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51.Posté par AEOF - DISCOURS DU METROPOLITE HILARION le 19/02/2012 11:07
DISCOURS DU METROPOLITE HILARION DE VOLOKOLAMSK DEVANT L’ASSEMBLEE DES EVEQUES ORTHODOXES DE FRANCE
Éminences, chers confrères archipasteurs,

Vénérables pères et frères membres de cette assemblée,

Votre Assemblée, par l’intermédiaire de son Président, Son Éminence le métropolite Emmanuel de France, m’a aimablement invité à participer à cette séance, et je vous en remercie. Je suis heureux de pouvoir m’entretenir fraternellement avec vous: cette rencontre était prévue depuis longtemps mais n’a pu avoir lieu qu’aujourd’hui du fait de circonstances diverses.

L’histoire de l’Orthodoxie en France aux XX et XXI siècles abonde en évènements et processus renvoyant à de nombreuses pages tragiques de l’histoire contemporaine de l’Église. L’Orthodoxie française s’est démarquée et se démarque toujours par l’intérêt qu’elle porte à l’organisation ecclésiale dans le contexte de la diaspora. La collaboration entre évêques des différentes Églises locales représentées en France compte plus d’une décennie, puisqu’elle débute en 1967. On peut dire que l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, au même titre que la structure qui lui correspond en Amérique du Nord a été ces dernières décennies à l’avant-garde de la collaboration interorthodoxe dans la diaspora. Comme tout pionnier, l’Assemblée a naturellement traversé différentes crises de croissance, n’a pas toujours trouvé les méthodes de travail adéquates avant l’adoption en 2009 du Réglement actuel, concerté à la IV Conférence panorthodoxe préconciliaire.

L’exemple de l’AEOF démontre toute l’importance du principe de consensus dans la prise de décisions, principe fixé par le Règlement. L’emploi de cette méthode permet à l’Assemblée de prendre des décisions réfléchies et équilibrées au maximum, tenant compte des intérêts de chaque juridiction ; il permet d’éviter équivoques et désaccords et donc, dans les faits, de renforcer l’unité de l’Orthodoxie en France.

L’expérience positive d’application du principe consensuel dans le cadre de l’AEOF et d’autres assemblées épiscopales orthodoxes des différentes régions de la diaspora est un argument de plus en faveur de la conservation de ce principe dans le processus préconciliaire, où il a été appliqué durant plusieurs décennies. Grâce à lui, les Églises locales sont parvenues à un accord préalable sur huit des dix questions portées à l’examen du Concile. Comme l’a montré la rencontre des Primats et des représentants des Églises locales de novembre dernier à Moscou, de nombreuses Églises se prononcent en faveur de la conservation du principe de consensus tant durant le processus préconciliaire qu’au Concile lui-même. Grâce au concensus des membres du Concile – et dans le cas du Grand concile il s’agira si possible de tous les évêques orthodoxes – la voix de chaque Église, même celle de la moins nombreuse, sera entendue et il sera tenu compte de sa position. Ceci est particulièrement important pour la réception ultérieure des décisions du plérôme de l’Église. Nous devons tout faire pour éviter de nouvelles divisions.

La préparation du Concile panorthodoxe est étroitement liée à la question de l’organisation de la diaspora orthodoxe. Conformément au décret de la IVe Conférence panorthodoxe préconciliaire sur la diaspora orthodoxe, les Assemblées d’évêques canoniques orthodoxes des différentes régions du monde sont un organe provisoire appelé à préparer le terrain à une future organisation canonique de l’Orthodoxie dans ses régions. De mon point de vue on pourrait envisager cet avenir dans la formation – lorsqu’il plaira à Dieu – d’Églises locales polyethniques indépendantes. Certains l’envisagent différemment.

Néanmoins, le processus de perfectionnement de l’organisation canonique et le mouvement vers une plus grande unité exigent une extrême prudence. Dans ce domaine, on ne saurait parvenir à un résultat positif au moyen de transformations brutales qui ne font que multiplier les divisions et blesser les cœurs humains. Pour beaucoup d’orthodoxes de la diaspora, le lien avec les Églises-mères est tout à fait essentiel, il fait partie de leur identité spirituelle et ces sentiments ne doivent en aucun cas être méprisés.

Partant de cet état de fait, le Règlement du travail des assemblées épiscopales respecte le droit de chaque Église locale à développer ses propres projets missionnaires, éducatifs et culturels en collaboration avec les autorités locales et autres organismes.

Ceci ne doit pas, cependant, contrevenir aux objectifs des Assemblées épiscopales qui œuvrent à la confortation des fidèles locaux, au développement de la collaboration entre hiérarques et clercs en vue du témoignage commun de l’Orthodoxie, de la coordination de leur dialogue avec l’hétérodoxie, avec les autorités civiles et les institutions publiques, et travaillent au développement commun de projets théologiques, éducatifs et missionnaires, collaborant dans les différents domaines de la pastorale. La voix de l’Orthodoxie sera de fait mieux entendue si nous résistons ensemble au laïcisme agressif, si nous défendons ensemble l’idéal moral du christianisme dans un monde contemporent.

Je souhaite sincèrement à chacun des membres de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France la grâce et l’aide affermissante de Dieu dans vos efforts communs pour la réalisation de ces sublimes objectifs.

Merci de votre attention.

52.Posté par Marie Genko le 21/02/2012 11:15

Je voudrais remercier celui qui s'est donné la peine de mettre sur ce blog le discours du métropolite Hilarion.

Après les nombreuses seccousses, qui ont agité nos paroisses et le coeur des fidèles, la limpidité des paroles de Mgr Hilarion apportent un immense espoir de paix.

Sur orthodoxie.com nous pouvons voir la photo de cette réunion de l'AEOF.

Nous pouvons voir l'archevêque Gabriel, qui malgré son état de santé alarmant, s'est donné la peine de venir assister à cette réunion.
Grace lui en soit rendue!
Grace lui soit rendue de se tenir aux côtés du métropolite Hilarion et des autres évêques orthodoxes de France, chacun représentant son Eglise et témoignant de l'unité du monde orthodoxe.

Il semble loin déjà le temps où l'archevêché prétendait à lui seul être le fondement de l'Eglise Locale d'Occident!

L'avenir de l'Orthodoxie en Europe occidentale est entre autre, comme vient si justement de le souligner le métropolite Hilarion, le témoignage de l'amour fraternel entre les différents patriarcats représentés dans les assemblées des évêques orthodoxes des pays d'Europe occidentale.

Dans le monde déchristianisé dans lequel nous vivons, nous avons besoin plus que jamais des toutes nos forces vives et comme le dit si clairement le métropolite Hilarion:

"La voix de l’Orthodoxie sera de fait mieux entendue si nous résistons ensemble au laïcisme agressif, si nous défendons ensemble l’idéal moral du christianisme dans un monde contemporain".

Il me reste à espérer que dans le contexte de cette orthodoxie plurielle en Europe occidentale, l'unité entre l'archevêché et son Eglise mère se fera dans un avenir proche.


53.Posté par vladimir le 23/02/2012 09:51
Comme Marie, je trouve cette visite en France très prometteuse par tout l'atmosphère qui en émane. On peut se prendre à espérer que les mauvaises pages sont tournée qie nous repartons dans la bonne direction: alors qu'il lui avait fermé au nez les portes de Daru lors de sa dernière visite, Mgr Gabriel a invité cette fois Mgr Hilarion à Saint Serge et c'est par là que, de façon très symbolique, ce dernier a commencé sa visite en France. Comme mentionné dans le compte rendu, "le métropolite y fut reçu par l'archevêque Gabriel, le recteur de l'Institut l'archiprêtre Nicolas Cernokrak et les représentants du corps enseignant. Les participants de la rencontre se sont rendus à l’église de l’Institut, ...

L'archevêque Gabriel a salué cordialement son visiteur, qui est docteur en théologie de l'Institut. Le métropolite Hilarion s’est déclaré content de se trouver à nouveau dans le lieu qui est devenu le centre de la renaissance de la pensée théologique russe au XXe siècle, là où ont prié et enseigné des théologiens éminents, comme l'archimandrite Cyprien (Kern), les archiprêtres Georges Florovsky, Serge Boulgakov et Nicolas Afanassiev, V.N. Lossky et plusieurs autres. Le métropolite a partagé les souvenirs de ses visites à l'Institut durant ses études et a mentionné, en particulier, comment il s’était arrêté dans la cellule de l'archiprêtre Serge Boulgakov." (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Visite-en-France-du-metropolite-Hilarion-de-Volokolamsk_a2236.html).

Et dès le lendemain le métropolite rendait officiellement un hommage appuyé aux théologiens de l'Institut mentionnés ci-dessus dans son allocution à l'ouverture des premières Journées du livre orthodoxe en France (cf. commentaire 1 sur http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Visite-en-France-du-metropolite-Hilarion-de-Volokolamsk_a2236.html?com#comments)

Nous avions déjà souligné que l'Institut Saint Serge semble montrer le chemin de l'Unité au reste de Daru en passant par la théologie (1). Espérons qu'il pourra être associé à l'école doctorale "saints Cyrille et Méthode" que préside Mgr Hilarion (http://www.doctorantura.ru/): il s'agit là de formation théologique la plus élevée de l'Eglise russe et ce serait bien évidement un pas très symbolique vers la réunification. Espérons aussi que, lors de la prochaine visite de Mgr Hilarion, nous pourrons voir le voir communier au même calice avec Mgr Gabriel… Toutefois ne prenons pas trop tôt nos désirs pour des réalités et prions en espérant la suite!

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Institut-Saint-Serge-met-l-Unite-de-l-Eglise-russe-en-pratique_a2046.html?com#comments

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