A Varsovie, fin de la conférence « L’avenir du christianisme en Europe : le rôle des Églises et des peuples polonais et russe »
Le 30 novembre 2013, à l’Université Cardinal Stefan Wyszynski de Varsovie, la conférence russo-polonaise « L’avenir du christianisme en Europe : le rôle des Églises et des peuples polonais et russe » a terminé ses travaux.

Avant la séance finale, des distinctions « Mérite dans le domaine de la tolérance – 2013 » ont été remises.

Cette distinction est conférée par la fondation « Tolérance » à ceux qui œuvrent à la promotion de la collaboration et de la mise en place de bonnes relations entre représentants de différentes confessions et de différents peuples sur la base du principe d’égalité.

L’éminente distinction a été remise au métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et à l’archevêque en retraite Henryk Muszynski, ancien métropolite de Gniezno et Primat de Pologne.

A Varsovie, fin de la conférence « L’avenir du christianisme en Europe : le rôle des Églises et des peuples polonais et russe »
A l’issue de la cérémonie, le métropolite Hilarion a remarqué qu’il considérait cette distinction comme une reconnaissance de l’efficacité des efforts entrepris pour promouvoir la réconciliation des peuples polonais et russe et le développement de la coopération entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique de Pologne. « Nous nous inspirons de l’exemple du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et de l’archevêque Jozef Mihalik, qui ont signé l’an dernier un message historique adressé aux peuples de Pologne et de Russie, a poursuivi le métropolite Hilarion. Aujourd’hui, nos rencontres sont consacrés à une réflexion sur les termes de ce message, sur les moyens d’appliquer ce qu’ils préconisent. J’aimerais souhaiter à tous ceux qui ont participé à la conférence qu’ils continuent sur cette voie, afin que nous ne parvenions pas seulement à nous tolérer, mais à nous comprendre pleinement, afin que, suivant les termes du message, chaque Russe voit un frère dans chaque Polonais, et vice-versa. Dieu fasse qu’il en soit ainsi, Dieu fasse que la nouvelle page que nous avons commencé à rédiger, continue le livre de l’histoire de nos relations, que celles-ci ne soient plus troublées, mais se développent progressivement pour le bien de nos peuples et la gloire de Dieu. »

La séance de clôture, dont le thème était « Russie – Pologne. Orthodoxie – catholicisme. Avenir » était présidée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE, l’évêque W. Polak, secrétaire général de la Conférence épiscopale de Pologne.

Au cours de son intervention, le président du DREE a constaté : « Nos histoires ont beaucoup en commun, mais c’est dans notre situation actuelle et dans la façon dont nous envisageons l’avenir qu’il y a le plus de similitude. J’estime que nous devons nous rencontrer plus souvent afin de discuter de problèmes concrets. Parmi eux, la présence des symboles chrétiens dans l’espace public des pays européens, la défense des valeurs chrétiennes traditionnelles, dont les valeurs familiales, la naissance et l’éducation des enfants, la défense de la vie humaine de la conception à la mort naturelle, etc. Sur tous les points que je viens de citer, orthodoxes et catholiques sont parfaitement d’accord. Nous avons de quoi dire au monde laïc, nous pouvons aider les gens à trouver leur chemin et à vivre conformément à la doctrine morale chrétienne. » Le métropolite a également cité la collaboration dans le domaine de l’enseignement, les échanges culturels, le développement des pèlerinages, de l’action caritative et du ministère social.

Le président du DREE a constaté que les contacts russo-polonais pouvaient se développer dans les sphères les plus variées.

« Les contacts entre nos Églises se développent de façon positive et dynamique, nous avons été témoins de moments historiques comme la signature du message commun aux peuples de Russie et de Pologne l’an dernier. En même temps, la méfiance mutuelle existe toujours. Nous comprenons que pour dépasser les ressentiments accumulés, il faudrait non pas une année, mais plus d’une décennie, et même plus d’une génération. Les Églises apportent une réelle contribution à l’œuvre de réconciliation entre nos peuples. Je suis donc plus enclin à l’optimisme qu’au pessimisme ».

Répondant à une question sur une éventuelle rencontre entre le Patriarche de Moscou et le Pape, le métropolite Hilarion a répondu qu’il ne pouvait pas dire actuellement quand cette rencontre deviendrait possible.

« Nous disons toujours que, puisque cette rencontre sera historique aucun Patriarche de Moscou et de toute la Russie n’ayant jamais rencontré aucun Pape, elle doit être préparée avec beaucoup de soin et de précaution. Nous avons moins en vue l’aspect protocolaire que le contenu de la rencontre. Il faut déterminer quels fruits nous en attendons. Elle n’est pas un but en soi, ce qui compte, c’est de commencer une nouvelle page dans les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine. De même que les relations entre la Pologne et la Russie, les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine ont été assombries par des conflits, des malentendus, du prosélytisme. Même au XX siècle, nous avons dû faire face à une situation dont les plaies restent vives aujourd’hui encore : dans les années 80-90, les gréco-catholiques d’Ukraine occidentale expulsaient les orthodoxes de leurs églises, il reste encore des villes et des villages dans lesquels les orthodoxes n’ont plus de lieu de prière. Et je pense que cette rencontre doit tout naturellement ouvrir une nouvelle page, mais nous devons auparavant tourner les pages précédentes. »

Si une rencontre a lieu entre le Pape et le Patriarche de Moscou, l’un des thèmes centraux en sera la situation des chrétiens au Moyen Orient et dans tous les pays où les chrétiens sont persécutés. Il faudrait discuter des mesures à prendre pour tout au moins arrêter l’exode massif des chrétiens des régions où ils ont vécu des siècles durant et qui sont de plus le berceau du christianisme.

Le métropolite Hilarion a ensuite répondu à une question sur l’essence de « l’âme russe », qui, selon lui, a été modelée par la foi orthodoxe.

Au soir du même jour, les délégués participants à la conférence « Avenir du christianisme en Europe : le rôle des Églises et des peuples polonais et russe » ont assisté avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou aux vêpres célébrées dans la cathédrale catholique Saint-Jean-Baptiste de Varsovie.

Après la célébration, le métropolite Hilarion de Volokolamsk a lu le document final de la conférence, repris ensuite en polonais.

Une réception officielle a terminé les travaux de cette conférence, qui s’inscrivait dans la ligne du message commun aux peuples de Russie et de Pologne signé le 17 août 2012 par le Patriarche de Moscou et le Président de la conférence épiscopale de Pologne.

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Décembre 2013 à 21:48 | 0 commentaire | Permalien



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