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Un communiqué officiel de l'Eglise russe revient sur la politique du patriarcat de Constantinople en Estonie et au sein de la commission mixte catholique-orthodoxe



Un communiqué officiel de l'Eglise russe revient sur la politique du patriarcat de Constantinople en Estonie et au sein de la commission mixte catholique-orthodoxe
Le département des relations extérieures du patriarcat de Moscou a publié un long communiqué qui revient sur la raison qui a poussé la délégation de l'Eglise orthodoxe russe à se retirer de la dernière assemblée de la commission internationale mixte catholique-orthodoxe pour le dialogue théologique à Ravenne. Il s'agit de la persistance avec laquelle le patriarcat de Constantinople cherche à imposer la délégation de "l'Eglise apostolique d'Estonie" au sein de cette commission, ignorant l'Eglise orthodoxe autonome d'Estonie reconnue par le patriarcat de Moscou.

Contrairement à ce que certains médias ont affirmé, le différend entre Moscou et Constantinople ne porte pas sur l'autonomie de l'Eglise orthodoxe en Estonie, mais sur le fait que, parallèlement à l'Eglise autonome d'Estonie reconnue par le patriarcat de Moscou, le siège de Constantinople a créé a posteriori, profitant des troubles politiques, une autre structure (voir à ce sujet l'article suivant.

Le 26 mars 2008, les délégations des deux patriarcats se sont rencontrées à Zurich pour étudier ce problème, mais les pourparlers n'ont pas abouti à un consensus sur la composition de la délégation des Eglises orthodoxes au sein de la commission internationale mixte catholique-orthodoxe.

Selon le communiqué du département des relations extérieures, le patriarcat de Moscou a suggéré trois solutions qui ont été rejetées par la délégation du patriarcat de Constantinople. Elles ont été formulées de la façon suivante:

1. Seules les Eglises autocéphales et autonomes dont le statut est reconnu par l'ensemble des orthodoxes peuvent participer au dialogue orthodoxe-catholique. Dans ce cas, la participation de "l'Eglise orthodoxe apostolique d'Estonie" est inacceptable.

2. Peuvent participer au dialogue toutes les Eglises autocéphales et autonomes dont le statut est reconnu au moins par plusieurs Eglises orthodoxes. Il est précisé alors que leur participation au dialogue ne signifie pas que leur statut soit reconnu par l'ensemble des Eglises orthodoxes. Dans ce cas, il faut inviter à la commission pour le dialogue théologique l'Eglise orthodoxe d'Amérique et l'Eglise orthodoxe du Japon, aux côtés de la délégation de "l'Eglise orthodoxe apostolique d'Estonie" reconnue par le seul patriarcat de Constantinople. De même, il faut alors examiner la question de la participation au dialogue des Eglises autonomes qui composent le patriarcat de Moscou. Il s'agit de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, de l'Eglise orthodoxe de Moldavie, de l'Eglise orthodoxe de Lettonie et de l'Eglise orthodoxe d'Estonie reconnue par le patriarcat de Moscou.

3. Une solution de compromis est possible. Elle suppose la participation, au sein de la délégation de leur Eglise mère, des délégués des Eglises dont le statut n'est pas reconnu par l'ensemble de l'orthodoxie. Ainsi, le représentant de la structure ecclésiale du patriarcat de Constantinople en Estonie pourrait participer au travail de la commission en faisant partie de la délégation du patriarcat de Constantinople, tandis que les représentants de l'Eglise orthodoxe d'Amérique, de l'Eglise orthodoxe du Japon et des autres Eglises autonomes feraient partie de la délégation du patriarcat de Moscou.

Le communiqué déplore le fait que le rejet de ces propositions par le patriarcat de Constantinople a rendu impossible la participation de l'Eglise orthodoxe russe au travail de la commission internationale mixte orthodoxe-catholique.

Le texte complet de ce communiqué sera publié en français dans le numéro 9 du "Messager de l'Eglise orthodoxe russe;.

Vendredi 16 Mai 2008