Article du père Michel Polsky, écrit en 1952: Aperçu de la situation de l’Exarchat russe dans la juridiction œcuménique (2)
SUITE le texte inédit traduit pour PO par Marie Genko

Par la suite en démêlant cet écheveau d’erreurs, l’assemblée diocésaine de l’exarchat russe d’Europe occidentale, (17 octobre 1946) décida de prévenir une éventuelle répétition de la dernière faute, et elle alla plus loin dans la définition de sa position, en se tournant cette fois ci, sans aucune condition, vers la juridiction du patriarcat de Constantinople.

Enfin il exprima la dépendance directe du diocèse envers le patriarcat Constantinople dans l’accord écrit du 6 mars 1947, et en ne stipulant rien à propos de son caractère provisoire. La raison du silence à propos de la forme de la nouvelle soumission était évidente, mais elle était dissimulée vis-à-vis des fidèles par les instances dirigeantes du diocèse.

Ce n’est que récemment qu’une nouvelle assemblée diocésaine de l’exarchat (du 29 septembre au 5 octobre 1949) déclara avec précision qu’il rejette une position provisoire et confirme l’établissement permanent du diocèse dans la juridiction du patriarche œcuménique; et en essayant d’argumenter les principes de ses nouveaux droits, il appelle les autres églises et les autres juridictions de suivre son exemple.

Ainsi, après la mort du métropolite Eloge, s’étant détaché de l’Eglise russe, le diocèse de l’Europe occidentale commença à défendre sa position par la bouche de ses représentants. Et cette fois ci, non plus comme une structure temporaire et accidentelle, mais comme une structure permanente. Et ce diocèse s’investit de la mission de convaincre de la légitimité des nouveaux droits du patriarcat de Constantinople, droits sans précédents, nouvellement déclarés, et qui n’avaient été reconnus par personne.

Et c’est ainsi que le départ du métropolite Eloge du synode des hiérarques à l’étranger a donné naissance à toute une série de profondes erreurs. Pourtant le métropolite Eloge lui-même, avec sa volonté d’une situation temporaire au sein du patriarcat de Constantinople, jusqu’à sa propre mort ne contestait pas les droits de l’Eglise russe sur sa composante à l’étranger et il ne n’évaluait pas les prétentions du patriarche de Constantinople.

Ce fut fait par ses successeurs en charge du diocèse, qui changèrent radicalement la situation de ce diocèse et creusèrent un fossé plus profond au sein d’orientations discutables d’une présence ecclésiale russe à l’étranger.

Une situation permanente, c’est la reconnaissance de la normalité des nouvelles conditions. Une situation permanente, c’est la principale argumentation pour soutenir le nouvel ordre comme légal, et dans ce cas précis le droit du diocèse de résoudre la question des relations entre les Eglises locales.

Une situation temporaire, c’est se reconnaître encore dans le sein de l’Eglise russe. Et une situation permanente c’est une rupture officielle avec elle. Ainsi le diocèse, sur un fondement complètement nouveau, réfutait radicalement l’objectif du métropolite Eloge, qui en dépit de son indépendance connaissait encore ses limites.

Cette prise de position, encore nouvelle dans l’Histoire de ce diocèse, d’une union définitive au patriarcat de Constantinople, était en accord avec la déclaration faite par Constantinople concernant son autorité sur toute la diaspora. Autorité non reconnue par les autres Eglises locales. Cette décision fut confirmée par les instances dirigeantes du diocèse au moment du conseil diocésain de 1949 par toute une série de déclarations et d’articles écrits par leurs idéologues dans les organes officiels de l’Exarchat « Le Messager de l’Eglise » et dans le journal « La Parole de l’Eglise ».

Cependant nous ne pouvons pas considérer la position de ce diocèse comme la dernière. Tout récemment, de façon inattendue, dans « le Messager de l’Eglise » de l’Exarchat, (N°2, 1951) fut publié un article important « La position canonique de l’Exarchat et la lettre du conseil diocésain 1949 » Dans cet article il est écrit d’une manière précise, bien qu’il s’agisse des paroles d’un de ses prêtres, que « nous continuons à être une composante de l’Eglise locale russe, même si temporairement (ce mot est souligné dans l’article) en vertu d’une situation politico canonique complexe, nous nous trouvons soumis au patriarcat œcuménique »( page 13) ; Et, comme nous le verrons ceci est écrit, après des déclarations catégoriques, qu’aucune composantes des Eglises Locales ne peut se trouver à l’étranger et qu’il n’est plus temps de penser à une situation temporaire du diocèse à l’étranger. A présent, cet article a besoin de démontrer avec peine que « L’Exarchat actuel est justement le même que celui qui existait sous le métropolite Eloge » (page 15)° En ce qui concerne « la lettre » de 1949 « là il faut admettre que certaines expressions de cette lettre ne sont pas tout à fait heureuses. » admet prudemment ce prêtre.

Dans l’attente de l’explication officielle suivante d’un nouveau zigzag du diocèse, nous devons analyser les fondements de la position qui a été annoncée par les représentants du diocèse dans cette dernière période.

Et nous devons montrer la contradiction et le mensonge au sein de cette situation embrouillée qui se dévoile dans la situation non canonique de ce diocèse.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Décembre 2019 à 14:27 | 0 commentaire | Permalien



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