Anne, reine de France, princesse de Russie
Au début des années 1990, l’ambassade d’Ukraine à Paris a saisi le ministère français des Affaires Étrangères de demande officielle de modifier l’inscription sur une pierre tombale. Au lieu des mots « Anna, reine de France, princesse de Russie», les Ukrainiens proposaient d’inscrire « Anna, reine de France, princesse d’Ukraine ». Il s’agissait de la fille de Yaroslav le Sage que le roi de France Henri Ier épousa en secondes noces. Bien que le tombeau d’Anna Yaroslavna se trouve réellement en France, certains historiens prétendent qu’elle était rentrée en Russie à la mort de son son mari, le roi de France. Pourtant, on n’en trouve aucune mention dans les sources russes.

En fait, Anna Yaroslavna, la seconde épouse du roi Henri Ier, fut amenée en France en 1044. Le couple royal resta sans enfants pendant huit ans. En 1053 Anne mit au monde le fils Philippe grâce aux prières élevées par saint Vincent. Pour l’en remercier, Anna fit ériger en son honneur l’église Saint-Vincent à Senlis. Elle donna au roi encore deux fils : Robert (mort en bas âge) et Hugo plus tard devenu comte de Vermandois.

Henri I et Anne formaient vraisemblablement un couple uni parce que de nombreux édits accordant des faveurs et des apanages aux monastères et églises portent cette mention : « Avec le consentement de son épouse Anna » ou « En présence de son épouse Anna ». Henri I décéda en 1060 et Anna Yaroslavna se retira à Senlis. D’ailleurs, son parcours « royal » était loin d’être fini. Anna était alors âgée d’environ 35 ans et épousa deux ans plus tard le comte Raoul III de Valois, le plus puissant des Seigneurs de France qui n’hésita pas à consommer le divorce avec son épouse pour se marier avec Anna, chose absolument inouïe à cette époque. Le Pape Alexandre II excommunia Raoul et annula son mariage avec Anna mais le fier féodal n’y prêta aucune attention et connu 12 ans de mariage heureux avec Anna. Le fils d’Anna, le roi Philippe I qui était d’abord fort mécontent de ce mariage, finit par s’en accommoder et reçut le comte Raoul à la Cour. Les chroniqueurs notaient que le roi l’appelait même son beau-père.

On sait qu’Anna était l’une des plus affectionnées des reines de France. C’est plusieurs siècles durant que pendant leur sacre à Reims, les rois de France prêtaient serment sur l’Evangile de Reims, livre manuscrit en slavon d’église qu’Anna Yaroslavna avait ramené de Kiev.

"Voix de la Russie"

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 6 Novembre 2011 à 18:23 | 0 commentaire | Permalien



1.Posté par vladimir le 06/11/2011 19:35
Nous avons pu admirer le contrat de mariage de Henry 1 et Anne de Kiev lors de l'exposition Sainte Russie au Louvre (il est conservé à la Bibliothèque Nationale, je crois). La signature АНА РЪИНА, en cyrillique, est bien lisible. La signature du roi est une croix...

Après la mort d'Henri 1 Anne devient régente de son fils Philippe jusqu'en 1063 où elle est excommunié avec son 2ème mari. Elle a fait reconstruire à Senlis une église ou chapelle ruinée qui est consacrée en 1065, et y fonda en même temps l'abbaye Saint-Vincent.

Mais de quelle pierre tombale est-il question? Anne mourut entre 1076 et 1089, peut-être en 1079, et aurait été inhumée à l'abbaye de Villiers-aux-Nonnains6 à Cerny près de La Ferté-Alais dans l'Essonne. Étant donné que l'abbaye de Villiers n'a été fondée que vers 1220, soit près de 140 ans après cette inhumation, et qu'aucun texte ne parle d'un transfert des restes d'Anne dans l'abbaye, il est difficile d'admettre qu'elle y fut inhumée dès sa mort. Cette abbaye fut détruite à la Révolution française consécutivement au vote par l'assemblée nationale d'une loi/décret sur la destruction des mausolées. Les pierres de l'abbaye ont été utilisées pour la construction de certaines maisons de La Ferté-Alais.

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