisser impressionner par les calomnies du metropolite Ambroise, quand on sait que ce qu'il reproche a Moscou, le Fanar l'a fait de multiples fois de par le monde. Voyons un peu l'Amerique: qui donc a cree la-bas la premiere juridiction orthodoxe parallele quand il y avait deja celle, bien plus ancienne et veritablement hierapostolique, de l'Eglise Russe qui y fonda l'Eglise Orthodoxe indigene d'Alaska et de Californie? Le Fanar! Et cette juridiction parallele n'àvait aucun but hierapostolique, mais uniquement ethnique grec. Qui a essaye a tous les niveaux d'exploiter les malheurs des Eglises Orthodoxes sous la persecution communiste, notamment aussi en creant des juridictions paralleles parmi les refugies ("Roumains libres", "Serbes libres", "Eglise Apostolique d'Estonie", l'Exarcat" d' Europe Occidentale etc.). Si ces creations avaient vraiment eu pour but d'aider les Orthodoxes refugies pendant la persecution, le Fanar aurait des la fin de celle-ci restitué ces juridictions a leurs Eglises-meres. Or, il ne l'a pas fait, et dans le cas de l'Exarcat il a meme fait l'exacte contraire, decidant de l'incorporer dans ses propres metropoles.... Donc M. Ambroise dit beaucoup de choses, pas necessairement vraies, mais il en passe bien d'autres sous silence. Qu'est-ce qu'il y a la d'edifiant, dites-moi?
32. Didier Veillat le 05/05/2019 21:27
@ Marie Genko

Très chère Madame Genko,
Je suis content de vous lire.
Je comprends très bien ce que vous décrivez et j'y souscris par compréhension tout en y adjoignant la prudence. Cette dernière est issue des question politiques qui précipitent l'Orthodoxie sur les terres inconnues du monde moderne post XXème siècle. Tout a changé...
Après quoi, je souhaite à Mgr Jean toutes les meilleures grâces possibles dans une entreprise qui n'est pas la sienne. Mon inquiétude est là, parce que je pense que Moscou aujourd'hui est passé par le double filtre de l'accord obligé avec le pouvoir soviétique et le martyre des croyants. Je ne pense pas que tout cela se soit organisé aujourd'hui en un système patriarcal limpide et transparent canoniquement. Il n'y a par ailleurs rien à reconquérir, missionairement parlant. Politiquement, oui.
Ce pourquoi je précise comprendre le besoin de protection de l'Archevêché par Moscou, puisque sans alternative. Quant aux garanties, je serais très surpris de leur validité sur le long terme. Il faudra, à mon avis, que l'Archevêché reste en "paix armée" avec le Patriarcat. Ce n'est pas une histoire de fidèles, lesquels sont de vrais chrétiens, mais une histoire territoriale. D'où la question Coréenne qui émerge avec surprise dans ce contexte...
Concernant l'Eglise russe hors frontières, elle n'existe plus, tout comme l'Archevêché "Daru" sur le papier...
Il y a beaucoup d'indicateurs qui méritent l'attention et le discernement, pas un simple retour idéal à une église-mère dont on aurait été séparé et qui serait restée exactement la même... une photographie en noir et blanc.
Je ne prophétise rien, je ne sais rien mais j'essaie de clarifier, d'élaguer la forêt de l'histoire récente. Ce pourquoi je ne vois que la prière pour Mgr Jean et le maintien d'un Archevêché serein au long cours terrestre. Si Moscou est la seule voie, c'est à dire la voie obligée, il faudra passer par ce chemin, mais le silence souverain de Mgr Jean sera bien entamé.
Je vous remercie de m'avoir répondu bien longuement; sachez que je ne suis pas en désaccord avec les arguments solides dont vous faites état, d'autant moins que vous défendez l’honnêteté et l'espérance.
Je vous souhaite une excellente soirée. Avec toutes mes amitiés.
Didier Veillat
33. Didier Veillat le 06/05/2019 07:14
@ Mme Justine,

Chère Madame,
Je tente de répondre un peu longuement à votre question tant me paraissent intriquées les faits dans leur réalité brute historique.

- Les patriarcats du Moyen-Orient sont plus que mal en point. Ils existent presque par ouï-dire tant ils sont affaiblis.
- les petits patriarcats d'Europe centrale sont issus pour la plupart d'une autocéphalie accordée par Constantinople au cours de l'ère soviétique. S'agissait-il, à l'époque de la manifestation d'une hégémonie phanariote. Je ne suis pas convaincu parce qu'il s'agit justement d'autocéphalie, et non d'omophore: ces nouveaux patriarcats ne sont pas "à Constantinople". Entre 1917 et Yalta, les accords d'autocéphalie par Constantinople sont préventifs. Le grand-frère russe n'est pas un abîme de protection fraternel.
- Puis viennent les accords de Yalta et leurs conséquences; manifestation d'un nouvel impérialisme russe à l'est, accord subjectif entre communisme et hégémonie territoriale; certes, on dira que c'est idéologique ("prolétaires de tous les pays, etc..."), mais c'est une façade; au sein du pouvoir soviétique personne n'y croit un seul instant. Le peuple moins encore. C'est dans ce contexte que vit alors l'Orthodoxie Russe, entre compromis inévitables, martyre et compromissions. (Même si aujourd'hui on n'en retient que le martyre, autant par respect réel que par utilité argumentaire. Cela dépend du contexte et des interlocuteurs...).

La situation aujourd'hui est simple:
Une guerre fratricide entre un patriarcat en voie de déliquescence, Constantinople, et un patriarcat en voie de reconquête à la suite de l'Etat: Moscou. J'écris "à la suite de l'état" parce que la Cathédrale de la Sainte Trinité a été financée par l'Etat russe et que le centre culturel auquel elle est physiquement rattachée a un statut diplomatique (un peu comme les ambassades du Vatican...). Je ne sache pourtant pas que l'état français ait des vues hégémoniques et des velléités d'accaparer le quai Branly.

L'histoire racontée par Mgr Ambroise de Corée est, même si elle était en partie volontairement fantasmée (ce que je crois possible au point où en sont les choses), édifiante quant à une volonté de Moscou de se réinstaller où elle le peut et contre vents et marées par dessus la morbide histoire du XXème siècle, comme si elle n'avait pas eu lieu et comme si la Patriarcat de Moscou n'avait pas fait partie de la chaîne de causalités de ce malheureux siècle. C'est même de ce point de vue étonnant pour un observateur extérieur (le gommage psychologique nécessaire à la prolongation d'une histoire). Ce n'est pour le coup absolument pas une question orthodoxe, non plus que la destruction de l'Archevêché Daru par le Phanar, une autre histoire édifiante.
Que font les gens comme moi là dedans? Je me le demande parfois, si ce n'est que je défends une orthodoxie dégagée de cette noirceur historique. Et j'en profite ici pour répéter que je ne suis pas anti-russe, à cause du martyrologue. Mais l'Histoire est lente, surtout quand elle doit surmonter la catastrophe des "Terres de Sang" d'Europe. Il faut préserver cette lenteur au lieu de précipiter les orthodoxes dans des choix arbitraires binaires.

Certes, et comme l'écrit M. Vladimir G., l'Eglise russe est présente en Corée au XIXème siècle. Certes, Constantinople a récupéré la minuscule entité en 1955. A quoi correspond 1955? Le fait central en 1955 est que depuis deux ans, soutenue par la Chine et la Russie soviétique, la Corée du Nord est devenue une dictature communiste et que là est l'origine historique de la protection de Constantinople. Je ne pense pas que le Patriarcat de Moscou fût à cette époque là légitime pour "gouverner" l'Eglise orthodoxe en Corée. Il est important de le rappeler.
Quelques années après la chute de l'Empire soviétique, c'était il y a une trentaine d'années, c'est à dire "avant-hier", il est demandé à tous ceux qui sont passés sous la protection de Constantinople de revenir à Moscou vite fait. Il est d'autre part considéré officiellement que l'Eglise Russe est indépendante de l'Etat Russe et qu'il faut croire à un nouveau dialogue innocent avec un Patriarcat de Moscou "épuré", lavé de l'ère soviétique et libre de l'Etat russe, lequel n'entretient plus aucun rapport avec son passé politique du XXème siècle (où l'on déifie encore Staline...).
Entre Constantinople qui détruit l'Archevêché de "Daru" et Moscou qui a construit SA Cathédrale à Paris, il est donné de choisir; entre ces deux entités pures et innocentes de tout péché. C'est une double plaisanterie.

Dans ce contexte de politique délétère, il me semble sage de ne pas donner quitus au plus offrant. De ne pas faire de la guerre entre Moscou et Constantinople une opposition entre le bien et le mal, quelque chose de manichéen qui ne serait pas issu du trouble et opaque XXème siècle; plus même, d'une prolongation active de cette opacité au XXIème siècle naissant. De ce point de vue, l'action du Phanar en Ukraine, comme celle de Moscou en Corée, sont toutes deux édifiantes: elles nous édifient de l'opacité des actions menées par ces patriarcats aujourd'hui. Le contraire serait de l'ordre de l'innocence naïve, de l'aveuglement ou du militantisme.

Ce pourquoi je reste dubitativement orienté vers une autre voie que cette alternative douteuse quant à l'Orthodoxie ici-bas. Je sais aussi que cette vue des choses n'obtiendra rien, donc sans illusion aucune.

Je vous remercie de votre lecture et vous souhaite une bonne journée
34. Didier Veillat le 06/05/2019 09:39
@ Mme Justine:
L'article est toujours en ligne, je viens d'y accéder par le lien que j'ai conservé:
https://orthodoxie.com/comment-le-patriarcat-de-moscou-pietine-les-canons-de-leglise-et-sape-lunite-orthodoxe-en-coree/
Bonne journée, à nouveau!
35. justine le 06/05/2019 13:32
A Didier ( de grace, cessez de m'appeler "Madame", je trouve cela absolument ridicule entre chretiens orthodoxes!): Justement je disais au post 31 que le coeur du probleme n'est pas une confrontation Moscou-Constantinople, mais l'attaque du papisme/secularisme fanariote contre l'Eglise Orthodoxe dans son ensemble et son essence.

En ce qui concerne vos remarques au sujet des "petits patriarcats d'Europe centrale", ce n'est pas de ceux-la que je parlais, mais des juridictions paralleles que le Fanar a cree en Occident avec des groupes de refugies de ces pays sous le joug communiste, tels que celle des "Roumains libres", des Serbes libres" etc.
36. Didier Veillat (qui fait des efforts) le 06/05/2019 18:12
@ Justine

Je suis désolé si mes appellations (Madame, Monsieur) vous choquent, il s'agit là d'un "résidu" éducatif dont on m'a déjà fait le reproche dans l'orthodoxie; un prêtre me reprochait chaque week-end de tutoyer Dieu et de le vouvoyer lui. Il avait raison, bien sûr, mais cela a duré plus de dix ans et bien des efforts avant que j'arrive à faire le pas! Une certaine vieille habitude nobiliaire ouvrière dont nous étions fiers parce qu'elle était l'honneur de notre père orphelin. Une bonne "névrose" de sa part. Je vais faire des efforts afin de ne pas vous gêner.

Je vous suis sur les "Roumains libres", les "Serbes libres", etc. Cela fait partie des évanescences idéologiques de Constantinople.

Mes souhaits: la fin de la guerre froide (il y faut du temps et de la patience) et, avant mon départ sous les vrais cieux, une tranquillisation quant à l'avenir; pour mes petits enfants orthodoxes à demi-syriens et leurs autres grands parents qui ne revivront jamais en Syrie, qui ne retrouveront jamais leur paroisse, et qui attendent courageusement la paix depuis Dubaï ou le Liban. Tout cela à cause d'une politique occidentale sans discernement (il faut admettre que nous sommes gouvernés par des gens incultes qui ne connaissent ni l'histoire, ni l'art, ni la littérature, ni la science; seuls les nombres et les calculs! Comme si l'être humain se mesurait au double décimètre, cet objet si utile à l'école primaire...). Il faut sortir l'Orthodoxie des langes de la politique. Le mal qui a été fait au Moyen-Orient chrétien est irréparable. J'ai vu des syriens pleurer toutes les larmes possibles face au désastre qui leur a été fait. Je fais partie de ceux qui ont compris l'intervention russe sur place dès son début. L'Histoire donnera raison à la Russie, même si ce n'est pas parfait, baigne dans des compromis (une condition terrestre) et n'est pas sans arrière-pensée (une autre condition terrestre). Sans eux, c'était l'islamisme d'état.

Bonne soirée à vous!

Didier V (début de l'effort dans ce sens).
37. Marie Genko le 06/05/2019 22:48
Didier Veillat Messages 32 et 33

Justine a raison, il est un peu ridicule entre chrétiens orthodoxes de s'envoyer des Monsieur et des Madames aussi longs que des bras...
Donc malgré mes cheveux blancs, je serai contente que vous m'appeliez Marie, et permettez moi de m'adresser à vous en tant que Didier, ce sera plus simple et plus fraternel.

En lisant vos messages, je sens chez vous une profonde méfiance envers le Patriarcat de Moscou. comme si cette Eglise était un véritable vecteur de la politique de la Fédération de Russie.
Pourtant je suis assez bien placée pour vous dire que bien des croyants orthodoxes russes se plaignent que l'Etat ne fait pas grand chose pour soutenir les valeurs chrétiennes en Russie.
Cela doit vous sembler étonnant, mais je peux vous assurer que les avortements sont tout à fait légaux et même les mères porteuses n'ont pas de problème en Russie ...A la grande tristesse des Orthodoxes,
L'Eglise est bien séparée de l'Etat.
Le président Poutine se déclare croyant orthodoxe et il semble persuadé que l'Orthodoxie peut assainir l'âme et les mœurs des Russes.
Donc il accorde un relatif soutien à l'Eglise.
Mais je m'empresse d'ajouter que les Musulmans et les Juifs bénéficient aussi de la protection de l'Etat

Au grand scandale des Occidentaux, le président Poutine n'autorise pas les Gay pride dans son pays, et il donne l'exemple en se rendant ostensiblement aux offices de Noël et de Pâques.

Comme 75 années de communisme ont totalement détruit les lieux de cultes des facilités font été accordées pour encourager les restaurations de ce magnifique patrimoine.

En ce qui concerne l'église de Branly, le Patriarche Alexis, de bienheureuse mémoire, avait demandé et obtenu du président Sarkozy la permission de construire une église à l'intention du diocèse de Chersonèse, pour la bonne raison que les fidèles de Russie étaient réduits, avec leur évêque, à prier dans un ancien garage, puisque le diocèse darusien dépendait de Constantinople.

Le centre Cultuel et Culturel du quai Branly a une grande utilité en ces temps de russophobie intensive.
Les parisiens peuvent y participer à des Liturgies en Français chaque samedi.
Et ce centre est doté d'une belle salle de spectacles ou, les mêmes parisiens peuvent écouter d'excellents musiciens et se rendre compte que les Russes ne sont pas les monstres que décrit la presse occidentale ... !

La mission de l'Eglise a de tous temps été d'annoncer la Parole du Christ.
Pourquoi cette évangélisation devrait-elle être faite exclusivement par un patriarcat plutôt qu'un autre?
Comme le dit si justement Justine dans son message 30 , je la cite :

"S'ils avaient l'esprit des Apotres, ces activités devraient les réjouir plutôt!"

Les prêtres de l'Eglise Russe, sont le plus souvent des gens qui irradient une profonde Bonté, et c'est cette Bonté qui attirent vers eux les âmes. Il n'y a rien de politique en cela.
Il y a juste l'amour pour autrui qui devrait être le propre de tout chrétien.
Enfin lorsque vous dites que l'Eglise russe à l'Etranger n'existe plus, je peux vous assurer qu'il n'en est rien. Le métropolite Hilarion de New York révoque les évêques en Europe occidentale, s'il le juge nécessaire, et Moscou n'intervient pas.
Mon mari est paroissien dans la paroisse de cette entité ecclésiale qui se trouve à Meudon près de Paris et chaque dimanche nous assistons à la Liturgie qui y est célébrée par l'Evêque Michel Donskov qui était auparavant responsable de l'Eglise de Genève.
A Londres, l'Eglise russe à l'Etranger possède une grande paroisse florissante,.
De même en Allemagne, en Belgique, en Australie, aux USA et en Amérique du Sud !
Donc pour cette entité ecclésiale se porte plutôt bien!

Avec toute mon amitié. En christ Marie
38. jean le 07/05/2019 07:44

je suis étonné , mais je fais peut être erreur , de ne pas voir sur le site la réponse des Pères du Mt Athos au sujet de l'autocéphalie en Ukraine .....


LE PATRIARCHE BARTHOLOMÉE NE RESPECTE PAS LES CANONS SACRÉS" : 12 STARTSY ATHONITES S'ADRESSENT À LA SAINTE COMMUNAUTÉ POUR DÉFENDRE L'ÉGLISE CANONIQUE UKRAINIENNE

https://orthodoxologie.blogspot.com/2019/05/le-patriarche-bartholomee-ne-respecte.html
39. Didier Veillat (qui fait des efforts) le 07/05/2019 10:17
@ Marie Genko
Chère Marie,
Comme vous pouvez le lire, je fais effort en édulcorant le titre de Madame. Comme je l'ai écrit à Justine, un vieux fond éducatif très français...

Quand j'étais jeune, j'avais conçu une certaine affection littéraire pour Virgil Gheorghiu, auteur aujourd'hui oublié sauf peut-être pour son roman le plus célèbre "la 25ème heure". Dans un autre roman, il y parle de l'Eglise Roumaine de son enfance et y distingue, non sans amertume, deux formes du clergé: les crosses d'or et les crosses de bois. Je suis plutôt en phase avec cette impression; nous allons de temps en temps dans une paroisse francophone lyonnaise de la Métropole grecque. Le prêtre y est très bon, plein de gentillesse lumineuse et d'une profondeur intellectuelle et spirituelle incontestable. Il sait ma position quant au Patriarcat de Constantinople et il ne me rejette aucunement. Je vous donne cet exemple parce qu'il reflète bien ce qu'écrit Virgil Gheorghiu, à savoir que je ne dénigre jamais le clergé de terrain, toujours en service, humble la plupart du temps, bon pour les fidèles dont il a la charge. Je ne doute pas un seul instant que, comme vous l'écrivez très justement, "Les prêtres de l'Eglise Russe sont le plus souvent des gens qui irradient une profonde Bonté". J'ai rencontré des prêtres de bien des juridictions portant cette grâce. Comme je l'écris toujours, je ne suis absolument pas anti-russe, justement parce que je sais que cette bonté cardinale est au creux des paroisses russes, que sans elle, elles n'existeraient pas. C'est vrai aussi pour de nombreux prêtres relevant de Constantinople. Et donc, en effet, l'ecclésialité réelle, évangélique et conciliaire, ne se joue pas ailleurs que dans les paroisses. C'est la vraie localité de l'Eglise, sa réalité vivante pour le chrétien.

Vous écrivez bien à propos: "La mission de l'Eglise a de tous temps été d'annoncer la Parole du Christ.
Pourquoi cette évangélisation devrait-elle être faite exclusivement par un patriarcat plutôt qu'un autre?
Comme le dit si justement Justine dans son message 30 , je la cite : "S'ils avaient l'esprit des Apôtres, ces activités devraient les réjouir plutôt!"
Je suis tout à fait d'accord avec ces paroles. Elles justifient pleinement ma méfiance quant au versant politique du Patriarcat de Moscou. Ce versant existe. Comment pourrait-il en être autrement compte tenu de la taille d'une telle entité? Tous les systèmes massifs sont destinés à une politique, par nature. Je ne suis pas sûr que tout cela soit bon pour l'Orthodoxie en Russie...

Pour résumer la sensation que j'ai des choses: je suis, depuis mon petit village, en fraternité chrétienne orthodoxe avec le villageois de Russie. Si un jour je vais en Russie, je ferai la même chose que celle que j'ai faite la première fois où je me suis rendu en Grèce: je passerai une semaine dans un village, j'irai dans la paroisse muni de mes traductions, et en partant, j'embrasserai les frères et sœurs orthodoxes que j'y aurai rencontré, essentiellement ceux qui ne m'auront pas demandé un justificatif de la juridiction à laquelle j'appartiens malgré moi.

La guerre inter-patriarcale actuelle montre le fossé qui sépare les "crosses d'or" et les "crosses de bois". Ce pourquoi, je suis en effet très méfiant des hautes sphères de l'Eglise en général. Je sais que la situation actuelle vient de questions politiques qui devraient être absentes de toute vie en Eglise. Or, que faisait le Patriarche de Russie actuel à l'Epoque où il était Métropolite? Quelles étaient ses relations avec les comités d'élection de M. Poutine? (Notez que M. Poutine ne plait pas à l'occident, mais qu'il fait "son boulot" de Président de la Russie et qu'on ne saurait trop lui reprocher. La Russie a le président dont elle a besoin actuellement. Il faut être assis dans son fauteuil d'européen bien nourri et en sécurité pour ne pas le saisir). Le Patriarche Cyrille entretien des liens d'amitié et d'intérêt mutuel avec le président russe. Il a soutenu son élection en 2012, etc. C'est son droit le plus strict. Cela ne signifie pas que les deux hommes soient d'ailleurs en accord sur tout. Il est par contre certain qu'ils constituent en partie les dernières émanations du monde soviétique (mais pas stalinien, ils sont trop jeunes et il faut être juste).

Cependant, je reste convaincu qu'il faut attendre encore au moins une bonne génération pour que la Russie soit débarrassée de ses réflexes post-soviétiques, que ce soit au niveau de l'état ou du Patriarcat, lesquels sont encore des héritiers. Dans cette période de transition probablement nécessaire, on ne peut donner un blanc seing aux chefs.

Alors, pour un fils de converti en Europe occidentale, vous comprenez que, même si je considère les orthodoxes russes ou non comme mes frères en Christ, pour ce qui est des clé terrestres de la maison, je continue à préserver ma modeste "propriété". Et comme je ne crois aucunement aux structures massives, c'est à dire aux patriarcats de même acabit, j'espère la vie locale en Eglise conciliaire. L'avenir "écologique", communautairement équilibré si l'on préfère, de l'Eglise est nécessairement local et conciliaire, sans quoi on s'achemine vers ce qui se produit actuellement en Ukraine, mais à une plus grande échelle. Pour tenir face au monde qui vient (je ne suis guère optimiste), seule une Eglise Orthodoxe localement atomisée et conciliairement universelle sera de taille. Même en Russie à mon avis.

Je vous souhaite la meilleure journée possible. Avec mes amitiés.

Didier
40. Vladimir G: "LE PATRIARCHE BARTHOLOMÉE NE RESPECTE PAS LES CANONS" (12 startsy athonites) le 07/05/2019 11:44
Bien cher Jean (38)

Excellente remarque! Mais cette adresse ne parlant pas de Daru, sujet de ce fil, je l'ai placée plus à sa place sur https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-patriarche-Bartholomee-refuse-de-debattre-de-la-question-ukrainienne-avec-l-ensemble-des-Eglises-orthodoxes_a5657.html?com#last_comment
41. justine le 07/05/2019 13:41
Merci à Didier de faire un effort. Cela sera en meme temps une ascèse spirituelle! Le dernier mot en Syrie n'a pas été dit. Il y en a qui travaillent pour la rebatir, avec une place pour les chrétiens, si ces derniers eux aussi s'engagent dans l'oeuvre, pour la Foi Orthodoxe, pour le salut de leur patrie. Dieu ne méprise pas les prières ferventes et les labeurs sincères.
42. Marie Genko le 07/05/2019 22:26
Cher Didier,

Vous avez parfaitement raison il y a d'excellents prêtres dans toutes les juridictions orthodoxes.
J'ai parlé des Russes, parce que je les connais, mais cette vérité est certainement valables pour un grand nombre d'entre eux.

Vous parlez des liens entre le pouvoir et l'Eglise orthodoxe, et vous semblez persuadé que le Patriarche et le Président de la Russie marchent main dans la mains et poursuivent une politique que vous jugez expansionniste ? ou même agressive ?

Permettez moi de vous dire que nous devons tous être extrêmement prudents pour ne pas dire humbles lorsque nous émettons des jugement sur ce que nous ne connaissons pas.

Même moi, qui ai beaucoup voyagé en Russie, et qui ai un fils qui y demeure depuis plusieurs années, je me sens incapable d'avoir une véritable compréhension de ce qui se passe dans ce pays.

La Russie est trop grande et trop diverse!

Au Kazakhstan les gens ne fonctionnent pas comme ceux de Novgorod, ni comme ceux de Mourmansk ou de Vladivostok...Je vous assure qu'il est vraiment impossible de généraliser.

La seule chose dont je suis certaine est que chaque Russe garde encore très présent dans sa mémoire les 27 millions de ses compatriotes tombés durant la dernière guerre mondiale.
Vous avez bien lu, j'ai écrit 27 millions de morts !
Chaque famille en Russie a perdu un ou deux êtres chers dans cette terrible guerre!
Seuls les Allemands ont subit proportionnellement des pertes presque analogues et je pense que ces deux peuples du continent européen sont aussi farouchement opposés l'un que l'autre à une WW III suicidaire.
Lorsqu'on est à la tête d'un pays qui couvre 7 fuseaux horaires, ce serait complètement dément de vouloir encore conquérir de nouveaux territoires...
Mais la Russie considère que le monde Russe doit être solidaire, et cela pour des raisons de sécurité bien compréhensibles.
L'Ukraine et la Bielorussie ont été partie intégrante de l'Etat russe depuis plusieurs siècles. On peut même dire que l'Ukraine est le berceau de la Russie actuelle.
Voilà pourquoi cela a été une terrible erreur de la part des Occidentaux d'arracher l'Ukraine à son grand frère naturel, la Russie, car il y a là une situation dramatique qui s'est mise en place depuis 2014.
Et le coup de force contre le président élu, Yanoukovitch, n'a pas fini de faire couler le sang des Ukrainiens...13 mille morts déjà depuis le début du conflit dans le Donbas.

La politique de la Russie, elle montre dans les faits qu'elle soutient un monde multipolaire.
Un monde dans lequel chaque peuple est indépendant et n'a pas à exécuter les ordres de l'un ou l'autre des puissants.
Voilà pour la politique.
Et en ce qui concerne l'Eglise, je ne vois pas en quoi le président Poutine se mêle des affaires de l'église ?
Il protège les croyants, qu'ils soient orthodoxes, musulmans, juifs ou autre religion reconnue par l'Etat.
Et il ne permet pas le blasphème dans les lieux de culte, quels qu'ils soient ...

Je rends Grâce à Dieu que l'Eglise russe ait pu renaître de ses cendres et qu'elle soit en mesure de témoigner avec une nouvelle vigueur l'Orthodoxie en Occident.

Avec toute mon amitié

En Christ Marie
43. Daniel le 08/05/2019 06:25
@ Marie Genko (42)

Vous écrivez : "La Russie est trop grande et trop diverse! Au Kazakhstan les gens ne fonctionnent pas comme ceux de Novgorod, ni comme ceux de Mourmansk ou de Vladivostok..."

Vous a-t-il échappé que le Kazakhstan ne fait pas partie de la Russie? Ou serait-ce encore des vélléités d'invasion?
44. Marie Genko le 08/05/2019 10:02
Cher Daniel,

Vous avez parfaitement raison, je pensais Tatarstan et non Kazakhstan.
Désolée pour le lapsus de mon dernier message, j'étais particulièrement fatiguée hier soir
C'est Kazan que j'ai découverte l'an passé avec sa grande mosquée flambant neuve et les étonnants dragons qui entourent un nouvel édifice au bord du fleuve ! Sans oublier la drôle de construction dédiée à toutes les religions du monde devant laquelle notre guide nous a arrêtés lors de notre voyage vers la presque ile de Sviajsk.
Sviajsk, là même où Ivan IV a construit ses fortifications avant la prise de la ville.
Kazan est haute en couleur, et on peut y découvrir un certain parfum d'orient...
Amitiés

Marie
45. Vladimir G: velléités de division à l'ukraino-estonienne? le 08/05/2019 12:06
Bien cher Daniel (43)

Vous aurez-t-il échappé que l'Église orthodoxe de Kazakhstan fait toujours partie de l'Église russe? Ou serait-ce encore des velléités de division à l'ukraino-estonienne?
46. Didier Veillat (qui fait des efforts) le 08/05/2019 15:24
@ Marie Genko

Chère Marie,

Comme je l'ai écrit, il existe des liens personnels entre M. Poutine et le Patriarche, sans qu'ils soient toujours d'accord pour autant. Je ne pense pas que la Russie soit expansionniste, je constate qu'elle fait en sorte, ou qu'elle essaie, de retrouver son passé glorieux. Elle est à la recherche de son histoire, si l'on préfère. Et comme je le pense, elle fait son "boulot" en tant qu'elle est effectivement un immense pays au passé glorieux, etc. Que cette "recherche du temps perdu" s'organise en recherche d'un avenir glorieux et que tant l'Etat que l'Eglise y ont nécessairement une part active. Il n' y peut-être pas d'alliance contractuelle, mais il y alliance objective. Ceci est une question politique, dont le peuple n'a pas sa part, sinon la sensation d'appartenance.

Le fidèle russe et le clergé paroissial n'ont rien à voir avec cette alliance "naturelle". On ne peut généraliser à cet endroit.
Il ne viendrait non plus à personne l'idée de ne pas reconnaître le sacrifice du peuple russe à la seconde guerre mondiale: pour le militaire, les allemands en face et les mitrailleuses soviétiques dans le dos...

Je pense simplement que le caractère massif du Patriarcat ne peut être que politique par l'étendue homogène de son territoire, en contradiction avec l'hétérogénéité dont vous faites justement état.
Certes l'Ukraine est à l'origine de la Russie, et c'est pourquoi l'action de Constantinople semble tellement inadaptée et inconséquente.

Je ne pense pas que l'Orthodoxie de l'Archevêché de "Daru" puisse entrer dans ce système parce que, politiquement et culturellement, il ne lui correspond plus. Vous écrivez que vous êtes vous-même parfois dubitative quant à la compréhension de ce qui se passe en Russie. Comment un fidèle orthodoxe en France serait-il en mesure alors d'y confier son avenir de chrétien orthodoxe ?

Je souhaite juste (un rêve de ma part) que l'Archevêché soit en adéquation avec son histoire propre et non inféodé à terme à un processus national patriarcalement massif qui lui est devenu étranger. Je défends la position russe quant à l'Ukraine pour les raisons historiques passées mais aussi immédiates que vous évoquez, je défends l'avenir de l'Orthodoxie en Europe pour des raisons de séparation historique d'avec un passé lointain avec la Russie, lointain par la somme des faits historiques qui les sépare, non par la durée. Mais je ne prétends pas avoir absolument raison, j'essaie de comprendre ce qu'un converti de deuxième ou de troisième génération irait chercher si loin à l'est pour justifier et "se saisir" de son orthodoxie.

Que je suis bavard! Veuillez me pardonner ce défaut je vous prie!

Avec mes amitiés sincères.

Didier
47. Didier Veillat (qui fait des efforts) le 08/05/2019 15:37
@ Daniel

"Encore des velléités d'agression?"
Je pense qu'avant toute proposition de dialogue, il faut éviter l'agression; Marie n'a jamais montré de velléités d'agression. On peut signaler une erreur sans pour autant la taxer de velléité à priori. Mauvais réflexe.
Et bon réflexe de la part de Vladimir G... L'expérience. Merci à lui!

Didier V.
48. André G. le 08/05/2019 20:11
@ Didier n° 46
Le Christ est ressuscité!
C'est justement à cause du charactère non-politique de l'église que la paternité spirituelle compte tant dans le fonctionnement de l'Église. Il n'est pas necessaire de voter pour Poutine quand on fait partie d'un diocèse dépendant du patriarcat de Moscou... Ce qui compte, c'est le lien spirituel existant, non pas les rumeurs quelconques d'une liaison trop étroite entre personnes de la vie publique. Il faudrait un regard ecclesial pour les choses de l'église et non pas un regard de politicien ou de scientifique. Alors, nos rêves pour l'Église ne resteront pas des idées fixes et nos prières, nous les apporterons avec un coeur purifié devant l'autel de Dieu.
49. Fidèle de France le 09/05/2019 07:53
@ Daniel 26
Le monastère de Bussy en Othe a obéi au Patriarche Bartholomé, il me semble que l'ensemble de l'Archevêché aurait dû en faire autant... par Obéissance et Humilité, qualités primordiales qui devraient en particulier être celles des clercs et hiérarques... est-ce que vous imaginez un seul instant des clercs et hiérarques du Diocèse de Chersonese agir comme cela se pratique dans l'Archevêché de la rue Daru...???
Le modérateur de ce site pourrait-il faire paraître mon précédent poste, qui a disparu, une nouvelle fois?
Merci
50. Daniel le 09/05/2019 10:52
@ Fidèle de France (49)

Le site du monastère de Notre Dame de TOute Protection indique toujours : "Exarchat du Patriarcat Œcuménique - Archevêché des Eglises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale" Il n'est peut-être pas à jour.
51. Didier Veillat le 09/05/2019 11:06
@ André G

En Vérité Il est ressuscité!

Le problème, outre les amitiés que je ne reproche à personne, est lié à la taille du Patriarcat. Elle implique nécessairement, sociologiquement, la voie politique. Cela n'implique pas de voter ou non pour M. Poutine mais cela implique de faire partie intégrante de la chaîne de causalités de la vie politique en Russie; c'est pour ainsi dire mécanique. C'est vrai pour tous les systèmes massifs dans n'importe quel pays (un peu comme un gros syndicat "indépendant" qui dit ne pas être dans la politique...).
D'autre part, le Patriarcat de Moscou a et aura de plus un plus un poids difforme au regard des autres patriarcats. Ce n'est guère dans l'esprit orthodoxe.
Enfin, et précisément sous cet aspect là, l'Archevêché de la rue Daru n'a pas et n'aura jamais ses entrées dans le compromis naturel, quasi physiologique, entre état et patriarcat russes.

Je ne remets absolument pas en question la réalité ecclésiale des évêchés et des leurs paroisses en Russie, ni la réalité spirituelle de la vie en paroisse au service des fidèles autour du Trône de l'Agneau (le seul valide).

Merci de votre lecture et bonne journée.

Didier Veillat
52. Didier Veillat le 09/05/2019 11:19
@ Fidèle de France

L'obéissance dont vous faites état correspond à celle que j'ai connu à l'armée. L'obéissance véritable relève de l'ordre spirituel qui est avant tout intérieur. Si cet ordre intérieur est bafoué par une action contraire à tout ce qui a été mis à la bonne place auparavant, l'obéissance véritable est détruite. Ce qui se passe déjà depuis bien longtemps dans l'Archevêché de la rue Daru. Ce qui se passe aujourd'hui de manière forte quand le Patriarche Bartholomée dissout d'un seul coup l'entité archiépiscopale.

Penser que des clercs qui œuvrent gratuitement pour l'Eglise, qui assurent une profession laïque pendant la semaine, vont se dissoudre dans la volonté du Patriarcat de Constantinople par le biais des fonctionnaires obéissants, eux, de la Métropole grecque, penser cela est contraire au terrain...

Bonne journée.

Didier Veillat
53. Vladimir G: aucune information sur un changement de juridiction à Bussy le 09/05/2019 12:42
Vérification faite sur le site http://www.monastere-bussy.org/, le monastère mentionne son appartenance à "Daru". La dernière mise à jour remonte à novembre 2018, mais je n'ai trouvé aucun mention de ce changement d’obédience. D'où tenez vous cette information bien cher "Fidèle de France"?

Par ailleurs, vous semblez totalement ignorer les décisions du Concile local de l'Église russe de 1917-18 à Moscou: les statuts de l'Archevêché en sont issus, ce qui explique aussi bien l'élection du primat, des évêques auxiliaire et du CA, que la possibilité de choisir son obédience y compris au niveau de chaque communauté...
54. Daniel le 09/05/2019 14:19
@ Vladimir (53)

Vous dites "la possibilité de choisir son obédience y compris au niveau de chaque communauté..."

Je ne pense pas que le concile de 1918 permettait aux paroisses de se rattacher à l'évêque de leur choix. Je suis une paroisse de saint P´tersbourg, mon évêque ne me plaît pas, je me rattache à celui de Vladivostock...

C'est aussi une des tendances ecclésiologiques ennuyeuses que l'on voit en Europe et aux Etats-Unis. Une paroisse se prend pour l'église à elle seule et vagabonde de diocèse en diocèse au vu des caprices du lobby dirigeant la paroisse...

55. Didier Veillat le 09/05/2019 17:11
@ Daniel
Chaque paroisse orthodoxe de l'Archevêché de la rue Daru est une association cultuelle indépendante au regard du droit français. Elle peut donc changer de juridiction. Pour ou contre, c'est une autre question, mais légalement, c'est ainsi.
Par ailleurs, Vladimir rappelle le concile de 1917-18 dont les statuts de l'Archevêché relèvent pour partie et qui va dans le sens d'une certaine liberté juridictionnelle des paroisses. Mais dans le cadre de l'Orthodoxie uniquement et selon la conservation de tout le corpus orthodoxe. L'abandon de ce corpus, même partiel, exclut de toute juridiction conciliaire.
Il y a donc deux degrés de liberté pour le passage d'une juridiction à une autre: le droit français et le statut.
Les "tendances ecclésiologiques ennuyeuses" que vous avez pu rencontrer dans certaines paroisses tiennent à mon humble avis à d'autres facteurs.

D'un point de vue purement liturgique, une paroisse "est" toute l'Eglise... en communauté avec les autres paroisses qui "sont" chacune toute l'Eglise. C'est l'actualité organique de l'Eucharistie qui veut cela: il n'y a pas de multiplicité dans ce sens là. Pour le reste, c'est une question d'habitus terrestre...
56. Marie Genko le 09/05/2019 21:39
Message 51

Cher Didier,

Lorsque vous écrivez :

"la taille du Patriarcat. Elle implique nécessairement, sociologiquement, la voie politique."

et plus loin vous écrivez encore:

"cela implique de faire partie intégrante de la chaîne de causalités de la vie politique en Russie; "

Il me semble que vous avez là le réflexe d'un citoyen Français qui depuis la révolution française a un clergé soumis à l'Etat Français.
En effet, par exemple, c'est l'Etat qui approuve ou désapprouve la nomination de l'archevêque de Paris.
Lorsqu'on écoute un peu le discours de la plus part des prêtres catholiques, mis à part ceux du mouvement Civitas, ils soutiennent la politique de l'Etat.
En Russie, les choses sont différentes, dans la mesure ou il est considéré comme normal qu'un président s'occupe du bien être physique de la population et que le patriarche se charge du salut des âmes.
Ils ne sont pas censés de gêner mutuellement, mais au contraire essayer de s'entre aider .
Ce soutien mutuel est une forme très étrangère à l'esprit de la république française.
Voilà pourquoi les rencontres entre le patriarche et le président vous choquent alors que le Russe les trouve tout à fait normale...
Le patriarche ne s'occupe pas de politique, ce n'est pas de son ressort.
Il essaye de s'opposer à des Lois qui sont contraires à l'esprit du christianisme et bien souvent hélas il n'y parvient pas.
Depuis la chute du régime communiste, il y a en Russie une ardente résurrection de la Foi.
Comme il serait dommage que nous ici en Occident ne souhaitions pas nous laisser entraîner sur cette extraordinaire vague de Foi et de Prière !
C'est la seconde fois que le patriarcat de Moscou tend la main vers son ancien diocèse...
Quel désastre ce serait de ne pas saisir cette main secourable.
Avec toute mon amitié
En Christ
Marie
57. Didier Veillat le 10/05/2019 09:38
Chère Marie,

Merci pour vos courriers et de leur contenu explicatif.
Je suis bien d'accord qu'il existe un renouveau du christianisme en Russie, et je m'en félicite! Après des décennies de vicissitudes et de tragédies, une partie des gens du peuple russe renoue avec la foi, les paroisses s'éveillent et on peut espérer qu'une lumière nouvelle éclaire la vie de la société russe.

Je n'ai rien contre le Patriarcat de Moscou en tant que tel, mais comme pour toute entité non politique, il est nécessairement entraîné mécaniquement dans des processus politiques. Un peu comme en France où l'Eglise catholique est adoubée par le président Macron suite à l'incendie de Notre Dame (Ce pourquoi il cite Bernanos) ou comme les associations sont, quand elles sont importantes, politiquement impliquées et actives: elles orientent la société et sont par nature "lobbyistes" sans être activistes. C'est presque un processus naturel.
Le Patriarcat de Moscou, recouvrant plus de cent millions de fidèles essentiellement en Russie (144 millions d'habitants) ne peut pas ne pas être concerné ni impliqué dans le fait politique. Je ne dis pas qu'il décide, mais il participe au moins indirectement et de manière importante. C'est, je le répète, mécanique. Il va de soi qu'il n'obtient pas toujours gain de cause dans ses demandes ou ses oppositions.

Que va donc faire l'Archevêché de la rue Daru, qui n'est plus majoritairement russe culturellement ni linguistiquement dans le Patriarcat de Moscou, lequel a déjà pignon sur rue à Paris? Si les descendants de l'immigration sont attachés à leur retour à la Russie, il n'y a pas d'empêchement par le diocèse de Chersonèse. De ce point de vue là, le "retour" des immigrants russes vivant en France au Patriarcat de leur cœur a lieu. Il est concrètement réalisable.

Vouloir faire ce "retour" par le biais de l'Archevêché de la rue Daru me semble étrange et exclut de fait les non-russes et la partie de l'histoire non-russe de cet Archevêché. Il a acquis une particularité en Europe, une réception par l'Europe, laquelle ne peut s'organiser en "retour" sans y laisser une partie de son âme. Ce que j'écris là n'est anti-personne.

Je suis même convaincu que, si le rattachement au Patriarcat de Moscou a lieu, l'Archevêché perdra un grand nombre de fidèles, ce qui sera bien dommage. Les gens iront vers d'autres paroisses appartenant à d'autres juridictions. Ce pourquoi je pense beaucoup ici à Mgr Jean de Charioupolis qui se trouve sans cesse contraint à "démonter" son Archevêché à cause de choix extérieurs. Le coût sera à terme important.

Les gens comme moi ont anticipé; entre les procès de l'état russe et les menaces de la Métropole grecque, je vais maintenant dans une paroisse francophone du Patriarcat de Roumanie; pas de menaces, pas de procès, pas de polémique... J'avais pourtant participé à la fondation d'une paroisse de l'Archevêché de la rue Daru. Mais devant tant de difficultés à exercer son culte orthodoxe en France et selon une voie locale, il n'y avait qu'une solution pacifique: partir.
Peu importe qui a raison ou tort du point de vue des meubles, des bâtiments, de ceci ou de cela. Mais l'empêchement du culte est une raison plus que suffisante à quitter les zones de "guerre larvée" qui perdurent depuis déjà bien longtemps. Les affaires actuelles d'Ukraine et de la rue Daru ne sont qu'une étape plus élevée et plus violente de ces luttes politiques, oniriques et pour certaines passéistes. Ce n'est pas anti-moscovite de penser et d'agir comme je l'ai fait. Mais je le regrette, même si ces regrets ne s'organiseront pas en retour en arrière.

Je vous remercie chaleureusement de votre lecture que je sais toujours attentive.
Avec mes amitiés fraternelles en Christ notre Sauveur.

Didier Veillat
58. Fidèle de France le 10/05/2019 16:23
Concernant Bussy en Othe, que le site ne soit pas à jour n'est pas étonnant, la mention du Patriarche Bartholomée est normale, et le Métropolite Emmanuel est commémoré, de ce que je sais par des fidèles et que j'aurai l'occasion de vérifier lors d'un passage entre mes voyages...
Quant à l'obéissance, ce n'est pas l’armée! il est triste de voir se mélanger ici le civil et le religieux...
Parler de 100 millions de fidèles alors que les statistiques donnent 6% participant aux offices de manière hebdomadaire, 13% de gens se déclarant orthodoxes en Russie ne croient pas en Dieu!!! seuls 26% y croyant de manière certaine...et 2% font réellement le carême...
59. Prêtre Vladimir Zelinsky le 10/05/2019 20:43
Жить в каноническом вакууме, ожидая, что кто-то дарует нам Автокефалию в течение дня невозможно

Все подозрения, все упреки, все недоверие к Москве, знаю наизусть. Даже лучше, чем многие из вас, потому что я сам коренной москвич. Я жил и видел ситуацию изнутри. Нет необходимости повторяться. Но мы все еще являемся частью Русской Церкви. Мы - Русская Церковь в Европе. Можем ли мы позволить быть отрезанными от Московского Патриархата, когда массы иммигрантов из бывшего СССР поселяются на Западе?Можем ли мы позволить участвовать в войне между Москвой и Константинополем, которая была навязана нам и чей конец еще не виден, жертвами которой мы стали первыми? И, наконец, кто наш Водитель и наш Господь: образ безгрешной Церкви или Христа, пришедшего к грешникам?

Как говорит и повторяет наш архиепископ, безгрешных Церквей не существует. Святая и чистая Церковь - только секта, иногда совершенная, но ее красота - это музейная красота. В случае принятия решения в пользу Москвы, мы должны думать о сохранении наших традиций и нашей независимости. Во-первых, мы должны подобрать двух кандидатов на епископские кафедры и перейти под омофор Москвы с уже созданным Синодом. Я надеюсь, что для их хиротонии мы можем рассчитывать на братское отношение Румынской Церкви и замечательного митрополита Иосифа. Затем мы должны тщательно и подробно обсудить условия нашей автономии. Наконец, в случае движения в сторону Москвы, должны урегулировать положение священника Алексея Байкова, у которого возникли серьезные проблемы. ДАЛЕЕ на фейсбуке
60. Marie Genko le 10/05/2019 23:35
message 51 du Père Vladimir Zelinsky,

Parce que message mérite d'être traduit je vous en donne la traduction ci-dessous :

"Il est impossible de vivre dans un vide canonique en attendant que quelqu'un nous fasse cadeau dans l'espace d'une journée d'une autocépahlie .

Tous les soupçons, tous les reproches et toutes les méfiance à l'égard du Patriarcat de Moscou, je les connais par cœur. Et même mieux encore que beaucoup d'entre vous puisque je suis moi-même moscovite. J'ai vu et vécu la situation de l'intérieur. Il n'est pas utile que je me répète. Mais nous sommes toujours une partie de l'Eglise de Russie, nous sommes l'Eglise russe en Europe.

Pouvons nous permettre d'être coupé du Patriarcat de Moscou lorsqu'une masse d'émigrants de l'ex URSS viennent s'établir en Occident...Pouvons nous permettre de participer à la guerre entre Moscou et Constantinople, qui nous est imposée et dont nous ne voyons pas l'issue, alors que nous en sommes devenues les premières victimes ?

Et enfin qui nous conduit et qui est notre Seigneur l'image d'une Eglise exempte de péchés, ou celle du Christ venu pour les pécheurs ?

Comme le dit et le répète notre archevêque aucune Eglise n'est sans pêché...seule une secte pourrait se dire Pure pour les Purs et sa beauté serait celle d'un musée.

En supposant qu'une décision soit prise en faveur de Moscou, nous devons penser à la sauvegarde de nos Traditions et de notre indépendance. Tout d'abord nous devons trouver deux candidats à l'épiscopat et nous devons passer sous l'omophore de Moscou avec un synode déjà constitué.

Pour leur ordination, j’espère que nous pourrons compter sur nos relations fraternelles avec l'Eglise Roumaine et du merveilleux Métropolite Joseph. Ensuite il faut discuter avec attention et en détails toutes les conditions de notre autonomie.

Enfin, en cas de notre mouvement vers Moscou, il faut régler la situation de notre doyen le P. Alexis Baikov qui a eu les graves problèmes là-bas.
La suite est sur Facebook.. :
https://www.facebook.com/kiselevsg57/posts/2343745212615909

Sur Facebook le Père Zelinsky parle aussi de tous ces paroissiens de l'Ex URSS qui quittent les paroisses lorsqu'ils apprennent quelles ne dépendent pas du Patriarcat de Moscou...

Je voudrais remercier le Père Zelinsky d'avoir fait ce témoignage.

Que Dieu protège notre Archevêché et permette à notre Archevêque Jean de vivre encore de longues années

Marie
61. Didier Veillat le 11/05/2019 10:42
Bonjour à vous tous,

Toute cette affaire montre :
1° qu'il y a une pression de l'immigration russe sur l'Archevêché. Cela fait des années que c'est un des arguments en faveur du "retour" onirique à la "belle époque" de l'Empire...
2° que l'Archevêché est obligé de "retourner" sous l'omophore de Moscou, donc de faire fi de son histoire et de son caractère propre et des convertis qui ont œuvré pour la vie réelle de l'Archevêché pendant des dizaines d'années.
3° que Mgr Jean n'a aucun choix. Il faut prier pour lui et face aux difficultés qu'il doit assumer!

De fait, l'action de Constantinople a profité à Moscou. Les orthodoxes de souche européenne n'ont plus qu'à aller dans un patriarcat européen pour être en paix. De la même manière, la décision du Phanar quant à l'Ukraine profitera à terme à Moscou. Pas seulement au plan juridictionnel, mais aussi politiquement par le peuple et son inconscient collectif.

Je comprends le Père Zelinsky, et la décision rapide qu'il appelle de ses vœux. Tant il est vrai que l'on peut bien attendre des années avant qu'aucune décision équilibrée réelle apparaisse jamais.
Ceci dit, l'omophore de Moscou étant entendue par beaucoup comme un retour, il y aura à terme une confusion entre les entités russes en Europe, puis une fusion naturelle; c'est le sens de la pente la plus facile qui commandera... c'est presque de la mécanique physique. De ce point de vue, l'Archevêché a déjà potentiellement disparu... Le Père Zelinsky parle d'Eglise russe en Europe à propos de l'Archevêché, d'où je déduis que l'Archevêché "est" russe, donc plus "de tradition russe", mais russe natura naturans. Dont acte. L'Archevêché est donc fait ici et maintenant pour les russes ou les convertis à la Russie orthodoxe... Le Phanar voulait que les convertis soient grecs orthodoxes... Si j'écoute ce qui se dit là, j'en arrive à la conclusion qu'il n'y a pas de convertis orthodoxes sans nationalité extérieure... Je ne sais pas qui peut croire réellement que tout cela est viable à terme.
Ce qui est sûr, c'est que personne ne se soucie des chrétiens orthodoxes convertis ou d'origine convertie. Dire que l'on pense faire revenir Rome dans le sein de l'Orthodoxie avec ce genre de considération du prochain!

La seule porte de sortie de cette crise eût été de n'accepter ni Moscou, ni Constantinople, sans haine ni opposition, mais simplement afin de gagner un rivage pacifié. Mais, comme l'a dit le Père Zelinsky, aucun patriarcat n’accueillera l'Archevêché, n'osant s'opposer à Constantinople... Où je ne suis pas convaincu: la question ukrainienne n'a pas été une marque d'obéissance des différents patriarcats à Constantinople ni de crainte bien vivace... Je rajoute donc que personne ne s'opposera au Patriarcat de Moscou. L'Archevêché va entrer en zone belliciste, mais dans le camp le plus puissant.

Voilà pourquoi je vais en orthodoxie roumaine. En effet, la Métropole roumaine, et donc Mgr Joseph, représente pas ses indéniables qualités une partie de l'avenir; une prémisse... Mais je serai extraordinairement surpris que le Métropolite Joseph ordonne des candidats à l'épiscopat dans l'Archevêché de la rue Daru avant l'entrée de ce dernier et donc d'un synode (?) sous le porche de Moscou.

@ Fidèle de France;
L'obéissance, quand elle n'est pas intérieure et spirituelle, est militaire ou tout au moins du même acabit. J'en ai subi les assauts. Il y a deux formes: l'autorité de fait et l'autorité spirituelle. Quand on est dans des systèmes massifs, c'est toujours l'autorité de fait qui profite.
Cent millions de fidèles ne signifie pas autant de personnes qui vont dans les paroisses. Cependant, c'est une masse qui influencerait n'importe quel pouvoir. Le fait qu'elle n'aille pas dans les paroisse ou ne suive pas le grand carême ne signifie rien quand à l'intimité de cette masse ni de ses choix inconscients avec l'Orthodoxie (même onirique). Cette masse existe...

Je souhaite à tous une bonne journée.

Didier Veillat
62. Daniel le 12/05/2019 07:42
@ Didier Veillat (53)

Il n'y a pas que la question des convertis mais aussi celle des descendants de russes immigrés et non russes depuis bien longtemps qui ont fait souche en France, ne parle plus que français etc. Dire qu'ils sont russes est tiré par les cheveux.

La réalité des paroisses de la rue Daru est socilofiquement variées:

- il y a des paroisses à immigration récente

- des paroisses célébrant en langue locale avec des descendants de vieux immigrés, des français de souche convertis ou non (on doit être à la 2e ou 3e génération de français de souche orthodoxe, donc l'équivalence français de souche égal converti est fausse) mais aussi des personnes orthodoxes d'origine grecque ou arabe qui préfère le français

Les sociologies et les préoccupations de ces paroisses sont différentes du fait même de leurs compositions.

Dans les paroisses de langue locale, on se demande comment faire vivre l'orthodoxie de langue locale, avec des craintes qu'elles ne soient torpillées en cas de dissolution de l'Archevêché. En effet, chacun sait que certains sont hostiles à l'usage de langues locales y compris au niveu épiscopale et qu'il suffirait qu'un évêque cesse de remplacer les prêtres francophones qi meurent et partent à la retraite pour torpiller l'orthodoxie en langue locale. Ce non remplacement de prêtres décédés a déjà été vu et a causé la mort de certaines paroisses.

En France, les Roumains sont ouverts à l'usage du français mais c'est moins le cas des Roumains ailleurs en Europe vis-à-vis de la langue locale.
63. Vladimir G: "RUSSE" OU "DE TRADITION"? le 12/05/2019 16:28

"RUSSE" OU "DE TRADITION"?

Mon ami Nicolas Ross a brillamment résumé l'évolution de la situation canonique de l'Archevêché (https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Nicolas-Ross-Chronologie-de-l-evolution-de-la-situation-canonique-de-l-Archeveche-des-eglises-orthodoxes-russe-en-Europe_a5654.html), mais il ne s'est pas intéressé spécialement à l'évolution de sa dénomination. J'essaye modestement de compléter ce point en utilisant uniquement les documents mise en ligne sur le site même de l'Archevêché

En 1921 Mgr Euloge est nommé à la tête des "paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale" (http://exarchat.eu/spip.php?article89)
Le Tomos de 1931 porte création de "l’Exarchat provisoire des paroisses russes en Europe occidentale" (http://exarchat.eu/spip.php?article857)
En 1949, Mgr Vladimir, signe "métropolite des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, exarque du Patriarche œcuménique," (http://exarchat.eu/spip.php?article71)et nous voyons une pblication du " le Messager ecclésiastique de l’Exarchat orthodoxe russe d’Europe Occidentale."
L’Assemblée réunie du 16 au 18 février 1966 "instituant l’Archevêché Orthodoxe de France et d’Europe occidentale"(http://exarchat.eu/spip.php?article406),
En 1999, le tomos traite de " l’Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale (http://exarchat.eu/spip.php?article507)" et Mgr Serge (Konovalov) porte le titre de "archevêque des églises russes d’Europe occidentale",(http://exarchat.eu/spip.php?article417)
Titre officiel selon les statuts: « Union Directrice des Associations Orthodoxes Russes » (plus loin Archevêché)( http://exarchat.eu/spip.php?article61)

L'entête du site officiel porte le titre: "L'archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale - Patriarcat œcuménique" (http://exarchat.eu/) mais l'en-tête de la lettre de Mgr Jean porte "Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale - Patriarcat œcuménique" et il signe "Archevêque des églises orthodoxes russes en Europe occidentale" (https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-message-de-l-archeveque-Jean-de-Charioupolis_a5709.html)

On peut donc noter la prépondérance historique de l'expression "paroisses orthodoxes russe", qui ne change que lors de l'AG de 1966. L'expression "de tradition russe" n'apparaît que dans le tomos de 1999, puis l'en-tête (qui en découle?) mais n'est repris ni dans les statuts ni dans l'en-t^te officiel, ni dans la signature du primat... Le gène RUSSE fait donc très clairement partie de l'ADN de l'Archevêché.
64. Marie Genko le 12/05/2019 17:39
Chers Didier et Daniel,

Merci d'avoir exprimé vos opinions, qui nous rappellent votre réalité et celle de ceux qui sont semblables à vous.
Représentez-vous un grand nombre de paroissiens ? Je l'ignore.
Mais quel que soit ce nombre, chacun d'entre vous mérite que nos pasteurs se penchent sur votre cas.
Peut-être CES PASTEURS vous rappelleront-ils que le nom de l'archevêché a été depuis sa création :
Archevêché des paroisses russes d'Europe occidentale.
Les mots "de Tradition russe" ont été ajoutés assez récemment (sous le règne de Mgr. Gabriel?) pour plaire aux décideurs du conseil de l'Archevêché qui étaient, comme vous l'êtes aujourd'hui, convaincus que l'Archevêché est la pierre angulaire de l'Orthodoxie en Occident.

Néanmoins il est un fait que depuis quelques années les paroisses ont vu un nouvel afflux d'émigrants des pays de l'Est. Et je me souviens parfaitement que le Patriarcat de Moscou a prêté des prêtres russophones à notre archevêché qui en manquait. (Dont le Père Nestor, qui a servi à Asnières et qui est devenu depuis l'archevêque Nestor, actuellement en Espagne pour le diocèse de Chersonèse).

Donc, il n'est pas question de revenir à la belle époque de l'Empire, comme l'écrit Didier, mais de répondre à un besoin réel de personnes en diaspora qui veulent pouvoir prier dans leur langue.

Je ne suis pas d'accord, avec vous Didier, lorsque vous écrivez qu'il s'agit pour l'archevêché de faire fi de son histoire en revenant sous l'omophore du patriarcat de Moscou.

Pour moi c'est plutôt l'inverse!

Cet archevêché est un ancien diocèse de l'Eglise russe, et il n'a aucune raison de vouloir s'intégrer dans des métropoles grecques ou roumaines...

Les personnes qui se sont converties à l'Orthodoxie grâce au rayonnement de cet Archevêché devraient à mon sens être reconnaissantes à tous ces Russes exilés, qui les ont accueillis et nourris spirituellement.
Autrement, nous revenons à une situation semblable à celles des coucous qui chassent les oisillons de leurs propres nids....
Si certains convertis ont œuvré pour la vie réelle de l'Archevêché pendant des dizaines d'années, cela montre simplement qu'ils ont été bénis du Ciel qui les a appelé a témoigner à leur tour l'Orthodoxie.

Enfin, pour répondre encore au message de Didier, Mgr Jean a, au contraire, été confronté à plusieurs choix, dont le plus facile et le plus confortable pour lui personnellement, aurait été d'accepter la dissolution de l'archevêché dans les métropoles grecques....
Je trouve particulièrement admirable qu'il ait voulu préserver l'intégrité de l'Archevêché et justement rester fidèles et à l'Histoire de cet Archevêché.

Qu'un Occidental décide de se retirer dans un patriarcat d'Europe occidentale, c'est son entière liberté, mais à nouveau dans ce cas pourquoi être resté si longtemps sous une omophore grecque ?
Il y a là un malentendu qui me parait surprenant ?

Enfin, pourquoi pensez-vous que personne ne se soucie des chrétiens orthodoxes convertis?
Ne bénéficiez-vous pas d'un accueil aussi chaleureux que celui réservé aux Orthodoxes de souche?

Je voudrais aussi rappeler que nous nous contentons de témoigner sur une terre autrefois profondément chrétienne et que nous espérons le retour de Rome à son Orthodoxie première.

Ce territoire à été orthodoxe depuis le baptême de Clovis, et il s'agit pour nous Orthodoxes de respecter l'Histoire de cette Terre.
Nous pouvons et nous devons témoigner ici la Vérité de l'Orthodoxie.
Nous devons espérer que notre témoignage finira par influencer l'Eglise Locale, qui est Catholique et Romaine.

Pour conclure je veux écrire ici qu' être dans la position de n'accepter ni Constantinople ni Moscou est l'ASSURANCE DE LA DISSOLUTION de l'archevêché.

Pour ceux qui sont attachés justement à l'Histoire de cette entité ecclésiale, cette solution est la pire des solutions.

Avec toute mon amitié.

En Christ

Marie
65. Marie Genko le 12/05/2019 17:45
Cher Vladimir,

Merci beaucoup pour votre message N° 54,
Je me posais justement la question de savoir à quel moment l'archevêché avait changé son appellation traditionnelle.
Je viens de poster moi-même un message et je vous remercie beaucoup d'éclairer tous les lecteurs de ce fil de discussion.

Avec toute mon amitié En Christ

Marie
66. Tchetnik le 12/05/2019 21:28
On ne dira jamais assez à quel point nul n'est censé venir à l'église pour "prier dans sa langue", ce d'autant plus que ni le slavon, ni le géorgien classique, ni le grec koinè ne sont les "langues maternelles" des impétrants. "Prier dans sa langue" n'est pas un "droit". En revanche, c'en est un, ne serait-ce que moral, d'apprendre la langue du pays dans lequel on prétend vivre.

La mission de l'Eglise n'est pas destinée à une poignée d'immigrés - qui de plus se moquent bien d'être catéchisés et qui ne le sont pas - mais à l'ensemble des peuples. En particulier ceux autour d'elle. Mission qui ne peut être accomplie que si l'Eglise parle aux gens la langue que tous peuvent comprendre.
67. Daniel le 12/05/2019 22:49
@ Marie (55)

Vous dites : "Donc, il n'est pas question de revenir à la belle époque de l'Empire, comme l'écrit Didier, mais de répondre à un besoin réel de personnes en diaspora qui veulent pouvoir prier dans leur langue."

En quoi le fait de prier dans une langue donnée implique-t-elle de dépendre de telle église donnée? Le problème est que l'on reconnaît à tous le droit de prier dans sa langue, sauf aux Français.

Je ne sais pas exactement quelle est la sociologie exacte de l'Archevêché auquel ni Didier ni moi n'appartenons mais mon recensement des paroisses de l'Archevêché en France avait donné une vaste majorité de paroisses de langue française.
68. Didier Veillat le 13/05/2019 07:26
@ Daniel

C'est cela, il se produit un chose très simple. On considère qu'il n'y a pas eu d'apport autre que russe à l'Archevêché, qu'il n'a vécu que par son obédience russe, que les européens convertis à l'orthodoxie ont tiré tous les bienfaits de l'apport russe mais n'ont rien apporté d'original territorialement, au plan de la pensée, etc. Ce que j'appelle un saut quantique dans le passé soutendu par la voie génétique du sang. Au plan du christianisme réel, cela ne tient pas. Mais au plan des affects, c'est extrêmement puissant. Si en plus on vous oppose l'arrivée de nouveaux russes comme argument, tout ce qui est de source européenne disparaît.
L'orthodoxie russe en Europe a été accueillie, tout comme elle a accueilli des européens; mais tout est présenté comme si l'histoire avait été unilatérale. A terme, on gardera son passeport européen en étant russe spirituellement (ce qui ne signifie pas grand chose).
Concernant la langue, celle du territoire est la langue canonique.
69. Marie Genko le 13/05/2019 08:28
Cher Daniel,

Comme je l'ai écrit dans mon message 55

"Qu'un Occidental décide de se retirer dans un patriarcat d'Europe occidentale, c'est son entière liberté, mais à nouveau dans ce cas pourquoi être resté si longtemps sous une omophore grecque "

Je ne peux qu'ajouter qu'une omophore grecque de Tradition russe n'est pas particulièrement Locale ?"

Donc lorsque vous-même écrivez, je vous cite:

"En quoi le fait de prier dans une langue donnée implique-t-elle de dépendre de telle église donnée? Le problème est que l'on reconnaît à tous le droit de prier dans sa langue, sauf aux Français."

Ce n'est pas exact de dire que l'on reconnaît à tous le droit de prier dans sa langue, sauf aux Français.
Il y a de nombreuses paroisses francophones et dans l'archevêché et dans le diocèse du patriarcat russe de Chersonèse.
Ce n'est pas pour rien que ce Patriarcat russe a fondé un séminaire à Epinay sous Sénart et que les séminaristes font des études en langue française et au séminaire et à la Catho à Paris.

Ils suivent en cela les souhaits de Tchetnik qui affirme que la langue locale prime sur le reste.

Pour ma part, il me semble qu'il est important de ne pas exiger de nouvelles règles lorsqu'on s'invite dans un nouveau monastère ou sur une terre nouvelle.

Mais que certains soient attachés au Slavon ne me dérange absolument pas.
D'ailleurs il m'est arrivé de rencontrer des Français de souche qui réclamaient d'écouter des Liturgies en Slavon pour la raison qu'ils les trouvaient plus priantes que lorsque les chants étaient en Français...

Je crois qu'il est charitable d'essayer de ne pas braquer qui que cela soit à cause d'une question de langue liturgique.

Avec toute mon amitié.

En Christ

Marie
70. Tchetnik le 13/05/2019 09:23
Il est surtout très important que les gens qui viennent dans une église comprennent pourquoi ils y viennent et y viennent pour les bonnes raisons en en ressortant Chrétiens et pas pour un folklore superficiel.
La mission de l'Eglise est clairement définie et ne dépend pas des "opinions" ou "désirs" des "fidèles". Sa tradition, tant historique que théologique parlent d'elles-mêmes.
71. André G. le 13/05/2019 09:28
@ 60 etc.:
X B!
Il me semble qu'on mélange trop: Créer une église locale, c'est une chose, d'ailleurs naturelle, puisque cela se fait automatiquement dès qu'il y à des paroisses (canoniques)... Vouloir être une église locale tout à fait indépendante, c'est une autre chose - pas très chrétien, je dirais.... Mélanger ces deux aspects, cela mène à la confusion et au chaos. Il ne s'agit donc pas en premier lieux de réclamer le droit de prier dans une langue, mais d'être l'Èglise du Christ avec tous les éléments nécessaires, y compris un évêque et un mode de vie accepté. S'incardiner dans le patriarcat de Moscou ne voudrait pas dire qu'on rejète tout pour redevenir russe, cela implique tout simplement qu'on voudrait suivre de nouveau un chemin ecclésial pacifié. Ni le Phanar, ni un autre patriarchat n'est prêt à ouvrir ce chemin et à le garantir, tout simplement, parce que l'Archevêché de Daru a son passé historique très présent (et reconnu, puisque même le Phanar donnait le nom "de tradition russe" à son ex-Exarchat!!). De nouveau à souligner: c'est la réconciliation qui est absolument à l'ordre du jour! Détruire l'Archevêché à cause d'une liberté fausse et faussée, cela aboutirait à la victoire de toutes les forces étrangères à l'Orthodoxie. Il n'y a pas de vie réelle sans la tradition et chaque chrétien orthodoxe le sait très bien. C'est cela, en quelque sorte, la succession apostolique dans l'Èglise. Et elle est indispensable, parce qu'elle nous relit au Christ. Cela compte, bien plus que les langues et les animosités (dépassées dans l'église selon moi). Que le Christ ressuscité garde son église agitée!
72. Daniel le 13/05/2019 14:19
@ Marie Genko (60)

Vous dites : "il est important de ne pas exiger de nouvelles règles lorsqu'on s'invite dans un nouveau monastère ou sur une terre nouvelle. "

Dans les faits, un nombre de on négligeables de paroisses de la Rue Daru ont été fondées dès l'origine comme des communautés francophones ou des paroisses francophones pour répondre aux besoins d'offices en langue locale:
- la Crypte
- la paroisse darusienne de Meudon
- la paroisse de Chatenay Malabry

D'autres ont évolué vers la langue locale du fait des réalités démographiques comme à Lille. Avant la fin du bloc soviétique, les immigrés se faisaient rares...

Dans ces paroisses, une personne venant demander un tout slavon serait plutüot dans l'attitude que vous décriez. Il y a aussi un autre aspect pratique. Dans une ville de province où il y a une seule église orthodoxe mais où les gens sont d'origines variées, la langue commune la plus partagée est la langue locale.

Concernant votre phrase "Ce n'est pas exact de dire que l'on reconnaît à tous le droit de prier dans sa langue, sauf aux Français.", elle n'est pas entièrement exacte.

Certains ont écrit sur ce forum que ceux qui voulaient écrire prier en langue locale ferait mieux d'aller dans des églises exotiques comme les églises celtes orthodoxes ou autres églises non canoniques. Sans compter ceux qui ont déjà dit de rejoindre l'église catholique : j'ai entendu cela en Belgique. On voit donc que ces opposants à la langue locale ont une ecclésiologie absolument non orthodoxe car par ces propos ils incitent en fait des gens à aller hors de l'église orthodoxe.
73. Didier Veillat le 13/05/2019 19:47
@ Daniel

Vous écrivez: "Certains ont écrit sur ce forum que ceux qui voulaient écrire prier en langue locale ferait mieux d'aller dans des églises exotiques comme les églises celtes orthodoxes ou autres églises non canoniques." Je confirme. Il m'a été conseillé d'aller à l'Eglise catholique romaine. Comme si je croyais au dogme de l'Immaculée conception... etc.

De la même manière que je confirme d'expérience personnelle avoir dû quitter une paroisse au nom du slavon! Mieux, le prêtre d'origine russe a lui-même été obligé de partir parce qu'il célébrait en français.

Je crains que la réalité du terrain n'explose face à l'attente d'un "retour" de l'Exarchat sous le Patriarcat de Moscou qui a nécessairement beaucoup changé au crible de l'histoire contemporaine. Ce sera très négatif pour l'Orthodoxie en Europe et totalement contre-productif au nom d'un déni d'un siècle d'histoire. Je crains aussi que les fidèles d'origine russe qui se situent dans la fièvre du "retour" ne tombent de haut: des hauteurs imaginaires d'une forme de déni sincère des bouleversements du siècle passé. Cent ans, ce peut être très long, très changeant, et rendre le monde méconnaissable...
74. Marie Genko le 13/05/2019 19:48
@ André G.

Воистину Воскресе !

Merci pour votre message N° 62 auquel j'adhère entièrement.
Il nous reste à prier que le Seigneur protège et garde Mgr. Jean et qu'Il lui permette de ramener l'archevêché dans un havre de paix.
Nous savons combien les mirages nous rendent vulnérables, prions pour qu'aucun leurre ne vienne nous détourner du chemin choisi par notre évêque.
En vous remerciant à nouveau pour votre témoignage.

Bien à vous.
En Christ

Marie
75. Marie Genko le 14/05/2019 08:51
@message 6 Daniel

Je pense que les paroisses que vous mentionnez :

- la Crypte, - la paroisse darusienne de Meudon, - la paroisse de Chatenay Malabry,

ont des histoires linguistiques diverses.

Il me semble que c'est le Père Struve, qui le premier, a institué le Français dans la crypte de la rue Daru. Mais je ne sais pas en quelle année ?
Certainement dans les années 30 si ce n'est les années 40 du siècle dernier ?
Mais surement pas à la fondation de l'église Alexandre Nevsky, qui a été bénie et inaugurée en 1861
J'ignore quand ont été fondées les paroisses darusienne de Meudon et de Châtenay Malabry ? Il est probable que vous ayez raison et qu'elle aient été de langue française dès l'origine ?

Il est un fait que vous avez également raison lorsque vous parlez du côté pratique, qui est extrêmement important. et il me semble normal de privilégier le Français lorsque cette langue est commune à la majorité des paroissiens

Enfin lorsque vous parlez de certaines personnes qui auraient écrit, je vous cite :

"Certains ont écrit sur ce forum que ceux qui voulaient écrire prier en langue locale ferait mieux d'aller dans des églises exotiques comme les églises celtes orthodoxes ou autres églises non canoniques. Sans compter ceux qui ont déjà dit de rejoindre l'église catholique : j'ai entendu cela en Belgique. On voit donc que ces opposants à la langue locale ont une ecclésiologie absolument non orthodoxe car par ces propos ils incitent en fait des gens à aller hors de l'église orthodoxe."

Je vous assure qu'il ne faut pas tenir compte de ces exagérations pour ne pas dire ces délires...
Autrement nous ne pouvons pas avoir de discussion sérieuse ni constructive ...

Avec toute mon amitié

En Christ
Marie
76. Marie Genko le 14/05/2019 13:38
Message 64

Cher Didier,

La réalité, que vous ne semblez pas voir, est que le Patriarcat de Moscou est aussi convaincu que les autres patriarcats de la nécessité d'introduire autant que possible la langue locale dans leurs paroisses.

Je ne peux que répéter ce que j'ai écrit précédemment : il n'y a aucune raison d'entretenir une quinzaine de séminaristes russes à Epinay sous Sénart et les obliger à aller à la Catho pour y passer des licences et même des doctorats, si ce n'est pour former un clergé capable de servir les paroisses françaises en Français.
Il nous faut aller de l'avant et non pas nous souvenir constamment des mauvaises expériences qui ont été les nôtres au hasard des paroisses, que nous avons fréquentées. Autant les Grecs que le Russes ou les Roumains ont compris que la langue Locale est une nécessité.
Ceux qui ont été convertis par les Roumains préfèrent rester chez les Roumains, ce qui me semble tout à fait normal...
L'archevêché a une Histoire, et nous avons la chance extraordinaire que Mgr Jean ait une élévation d'esprit telle, qu'il veuille préserver cette Histoire, et cela aux dépends de sa propre tranquillité.
Avec toute mon amitié.

En Christ

Marie
77. Vladimir G: exemple à méditer... le 14/05/2019 16:13
Il est bien vrai que ces paroisses ont été crées par les émigrés pour les francophones. Il faut y ajouter Ste Geneviève à Paris et Saint-Etienne & Saint-Germain à Vezelay ... Je pense qu'on arrivera en tout à une bonne douzaine sur les 220 paroisses canoniques et il faut ajouter les 85 de l'ECOF et autres non-canonique, ce qui ferait un peu moins d'une centaine. C'est loin d'être négligeable! Pour revenir aux paroisses canonique, l'annuaire de Cantauque précise que la majorité est (partiellement?) francophone.

La nôtre n'en fait pas partie: si toutes les lectures sont en français, la majorité des chants sont slavon... C'est en fait la paroisse dont parle Didier en (64): je l'avais quittée, début 2007, lorsque le recteur a décidé de tout franciser sans demander l'avis des paroissiens et m'avais répondu "si tu veux du slavon, va chez les synodaux" (généralement on raconte plutôt le contraire sur ce site, n'est-ce pas!) Je suis donc allé à la paroisse de l'EORE, qui venait de rejoindre Moscou, mais, 6 mois plus tard, la majorité de la paroisse décidait de rejoindre Moscou (en particulier pour cette question de langue!) Le recteur et la minorité ont refusé cette décision, pourtant démocratique et statutaire, et ils ont quitté la paroisse pour en fonder une autre, purement francophone (vous ne semblez pas les avoir suivis, bien cher Didier?) Cette dernière périclite doucement alors que la nôtre a triplé ses effectifs...

C'est un exemple particulier, mais je pense qu'il est à méditer...
78. Tchetnik: illusion dangereuse. le 14/05/2019 22:44
Aucune paroisse ne peut prétendre être "en croissance" uniquement sur la base d'un public immigré, extérieur, qui ne vient pas à l'église pour être spirituellement élevé mais pour retrouver un folklore facile et superficiel.
Une paroisse en bonne santé est avant tout une paroisse qui possède une croissance endogène de fidèles venant pour des raisons Chrétiennes. Or ce n'est pas le cas de l'essentiel, voire de la quasi-totalité des églises orthodoxes en France, ce quelle que soit la juridiction. Une paroisse qui ne vit que grâce à ses activités folkloriques n'est simplement pas une église, qu'il y vienne peu de gens ou au contraire une foule.
Mettez une Flying Lady sur une Trabant, vous n'en ferez jamais une Rolls…

Les paroisses ethniques étaient pleines à craquer dans les années 1950-1960. 20 ans après, elles ne comptaient plus que quelques vieillards. la même politique produira les mêmes effets. Et, vu la vitesse accrue d'acculturation des immigrés, cela se fera encore bien plus vite.
79. Didier Veillat le 15/05/2019 06:28
@ Marie

Chère Marie,

La langue n'est pas la pierre d'achoppement, même si elle révèle quelque chose qui serait de l'essentialisme. S''il existe une tentation d'un essentialisme européen, je ne le félicite pas non plus.
Comme l'a écrit Vladimir, les paroisses francophones sont été créées par des russes (ou d'origine). Sans l'apport des francophones, il n'est pas sûr du tout que l’Archevêché se serait maintenu dans son ampleur.
Maintenant, Tchetnik précise à juste titre que l'arrivée de l'immigration russe actuelle modifie la donne.

En compilant tout cela, il est clair que la langue devient le signe d'appartenance à un groupe.
Comme le polyphylétisme semble devoir régner pour partie sur l'Eglise du Christ - et vous pouvez y ajouter un certain phylétisme francophile - il y a de quoi être inquiet. Quant à moi, je suis anti-phylétique, le Christ n'étant ni français, ni russe, ni de quelque nation actuelle. Je dis une chose simple: toute liturgie est célébré dans la langue du territoire afin d'être comprise par tous et que la paroisse puisse accomplir sa mission apostolique. C'est simple et sans mystère.

Le phylétisme n'est pas seulement marqué du sceau de la langue, il est aussi marqué du sceau sentimental d'appartenance à une terre. Il est "génétique" sans que beaucoup ne sachent ce que peut revêtir le terme. Il est historiquement justifié par un temps révolu. etc. Il y a des français qui, par exemple, pensent au roi...

Ce pourquoi je suis persuadé que l'Archevêché, même sous la protection du Patriarcat de Moscou, sera disloqué en au moins trois groupes. Ce pourquoi encore je pense à Mgr Jean avec grand respect pour le difficile chemin qui lui est alloué et avec l'espérance d'une grande aide du Seigneur.

Ceci dit, il va faire beau aujourd'hui et je crois qu'il faut profiter de la belle lumière qui va nous être généreusement distribuée.
Je vous souhaite donc une bonne journée et vous fais part de mes amitiés.
80. Vladimir G: l''''une des distinctions ecclésiologique essentielles entre Orthodoxie et Catholicisme le 15/05/2019 15:48
Je suis bien d'accord avec vous, bien cher Didier: il faut distinguer langue et juridiction: les premières paroisses francophones ont été crées par l'Église russe (y compris celles de l'ÉCOF qui en faisait alors partie) et le mouvement a été repris après la guerre d'abord par "Daru" ("Dès le milieu des années cinquante, des offices en français sont de temps en temps célébrés à la Crypte", http://www.trinite-crypte-daru.fr/index.php/la-crypte/), puis par la plupart des autres juridictions (Bulgare, Géorgiens et Antioche semblent encore réfractaires...)

Le fait que le développement de l'Orthodoxie en France, comme dans les pays voisins (Grande Bretagne, Benelux, Allemagne, Suisse, Itale, Espagne, Portugal...), est attesté par tous: le père Siméon (Cantauque), écrit dans l'introduction à sa dernière édition (octobre 2013)*: "alors qu’à la fin du XIXe siècle, on estimait à 20 000 le nombre d’orthodoxes en France, ce nombre, en 1990, était évalué à 200 000. Aujourd’hui, suite aux récents apports d’une immigration diversifiée, la France compterait de 400 000 à 500 000 baptisés orthodoxes"… Comme on le voit bien, le nombre d'Orthodoxes a plus que doublé et cela se constate dans toutes que je connais (y compris les dissidents russes, serbes ou grecs que je connais). En règle très générale, ces "nouveaux arrivants tiennent à leur "langue de prière" et à leur Église-mère, ce qui explique le succès des différentes juridictions nationales: la juridiction roumaine a dépassé "Daru", alors qu'elle ne comptait qu'une paroisse avant guerre contre prés de 100 pour "Daru", les Serbes suivent de prés, Moscou a multiplié ses paroisses par 5... Les flux migratoires devant se maintenir dans le cadre de la mondialisation, il n'y a pas de raison pour que cela change à un horizon prévisible...

Et cette importance des Églises locales correspond à l'une des distinctions ecclésiologique essentielles entre Orthodoxie et Catholicisme. Face à la verticalité unificatrice des Latins, l'Orthodoxie propose "l'unité dans la diversité", l'Église comme "icône de la Trinité" (cf. Mgr Kallistos Ware, "L'orthodoxie. L'Eglise des sept Conciles", Cerf 2002, p.311 ). On ne peut pas "faire partie de l'Église orthodoxe tout court," on appartient obligatoirement à une Église locale (même les non-canoniques le respectent, en s'inventant des Églises locales!) C'est bien cela le problème des tenants du projet présenté par le père Wladimir Yagello à l'Assemblée pastorale (cf. commentaire du père diacre Alexandre Zanemonets sur le fil dédié...)
81. Vladimir G: il n'y a a aucune raison d'en imaginer la fin. le 17/05/2019 19:29
Bien cehr Didier,

Votre histoire ne me surprend pas: il y dans l'Orthodoxie, comme partout, des gens bornés, intolérants, hystériques ... Je me souviens d'une réunion paroissiale ou une personne que je respecte, un converti qui venait du Protestantisme, m'a rétorqué qu'il ne voulait pas entendre de slavon car "ce n'était pas sa culture". Et oui, une question de "culture"... "quand j'entends le mot culture je sors mon révolver"?

Votre point de vue m'interpelle sur deux points:
- Le refus du processus démocratique dans l'administration de la paroisse, pourtant conforme aux statuts et aux règles définies par le Concile de 1917-18, aussi bien pour choisir la langue de célébration que le recteur (c'était cela le vrai sujet, le changement de juridiction a découlé de l'impossibilité de mettre les décisions en œuvre autrement...) Une fois que la majorité a décidé, pourquoi la minorité a-t-elle refusé cette décision?
- La création d'une troisième paroisse de Constantinople à Lyon, alors qu'il y en avait déjà 2, dont l'une francophone: toujours ces question d'ego surdeveloppé?

À ce propos, l'éventualité de deux cathédrales russes à Paris vous interpelle ? Il y a pourtant actuellement deux exarques et deux cathédrales pour Constantinople. Mgr Emmanuel rue Georges Bizet et Mgr Jean rue Daru (première en date) et cela ne fait pas question ?

J'apprécie que vous reconnaissiez le "phylétisme français". C'est rare. La reconnaissance d'une culture orthodoxe "nationale" ne serait pas un mal si elle ne devenait pas motif d'exclusion... Et, pour la France, la seule culture Chrétienne actuellement est celle de Rome avec son influence protestante (tous papistes en Occident écrivait Khomiakov) ... Et là, bravo pour vos actions œcuméniques: c'est dans ce partage qu'on peut trouver la solution, sans parler d'aucun syncrétisme ni compromis, évidement!

Quand au slavon, comme dit le métropolite Hilarion, "il s'agit d'un trésor que nous devons préserver." Mais il y a toujours des héritiers qui dilapident les bijoux de famille comme l'héritage du fils prodigue... Nous connaissons la suite ! En Russie aussi, le slavon est une langue étrangère, qu'on apprend à l'école paroissiale, et des voix, très minoritaires, s’élèvent régulièrement pour demander son abandon afin de faciliter compréhension et mission dans la population; ce serait d'autant plus simple qu'il y a d'excellentes traductions en russe (contrairement à la plupart des traductions en français: pain quotidien, Théotoque ou Deipare, siècles de cyclamens et autres noukikom, etc.) Mais la majorité y tient très fermement et nous le constatons aussi dans nos paroisses avec l'afflux des Nouveaux Russes (Biélorusses, Moldaves...) Imaginez une paroisse comme Biarritz ou la seule langue commune est le slavon! Je suis le seul à y avoir lu les Actes en français le Samedi Saint, et personne dans l'assistance n'a pu suivre!

J'avoue que je comprends mieux ces Français de souche qui s'initient au slavon, comme ceux qui chantent dans notre chorale (nous avons même un Brésilien), servent ou simplement prient en s'aidant de l'édition bilingue que je leur prête (aucune édition disponible...); et je tire mon chapeau à ceux qui en comprennent la richesse et se l'approprient pour célébrer, comme nos évêques (Gabriel, Jean, Marc de Berlin) ou nos clercs (p. Quentin, p. diacre Richard que vous connaissez, et d'autres...) Cela leur permet de s'imprégner d'Orthodoxie, comme les originaux montrent mieux les œuvres que les reproductions...

Les nouveaux immigrés qui fréquentent nos paroisses ne sont pas moins Orthodoxes que la plupart des anciens. Ils sont en général très pieux (à commencer par les vêtements: têtes couvertes et jupes des femmes), respectent les carêmes, vénèrent les icônes et les reliques ... choses que les "Occidentaux" négligent... Et je ne vois vraiment pas les migrations s'arrêter à vue humaine. La mondialisation, fille de l'accélération des échanges et des contacts, est un phénomène social perenne dont il faut tenir compte. La plupart des migrants viennent là pour y rester, que ce soit par des mariages mixtes, du travail ici ou des créations d'entreprises, et il n'y a a aucune raison d'en imaginer la fin.

Bon, je vous ai écrit un drap de lit! Désolé! Et je dois préparer le catéchisme de dimanche...
82. Didier Veillat le 18/05/2019 05:39
@ Vladimir

Cher Vladimir,

Merci de votre longue réponse.

Le fait qu'il existe deux cathédrales de Constantinople me désole. Pouvoir, puissance, phylétisme. Toutes ces choses vont à l'encontre de l'unité de l'Orthodoxie. La dissolution de l'Archevêché, la "nouvelle Eglise autonome" en Ukraine se font sur le dos de fidèles qui ne comprennent pas toujours ce qui se passe. Il faut dire que c'est, en dehors des questions de pouvoir, absolument insaisissable par la voie théologique parce que cela ne relève pas de la foi en Christ.

"Quand j'entends le mots 'culture', je sors mon revolver"; tristes paroles d'un bien terrible période de l'histoire du XXème siècle. Il faut pourtant sortir de sa culture pour l'étendre, enseigner pour cultiver comme on cultive la terre. Malheureusement,
l'Archevêché de la rue Daru est devenu l'enjeu de plusieurs phylétismes.
Il ne faut pas en écarter un qui est souvent oublié: le phylétsime français; il existe bel et bien cette forme de passion d'autonomie linguistique chez certains français. Certains convertis sont plus orthodoxes que les orthodoxes, très anti-catholiques romains et parmi eux il en existe un nombre persuadé qu'il existerait une orthodoxie franco-française autodéterminée; la fameuse histoire du non moins fameux Baron de Münchhausen se tirant par les cheveux pour s'élever. Vindicatifs et revendicateurs, ce sont le pires orthodoxes que j'ai rencontré; certains sortent parfois du bois et passent sur PO. Pour un chrétien orthodoxe qui, comme moi, recherche une forme de fraternité entre les chrétiens (d'où mon travail œcuménique sur Roanne), c'est difficile; on va jusqu'à l'insulte et il ne faut pas céder pour ne pas laisser trop de surface à ces gens. C'est d'autant plus pénible qu'on y perd du temps.
C'est une faute au regard de l'unité de l'Eglise et une tendance à penser une orthodoxie unifiante uniquement selon le territoire. C'est là une contradiction qui ne peut être surmontée que si l'on accepte un certain mélange linquistique au sein des paroisses.

Quand on est d'origine européenne occidentale, il faut accepter une part de l'habitus orthodoxe venu d'ailleurs, et réciproquement. Quitter "le vieil homme" national. Quand on vient s'installer en France, l'effort doit aussi se faire dans l'autre sens. Sinon, quelle fraternité? "Désormais, il n'y a plus..." (Galates 3 - 28). Tous, nous devons œuvrer à cette prophétie pour qu'une autre parole de l'Apôtre soit une réalité fraternelle: "Mes frères, vous avez été appelés à la liberté' (dans la même Épître).

Le terrain européen occidental est devenu glissant et très fragile pour la vie en Orthodoxie. Entre les absolutistes, les phylétistes, les imaginatifs et les questions politiques, je dois avouer que l'avenir est extrêmement brumeux et que je ne pense pas qu'il y ait de solution complète. Celle qui emportait mon sentiment est de l'ordre de l'utopie; je suis persuadé que l'Archevêché de la rue Daru est en fin de course; la vitesse de la mondialisation gagnant les églises par la voie migratoire sera la justification de déports plus ou moins nationaux entre juridictions, de querelles plus ou moins larvées, de revendications, etc. Je ne vois pas très bien ce qu'il y a à attendre, d'autant moins que les migrations seront de plus en plus souvent temporaires. Ce pourquoi j'ai toujours espéré une localité non-nationale de l'Eglise orthodoxe en Europe occidentale. Cela se fera peut-être un jour lointain d'une autre vie terrestre que la mienne, ou le Christ sera-t-il enfin dans sa Gloire devant tous et tout cela sera absolument dérisoire; ça l'est probablement d'ailleurs, puisque c'est du Christ que nous parlons le moins dans ces histoires sans fin...

Je ne suis pas opposé au processus démocratique au sein du conseil paroissial, bien au contraire. J'ai dû me faire mal comprendre à ce sujet. Mais il faut qu'il soit le plus transparent possible. D'expérience, je sais que ce n'est pas toujours le cas, ce qui exclut certains fidèles des processus électifs ou de certaines discussions importantes.

Je m'aperçois que je suis au moins aussi bavard que vous. Mais je pense que ce bavardage est constructif parce qu'issu de la bonne volonté nécessaire à toute vie ne assemblée. Je l'apprécie vraiment.

Je vous souhaite une bonne journée.

Bien amicalement et fraternellement en Christ notre Sauveur.

Didier Veillat
83. Daniel le 18/05/2019 17:38
@ Vladimir

"comme les originaux montrent mieux les œuvres que les reproductions... "

Le slavon est tout sauf un original sauf pour les offices des saint rédigés directement en slavon. Il n'a même pas la même strcture grammaticale que le grec. Le grec a des articles définis et indéfinis, le slavon n'a pas d'articles comme le russe. Soyez logiques, mettez-vous au grec, dites la prière de de saint Ephrem en syriaque etc. D'ailleurs les traductions en slavon ont été remaniées au fil des siècles, améliorées, comme toute traduction pour parvenir à à la forme actuelle.La traduction française a des défauts que personne ne nien mais personne n'a prétendu qu'ele fût optimale et définitive. C'est un travail de longe haleine d'autant que les moyens manquent vu que certains font tout pour saboter une orthodoxie de langue française et que des personnes à même de traduire doivent aussi parfois exercer un travail purement alimentaire.

Conservez le slavon soit, mais comme par le passé, les descendants de ces immigrés assimilés déserteront l'église... Une église qui n'est pas à même d'adapter sa pastorale à tous les cas, immigrés, descendants d'immigrés, locaux, visiteurs ne remplit pas sa fonction.

Concernant le jeûne, 5% des orthodoxes en Russie jeûnent en suivant les règles. Par quel miracle tous les immigrés jeûnent-ils en suivant ces règles. Surcroît de religiosité en venant en France, où sont-ils 5% et les 95% ne met jamais à l'église. Je pense à la 2e option en voyant les collègues russe et ukrainien que j'ai eus qui avaient une orthodoxie très culturelle en fait et qui en fait étaient étonnés de me voir prendre les choses si au sérieux.
84. Tchetnik: illusion dangereuse. le 18/05/2019 21:59
Il est étrange - voire malhonnête - de parler d'"originaux" pour des textes roumains, slavons ou autres qui ne sont eux-mêmes que des vulgaires traductions…

On sent là tout le racisme d'une personne qui qualifie sans sourciller les Occidentaux de "pourceaux"...

En espérant que ce message ne va pas sauter au marbre une fois de plus (Sinon, allez sur Radio Classique, au moins ils sont bien embouchés…).
85. Théophile le 18/05/2019 22:07
@ Vladimir
Autant je comprends que le slavon soit un trésor en Russie, autant penser qu'il sera la trésor de l'Orthodoxie en France me paraît vraiment très inquiétant pour la survie de la foi orthodoxe dans nos contrées.
Pourtant transmettre et vivre la foi est tellement plus simple.
Heureusement, les Apôtres ont eu une autre approche!
86. Didier Veillat le 19/05/2019 16:14
Quel que soit le territoire, la Liturgie doit être comprise selon la langue, quelle que soit la tradition. Tout doit être compris par tous.
Quelle que soit son origine, la langue doit échapper au processus imaginaires, nostalgiques, oniriques ou esthétiques. Il y a primauté de la compréhension de la Parole sur tout autre schème. De la même manière le rite doit être conforme sans ambiguïté, ne pas mettre la langue territoriale en avant; sa seule prévalence étant territoriale et non nationale. Ce pourquoi il faut éviter l’écueil dangereux d'une forme de phylétisme français.
Le Slavon n'a guère de correspondance orthodoxe dans le rite ni dans le dogme.Il y a dans le slavon quelque chose de réservé à un monde en soi mais pas nécessairement orthodoxe par essence. L'usage du russe est déjà plus compréhensible.
Si l'unité était une réalité sur notre sol, les célébrations auraient depuis un certain temps opté pour la langue locale avec des éléments en langues immigrées pour aider les immigrés à s'installer. Or c'est au sol d'accueil que l'on demande de s'adapter. Ce n'est pas une bonne voie pour un avenir à terme raisonnable. En cela, le droit canon est plus sage que les nations qui veulent l'accueil à l'étranger, mais dans leur langue. On demandera d'ailleurs plutôt à l'accueil de faire l'effort linguistique. C'est bien dommage. Et cela ne donnera rien parce que la part onirique est là bien trop étendue.
87. Vladimir G:le "trésor" du slavon doit être préservé par ceux qui en comprennent la valeur le 19/05/2019 20:03
Bien sur, le "trésor" du slavon doit être préservé par et pour ceux qui en comprennent la valeur, les autres pouvant fort bien se contenter des "pain quotidien, Théotoque ou Deipare, siècles de cyclamens et autres noukikom, etc." Cela n'en fait pas de mauvais Orthodoxes et ils n'ont que l’embarras du choix, puisque la majorité des paroisses canoniques et la quasi-totalité des non-canoniques sont francophones...

Je ne pense pas que notre paroisse soit exceptionnelle en France. Voici donc un exemple concret: il y avait 25 personnes aux vigiles samedi; 5 Français de souche (dont 3 chantent dans le chœur, en slavon...), 4 "Anciens Russes" (Français descendants d'immigrés de la 1ère vague), et des immigrés récents ... Ce matin, prés de 60 personnes à la Liturgie, 8 autochtones (nos 3 chantres, le mari d'une jeune Russe et 3 convertis plus anciens), 1 Brésilien (acolyte), 5 "Anciens Russes"... et les nouveaux arrivés. Le slavon étant plébiscité par tous (les "philétistes français" comme écrit si bien Didier, minoritaires, avait quitté la paroisse en 2007). Ceux qui viennent chez nous choisissent le slavon (le Brésilien est le dernier converti en date...), les autres ont le choix dans la bonne dizaine de paroisses francophones de toutes obédiences qui existent à Lyon et il n'y a aucun problème.

Autre exemple: j'étais à Biarritz pour Pâques et le slavon était la seule langue commune aux différentes nationalités présentes, personne ne me suivant pour lire les Actes en français...

Ce sont des fait concrets et, comme je n'ai pas de boule de cristal pour lire l'avenir, je constate que, dans le présent, le slavon a de beaux jours devant lui en France. La difficulté principale réside dans le manque de cours d'initiation par rapport à la demande; nous allons y réfléchir au niveau de la paroisse ...
88. Tchetnik: quand l'illusion devient mensonge. le 20/05/2019 07:48
Le slavon...un "trésors" que personne ne comprend, qui fait des "orthodoxes" purement nominaux, spirituellement sous-développés, sous-catéchisés, qui ne connaissent pas les dogmes, enseignements et exigences les plus basiques et élémentaires de la foi Chrétienne Orthodoxe et ne sont pas pratiquants dans la vie de tous les jours. Et qui confondent la Bible et la talmud.

Mais certains sont en effet très attachés à des rites de forme, cela pour masquer leur grande ignorance du fond.

450 000 Orthodoxes en 1925, moins de 125 000 de nos jours. Le résultat parle de lui-même.
89. Théophile le 20/05/2019 08:36
@ Vladimir
"Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur."

Il est déjà si difficile de dispenser une catéchèse basique et vous voudriez donner des cours de slavon en France...
Lyon est une ville de 2 millions d'habitants!
Alors certes, l'immigration amène régulièrement des fidèles plus ou moins bien enracinés dans la foi. Mais qui leur transmis la foi droite? Qui assurera la transmission de la foi pour leurs enfants? Croyez-vous que c'est le slavon qui leur transmettra la foi orthodoxe?
Je crois qu'il ne me reste plus qu'à prier pour que Rome redevienne orthodoxe par un miracle divin! Au moins eux feraient le travail, si ils étaient rétablis.
Les discussions sur les patriarcats et les disputes sans fin sur les rattachements canoniques sont déjà particulièrement dépressifs, mais s'il l'on ajoute encore des cours de slavon dispensés dans les paroisses en France, on va vraiment boire le calice jusqu'à la lie.
90. Marie Genko le 20/05/2019 09:56
message 76, 77 etc.

Vouloir préserver un minimum de Slavon ne me semble pas condamnable en soi ?
Tout comme une partie des Catholiques ont fuit leurs églises, lorsqu'on les a privés du Latin, de même nous risquons de provoquer une hémorragie de nos paroissiens dans certaines paroisses, si on leur impose des Liturgies franco/françaises.
J'ose penser que les orthodoxes ignares ne sont pas plus méprisables aux yeux du Seigneur que ceux qui sont instruits!
Nous ne devons pas oublier que le Christ aimait les enfants et ne portait pas la plus haute estime pour les Pharisiens pourtant instruits des préceptes de leur Foi.
Je suis certaine que nos prêtres orthodoxes s'efforcent de faire de leur mieux pour toucher le plus grand nombre de leurs fidèles paroissiens.

Ces disputes sur la langue ne me semblent pas vraiment essentielles alors que nous sommes plongés dans des turbulences autrement plus dramatiques.

Par avance pardonnez-moi si ma réflexion vous semble choquante.

En Christ

Marie
91. André G. le 20/05/2019 12:43
@ 76 + 77:
X B!!
Vladimir ne prétend pas donner les cours de slavon - il parle pour sa paroisse... Et M. Tchetnik confond, il me semble, l'idéal et la réalité: oui, il nous faut de la catéchèse, il nous faut comprendre l'office - mais il n'y a plus la loi mosaique, la loi stricte et unique, pour nous, chrétiens. Qu'on devienne donc quelque peu condescendant aux personnes attachées à la culture religieuse, qui n'est pas mauvaise en soi. De fond, il conviendrait, biensûr, de l'inculturer en France et ailleurs en Europe occidentale. Mais la situation de l'Archevêché ne se résume pas du tout en questions de langues! Il s'agit là d'une question de conversion vraie et profonde, et combien douloureuse aussi: retrouver en quelque sorte ses racines spirituelles en découvrant la réalité ecclésiastique d'aujourd'hui qui a changé depuis 1921 et 1931 et 1966 et 1999.
Meilleurs voeux!
92. Alexis le 20/05/2019 14:52
@Marie
Je rejoins tout à fait l'argumentation exprimée en 78.
Bien qu'ayant été élevé en France par des parents immigrés russes, et étant donc bilingue, j'avoue néanmoins ne pas connaître le slavon...

Cependant une grande partie des textes est souvent compréhensible par les russophones et ne pas comprendre toutes les prières ne m'a jamais dérangé! Je reconnais (de façon égoïste et à titre personnel) qu'assister à un office entièrement en français ne me fait pas le même effet que s'il est en slavon... La bonne formule, il me semble, serait d'alterner au cours de l'office des prières en français et en slavon. Certains prêtres le font. Mais encore faut-il que le prêtre soit bilingue, ce qui est rarement le cas.
Un nombre non négligeable de prêtres viennent des pays de l'Est et ne parlent pas ou très peu, le français. Mais comme le dit justement Marie, cela n'est pas un sujet très important comparé aux autres problèmes que traverse l'Eglise Orthodoxe.
93. Daniel le 20/05/2019 15:38
Vladimir critiquait les occidentaux qui veulent comprendre les textes liturgiques... Or soudain, ils nous annonce vouloir faire des cours de slavon... pour que les gens puissent comprendre ces textes... Il n'y a pas contradiction?

@ Marie Genko (78)

La désertion des églises catholiques n'est pas uniquement une suite de la fin du latin. Je vous invite à lire le bon livre "Comment notre monde a cessé d'être chrétien" de Guillaume Cuchet. Le tout-slavon, tout roumain entraîne aussi le départ ou la non arrivée de chrétiens potentiels ou réels ne parlant pas ces langues. Sans oublier le cas où des gens ont été chassés de l'église car ils n'avaient pas la bonne ethnie.

Ce problème linguistique est même le cas en République tchèque ou un évêque orthodoxe avait expliqué que les Tchèques associaient le slavon en fait à la Russie et à l'Ukraine, donc au final à des choses étrangères... Et pourtant le tchèque est une langue slave.

Voici l'interview et son extrait

—And what is the attitude of young people towards Orthodoxy?

—I think we have very weak missionary efforts. Most Orthodox believers of today’s Czechia are Ukrainian and Russian people and we devote much energy to giving spiritual guidance to these parishioners. Even in Prague with its eight parishes we serve and preach in the Czech language only in one of them. Some Czechs understand Church Slavonic, but for the majority it is absolutely incomprehensible and foreign. When a Czech enters a church in which priests celebrate in Church Slavonic and preach in Russian, he thinks that it is a Russian church and leaves. So we try to alternate the litanies: we proclaim one in Church Slavonic and another in Czech. We need to work very hard in order to develop our mission. We also publish very few church books in Czech.

http://orthochristian.com/91864.html

Pour les Tchèques en majorité, le slavon est entièrement étranger et incompréhensible... Et vous imaginez les Lyonnais se mettrent en masse au slavon?

La question linguistique est liée à Daru. Daru fut un diocèse ouvert depuis l'archevêque Serge aux langues locales, qui ont pu être utilisées sans persécution ouverte ou sournoise. Cela n'a pas toujours été le cas à Daru du reste. Or, au sein du Patriarcat de Moscou, cette ouverture à la langue locale est moindre. Il suffit de lire tous les écrits de Vladimir à ce sujet depuis des années. Ces paroisses peuvent avoir peur d'eêtre slavonisées de force, la présence d'un simple immigrant russe serait un motif valable, alors que la présence d'un autochtone de passage dans une paroisse slavonne n'a jamais justifié l'inclusion d'une moindre ecténie en langue locale. Elles peuvent aussi avoir peur d'être réléguées: non remplacement des prêtres âgés ou décédés comme cela s'est déjà fait pour liquider des paroisses...

La question linguisitique est donc loin d'être secondaire dans l'affaire Daru.

Je suis d'accord sur la nécessité de catéchèse. Le monde extérieur est globalement hostile, les orthodoxes doivent être formés à ce défi spirituellement ET intellectuellement pour répondre aux objections que ce monde extérieur soulève. Or pour beaucoup de gens, le dimanche sera le seul moment où ils mettront le pied à l'église. Autant qu'il fasse le plein d'ensignement à ce moment.
94. Théophile le 20/05/2019 16:32
@ Marie
La foi des enfants est très belle et rien n'est condamnable en soi. Le seul péché non pardonnable est contre l'Esprit Saint.
Comme l'a bien montré Daniel, nos pays sont soumis à une déchristianisation radicale qui devrait nous pousser à un sursaut, à un rassemblement vers l'essentiel - la foi, la charité, la recherche de l'Esprit Saint, des structures simples.
Or rien de tout cela, chacun continue dans son ronronnement culturel, avec ses petites politiques ethniques, ses gâteaux et ses salons de thé philosophiques.
Si vous voulez mobiliser le peu de force vive qui demeure ici pour défendre le slavon et la culture russe en France, c'est votre vision.
Notre-Dame a brûlé. Cela devrait nous servir de méditation. La question fondamentale de l'Eglise a toujours été la transmission de la foi authentique à la génération d'après, dans l'amour et la prière, avec humilité. Pas la survie de la colonie russe ou roumaine en France. En tout cas, l'URSS ne nous a pas servi de leçon très longtemps. On retombe bien vite dans les vanités.

"Le Seigneur a dit : Parce que les filles de Sion sont devenues orgueilleuses, qu’elles s’avancent la tête haute, lançant des regards, qu’elles vont à petits pas, et font sonner les anneaux de leurs pieds,
le Seigneur rendra chauve le crâne des filles de Sion, et le Seigneur découvrira leur nudité.
En ce jour-là, le Seigneur enlèvera le luxe des anneaux, les soleils et les croissants ;
les pendants d’oreille, tes bracelets et les voiles ;
les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures ;
les boîtes à parfum et les amulettes, les bagues et les anneaux du nez ;
les robes de fête et les larges tuniques, les manteaux et les bourses ;
les miroirs et les mousselines, les turbans et les mantilles.
Et, au lieu de parfum, il y aura la pourriture ; au lieu de ceinture, une corde ; au lieu de cheveux bouclés, une tête chauve ; au lieu d’une ample robe, un sac ; au lieu de beauté, la marque imprimée par le feu.
Tes guerriers tomberont par l’épée, et tes héros dans la bataille.
Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil, et, désolée, elle sera assise dans la poussière."
Isaïe 3, 16-26
95. Marie Genko le 20/05/2019 17:06
@MESSAGE 81

Cher Daniel,

Alors là, vous me sidérez !

Vous écrivez et je vous cite:

"Or, au sein du Patriarcat de Moscou, cette ouverture à la langue locale est moindre. Il suffit de lire tous les écrits de Vladimir à ce sujet depuis des années"

Depuis quand Vladimir G, pour lequel j'ai infiniment d'estime, est-il un porte parole du Patriarcat de Moscou?

Je me trompe peut-être, mais sur ce site chacun d'entre nous exprime son propre ressenti et sa propre expérience !
Je suis même assez certaine que le ressenti de Vladimir n'est pas du tout le même que celui d'une grande partie des fidèles du Patriarcat de Moscou.
D'ailleurs il y a une grande diversité de sensibilités à l'intérieur même de ce patriarcat.
Comme il y a une diversité d'opinions à l'intérieur de l'Archevêché de Daru...

Pour moi la langue Liturgique à l'heure actuelle est un débat qui nous emmène loin des problèmes essentiels qui se posent aux Orthodoxes du monde entier.

Les disputes au sujet de la langue Liturgique, nous distraient de ce qui devrait être notre préoccupation essentielle : L'Unité et le Salut de l'Orthodoxie.

Cette unité elle passe par le respect des Canons orthodoxes par tous nos patriarcats et aussi, pour le sujet de ce fil, par la fidélité de notre diocèse à sa continuité historique.

Avec toute mon amitié.
En Christ

Marie
96. Didier Veillat le 20/05/2019 17:18
Bonsoir à tous,

Ne faisons pas dire aux gens ce qu'ils n'ont pas dit et évitons ainsi tout jugement pour le moins très hâtif sur une intention à priori (je dis aussi cela pour moi-même). Jusqu'à plus ample information, et à moins que je n'aie pas lu avec suffisamment d'attention, Vladimir n'a pas défendu "le Slavon pour tous" non plus que "le Slavon pour le Slavon" et n'a donc pas milité. Il n'a pas non plus indiqué que l'avenir était dans le Slavon. Il a simplement écrit qu'il constatait que dans sa paroisse cela se passait bien. Ce n'est pas à organiser comme un aveu pour une faute. C'est un témoignage. Vladimir a précisé que le Slavon doit être préservé comme un trésor, et non comme un processus actuel massif. Son amour pour le Slavon n'a rien de choquant.
A titre de comparaison, j'ai une certaine passion pour la musique classique, plus particulièrement pour le piano et la musique de chambre de Schubert (pub), cela ne fait pas de moi un salonnard.

Même si nous avons des vues différentes sur certains points, nous avons toujours le devoir de comprendre ce que nous indique le discours ou l'expérience de l'autre. Simple question de mutualité dialogique sur un forum.

Excusez-moi pour ce "prologue". Je ne veux être vindicatif avec personne et j'espère ne pas l'être. Si tel est le cas, je vous prie sincèrement de ma pardonner.

J'en viens à une pensée plus générale:
En Europe, la vie locale de l'Eglise s'incarne surtout par la langue, le reste de la praxis étant commune aux orthodoxes. La langue est donc un élément central de l'expression de la part liturgique liée à la Parole. C'est vrai pour chaque paroisse de chaque diocèse, de chaque métropole et de chaque patriarcat. La légitimation de la langue se fait par le terrain réel. Tout le reste est du surplus. Pourquoi pas? Mais du surplus quand même.

Le Slavon, tout comme le Latin sont (ou ont été) l'expression d'une stratification sociale dans l'Eglise terrestre, des marqueurs sociaux réservés... mais ils ne peuvent en aucun cas être (ou avoir été) des marqueurs chrétiens. Ce n'est pas le délaissement du Latin qui a d'ailleurs nui au christianisme romain, mais le délaissement progressif du corpus liturgique, théologique et sacramentel. Ce n'est pas la perte du latin qui a simplifié la liturgie romaine, mais la liturgie romaine qui a été simplifié par idée de progrès social, etc. Or, le vrai progrès eut été que tous comprennent le mieux possible dans leur langue un corpus chrétien non amputée à bien des niveaux. Cette évidence, après des siècles d’illettrisme, devrait pourtant éclairer notre façon de réfléchir à l'avenir. Au lieu de quoi on continue à imaginer, soit par excès, soit par défaut, des "supériorités" socio-linguistiques qui ne font et ne feront jamais un cœur chrétien.

A contrario, le non respect de l'application de la langue sur le corpus liturgique est à terme une dénaturation territoriale de la vie en paroisse. Ce qui est, je l'ai déjà écrit, un renoncement inévitable au rôle missionnaire de l'Orthodoxie.

Merci à vous tous de votre lecture. Le débat est vif et argumenté. N'oublions pas que nous sommes tous frères et sœurs en Christ ressuscité des morts, parce qu'en Vérité, Il est ressuscité!
97. jean le 20/05/2019 20:38
Bonjour tout le monde
à lire absolument : Protodiacre Kedroff : à propos de la situation de l'Archevêché des églises orthodoxes russes :

https://orthodoxologie.blogspot.com/2019/05/protodiacre-kedroff-propos-de-la.html
98. Marie Genko le 20/05/2019 21:54
message

Cher Théophile,

Pourquoi croyez-vous que rien n'est fait pour évangéliser ?
Je vous cite :

"Comme l'a bien montré Daniel, nos pays sont soumis à une déchristianisation radicale qui devrait nous pousser à un sursaut, à un rassemblement vers l'essentiel - la foi, la charité, la recherche de l'Esprit Saint, des structures simples.
Or rien de tout cela, chacun continue dans son ronronnement culturel, avec ses petites politiques ethniques, ses gâteaux et ses salons de thé philosophiques.
Si vous voulez mobiliser le peu de force vive qui demeure ici pour défendre le slavon et la culture russe en France, c'est votre vision."

Vous avez l'accusation facile!

Pourquoi pensez-vous que rien n'est fait au niveau des paroisses?

Peut-être n'avez-vous pas encore trouvé vous-même votre moyen d'évangéliser autour de vous ?

Mais je vous assure que beaucoup de choses sont faites et pour évangéliser et même pour apprendre le Français aux nouveaux arrivants dans beaucoup de paroisses.

En ce qui me concerne je trouve cette discussion sur les langues employées parfaitement inutile.
Car il ne s'agit pas d'imposer le Slavon ou le Français, il s'agit de témoigner le Christ, comme vous semblez vouloir le rappeler.

Oui nous sommes dans un pays déchristianisé et ce sont justement nos frères catholiques et Protestants, qui ont besoin de notre témoignage. Je peux vous assurer que lorsque je reçois des touristes au sein de notre cathédrale, il ne me viendrait pas à l'idée de m'adresser à eux en Slavon !

Comprenez que nous soyons nombreux à ne pas nous sentir visés par vos paroles dans la mesure où nous sommes nombreux à témoigner notre Orthodoxie aussi souvent que cela nous est possible.

Cher Théophile, comprenez que chacun a le droit d'être attaché à la Liturgie qu'il a suivie tout au long de son existence. Comprenez aussi que nous sommes heureux de partager en Français les épîtres et les Évangiles.
Nous vous demandons simplement à ceux qui souhaitent prier et participer à des Liturgies complètement en Français d'aller vers, ou pourquoi pas de créer, leur propre paroisse francophone!

Je pense que je vais essayer de ne plus perdre mon temps et le votre à vous répondre sur ce sujet, car pour moi c'est un non sujet !

Avec toute mon amitié

En Christ

Marie
99. Didier Veillat le 21/05/2019 06:45
Bien chère Marie,

Je profite de cette discussion pour vous saluer en tout premier lieu et vous remercier de la sagesse équilibrée de vos commentaires réfléchis.

A propos de cette affaire de langue qui semble vous lasser, vous avez raison sur la marginalité du débat quant à l'Orthodoxie dans son ensemble. Pour la rue Daru, et l'Europe occidentale en général, le problème est plus central à cause de l'attente d'assurances sur le long terme à ce propos et d'une situation miulti-juridictionnelle, multi-ethnique etc.
Et là encore, vous avez raison; l'avenir se jouera sur l'accueil de tous, immigrés et locaux d''origine. Certes, il y a Chersonèse pour les immigrés russes, certes, il y a d'autres métropoles sur le sol européen, mais l'Archevêché de la rue Daru devra participer à la réception des immigrés tout en maintenant son caractère propre d'évangéliser aussi les peuples européens. Il faudra que chacun renonce à un peu à son moi linguistique. Ces six derniers mois, j'ai été suivi par deux couples francophones désirant entrer dans l'orthodoxie. Cela s'est joué par la francophonie de la paroisse roumaine dans laquelle je vais. Pratiquement, c'est la seule paroisse de la région et il est naturel que les quelques immigrés du coin, disposant en général de peu de moyens de déplacement y viennent. Il est alors indispensable de les recevoir bien chrétiennement; Il y a donc aussi dans cette petite paroisse tout à fait remarquable des prières qui sont dites dans trois langues différentes: français, roumain et géorgien. Et cela fonctionne!!
Cet exemple pour insister sur une choses simple: ne pas généraliser! Je pense que nous sommes largement d'accord là dessus.

En cela, je reconnais que Vladimir a raison: il ne généralise pas, mais il constate ce qui fonctionne. Tout comme j'essaie de le faire. On ne pourra, dans le contexte actuel, généraliser. Il faudra que tout le monde dans l'Archevêché de la rue Daru, procède en fonction de ce qui fonctionne linguistiquement le mieux selon les circonstances, le lieu et selon des assurances solides du Patriarcat qui accueillera et préservera cet Archevêché dans son caractère propre.

La question du Slavon est tout autre puisqu'il s'agit de préservation. Et pourquoi pas? Il ne faut pas se braquer à propos de cette langue.

L'évangélisation se fait selon le contexte du moment, pas selon un processus idéologique ou linguistique tracé d'avance au double décimètre. Vous avez raison de le rappeler à votre manière.
Si la grande majorité des fidèles comprend cela, un grand pas sera fait pour l'avenir. Cela se joue maintenant, je l'ai déjà écrit quelque part, dans les paroisses. Que chaque paroissien réfléchisse donc bien et se dise qu'il est en paroisse pour suivre les actes du Seigneur, non pas pour accomplir ses ("ses" en italiques) actes pour (encore en italiques) le Seigneur.

Merci chère Marie de votre patience et de votre sagesse dont vous nous faites généreusement profiter: en cela, vous faites les œuvres du Seigneur.
Bien fraternellement et amicalement en notre Seigneur, Christ-Dieu ressuscité des morts!
100. Théophile le 21/05/2019 08:25
Chère Marie,
Pardonnez mon excès de zêle.
L'heure est très avancée. Vous estimez que les choses ne vont pas si mal pour l'Orthodoxie en France, je ne partage simplement pas votre constat.
La lampe nous a été confiée pour qu'elle soit sur le lampadaire, offerte à tous et à toutes, et non sous le boisseau.
Regardez comment en Russie la Foi s'est relevée, comment l'Eglise est allée vers tous et toutes jusque dans les prisons - en suivant les préceptes de l'Evangile. Et ce qui se passe ici (division et culture, quasi absence de projet pastoral vers les populations locales).
Durant le communisme, la culture russe n'a pas disparu. Dostoïevski et Pouchkine n'ont pas été menacés de tomber dans l'oubli. Mais la Foi a failli disparaître. Elle n'a survécu que par la miséricorde divine, dans le sang des martyrs.
La question est simplement de remettre la Foi à la première place et d'en tirer les conséquences pastorales. Tout le reste nous sera accordé en surplus.
101. Marie Genko le 21/05/2019 08:29
message 85

Cher Jean,

Un immense MERCI de nous rappeler de lire le message du protodiacre Alexandre Kedroff.
C'est un message profond qui nous rappelle quel chemin doit être le nôtre.
Un chemin de confiance et de l'obéissance à notre archevêque Jean.
Avec toute ma reconnaissance.

En Christ

Marie
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