Lors de sa visite à Moscou, le métropolite Jonas (Paffhausen), primat de l'Église orthodoxe autocéphale en Amérique, a accepté le 28 avril dernier à répondre à quelques questions du correspondant de Blagovest-Info. L'intégralité de l'interview est publiée en russe à cette page. Nous en proposons quelques extraits traduits en français:
- Béatitude, votre visite dans le patriarcat de Moscou est la première que vous rendez à un Église orthodoxe sœur. Quels sont les principaux objectifs de ce voyage?
M.J.: Bien sûr, je souhaitais avant tout exprimer notre respect à l'Église mère et au patriarche Cyrille personnellement. Il accorde un très grand soutien à l'Église orthodoxe en Amérique. Nous avons des points de vue communs non seulement concernant l'Amérique, mais aussi le monde orthodoxe en général.
Je voulais non seulement célébrer ensemble avec le patriarche, mais aussi faire sa connaissance personnellement, établir des liens de collaboration avec lui, ainsi qu'avec l'archevêque Hilarion, président du département des relations extérieures. Avec lui, nous nous connaissons depuis longtemps, mais n'avons pas encore eu la possibilité de parler des questions concrètes.
- L'autocéphalie de l'Église orthodoxe en Amérique n'est toujours pas reconnue par l'ensemble des Églises orthodoxes. Comment voyez-vous la résolution de cette question complexe? Prévoyez-vous de rendre une visite au patriarcat de Constantinople?
M.J.: Oui, j'ai l'intention de visiter le patriarcat œcuménique. Mais ma position demeure toujours la même: ils [les responsables de ce patriarcat] ne peuvent pas prendre des décisions concernant l'Église orthodoxe en Amérique sans notre participation. C'est le patriarcat de Constantinople qui reste le principal opposant à notre autocéphalie. Les Églises orthodoxes qui se trouvent dans la sphère d'influence de Constantinople - Alexandrie, Jérusalem, Grèce et Chypre - ne reconnaissent pas non plus notre statut.
En revanche, notre autocéphalie est pleinement reconnue par le patriarcat de Moscou, le patriarcat de Bulgarie, l'Église orthodoxe de Pologne et l'Église orthodoxe des pays tchèques et de Slovaquie.
Nous avons d'excellentes relations avec le patriarcat d'Antioche et le patriarcat de Serbie, même s'ils ne reconnaissent pas officiellement le statut autocéphale de l'Église orthodoxe en Amérique. [...]
- Les sources de l'orthodoxie en Amérique du Nord remontent à saint Germain d'Alaska. Son épanouissement est lié à saint Innocent de Moscou, son statut canonique, à saint Tikhon de Moscou, tandis que son histoire récente est marquée par le père Alexandre Schmemann. Quelle est l'attitude actuelle de l'Église orthodoxe en Amérique envers l'héritage du père Alexandre? Que pensez-vous de son Journal?
M.J.: Le père Alexandre Schmemann est vraiment aimé dans notre Église. Sa mémoire est vénérée par beaucoup de personnes. Non seulement il a joué un rôle majeur dans l'obtention de l'autocéphalie par notre Église, mais c'est lui aussi qui a fait renaître la pratique de la communion fréquente. Il avait le vrai souci de la façon dont la liturgie doit être célébrée et nous rappelait que c'est un acte commun de toute l'Église. Son héritage est pour nous extrêmement précieux.
J'aime beaucoup le Journal du père Alexandre. Un de ses principaux sujets est la différence entre foi et religion. C'est très important.
- Quelles sont vos relations avec les catholiques?
M.J.: Nous avons généralement des relations très amicales avec l'Église catholique romaine. Les catholiques nous considèrent comme une Église catholique et apostolique. Beaucoup d'entre eux souhaitent vraiment le rétablissement de la communion entre nos deux Églises. Aujourd'hui, il existe beaucoup de domaines où nous pouvons d'ores et déjà collaborer avec les catholiques...
- Béatitude, votre visite dans le patriarcat de Moscou est la première que vous rendez à un Église orthodoxe sœur. Quels sont les principaux objectifs de ce voyage?
M.J.: Bien sûr, je souhaitais avant tout exprimer notre respect à l'Église mère et au patriarche Cyrille personnellement. Il accorde un très grand soutien à l'Église orthodoxe en Amérique. Nous avons des points de vue communs non seulement concernant l'Amérique, mais aussi le monde orthodoxe en général.
Je voulais non seulement célébrer ensemble avec le patriarche, mais aussi faire sa connaissance personnellement, établir des liens de collaboration avec lui, ainsi qu'avec l'archevêque Hilarion, président du département des relations extérieures. Avec lui, nous nous connaissons depuis longtemps, mais n'avons pas encore eu la possibilité de parler des questions concrètes.
- L'autocéphalie de l'Église orthodoxe en Amérique n'est toujours pas reconnue par l'ensemble des Églises orthodoxes. Comment voyez-vous la résolution de cette question complexe? Prévoyez-vous de rendre une visite au patriarcat de Constantinople?
M.J.: Oui, j'ai l'intention de visiter le patriarcat œcuménique. Mais ma position demeure toujours la même: ils [les responsables de ce patriarcat] ne peuvent pas prendre des décisions concernant l'Église orthodoxe en Amérique sans notre participation. C'est le patriarcat de Constantinople qui reste le principal opposant à notre autocéphalie. Les Églises orthodoxes qui se trouvent dans la sphère d'influence de Constantinople - Alexandrie, Jérusalem, Grèce et Chypre - ne reconnaissent pas non plus notre statut.
En revanche, notre autocéphalie est pleinement reconnue par le patriarcat de Moscou, le patriarcat de Bulgarie, l'Église orthodoxe de Pologne et l'Église orthodoxe des pays tchèques et de Slovaquie.
Nous avons d'excellentes relations avec le patriarcat d'Antioche et le patriarcat de Serbie, même s'ils ne reconnaissent pas officiellement le statut autocéphale de l'Église orthodoxe en Amérique. [...]
- Les sources de l'orthodoxie en Amérique du Nord remontent à saint Germain d'Alaska. Son épanouissement est lié à saint Innocent de Moscou, son statut canonique, à saint Tikhon de Moscou, tandis que son histoire récente est marquée par le père Alexandre Schmemann. Quelle est l'attitude actuelle de l'Église orthodoxe en Amérique envers l'héritage du père Alexandre? Que pensez-vous de son Journal?
M.J.: Le père Alexandre Schmemann est vraiment aimé dans notre Église. Sa mémoire est vénérée par beaucoup de personnes. Non seulement il a joué un rôle majeur dans l'obtention de l'autocéphalie par notre Église, mais c'est lui aussi qui a fait renaître la pratique de la communion fréquente. Il avait le vrai souci de la façon dont la liturgie doit être célébrée et nous rappelait que c'est un acte commun de toute l'Église. Son héritage est pour nous extrêmement précieux.
J'aime beaucoup le Journal du père Alexandre. Un de ses principaux sujets est la différence entre foi et religion. C'est très important.
- Quelles sont vos relations avec les catholiques?
M.J.: Nous avons généralement des relations très amicales avec l'Église catholique romaine. Les catholiques nous considèrent comme une Église catholique et apostolique. Beaucoup d'entre eux souhaitent vraiment le rétablissement de la communion entre nos deux Églises. Aujourd'hui, il existe beaucoup de domaines où nous pouvons d'ores et déjà collaborer avec les catholiques...