LE PIRE S’ANNONCE POUR L’ORTHODOXIE

Parlons D'orthodoxie

V.G.

LES DÉCISIONS DU SAINT-SYNODE DU PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE SUR L’UKRAINE RISQUENT DE MENER À UNE CATASTROPHE POUR L’ORTHODOXIE, VOIRE POUR LE MONDE ENTIER.

«La situation actuelle n’a absolument pas de précédent pour tout le monde. C’est une rupture totale avec la tradition et la perception de la vie de l’Église. Les actions de Constantinople porteront un préjudice catastrophique, avant tout pour les orthodoxes d’Ukraine. Quelque chose de terrible va commencer», a déclaré à la chaîne de télévision religieuse russe Spas Alexandre Volkov, porte-parole du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille; et pour le responsable du département Synodal de l'information de l’Église russe Vladimir Legoïda, il s’agit d’une «tentative de saper les bases du système canonique de l’orthodoxie», ces décisions non canoniques vont toucher "de millions de personnes en Ukraine et dans le monde orthodoxe" ajoute-t-il en soulignant que «nous sommes au bord d’événements dramatiques, c’est évident».

LES DÉCISIONS CONTROVERSÉES

Dans son communiqué du 12/10/2018 (https://orthodoxie.com/le-patriarcat-de-constantinople-reaffirme-son-droit-a-accorder-lautocephalie-a-leglise-dukraine/), le Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople

1. confirme l’octroi de l'autocéphalie (indépendance canonique) à l’Église ukrainienne;
2. (r)établi une "stavropégie" (juridiction dépendant directement du patriarche) à Kiev,
3. lève les anathèmes prononcés contre les primats de deux Églises non canoniques ukrainiennes: Philarète Denissenko, patriarche autoproclamé de Kiev (KP) anathématisé par l'Église orthodoxe russe en 1997, et Makari Maletich, primat de l'«Église orthodoxe autocéphale ukrainienne» (EOAU) Cf..
4. révoque le tomos de 1686 transférant la juridiction de la métropole de Kiev au patriarcat de Moscou cf.

Constantinople avait précédemment nommé l'archevêque de Pamphylie Daniel (EOAU des États-Unis) et l'évêque d'Edmonton Hilarion (EOAU du Canada) en tant que ses exarques à Kiev «dans le cadre de la préparation de l'octroi de l'autocéphalie à l'Église orthodoxe en Ukraine» (les deux EOAU des USA et du Canada sont des juridictions autonomes au sein du patriarcat de Constantinople qui ont toujours gardé des liens étroits avec l’EOAU schismatique réimplantée en Ukraine après 1991).

RÉACTION FERME À MOSCOU ET KIEV

L’Église orthodoxe russe a de fait déjà rompu ses «relations diplomatiques» avec le Patriarcat de Constantinople après les premières annonces du patriarche de Constantinople Bartholomé, en suspendant toute concélébration avec Constantinople et toute participation à des manifestations inter-orthodoxes présidées par des représentants de ce patriarcat (par exemple les réunions de Assemblée des Évêques Orthodoxes de France, AEOF), ainsi que la commémoraison du patriarche de Constantinople pendant les services religieux. Le Synode constantinopolitain a maintenant «franchi la ligne rouge» pour le porte-parole du Patriarche de Moscou, et ses décisions légitiment un schisme. L’Église orthodoxe d’Ukraine, Église autonome au sein du Patriarcat de Moscou, a aussi menacé de rompre avec le Patriarcat de Constantinople.

RIEN N’EST JOUÉ

J’avais expliqué dans mon article précédent pourquoi la manœuvre de Constantinople était "maligne, anti-canonique, inamicale ... et dangereuse". Les décisions du synode confirment l’analyse avec la reconstitution de la métropole de Kiev sous l’obédience de Constantinople comme avant 1686 en vue de "l’octroi par le patriarche œcuménique de l’autocéphalie à l’Église d’Ukraine." Mais Constantinople ne se montre généralement pas pressé d’accorder une autocéphalie, comme le montrent les exemples historique de l’Église de Bulgarie (dont l’autocéphalie n’a été reconnue qu’en 1946, trois-quarts de siècle après sa proclamation par Sofia...) ou de l’Église de Finlande (elle attend depuis prés de 100 ans!)

Et qui va rejoindre cette juridiction soumise au patriarcat de Constantinople? Le clergé de l’EOAU va probablement y adhérer, eu égard à ses liens avec les EOAU nord-américaines d’où proviennent les deux exarques, mais elle représente guère plus de 6% des paroisses orthodoxes en Ukraine. Le pseudo-patriarche Philarète regroupe environ 27% des paroisses et il a déclaré que "Ceux qui participerons au concile d'unification feront partie de l’Église orthodoxe unifiée; et ceux qui ne voudront pas n’en feront pas partie Mais il n’a pas précisé s’il allait abandonner le couvre-chef patriarcal dont il s’affuble et on ne peut présumer combien de ses fidèles l’abandonneraient pour Constantinople … Quant à l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou, EOU), qui regroupe plus de 67% des paroisses, l’écrasante majorité de ses membres s’est toujours prononcée contre toute séparation d’avec l’Église russe… La nouvelle "stavropégie" risque d’être réduite!

CONSÉQUENCES DRAMATIQUES POSSIBLES

SCHISME DANS L’ORTHODOXIE : Contrairement à 1996, quand le patriarcat de Moscou s’est retrouvé isolé au sein de l’Orthodoxie lors de sa rupture avec Constantinople qui avait fondé une juridiction parallèle en Estonie ("Église orthodoxe apostolique d'Estonie"), les réactions de plusieurs Églises montrent que Moscou pourrait bien être suivi par plusieurs Églises Orthodoxes, et non des moindres. Il en résulterait donc un véritable schisme, les deux groupes d’Églises n’étant plus en communion entre elles...

Notons aussi que Constantinople semble relativement indifférent à la possibilité d’un schisme intra-orthodoxe : après avoir maintenu le concile de Crête en 2016 malgré l’absence de quatre Église regroupant la majorité des Orthodoxes, sa position sur le remariage des prêtres semble aller à l’encontre des positions des autres Églises.

GUERRE CIVILE EN UKRAINE… ET PLUS? : le président Porochenko a stigmatisé l’EOU à plusieurs reprise, allant jusqu’à parler "d’ennemi de l’intérieur" et les autorité ukrainiennes ont menacé de prendre le contrôle des principaux lieux saints ukrainiens, monastères et cathédrales, qui sont actuellement sous l'obédience de l’EOU (ce type d’exaction s’était produit en 1991-92 et les spoliations de lieux de cultes se sont accélérées après le coup d’état de 2014, touchant plus de 50 églises à mi 2018 Si ces pressions s’accentuaient contre les paroisses récalcitrantes à rejoindre "l’Église orthodoxe ukrainienne unifiée" dont parle le pseudo-patriarche Philarète, il est probable qu’elles rencontreraient l’opposition accrue des fidèles et les séparatistes de l’est ukrainiens pourraient en profiter pour venir à leur aide.

Cela pourrait mener à un embrasement de grande ampleur, comme l’Église russe s’en est alarmée à plusieurs reprises et, dans le pire des cas, on peut craindre une intervention russe, comme en Crimée qui, cette fois, provoquerait celle de voisins occidentaux venus "défendre" une Ukraine qui deviendrait alors une nouvelle Syrie … Ce scénario du pire n’est pas le plus probable actuellement mais doit malheureusement être envisagé comme possible.

On ne peut maintenant qu’espérer une désescalade qui ne semble pouvoir venir que d’une médiatrion des Églises orthodoxes, à commencer par les anciens patriarcats d’Antioche et d’Alexandrie qui semblent réellement inquiets pour l’avenir de l’Orthodoxie.


Commentaires (8)
1. Vladimir.G: Malgré les risques de schisme dans l’Église orthodoxe, Constantinople s’arroge le droit d’accorder l’autocéphalie à Kiev le 12/10/2018 13:31
Malgré les risques de schisme dans l’Église orthodoxe, Constantinople s’arroge le droit d’accorder l’autocéphalie à Kiev
par Christelle Néan

Malgré l’échec des pressions politiques sur le Métropolite Onuphre, et la levée de boucliers de l’ensemble des Églises orthodoxes autocéphales, Constantinople continue de vouloir accorder l’autocéphalie à l’Église orthodoxe ukrainienne schismatique.

Le synode qui s’est tenu au Phanar pendant trois jours, vient de communiquer ses décisions sur son site, après beaucoup de conjectures publiées dans les médias (comme le fait que l’Église de Géorgie soutenait l’autocéphalie, ce qu’elle a dû démentir par voie de presse).

Il faut dire que rien n’avait été épargné par l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev (UOC-KP, Église schismatique non reconnue) et le gouvernement ukrainien pour tenter d’obtenir l’autocéphalie.

Après avoir déboursé 25 millions de dollars pour faire venir les hiérarques de Constantinople en Ukraine, les autorités ukrainiennes ne pouvaient pas laisser cette venue aboutir sur un échec.

Devant les réticences initiales de Constantinople à faire face à une fronde générale des Églises orthodoxes, Porochenko avait même convoqué une réunion avec le Métropolite de Kiev, Onuphre (de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou - UOC-MP), pour tenter de faire pression sur lui.

Cette réunion qui a eu lieu le soir du 9 octobre n’a pas été confirmée par l’administration présidentielle ukrainienne, mais plusieurs députés ukrainiens, dont Igor Mossiytchouk, ont révélé l’information.

D’après ces informations, Porochenko aurait demandé à Onuphre de ne pas déclencher de manifestations si l’UOC-KP obtenait l’autocéphalie, mais surtout il lui aurait demandé de « faire partie du processus d’autocéphalisation » en faisant une demande de Tomos à Constantinople, afin de légitimer la demande des autorités de Kiev.

Car malgré toute la propagande déversée dans les médias ukrainiens, Constantinople avait un gros problème : la demande d’autocéphalie ne vient pas de l’Église orthodoxe ukrainienne officielle, mais d’une Église schismatique non-reconnue ! Ce qui semblait finalement poser un gros souci de légitimité au Patriarche Bartholomée, qui a tergiversé pendant deux jours.

Il semble qu’un troisième point était à l’ordre du jour, puisque Porochenko aurait aussi demandé au Métropolite Onuphre de ne pas excommunier le Métropolite de Vinnitsa (qui est un proche de Porochenko) au cas où l’autocéphalie serait accordée à l’UOC-KP. En clair, Porochenko se serait une fois de plus immiscé de manière totalement anticonstitutionnelle dans les affaires de l’Église !

La réponse d’Onuphre a été que l’UOC-MP ne prévoit pas d’organiser des protestations, MAIS que si ses temples étaient attaqués, les croyants les défendraient. Concernant les deux autres points de la demande du Président ukrainien, la réponse du Métropolite de Kiev a été négative. Hors de question pour Onuphre de légitimer cette mascarade d’autocéphalie.

Histoire de contourner ce problème de légitimité, le Synode de Constantinople a donc pris plusieurs décisions, qui vont sérieusement aggraver la situation concernant les relations de Moscou avec le Phanar.

Voici la traduction de la décision de Constantinople, avec mes commentaires en italique :

1) Renouveler la décision déjà prise pour que le Patriarcat œcuménique procède à l'octroi de l'autocéphalie à l'Église d'Ukraine.
Commentaire : Donc Constantinople s’arroge bien le droit de décider seule d’interférer dans les affaires d’une autre Église orthodoxe, sans passer par la case discussion avec les autres Églises comme l’exigent les règles de fonctionnement de l’Église orthodoxe.
2) Rétablir, en ce moment, la Stavropégie du Patriarche œcuménique à Kiev, une de ses nombreuses Stavropégies en Ukraine qui y a toujours existé.
Commentaire : Constantinople réinstalle donc une Église orthodoxe dépendant de son Patriarcat en Ukraine afin de légitimer la suite. Le problème est qu’elle le fait sur le territoire canonique d’une autre Église orthodoxe sans son accord. Ceci est là aussi une violation grossière des règles de fonctionnement de l’Église orthodoxe, et n’est ni plus ni moins qu’une ingérence illégale dans les affaires de l’Église orthodoxe russe.
3) Accepter et réviser les pétitions d'appel de Philarète Denissenko, de Macaire Maletitch et de leurs disciples, qui se sont trouvés dans un schisme non pas pour des raisons dogmatiques, conformément aux prérogatives canoniques du Patriarche de Constantinople de recevoir de telles pétitions par les hiérarchies et autres ecclésiastiques de l'ensemble des églises autocéphales. Ainsi, les personnes susmentionnées ont été canoniquement rétablies à leur rang hiérarchique ou sacerdotal, et leurs fidèles ont été restaurés à la communion avec l'Église.
Commentaire : Par cette décision, Constantinople essaye de rendre une forme de légitimité à l’Église schismatique ukrainienne, sauf qu’elle n’en a pas le droit, car l’anathème a été lancé par l’Église orthodoxe russe, et non par celle de Constantinople.
4) Révoquer la validité de la Lettre synodale de l'année 1686, publiée dans les circonstances de l'époque, qui accordait au Patriarche de Moscou le droit par économie d'ordonner le métropolite de Kiev, élu par l'Assemblée clérico-laïque de son diocèse, qui devait commémorer le Patriarche oecuménique comme premier supérieur lors des fêtes et qui proclamerait sa dépendance canonique envers la mère église de Constantinople, et qui l'affermit dans cette déclaration.
Commentaire : Cette décision est à mettre en lien avec la précédente. Constantinople va en faire réintégrer l’Église schismatique ukrainienne (et sa hiérarchie) au sein de son Patriarcat pour ensuite pouvoir lui accorder l’autocéphalie « légalement ». Le tout en s’asseyant sur le droit canon, et les règles de fonctionnement de l’Église orthodoxe. Sans parler de la réécriture de l’Histoire, toujours bien pratique dans ce genre de situation où l’Histoire est en défaveur de l’Ukraine.
5) Faire appel à toutes les parties concernées pour qu'elles évitent l'appropriation des églises, monastères et autres biens, ainsi que tout autre acte de violence et de représailles, afin que la paix et l'amour du Christ puissent prévaloir.
Commentaire : Cette partie est de loin la plus cynique et la plus immonde de cette déclaration. En gros, après avoir jeté une allumette sur la flaque d’essence qu’il a répandue, Bartholomée dit maintenant espérer que personne ne sera brûlé ou blessé dans l’affaire. Pour parler crûment, cela s’appelle du foutage de gueule intégral. Bartholomée joue là au pompier pyromane qui fait semblant d’avoir des remords pour les conséquences de ses crimes.

L’Église de Serbie a officiellement déclaré son soutien à l’Église orthodoxe russe et au Métropolite Onuphre dans cette affaire. Et avant la décision du Synode de Constantinople, l’Église d’Antioche a demandé la tenue d’une réunion urgente des chefs des Églises orthodoxes autocéphales concernant la situation en Ukraine.

La réponse de l’Église orthodoxe russe à cette décision de Constantinople n’a pas encore été communiquée. Mais il est clair que chaque Église orthodoxe va devoir choisir son camp entre ceux qui veulent respecter le droit canon et les règles de fonctionnement de l’Église orthodoxe (Église orthodoxe de Russie, de Serbie, de Pologne, etc) et ceux qui sont prêts à mélanger politique nationaliste et religion, quitte à déclencher un schisme et une guerre de religion (comme le Patriarcat de Constantinople).

Le schisme au sein de l’Église orthodoxe semble désormais inévitable, et la guerre de religion en Ukraine aussi. Porochenko, Philarète et Bartholomée porteront à tout jamais sur leurs mains et sur leurs âmes le sang qui sera immanquablement répandu suite à l’accord de cette autocéphalie anti-canonique.

Christelle Néant
Journaliste française travaillant pour l'agence DONi Press à Donetsk, je couvre le conflit du Donbass et la vie des Républiques Populaires de Donetsk et Lougansk sur le terrain.
2. Guillaume le 12/10/2018 14:21
En tant que latin désirant sincèrement rejoindre l'Orthodoxie je souffre de cette situation, mais la "démonstration" de Constantinople me renforce dans ma volonté de rejoindre le Patriarcat de Moscou.
3. Почему став «митрополитом», Филарет не поминает своего Патриарха? le 12/10/2018 21:23
Получив от Фанара статус «легитимного», Филарет отказывается поминать Патриарха Варфоломея и продолжает называть патриархом себя. Но почему?

Как известно, 11 октября Фанар сделал несколько неожиданных заявлений. Самая сенсациоанная из них – легитимизация раскольников из УПЦ КП и УАПЦ. И хотя данное решение Фанара едва ли поддержит еще хоть одна Поместная Церковь, кроме Константинопольской, сами раскольники должны были бы быть полностью удовлетворенными.

Однако особой радости там, похоже, не наблюдается. Для того, чтобы убедиться в том, что это так, достаточно еще раз посмотреть на лица Филарета и Зори во время вчерашнего брифинга.

Причина отсутствия энтузиазма у представителей УПЦ КП понятна - отныне Филарет не «патриарх», а всего лишь митрополит. По крайней мере в глазах Фанара (в глазах всех остальных православных Церквей он патриархом никогда и не был).

Потому что второй пункт комюнике Синода Константинополя четко прописывает – Киев возвращается в прямое подчинение Константинопольского Патриарха, а значит Филарет или кто-либо другой, не смогут называть себя патриархом Киевским (им будет Варфоломей). С такой постановкой вопроса, похоже, согласен и известный сторонник автокефалии в Украине, заштатный клирик Московского Патриархата архимандрит Кирилл (Говорун), который на своей странице Фейсбук написал о том, что Фанар восстанавливает в Украине свою Киевскую митрополию. А следовательно, любой ее глава может быть только митрополитом в составе Константинопольской Церкви и, конечно, он обязан поминать своего Патриарха, а не продолжать называть патриархом себя.

Однако то, что мы видим уже на второй день после оглашения исторического для УПЦ КП решения, говорит о том, что оно нисколько Филарета не изменило. Получив условную легитимность и будучи введенным в структуру Фанара, он сразу же проявил свою «фирменную» гордость, упрямство и своеволие.

Об этом свидетельствуют как вчерашние слова Филарета о том, что он «есть, был и будет патриархом», так и «богослужение», которое имело место во Владимирском соборе после того, как стали известны результаты стамбульского заседания. Так, на великом входе Филарет не вознес имя Патриарха Варфоломея, хотя несколькими часами раньше сказал, что Киев и Украина - это каноническая территория Константинопольского Патриархата. А раз так, то даже не успев вступить в евхаристическое общение с Фанаром, Филарет уже успел нарушить каноническое правило, которое гласит, что епископ должен знать своего предстоятеля и возносить его имя во время богослужения.

Кроме того, самого Филарета называли именно «патриархом», что свидетельствует о том, что в УПЦ КП просто наплевали на решения Стамбульского Синода, согласно которым Филарет – митрополит.

Более того, чуть позже пресс-центр УПЦ КП заявил, что Вселенский Патриархат восстановил каноническое признание «епископата и духовенства Киевского патриархата», хотя в решениях Фанара нет ни слова об этом. Тот же архимандрит Кирилл (Говорун) утверждает, что с точки зрения Константинополя каноническими можно считать только тех, «кто имел сан, а потом они были его лишены». Но, состоянием на 1992 год только Филарет и имел законный сан, а все остальные «епископы» были «рукоположены» позже. Значит, пресс-центр УПЦ КП наплевал на решения Стамбульского Синода еще раз.

Так что зачисление в разряд канонических архиереев человека, который неоднократно нарушил священническую присягу, нарушил множество канонов Церкви и клятву, которую он дал на кресте и Евангелии, никак не влияет на его личность. С точки зрения Церкви ничего, кроме искреннего покаяния поменять человека не может. А Филарет не каялся и, судя по всему, каяться не думает.

И это лишний раз доказывает, что вчершний прецедент с легимитизацией раскольников – чисто формальный акт, нисколько не повлиявший на их внутренний мир. Ведь любые действия решения священноначалия относительно канонического статуса тех или иных клириков Церкви – это лишь констатация их внутреннего духовного состояния.

И как наложение прещений – это попытка вразумить зашедшего в тупик, так и их отмена – это констатация того факта, что этот человек смог внутренне себя изменить и найти дорогу назад в Церковь. И эта дорога всегда лежит только через процедуру покаяния.

О том, что дверь Церкви открыта для украинских раскольников, иерархи УПЦ и других Церквей говорят постоянно. Правда, они же подчеркивают, что эта дверь открывается со стороны самих раскольников и называется покаянием. ДАЛЕЕЕ по ссылке
4. Vladimir.G: francais.rt.com: Schisme : que se passe-t-il au sein de la religion orthodoxe en Ukraine ? le 15/10/2018 09:47
Sergei GAPON, photographe à l'AFP depuis 2012 et journaliste à francais.rt.com (agence russe semi-officielle), fait une analyse de la situation proche de la mienne, en développant en particulier le risque de guerre civile en ukraine et les implications géopolitiques de ce que j'avais appelé "le Grand Jeu" dans un article précédent (cf. lien)

Schisme : que se passe-t-il au sein de la religion orthodoxe en Ukraine ?
14 oct. 2018, 14:35

© Sergei GAPON Source: AFP
L'Eglise orthodoxe russe craint des actions visant à lui retirer le contrôle des églises et monastères qui lui sont affiliés en Ukraine (image d'illustration).
La décision du patriarcat de Constantinople de reconnaître en Ukraine une Eglise indépendante du patriarcat de Moscou place l'Eglise russe et ses fidèles dans une situation délicate, et constitue un épisode majeur de la crise entre Moscou et Kiev.

Le monde orthodoxe traverse une crise majeure. Le 11 octobre, à l'issue d'un Saint-Synode de deux jours à Istanbul, le patriarche Bartholomée, titulaire du patriarcat de Constantinople, a annoncé reconnaître en Ukraine une Eglise indépendante (autocéphale), mettant ainsi fin à 332 années de tutelle religieuse du patriarcat de Moscou dans le pays. Jusqu'à présent, le patriarcat de Kiev, autoproclamé après l'indépendance du pays en 1992, n'était reconnu par aucune Eglise orthodoxe dans le monde.

Un «schisme» dénoncé par le patriarcat de Moscou qui a qualifié cette décision de «catastrophe». Selon Vladimir Legoïda, un haut responsable de l'Eglise russe, il s'agit d'une tentative «de saper les fondements du système canonique de toute l'orthodoxie» qui aura «des conséquences extrêmement graves». Car cette décision pose en premier lieu la question de l'avenir de millions de croyants en Ukraine, où l'Eglise orthodoxe russe jouit d'une influence conséquente.
Les paroisses du patriarcat de Moscou menacées ?

Si le patriarcat de Kiev compte le plus grand nombre de fidèles selon les enquêtes d'opinion, le patriarcat de Moscou dispose du plus grand nombre de paroisses – plus de 12 000 – dans le pays. Et la question est désormais de savoir à quelle Eglise elles seront rattachées, notamment les plus symboliques que sont la laure de Kievo-Petchersk dans la capitale et celle de Potchaïv, qui dépendent aujourd'hui du patriarcat de Moscou.

L'Eglise orthodoxe russe craint que ne soient menées des actions, de force ou en justice, visant à lui retirer le contrôle des églises et monastères qui lui sont affiliés. Certains ecclésiastiques de paroisses loyales à Moscou ont déjà appelé leurs fidèles à se tenir prêt à les défendre.

«[Les autorités] assurent qu'il n'y aura pas de recours à la force, mais comment prévoient-elles alors de transférer nos églises et locaux à d'autres ?», s'est inquiété auprès de l'AFP l'archevêque Kliment Vetcheria, porte-parole de l'Eglise russe. «Des groupes radicaux [...] disent ouvertement qu'ils n'hésiteront pas à mener des actions agressives», poursuit-il, en référence aux groupes ultra-nationalistes du pays.
Les autorités ukrainiennes et russes s'emparent du sujet

Les autorités ukrainiennes affirment pour leur part que le gouvernement respectera le choix des paroisses qui décideront de rester loyales au patriarcat de Moscou. Mais le président ukrainien Petro Porochenko a tenu des propos loin d'être aussi rassurants.

Il a ainsi accusé le Kremlin de vouloir «lancer une guerre religieuse en Ukraine», allant jusqu'à qualifier d'«agents de Moscou» ceux qui appellent à «saisir des monastères ou des églises»... «Les Russes vont tenter de déstabiliser la situation en utilisant à cette fin l'extrême droite ukrainienne», précise dans la même logique un haut responsable de la sécurité cité par l'AFP.

De son côté, le Kremlin a répliqué que Moscou n'hésiterait pas à «protéger les intérêts des orthodoxes» en Ukraine si les autorités du pays ne parvenaient pas à «maintenir la situation sous contrôle et dans le cadre de la légalité». Une protection qui se fera par des moyens «exclusivement politiques et diplomatiques», a précisé Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
La main de Washington ?

Le conflit entre les deux Eglises orthodoxes, latent depuis des années, a bien entendu été attisé par les tensions politiques entre Kiev et Moscou. Petro Porochenko s'est d'ailleurs immédiatement félicité de la décision du patriarche Bartholomée, saluant la fin de l'«illusion impériale et des fantaisies chauvinistes» de la Russie, jugeant qu'il s'agissait d'un «nouvel acte d'indépendance» de l'Ukraine.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a lui vu une «provocation» dans la décision du patriarcat de Constantinople, suggérant qu'elle était soutenue par Washington. «Quand l’envoyé spécial américain pour les relations entre les Eglises salue ouvertement la décision de Bartholomée [...] on voit le bout de la queue du diable», a noté le chef de la diplomatie dans un entretien exclusif accordé à RT France, Le Figaro et Paris Match.

https://francais.rt.com/international/54586-schisme-que-se-passe-t-il-sein-religion-orthodoxe-ukraine
5. Isaac le 16/10/2018 00:13
Á Guillaume ! Si vous désirez, comme futur orthodoxe entrer dans le PM, sachez qu'il agit de même que Constantinople en Géorgie, que tous deux, comme la plupart des églises locales, promeuvent l'oecuménisme !
6. Isaac le 16/10/2018 10:39
Á Guillaume: Le Patriarcat de Moscou agit comme Constantinople en Géorgie, et presque toutes les Églises locales et les Patriarcats peu ou prou agissent entre eux de même et sont au Conseil mondial Œcuménique, ce qui est anti-canonique et hérétique !
7. Vladimir.G: Désinformation le 16/10/2018 15:07
Bien cher Guillaume,

Ne vous laissez pas impressionner par la désinformation répandue par les ennemis du patriarcat de Moscou (PM)È

- Le PM a toujours affirmé l'appartenance de l'Abkhasie et de l'Ossétie du sud à l'Église de Géorgie et c'est en accord avec le patriarcat de Géorgie qu'il essaye d'y assurer un service pastoral, puisque les prêtres géorgiens ne peuvent y aller depuis 2008 et qu'il n'y a pas de prêtres locaux (en dehors d'une dissidence en Abkhazie que le PM essaye de ramener au bercail).

- Oui, comme la plupart des Églises orthodoxe, le PM participe au dialogue œcuménique sur des bases définies unanimement au niveau panorthodoxe. Il faut rappeler que les Orthodoxes font partie des fondateurs du mouvement œcuménique, avec de grandes figures de l'Orthodoxie comme saint Nicolas d'Ohride... La qualification "anti-canonique et hérétique" est le fait de milieux conservateurs, voire intégristes: seules les Églises de Géorgie et de Bulgarie avaient rejeté le document "Les relations de l’Église orthodoxe avec l’ensemble du monde chrétien" (https://www.holycouncil.org/fr/-/rest-of-christian-world) adopté avant le concile de Crête...

Et je suis certain que vous serez bien accueilli dans notre Église !
8. Guillaume le 17/10/2018 11:10
Merci Vladimir pour ces informations et je ne suis pas inquiet. Je ne suis qu'au début de mes démarches pour rejoindre l'orthodoxie russe. J'ai eu la chance d'assister à la divine Liturgie le 15 juillet 2017 en la Cathédrale de la Sainte-Trinité. Aucune comparaison avec une messe catholique, où les chants sont tristes et bêlants même à Pâques, ou des évêques nient les miracles de saints.
9. Vladimir.G: Pour comprendre le conflit intra-orthodoxe en Ukraine le 23/10/2018 10:42
Un très bon résumé (sauf une approximation curieuse: classer L’Eglise gréco-catholique ukrainienne /uniate/ dans les Églises “orthodoxes”... Je n'e pense pas pas qu'elle soit partie prenante aux projets d'autocéphalie!)

Pour comprendre le conflit intra-orthodoxe en Ukraine

22.10.2018 par Prof. Barbara Hallensleben* pour cath.ch, traduction Bernard Litzler
L’étude des Eglises orientales ne se limite pas aux icônes, aux dômes dorés ou à l’encens. Il s’agit aussi d’expériences et d’interprétations historiques différentes, d’une vision autre de la relation entre l’Église et le pouvoir politique. La situation actuelle en Ukraine est souvent dépeinte de manière partiale comme un effet secondaire d’une lutte pour le pouvoir politique. Regardons de plus près.

Pour le politologue américain Samuel Huntington, l’Europe se termine là où le christianisme occidental s’arrête et où l’orthodoxie et l’islam commencent. D’un point de vue théologique, cette affirmation peut aussi se transformer en question: comment concilier les styles culturels de l’Orient et de l’Occident dans leur complémentarité afin que l’Europe ait une base spirituelle pour sa recherche d’unité dans la paix et la justice?
Qu’est ce que l’autocéphalie?

Le point de départ de la dispute est simple. Il s’agit de l’autocéphalie de l’Eglise orthodoxe en Ukraine. “L’autocéphalie” est un terme clé dans l’auto-compréhension des Eglises orthodoxes (byzantines). Cela signifie le droit d’élire sa propre tête (en grec: kephalos) et de s’administrer soi-même dans les affaires ecclésiastiques et pastorales, mais sans le droit d’apporter des changements dans la dogmatique et la liturgie. Le principe de l’autocéphalie a une pointe anti-catholique: l’unité de l’orthodoxie n’est pas garantie par une tête visible comme le pape à Rome, mais par l’unité dans la foi, célébrée dans la Divine Liturgie et ordonnée par les canons des Conciles œcuméniques et plus tard par les Synodes. Une conséquence de la structure autocéphale de l’Eglise est le principe de non-ingérence mutuelle.

Les décisions qui lient l’Eglise orthodoxe dans son ensemble ne peuvent être prises qu’à l’unanimité par les Eglises autocéphales. Le Synode dit panorthodoxe de Crète, en juin 2016, a montré combien il est difficile de parvenir à une telle expression de l’unité. Quatre des 14 Eglises autocéphales manquaient à l’appel, bien qu’elles aient soutenu l’ensemble du processus préparatoire.
Pas de procédure reconnue pour obtenir l’autocéphalie

La professeure Barbara Hallensleben dirige le nouvel institut | zVg

Il n’y a pas, dans l’orthodoxie, de procédure reconnue pour qu’une Eglise atteigne l’autocéphalie. La question devait être traitée au Synode de Crète, mais le point a été retiré de l’ordre du jour parce qu’il n’y avait pas de consensus à attendre. Un document sur “L’autonomie et le chemin de sa proclamation” a néanmoins été adopté. L’autonomie est une étape préliminaire de l’autocéphalie dans laquelle une certaine dépendance à l’égard de l’Église-mère, à la juridiction de laquelle appartient (ou a appartenu) l’Église autonome, est maintenue. “Le “début et la fin” de la procédure sont la responsabilité de l’Eglise-mère autocéphale, selon le document de Crète.

Il ressort de ce document que quatre aspects doivent être pris en compte pour l’autocéphalie:

l’instance qui demande l’autocéphalie;
l’Église-mère autocéphale, qui accorde désormais l’indépendance à une partie du territoire dont elle était responsable;
le patriarche œcuménique de Constantinople qui exprime le consensus orthodoxe global, dans le cadre de sa primauté d’honneur (pas de juridiction!);
les autres Églises autocéphales, qui doivent donner leur consentement unanime.

Reste à voir comment ces quatre instances se comporteront dans le cas de l’Ukraine.
Une situation complexe

En Ukraine, la situation est confuse parce que y cohabitent quatre Églises “orthodoxes” qui ne forment pas une unité juridictionnelle:

L’Eglise orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou; chef: métropolite Onuphrij)
L’Eglise orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Kiev), née en 1992 d’une séparation avec le patriarcat de Moscou, provoquée par l’actuel patriarche Philaret
L’Eglise orthodoxe autocéphale ukrainienne, fondée en 1920 par les exilés, n’a actuellement pas de chef de file métropolitain et n’est pas reconnue canoniquement par les autres Églises autocéphales; ses diocèses à l’étranger se sont placés sous l’autorité du patriarcat œcuménique de Constantinople.
L’Eglise gréco-catholique ukrainienne en communion avec Rome (chef: archevêque Sviatoslav Chevtchouk.

Jusqu’à présent, la plupart des Eglises orthodoxes considéraient l’Eglise orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou) comme la seule Eglise orthodoxe canonique (légale) en Ukraine. En tout état de cause, il n’y a pas entre ces Eglises d’unité juridictionnelle ni de synode commun capable d’agir. Le but de l’autocéphalie est de fonder une nouvelle Eglise orthodoxe unie.

Qui peut dès lors demander ou recevoir l’autocéphalie? En dépit d’initiatives antérieures répétées en faveur d’une plus grande indépendance des Eglises orthodoxes en Ukraine, la seule demande officielle à ce jour ne vient pas d’une Eglise, mais d’une autorité politique: le président Porochenko qui l’a adressé au patriarche œcuménique Bartholomée. Le conflit actuel ne se réfère pas principalement à la question de l’autocéphalie – oui ou non? – mais à la procédure de sa proclamation.
Qui est l’Eglise-mère?

Qui est l’Église Mère ? Cette question fait l’objet d’une discussion très controversée et a nécessité une (ré)interprétation de l’histoire. Constantinople et Moscou prétendent tous deux que l’Ukraine est leur “territoire canonique”. Personne ne nie que la christianisation de la région de Kiev est venue de Constantinople. La question est plutôt de savoir si le patriarcat œcuménique, dans sa lettre de 1686 au patriarcat de Moscou, avec le droit de consacrer le métropolite de Kiev, a également transféré l’entière juridiction à Moscou.

Constantinople dit: “Non, c’était une délégation temporaire en raison de la capacité limitée du patriarcat de Constantinople, incorporé dans l’Empire ottoman après 1453 selon le système du Millet, et qui ne pouvait alors être responsable que des sujets de cet empire. Moscou argumente sur la normativité des changements historiques: Après la chute de Constantinople, Moscou a assumé la responsabilité des peuples slaves orthodoxes en dehors de la nouvelle juridiction limitée de Constantinople.”
Une violation des règles de l’orthodoxie

Dans ce contexte, le comportement actuel du patriarche de Constantinople est considéré par Moscou à plusieurs égards comme une violation des principes de l’Eglise orthodoxe:

parce que la question de l’Eglise-mère a été décidée unilatéralement en faveur de Constantinople.
Parce que le patriarche de Constantinople, dans son entretien avec le patriarche Cyrille de Moscou, lors de sa visite à Istanbul le 31 août 2018, n’a pas tenu compte de l’absence de consensus.
Parce que l’acte juridictionnel d’envoyer deux exarques sur le territoire de l’Ukraine pour préparer l’autocéphalie sous l’autorité du patriarche œcuménique est considéré comme une violation du principe de non-ingérence.
Parce qu’ainsi est reproché au patriarche Bartholomée, d’agir comme le “pape de l’orthodoxie”, contrairement à la conception de l’autocéphalie.

Quelle solution?

Comme les Églises autocéphales ne peuvent agir que selon le principe de l’unanimité lorsqu’il s’agit de questions orthodoxes globales, la position des autres Eglises locales sur ce point sera très importante.

Lors de la préparation du Synode panorthodoxe de Crète, la Communion des Eglises autocéphales a produit un instrument de synodalité au niveau panorthodoxe qui pourrait être utilisé dans ce cas pour trouver une solution: la “Synaxis”, l’assemblée de tous les chefs des 14 églises autocéphales. Cette voie pourrait être envisagée. Un autre élément de solution reste la prière. Car dans la prière réside une forme possible ‘d’ingérence’ dans la solidarité sans violer le principe d’ingérence. (cath.ch/bh/bl)

*La professeure Barbara Hallensleben, est membre de l’Institut d’Etudes œcuméniques (ISO) de l’Université de Fribourg. Elle dirige le nouveau Centre d’études des Eglises d’Orient. L’ISO entretient depuis de nombreuses années des liens réguliers avec les diverses Eglises orthodoxes, notamment en recevant des étudiants provenant de ces Eglises.
https://www.cath.ch/newsf/pour-comprendre-le-conflit-intra-orthodoxe-en-ukraine/
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