Abbé Basile (Pasquier) : « Les immigrés ont donné un esprit russe à l’Occident »
C’est un Français qui vit en Russie depuis plus de 18 ans. Il est arrivé en Russie sous l’influence de ceux qui l’ont quittée. Et il ne regrette pas d’avoir pris cette décision.Le vicaire du Monastère masculin de la Sainte Trinité à Tcheboskary, l’Abbé Basile (Pasquier), explique dans une interview à La Voix de la Russie pourquoi il ne revient pas en France, son pays natal, ce qui l’attire en Russie, et pourquoi il aime le thé « à la russe ».

La Voix de la Russie : Révérend, racontez-nous comment vous vous êtes retrouvé en Russie ?


Abbé Basile : Par la volonté de Dieu. Je n'aurai jamais pu imaginer que je pourrais me retrouver dans ce pays, car à cette époque là, la Russie était un pays fermé aux européens. C’était encore l’URSS, un pays derrière un « rideau de fer », où de nombreuses personnes souffraient pour leur foi, vivaient dans des monastères fermés - telle était la politique de l’époque. Et l’autre côté de la médaille – c’est la Russie Sainte, un énorme pays, qui a sa propre histoire dans l'Orthodoxie, un pays où le renouveau spirituel a commencé longtemps avant la Perestroïka, un renouveau spirituel qui ne s’est sans doute jamais arrêté.

Pourquoi la Russie ? Probablement parce que toutes mes pensées sont associées avec ce pays. Il y a longtemps, je suis allé en Israël, à Jérusalem, où j’étais moine dans l’un des monastères catholiques. Pendant plus de quinze ans, j'attendais un signe de Dieu. Je ne savais pas que fallait-il faire pour me retrouver dans une Église orthodoxe. Auparavant, j’ai entrepris de nombreuses tentatives, mais elles n’ont pas abouti.

En 1992, après l'effondrement de l'Union soviétique, j'ai été témoin d’un gigantesque « tsunami » - une énorme foule de Russes est arrivée en Israël, et parmi eux, les orthodoxes étaient très nombreux. J'ai commencé à discuter avec eux, et ils m’ont « contaminé » avec une maladie, dont le nom est – « l'amour pour la Russie ». Ensuite, j’ai rencontré mon actuel évêque et d’autres membres du clergé orthodoxe. Par un concours de circonstances, je suis devenu intimement lié avec la Russie, et j’y vis depuis un peu plus de 18 ans maintenant.

LVdlR : Donc, la raison de votre arrivée en Russie est liée avec le départ des Russes de leur pays ?


A.B.
: Oui, on peut le dire comme cela. Cette vague d'immigrés russes a influencé ma décision. C’est bien à Jérusalem que j’ai rencontré les Russes qui m’ont fait venir ici.

LVdlR : Comment avez-vous décidé de devenir prêtre ?


A.B. : Je ne dirais pas que j’ai pris cette décision dès mon enfance. Je sentais juste que je me dirige vers ce chemin. J'avais vingt ans, j'étais encore jeune et libre, capable de me marier, fonder une famille. Mais j'avais toujours un désir caché de devenir un moine. Je me suis retrouvé devant ce choix, car les deux choses étaient importantes pour moi.

Je suis venu voir un prêtre (maintenant il est l’abbé d’un monastère) et lui ai demandé : « Que dois-je faire ? ». Il ne m’a pas pressé et m’a juste dit que je dois bien y réfléchir. Et plus j’y pensais, plus j’avais envie de devenir moine. Ensuite, j’ai vécu dans un monastère (on peut dire que j’avais de l’expérience dans ce domaine), et je me suis mis à beaucoup lire. Et c’est ensuite que je me suis dit : « C’est apparemment mon destin ». SUITE La Voix de la Russie
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"PO" Père Basile : « Je suis devenu orthodoxe pour m’accomplir en tant que catholique »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Juillet 2012 à 09:22 | 2 commentaires | Permalien



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