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L'Evangile et l'homélie du dimanche: l'aveugle de Jéricho, l'audace salutaire.

36e dimanche après la Pentecôte. Mémoire des saints Maxime le Confesseur et Maxime le Grec. Lc 18, 35-43.



En ce temps-là, comme Jésus s’approchait de Jéricho, il advint qu’un aveugle était assis au bord du chemin et mendiait. Entendant une foule marcher, il s’enquérait de ce que cela pouvait être. On lui annonça que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. Alors il s’écria : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire, mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et ordonna de le lui amener. Quand il fut près, il lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » - « Seigneur, dit-il, que je recouvre la vue ! » Jésus lui dit : « Recouvre la vue ; ta foi t’a sauvé. » Et à l’instant même il recouvra la vue, et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, célébra les louanges de Dieu.

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En la personne de l’aveugle de Jéricho, l’Évangile d’aujourd’hui nous offre un bel exemple de l’audace salutaire que nous demandons à plusieurs reprises dans notre liturgie. Regardez avec quelle simplicité et quelle impudence le mendiant aveugle apostrophe le Christ, scandalisant ses compagnons. Sans se soucier de la réaction des autres, il pousse des cris dans la direction du Seigneur qui s’approche. Il a manifestement entendu parler de Jésus de Nazareth, mais ne le connait pas. Pourtant, il a une confiance dans la bonté du Fils de David et ne craint pas de paraître effronté. Il a le pressentiment que Jésus peut l’aider, parce qu’il a aidé d’autres pauvres comme lui. Et il a raison d’avoir cette foi : elle le sauvera.


L’aveugle de Jéricho nous apprend que la prière efficace est la prière audacieuse, concise, humble. Qu’y a-t-il de plus simple que de dire : « Jésus, aie pitié de moi » ? Sans plus d’explications, sans crainte d’être mal compris, rejeté, ignoré, sans avoir peur de paraître simpliste, impudent, sans se soucier de sa dignité, de son image. Il faut profiter de ce que le Seigneur passe près de nous, s’adresser à lui sans perdre un instant de sa présence, sans faire attention aux éventuelles critiques de la part de nos proches, il faut se lancer vers lui clamant notre pauvreté et n’implorant que la pitié, sans verbiage et sans hésitation. Comment hésiter face à Celui qui n’a pas épargné pour nous sa propre vie ?

Un détail important : avant de s’adresser de façon si audacieuse au Seigneur, soyons résolus à accepter sa guérison et à le suivre sur le champ, abandonnant tout. Toute hésitation serait ici tragique : si nous ne sommes pas convaincus de tout notre être que le Seigneur exaucera notre vœu, il n’y aura pas de miracle. Si nous ne sommes pas suffisamment pauvres pour tout laisser immédiatement afin de le suivre, nous n’aurons jamais cette pleine foi en sa guérison. Vous voyez comment les choses sont liées : la guérison du Seigneur s’opère par notre foi qui nécessite un détachement total et qui s’accompagne d’une conversion. En effet, si nous sommes vraiment guéris de notre cécité, si nos yeux se sont véritablement ouverts à la connaissance de Dieu, pensez-vous que nous pourrons encore être intéressés par autre chose que de suivre éternellement le Christ ? Pour celui dont les yeux se sont ouverts, la vie n’a d’intérêt et de beauté qu'aux côtés du Seigneur.

Dimanche 3 Février 2008